15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 16:28

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Critique & réception |  I — « Rêveuses » | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Critiques poétiques & artistiques

 

 

 

 

 

​​

​​

 

 

Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves,

 

Éditions l’Harmattan, collection

 

le Scribe l'Harmattan, 2025

 

 

 


 

 

Réception par

Nicole Barrière

Poète, essayiste, traductrice &

directrice de la collection « Accent tonique » aux Éditions l’Harmattan. Blogue officiel : http://nicoletta.over-blog.com/

 

 

 

Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves, Éditions l’Harmattan, collection  le Scribe l'Harmattan, 2025

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poèmes « Éclats de rêves » de Françoise Khoury el Hachem aux Éditions l’Harmattan, 2025.

 

 

 

 

 

Dans le recueil « Éclats de rêves », publié cette année aux Éditions l’Harmattan dans la collection « le Scribe l'Harmattan » dirigée par Fatima Guemiah,  Françoise Khoury el Hachem opère un glissement de la création poétique à l'amour humain, puis à l’amour universel. 

De cette liberté de créer du poète au nœud de l'enchaînement amoureux, il y a une femme Françoise Khoury el Hachem, une poète et l'attrait qu'elle suscite, les fils invisibles qu'elle tisse. Est-elle une fée ? Une Parque ? Ou est-elle une grâce ou tout en même temps ?

Faut-il fuir ou transgresser l'interdit ? S'abandonner ? Aimer, rêver, étreindre ?

 

La poésie de Françoise Khoury el Hachem est charnelle, elle évoque le trouble, les craintes, les gestes, la caresse ou l'accident qui suggère la rencontre, la faille...

Femme, Françoise Khoury el Hachem est éclat, oiseau, rose, papillon, goutte de rosée, neige, rivière, feu, lumière, voix. Voix de l'amour, voix du poème.

Il faut l'entendre déclamer ses poèmes d'amour et conquérir le public, transmettre avec une élégance primesautière l'aveu, le songe, la lumière, la brûlure ; il faut l'entendre murmurer ses éclats de pudeur, la grâce jusqu'à l'infini, jusqu'à l'invisible. 

Elle a cette « passion sauvage, cette soif inconnue » des grandes amoureuses jusque dans les situations tragiques de la guerre. Mais que valent les serments des fous amoureux dans la guerre ?

Comment restaurer la paix dont elle rêve dans « le chant des souvenirs », qu'elle pleure sur « le fil de l'histoire » ?

De ce retour dans le temps, le temps qui passe, germent l'incertitude, les faux miroirs qu'elle sait débusquer « entre l'être et le paraître ».

 

Françoise Khoury el Hachem nous entraîne dans la complexité des êtres, leur dualité qu'elle nomme le Diable et Dieu comme l'endroit et l'envers d'un même tissu. Elle nous emmène ainsi dans les univers parallèles du monde Moyen Oriental et l'être se confond avec le monde et devient « poudrière ».

Est-ce que seul l'amour sauve? Est-ce que seules la douceur de la vie et la vieillesse rendent la vie acceptable ? Apaisée ?

Cependant rien n'empêche la passion de resurgir en transe érotique, pour se rencontrer encore et encore malgré le silence ou l’absence car « derrière le voile de tristesse, une force renaît, une promesse » en confiance, en preuves d'amour. 

Ce recueil nous emporte comme une marée, en vagues successives dont le ressac transmet les « émotions ravageuses » l'intimité du désir et de l'interdit jusqu'à « la victoire de l'amour ».

Cette victoire de l'amour se mêle au triomphe de la paix comme si chez Françoise Khoury el Hachem le désir puissant de la vie et la foi pouvaient élever l'humanité à plus de justice et de paix.

Elle nous donne ce rendez-vous unique, amoureux de la parole où les âmes se joignent, où l'amour éternel est fait de « languissante séduction et d'érotisme insubmersible ».

Merci Françoise Khoury el Hachem pour cet hymne à l'amour, à la paix et à la vie. 

