25 juin 2025 3 25 /06 /juin /2025 15:31

 

N° III | ÉTÉ 2025 / NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES » | 1er Volet | La poésie dans tous ses états / Leçons, méthodes & méthodologies en poésie & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Varia & Actualité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exil & poésie.

 

Langue & vérité en temps d’exil

 

 

 

 


 

 

Conférence par

 

Salim Mokaddem

 

Philosophe, poète, auteur & professeur émérite à l’Université de Montpellier

Blog officiel : www.salimmokaddem.com

 

 

Avant-Propos & photographies par

 

Arwa Ben Dhia


Poète polyglotte, auteure, Ambassadrice de la Paix (CUAP), ingénieure brevets & docteure en électronique

Page Linkedin :

https://www.linkedin.com/in/arwa-ben-dhia-phd-0538b011/

 

 

 

Avant-Propos

 

À l’occasion de la quatrième édition du festival « La Tour Poétique » de l’association Apulivre dont le thème était l’exil, et qui a eu lieu du 12 au 15 juin 2025 à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 15è arrondissement de Paris, le philosophe et poète Salim Mokaddem, professeur émérite à l’Université de Montpellier, a donné une conférence intitulée « Exil et poésie. Langue et vérité en temps d’exil ». Voici le texte de son discours :

© Arwa BEN DHIA

 

© Crédit photo : Première image de Salim Mokaddem durant son intervention intitulée « Exil et poésie. Langue et vérité en temps d’exil » lors du festival poétique de l'association Apulivre, juin 2025.

 

 

Exil et poésie. Langue et vérité en temps d’exil*

 

 

Le langage du poète et la langue de la poésie sont souvent difficiles à entendre car l’utilité et le quotidien de nos tâches de vie font que notre rapport aux mots est très souvent embué du rôle utilitariste ou fonctionnaliste que nous leur attribuons. La fonction symbolique du langage est alors réduite à une finalité de communication ou à une saisie pragmatique du langage en tant que tel. Les mots du quotidien, ceux de la tribu humaine, sont alors oubliés, façonnés ou malmenés dans un codage sémiotique où le sens est écrasé par la signification et où le mystère de ce qui est à l’origine du Monde des humains, qui fait de nous des parlêtres (selon le néologisme formé par Lacan), disparait dans le tumulte médiatique et informationnel de nos sociétés de flux verbaux et d’algorithmes incessants. Parler se réduit alors à communiquer des informations sur les choses qui apparaissent comme des données (data) du monde perçu, du réel de l’opinion, de ce qui fait le sens commun des choses du monde. 

Pourtant, la poésie institue dans la langue un autre rapport au monde, à l’être, à la vie humaine : elle nous rend, paradoxalement, à un monde d’enfance (infari) où le mot et la chose n’étaient pas encore saisis dans l’ordonnancement des hiérarchies du discours, où la parole était créatrice et où chanter, penser, dire sont le même. 

Qu’est-ce que le poème ajoute ou retire de notre rapport quotidien à la prose du monde ? Que dit le poème sur notre rapport au réel et de notre situation dans le monde ? 

 

1 — Logos, poïesis, cosmos 

 

La poésie est un art du langage qui exprime, à travers les mots, les sentiments d’infini se manifestant dans l’existence humaine ; elle vise donc à transformer le rapport au monde pour lui conférer un caractère plus intense, plus intime et en même temps plus spirituel, qu’on peut rapprocher d’une certaine pratique de magie ou d’action de transformation des choses de la vie en symboles et en expressions faisant du monde un autre monde, un monde transfiguré par une vision au sens plein du terme. Cette vision est de part en part une transformation de soi et du monde abolissant les divisions faciles par lesquelles nous agissons et vivons ordinairement le monde. Rimbaud a raison de parler alors de voyance ; non pas celle d’un symbolisme d’école ou de facile référence à un ésotérisme éclectique, plutôt exotique que véritablement voyageur. Le monde du poète est non pas un autre monde au sens où Nietzsche parle des arrière-mondes du religieux, mais un monde Autre qui transfigure celui dans lequel nous sommes, un monde qui apparaît comme créé, produit, inventé en même temps qu’il est nommé et dit par le langage de la poésie qui l’institue et le crée comme tel. 

