10 mars 2025 1 10 /03 /mars /2025 16:37

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Muses au masculin 
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Mostafa Nissabouri. Le premier poème

 

 

 

Texte & peintures par

 

Mustapha Saha

 

Sociologue, artiste peintre & poète

 

 

​​​​​© Crédit photo : Mustapha Saha, « Mostafa Nissabouri », portrait, peinture sur toile, dimensions 65 x 50 cm.

 

 

 

Le Premier poème est une naissance, une prémisse, une aurore. Années soixante. Mon professeur de lettres, Jean-Pierre Koffel, m’offre le numéro inaugural de Souffles, une revue littéraire sortie de nulle part. Les institutions politiques, universitaires, mandarinales sont prises de cours. Une déflagration de mots, de concepts, de métaphores. Souffles sent le souffre dès sa première parution. Il circule, comme un talisman littéraire, dans les établissements scolaires. Je lis, en parallèle, Les Illuminations d’Arthur Rimbaud. Je me dis : le poète visionnaire a trouvé ses véritables complices. Le poème, fenêtre ouverte sur l’innombrable, l’incommensurable, l’inépuisable. Le poème, messager de l’indéfinissable, de l’inimaginable, de l’ineffable. 

 

Quelques recueils, volcans décrochés de la terre marocaine, archipels aux confins de l’océan atlantique. En 2022, réveil en cascades d’émotions ensevelies. Je reçois Étoile dormante de Mostafa Nissabouri, recueil de recueils, Aube, Approche du désertique, complétés des poèmes Préludes, Éphémérides, Station de la dune blanche, Épitre de l’île déserte. Dans l’infini, nuls tenants, nuls aboutissants, nuls conclusions. Juste des préludes. Des préambules. Des liminaires. Inaccomplis. Les mystères de l’indicible demeurent impénétrables. Le génie poétique n’y peut rien. Le désert n’offre que ses mirages. Des oasis volatiles. Des images inutiles.

 

Je détourne le premier poème, Exorcisme de Mostafa Nissabouri, paru dans le premier numéro de Souffles. Je déclame. Je scande. Je cadence. Je ponctue. J’écarte les ambivalences tactiques. Je désécaille les vers hermétiques. Je sauvegarde la rythmique. Dérive. Rappel obsédant de l’autre rive. Oralité thérapeutique. Après tout, les sorciers se connectent aux esprits en prosodie. Résonance lointaine. Traumatisme historique. Exutoire onirique. Réminiscence bleue, marine, cathartique. Puis, j’abandonne. Le poème se fossilise dans son époque. Poème tailladé de blessures, de meurtrissures, de déchirures. Pourquoi l’avoir lardé de gravelures, d’ordures, de souillures ? Rébellion mêlée de transgression. Empreinte irréductiblement réfractaire de Mohammed Khair-Eddine.

 

Je me résous à citer le poème Horoscope de Mohammed Khair-Eddine. À lire entre les lignes, entre les mots, entre les lettres. Dans ses silences forcés. J’ai retiré deux petites strophes, superflues. Jean-Pierre Koffel nous disait : « Un poème est achevé quand il n’y a rien en moins, quand il n’y a rien en trop.».

 

Horoscope.

Par Mohammed Khaïr-Eddine.

 

La roue du ciel tue tant d'aigles hormis toi
Sang bleu
Qui erre dans ce coeur oint de cervelle d'hyène
Voiries simples ? 

 

Du mica dérive une enfance fraîche
Scinques mes doigts de vieux nopal
En astre noué péril à mes nombrils
Vieux nopal
Mal couronné par mes rêves de faux adulte
Sans chemin
Le simoun ne daigne pas réviser ma haine
Pour qui je parle de transmutations en transes
Pour qui j'érige un tonnerre dans le mur gris du petit jour

 

La roue du ciel et les pucelles à bon marché
Par les barreaux fétides de la cage de ma gorge
Par ma voix de marécage endossant subrepticement
Une histoire d'anse perlière
Par le lait amer des pérégrinations

 

Je vous crève famines de pygmée
Dans un rythme où les mains se taisent
Je vous écrabouille
Hommes-sommeils-silos-roides
Vous dégueulez nos dents blanches salissant
La vaisselle onéreuse de par mes sangs sacrés
Du midi exigu d'où fuse mon tertre populeux

 

Terre sous ma langue
Terre
Comme la logique du paysan
Silence sciant les têtes de lunes tombant
Dans mes caresses de serpent
Je mors à même les lèvres noires du douanier
Giclé d'un hors bâtard de seps corruptible
Reste ami quand même
Canaille de tous temps
De tes serrements d'algue vétuste
De tes normes
De tes soldes de nom ayant gardé
Un éclat du pur cristal des noms
de ces bouges