© Nicole Barrière

 

___________

 

Pour citer ce texte inédit​​​​​​​

 

Nicole Barrière, « Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves, Éditions l’Harmattan, collection le Scribe l'Harmattan, 2025 », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 15 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/megalesia25/noii/nb-reves

 

 

Mise en page par Aude

 

 

© Tous droits réservés

Retour à la Table du festival Megalesia 2025 & au Sommaire du numéro▼ Liens à venir

12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 16:17

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques de Camillæ | Dossier mineur | Articles & témoignages

 

 

 

​​​​​​​

​​​​​

 

 

Qui est Max Ernst ?

 

 

 

 

 

Article & images par

 

Camillæ/Camille Aubaude

 

https://everybodywiki.com/Camille_Aubaude

 

Blogue officiel :

https://camilleaubaude.wordpress.com/ 

 

 

© Crédit photo : Plaque devant La Fontaine au Génie de Max Ernst à Amboise.

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, La Fontaine au Génie.

 


 

Chronique du livre en anglais de Pamela Shields, Max Ernst and The Génie of Amboise. Amazon éditions, 2024 (voir aussi URL. www.pamela-shields.com).


 

«  Il n’est probablement pas et ne sera jamais aussi célèbre que ses contemporains, Picasso ou Dali. Ceux-ci étaient bien décidés à ne jamais être oubliés. Ernst l’espérait. Dali et Picasso devinrent des parodies d’eux-mêmes. Ernst jamais. » (203)

 

Le ton est donné, puissant et juste. Cet artiste allemand amoureux de Paris, marié en troisièmes noces à Peggy Guggenheim, parti vivre avec une autre épouse américaine en ermite dans le désert de l’Arizona, est un homme universel. 

Marié en quatrièmes noces à Dorothea Tanning, il a choisi la Touraine, à l’âge de 64 ans, et érigé son chef-d’œuvre La Fontaine au Génie dans la ville d’Amboise. Après avoir été considéré comme ennemi de la France en tant qu’Allemand, c’est en citoyen français décoré de la Légion d’honneur qu’il meurt en 1975. Il a déshérité son fils Jimmy Ernst au profit de son épouse Dorothea Tanning, une peintre d’exception. Il a toujours aimé des femmes d’exception. Pendant sa passion avec Leonora Carrington, alors qu’ils avaient loué une maison à Saint-Martin d’Ardèche, il fut déporté dans un camp en 1939. Sans nouvelles de lui, Leonora passa en Espagne, fut internée à Madrid et réussit à s’enfuir au Mexique. La première épouse de l’inventeur de La Fontaine au Génie, Lou (Dr Louise Straus) a été assassinée à Auschwitz. Très cultivée, Lou a traduit en allemand le poème de W. B. Yeats, The Choice, qu’elle lisait à leur fils Jimmy : 

 

L’intelligence humaine est obligée de choisir

Entre la perfection de la vie ou celle du travail.


 

Qui était Max Ernst ?
 

La poétesse surréaliste Valentine Penrose le « méprise ». En 1928, lors de vacances avec son mari Roland Penrose, Max et sa seconde épouse Marie-Berthe Aurenche, Valentine a déclaré que Max avait « un caractère cruel et sadique, qu’il aimait blesser la douce, naïve et gentille Marie-Berthe » qu’il traitait « honteusement ».  Valentine Penrose l’a jugé comme « un opportuniste qui cultivait des amitié avec des gens aisés et les exploitait dans son seul intérêt » (p. 152-53). Comment pouvait-elle juger ? Les Penrose étaient des amis de Gala et Paul Éluard. Valentine, extrêmement belle, dont les poèmes étaient admirés par Éluard, est une des rares femmes qui n’ait pas succombé au charme de Max, précise Pamela Shields. L’art expose à la jalousie forcément méchante, et il y a le revers de la médaille (voir photomatons avec Marie). 

 

       

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 1.

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 2.

 

 

La façon exceptionnelle dont Pamela Shields présente la démarche spirituelle de cet Allemand transfuge et apatride expose en toute intelligence la multiplicité du personnage. D’origine modeste, il a connu à travers les femmes quelques-unes des plus fascinantes cultures de son temps (juive, française, anglaise, américaine), que son talent a unifiées par une ineffable quête intérieure. Voir cet artiste allemand tel un papillon qui se métamorphose jusqu’à l’imago (la mort) est hâtif, comme un amphibien est contestable et comme un ermite-sirène au pelage d’ours est le portrait de Leonora Carrington (voir photo). 

