18 mars 2025 2 18 /03 /mars /2025 15:21

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques de Camillæ | Dossier majeur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Dossier

 

 

 

 

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Le Temple de la Maison des Pages (I)

 

 

 

 

 

Épisode 1 / Chronique par

 

Camillæ/Camille Aubaude

 

https://everybodywiki.com/Camille_Aubaude

 

Blogue officiel :

https://camilleaubaude.wordpress.com/ 

 

 

© Crédit photo : Plan du plateau des Châteliers, entre deux remparts gallo-romains en marron... Image no 1 fournie par la chroniqueuse Camillæ.

 

 

 

Sur le plateau des Châteliers, entre deux remparts gallo-romains (en marron sur le plan) se trouvent les fondations d’un grand temple, et d’un second plus petit.

Le premier rempart est dans le parc de la Maison des Pages.

La maison adossée à la falaise prolonge et clôt le rempart.

 

© Crédit photo : Des fouilles successives ont mis à jour ces temples païens.... Image no 2 fournie par la chroniqueuse Camillæ.

 

Des fouilles successives ont mis à jour ces temples païens.

Ils furent actifs probablement depuis la guerre des Gaules menée par Jules César et jusqu’à la christianisation des Gaules menée par Sainte Geneviève.

La destruction d’un temple païen à Amboise est attestée au IVè siècle dans les Dialogues (III, 8) de Sulpice Sévère1.

C’est un lieu immémorial relié à la Maison des Pages. Durant des siècles, des cérémonies de nature politique ou religieuse se sont déroulées dans cet enclos sacré. 

 

© Crédit photo : Le premier rempart néolithique et la Maison des Pages de Camille Aubaude sont orientés nord-ouest. Image no 3 fournie par la chroniqueuse Camillæ.

© Crédit photo : Un antre magique dans l’escalier du pressoir, durant le vernissage de l’exposition des photographies de Thibaut Vergoz sur Amboise (son et lumière au château royal, sur le chevalet). Image no 4 fournie par la chroniqueuse Camillæ.



 

Mon esprit s’envole vers l’enclos sacré de Saint Médard…

Après l’adoption du christianisme, la reine Radegonde (520-587) s’est réfugiée

dans un espace qui lui a sauvé la vie. 

Vous me suivez ?

Les sbires de son mari n’ont pas profané cet espace. 


 

Il y a un quartier Sainte Radegonde à l’entrée de Tours, 

avec la tombe de mes aïeules. 


 

© Crédit photo : Nuages sur le plateau des Châtelliers. Vue de l’emplacement de la cité gauloise. Image no 5 fournie par la chroniqueuse Camillæ.


 

En 2024, je cherche la voie sacrée par où les processions religieuses eurent lieu 

de la cité gauloise à la Maison des Pages.

C’était un temple imposant, essentiel. 

Comment figurer trois mille ans de l’histoire humaine ? 

 

 

© Crédit photo : Le pressoir sculpté de la Maison des Pages contient une bacchanale, à défaut de l’entre-dévoration que met en scène Sevrage de Camille Aubaude (éd. Pan des muses-SIÉFÉGP). Image no 6 fournie par la chroniqueuse Camillæ. 


 

Juste une cité gallo-romaine : Die, commune de la Drôme où le poète plasticien Yves Bergeret (langue.espace@gmail.comaffin de la Maison des Pages, installe ses œuvres.

À Die, les preuves du culte de la Grande Déesse Cybèle sont établies (an 250).

Cette religion  n’aurait pas dépassé le nord de la ville de Lyon. 

 

 

© Crédits photos : Une toile peinte par Camille Aubaude avant l’exil à Ghardaïa (en sept. 1980), très abîmée et restaurée dans les années 2010, avec les étagères de livres dans la pièce au carrefour des chemins (la revue mexicaine Fornix, trilingue, les Actes du 1er colloque sur Isis au Futuroscope de Poitiers…). Et la Maison des Pages qui veille. Images no 7 & no 8  fournies par la chroniqueuse Camillæ.



 

Les êtres humains qui œuvrent sur Internet vont-ils nous apporter des cadres ?