 

De tes vingt jambes
De ton humidité
Sors comme une aile

 

 

À partir de 1960, après l’enthousiasme de l’indépendance, l’expérience exceptionnelle du Toumliline, l’effervescence théâtrale portée par les maisons de la jeunesse, la société marocaine plonge dans le malaise culturel. La pensée critique se criminalise. Après la révolte lycéenne de 22-23 mars 1965, que nous avons initiée dans une classe d’excellence au lycée Moulay Abdellah de Casablanca, dont s’occulte notre paternité, la revue Souffles se constitue comme une fabrique autonome. Abdelatif Laâbi en est la cheville ouvrière. Mohammed Khaïr-Eddine et Mostafa Nissabouri en sont les plumes guerrières. Des poètes et des artistes bricolent leurs propres outils de communication pour sortir de l’anonymat. Ils mutualisent leurs faibles moyens. Ils pratiquent l’insubordination collective, l’insolence constructive, l’interactivité créative. Le Premier poème avec ses audaces, ses provocations, ses maladresses, vaut toutes les productions suivantes.

 

L’année de la rupture est, sans conteste, 1964. La parution du manifeste Poésie Toute, de Mohammed Khaïr-Eddine et Mostafa Nissabouri, un bulletin de huit pages. Suivent en 1965, à l’initiative de Mostafa Nissabouri, deux cahiers de seize pages, plutôt deux carnets, intitulés Eaux Vives, sans images, avec des poèmes, en cent exemplaires. Ils sont restés gravés dans ma mémoire. Je me les étais procurées à la Librairie des Ecoles de Casablanca.

 

Comment ne pas penser à Abdallah Stouky (1946-2022) ? Abdallah Stouky, journaliste efficace, éditeur perspicace, penseur visionnaire, pédagogue sémillant, membre du comité de rédaction de Souffles. En 2016, Abdallah Stouky, cloué dans un lit d’hôpital, témoigne sur l’éradication de Souffles : « Je voyais bien que Souffles vivait ses derniers trimestres, qu’il changeait de nature, de ligne, de sensibilité. On me confiait, sous le sceau du secret, avec des airs empruntés, que Souffles se faisait hara-kiri. La responsabilité du coup de barre revenait à Abraham Serfaty, présenté comme un marxiste extrémiste en rupture de banc, activiste déraisonnable, agitateur dangereux. Il aurait subjugué Abdellatif Laâbi en le métamorphosant en instrument de gauchisation. On connaît la lourdeur cruelle des sentences. Aux yeux de la justice marocaine de ces temps exécrables, c’était le prix à payer pour déviation idéologique. La collection complète de Souffles fut arborée comme preuve à charge. On a cadenassé nombre de militants d’Ila Al Amam et du mouvement du 23 Mars, que l’on savait inoffensifs, pour la plupart dérisoires jobards et jocrisses dépassés par les événements. Le poète-cinéaste Ahmed Bouanani, corédacteur de Souffles, résumait nos espérances : « Nous avons d’abord bâti dans le sable / Le vent a emporté le sable / Nous avons bâti dans le roc / La foudre a brisé le roc / Il faut maintenant qu’on pense sérieusement / À bâtir à partir de l’être humain ». La revue Souffles, unique et singulière, essentiellement irriguée par les ressources fertilisantes de la langue, aura finalement été « une cabine de commande de l’imagination créatrice », un météore fécondateur, sans postérité » (Abdallah Stouky).

 

Abdallah Stouky, fin analyste des permanences vivantes de la culture populaire, n’a cessé d’en révéler les richesses créatives, singulières, ingénieuses, judicieuses, que l’ethnologie coloniale classait dédaigneusement  dans le folklorisme. Je retiens un exemple parmi mille, la halka, étymologiquement cercle, théâtre à ciel ouvert, accessible au tout venant. Dans la société marocaine, légendairement hospitalière, réputation démesurée par les temps qui courent, la culture ne se marchande pas. « Certains considèrent toujours la halka comme un spectacle mineur. Et pourtant, c’est un théâtre authentiquement marocain. Jusqu’à quand s’obstinera-t-on à n’appeler théâtre que les dramaturgies occidentales. Les acteurs improvisent avec beaucoup d’inventivité. La troupe, composée de quelques personnes, entre quatre et sept, se passe de décor factice. Les costumes et les accessoires font fi de toute vraisemblance. Les rôles féminins sont tenus par hommes affublés de robes.  Les musiques et les bruitages s’improvisent. Des comédiens, virtuoses dans les rôles de bouffons, de pitres, tel Bak’Chich à Marrakech, acquièrent une renommée au-delà des limites régionales. Dans la halka, les comédiens utilisent des procédés plus efficaces que la rupture pure et simple de l’action. Des spectateurs peuvent s’intégrer au spectacle » (Abdellah Stouky, Où va le théâtre marocain, revue Souffles, numéro 3, 1966)