Ses mœurs auraient pu l’égarer. En fait, elles sont foncièrement liées à l’œuvre (cf. sur la Toile Europe après la pluie, Aquis Submersus, en particulier). L’ensemble est un mystère que Pamela Shields intériorise avec humour pour la seule quête qui vaille, la quête de la liberté dans l’art. La célèbre « affaire » du ménage à trois de Gala, Paul Éluard et Max Ernst, en 1919, montre que cela « défie toute classification » (p. 208), même celle de « surréaliste » qu’il utilisait.

Les formules de l’essayiste anglaise reflètent la pensée de Max Ernst. Elles sont convaincantes sans être conventionnelles. Pamela Shields démontre comment Max Ernst applique à sa peinture qualifiée « onirique » voire « métaphysique », les théories freudiennes du rêve. L’amour intense que Paul Éluard voua à Max servit beaucoup à cet Allemand raffiné, révolté, qui venait d’abandonner sa femme et son fils parce qu’il n’était pas fait pour une vie routinière. L’amour inconditionnel que lui porta son fils suffit à remplir un livre. Jimmy Ernst a sauvé la vie de son père, exilé de sa patrie au titre d’« artiste dégénéré ». 

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 3.

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 4.

 

Pamela Shields considère que Dorothea était plus talentueuse que Max Ernst. Que dire de Leonora Carrington, dite « surréalisante »,  « female iconoclaste » ? Son portait de Max avec une chimère de Licorne couronne cette passion amoureuse et dit la Solitude. Pamela Shields devrait lui consacrer une biographie, ainsi qu’aux autres « affins » amoureux du génial Max Ernst... La passion charnelle de l’autrice de La Maison de la Peur (préface et illustrations de Max Ernst, 1938) et Le Cornet acoustique (1974) a fini avec un mariage arrangé pour quitter l’Europe en guerre. Leonora a connu Frida Kahlo à Mexico. Ses sculptures nourrissent une « sorcellerie ironique » (Carlos Fuentes). Elle fut une mère exemplaire. 

Louise, dite Lou, mérite une biographie. La première ! Elle a aimé Max Ernst à l’époque dadaïste. Pourquoi a-t-elle a refusé de rejoindre leur fils Jimmy en Amérique ? Elle a fait partie du dernier convoi pour Auschwitz. 

Max, qui n’est pas un opportuniste, a eu une profonde relation avec Michel Debré, quand il a été maire d’Amboise. C’est grâce à Amboise et à Dorothea que Max a pu se consacrer à La Fontaine au Génie d’Amboise. Le lieu n’est pas neutre… les grenouilles et les tortues encore moins. Et ces langues d’étrangers, tous ces « drôles », fous sans l’être. Cette sculpture monumentale porte au sommet un Grand Génie, une figure d’oiseau penaud, ou un crapaud, que l’on retrouve en totem (voir photos), rappelant les petites figures en plomb exhumées du lit de la Seine et copiées par Alberto Giacometti1. Le contraste entre ces figures tordues et la barque de la Déesse Séquana (la Seine) fait écho à la dualité de l’homme blessé et de la Beauté. La connaissance « invisible à première vue » : « augenblick » (all.) contient « l’œil » — et la pierre —, l’Inconnu est actualisé, c’est l’instant du jaillissement, la genèse (sur la Toile, « im ersten Augenblick » est traduit par « tout d’abord »)…

J’ai assisté à l’inauguration de ce monument avec mon grand-père. Ce Grand Génie entourée de tortues et de grenouilles a été incompris. L’œuvre a provoqué un véritable tollé dans Amboise. Ainsi que la Légion d’honneur décernée à un artiste2.

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, statues.


 

© Crédit photo : Camille Aubaude, statues Catalogue Max Ernst, Invisible a primera vista (Invisible à première vue).


