16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 15:59

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Voix / Voies de la sororité | Métiers du livre & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens

 

 

 

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Interview avec Hassina Takilt

 

 

du magazine HORA 

 

 

 

 

 

 

 

Propos recueillis en 2025 par

 

Hanen Marouani

 

Entrevue avec

 

Hassina Takilt

Docteure en Pharmacie & Directrice Adjointe chez HORA magazine www.horamagazine.com

 

 

 

© Crédit photo :  Capture d'écran du site du magazine HORA (https://www.horamagazine.com), 2025.

 

 

Hassina Takilt — Je vous remercie chaleureusement pour cette invitation, qui représente pour moi bien plus qu'une simple interview. C'est une opportunité de m’exprimer de façon authentique, d’honorer la résilience, la persévérance, surtout le courage et l'influence des femmes à travers le monde, tout en partageant un fragment de mon parcours qui, je l'espère, trouvera écho auprès de vous.

 

 

​Hanen Marouani — Qu'est-ce qui vous a motivée à devenir Docteure en pharmacie et à travailler dans le domaine de la santé ?

 

HT. — Mon choix de devenir Docteure en pharmacie et me spécialiser dans le domaine de la santé était une finalité logique, en fait. J’ai grandi dans un environnement familial ancré dans le domaine de la santé, entourée de frère, sœurs et cousines évoluant dans le secteur sanitaire. On en avait des médecins, sagefemme et infirmières. Cet héritage familial m’a naturellement sensibilisée aux enjeux médicaux et à l’importance du bien-être des patients. Afin de compléter le bouquet et grâce aussi à ma passion pour la botanique et la phytothérapie, j’ai choisi spécialement de devenir Docteure en Pharmacie.

 

 

​HM. — Pouvez-vous nous parler des principales missions de HORA Magazine et de ce qui le distingue des autres publications ?

 

HT. — Avant de parler de HORA magazine, j’aimerais souligner l’anecdote qui a fait ma rencontre en fait avec le Président Fondateur et Rédacteur en Chef Mr Fethy MECHETII, un brave monsieur d’une humilité remarquable. C’était en fait, un simple hasard, lors d’un partenariat anodin de promotion de produits pour le bien-être, un contrat de quelques mois mais s’est terminé par une curiosité, de volonté de prendre ce risque inopiné qu’est de plonger dans la communication et le média à l’international. Et c’est là qu’a commencé mon parcours chez HORA magazine, en tant que Correctrice puis Directrice Adjointe du fondateur.

HORA est bien plus qu'une simple publication : c'est une ode à la diversité culturelle et à l'émancipation des femmes dans le monde, la sororité ... qui définissent son identité éditoriale. Notre mission est de créer des ponts entre les cultures au-delà des frontières, de donner une voix aux femmes inspirantes et de valoriser les parcours exceptionnels. Ce qui peut distinguer HORA magazine, je pense c'est sa capacité à transcender les frontières avec une ligne éditoriale forte et engagée.

 

​HM. — Quelles rubriques de HORA Magazine sont les plus populaires auprès de vos lecteurs ?

HT. — HORA magazine qui est un mensuel, comportent des rubriques qui reviennent tous les mois, mais aussi plusieurs autres qui sont personnalisées selon les tendances et actualités ou même parfois des coups de cœurs. Et c’est ce qui fait la particularité de HORA magazine, le lectorat reste émerveillé et attend toujours la surprise. Les rubriques les plus plébiscitées sont celles qui mettent en lumière des portraits de femmes inspirantes, des interviews exclusives avec des leaders, ainsi que les articles axés sur la diversité culturelle et l’art sous toutes ses formes. Les rubriques « Découverte by HORA, Évent, Entrepreneuriat, Échappées... mais bien d’autres suscitent également un vif intérêt. Vraiment c’est très riche et très varié selon la période ou la thématique ciblée.

 

 

​HM. — Comment choisissez-vous les sujets à aborder dans chaque numéro ?

 

HT. — Le choix des sujets repose sur un équilibre entre l'actualité mondiale, les tendances socioculturelles, d’une part, nos engagements éditoriaux avec nos partenaires. Nous privilégions les thématiques qui ont un impact social, culturel ou économique, en veillant à ce qu'elles résonnent avec les aspirations de notre public international. Chaque sujet est soigneusement sélectionné pour sa capacité à inspire. Nous en avons des rubriques pour toutes les périodes de l’année : estivale, rentrée sociale, Octobre Rose, ramadanesque… Nous nous efforçons continuellement d'ébahir notre lectorat et surtout rester fidèles à notre identité.

 

 

​HM. — Quel rôle pensez-vous que les médias jouent dans l'émancipation des femmes à travers le monde ?