 

​​​​​© Crédit photo : Mustapha Saha, « Abdallah Stouky » portrait, peinture sur toile, dimensions 65 x 50 cm.

 

Le Living-théâtre américain s’est inspiré de la halka, de la transe gnaoua. Essaouira, Tanger, base arrière de la Beat Generation, étaient les destinations favorites de ses fondateurs. J’ai eu le bonheur, avec Georges Lapassade, de les accompagner au Festival d’Avignon en 1968, où leur intervention tonitruante a secoué les institutions établies. Julian Beck, sachant que j’étais marocain, me parlait sans cesse des vertus curatrices, inspiratrices, purificatrices du kif. Paradise Now, Le Paradis ici et maintenant, préconisait cette année-là, la suppression de l’argent, des frontières, des cartes d’identité, des passeports, la consommation libre de la marijuana. Les procès outre-Atlantique de Julian Beck et de Judith Malina en ont fait des héros de la désobéissance civile, dans la tradition philosophique, écologiste, anarchiste américaine  d’Henry David Thoreau (1817-1862).

Je revoyais épisodiquement Abdellah Stouky quand il passait par  Paris. La tentation de s’y installer définitivement l’a un certain temps taraudé. Nous avons repris contact téléphonique jusqu’à ses derniers jours. On me rapporte que sa bibliothèque, patiemment, passionnément constituée, a été dispersée, honteusement brocantée, mise à l’encan. Il nous arrivait de chiner chez les bouquinistes le long de la Seine. Il me disait que sa bibliothèque était son bien providentiel. Que fait la Bibliothèque Nationale, que font les Archives du Maroc, si cette vigilance leur échappe ? 

La revue Souffles, est en soi une révolution culturelle. Elle se libère résolument du complexe d’infériorité inoculé par le colonialisme. Elle considère la langue française comme un patrimoine humain, et non un butin de guerre comme l’a suggéré agressivement, Kateb Yacine. Souffles,  réaction vitale contre l’étouffement, introduit  une nouvelle esthétique diversitaire. Jeudi, 27 janvier 1972, la police marocaine exécute à l’aube un coup de filet sur tout le territoire. Des poètes, des artistes, des enseignants, des étudiants sont raflés. Abraham Serfaty et Abdellatif Laâbi figurent en tête des cibles. Abdellatif Laâbi est torturé, condamné à dix ans de prison. Abraham Serfaty passe à la clandestinité pendant deux ans. Il est finalement arrêté, supplicié, incarcéré pendant dix-sept ans. Les intellectuels sont laminés. Les campagnes d’alphabétisation sont bloquées. Les études de philosophie, d’anthropologie, de sociologie sont prohibées. Demeurent les érudits traditionnels, les technocrates opérationnels, les folliculaires conventionnels. 

 

Je revisite le premier numéro de Souffles. Euphorie contestataire des années soixante. Beaucoup de rides. De belles rides de vieillesse. Les contributions de Mohammed Khair-Eddine sont toujours aussi vives. Il écrit à Mostafa Nissabouri. Digest : « Nous sommes des aigles ou non ? Je crève d’asphyxie. Je souffre de vivre dans ces bas-fonds avec une meute de chacals, dévoreurs des vieilles brebis du seigneur. Leurs problèmes ? L’argent, la bouse, le chiendent, le froid. Ce choc me fait entrevoir le vrai gouffre. Je reprends mon travail. Je projette un récit complexe, où délire et poésie se confondent. J’ai du phosphate. Aux consciences de s’ouvrir aux vices en effritement. Je suis quasiment sacrifié, par saccades. Mon désarroi ne se voit pas. C’est une poignée de baroud prête à sauter. Nous devons nous imposer. Nous dénoncerons les canibalisateurs du peuple. Nous attirerons l’attention des siphonneux, des calamiteux, des crocodiles, des victimes, des apprentis-sorciers, des hypnotisés. Ceux, parmi nous, qui se réclament de l’avant-garde se leurrent. L’avant-garde est africaine » (Mohammed Khair-Eddine).