 

« Génie » signifie la connaissance heureuse. C’est un des mots qui exprime l’indissoluble dualité d’Éros et de Thanatos. La synthèse des deux sens du mot « génie » est donnée dans cette pensée du grand poète Gérard de Nerval sur le philosophe italien Giambattista Vico, 

 

« Vico, qui prétend que les divinités s’incarnent sous la forme des grands génies, des bons rois, des bienfaiteurs du monde ; de là la nécessité d’honorer les morts illustres, et sans doute un peu les vivants. »

 

Je reprends mon Mythe d’Isis (2024, p. 82), car dans les Illuminés, Gérard de Nerval a pré-intitulé « La Doctrine des Génies » le chapitre « Du mysticisme révolutionnaire ». Quiconque s’intéresse à la Révolution française fait face à cette notion de « génie », et à celle de « fontaine de régénération ».

 

« Par génie nous entendrons tout à la fois mouvement, origine et terme, couronnement et vérité [...] » écrit Jean-Pierre Richard dans Études sur le Romantisme (p. 17 à 18). 

 

Un artiste aussi cultivé que Max Ernst, entouré de « génies féminins », n’a pu ignorer « la Doctrine des Génies ». Encore moins la « fontaine de régénération » érigée sur les ruines de la prison de la Bastille en 1789, qui avait des attributs de la Déesse Isis.

Quelle est « la Doctrine des Génies » ? Plutarque, dans Isis et Osiris, rappelle que des principes cosmogoniques incarnés par les divinités égyptiennes ont été considérés comme des « génies », c’est-à-dire des intermédiaires à caractère humain ou non entre les dieux et les humains. 

Plutarque reprend la définition du principe divin attribuée à Pythagore : 

 

« Dieu est une âme répandue dans tous les êtres de la Nature et dont les âmes humaines sont tirées. (note p. 87) ».

 

Cette grande âme est la base d’une gradation entre les règnes divins et humains. Elle est hiérarchisée en trois hypostases, ouvertes sur le cosmos : les dieux, les êtres humains et les « Génies », « ceux qui ressemblaient à Pythagore »…

 

Nous retrouvons chez Apulée une tripartition entre « Les dieux visibles » (I-II,116-121, p. 19-22), à savoir les planètes, « Les dieux invisibles » (II-III, 121-124, p. 22-23), les douze dieux romains, et le « Rôle des démons » (VI,132-134, p. 26-27), ces derniers, comme les Génies, étant des « puissances divines intermédiaires ». (« Du dieu de Socrate » — « De Deo Socratis » — dans Opuscules Philosophiques et Fragments, Les Belles Lettres, 1973). 

 

Les livres d’Hermès Trismégiste, Poimandrès. Traités II-XVII du Corpus Hermeticum. Asclepius. Fragments extraits de Stobée (Les Belles Lettres, 1954-1960) reprennent cette doctrine des Génies pour les divinités égyptiennes, et à la fin du XIXe siècle, Le Rameau d’Or de Sir James Frazer (Laffont, 1983), livre à la portée de tout artiste préoccupé par les symboles.

 

Les Génies sont les plus proches possible de l’être humain, mais appartiennent à l’essence divine. Ils unissent deux catégories opposées par convention. Humains et dieux se fondent non pour abolir leur nature unique, mais pour former une identité tierce, habitée par la loi de la fécondité universelle. Cette pensée animiste irrigue la création artistique de Max Ernst, qui fut en symbiose avec ses « génies féminins ».

 

Si la notion d’échange prend une telle importance, c’est parce que cette pensée néo-pythagoricienne est fondée sur l’évhémérisme et la doctrine de réincarnation.

 

Les âmes pures de certains humains animaient les Génies, qui sont : 

 

« un de ces êtres exceptionnels qui vivaient en contact direct avec la divinité. Quant aux âmes complètement purifiées, elles étaient affranchies du cercle des naissances » (Plutarque, p. 88) 

 

La fontaine d’Amboise renvoie à la métempsychose, la doctrine de migration des âmes, et à la Fontaine de Régénération (cf. le chapitre éponyme du Mythe d’Isis).

 

Profitons de la perche tendue par Pamela Shields pour citer la dispute sur les génies reproduite dans de célèbres récits mystiques. Le premier est Le Comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences secrètes (1670). La « scission » entre l’auteur, l’abbé de Villars et le père Bougeant est ainsi décrite : 

 

« Le dernier niait vivement la transformation des dieux antiques en génies élémentaires, et prétendait que n’ayant pu être détruits, en qualité de purs esprits, ils avaient été destinés à fournir des âmes aux animaux, lesquelles se renouvelaient, en passant d’un corps à l’autre selon les affinités ». (II,1120)  

 

« La Doctrine des Génies » pose un strict continuum avec la personne humaine ou divine initiale.