 

HT. — Les médias sont des catalyseurs puissants de changement à double tranchant. Ils ont le pouvoir d'influencer les mentalités dans les deux sens, de promouvoir l'égalité des genres, ou militer pour les bonnes causes. Ils peuvent déconstruire les stéréotypes, offrir une visibilité là où ce n’est pas assez entendu ou trop souvent marginalisées.

Chez HORA Magazine, nous sommes convaincus que l'émancipation des femmes repose sur la représentation, l'éducation et la mise en lumière de parcours inspirants dans tous les domaines. Mais pas que, nous donnons aussi la parole aux hommes engagés en faveur de la cause du leadership féminins.

 

​HM. — Avez-vous des projets ou des initiatives à venir pour HORA Magazine que vous aimeriez partager ?

 

HT. — En effet, si vous suivez le parcours de HORA magazine, vous verrez que HORA n’a pas arrêté d'innover tout en restant en phase avec le moment présent. Ceci dit que l'envol du numérique aujourd’hui nous pousse à renforcer notre présence et préserver notre position que nous avons durement acquise, tout en étant conscients du chemin qu'il nous reste à parcourir. Nous avons misé sur des collaborations internationales, des partenariats stratégiques notamment en Europe et dans la région du MENA, pour cette année 2025, d’une part.

D’autre part, pour être honnête, le développement de la version papier est un écrin qui se rarifie, du coup ça sera vraiment des impressions ciblées pour un public bien précis, qui, si l’on peut dire comme ça, a toujours le goût et la nostalgie de feuilleter un média.

 

 

​HM. — Comment HORA Magazine s'adapte-t-il aux tendances actuelles et aux attentes de son public ?

 

HT. — Notre lectorat est particulièrement adulte et quasi paritaire, et du coup nous diversifions nos contenus de façon continu. Nous arrivons à adapter HORA Magazine en composant avec le moment présent, des hommages et retour dans le passé, pas spécialement des mises en lumières de profils connus de tout le monde. Ce sont ces récits insolites ou même parfois nostalgiques qui captent le plus nos lecteurs et boostent notre audience constamment. 

Notre force réside dans notre capacité à conjuguer authenticité et modernité, tout en préservant l'essence de notre identité, et ça nous réussit jusqu’à maintenant.

 

​HM. — Quelles sont les plus grandes satisfactions que vous tirez de votre travail chez HORA Magazine ?

 

HT. — Ma plus grande satisfaction c’est l’ouverture au-delà des frontières. Contrairement au monde du pharma qui est sur une autre dimension complètement et qui m’est cher tout de même. Avec HORA, d’autres portes me sont ouvertes. Au cours de ces quatre années, j’ai pu faire des rencontres exceptionnelles à l’échelle mondiale, à commencer par l’équipe HORA ainsi que le fondateur, qui prône un management fondé sur l'humilité et l’écoute. 

Travailler dans un environnement serein est une source d'épanouissement personnel et professionnel, où la créativité, l'engagement et la valeur humaine se rencontrent.

 

​HM. — Comment voyez-vous l'évolution du magazine dans les prochaines années ?

 

HT. — Tout simplement, avec la persévérance, je vois HORA Magazine continuer à s'imposer sur la scène digitale comme une référence mondiale. Nous aspirons élargir notre réseau de correspondants internationaux, développer des éditions spéciales, dans d’autres langues, et surtout intensifier notre impact à travers des initiatives sociales et éducatives hors du commun.

 

 

​HM. — Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite se lancer dans le journalisme ou la publication ?

 

HT. — Je leur conseillerais d'être curieux, passionné et, avant tout, authentique. Le journalisme ne se limite pas à raconter des faits, c'est un art : celui de raconter des instants de vie, des parcours et des émotions qui touchent et qui interrogent les consciences. 

Ce n’est pas juste de poser la meilleure question mais plutôt de créer le moment. Il est essentiel de rester fidèle à ses valeurs, et d'avoir le courage de donner la parole à ceux que l'on entend trop peu aujourd’hui.

Par ailleurs, j'adresse ce message particulier aux lecteurs et lectrices de Pan Poétique des Muses et de la Revue Orientale et de HORA magazine : osez faire ce qui vous anime, tentez de nouvelles expériences et de reconversions inouïes. N'attendez pas le moment parfait, il n'existe pas. La vie est trop courte pour passer à côté de ses rêves, alors vivez pleinement et saisissez chaque opportunité !

Merci infiniment le Pan Poétique des Muses, Grand merci à la Revue Orientale.