Cette dimension peut être lyrique, élégiaque, hymnique, voire spéculative, mais, elle est toujours musicale en même temps que fortement ancrée dans une transcendance qui donne à l’âme humaine une dimension de transport (ce que signifie le terme de métaphore) et de déplacement dans un ailleurs (qui est exil) dont le poète garde la nostalgie depuis toujours. En ce sens tout poème est platonicien car il témoigne d’une volonté ou d’un désir de retour à une vraie vie, à un Azur incontestable par lequel le langage trouve sa plénitude dans son adéquation, non problématique et arbitraire, aux signes qui sont indistinctement le chant du monde et celui de sa vérité dans la libre subjectivité infinie du poète. 

Les hymnes antiques, ceux de Pindare, d’Homère, racontent ces noces de l’Autre et de l’Ailleurs dans la présence à soi (parousie) de la Parole poétique. C’est pour cela que les mots du poème sont en exil dans une langue qui ne sait plus que parler pour indiquer les choses qui sont et disparaissent aussi vite qu’elles sont nommées dans le fast-wording de l’information, non hiérarchisée au sens étymologique du terme, non sacralisée par ce que cache et ce que montre le mot qui fait advenir la chose en dévoilant sa présence sur un autre mode que celui de l’ordre du discours. 

Le langage du poète est actif, efficient, effectif : il vise à produire un autre monde, dans le monde, ou, modestement, à côté de lui, pour en changer la vision sinon le cours, du moins, le sens, et, ainsi l’ancrer dans un rapport qui est à la fois un lien dialectique de justice et une production de vérité. Platon avait bien compris cela : chasser le poète de la Cité belle et bonne, parfaite, ce n’est pas invalider son art. C’est justement annoncer de façon forte et logique que le poème n’a de sens que quand la Cité est désordonnée, injuste, fausse, inique et tyrannique. Le poète témoigne alors par son Dire et son chant, d’un monde vrai et juste, qui reste en attente de sa réalisation. Le temps de l’attente est le temps de la poésie qui témoigne de sa possibilité réelle, en tant que martyr de la nécessité d’une politique de la métaphysique dans l’histoire qui l’exclut en tant que tel. 

Si la Cité est juste et vraie, alors la poésie devient monde et le logos se transforme en praxis vivante de soi. Si le poème nous parle encore, c’est parce que nous sommes en exil et en nostalgie de la vérité dont il témoigne en instaurant dans la langue des travaux et des jours, le rappel, le souvenir d’un Autre monde que celui où nous vivons aujourd’hui, tels des esclaves aliénés par l’attachement à l’immédiat et à la peur de lâcher notre confort. Le poète annonce que pour vivre, tels des dieux, libres et créateurs dans une enfance qui n’a rien de mythique ou de romantisme impuissant, il nous faut agir dans la langue pour qu’elle se libère des pesanteurs et des faussetés qui la plombent et la rendent serviles ou, pire, artificielle langue de la communication sans sens ni sujet. Ainsi, les poètes sont utiles comme prophètes du vrai, et inutiles dans une société où l’amour, la justice, la fraternité lient les humains entre eux. La dialectique est paradoxale d’être si rigoureuse : nous n’avons jamais eu aussi besoin de poésie qu’aujourd’hui pour dire que notre monde est en danger d’amnésie et en mal de confondre le code et le signe, l’algorithme et le jugement, ou la pensée et la chose inerte, remplaçable et jetable dans ce que Marcuse appelle le principe de rendement. Dans une Cité juste, le poète n'a plus sa place ; dans la Cité où le philosophe est assassiné par l’opinion vengeresse et le mensonge, alors le poète a son rôle aléthurgique, transgressif et puissant, en témoignant d’un autre monde où le vrai se déploie à sa juste place. 

Nietzsche, encore lui, philosophe autant que poète, annonce que le philosophe de l’avenir cherche une musique sœur du palmier, façon de lier poème et oasis dans le désert du nihilisme post-romantique qui fait la grisaille effrayante du jour qui perd son éclat d’être à ce point confondu avec le crépuscule du langage. 