 

Laquelle à Amboise ? Louise de Savoie ? Et tant d’autres, que l’essai Out of the Shadows. The Ladies of Royal Château Amboise (Les femmes du château d’Amboise sortent de l’ombre), de Pamela Shields (2022) présente de façon « géniale », et pour la première fois…

La doctrine de la métempsycose est aussi troublante que La Fontaine au Génie, tortues, grenouille et Assistants. Alors revient l’accusation d’hérésie, qui a tourmenté la passion idéale cultivée pour la « Nature naturante » des Alchimistes. Il y a juste un siècle, l’hérésie a mué en art « dégénéré ».

 

 

Max et Dorothea ont travaillé avec le seul sculpteur et peintre d’Amboise, Al Sarcy, un nom d’artiste choisi pour faire oriental (l’Orient symbolique et non réel). Ce sculpteur a laissé une œuvre sculpturale monumentale à la Maison des Pages alors propriété du poète Tristan Lamoureux (nom de plume de Jacques Mareuse). Le sens ésotérique, et les vastes proportions de ce chef d’œuvre sculptural dépassent les compétences d’Al Sarcy. L’influence de ce couple d’artistes allemand et américaine est incontestable. Elle mériterait une étude, si tout n’était pas piétiné par des rivalités. Pamela Shields déplore que les librairies amboisiennes n’aient pas un seul livre présentant Max Ernst et Dorothea Tanning. Un galeriste d’Amboise qui possède une œuvre de Max Ernst ne connaissait pas la fontaine, aussi invisible que scandaleuse. Heureusement, de nombreux musées protègent leurs œuvres (voir la maison Max Ernst & Dorothea Tanning, 37420 Huismes, tél : 06 89 93 52 23). Pamela Shields rappelle le soutien que ces deux personnalités reçurent du maire de Huismes, très honoré qu’elles aient choisi ce village pour créer et se reposer. Dorothea ne s’est jamais remariée, disant : Max était « la seule personne dont j’avais besoin. » (p. 227).

 

Pamela Shields projette en pleine lumière le rôle transformatif de cet artiste apatride. Comme Pamela Shields et Mark Playle, Max Ernst et Dorothea Tanning ont pensé trouver dans le « jardin de la France » un paradis pour leur retraite. Et la renaissance, un plaisir toujours renouvelé comme l’eau d’une fontaine. Max Ernst fut amoureux d’étrangères aussi talentueuses que lui. Il a encouragé leur création, réussissant autant une œuvre artistique « palingénésique » que sa vie sentimentale où Éros et Thanatos sont éternels. « Le diable porte pierre ».

Pamela Shields estime que le Surréalisme est aussi important que l’art de la Renaissance. Elle fait preuve d’un jugement sérieux, fondé sur de réelles connaissances : Max Ernst a été surréaliste avant la parution du Manifeste du Surréalisme d’André Breton, en 1924 !

« André Breton a lancé le Surréalisme.

Max Ernst l’a défini » (p. 194).

 

© Camillæ

 

 

Notes

 

1. Voir article Euronews.com du 14 mars 2024. Ces figurines sont conservées au Musée Carnavalet et dans la crypte de Notre-Dame. Certaines pièces furent dans les collections privées d’André Breton et Giacometti.

2. Marcel Aubaud a présidé l’Amicale des Anciens Combattants de la Grande Guerre de 1914-18. Chevalier de la Légion d’honneur, après Max Ernst, il a reçu la Médaille de la Ville d’Amboise. Comme André Breton, mais pas pour les mêmes motifs, il refusait que la Légion d’honneur soit attribuée à un artiste. Voir ses mémoires, Un imprimeur dans la tourmente, La Maison des Pages éditions, 2025.

3. Voir Julia Kristeva, Prélude à une éthique du féminin, livre et entretien à la librairie Mollat sur youtube (déc. 2024).

 

 

© Crédit photo : Max Ernst, portrait, par Leonora Carrington (vers 1939).

