Crédit photo : Adolphe-William Bouguereau (1825-1905)*, « Paix », peinture tombée dans le domaine public. Capture d'écran faite par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.
Le monde vacille, il tangue, il s'effrite,
Sous le poids des hommes, de leurs guerres irresponsables.
Les cendres s'élèvent, les cœurs se déchirent,
Et l'avenir tremble à la pulsion des fracas.
Les villes s’embrasent de feux écumoires,
Où l’or et le sang écrivent sans cesse l’histoire.
Les rivières pleurent des larmes de cendre,
Les arbres se taisent, ne peuvent plus se répandre.
L’homme s'égare dans son propre règne,
Brisé par l'ombre qu'il sème et enseigne.
Il croit en l'acier, en la loi du plus puissant,
Creuse la tombe de l'effondrement du vivant.
Pourtant, dans l’ombre, un astre danse,
Une voix murmure contre l'injustifiable.
La foi fragile, palpable et inébranlable,
Se dresse encore, douce et implacable.
Souffle vital au creux des ruines,
Ce chant secret que rien ne mine,
L’espérance folle qui brave la nuit,
Le phare intact quand tout s’enfuit.
Car si l’homme chute, s’il se dévoie,
Si son empire s’efface et se noie,
Reste une main, tendue dans l’espace,
La foi vivante, divine intemporelle grâce.
Contexte et circonstances de la genèse de ce poème :
Pourquoi j'ai écrit ce poème intitulé « Une lueur au bord du gouffre" » paru dans le livret no 7 de Paroles Chrétiennes (Éditions La Nouvelle Pléiade) de Poètes sans Frontières, paru en juin 2025 ?
« Une lueur au bord du gouffre » est né d’un constat douloureux : celui d’un monde qui vacille, se déchire, s’effondre sous le poids de ses propres violences. Alors au cœur de ce chaos, j’ai voulu faire entendre une voix. Une voix qui ne crie pas, une voix qui résiste. Une voix fragile, douce, tenace : celle d’une spiritualité vivante, humaine, debout.
Ce poème est un geste d’espérance. Une main tendue dans l’obscurité. Un chant pour celles et ceux qui croient encore en la lumière.
Le 30 novembre 2025, le monde artistique fêtera les 200 ans de la naissance de l’artiste français Adolphe-William Bouguereau (1825-1905).
***
Pour citer cet écopoème engagé & pacifique
Armelle Dupiat-Aellen ou (Armelle Aellen), « Une lueur au bord du gouffre », peinture par Adolphe-William Bouguereau (1825-1905), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 18 juillet 2025. URL :
Avec son nouveau recueil Printemps, la poétesse tunisienne Samar Miled poursuit avec force et sensibilité son chemin poétique et politique, entamé dès son premier recueil Tunisie Sucrée-Salée (Éditions Nous, Tunis, 2020). Ce nouvel ouvrage, à la fois ancré dans l’actualité et traversé de mémoire, rend hommage au printemps arabe, né en Tunisie, et à la douleur toujours vive d’un pays aimé, quitté mais jamais abandonné.
Mais Printemps est bien plus qu’un seul écho révolutionnaire. C’est une exploration poétique du printemps dans toutes ses déclinaisons – comme saison, comme état de l’âme, comme métaphore de l’amour, de la nature et de la patrie. À travers ses différentes parties, le recueil alterne entre légèreté ludique et gravité assumée, entre chants d’amour tendres et cris de colère lucide.
Dans « Printemps », la voix de Samar est celle d’une femme en marche, en exil parfois, mais toujours enracinée dans sa terre. Ses poèmes mêlent engagement, lyrisme, colère douce et nostalgie lumineuse. On y sent battre le cœur d’une génération marquée par l’histoire, mais encore capable de croire aux mots pour réparer, dénoncer, et espérer.
Des poèmes comme « Révolution », « Les damnés du jasmin », « Le ventre de Tunis » ou « La balade des gens heureux » font de ce recueil un véritable manifeste poétique, un cri lucide et sincère né de la Tunisie, mais qui résonne bien au-delà.
« C’était un mois de décembre,
Le pays tremble,
Le mal sombre, Le pays se réveille,
Les patients se rebellent.
La marche des âmes franches,
Franchit la porte de la grande ville.