 

 

2 — Poésie et signification, poème et pensée : metanoïa 

 

 

Platon disqualifie le poète et le sophiste - qui ne sont pas de même nature - même si ce n’est pas de la même façon, du fait que la poésie institue une vraisemblance dans le dissemblable, une doublure ontologique disqualifiant l’être authentique et l’essence de l’Idée dans son apparaître. Nous avons expliqué que le moment poétique est toujours pertinent tant que les rois ne seront pas philosophes et les philosophes magistrats de la Belle Cité. Si le sophiste, disqualifié comme apologue du non-être, instaure du faux dans le vrai, le poète est encore utile dans la fausseté du monde en ce qu’il appelle à une conversion vers la pensée authentique à l’origine du poème, à savoir l’être reconnu dans sa vérité et sa justice comme but du discours et éthique de l’action. C’est le sens de la production de l’acte du dire-vrai qui fait la poïesis du poète. 

Le poète n’est pas un emberlificoteur ontologique ou un substitut de magicien cherchant à embellir les dures réalités de la vie : son rôle est de témoigner de la présence de l’Autre, et d’un autre monde que celui qui nous rabat sur le réel le plus immédiat et amnésique. 

Le poète parle d’un lieu qui n’est pas celui qu’habite l’humain pris dans le souci quotidien de l’immédiateté, de l’être-là des choses de la vie : son exil l’oblige à inventer le langage de la nomadisation. Il n’est ni un savant, ni un professeur, encore moins un pédagogue ou un annonciateur au sens religieux du terme ; s’il parle d’un lieu qu’il n’habite qu’en parole, dont il est exilé du fait de la situation du Monde qui fait de l’utilitaire, de la fonctionnalité, du pragmatique, le sens de son réalisme, le poète appelle à vivre l’étrangeté de sa situation en faisant de la langue le lieu même de son être ailleurs, de son être autre, de son être Ange. Tout poème parle d’un lieu quitté et d’un lieu à venir ; l’entre-deux de cette situation fait la beauté et l’inquiétante étrangeté de sa langue. 

Toute poésie est en ce sens pensante car elle parle d’un lieu réel qui n’est pas encore là, qui ne l’est que dans la parole du poète, le poème étant le langage ramené à sa vérité ultime : convertir le regard de l’humanité vers ce qui lui donne consistance. La parole du poète parle donc de ce qui n’est pas là, et qui est de ce fait indicible. Cet ineffable fait le devoir dire de l’exilé de son lieu-dit. Le langage manifeste alors dans sa langue intime le sacré que recèle l’exilé en tant qu’il apporte dans son mystère l’ailleurs qui fait trembler la langue sur son socle de liant politique, commun et reliant. Le poète est tout sauf un religieux du Verbe : il manifeste le sens du dire dans la parole exprimée depuis ce lieu qu’il ne cesse de dire, faisant mentir la philosophie pragmatique et paresseuse consistant à penser que ce qu’on ne peut dire il faut le taire (Wittgenstein, Tractatus Logico-philosophicus). Il faut plutôt dire ce qu’on ne peut pas ne pas taire ; telle est l’éthique courageuse du poète et le sens de son exil dans les structures anonymes du langage. Il fait de cet Impossible de la dicibilité totale, l’objectif de sa tâche infinie : conjoindre penser et parler dans une érotique du sensible et du signe rendant l’exil du Sens moins cruel et surtout temporaire, malgré l’absoluité du geste radical consistant à opposer à la souffrance infinie de l’absence l’incarnation de la Parole dans le Verbe poétique.

 

 

© Crédit photo : Deuxième image de l’intervention du poète Salim Mokaddem dans le festival poétique de l'association Apulivre, juin 2025. 

 

 

3 — Offertoire : le logos en attente de son Peuple

 

 

Nous avons vu que le poème ne se dit que du fond d’un retrait de soi dans l’exil de toute vérité satisfaite, dans l’inquiétude de la non-demeure qu’est devenue la Parole disséminée dans le bruit et la fureur du monde. Il y a des vertus communes au philosophe et au poète ; c’est pourquoi ils se reconnaissent sans s’admettre comme tels dans un monde qui rend le langage en exil de sa propre manifestation. Le Logos du poème ou sa possibilité comme surgissement, effraction d’un Autre dans le Même, rappelle que parole poétique et discours philosophique s’efforcent de trouver un pays, un territoire, un lieu et une formule qui permettent la réconciliation de la chair et de l’Esprit dans les Noces silencieuses – mais non muettes ! – du futur comme souvenir du témoignage, du martyr du langage sans oubli. 