 

© Crédit photo : Cheval de l’auberge du matin, autoportrait de Leonora Carrington.


 

© Crédit photo : Catalogue espagnol avec une sphynge-chimère, communiqué par Christian Ficat. Collections du Kunstmuseum de Bonn, édité par la fondation de la Caixa, 2006.

 

***

Pour citer cet article illustré & inédit

 

Camillæ ou Camille Aubaude (texte & images), « Qui est Max Ernst ? », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 12 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/ca-questmaxernst

 

 

 

 

Mise en page par David

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro ▼ Lien à venir

11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 16:38

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | I — « Rêveuses » | Florilège | Astres & animaux / Nature en poésie 

 

 

 

 

 

​​​​

​​

 

L’apparition de mon arc en ciel


 

 

 

 

 

 

 

Poème printanier & photographie de

 

Louise Hudon

 

 

​© ​​​Crédit photo : Portrait photographique de Louise Hudon. 

 

 

 

Tant de belles couleurs dans mon ciel !

Un changement très providentiel !

Disparaissez nuages trop noirs,

Vous qui avez marqué mon histoire.

 

 

Près de chez moi, la pluie a cessé.

Malade, fragile, on m’a blessée.

Mon corps suit cette température.

Je me sens sauvée par la nature.

 

 

Nous devons vivre nos changements

En combattant le mal grandement.

Continuer le bénévolat

En faisant pour le mieux jusque-là.

 

 

Le soleil, les fleurs et mes tomates,

Je les regarde et je constate

Le graphique de ma vie sur terre,

Réflexions plutôt humanitaires.

 

 

© Louise Hudon, 3 septembre 2024

 

 

***​​​​​​

  

Pour citer ce poème printanier, psychique & inédit

 

Louise Hudon (poème & photographie), « L’apparition de mon arc en ciel »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 11 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/hudon-apparition

 

 

Mise en page par David

 

© Tous droits réservés

Retour à la Table du festival Megalesia 2025 ▼ Lien à venir

10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 16:54

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | II — « Poésie volcanique d'elles » | Florilège / Le Printemps des Poètes | Astres & animaux / Nature en poésie

 

 

 

 

 

​​​​

​​

 

Champs phlégréens (haïkus)


 

 

 

 

 

 

 

Poème & photographies par

 

Chantal Robillard

 

 

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, « Champs phlégréens (Naples) », image prise lors de son dernier séjour napolitain, vu de la surface : une usine, des petits villages paisibles... mais tout se passe en-dessous du sol et même sous la mer jusqu'à Ischia, image no 1.

 

Vésuve

 

 


 

Les champs phlégréens :

Un lieu des plus dangereux,

Unique en Europe,


 

Ne paient pas de mine.

En surface seulement.

Quand je les ai vus,


 

L'air bien pacifique,

N'en revenais vraiment pas.

Un terrain de foot,


 

Des hameaux pépères,

Une usine dans la plaine.

Collines boisées,


 

Vergers, champs et prés

en banlieue napolitaine,

Campanie bercée


 

Au bord de la mer,

Face aux îles dont Ischia,

Près de Pozzuoli.


 

Mais ce n'est qu'un leurre :

Ça bouillonne là dessous,

Le magma est là.


 

Ça monte et descend :

Le sol est soulevé haut,

Régulièrement.


 

Il va retomber,

au passage engloutira

Quelques maisonnées.


 

Le stade de sport

N'a ainsi plus de gradins,

Plus ses cages à buts :


 

Avalés sous terre !

Récemment, une famille

aurait disparu,


 

Parents et enfants,

Dévorés par le géant,

Dixit notre guide.


 

Ce super-volcan

s'étend sur des kilomètres

sous terre et sous mer,


 

Sa respiration

Fait trembler les habitants

Plus que le Vésuve.

 

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, « Champs phlégréens (Naples) » suite... image no 2.

 

 

Je pense au Cantal,

Qui couvre un département

entier de ses plombs.


 

Un proverbe dit :

« Méfie toi de l'eau qui dort ».

Aux champs phlégréens,


 

C'est du sol qu'il faut

Se garder : quand il remue,

Tremble le volcan,


 

Non loin sous nos pieds.