Arrivent les voix blanches,
Et s'élèvent contre les voies viles. »
Samar Miled écrit avec un amour immense pour sa terre, souvent douloureux, toujours viscéral. Dans « Kerkennah », elle déploie une poésie de l’attachement, de la fidélité intime à la moindre pierre de son pays :
« On t'aime jusqu'à la dernière Charfia
Jusqu'à la dernière pierre qui tombe,
Jusqu'au dernier figuier qui se courbe sous le poids des années...
On t'aime jusqu'à la dernière prière à l'ombre de l'olivier qui résiste,
Jusqu'au dernier chapelet de raisin qui se vide...
On t'aime,
Jusqu'à la dernière ride. »
Mais la poétesse ne se limite pas à la géographie intime : la nature, elle aussi, s’invite dans ses vers comme une matière vivante, vibrante, témoin du passage du temps. L’évocation du printemps devient alors celle du renouveau, du désir, de l’éveil – autant de motifs présents dans ses poèmes les plus lyriques, parfois même teintés d’un humour léger.
C’est dans ce registre plus léger, plus ludique aussi, que s’inscrit un poème comme « Produits de beauté », une ode tendre et ironique à la jeunesse contemporaine et à ses solitudes numériques :
« Un jeu sérieux,
Pour les lunettes rondes,
Pour les cheveux fous à lier, ou lissés au fer acheté chez le marchand des rêves, peu importe.
Un jeu sérieux,
Pour la casquette à l'envers et le sweat-shirt Puma, dernier cri.
Un jeu sérieux,
Pour ceux qui aiment le flashy, Ou pour les invisibles, Et pour les âmes sensibles, Qui se cachent derrière un écran,
Ou qui activent leur « baladeur » pour envoyer balader le monde...
Un jeu sensible, enfin,
Pour ceux qui achètent le silence, En ouvrant, parfois, un livre,
En lisant, parfois, des « mots bleus », des mots à la sauce rosée, des mots ivres. »
La géographie poétique de Samar va également bien au-delà de la Tunisie. Dans le poème « Bruxelles », elle dresse un constat sans fard sur les inégalités structurelles entre le Nord et le Sud, entre ceux qui peuvent circuler librement et ceux qui sont enfermés par les frontières et les couleurs de leur passeport :
« On ouvre la carte du monde : et en ce moment, comme un coup de chance ?
On est en haut, à gauche.
En bas, c'est le refuge des « sans domicile fixe », des « sans-papiers » qui ne franchissent aucune frontière.
Il n'y a que les rouges et les bleus qui circulent à vol d'oiseau.
En bas, on a construit des fenêtres bleues et des cages.
En haut, c'est les tuiles rouges et les fenêtres blanches.
Toutes les couleurs ne se valent pas. »
Cette conscience du monde, cette lucidité sur les rapports de pouvoir et les injustices n’exclut jamais la dimension intime et universelle de l’écriture. Le poème « Notre histoire », par exemple, évoque la poésie elle-même comme refuge et miroir de l’âme :
« Et ce poème
Dans la nuit,
Qui comme un cri,
Vous raconte,
Tout le bonheur,
Qui l'agite,
Dans cette maison,
Qui nous habite. »
Et c’est peut-être dans le poème « Soleil » que s’exprime avec le plus de force ce basculement vers la lumière. La poétesse y renverse la douleur pour faire triompher la beauté, le choix du Bien, la douceur réparatrice :
« Adieu haine,
Adieu amie des moribonds,
Adieu fenêtres qui ouvrent sur le vide,
Adieu marâtre qui épuise la lumière.
Adieu haine.
Je vais danser sur ta tombe,
C'est la mission qui nous incombe.
Je vais... tuer le mal, étouffer son râle...
En choisissant le Beau,
En m'agrippant au Bien, pour ne pas tomber dans la fange des hommes ;
En fabriquant des histoires,
En griffonnant du blanc sur le noir, En attendant le bout du tunnel...
Adieu haine,
Car je choisis l'amour, l'amour...
Et je te hais. »
Samar Miled est aussi une poétesse de son temps, dans la forme autant que dans le fond. Elle partage ses poèmes à travers des capsules vidéo sous-titrées sur les réseaux sociaux, rendant sa poésie accessible à un public plus large, et particulièrement aux jeunes générations. Cette stratégie de diffusion, à la fois moderne et militante, renforce la portée de son message, tout en restant fidèle à l’oralité propre à la poésie arabe.