En Mai 2024, Mostafa Nissabouri autoédite La Variable poétique en premier. Une amie me l’envoie. Se tamise l’essentiel, la nature et l’écriture. « On se réveille un matin avec l’intention d’interrompre les visites, quelques fleurs à la main, aux phrases convalescentes » (L’Épître de l’île déserte). Il faut permettre aux phrases, délivrées des emprises phallocratiques, leurs métamorphoses ascensionnelles, leur reconversion en étoiles éternelles. Quête du poème cosmique, sans ancrage, sans amarrage. S’émerveiller des splendeurs minérales, végétales. S’immerger dans l’immensité océane. S’abstraire dans la nitescence sidérale. Heureux celui qui a, pour unique vêture, l’habit de poète.

 

© Mustapha Saha

 

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Pour citer ce témoignage illustré & inédit

 

Mustapha Saha (texte & peintures), « Mostafa Nissabouri. Le premier poème », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 10 mars 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/ms-mostafanissabouri

 

 

 

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13 décembre 2024 5 13 /12 /décembre /2024 16:53

N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège des poèmes primés au Concours féministe de « Poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 » & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

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Femme, debout

 

 

 

 

Poème primé 2024 de

 

Nabila Haouche

 

Poétesse Algérienne, licenciée en langue francaise,

enseignante au secondaire en Algérie

 

 

 

 

Crédit photo : Mary Cassatt, « Lilas à la fenêtre », nature morte, peinture tombée dans la domaine public.

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À  toutes ces filles dans les rues

À  celles qui mendient l’espoir

 La vie

À  toi sœur

 À toi mère

 À toi l’amie

Je reste debout

À  toi  ouvrière dans un champ

À  toi devenue soldat dans un camp

À  toi  femme

 À  toi  l’enfant

Je reste debout

À  toutes ces larmes glacées

À  tous ses seins asséchés

À  toutes ces fleurs arrachées

Je reste debout

À  toi violée par tous les temps

À  toi vendue dans un camion

À  toi vendue par tes parents 

Je reste debout

À  toutes ces libertés bafouées

À  tous ces espoirs refoulés

À  tous ces corps mutilés

           Debout, debout 

 

 

© NABILA HAOUCHE, ALGER, Algérie. Novembre 2024.

 

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Pour citer ce poème féministe, inédit & engagé pour l'égalité des sexes & l'élimination des violences faites aux femmes 

 

Nabila Haouche, « Femme, debout », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2024 NUMÉRO SPÉCIAL | NO IV | « Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) », 1er Volet, & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 13 décembre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiv/nh-femmedebout

 

 

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21 juin 2024 5 21 /06 /juin /2024 17:44

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens

 

 

 

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FOCUS SUR IBTISSEM KHALFALLAH : « Ma maladie

 

a façonné mon monde, et la poésie est une porte

 

libératrice des maux et des frustrations… »

 

 

 

 

 

 

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Propos recueillis en juin 2024 par

 

 

Hanen Marouani

 

 

 

Entrevue & photographies de

 

 

Ibtissem KHALFALLAH

 

 

 

 

© Crédit photo : Portrait de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

 

 

Biographie

 

Elle est née à Tunis il y a 51 ans et a effectué toute sa scolarité dans cette même ville. Par la suite, elle a travaillé dans l'hôtellerie et a également été dame de compagnie pendant plusieurs années. En 2008-2009, elle a suivi une formation en aromathérapie en Suisse.

Elle a toujours eu un amour pour l'écriture, en particulier en français, grâce à sa maîtresse d'école primaire française mariée à un tunisien Madame Sai, et à sa professeure de français au collège Khéreddine Pacha à l’Ariana Madame Samira BEN MILED. La lecture a aussi toujours été une de ses passions, notamment « Les Mille et Une Nuits », qu'elle considère comme un chef-d'œuvre.

Elle a commencé à publier ses textes sur Facebook depuis 2009, puis en 2011, elle a publié son premier recueil. Elle a participé à plusieurs appels à écriture et a été lauréate à trois reprises.

En plus de ses recueils, elle a écrit plusieurs articles pour le journal Attarik Al Jadid et pour la revue Espace Manager.

 

© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée de l'œuvre collective intitulée « L'Océan Ciel » avec la contribution de l'autrice Ibtissem KHALFALLAH.

 

Interview

 

FOCUS SUR IBTISSEM KHALFALLAH : « Ma maladie a façonné mon monde, et la poésie est une porte libératrice des maux et des frustrations… »

 

 

Hanen MAROUANI — Ibtissem KHALFALLAH, comment décririez-vous l'évolution de votre poésie ?