Ce serait «  la revanche de l’imperceptible », car il ne reste presque rien.

Les artistes et les chercheurs qui passent leur temps sur des écrans

répandent leur faconde fanée.

 

Cinq ans à peine, et les grandes « créations » disparaissent : 

« la page que vous recherchez est introuvable ». 

Les « experts » annoncent une avalanche de cas d’épilepsie.

 

 

© Crédits photos : Une toile peinte par Camille Aubaude avant l’exil à Ghardaïa (en sept. 19 Un des Pages de Camille Aubaude, au 1er étage — œuvre acquise à Binic (vers 2013). Les couleurs de la description littéraire sur fond de lumière d’or, par Barcello. Image no 9 fournie par la chroniqueuse Camillæ.



 

Le ressourcement qu’apporte la Maison des Pages se fait en silence.

Peu enclin au bavardage, le mythe d’Isis se nourrit comme l’Hydre géante

par la somme d’innombrables versions.


 

Le chapitre II va en recueillir quelques-unes.






 

Note

1. Le passage de Sulpice Sévère relatant les événements survenus à Amboise au IVè siècle (Dialogues, III, 8) :

"In VICO autem AMBATIENSI, id est CASTELLO ILLO VETERI, quod nunc frequens habitatur a fratribus, idolum noveratis grandi opere constructum. Politissimis saxis moles turrita surrexerat, quae in conum sublime procedens, superstitionem loci operis dignitate servabat. Hujus destructionem Marcello, ibidem consistenti Prebystero, vir beatus saepe mandaverat. Post aliquantum tempus regressus, increpat Prebysterium, cur adhuc idoli structura constiteret. Ille causatus, vix militari manu et vi publicae multitudinis, tantam mol lem posse subverti, nedum id facile putaret per imbecilles clericos. aut infirmos monachos quivisse curari. Tum Martinus recurrens ad nostra subsidia, nocte totam in orationibus pervigilat. Mane orta tempestas, aedem idoli usque ad fundamentum provolvit. Verum haec Marcello teste dicta sint."

« Dans le bourg d’Amboise (c’est-à-dire dans le vieux château, maintenant habité par un grand nombre de moines), on voyait un temple d’idoles élevé à grands frais. C’était une tour bâtie en pierres de taille, qui s’élevait en forme de cône, et dont la beauté entretenait l’idolâtrie dans le pays. Le saint homme avait souvent recommandé à Marcel, prêtre de cet endroit, de la détruire. Étant revenu quelque temps après, il le réprimanda de ce que le temple subsistait encore. Celui-ci prétexta qu’une troupe de soldats et une grande foule de peuple viendraient difficilement à bout de renverser une pareille masse de pierres, et que c’était une chose impossible pour de faibles clercs et des moines exténués. Alors Martin, recourant à ses armes ordinaires, passa toute la nuit à prier. Dès le matin s’éleva une tempête qui renversa le temple de l’idole jusque dans ses fondements. Je tiens ce fait de Marcel, qui en fut témoin. »

(Transmis par Jean-Marie Laruaz, archéologue)

 

 

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Pour citer ce premier épisode illustré & inédit de ce chronique-feuilleton des inspiratrices

 

 

© Camillæ ou Camille Aubaude, « Le Temple de la Maison des Pages (I) », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 19 mars 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noi2025/ca-letemple

 

 

 

 

 

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17 mars 2025 1 17 /03 /mars /2025 18:14

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Poésie, musique & art audiovisuel | Handicaps & diversité inclusive & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens

 

 

 

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Avis de​ parution du recueil « Au Pieu »

 

de Selim-a Atallah Chettaoui suivie de

 

l’entretien réalisé avec l’artiste

 

 

 

 

 

 

Annonce & propos recueillis en février 2025 par

 

Hanen Marouani

 

Entrevue & photographies fournies de

 

 

Selim-a Atallah Chettaoui

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil « Au Pieu » de l’artiste Selim-a Atallah Chettaoui aux éditions La Contre Allée, 2025.