Avec Printemps, Samar Miled livre bien plus qu’un recueil : elle offre un espace d’écoute, de résistance, de rêve et de consolation. À travers ses vers, elle continue de tisser ce lien fragile mais tenace entre l’exil et la terre natale, entre le passé blessé et les espoirs d’avenir.
C’est une poésie qui questionne, rassemble, bouscule, mais surtout aime – jusqu’à « la dernière ride ».*
* Samar Miled, Printemps, Le Lys Bleu, Paris 2025, 103 pages, 12 €
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Pour citer cet article illustré & inédit
Lectrice (collaboratrice de la revue LPpdm, texte & photographies fournies), «Samar Miled : un « Printemps » de révolte et de tendresse », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 12 juillet 2025. URL :
La poétesse et chercheuse Imèn Moussa signe un retour sensible et percutant avec son nouveau recueil de poésie, intitulé « Nos coutures apparentes », publié chez Les Constellations. Préfacé par la poétesse et romancière Cécile Oumheni, cet ouvrage confirme une année poétiquement riche pour cette voix singulière de la poésie tunisienne francophone.
Dans ce nouveau recueil, le titre à lui seul suffit à poser le ton : "Nos coutures apparentes". Il évoque à la fois la vulnérabilité, la force exposée, et les blessures recousues par la résilience. En choisissant de rendre visibles ses coutures, Imèn Moussa fait un geste poétique fort : celui de revendiquer l’imperfection, la réparation et la rébellion créatrice. En effet, les soubassements politiques actuels, les turbulences des relations humaines, le pouvoir de l’amour, la beauté des apprentissages, les traumatismes collectifs sont autant de thématiques qui préoccupent la poétesse et agitent son imaginaire comme des fils tendus entre l’intime et le collectif.
« Nous avons tous traversé un incendie.
Nous nous sommes tous un jour ou l’autre pris les pieds dans la toile d’araignée de l’anxiété.
À un moment où un autre, nous nous sommes tous brisés comme une poupée de porcelaine ».
Édité chez la maison d’édition Constellations, dont le nom évoque déjà un certain imaginaire poétique, le recueil s’inscrit dans un univers entièrement engagé, où chaque poème est une tentative de dire ce qui ne se dit pas, de montrer ce qui est souvent caché. Les constellations, au-delà de l'éditeur, deviennent aussi une métaphore du tissu poétique qu’Imèn Moussa tisse entre les voix, les langues, et les histoires qui l'habitent. À l’instar d’une conteuse, elle nous emmène avec ce recueil dans les tréfonds de l’âme et dans les chemins sinueux de l’indicible.
« Elle me raconte le village des sources,
Le village où l’on a creusé autour de la fontaine pour faire pousser le nombril d’une Femme à Paroles.
À son pied ils ont inscrit quelques symboles étranges et des mots qui ne vous diront rien :
Porte tes yeux au soleil à l’heure qu’il est la gravité a perdu son sens à l’heure qu’il est ne laisse pas ta peau sur les murs ne sois plus en colère le silence, ça s’entend ! »
La préface de Cécile Oumheni, autrice franco-tunisienne reconnue pour son écriture à la croisée des cultures, vient introduire cette œuvre comme un dialogue littéraire entre deux femmes poètes issues d'horizons francophones pluriels enrichit. La couverture du livre signée par l’artiste plasticienne de renom Najet Dhahbi nous offre aussi un aperçu sensible sur ce que recèlent les pages du recueil. Tout comme sa couverture, Imèn Moussa nous met face à une écriture qui, à la fois, perturbe et rassure.
Imèn Moussa, qualifiée dans les cercles littéraires de poétesse aux multiples talents et une artiste aux flamboyantes couleurs, continue d’explorer avec passion des formes d’expression hybrides, sincères, et profondément humaines. À travers sa poésie, sa photographie, ses voix off et ses performances scéniques, elle donne voix aux silences, aux marges, au vivant, aux fragments d’identité, sans jamais avoir froid aux yeux.
« En fait, je ne conteste pas, mais j’ai tant de fausses certitudes à congédier loin de mes doigts. Nous autres, nous n’avons qu’à s’épiler les ailes pour accueillir nos troubles
Nous autres, nous n’avons qu’à remonter l’armature d’un soutien-gorge pour nous confondre avec une femme en liberté puis, de toi à moi, qui pourrait m’empêcher d’arracher mes fils et mes clous ? Si je te dérange, ferme les yeux ! »
Ce recueil s’inscrit incontestablement dans une dynamique contemporaine de la poésie francophone, qui se réinvente et surprend. Ses vers deviennent le lieu du soin, de la rencontre, de la résistance et de la reconstruction.