Ibtissem KHALFALLAH Ma poésie parle toujours des préoccupations que chaque personne peut avoir à un moment ou un autre de sa vie. Parfois, je parle de l’amitié, de l’amour, du deuil ; il m’arrive également d'écrire sur la politique et sur les préoccupations sociales…

 

H.M — Après plus de vingt ans passés en Suisse, en quoi cette expérience a-t-elle influencé votre écriture poétique et votre perception de la vie ?

I.K — Je suis en Suisse depuis une vingtaine d’années. J’écris certes en français, mais mon âme est universelle avec cette tunisianité qui m’a forgée.

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© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée de l'œuvre intitulée «L'Inexistée » de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

© Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre intitulée « Rosée » de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

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H.M Vos recueils publiés Rosée et l'inexistée par Les éditions du Panthéon expriment des émotions profondes et des réflexions intimes et engagées. Quelle est la première source d'inspiration derrière ces œuvres et comment sont-elles accueillies par le public ?

I.K — Rosée est un recueil de deuil. L’inexistée est une expérience de l’être dans toute sa dimension. Je ne sais pas comment le lecteur les perçoit, mais j’ai eu un bon retour sur Rosée lors de ma participation au Palp Festival en 2023 à Muras, en Valais central (Suisse). J'ai également eu de bons retours sur des lectures sur France Musique de certains de mes textes : Du Son du Kholkhal, paru en 2011 aux éditions Épingle-à-nourrice, et L’Anarchiste, texte lauréat du concours d’écriture pour l’émission Les Contes du jour et de la nuit sur France Musique, avec Véronique Sauger. 

 

H.M — La poésie est souvent vue comme une forme de lutte silencieuse. Comment percevez-vous le rôle de votre poésie dans la sensibilisation aux questions sociales et politiques, en particulier les questions d'actualité ?

I.K — J’ai écrit sur la politique en Tunisie durant la période de 2010-2011, puis sur les années qui ont suivi, abordant des sujets tels que la femme, Kasserine, et les enjeux économiques et socio-politiques dans certains de mes articles publiés sur Facebook. La poésie est chargée d’émotions débordantes ou refoulées, mais elle est aussi un miroir reflétant un quotidien en mouvement, que ce soit le mien ou celui des autres. Je reste attentive aux besoins des Tunisiens, essentiellement.

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre intitulée « Perdus en terre étrangère » de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

 

H.M — Votre lutte contre la maladie chez elle influence votre écriture et votre vision de la vie ?

I.K — Ma maladie a façonné mon monde, et la poésie est une porte libératrice des maux et des frustrations, des pourquoi… La décompensation psychotique n’est pas une pathologie facile, et j’ai dû chercher très profondément en moi le courage d’en sortir, bien sûr avec la méditation et beaucoup de foi. Ma maladie a-t-elle influencé ma vie ? Bien sûr ! Je ne suis plus la même, et le regard que je porte sur les hommes, l’univers et ma propre perception de moi-même a changé.

 

H.M — Comment la scène culturelle suisse vous a-t-elle accueillie en tant qu'auteure ? Quel a été son impact sur l’ensemble de votre travail poétique ?

I.K — Je suis membre de la SEV qui m’envoie régulièrement les informations concernant la scène culturelle du Valais, et les différentes manifestations littéraires en Suisse.

 

 

© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée de l'œuvre intitulée « Le son du Kholkhal » de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

 

H.M — Pouvez-vous partager votre collaboration avec France Culture et comment cela a-t-il marqué votre carrière d'écrivaine ?

I.K — Véronique Sauger, pour son émission Les contes du jour et de la nuit sur France Musique, m'a beaucoup encouragée en diffusant, sur une semaine entière en 2011 je crois, une dizaine de mes textes avec une improvisation musicale.

 

H.M — En tant que poète, quelles sont vos aspirations futures ? Y a-t-il des thèmes que vous souhaitez explorer davantage dans vos œuvres à venir ?

I.K — Il m'arrive parfois de penser à écrire une autobiographie.

 

H.M Comment percevez-vous le rôle de la poésie dans la construction de ponts culturels et la promotion de la compréhension interculturelle, notamment entre la Suisse et la Tunisie ?

I.K — Comme je l'ai mentionné plus haut, ma poésie est à la fois une expérience personnelle et universelle.

 

H.M — Et dans le contexte mondial actuel, quel est, selon vous, le rôle de la poésie et quel impact peut-elle avoir sur les défis socio-politiques contemporains ?