Incarner le sens de l’exil, qu’il soit celui de l’histoire, de l’amour, de l’être ou de la terre, fait du poète un étranger à ce monde lisse et poli qu’est le monde normalisé de la domination arrogante ou du conformisme facile qui cherche toujours à se faire adouber par un monde malade, violent, brutal, qui nie la possibilité de le contester comme tel. 

Tous les poètes du monde entier et de l’histoire des exilés savent que leur avenir est celui d’une résistance totale à la numérisation de la langue, au consumérisme des langues de bois et binaires, voulant écraser le Signe sur le Présent de sa répétition sans histoire. 

Bien sûr qu’il ne suffit pas de dire pour faire, mais il est indéniable que le faire le plus authentique cherchera toujours son Verbe duquel nous sommes exilés dans un monde de l’urgence et du rendement qui nous prend âme, vie, esprit, éros et nous oppose comme des machines désirantes à d’autres machines, ne désirant peut-être rien d’autre que le mécanisme de leur conatus répétitif. Tout poème est d’exil et inchoatif : le poète, lui-même exclu du langage du Tout et de tout le monde, donc de personne, cherche dans l’intensité de son dire la juste et parfaite présence absente du langage à sa faille, à sa déhiscence devenue force de manifestation d’une géographie à venir. 

L’exil du poème traduit l’attente d’une langue pour un peuple à venir, sans Terre, sans sang assigné, sans identité préconstruite. Chaque poésie construit alors ce peuple en exil de son Histoire, et devient ainsi un baptême de l’Absence à soi de l’être et de la pensée. 

Tâchons de faire de notre exil dans la langue et de notre nomadisme dans ce monde les éléments vivants qui donnent à notre situation singulière à la fois le désarroi de l’enfance et la passion vive, autant qu’impossible, de l’amour infini nous rendant dignes d’accueillir le poème et de faire de notre exil la chance de diminuer les effets, dans ce monde, du péché originel qu’est la perte du Logos. 

Je fais le pari que cet exil est une chance, une liberté, dans l’inconfort qui nous permet encore de parler autrement qu’en consolidant la misère du monde.

 

© Salim MOKADDEM

 

© Crédit photo : Une image de la salle durant la conférence de Salim Mokaddem dans le festival poétique de l'association Apulivre, juin 2025.

 

 

*Les revues Le Pan Poétique des Muses Orientales publie pour la première fois ce texte de la conférence avec l’aimable autorisation du conférencier.

 

 

Biographies

 

 

Salim MOKADDEM est philosophe, écrivain, poète, expert technique international, membre de l’Unesco (GME), membre du Centre national de la recherche brésilien, professeur émérite à l’Université de Montpellier, auteur de nombreux livres (essais philosophiques, contes, romans) et il anime un blog (URL. www.salimmokaddem.com).

 

 

Arwa BEN DHIA est née en 1986 en Tunisie qu’elle quitte en 2009 pour poursuivre ses études d’ingénieur télécoms en France. Elle est docteure en électronique, ingénieure brevets, poète polyglotte, traductrice, autrice, ambassadrice de la Paix (CUAP) et préfacière de plusieurs recueils de poésies. Son dernier recueil « Les quatre et une saisons » coédité en octobre 2024 par les éditions du Cygne en France et les éditions Arabesques en Tunisie a reçu un Diplôme d’Honneur 2024 décerné par la Société des Poètes Français, ainsi que le prix littéraire Dina Sahyouni 2025. Ce recueil a été transcrit en braille. Arwa a participé à plusieurs revues et anthologies poétiques et est membre de plusieurs associations culturelles, comme la Défense de la Langue Française et la Société des Gens de Lettres.