 

Annonce de parution du recueil « Au Pieu » 


 

Chères amies / Chers amis de la poésie et des arts de la scène,

 

Nous sommes ravies de vous annoncer la sortie tant attendue de la nouvelle œuvre de la poète et performeuse tunisienne Selima Atallah, intitulée « Au Pieu », qui est déjà disponible en librairie depuis le 14 février 2025.


 

Selima Atallah, reconnue pour sa voix unique et son approche audacieuse de la poésie, nous invite à plonger dans un univers riche en émotions et en réflexions. Avec « Au Pieu », elle explore des thèmes universels tels que l'amour, la mémoire et l'identité. 

 

Ne manquez pas cette occasion de découvrir une œuvre qui promet d'être à la fois touchante et provocante. Préparez-vous à être transportés par les mots de Selim-a, qui, à travers sa plume, nous rappelle la puissance de la poésie pour transcender les frontières et toucher nos âmes.

Date de sortie : 14 février 2025

Titre : Au Pieu

Artiste : Selim-a Atallah

Éditions : La Contre Allée

Voir également la présentation officielle de l'ouvrage pour par la maison d'édition en PDF ci-joint :

 

Dossier pour la presse de la présentation de l'ouvrage « Au Pieu »»

Entrevue

 

Voici l’entretien réalisé avec l’artiste lors de la sortie de son recueil et des supports visuels :

 

 

H.M — Qu'est-ce qui vous a inspirée à écrire ce nouveau recueil ? Y a-t-il des expériences personnelles qui ont influencé votre écriture ?

 

S.AC — Je ne pense pas qu'il y ait eu vraiment d'inspiration, plutôt une forme de nécessité d'écriture, sans que j'aie au début de direction. Je sortais d'une période assez compliquée où j'avais eu des problèmes de papiers à la fin de mon séjour d'études aux Etats-Unis pour cause de visas refusés et avais été bloqué.e à New York à cause du covid à l'époque des QR codes et des passeports santé. Cela m'avait beaucoup impacté.e et à mon retour à Paris, j'avais passé un long moment à ne pas faire grand-chose d'autre que regarder des séries, manger, jouer à des jeux vidéos, sans arriver à dépasser cette expérience. Ce texte, écrit juste après, revient sur ces moments où j'étais aux prises avec l'appel du vide - que je connais bien - tout en ressentant une forme de saturation de la pensée qui m'engluait dans l'immobilité.

 

 

© Crédit photo : L’artiste Selim-a Atallah Chettaoui, portrait photographique.

 

 

H.M — Comment décririez-vous l'évolution de votre style poétique depuis vos précédents écrits jusqu'à ce recueil ?

 

S.AC — Ce texte est un poème-fleuve, comme mon précédent livre. Mais là où le premier, paru chez 10 pages au carré, faisait dix pages, celui-ci à la Contre Allée en fait un peu plus de cent. Même si c'est un flux continu, il y a plusieurs mouvements, et je me suis autorisé.e dans ce texte à introduire des onomatopées, quelques expressions en anglais, et à faire des expérimentations spatiales : à certaines pages il n'y a qu'un ou deux vers et d'autres sont très saturées ou adoptent des formes. Je pense qu'il y a dans ce livre, une liberté plus grande dans la langue, et certains passages qui sont principalement guidés par le rythme, ce qui est sans doute le reflet de l'affirmation de ma pratique de la performance accompagnée de musique électronique.

 

H.M — Pouvez-vous nous parler encore plus du processus de création de ce recueil ? Avez-vous suivi une méthode particulière ?

 

S.AC — Ce texte a été écrit de manière très fluide et naturelle. À l'origine, il s'agissait de prises de notes sur mon téléphone pendant mes trajets en métro à Paris, sans que j'aie d'intention véritable, ou le désir de chercher quelque chose de précis en écrivant. C'est ensuite quand, voulant soumettre un texte à un prix littéraire, j'ai voulu reprendre ces notes, que je me suis rendu.e compte qu'elles faisaient déjà plus d'une trentaine de pages. Après les avoir retravaillées, j'ai fait comme d'habitude, lu à voix haute jusqu'à ce que le rythme soit fluide, laissé reposer quelques jours/semaines, et repris cette lecture à voix haute pour voir si le texte tenait toujours. Je modifie le manuscrit en suivant cette méthodologie, jusqu'à ce que plusieurs lectures faites à distance les unes des autres continuent à me donner cette impression de fluidité, de facilité de lecture. Je considère alors que je suis allé.e aussi loin que je peux seul.e et soumets le textes à des personnes en qui j'ai confiance et le modifie à nouveau selon leurs retours, en appliquant à chaque fois cette méthode de la lecture à voix haute jusqu'à atteindre une forme stable. Je pense que la confiance dans un groupe de pairs me vient de mon Master de création littéraire ou j'avais suivi de nombreux ateliers d'écriture et appris à soumettre mon écriture à un regard critique avant de chercher à la faire éditer ou à la montrer au public.