I.K — Un petit poème ou un haïku peuvent en dire long autant un livre entier. On peut lutter avec un poème surtout s’il est chanté.

 

H.M — Y a-t-il des figures féminines dans la poésie mondiale qui vous inspirent particulièrement ou qui ont influencé votre style d'écriture ou votre choix de la poésie comme genre littéraire ?

I.K — J’ai mon propre style et ma propre sensibilité. Je n’ai pas de poète ou écrivain bien spécifique.

 

 

© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée de l'œuvre collective intitulée « Le Zapping des fées : contes & calligrammes » de la poétesse Ibtissem KHALFALLAH.

H.M — Existe-t-il des poétesses tunisiennes ou du monde arabe dont le travail vous a marqué et qui ont joué un rôle significatif dans votre parcours poétique ? Si oui, en quoi leur œuvre a-t-elle été importante pour vous ?

I.K— Non. Aucun poète et aucune poétesse ne m’ont influencée. J’ai toutefois découvert une poétesse tunisienne que j’aime lire, Mejda Dhahri.

 

H.M — Comment percevez-vous le rôle des femmes dans le paysage poétique tunisien et quel impact cela a-t-il eu sur votre propre expression artistique et votre place en tant qu'écrivaine en mouvement et en perpétuel voyage ?

I.K — J’ai récemment découvert des poétesses et écrivaines tunisiennes, et j’aimerais lire le livre « شوارع » (Chawari', Les avenues) de Noura Abid.

© Crédit photo : Ibtissem KHALFALLAH, Coupure d'un article journalistique intitulé « La femme tunisienne entre aujourd'hui et demain » de l'autrice Ibtissem KHALFALLAH ».

 

Merci, Ibtissem KHALFALLAH, pour vos perspectives éclairantes lors de cet entretien. Vos insights sur la poésie contemporaine tunisienne ont enrichi notre discussion de manière significative. Je suis reconnaissante de votre temps et de votre expertise. J'espère pouvoir suivre de près vos futures réalisations littéraires et continuer à explorer ensemble les enjeux poétiques qui vous passionnent. Merci encore pour cette conversation enrichissante. 

 

© H.M

 

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Pour citer ces images & entretien inédit​​​​​​s

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​Hanen Marouani, « FOCUS SUR IBTISSEM KHALFALLAH : "Ma maladie a façonné mon monde, et la poésie est une porte libératrice des maux et des frustrations…" », photographies fournies par l'autrice, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 21 juin 2024. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/2024/noiii/hm-entrevue

 

 

 

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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 16:30

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | I. « Amies » | Articles & témoignages  & Revue Orientales | O | N°3 | Critiques poétiques & artistiques

 

 

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Maryse CONDÉ, la sorcière bien aimée

 

 

 

 

Chronique & portrait pictural par

 

Mustapha Saha

 

Sociologue, artiste peintre & poète

 

 

 

© Crédit photo : Mustapha Saha, Portrait de « Maryse Condé », peinture sur toile.

 

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Paris. Mardi, 2 avril 2024. À peine rentré d’un long périple en Provence avec Élisabeth, un pèlerinage en dix étapes, sur les traces, entre autres, de Jean Lacouture à Roussillon, j’apprends la disparition, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, de Maryse Condé, de son nom de naissance Maryse Liliane Appoline Boucolon. Une amie fidèle. La maison de Maryse Condé à Gordes se trouve à quelques kilomètres de Roussillon. Impossible de la voir. Elle est hospitalisée à Apt. Elle est partie dans son sommeil. Rien de plus terrible qu’une nécrologie. Les célébrations médiatiques ne durent qu’une journée. Les écrivains, les poètes, les philosophes, les artistes vivent perpétuellement. Ils s’invitent à tout moment, opportunément, par leurs écrits, leurs œuvres. « Les morts ne meurent que s’ils meurent dans nos cœurs. Ils sont là, partout autour de nous, avides d’attention, assoiffés d’affection. Quelques mots suffisent à les rameuter. Ils pressent leurs corps invisibles contre le nôtre, impatients de se rendre utiles ».

