15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 16:28

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Critique & réception |  I — « Rêveuses » | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Critiques poétiques & artistiques

 

 

 

 

 

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Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves,

 

Éditions l’Harmattan, collection

 

le Scribe l'Harmattan, 2025

 

 

 


 

 

Réception par

Nicole Barrière

Poète, essayiste, traductrice &

directrice de la collection « Accent tonique » aux Éditions l’Harmattan. Blogue officiel : http://nicoletta.over-blog.com/

 

 

 

Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves, Éditions l’Harmattan, collection  le Scribe l'Harmattan, 2025

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poèmes « Éclats de rêves » de Françoise Khoury el Hachem aux Éditions l’Harmattan, 2025.

 

 

 

 

 

Dans le recueil « Éclats de rêves », publié cette année aux Éditions l’Harmattan dans la collection « le Scribe l'Harmattan » dirigée par Fatima Guemiah,  Françoise Khoury el Hachem opère un glissement de la création poétique à l'amour humain, puis à l’amour universel. 

De cette liberté de créer du poète au nœud de l'enchaînement amoureux, il y a une femme Françoise Khoury el Hachem, une poète et l'attrait qu'elle suscite, les fils invisibles qu'elle tisse. Est-elle une fée ? Une Parque ? Ou est-elle une grâce ou tout en même temps ?

Faut-il fuir ou transgresser l'interdit ? S'abandonner ? Aimer, rêver, étreindre ?

 

La poésie de Françoise Khoury el Hachem est charnelle, elle évoque le trouble, les craintes, les gestes, la caresse ou l'accident qui suggère la rencontre, la faille...

Femme, Françoise Khoury el Hachem est éclat, oiseau, rose, papillon, goutte de rosée, neige, rivière, feu, lumière, voix. Voix de l'amour, voix du poème.

Il faut l'entendre déclamer ses poèmes d'amour et conquérir le public, transmettre avec une élégance primesautière l'aveu, le songe, la lumière, la brûlure ; il faut l'entendre murmurer ses éclats de pudeur, la grâce jusqu'à l'infini, jusqu'à l'invisible. 

Elle a cette « passion sauvage, cette soif inconnue » des grandes amoureuses jusque dans les situations tragiques de la guerre. Mais que valent les serments des fous amoureux dans la guerre ?

Comment restaurer la paix dont elle rêve dans « le chant des souvenirs », qu'elle pleure sur « le fil de l'histoire » ?

De ce retour dans le temps, le temps qui passe, germent l'incertitude, les faux miroirs qu'elle sait débusquer « entre l'être et le paraître ».

 

Françoise Khoury el Hachem nous entraîne dans la complexité des êtres, leur dualité qu'elle nomme le Diable et Dieu comme l'endroit et l'envers d'un même tissu. Elle nous emmène ainsi dans les univers parallèles du monde Moyen Oriental et l'être se confond avec le monde et devient « poudrière ».

Est-ce que seul l'amour sauve? Est-ce que seules la douceur de la vie et la vieillesse rendent la vie acceptable ? Apaisée ?

Cependant rien n'empêche la passion de resurgir en transe érotique, pour se rencontrer encore et encore malgré le silence ou l’absence car « derrière le voile de tristesse, une force renaît, une promesse » en confiance, en preuves d'amour. 

Ce recueil nous emporte comme une marée, en vagues successives dont le ressac transmet les « émotions ravageuses » l'intimité du désir et de l'interdit jusqu'à « la victoire de l'amour ».

Cette victoire de l'amour se mêle au triomphe de la paix comme si chez Françoise Khoury el Hachem le désir puissant de la vie et la foi pouvaient élever l'humanité à plus de justice et de paix.

Elle nous donne ce rendez-vous unique, amoureux de la parole où les âmes se joignent, où l'amour éternel est fait de « languissante séduction et d'érotisme insubmersible ».

Merci Françoise Khoury el Hachem pour cet hymne à l'amour, à la paix et à la vie. 

© Nicole Barrière

 

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Pour citer ce texte inédit​​​​​​​

 

Nicole Barrière, « Françoise Khoury el Hachem, Éclats de rêves, Éditions l’Harmattan, collection le Scribe l'Harmattan, 2025 », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 15 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/megalesia25/noii/nb-reves

 

 

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2 avril 2025 3 02 /04 /avril /2025 15:09

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes  | Dossier majeur | Articles & témoignages

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview avec Sarah Mostrel

 

 

 

 

 

Propos recueillis & image par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

Peinture photographiée par

Sarah Mostrel

 

Site : 

https://sarahmostrel.wordpress.com

Facebook : https://www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube :

https://www.youtube.com/user/SarahMostrel

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Intrigue », peinture à l'huile ».

 

 

MDC — Sarah Mostrel, comment êtes-vous arrivée à la poésie puisque votre profession (ingénieur) de départ n’avait rien à voir avec la poésie ? 