 

H.M — Quelle place la musique occupe-t-elle dans votre travail ? Comment a-t-elle influencé tes lectures sur scène ?

 

S.AC — La musique occupe une place essentielle dans mes performances, qui sont elles-mêmes indissociables de mon rapport à la poésie. Je vois la poésie sur scène comme une opportunité de toucher un public différent, plus large, en essayant de l'approcher par le biais d'autres codes, qui peuvent faire un peu moins peur qu'ouvrir un livre de poésie. En plus de mes performances, j'ai co-fondé un collectif d'écopoésie, fœhn, et nous organisons des soirées où nous invitons des poetes.ses à lire de la poésie engagée sur de la musique, le plus souvent électronique. C'est assez naturel pour moi de mêler poésie et musique car j'ai commencé à lire mes textes sur des scènes ouvertes où il y avait des musicien.nes jazz, des pianistes, des guitaristes ; je compose moi-même des tapis sonores pour mes textes et adore improviser avec des musicien.nes. La lecture à voix haute est aussi le guide qui me permet de retravailler mes textes jusqu'à ce qu'ils sonnent juste. 

 

Ma pratique prend un tournant de plus en plus musical depuis trois ou quatre ans où j'ai commencé à travailler avec de la musique électronique et ai fini par co-fonder le groupe Mooja, entre poésie, musique électronique et vidéopoésie. Après beaucoup de DJs sets poétiques improvisés, Paul Leverrier et Adrien Amiot, producteurs et DJs sous le nom de Housecall ont commencé à composer des morceaux pour mes textes, et Zohra Mrad a créé des vidéos qui accompagnent la performance, pour proposer une expérience la plus immersive possible. L'énergie de ce concert-spectacle est saturée, et oblige le public à lâcher prise sur la compréhension rationnelle des textes, car je pense que la poésie nécessite une écoute sensible, qui dépasse le sens, pour se laisser traverser par les mots, l'énergie, la rencontre dans l'instant, et c'est ce que nous avons essayé de proposer pour le lancement du livre au Centre Pompidou pendant le festival Effractions.

 

 

H.M —  Y a-t-il un poème ou un passage en particulier que vous aimeriez mettre en avant et expliquer à votre public ?

 

S.AC — En voici un extrait :

 

mirlababisurlababo

souvenir du temps d’antan

ça manque le temps d’antan

où l’on croyait devenir grand

quelque chose d’autre

d’ontologiquement différent

catégorisation radicale

le monde des adultes le monde des enfants

 

découvrir

pendant que le temps file s’effile que le fil s’effiloche

que c’est pareil

qu’il faut tenir

juste tenir

 

être adulte c’est ça

tenir

ne pas laisser tomber

ne pas se laisser tomber

tous les jours bras levés

vivace comme cyprès

contre les vents traîtres

 

et si ça tombe

 

si ça casse

si ça crame

si ça coule

se lever se relever

 

gonfler le ventre comme on l’a appris en cours de yoga

gonfler les poumons âcres qui se décomposent jour à

jour

 

et recommencer

 

Le postulat de ce texte est de réfléchir aux manières avec lesquelles on tient quand la vie devient difficile à vivre, car c'est facile de tenir quand on va bien, que notre vie roule toute seule. Mais ce texte se demande comment on fait pour se relever quand on tombe, continuer quand ça semble impossible, qu'on est attiré par une inertie incoercible tout en ayant le désir d'être "vivace comme le cyprès" de Baudelaire, et je pense que ce passage propose des réponses que tout le livre cherche. Il suffit d'essayer, de mettre un pied devant l'autre chaque seconde-minute-jour, jusqu'à ce qu'on se soit sorti du trou.