 

À Gordes, Maryse Condé tombe sous le charme du Village des bories, hameau anciennement dit Les Cabanes, sur les pentes des Monts de Vaucluse. Elle commente cette singularité architecturale avec science et poésie. Une borie, de l’occitan bòria, signifie aujourd’hui une cabane de pierre sèche. Le mot désigne, à l’origine, une ferme, un domaine agricole. Les architectes sont des bergers, des paysans, des maçons, des gens du pays. La voute en encorbellement, sans coffrage, est la phase la plus délicate de l’assemblage. Les pierres son disposées horizontalement, légèrement penchées pour éviter les infiltrations d’eau. Chaque rangée est en surplomb par rapport à la rangée intérieure. Les pierres croisées sont solidaires les unes des autres. Le faitage de grosses dalles assure la stabilité de la voute. Au dix-huitième siècle, pendant la reconversion des terres sauvages, des forêts, des garrigues  en champs cultivables, les bories sont des habitations saisonnières, liées aux travaux agricoles, pourvues de dépendances, bergerie, cuve à vin, fouloir, chevrière, four, grange, grenier, magnanerie, soue. Les fouilles ont exhumé des céramiques, des pièces de monnaies anciennes, des silex taillés, utilisés par les paysans comme couteaux, pierres à briquet, pierres à fusil. Les céréales alternent avec des oliviers, des amandiers, des mûriers. Une polyculture typiquement méditerranéenne comprenant également la vigne, le miel, la truffe, l’élevage du ver à soie. C’est Pierre Viala, poète, écrivain, qui redécouvre et sauvegarde les bories dans les années soixante. Aux commencements, avant le verbe, était la pierre. 

 

 

J’extrais de ma bibliothèque deux livres de Maryse Condé, lus et relus, Ségou, en deux tomes, Les Murailles de terre et La Terre en miettes, la saga d’une famille aristocratique du Mali. Se décrivent le dépérissement des cultures animistes et polythéistes, du culte des ancêtres, des initiations magiques. L’âme africaine en déperdition. Implantation durable de la religion musulmane. Pénétration dévastatrice du colonialisme français. Esclavagisme. Ségou, capitale historique. Mes visites remontent à la mémoire. La mosquée sénégalaise de Ba Sounou Sacko. Le tombeau massif de Biton Mamary Coulibaly, fondateur de la dynastie bambara au dix-septième siècle. Inscription sur la stèle en français. Le monarque transforme un groupe de jeunes chasseurs en armée conquérante des deux rives du Niger, de Tombouctou à Djenné, de Djenné à Bamako. La légende raconte que Mamary Coulibaly, surprenant la fille de Faro, génie du fleuve, en train de voler des aubergines dans son champ, lui laisse la vie sauve. Pour le gratifier, Faro lui instille une goutte de son lait dans chaque oreille. Il peut ainsi entendre les complots qui se trament contre lui. Mamary Coulibaly a régné quarante-quatre ans. 

 

L’ouvrage de Maryse Condé narre l’épopée de Dousika Traoré, de ses quatre fils, Thiékoro, Siga, Naba, Malobalide, de leurs descendants. Le patriarcat est cérémonial. Les femmes occupent une place centrale. S’évoque le retour d’esclaves d’Amérique latine, des Caraïbes, des Antilles sur leur terre ancestrale. Se rappellent les relations endémiques, organiques, avec la terre marocaine. À travers la destinée de la famille Traoré, c’est toute l’histoire du Sahel qui se décline, dans ses splendeurs et ses décadences, ses fatalismes et ses dissidences. La tribalité pratique naturellement la démocratie directe, l’interactivité, la transversalité, la consensualité, la palabre. « La parole est un fruit. Son écorce est le  bavardage. Sa chair est l’éloquence. Son noyau est le bon sens ». S’insèrent dans la trame romanesque, des pertinences historiques, sociologiques, philosophiques. Au-delà des tribulations existentielles, demeurent l’énigme de la mort, le secret de la vie. Les pensées africaines ont résolu la question de la mort par un pacte avec les esprits, autorisés à revenir sur terre selon des rituels convenus. Les sorciers, les griots, les psychopompes sont maîtres du jeu. Le mystère n’est pas la mort. Le mystère, c’est la vie.  « Qu'est-ce que la vie ? Est-ce une femme folle qui hurle et déchire ses haillons en les jetant au vent ? Est-ce un aveugle qui, dans la nuit de ses jours, culbute à chaque précipice et se rattrape aux ronces ? Dites-moi ce que c'est, la vie ? ». Toute l’histoire de l’humanité ramène à l’Afrique. Malheur aux exclus de ce retour. « Les esclaves croient qu’une fois morts, leur esprit se détache de leur corps et retourne à la source africaine. L’esprit s’élance de la cascade d’Acomat, traverse les mers et les océans jusqu’à ce que l’odeur d‘huile de palme et de poisson séché de la terre africaine le saisisse à la gorge. Mais moi, je ne reviendrai jamais à Ségou. Je ne franchirai jamais ses murailles de terre, rouges, friables, éternelles. Je n’arpenterai jamais le vestibule aux sept portes. Je n’entendrai jamais dire mon nom ». Les jeunes générations d’antillais, transplantés dans la métropole, ignorent leurs origines africaines. Ils se disent français et rien d’autre. 