 

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Pour citer cet article illustré & inédit

 

Salim Mokaddem, « Exil et poésie. Langue et vérité en temps d’exil », Avant-propos & photographies par Arwa Ben Dhia, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 25 juin 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/2025noiii/sm-exiletpoesie

 

 

 

 

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4 juin 2025 3 04 /06 /juin /2025 17:24

N° III | ÉTÉ 2025 / NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES » | 1er Volet | Critique & Réception | Dossier | Articles & Témoignages

 

 

 

 

 

Préface de l’anthologie

« Les poètes ne meurent pas en exil »

 

 

 

 

 

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Extrait inédit par

 

 

Arwa Ben Dhia

 

Poète polyglotte, auteure, ingénieure

& docteure en électronique

 

​​​​​Page Linkedin :

https://www.linkedin.com/in/arwa-ben-dhia-phd-0538b011/

 

 

 

© Crédit photo :  Première & quatrième de couverture illustrée de l'anthologie intitulée « Les poètes ne meurent pas en exil » parue aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre et sous la direction du poète Amar Benhamouche, 2025. Image no 1.

 

 

Présentation de l’œuvre
 

 

Une nouvelle anthologie intitulée « Les poètes ne meurent pas en exil » vient de paraître aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre et sous la direction de son secrétaire général Amar BENHAMOUCHE. Cette anthologie, réunissant des voix de poètes de tous horizons, sera présentée et mise à la vente lors du festival « La Tour Poétique » d'Apulivre le samedi 14 juin 2025 à 16h00. Le programme complet de cette 4è édition du festival a déjà fait l'objet d'un communiqué de presse sur ce même site :

https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/festivallatourpoetique

 

© Crédit photo :  Première de couverture illustrée de l'anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » parue aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre & sous la direction du poète Amar Benhamouche, 2025. Image no 2. 

 

Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » 

 

 

 

« La vie est un court exil » - Platon

 

L’exil a toujours été une source d’inspiration majeure dans les arts, en particulier dans la littérature, façonnant des œuvres où se mêlent nostalgie, quête d’identité et réflexion sur l’appartenance.

De Victor Hugo à Milan Kundera, en passant par Khalil Gibran et Albert Camus, nombreux sont les auteurs dont l’écriture s’est nourrie de l’éloignement forcé ou choisi. 

Loin de leur terre natale, ils transforment leur déracinement en un espace de création où la mémoire du pays perdu dialogue avec la découverte d’un ailleurs. 

« L’exil est une espèce de longue insomnie. On en sort hagard. » : Hugo exprime ici la douleur de l’exil, lequel était l’une des périodes les plus marquantes de sa vie, tant sur le plan politique que littéraire. C’est un moment où son engagement républicain se renforce et où son écriture prend une dimension plus engagée et prophétique, développant ses idées sur la liberté, la justice et l’humanité. C’est en exil qu’il écrit ses œuvres les plus connues, comme « Les Contemplations » et « Les Misérables ». Il fait de son éloignement une posture de résistance et écrit certains de ses textes les plus puissants contre l’oppression. « Je resterai proscrit, voulant rester debout. », disait-il, refusant de plier face à Napoléon III.

« L’exil est une patrie que l’on porte en soi. » : Eduardo Galeano affirme ici que l’exilé est constamment habité par son pays natal.

Quant à Gibran, son vécu entre deux mondes, Orient et Occident, transparaît dans ses œuvres, où il prône un humanisme universel et un pont entre les cultures. C’est après son installation définitive aux États-Unis qu’il adopte l’anglais, que son écriture devient plus profonde et qu’il compose ses œuvres les plus célèbres, comme « Le Prophète » qui est un ouvrage intemporel.

De nombreux auteurs, comme Gibran et Mahmoud Darwich, ont puisé dans l’exil une nouvelle vision du monde et une richesse intérieure.

Cependant, l’exil n’est pas que géographique, mais peut prendre d’autres dimensions dépassant la simple condition de l’écrivain expatrié.

Ainsi, l’exil intérieur peut être vécu même sans quitter son pays, lorsqu’une personne se sent incomprise, rejetée ou en décalage avec son environnement. Charles Baudelaire, Fernando Pessoa ou Albert Camus en parlent comme d’un sentiment d’étrangeté au monde. « Je me sens aussi étranger dans mon propre pays qu’ailleurs. », disait Pessoa. Camus développe la notion de l’absurde et une philosophie où l’homme est perpétuellement en quête de sens.