 

 

© Crédit photo : L’artiste Selim-a Atallah Chettaoui lors d’une de ses performances, portrait photographique par Anthony Retournard.

 

H.M — Comment espérez-vous que les lecteurs réagiront à votre recueil ? Y a-t-il des émotions ou des réflexions que vous souhaitez susciter chez eux ?

 

S.AC — J'espère que mes lecteur.ices trouveront le livre facile à lire, dans le sens de la fluidité de l'écriture car je sais que les thématiques abordées peuvent être difficiles, même s'il y a beaucoup d'autodérision et d'humour. J'espère juste qu'il ne les impressionnera pas par ses verbiages, qu'il n'exclura pas un.e lecteur.ice tombé.e dessus par hasard, car je n'aime pas que la littérature écrase par son érudition. Je veux au contraire que ce texte libère la curiosité, la créativité, les interprétations, qu'il donne même envie d'être modifié, tant qu'il suscite chez l'autre le désir de soi-même faire quelque chose qui  traverse, que ce soit écrire ou n'importe quoi d'authentique. C'est ce que me permet la poésie, d'avoir la sensation que je suis traversé.e par les mots, que je suis exactement moi-même quand j'écris ou que je suis sur scène. J'espère aussi que les lecteur.ices auront envie de le lire à voix haute. C'est le retour de plusieurs personnes déjà, et c'est le plus beau compliment qu'on puisse faire à mon écriture, car mes poèmes préférés sont ceux que j'ai eu d'emblée l'envie de clamer à voix haute, dans ma chambre ou devant d'autres, et j'essaie d'écrire d'une manière où le rythme qui se dégage peut être retrouvé, mis en voix par toute personne qui le désire pour qu'elle puisse aussi prendre part à la performance.

 

 

H.M — Quels sont vos projets futurs après la sortie de ce recueil ?

 

S.AC — Le plus important pour moi, c'est de trouver des manières de tenir, de faire corps ensemble en tant qu'artistes, poetes.ses, écrivain.es, citoyen.nes, dans un monde de plus en plus violent et ce sans se laisser décourager. Cela passe pour moi par la programmation d'évènements artistiqus pluridisciplinaire durant lesquels des personnes d'horizons divers se rencontrent, discutent, s'émerveillent tout en ayant conscience de la nécessité de résister et de tenir pour des causes plus grandes que soi. Il nous faut trouver l'équilibre entre la nécessité d'être ému.es par la violence, la souffrance qui nous entoure et ne pas la laisser nous écraser dans la peur qui ne fait que nous fermer aux autres. C'est ce que j'essaie de faire avec mon collectif écopoétique fœhn et avec mon collectif décolonial et féministe bruxellois xeno_ : créer des espaces pour tenir ensemble. Avec mon groupe Mooja nous travaillons aussi à l'enregistrement de notre premier EP car ce projet mûrit depuis plusieurs années et il est temps de le partager avec d'autres, pour, encore une fois, donner un accès à des textes engagés à un public autre que littéraire. Évidemment, dans le cadre de la promotion d'Au Pieu, il y a des performances, des rencontres en festivals et en librairies, j'irai à Bruxelles, Lille, Bordeaux, Barjols etc...  Et puis, bien sûr, de temps en temps m'isoler pour avancer sur l'écriture d'un roman sur l'amitié et d'un recueil de poèmes sur l'amour filial auxquels je travaille. 

 

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Pour citer ces images & entretien inédit​​​​​​s

 

​Hanen Marouani, « Avis de​ parution du recueil « Au Pieu » de Selim-a Atallah Chettaoui suivie de l’entretien réalisé avec l’artiste », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 17 mars 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noi2025/hm-entretien

 

 

 

 

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16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 17:52

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | II — « Poésie volcanique d'elles » / Le Printemps des Poètes | Florilège | Astres & animaux / Nature en poésie 

 

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Séisme des consciences

 

 

en terres de certitudes

 

 

 

 

 

 

Poème en prose par

 

Nataneli

 

 

 

Crédit photo : « Torre del Greco distrutta nel », 1794, "vue du Vésuve en éruption", peinture de nature morte tombée dans le domaine public, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Common.