Avec soulèvements, gaz,

Ou séismes forts.


 

Peur de l'éruption !

Viendra-t-elle un jour ?

Surveillons ces champs.


 

Et souvenons-nous :

Nul signal n'alerta les

gens de Pompéi.*

 

 

© Chantal Robillard (Poème & photographies)

*Ce poème est un extrait inédit de son dernier recueil de poésies intitulé Dentelles du feu des volcans, et dont le contenu est d'actualité puisque les Champs phlégréens sont actuellement très surveillés car ils se soulèvent (bradiséisme) et menacent vraiment la population, y compris Naples, en cas d'éruption...

L’édition de cet extrait poétique est reproduite avec l'aimable autorisation de l’autrice et de la maison d’édition Astérion.

 

À lire également :

 

Françoise Urban-Menninger, « La poésie volcanique de Chantal Robillard », les illustrations sont signées par l'autrice Chantal Robillard, URL : https://www.pandesmuses.fr/noi2025/fum-crpoesievolcanique

***​​​​​​

  

Pour citer ces haïkus inédits

 

Chantal Robillard (Poème & photographies), « Champs phlégréens (haïkus) »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 10 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/robillard-haikus

 

 

 

 

Mise en page par David

 

© Tous droits réservés

Retour à la Table du festival Megalesia 2025 ▼ Lien à venir

Bienvenue !

 

RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION ! 

LUNDI LE 3 MARS 2025

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES

Rechercher

Publications

Dernière nouveautés en date :

VOUS POUVEZ DÉSORMAIS SUIVRE LE PAN POÉTIQUE DES MUSES  SUR INSTAGRAM

Info du 29 mars 2022.

Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.

Numéros réguliers | Numéros spéciaux| Lettre du Ppdm | Hors-Séries | Événements poétiques | Dictionnaires | Périodiques | Encyclopédie | ​​Notre sélection féministe de sites, blogues... à visiter 

 

Logodupanpandesmuses.fr ©Tous droits réservés

 CopyrightFrance.com

  ISSN = 2116-1046. Mentions légales

À La Une

  • Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025)
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Appels à contributions | Agenda poétique Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025) Crédit photo : Berthe (Marie Pauline) Morisot (1841-1895), « J ulie-daydreaming...
  • Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves, Éditions l’Harmattan, collection  le Scribe l'Harmattan, 2025
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Critique & réception | I — « Rêveuses » | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Critiques poétiques & artistiques...
  • HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I | Inspiratrices réelles et fictives
    LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES 1er VOLET Crédit photo : Alphonsine de Challié, « beauty with pink veil...
  • Qui est Max Ernst ?
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques de Camillæ | Dossier mineur | Articles & témoignages Qui est Max Ernst ? Article & images par Camillæ/Camille Aubaude https://everybodywiki.com/Camille_Aubaude...
  • L’apparition de mon arc en ciel
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | I — « Rêveuses » | Florilège | Astres & animaux / Nature en poésie L’apparition de mon arc en ciel Poème printanier & photographie...
  • Des patrimoines séfarades marocains
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Revue culturelle des continents Des patrimoines séfarades marocains Texte par Mustapha Saha Sociologue, artiste peintre & poète...
  • Champs phlégréens (haïkus)
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | II — « Poésie volcanique d'elles » | Florilège / Le Printemps des Poètes | Astres & animaux / Nature en poésie Champs phlégréens...
  • la jupe plissé soleil
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Dossier majeur | Florilège | Poésie, mode & Haute couture la jupe plissé soleil Poème par Françoise Urban-Menninger Blog officiel : L'heure du poème Crédit photo : Une jupe plissé...
  • Le miroir retourné, une exposition des œuvres de Gwendoline Desnoyers à Strasbourg
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & Réception | Dossier majeur | Articles & témoignages | Handicaps & diversité inclusive Le miroir retourné, une exposition des œuvres de Gwendoline Desnoyers à Strasbourg...
  • 2025 | Le Prix International de Poésie pour l'ensemble de son Œuvre
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Distinctions 2025 | Prix poétiques attribués par la SIÉFÉGP le 8 Avril 2025 | Le Prix International de Poésie pour l'ensemble...