Par ailleurs, il y a l’exil spirituel ou existentiel. En effet, d’aucuns voient l’exil comme une métaphore de la condition humaine dans le sens où nous sommes tous des êtres en quête d’un lieu où nous sentir pleinement nous-mêmes. Cioran, le philosophe du mal-être, considère que l’exil est avant tout un état d’âme : « Être exilé, c’est être vivant où l’on ne veut pas l’être. »

L’exil littéraire est donc protéiforme et est souvent marqué par une dualité : d’un côté, la souffrance de l’arrachement, l’isolement et le sentiment d’incompréhension ; de l’autre, la liberté de réinventer son langage, d’élargir sa pensée et de redéfinir son identité. Ce paradoxe fait de l’exilé un observateur privilégié du monde, à la fois dedans et dehors, capable d’une vision profonde et unique. 

En résumé, l’exil est une séparation qui transforme ceux qui le vivent, qu’il soit imposé ou volontaire, physique ou spirituel.

 

© Arwa BEN DHIA*

 

© Crédit photo :  Quatrème de couverture de l'anthologie poétique « Les poètes ne meurent pas en exil »... 2025, image no 3 détaillant la présentation officielle du recueil & la liste complète des contributrices & contributeurs.

 

 

Biographie de la préfacière

 

Arwa Ben Dhia est née en 1986 en Tunisie qu’elle quitte en 2009 pour poursuivre ses études d’ingénieur télécoms en France. Elle est docteure en électronique, ingénieure brevets, poète polyglotte, traductrice, autrice et préfacière de plusieurs recueils de poésies. Son dernier recueil « Les quatre et une saisons » coédité en octobre 2024 par les éditions du Cygne en France et les éditions Arabesques en Tunisie a reçu un Diplôme d’Honneur 2024 décerné par la Société des Poètes Français, ainsi que le prix littéraire Dina Sahyouni 2025. Ce recueil a été transcrit en braille. Arwa a participé à plusieurs revues et anthologies poétiques et est membre de plusieurs associations culturelles, comme la Défense de la Langue Française et la Société des Gens de Lettres.

 

*Préface illustrée et dévoilée en avant-première avec l’aimable autorisation de la préfacière, la maison d'édition et le directeur éditorial de l'anthologie.

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Pour citer cet extrait illustré & inédit

 

Arwa Ben Dhia, « Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 4 juin 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiii/abd-prefacedelanthologiesurlexil

 

 

 

 

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13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 18:54

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Critique & réception

 

 

 

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Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une

 

histoire aux nombreuses pages »,

 

Éditions de l’Aigrette, 2024, 126 p., 15

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Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une histoire aux nombreuses pages », Éditions de l’Aigrette, 2024.​​​​​​

 

En 126 pages et 11 chapitres Patricio Sánchez-Rojas raconte l’exil avec des mots qui nous dépaysent en nous faisant voyager. Vivant loin de son Chili natal depuis 1977, il a la vague à l’âme en laissant « la maison vide ». Dans ce recueil de poèmes, on assiste à l’éternelle présence de la nature dans toutes ses composantes : le soleil, la mer, les animaux marins, les rochers, les volcans dont le Llaima et le Chaitén, les oiseaux, les arbres comme les araucarias de son pays d’origine ou « l’arbre invisible » ou encore « l’arbre déraciné » qui est la symbolique de l’exilé qui perd ses attaches, ses racines :

 

« Ta promesse

est peut-être semblable

à l’arbre déraciné. »

 

La déification du soleil rappelle forcément ses racines amérindiennes : 

 

 « Le soleil

est notre Dieu » 

 

L’amour occupe une place importante dans sa vie d’exilé :

 

« mon amour est

un collier de perles 

que le vent fera disparaître

au printemps. »

 

Les perles sont des joyaux à la fois très précieux exposés à la force du vent printanier, c’est-à-dire exposés aux aléas de la nature. Cet amour perlé est comme la salamandre qui est considérée comme une dompteuse du feu et symbolise aussi la régénération : 

 

« Sa force habite 

dans les yeux

de la salamandre. »

 

L’image du feu est également très présente dans ce recueil de poèmes. Qu’on note: des « arbres en feu »,  des « hanches de braise », «  des entrailles en feu », «  la peau de lave », et «  la ville brûle ». 