 

 

Séisme des consciences en terres de certitudes. 

Étouffé de contraintes le monde tremble, crache, éructe sa lassitude. La secousse est violente, impressionnante et insolente. Les esprits cherchent à se libérer de leurs roches enferrées. Le long de failles étouffées mais déjà présentes s’ouvre alors, une brèche proéminente. Et soudain, partout, des volcans de doutes se réveillent, leurs voix grondent en écho de nos jugements superficiels. Le ventre de l’océan se soulève, un tsunami emporte les monuments d’évidences, une lame de fond écume les lèvres. Une crête de cœurs infirment s’alignent alors, sur des mines en lignes. Soudain, une explosion déchire la chair de nos égocentriques égocentrismes. On vomit nos tripes. Quelques vieux spectres résistent et s’agrippent aux constructions effritées de nos stéréotypes. Les dégâts sont nombreux en terre d’humanité. La bouche pleine de cendres, bourreaux munis de faux mots, victimes de nos maux, nos paroles se déforment. La voix sableuse, suspendue aux vides des verbes qui défaillent, nous cherchons alors, du bout de nos langues, les lettres où accrocher cet infini espoir qui nous assaille. Allons fouiller dans nos obscures subjectivités abyssales pour en extraire la roche de l’authentique sémantique. Peut-être qu’en vérité, l’espoir est fait d’une chaîne de questions ? De cratères d’expériences aux profondes causes ? Peut-être que la naissance d’un lac dans un maar est l’évidence que la déconstruction d’une nature permet faire naître l’improbable. On a déjà vu éclore, dans les plus improbables recoins, des fleurs de coquelicots et même des boutons de roses. Rappelons nous que la beauté de la vie trouve toujours son chemin. 

 

 ©Nataneli 

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Pour citer ce poème en prose engagé & inédit

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Nataneli, « Séisme des consciences en terres de certitudes », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 16 mars 2025. URL : 

https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/nataneli-seisme

 

 

 

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8 mars 2025 6 08 /03 /mars /2025 18:02

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | I — « Rêveuses » | Florilège 

 

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Vous y croyez, vous, aux miracles ?

 

 

 

 

 

Texte & peintures de

Sarah Mostrel

 

Site : 

https://sarahmostrel.wordpress.com

Facebook : https://www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube :

https://www.youtube.com/user/SarahMostrel

 

 

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Fleur de chant », acrylique, image no 1.

 

 

J’avais un amour. Evaporé.

J’ai cru à l’amour. Envolé

 

 

Lorsque j’aimais et que, surtout, j’étais aimée, je me sentais gonflée à bloc. Comme un pneu qui jamais ne se dégonflerait, et pourtant ! Non seulement, je fus déçue, mais j’en ai crevé. Crevé de douleur, d’impatience, de désespoir.

 

Pour certains individus, l’amour est facile. On enchaîne les romances comme un besoin physique, tels les instincts premiers, celui de nos amis les animaux, chiens, chats, chevaux. Chaque partenaire apporte son nouveau lot d’épices à la relation. Le poivre noir au whisky, le curry de Madras, rien que ces appellations font rêver et pimentent l’idylle !
 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Je fais souvent ce rêve étrange », peinture à l'huile », image no 2.

 

 J’avais trié mes amants selon les sensations fortes qu’ils me procuraient, classant mes rencontres selon l’échelle de Scoville. Une jolie sauce à composer. Un beau menu à répéter… Avant de m’apercevoir que tout me laissait un goût bien fade et qu’il vaudrait mieux passer au deuxième thème.

 

T’aime, t’aime pas… L’amour existe-t-il ? L’amour humain, plébiscité dans les magazines et manuels de psychologie en vogue, est-il celui auquel il faut aspirer ? J’ai beau avoir la verve et le verbe s’étalant au grand jour sans complexe, je me pose la question de cette sincérité. De la demande d’amour transparaissant dans l’attention demandée, de la lucidité des écrits qui ne laissent pas d’espoir, de l’explication de l’avenir de certaines vies par les données initiales. Et je me dis que c’est bien compliqué, l’amour.
 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Lianes », peintures à l'huile, image no 3.