 

© Hassina TAKILT (Docteure en Pharmacie, Directrice Adjointe chez HORA magazine, www.horamagazine.com)

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Pour citer ces images & entretien inédit​​​​​​s

 

© ​Hanen Marouani, « Interview avec Hassina Takilt du magazine HORA », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 16 mai 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noi2025/hm-interviewhora

 

 

 

 

 

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7 mai 2025 3 07 /05 /mai /2025 15:42

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Dossiers majeur & mineur | Articles & témoignages | Poésie visuelle / Poésie & mode | Revue Matrimoine | Voix / Voies de la sororité

 

 

 

 

 

 

 

Ma rencontre avec Hélène de Beauvoir

 

 

 

 

 

 

Témoignage historique par

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

Photographies par

 

Claude Menninger

 

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, image de la Lettre de l’artiste Hélène de Beauvoir à l’autrice Françoise Urban-Menninger.

 

 

 

Un jour, j’appris qu’en Alsace vivait Hélène de Beauvoir, la sœur de Simone dont j’avais lu presque tous les livres. Je venais de publier La confidence des Abeilles, un recueil de poèmes plus particulièrement destiné aux enfants mais « accessible aussi aux adultes » lui précisai-je dans le petit mot qui accompagna mon envoi à l’instar d’une bouteille que j’aurais jetée à la mer.

 

Crédit photo : Portrait de l’artiste Hélène de Beauvoir jeune. Capture d’écran de la photographie libre de droits de Wikipédia.

 

 

Sa lettre que je reçus en retour et, que je conserve précieusement dans mes archives, fut pour moi un merveilleux cadeau car, non seulement, elle m’écrivait qu’elle aimait mes poèmes et avait une préférence pour le grand Monsieur, mais de surcroît, elle m’invitait à visiter son atelier à Goxwiller !

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, image du poème préféré d’Hélène de Beauvoir du recueil de poèmes La confidence des Abeilles de Françoise Urban-Menninger et intitulé « Le grand Monsieur ».

 

C’est par un après-midi ensoleillé d’automne, en octobre 1994 que je me rendis dans sa ferme où Hélène m’accueillit enveloppée dans un immense tablier bleu car elle achevait au marteau-piqueur une œuvre monumentale sur plexiglas.

 

Elle évoqua pour moi de nombreux souvenirs empreints de nostalgie car elle me déclara en soupirant « avoir été oubliée par Paris » mais également par les protagonistes de l’art en Alsace. Seule une télévision japonaise s’était hasardée à se déplacer pour la filmer et recueillir ses réflexions sur sa quête artistique.

© Crédit photo : Claude Menninger, image de la peinture « 2 Mai-1968 » par Hélène de Beauvoir. Photographie prise au musée Würth à Erstein.

 

Ce même après-midi, elle me confia que c’est elle, et bien avant que Simone ne s’emparât du sujet, qui avait exprimé des idées féministes précurseuses dans ses toiles et en avait fait l’un des combats de sa vie. Et nous le savons, pour l’avoir lu dans les récits de Simone que cette dernière avait eu parfois peu d’indulgence pour les œuvres de sa sœur qu’elle surnommait « Poupette ».

 

Après m’avoir montré plusieurs de ses tableaux, Hélène de Beauvoir, toujours débordante d’énergie, m’avoua sur un ton d’espièglerie enfantine et en pouffant dans son poing, que chacune de ses toiles recelait une note d’humour connue d’elle seule. « C’est mon petit secret », avait-elle ajouté, l’œil malicieux.

 

© Crédit photo : Claude Menninger, image de la peinture « 2 Mai-1968 » par Hélène de Beauvoir. Photographie prise au musée Würth à Erstein & dialogue avec une des robes de la styliste Cléone.

 

 

Fort heureusement, quelques années plus tard, Hélène qui se croyait « oubliée », a bénéficié d’une magnifique rétrospective en 2018 au Musée Würth à Erstein où ses œuvres furent rassemblées par un couple d’Allemands qui avait racheté sa ferme. Ils ne la connaissaient pas mais ils se sont passionnés pour cette artiste qui avait vécu avant eux dans leur demeure et qui, très certainement, leur avait fait signe jusque dans leur inconscient.  Ce fabuleux hommage fut accompagné par un dialogue inédit avec les robes, emplies de magnificence, créées par la styliste Cléone, qui après avoir quitté Paris, œuvre aujourd’hui à la Petite-Pierre en Alsace mais dont les créations sont connues de par le monde.

 

© Crédit photo : Claude Menninger, image de la peinture « 2 Mai-1968 » par Hélène de Beauvoir. Photographie prise au musée Würth à Erstein & dialogue avec une autre robe de la styliste Cléone.

 

Ce sont ces images-là, belles et fortes, le sourire radieux d’Hélène, ses toiles qui égrènent les notes douces-amères de la musique du monde qui, parfois reviennent en boucle faire tourner le manège de mes réminiscences.


 

© Françoise Urban-Menninger

C’est l'histoire de ma rencontre avec Hélène de Beauvoir, accompagnée de sa lettre, du poème qu'elle aimait et de photographies de ses toiles prises au musée Würth à Erstein, certaines dialoguent avec les robes de la styliste Cléone.