 

 

Maryse Condé rêve toute sa vie de l’indépendance de son île natale. Elle se réclame continuellement d’Aimé Césaire et de Frantz Fanon, du poète et de l’analyste de l’oppression, de l’aliénation, de la dépossession. Aimé Césaire mis en exergue par Frantz Fanon dans Peau noire, masques  blancs. « Je parle de millions d’êtres infectés de peur, de complexe d’infériorité, de tremblement, d’agenouillement, de désespoir, de larbinisme » (« Discours sur le colonialisme »). Toute l’œuvre de Maryse Condé peut se résumer ainsi : « L’être humain n’est pas seulement possibilité de reprise, de négation. S’il est vrai que la conscience est activité de transcendance, nous devons savoir aussi que cette conscience est hantée par le problème de la compréhension. L’être vivant  est un vibrant acquiescement  aux harmonies cosmiques. Arraché, dispersé, confondu, condamné à voir se dissoudre, les unes après les autres, les vérités par lui élaborées » (Frantz Fanon).   

 

Maryse Condé est une sorcière de la littérature, comme l’afro-américaine Toni Morrison. La sorcellerie s’entend ici au sens de médecine. Moi, Tituba sorcière noire de Salem, plonge en Amérique du Nord au dix-septième siècle. Tituba est une ancienne guérisseuse devenue esclave, accusée dans l’affaire des sorcières de Salem. La traduction anglaise est préfacée par Angela Davis, qui retient l’éloge de la révolte. En 1692, vingt-cinq personnes sont exécutées pour sorcelleries sur témoignages de fillettes prétendument possédées. Quelques années plus tard, l’erreur judiciaire est officiellement reconnue. L’épisode historique met en lumière un phénomène de panique collective toujours actuel, la quête obsessionnelle de sécurité, les dévastations de la rumeur, la perversité délationniste, la paranoïa persécutrice, la mentalité inquisitoire. Le fascisme prospère sur ce terreau-là. La magie est une arme de résistance. « Qu’est-ce qu’une sorcière ? La faculté de communiquer avec les invisibles, de garder un lien constant avec les disparus, de soigner, de guérir n’est-elle pas une grâce supérieure ? La sorcière ne doit-elle pas être révérée au lieu d’être crainte ? ». Tituba est en connexion permanente avec sa mère génétique et sa mère adoptive. Elle se nourrit des énergies insufflées par les présences invisibles. « Man Yaya m’a appris à écouter le vent, à mesurer ses forces au-dessus des cases qu’il s’apprête à broyer. Elle m’a appris la mer et la montagne. Tout vit. Tout est doué d’une âme, d’un souffle ».

 

Se réactivent les spiritualités animistes, chamaniques, magnétiques, initiatiques. Maryse Condé s’immerge dans les interrogations essentielles. Elle traite par la dérision le féminisme occidental, l’héroïsation du féminin. L’histoire peut se lire comme un conte fantastique, mais aussi comme une parodie. Un amant de Tituba l’appelle « ma sorcière bien-aimé ». La fille adoptive choisie depuis l’au-delà se nomme Samantha, comme le personnage de la série télévisée. Se critique le féminisme manichéiste français et sa revue Sorcières. La sorcellerie est incompatible avec le militantisme et le spectacle médiatique. « Un livre, on ne sait pas comment il va tourner. Au départ, on a une idée précise. Mais, au fur et  mesure, l’histoire se charge d’une série de hantises. Quand on arrive à la fin de la rédaction, on est étonné par le résultat. Des obsessions, des hantises, des idées fixes, c’est ça la littérature finalement. Les questionnements reviennent sans cesse parce que l’écrivain ne trouve pas de réponse ». L’écriture tente de se défaire du pesant bagage, elle le reprend encore plus lourd.*

 

© Mustapha Saha, Sociologue

 

 

* Toutes les citations renvoient à Maryse Condé sauf mentions contraires.

 

 

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Pour citer cet hommage illustré & inédit 

 

Mustapha Saha (texte & peinture), « Maryse CONDÉ, la sorcière bien aimée », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles » & Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1,mis en ligne le 5 avril 2024. URL  :

http://www.pandesmuses.fr/orientalesno3/megalesia24/ms-maryseconde

 

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