 

Il y a aussi un poème dédié au poète mexicain Octavio Paz, Prix Nobel de Littérature, où l’élément feu est présent sans oublier la référence à l’arbre et la racine :

 

 « Deux corps :

l’un de lave,

l’autre de feu.

 

Ils sont face à face

comme l’arbre et la racine. »

 

On retrouve également du feu dans un poème dédié à Paul Éluard : 

 

«  Travail de forge. Braise

éteinte. Regard de quartz

qui nous arrache le monde. »

 

Image ambivalente du feu signifiant à la fois destruction et transformation. Ce « travail de forge » nous fait penser à la forge d’Héphaïstos et à la capacité de l’humain de se dépasser. À méditer.

 

Il avoue ses préférences pour Apollinaire et Kafka, des exilés comme lui :

 

«  Guillaume Apollinaire

est sûrement l’une de mes idoles préférées,

avec Kafka. »

 

Pour Patricio Sánchez-Rojas, l’exil c’est aussi la perte annoncée de ses amis :

«  En perdant mon pays,

j’ai perdu aussi beaucoup

d’amis. »

 

Mais « D’autres sont venus après, »

Il s’est refait un autre monde. Il est sous une autre latitude où il n’y a plus de colibris, plus d’oiseaux de lave de Patagonie et bien loin de la Terre de Feu mais à l’abri du tyran.

Les déshérités comptent aussi dans sa pérégrination de poète exilé. Les villes sont des lieux d’apprentissage de la vie dans ses multiples facettes. 

Exilé, il ne saurait ne pas avoir de compassion pour les migrants : 

 

«  On expulse les migrants.

On les jette dans des prisons.

On les humilie. »

 

« Je est un autre », dit Rimbaud. Aussi, se met-il à la place des autres pour se faire leur porte-parole, leur porte-voix en tant que poète, car le poète est l’écho de son temps, le témoin oculaire et auriculaire,bref, un passeur d’idées.

 

© Maggy DE COSTER

 

À consulter également la page du recueil du site Lecteurs.com :

https://lecteurs.com/livre/lexil-est-une-histoire-aux-nombreuses-pages/6259094

 

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Pour citer ce texte inédit 

 

Maggy De Coster, « Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une histoire aux nombreuses pages », Éditions de l’Aigrette, 2024, 126 p., 15€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 13 juillet 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/mdc-rojas-exil

 

 

 

 

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25 novembre 2023 6 25 /11 /novembre /2023 16:30

Événements poéféministes & poépolitiques | Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable | Expression poétique du passé &  N°15 | Poétiques automnales | Dossier mineur | Florilège / Poésie des aïeules

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Les exilés

 

 

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Marie-Louise Lévêque

 

Poème choisi & transcrit par Dina Sahyouni en hommage aux personnes exilées

 

 

 

Crédit photo : Peter Paul Rubens, une allégorie de la paix & la guerre, peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran du site Commons.

 

 

 

 

Pour vivre, il faut souffrir, il faut lutter, avoir

Sans cesse devant soi, avec un grand espoir,

Une foi qui soutient, qui transporte, ranime,

Un rêve merveilleux, héroïque ou sublime,

Quelque noble idéal ou quelque amour profond

Qui font pencher la tête et font courber le front.

C'est la loi du destin qu'ici-bas tous les êtres

Doivent poursuivre un but et apprendre à connaître,

À souffrir et mourir pour un grand idéal.

Pour beaucoup en ce monde est un destin banal,

Ah ! s'ils voulaient pourtant vivre pour quelque chose,

Il existe ici-bas, assez de nobles causes

Méconnues ; et moi, malgré mon indignité,

Voilà pourquoi j'écris ce soir : Les exilés.*


 

 

*LÉVÊQUE, Marie-Louise, Les Nostalgies, poésies, Paris, Revue moderne des arts et de la vie (88, Rue Saint-Denis), 1926, p. 42. Ce recueil est tombé dans le domaine public et on peut le télécharger sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.