 

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Pour citer ce texte illustré & inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Ma rencontre avec Hélène de Beauvoir » avec cinq photographies par Claude Menninger, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 7 mai 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/fum-helenedebeauvoir

 

 

 

 

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2 avril 2025 3 02 /04 /avril /2025 15:09

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes  | Dossier majeur | Articles & témoignages

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview avec Sarah Mostrel

 

 

 

 

 

Propos recueillis & image par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

Peinture photographiée par

Sarah Mostrel

 

Site : 

https://sarahmostrel.wordpress.com

Facebook : https://www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube :

https://www.youtube.com/user/SarahMostrel

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Intrigue », peinture à l'huile ».

 

 

MDC — Sarah Mostrel, comment êtes-vous arrivée à la poésie puisque votre profession (ingénieur) de départ n’avait rien à voir avec la poésie ? 

 

SM La poésie m’est tombée du ciel ! J’avais déjà une sensibilité artistique par la musique, et en particulier le piano, que j’ai pratiqué toute mon enfance. Vinrent ensuite les mots, qui m’ont permis de déposer sur le papier des sentiments, des états d’être, des révoltes aussi que j’avais en moi. Le verbe m’est venu et m’a transportée dans les sphères de la poésie, qui permet d’exprimer le plus profond de soi, mais aussi la beauté du monde, perceptible à tout moment. 


 

MDC —  Selon Paul Valéry « L’essence de la poésie est la recherche de la poésie même ». Cette assertion trouve-t-elle sa justification dans votre poésie ?

 

SM — Le langage poétique est un art et comme tout art, il décrit, dénonce et tente d’éveiller le lecteur, auditeur, à une certaine finesse de la vie. C’est en tout cas dans cette esthétique, voire éthique, que j’écris. Décrire le fond de l’être, tenter de trouver des réponses ou au moins de poser les bonnes questions fait partie de mon processus créatif. La recherche du bon mot, du bon assemblage, non sans une association d’images souvent, est un travail ontologique qui part de la nature des choses vers son analyse. 


 

MDC — Selon Cioran « Les poètes sont inutiles mais indispensables », ne pensez-vous pas que c’est plutôt la poésie qui est utile au poète ?

 

SM — La poésie est indispensable et j’ose espérer qu’elle l’est pour tous les humains. C’est une façon d’être, d’approcher la vie. Elle met un peu de délicatesse dans ce monde brutal. Il faut dire aussi que la poésie est diverse. Elle peut être engagée, tentant d’émettre un message politique, lyrique, romantique (en cela, elle est formidable car elle permet tous les excès), satirique, didactique, ludique. Elle est en fait un moyen de transmission, et est nécessaire pour le poète qui la manie bien sûr, mais surtout pour le monde, qui a besoin de cet essentiel…


 

MDC — Je veux croire que ce recueil de poèmes est de circonstance. Mais qu’est-ce qui vous l’a inspiré ?

 

SM — Les événements de la vie. La perte de proches. Ma quête vers la lumière, même dans les moments obscurs. Je m’accroche au Beau, même si dehors il fait gris et que dedans aussi, parfois. Emerger de la peine, donner une lueur d’espoir est le propre du poète qui est un passeur en quelque sorte. Je m’attèle aussi à rétablir l’inversion des valeurs de notre société contemporaine qui part à vau-l’eau.
 

 

MDC — À quelle fréquence écrivez-vous ?

 

SM — J’écris tout le temps, tous les jours, et parfois la nuit. Journaliste, j’écris tout d’abord dans le cadre de mon travail, dans la presse magazine. Ecriture bien sûr différente que l’écriture personnelle. La poésie, mais aussi les autres genres littéraires que je pratique (fiction dans le roman ou les nouvelles, prose dans les essais ou plus récemment le théâtre) sont de formidables moyens d’expression pour décrire, s’épancher, créer des personnages proches ou à l’opposé de ce qu’on est. La littérature ouvre sur les Autres.


 

MDC — Avez-vous un moment privilégié pour écrire ? 

 

SM — Il fut un temps où j’écrivais essentiellement la nuit, lorsque mes enfants, petits, dormaient. Aujourd’hui, dès que j’ai un peu de temps ou d’ouverture sur mon temps personnel, je m’y mets. Je priorise mon expression artistique selon les échéances que je me fixe ou que l’on me fixe. J’aime le challenge et je réponds à beaucoup de propositions. Il faut alors parer au plus urgent. Restitution d’un manuscrit, réalisation d’une œuvre pour une expo (photo ou peinture), préparation d’un concert (j’ai notamment sorti six albums) etc. Beaucoup de travail, et de plaisir...


 

MDC — Question subsidiaire : Connaissez-vous des passages à vide qui vous plongent dans l’inquiétude ?