 

SM La poésie m’est tombée du ciel ! J’avais déjà une sensibilité artistique par la musique, et en particulier le piano, que j’ai pratiqué toute mon enfance. Vinrent ensuite les mots, qui m’ont permis de déposer sur le papier des sentiments, des états d’être, des révoltes aussi que j’avais en moi. Le verbe m’est venu et m’a transportée dans les sphères de la poésie, qui permet d’exprimer le plus profond de soi, mais aussi la beauté du monde, perceptible à tout moment. 


 

MDC —  Selon Paul Valéry « L’essence de la poésie est la recherche de la poésie même ». Cette assertion trouve-t-elle sa justification dans votre poésie ?

 

SM — Le langage poétique est un art et comme tout art, il décrit, dénonce et tente d’éveiller le lecteur, auditeur, à une certaine finesse de la vie. C’est en tout cas dans cette esthétique, voire éthique, que j’écris. Décrire le fond de l’être, tenter de trouver des réponses ou au moins de poser les bonnes questions fait partie de mon processus créatif. La recherche du bon mot, du bon assemblage, non sans une association d’images souvent, est un travail ontologique qui part de la nature des choses vers son analyse. 


 

MDC — Selon Cioran « Les poètes sont inutiles mais indispensables », ne pensez-vous pas que c’est plutôt la poésie qui est utile au poète ?

 

SM — La poésie est indispensable et j’ose espérer qu’elle l’est pour tous les humains. C’est une façon d’être, d’approcher la vie. Elle met un peu de délicatesse dans ce monde brutal. Il faut dire aussi que la poésie est diverse. Elle peut être engagée, tentant d’émettre un message politique, lyrique, romantique (en cela, elle est formidable car elle permet tous les excès), satirique, didactique, ludique. Elle est en fait un moyen de transmission, et est nécessaire pour le poète qui la manie bien sûr, mais surtout pour le monde, qui a besoin de cet essentiel…


 

MDC — Je veux croire que ce recueil de poèmes est de circonstance. Mais qu’est-ce qui vous l’a inspiré ?

 

SM — Les événements de la vie. La perte de proches. Ma quête vers la lumière, même dans les moments obscurs. Je m’accroche au Beau, même si dehors il fait gris et que dedans aussi, parfois. Emerger de la peine, donner une lueur d’espoir est le propre du poète qui est un passeur en quelque sorte. Je m’attèle aussi à rétablir l’inversion des valeurs de notre société contemporaine qui part à vau-l’eau.
 

 

MDC — À quelle fréquence écrivez-vous ?

 

SM — J’écris tout le temps, tous les jours, et parfois la nuit. Journaliste, j’écris tout d’abord dans le cadre de mon travail, dans la presse magazine. Ecriture bien sûr différente que l’écriture personnelle. La poésie, mais aussi les autres genres littéraires que je pratique (fiction dans le roman ou les nouvelles, prose dans les essais ou plus récemment le théâtre) sont de formidables moyens d’expression pour décrire, s’épancher, créer des personnages proches ou à l’opposé de ce qu’on est. La littérature ouvre sur les Autres.


 

MDC — Avez-vous un moment privilégié pour écrire ? 

 

SM — Il fut un temps où j’écrivais essentiellement la nuit, lorsque mes enfants, petits, dormaient. Aujourd’hui, dès que j’ai un peu de temps ou d’ouverture sur mon temps personnel, je m’y mets. Je priorise mon expression artistique selon les échéances que je me fixe ou que l’on me fixe. J’aime le challenge et je réponds à beaucoup de propositions. Il faut alors parer au plus urgent. Restitution d’un manuscrit, réalisation d’une œuvre pour une expo (photo ou peinture), préparation d’un concert (j’ai notamment sorti six albums) etc. Beaucoup de travail, et de plaisir...


 

MDC — Question subsidiaire : Connaissez-vous des passages à vide qui vous plongent dans l’inquiétude ?

 

SM — Pas trop. Je n’ai pas le syndrome de la page blanche (ou de la toile blanche, dirais-je). Beaucoup de choses m’inspirent. La vie est d’une richesse infinie. La nature offre son éventail de beauté en permanence. Lorsque j’ai un passage à vide, je me ressource avec mes amis, je vais marcher, je voyage, je profite de l’offre culturelle qui ne manque pas. J’aime le théâtre, le cinéma, les musées, la musique. Je puise dans mes ressources, dans mon intérieur. La création m’est indispensable. L’art est un bien précieux.


 

MDC — Avez-vous éprouvé un sentiment de satisfaction après avoir terminé ce recueil et le voir publié telle une mission accomplie ?

 

SM — Oui, bien sûr. La concrétisation d’un travail me met toujours en joie. Et même si ce n’est pas mon premier ouvrage édité (j’ai dû publier une trentaine de livres), je suis toujours impatiente du résultat. L’objet est important. Je ne parlerais pas vraiment de mission accomplie, tout texte est perfectible et mettre le mot « fin » à un ouvrage n’est pas simple. Mais il est une étape. Son contenu est le reflet de la maturité acquise au moment où le livre est publié, de mon appréhension du monde que j’ai envie de partager à ce moment précis. J’ai eu la chance — et je remercie à cette occasion les Éditions du Cygne — d’orner ce recueil de mes dessins et encres. C’est une autre de mes facettes, et elle m’est chère. Elle est un plus dans l’entendement du livre. Je tiens aussi bien sûr à vous remercier, Maggy de Coster, ma préfacière, talentueuse poète et amie.