Tu sais ? J’ai entendu une voix qui m’appelait. Quand je me suis retournée, j’ai cru te voir, toi, terre enracinée dans chaque cœur. J’ai souri.
« Un grand sourire comme tu les aimes. Parce que, tu sais ? Au bout du compte je me suis rappelée que ceux qui naissent sous les oliviers, cultivent à jamais une tenace liberté et se tournent toujours vers l’espoir ».
« Nos coutures apparentes » est plus qu’un livre : c’est le geste premier de la littérature : un miroir tendu vers notre humanité commune.
— La page officielle de présentation du recueil chez la maison d’édition Constellations, URL.https://editionsconstellations.fr/nos-coutures-apparentes/
En ouvrant ce livre au hasard, vous atterrirez sur des mots qui vous ressemblent. C'est le défi que s'est lancé Imèn MOUSSA dans sa poésie franche, nette et solaire. Poétesse du mouvement, ell...
— L’annonce de parution de cette œuvre par Le Pan Poétique Des Muses « Vient de paraître le recueil de poèmes Nos coutures apparentes par Imèn MOUSSA », URL. https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiv/noscouturesapparentes
Hanen Marouani (texte & photographies fournies), «Nos coutures apparentes : Imèn MOUSSA signe un recueil qui démêle l’âme », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 7 juillet 2025. URL :
Les mots sont une arme à double tranchant. Ils peuvent blesser comme ils peuvent panser. De ce fait, ils ont le pouvoir de créer, d’éclairer, de dissuader, de persuader et en résumé, de changer le cours des choses en induisant des prises de conscience.
Ils doivent être bien pensés avant d’être utilisés pour produire l’effet escompté donc pour ne pas trahir l’intention de base.
On peut utiliser les mots pour fustiger toute atteinte à la liberté individuelle. Et Paul Éluard dans son poème intitulé « Liberté » a donné la preuve que la poésie est un moyen d’expression pour lutter contre la privation de ce droit inaliénable qui est garantie par l’article 66 de la Constitution.
Quant à la liberté d'expression, elle est elle-même inscrite à l'article 11 de la Déclaration desdroits de l’Homme et du citoyen (DDHC) de 1789. Elle participe des droits fondamentaux. La liberté d'expression conditionne l'exercice d'autres libertés comme la liberté d'opinion, par exemple.
Les mots changent de sens pour s’adapter aux contextes socioculturels et pour répondre à des besoins créés par la société de consommation. Ils reflètent également l’influence culturelle et économique des communautés immigrantes avec leurs propres revendications.
Qu’en est-il du langage ?
Le langage s’enrichit également de l’apport des nouvelles technologiques
On peut sans conteste dire que la technologie est le fer de lance de l’évolution du langage dans la société
Malgré la complexité du langage, les êtres humains arrivent toujours à se communiquer même par des gestes simples. Les mots n’ont pas toujours l’exclusivité dans les relations humaines car la communication non verbale y a aussi sa place. Le langage peut revêtir plusieurs formes :
La gestuelle, les expressions corporelles ou faciales ou encore les manifestations physiologiques sans abstraire, bien évidemment le langage des signes. À cela s’ajoutent les émojis, le bruitage, les idéogrammes etc.
Si les mots ont un réel pouvoir de création il n’en demeure pas moins qu’ils ont également le pouvoir d’orienter les comportements et la pensée afin endormir les consciences. Ainsi le réel se trouve maquillé et enjolivé à des fins de manipulation ou de propagande politique.
Qu’en est-il de la littérature ?
La littérature est une voie d’éveil intellectuel. Pour étayer notre propos on peut citer Victor Hugo dans Les derniers jours d’un condamné où la peine de mort est dénoncée comme étant une barbarie. Cette bataille au long cours a conduit à l’abolition de la peine de Mort en France via la loi du 9 octobre 1981 par l’entremise du Ministre de la Justice Robert Badinter.
En tant que témoin de son temps, dans Les Misérables, Victor Hugo dénonce les injustices sociales et décrit la misère de l’époque.