 

SM — Pas trop. Je n’ai pas le syndrome de la page blanche (ou de la toile blanche, dirais-je). Beaucoup de choses m’inspirent. La vie est d’une richesse infinie. La nature offre son éventail de beauté en permanence. Lorsque j’ai un passage à vide, je me ressource avec mes amis, je vais marcher, je voyage, je profite de l’offre culturelle qui ne manque pas. J’aime le théâtre, le cinéma, les musées, la musique. Je puise dans mes ressources, dans mon intérieur. La création m’est indispensable. L’art est un bien précieux.


 

MDC — Avez-vous éprouvé un sentiment de satisfaction après avoir terminé ce recueil et le voir publié telle une mission accomplie ?

 

SM — Oui, bien sûr. La concrétisation d’un travail me met toujours en joie. Et même si ce n’est pas mon premier ouvrage édité (j’ai dû publier une trentaine de livres), je suis toujours impatiente du résultat. L’objet est important. Je ne parlerais pas vraiment de mission accomplie, tout texte est perfectible et mettre le mot « fin » à un ouvrage n’est pas simple. Mais il est une étape. Son contenu est le reflet de la maturité acquise au moment où le livre est publié, de mon appréhension du monde que j’ai envie de partager à ce moment précis. J’ai eu la chance — et je remercie à cette occasion les Éditions du Cygne — d’orner ce recueil de mes dessins et encres. C’est une autre de mes facettes, et elle m’est chère. Elle est un plus dans l’entendement du livre. Je tiens aussi bien sûr à vous remercier, Maggy de Coster, ma préfacière, talentueuse poète et amie.

 

© Crédit photo : De gauche à droite, les autrices Sarah Mostrel & Maggy De Coster lors de la présentation du recueil de poèmes « Gris de peine » de Sarah Mostrel aux Éditions du Cygne le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice. Image fournie par Maggy de Coster.

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J’ai été à la fois touchée et flattée de faire la préface du recueil de ce recueil de poèmes car j’ai trouvé que c’était une marque de confiance de la part de Sarah Mostrel et je voulais lui prouver que j’étais digne de sa confiance comme les vingt-quatre auteurs précédents de tous genres littéraires confondus dont j’ai préfacé les livres. 

 

© Maggy De Coster, mars 2025.

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Pour citer ce méta entretien poétique, inédit & illustré

 

Maggy De Coster, « Interview avec Sarah Mostrel » avec des illustrations des autrices, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 2 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/mdc-entrevue

 

 

 

 

 

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2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 18:08

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Revue Matrimoine | Dossier mineur| Articles & témoignages | Poésie, Musique & arts audiovisuels

 

 

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Un film sur le parcours littéraire de

 

 

Françoise Urban-Menninger

 

 

 

 

La revue Le Pan poétique des Muses est heureuse de vous présenter le film consacré au parcours littéraire et poétique de Françoise Urban Menninger (autrice, poète, nouvelliste, critique littéraire, poétique et artistique). Cet entretien filmé ou documentaire audiovisuel a été réalisé par Reha Yunluel et il est diffusé en libre accès sur You tube, URL. https://www.youtube.com/watch?v=NrU_o3KuqeE

 

Description 

Le reportage audiovisuel inédit « Françoise Urban Menninger, Strasbourg-2024 » fait partie de l’anthologie audiovisuelle des poètes vivants (propos & poèmes) par Reha Yünlüel "Françoise Urban Menninger (France)" extraits du 3e Printemps des poètes, 2004 ("Espoir") / 12.03.2004, Restaurant Romulus, Strasbourg ; filmé par Ali Tittich remerciements : Claude Menninger, İbrahim Köse, gérant du restaurant Romulus, Strasbourg.

Musique : Hans-Pascal Blanchard avec les encouragements de la Fondation Emile Blémont / Maison de Poésie de Paris in bachibouzouck.com

No : 103 Hors Série - Ayrık Sayı - Special issue [02.2025]

« Françoise Urban-Menninger, née à Mulhouse en 1953, est poète et nouvelliste »

 

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Pour citer ce documentaire audiovisuel inédit 

 

SIEFEGP« Un film sur le parcours littéraire de Françoise Urban-Menninger », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 2 février 2025. URL :

Https://www.pandesmuses.fr/noi2025/filmsurfrancoiseurbanmenninger

 

 

 

 

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5 juillet 2024 5 05 /07 /juillet /2024 18:09

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens

 

 

 

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Interview avec Emna LOUZYR

 

 

 

 

 

 

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Propos recueillis en juillet 2024 par

 

 

Hanen Marouani

 

 

 

Entrevue & photographies de

 

 

Emna LOUZYR

 

 

 

© Crédit photo : Portrait de l'autrice Emna Louzyr.