 

 

***

 

Pour citer ce poème de l'aïeule 

 

Marie-Louise Lévêque, « Les exilés », poème choisi, transcrit et dédié par Dina Sahyouni de LÉVÊQUE, Marie-Louise, Les Nostalgies (1926), Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  Événements poéféministes & poépolitiques 2023 | « Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable » & N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 25 novembre 2023. URL.

http://www.pandesmuses.fr/lettredoctobre2023/no15/mll-lesexiles

 

 

 

 

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19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 11:52

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 | Critique & réception 

 

 

 

 

​​​​

 

 

 

Theombogü, « Un refuge autre que l’exil »,

 

 

Éditions du Cygne, 2023, 59 pages, 10€*

 

 

 

 

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

 

 

© ​Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre de Theombogü, « Un refuge autre que l’exil », Éditions du Cygne, 2023.

 

 

 

 

« Partir, c'est mourir un peu ; C'est mourir à ce qu'on aime : On laisse un peu de soi-même En toute heure et dans tout lieu. » Edmond Haraucourt.

 

C’est s’accommoder d’une nouvelle vie, s’adapter à un nouvel univers, de nouveaux principes. Il y a un avant et un après qui entrent en confrontation.  

 

L’exil est un chemin qui entraîne l’individu hors de sa terre natale, le chemin qu’emprunte celui qui a choisi de vivre car la plus grande responsabilité que l’homme puisse s’assigner c’est d’accepter de vivre.  

 

Le recueil commence par un poème intitulé « Au départ », cette locution prépositive qui signifie « au commencement », revient par trois fois en tête de strophes : 

 

« Au départ…

Ce n’était qu’un mécontentement, un mouvement d’humeur, un ras-le-bol … »

« Au départ :

Ce n’était qu’une grève, une protestation, une revendication… »

« Au départ :

Ce n’était qu’un cri, une réclamation, un droit… »

 

La rhétorique du poète consiste à mettre l’accent sur la genèse d’un massacre injustifié comme l’ont toujours été tant d’autres.

La scène d’horreur est tellement paralysante que le poète demeure figé . Aussi continue-t-il de se perdre  en anaphores,  l’heure étant grave :

 

« Je n’ai pas bougé d’un pouce… »

« Je n’ai pas bougé d’un pas… »

« Je n’ai pas pu pleurer ni prier …

 

La poésie est pour le poète source d’inspiration à puissance cathartique. Mais quel est son rôle en temps de guerre ? Les métaphores suffiraient-elles pour documenter des scènes d’horreurs insoutenables aux yeux du poète. D’où la question de l’utilité du poète ?  Cioran n’eut-il pas raison de dire : « Les poètes ne sont pas utiles mais indispensables. » ?

« Les poètes ne vont pas à la guerre », lit-on sous la plume de Theombogü. 

La vie de chacun est suspendue à un fil car les humains tombent sous les balles assassines comme des mouches : 

 

« Personne ne pèsera le poids de ce que nous avons vu.

Personne ne mesurera la taille de ce que nous avons vécu.

Personne. »

 

Ce théâtre lugubre est peuplé de silences, corolaire de la peur, peur de la mort.  Le silence se révèle aussi un besoin pour honorer la mémoire de ceux qui sont dans la traversée du désert dans le vrai sens du terme et ceux qui sont engloutis par les vagues méditerranéennes. 

 

En dépit de toute l’immigration même mal vécue serait un antidote contre le chômage à perpétuité dans le pays natal où la corruption est une promesse. 

Le vœu du poète serait de trouver une alternative à l’exil car : 

 

« Il n’y a pas d’exilé heureux ».

 

Écartelé entre vivre dans le pays d’accueil et rentrer au pays natal, il avance :   

 

« Le retour n’est pas un lieu familier que l’on retrouve, c’est un autre là-bas. » 

 

Donc des deux côtés le mal est infini. Il demeure l’éternel incompris. 

 

Et pour cause : 

 

« L’exil est un masque lourd à porter. »

« Le retour et le départ sont les deux faces de l’exil »

 La poésie sert à évoquer ce dilemme mais ne dira sans doute pas comment en sortir.

 

 

 

© Maggy DE COSTER

 

* Collection dirigée par Arnaud Le Vac.

 

***

 

 

Pour citer ce texte inédit​​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Maggy De Coster, « Theombogü, ​​​​​« Un refuge autre que l’exil », Éditions du Cygne, 2023, 59 pages, 10€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 « Étrangères », « Frontières du vivant », « Lyres printanières », mis en ligne le 19 avril 2023. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/megalesia23/mdc-theombogu-refuge

 

 

 

 

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