La littérature ou la poésie est une force qui attire les autres vers. L’une et l’autre permettent de dire le monde et d’être en résonance avec les êtres vivants qui le constituent et c’est aussi un refuge dans les moments trouble et de vertige. Quant à la poésie tout court, par la brièveté de sa forme, elle se prête mieux à l’apprentissage de la lecture et reste en mémoire plus longtemps. Elle a une fonction cathartique également.
Conclusion
Du Moyen Âge à nos jours que d’évolutions les mots n’ont-ils pas connu ? En faisant l’inventaire des pièces de théâtre on peut voir comment le langage a évolué, nombre de mots ont changé de sens. Par exemple Le Cid est non seulement une réussite dramatique mais possède un champ lexical très riche. Le langage théâtral d’alors est sans doute inadapté à notre époque. Le théâtre d’aujourd’hui utilise le langage commun pour ne pas créer de la distance.
Le langage et la pensée sont naturellement en interrelation et la littérature vise à communiquer des pensées, à influencer pour le mieux et voire à captiver.
Maggy De Coster, « Des mots pour vaincre et convaincre », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 2 juillet 2025. URL :
Pierre Kobel, le préfacier du Journal d’Éric Dubois reprend une citation de Philippe Lejeune qui affirme que « le journal n’est pas seulement un texte... » et de relever encore cette déclaration éclairante de Michelet qui disait de son journal qu’il était son « âme de papier ».
Nul doute que derrière les mots, voire les maux, Éric Dubois ne cesse de chercher à se connaître dans une quête qui transcende sa « Maladie » qui a partie liée avec la folie et dont il nous précise « N’attendez pas de moi que j’en donne une définition » car « elle ne nous est pas donnée comme intelligible ».
Éric Dubois nous confie que sa première hospitalisation « marque un tournant dans sa vie » et d’ajouter que « Par la Maladie, par ma Maladie, je devins créateur de ma vie, ayant volé le feu dans le lieu de l’inexprimable, Prométhée mal dégrossi, pour apporter la lumière aux cloisons sombres du Monde. » Dès lors, dessins, poèmes raturés ou surlignés de rouge, irruptions de personnages issus des tréfonds de son être, signes non identifiés, caractères en Hébreu viennent recouvrir les pages de son cahier de brouillon. Une semaine d’indécision « pourtant arbitrée par le Très-Haut » semble le guider, il évoque Dubuffet, Char, Picasso... Le jour de sa sortie, il écrit en avouant pratiquer ce qu’il appelle le « Mentir-vrai » si cher à Aragon.
Éric Dubois renaît dans la peau d’un écrivain alors qu’il pensait être « un inadapté social » ! Sous sa plume, on lit « Je suis du bois dont on fait du papier et des livres, mon âme est une page blanche à réécrire sans cesse, mes pensées de feuillets au vent et ma vie une librairie à ciel ouvert. »
C’est dans l’écriture qu’il se trouve une identité, son blog Le Capital des Mots fait de lui « un passeur » où des centaines d’auteurs lui doivent d’avoir été publiés.
Au pays de la Schizophrénie, qui l’accompagne depuis un quart de siècle, il finit pas associer l’écriture et sa Maladie jusqu’à déclarer « l’écriture est schizophrénie » !
Retenons ces magnifiques assertions dans lesquelles Éric Dubois se livre, l’âme nue, « Écrire me résume, résume ma personnalité et ma vie. Écrire me fait exister... »
Émaillé de croquis et de citations, son Journal nous ramène vers la lumière car son écriture est lumière. Dans une phrase luminescente, il explore ce paradoxe : « L’ombre est une part de la lumière. L’ombre nous accompagne quoi que l’on fasse de bien ou de mal. L’essentiel est de retrouver la lumière. »
Éric Dubois qui voulait « montrer la part de poésie qu’il y a dans toute maladie psychique » nous invite dans le même temps à appréhender « cet obscur qui travaille en nous » évoqué par Henri Meschonnic. En lisant son Journal, nous empruntons ce chemin de la connaissance de soi qui passe par celui de l’autre où poésie et folie font danser l’âme sur le fil ténu où celui qui s’adonne à l’écriture n’est autre qu’un funambule en quête de sa lumière intérieure.
Françoise Urban-Menninger, «Journal, récit d’Éric Dubois paru dans la collection La Bleu-Turquin dirigée par Jacques Cauda aux Éditions Douro », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 26 juin 2025. URL :
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.
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