 

 

EMNA LOUZYR : « En ce qui concerne la poésie, celle-ci a le pouvoir de consolider une identité collective plus ou moins large selon les cas. »

 

 

BIOGRAPHIE

 

Emna LOUZYR est poète, communicatrice et productrice culturelle à RTCI. Elle a collaboré avec plusieurs organismes de presse, et fut pendant plus de cinq ans Ambassadrice ONU Femmes, défendant à travers sa présence en tant que femme de média et écrivain, l’égalité des genres, la parité et le droit à la liberté.

 

 

© Crédit photo : Emna Louzyr dans les bras de sa mère à Toulouse.

 

 

Elle a publié cinq ouvrages, dont quatre recueils de poésie en arabe littéraire : Ranin (2003), Samt El Barakin (2008), Sabra (2009), Khabarratni errih (2017), puis Tout un poème (2022) avec Moëz Majed, un ouvrage inspiré d’une production radiophonique portant le même titre.

Ses poèmes ont été traduits en italien, en anglais et en espagnol. Certains ont été publiés dans des Anthologies (anthologie de l’Université Victoria, Canada : Borders in Globalisation, World Poetry Tree, UAE, etc) d’autres ont figuré dans le programme d’enseignement de Brighton University au Royaume- Uni.

Emna Louzyr a reçu le prix Zoubeida Bchir pour la poésie en 2009.

Elle vient d’être récompensée en tant que communicatrice par la Radio tunisienne.

 

 

INTERVIEW

 

 

Hanen MAROUANI — Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, en particulier de votre transition de la télévision et de la radio à votre rôle actuel en tant qu'organisatrice d'événements culturels, notamment du Festival International de la Poésie à Sidi Bou Saïd ?

 

Emna LOUZYR — J’ai rêvé de faire ce métier très tôt. Il faut dire que je fréquentais les locaux de la Radio et de la Télé tunisienne dès mon jeune âge, puisque mon père est du domaine.  À six ans, les speakerines télé prenaient soin de moi, elles me maquillaient et je me souviens qu’à la fin de leurs vacations je récupérais leurs fiches pour faire mon show le lendemain à la maison devant ma première spectatrice : Ma mère. Dieu qu’elle était patiente. L’histoire a commencé tôt. Je n’ai jamais hésité, j’étais déterminée. Je pense que c’est une chance de savoir ce qu’on veut très tôt, cela déjoue les hésitations et les files d’attente existentielles, certaines du moins ! 

J’ai campé mon premier rôle à la radio à cinq ans. On m’a fait monter sur une chaise pour atteindre le niveau du micro. C’était magique. Puis, j’ai animé mes premières émissions télé à 13 ans. C’était le dimanche, en prime, en direct.

Je suis arrivée à la radio, RTCI (Radio Tunis Chaine Internationale) en tant que productrice à 19 ans.  Je me suis présentée à la direction, la première fois, à 17 ans, on m’a dit gentiment d’attendre la majorité, ils ne pensaient pas que j’allais revenir ! 

Pour pouvoir parler de transition, il faudrait trouver un point de rupture entre un monde et un autre. Il n’y en a pas à mes yeux. J’ai quitté la télé en 2006 car l’ambiance et l’ingérence de forces extérieures à l’institution ont commencé à prendre le pouvoir. Je ne me retrouvais plus. Je suis partie avec un pincement au cœur. 

J’ai commencé très jeune à participer à l’organisation d’événements culturels, comme Découvertes Tunisie 21 à El Jem. J’étais encore étudiante en Lettres à la fac. C’est un métier très prenant mais passionnant, fait de rencontres, d’échanges et qui permet de nourrir ma carrière de journaliste et d’écrivain.

J’ai fait quatre ans de théâtre avec mon père, qui est un metteur en scène très exigeant. J’ai suivi des formations au TNT (Théâtre National Tunisien), j’ai joué dans des pièces qui m’ont permis de faire le tour de la Tunisie, de découvrir des régions éloignées, oubliées. C’était une leçon d’humilité qui est arrivée alors que je n’avais que seize ans. Un vrai courant d’air. J’ai tellement appris durant ces années. Le théâtre est une école de vie.

 

© Crédit photo : Portrait de l'autrice Le visuel officiel du Festival Mondial de Poésie en Tunisie.

 

H.M — Quels ont été les défis et les moments les plus gratifiants de votre transition vers le monde de la culture et de la poésie ?

 

E.L Comme je l’ai déjà mentionné, il n’y a pas de transition, ces univers se frôlent du moins à mes yeux. Puis je suis née dedans.

La poésie me ramène à moi-même, à mon être essentiel. Elle crée une rupture avec l’extérieur, qui devient intériorisé, rêvé. La poésie réinvente le monde, le journalisme le prend en photos. Ce sont deux approches différentes, deux regards portés sur le monde.