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En fait, personne ne sait comment ça marche. Chacun a son seuil de tolérance, chacun, avec sa générosité, et avec sa chance surtout.

Et si l’amour n’était qu’une question de chance ? Un hasard heureux. Imprévisible. Inattendu. Espéré. Et comment la mesure-t-on, la chance ? À ce qui advient, à la réussite autre, compensation du manque essentiel ?

 

Cher Valentin, où que tu sois, je préfèrerais que tu ne t’appelles pas Valentin. J’aimerais plutôt que tu te révèles au grand jour, sans miracle, en émoi.

En moi, tu trouverais ta muse, et moi, j’aurais trouvé mon élu. Une feelgood story, un roman qui finit bien. Pour une fois. 

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Intrigue », peinture à l'huile », image no 4.

 

Ce serait bien aussi si ça n’arrivait pas trop tard. Outre l’atroce temps perdu, l’épanouissement n’attend pas. Et mourir à deux, c’est bien plus sympa que de croupir seul dans son trou. Même si l’on a bouché les trous avec des affairements qui tiennent lieu de passetemps qui évitent que le temps passe trop vite et qui prennent… toute la place. Trop de place ? C’est à la mesure du manque, comme je disais. Alors, ne tarde pas, mon amour, je suis prête. Amour d’un jour, d’une semaine, d’une vie ? Le 8 mars, tout est permis. 

 

© Sarah Mostrel

 

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Pour citer ces peintures & poème en prose inédits

 

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Sarah Mostrel (texte,  peintures et photographies), « Vous y croyez, vous, aux miracles ? »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 8 mars 2025. URL : https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/mostrel-miracles

 

 

 

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À La Une

  • Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025)
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Appels à contributions | Agenda poétique Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025) Crédit photo : Berthe (Marie Pauline) Morisot (1841-1895), « J ulie-daydreaming...
  • Silence ! elles filment
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques cinématographiques de Camillæ | Dossier majeur | Articles & témoignages Silence ! elles filment Chronique & images par Camillæ/Camille Aubaude...
  • Le Temple de la Maison des Pages (I)
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques de Camillæ | Dossier majeur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Dossier Le Temple de la Maison des Pages (I) Épisode...
  • Avis de​ parution du recueil « Au Pieu » de Selim-a Atallah Chettaoui suivie de l’entretien réalisé avec l’artiste
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Poésie, musique & art audiovisuel | Handicaps & diversité inclusive & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens Avis de parution...
  • La rose de Jéricho, roman de Louise Devise, paru aux éditions Maurice Nadeau
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Dossier majeur | Articles & témoignages / Critique & Réception | Voix-Voies de la sororité La rose de Jéricho, roman de Louise Devise, paru aux éditions Maurice Nadeau Critique...
  • Séisme des consciences en terres de certitudes
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | II — « Poésie volcanique d'elles » / Le Printemps des Poètes | Florilège | Astres & animaux / Nature en poésie Séisme des consciences...
  • Mostafa Nissabouri. Le premier poème
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Muses au masculin Mostafa Nissabouri. Le premier poème Texte & peintures par Mustapha Saha Sociologue, artiste peintre & poète © Crédit photo : Mustapha Saha, « Mostafa Nissabouri...
  • Mise au point sur Toumliline
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | S’indigner, soutenir, Lettres ouvertes & hommages Mise au point sur Toumliline Lettre ouverte par Mustapha Saha Sociologue, artiste peintre & poète Photographies par Élisabeth...
  • Vous y croyez, vous, aux miracles ? 
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | I — « Rêveuses » | Florilège Vous y croyez, vous, aux miracles ? Texte & peintures de Sarah Mostrel Site : https://sarahmostrel.wordpress.com...
  • 2025 | Attribution du Prix Littéraire Dina Sahyouni
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Distinctions 2025 | Prix Poétiques attribués par la SIÉFÉGP le 8 Mars Attribution du Prix Littéraire Dina Sahyouni Le Prix International...