Les défis majeurs viennent de la société elle-même, du milieu littéraire. J’ai écrit jusqu’à récemment en arabe ce qui m’a été reproché, puisque le français est ma langue maternelle (ma mère est française). On m’a mis les bâtons dans les roues. C’était difficile. Je me suis accrochée. J’ai publié quatre recueils de poésie.  J’ai reçu le prix Zoubeida B’chir, du CREDIF, (Centre de recherche et de documentation et d’information sur la femme), c’était gratifiant. Puis, mes textes ont volé de leurs propres ailes, loin de la maison de la poésie tunisienne dont je garde un mauvais souvenir, estompé, relativisé, avec le temps.

J’ai participé à certains festivals à l’étranger : Lodève, Bari, Skopje, Montréal. À ce jour, les invitations de lectures viennent de l’étranger ou des ambassades. C’est triste mais la vie continue, la poésie surtout.

 

H.M — En tant que communicatrice culturelle, quelle est votre vision pour le rôle de la poésie dans la société tunisienne contemporaine, et comment votre travail contribue-t-il à la promotion de cet art ?

 

E.L Mon rôle est de faire connaître les artistes, les écrivains et leur travail et ce, en tant que journaliste culturelle.

En ce qui concerne la poésie, celle-ci a le pouvoir de consolider une identité collective plus ou moins large selon les cas.

Dans une société dévorée par la consommation, à tous les points de vue y compris culturel, la poésie est capable sur une formule ou un vers par rassembler des profils pluriels. 

Concrètement, on a vu surtout durant les grandes épreuves qu’a vécues la Tunisie, bien souvent, des citoyens lambda citer des vers de poésie d’Ouled Hmed, Ben Jeddou, Mnawer Smedah, pour exprimer leurs émotions dans des formules poétiques emblématiques de l’identité tunisienne.

Il serait injuste de cantonner la poésie à ce seul rôle de consolidation collective, elle en a bien d’autres …Comme le fait de nous faire rêver dans un monde qui ne rêve plus.

 

H.M — Pouvez-vous nous parler du Festival International de Poésie de Sidi Bou Saïd, qui vient d’avoir lieu et de votre rôle en tant que cofondatrice et responsable de l'événement ?

 

E.L — Tout d’abord, je ne suis pas cofondatrice du festival. Il a été créé en 2013 par Moez Majed, qui en est le directeur. J’ai intégré l’équipe du festival en 2019 en tant que responsable de la communication. 

Le Festival de poésie de Sidi Bou Saïd se veut un point d’ancrage et de rencontre autour de la poésie internationale sur le sol tunisien. Il a fini par s’imposer comme un rendez-vous important de la géographie de la poésie.

 

H.M — Vous avez écrit de la poésie en arabe, mais vous avez également contribué à des événements et des présentations en français et même en italien ou autres en Tunisie et à l'étranger. Comment ces langues influencent-elles votre relation avec la poésie et votre expression artistique ?

 

E.L — La question de la langue est complexe. On ne sait jamais pourquoi on écrit dans telle langue, pourquoi on s’éloigne parfois de sa langue maternelle, pourquoi on revient vers elle (c’est mon cas) parfois tardivement. La langue d’écriture est un soldat à la fois discipliné et fougueux. Elle est entourée de mystère, changeante.

J’ai écrit mes premiers poèmes en arabe littéraire, cela me semblait naturel. 

Puis une rencontre amoureuse m’a fait revenir vers ma langue maternelle. Tous ces mouvements demeurent ponctués d’interrogations, de questions sans réponses. C’est l’histoire d’une perpétuelle métamorphose qui nous échappe.

Certains de mes textes ont été traduit en italien, en anglais, en espagnol, cela permet à tout poète d’exister en dehors des frontières de ses langues d’écriture. Cela permet à la poésie, aux textes d’avoir une vie plurielle.

 

© Crédit photo : Emna Louzyr lors d'une lecture poétique, image no 1.

 

H.M — En Tunisie, comment percevez-vous la place de la poésie d'expression française dans le paysage culturel, en particulier dans le contexte de l'édition et de la diffusion ?

 

E.L —- Je pense que la poésie, tout comme le roman d’expression française ont leur place en Tunisie et leur public.

Le secteur de l’édition est quant à lui souffrant. L’écosystème depuis la publication jusqu’à la distribution et la promotion, est défaillant. 

Les maisons d’éditions, en dehors de rares exceptions, ont des problèmes structurels et méthodologiques, ce qui oblige les auteurs et en particulier les poètes à assurer la promotion de leurs ouvrages.  Ces mêmes auteurs n’ont quasiment pas de visibilité à l’échelle internationale puisque la diffusion ne suit pas.

Le secteur est à restructurer, son modèle économique à repenser…Quelques jeunes éditeurs audacieux sont en train de faire avancer les choses.

 

H.M — Votre expérience en tant que poétesse tunisienne ayant contribué à l'international offre une perspective unique. Comment voyez-vous le rôle de la diversité linguistique dans la poésie contemporaine en Tunisie et quel impact voyez-vous dans le partage de cette poésie avec un public mondial ? 

 

E.L — J’ai eu la chance de lire mes textes dans le cadre de festivals en France, Montréal, Bari mais aussi dans des espaces culturels ou publics en Albanie, à Skopie, à Québéc.  Ces participations permettent à toute poésie de voyager. Elles ouvrent des portes, permettent des rencontres, les liens se tissent, des amitiés naissent…Le fait de découvrir un univers, une culture différente de la notre permet d’enrichir son imaginaire, de faire évoluer sa démarche d’écriture.

Exister pour les poètes tunisiens en dehors de nos frontières n’est pas uniforme. Il y a toute une panoplie de poètes tunisiens connus à l’échelle panarabe, confirmés, traduits, sollicités et primés comme Mohamed El Ghozi, Moncef Louahaibi, Adam Fathi, Amel Moussa. Cette existence reste tout de même cantonnée à l’intérieur de la langue arabe, ce qui signifie que les œuvres restent peu connues ailleurs dans le monde.

D’autres aussi ont une visibilité à l’échelle internationale, comme Moez Majed, ils ne sont pas nombreux certes, mais ils existent. Cette existence, ce passage de l’œuvre poétique à l’échelle universelle s’articule essentiellement sur le fait de la traduction. La diversité linguistique en elle-même de la poésie tunisienne n’est pas une garantie pour accéder à un public mondial. Il faudrait que cette poésie puisse être publiée dans des maisons d’éditions reconnues dans le monde et que les poètes tunisiens soient régulièrement invités dans des festivals internationaux.

 

H.M — Vous avez été honorée par le Prix Zoubida B’chir Poésie. Quel est le symbolisme de ce prix pour vous et quel impact a-t-il eu sur votre carrière et votre engagement envers la poésie ?

 

E.L —-  Zoubeida B’chir est la première femme à avoir publié un recueil de poésie en Tunisie (1967). C’était une femme de radio avec une voix en or. Le président Bourguiba l’appréciait, il a demandé à ce qu’elle intègre la radio tunisienne.

Elle était autodidacte, elle s’est formée seule, en lisant, en écrivant. Elle a reçu de nombreux prix à l’échelle internationale. Elle a écrit ses textes en arabe classique et en vers libre.

Ce prix qui porte son nom est une belle reconnaissance. J’y vois une forme de continuité entre deux destins de femmes de radio et poètes. Sa vie ne fut pas facile, elle a dû faire face à une société patriarcale et conservatrice. On dit qu’elle était à la fois vulnérable et forte.

Quand j’ai reçu ce prix, je me suis dit la bataille continue pour moi et pour celles qui vont prendre la relève. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la remise de ce prix. Cela reste un moment fort de ma carrière.

 

H.M — D’après vous, quel est le rôle des prix littéraires dans la promotion de la poésie et dans la reconnaissance des artistes en Tunisie ou ailleurs ?

 

E.L — L’écriture se fait dans la solitude et le doute, ces prix permettent de faire connaitre les auteurs ou de confirmer leurs parcours. Après un prix, la vente du livre de l’auteur primé est dopée, cela fait du bien à l’éditeur et à l’écrivain.

 

© Crédit photo : Emna Louzyr lors d'une lecture poétique, image no 2.

 

H.M — Et pour conclure, quel message ou quelle émotion espérez-vous transmettre à travers votre poésie, et quelle est votre vision pour le futur de la poésie tunisienne féminine ?

 

E.L — Personnellement, la notion de message me dérange. Je n’écris pas avec des objectifs précis. « Écrire est un acte d’amour ; s’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture », disait Jean Cocteau.

Puis, un texte porte plusieurs vies, à partir du moment où il sort du tiroir, il vit au gré de ses lecteurs. Chacun y trouvera l’émotion, le reflet qui lui correspond.  

Il y a en Tunisie, de nombreuses poètes femmes, je souhaite de beaux jours à ce secteur et à ces écrivaines. Même si je ne pense pas que l’écriture porte forcément ou systématiquement une identité sexuelle. Les femmes écrivent-elles différemment des hommes ? Leurs textes sont-ils sexués ?

Que dire dans ce cas de l’identité de genre ? Ce sentiment que nous pouvons avoir d’être un homme, une femme, un peu les deux, selon les circonstances ou ni l’un ni l’autre.

La question du genre binaire, XX ou XY est devenue désuète et limitative. L’expression humaine et artistique est plus que jamais plurielle, complexe et décomplexée.

 

__________

 

 

Pour citer ces images & entretien inédit​​​​​​s

​​​​

​Hanen Marouani, « Interview avec Emna LOUZYR », photographies fournies par l'autrice, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 5 juillet 2024. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/2024/noiii/hm-elouyzyr


 

 

 

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