 

© Crédit photo : De gauche à droite, les autrices Sarah Mostrel & Maggy De Coster lors de la présentation du recueil de poèmes « Gris de peine » de Sarah Mostrel aux Éditions du Cygne le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice. Image fournie par Maggy de Coster.

*

J’ai été à la fois touchée et flattée de faire la préface du recueil de ce recueil de poèmes car j’ai trouvé que c’était une marque de confiance de la part de Sarah Mostrel et je voulais lui prouver que j’étais digne de sa confiance comme les vingt-quatre auteurs précédents de tous genres littéraires confondus dont j’ai préfacé les livres. 

 

© Maggy De Coster, mars 2025.

***

Pour citer ce méta entretien poétique, inédit & illustré

 

Maggy De Coster, « Interview avec Sarah Mostrel » avec des illustrations des autrices, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 2 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/mdc-entrevue

 

 

 

 

 

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4 mars 2025 2 04 /03 /mars /2025 18:13

Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » |  I — « Rêveuses » | Florilège | Astres & animaux / Nature en poésie 

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​​Année

 

 

 

 

 

Poème par

 

Irina Moga

 

 

Site Web :

http://www.irinamoga.com/

 

 

 

Crédit photo : Barbara Regina Dietzsch (1706-1783), « Violettes » écloses et en boutons, peinture de nature morte tombée dans le domaine public, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Common.

 

 

 

Ai-je vécu l’année de la violette ? 

la déchirante beauté des heures où tout était simple,

l’élégance cloisonnée de la brume

à l’affût des branches des pins biscornues. 

 

 

Dansant dans des cothurnes de sable gris

sur la plage d’une mer figée en miroirs,

un masque vénitien dans la manche

pour dérober l’ennui à l’heure de grâce.

 

 

Et la neige, caillée dans des flocons égoïstes, 

approchait de loin, mi-figue mi-raisin, 

la lenteur de nos paroles sous la pluie.

 

 

Ainsi, aujourd’hui, à contre-cœur, 

cachée sur la scène de l’affaissement de ses pétales,

je cherche la clé perdue d’un aparté

 

© Irina Moga

 

 

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Pour citer ce poème printanier & inédit

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Irina Moga« Année », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 4 mars 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/irinamoga-annee

 

 

 

 

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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 18:12

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & Témoignages | Astres & animaux | Nature en poésie 

 

 

 

 

 

 

 

Vagabondages lyriques & romantiques

 

du poète Stephen Blanchard

 


 

 

 

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Critique par

 Dina Sahyouni

Poétologue, fondatrice & présidente de la SIEFEGP & de ses périodiques

 

 

 

Crédit photo : Chen Shu, « Wisteria and Rose », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran d’une image libre de droits.  Photographie temporaire en attendant la première de couverture illustrée du recueil de poèmes à paraître en mars 2025.

 

 

 

Ce vingt-septième recueil de poésie classique du poète Stephen Blanchard (à paraître en mars 2025) s'inscrit dans le mouvement lyrique de la poésie romantique française et européenne. Il réactive par ses multiples invocations aux muses et aux figures du poète romantique, bucolique et lyrique le succès de la poésie romantique française, sa puissante charge symbolique auprès du lectorat et sa force créative et émotionnelle. Le poète y versifie ses vagabondages lyriques, bucoliques et romantiques sous la forme d'un périple élégiaque et extra et « métapoétique ». Ce périple méditatif et introspectif par le biais des poèmes, quarante et un précisément, peut avoir lieu grâce aux vagabondages de la plume svelte du poète lyrique, voyageur et navigateur. Or, ce choix de revenir vers la poésie romantique classique pour s'y abreuver et y retrouver sa puissance créative démontre à quel point la poésie romantique classique et lyrique reste indémodable indépendamment de sa valeur poétique sûre, en ce siècle-ci, elle continue d'être le refuge ultime des artistes de la poésie et l'une des sources de leur force créative.

Le poète Stephen Blanchard, ce Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres, ce messager et mécène infatigable de la poésie, qui n'est plus vraiment à présenter au lectorat, a déjà acquis plusieurs titres prestigieux et a pu faire connaître en France et ailleurs dans le monde sa passion pour la poésie et son fervent engagement à la défendre, toutefois sa poésie, qui regorge de richesses insoupçonnables, demeure à découvrir métamorphosée, ravivée dans les flammes de l'Olympe poétique dans chacun de ses nouveaux recueils. Et ce vingt-septième recueil n'y échappe pas. Il a ainsi habitué, au gré des années, son fidèle lectorat aux nombreux travestissements et métamorphoses poétiques de sa plume.

Ce recueil composé de quarante et un poèmes lyriques composés de quatre quatrains pour chacun d'entre eux, sauf un, oui, un poème échappe à cette éternelle ritournelle poétique pour nous offrir un sonnet traditionnel en deux quatrains suivis de deux tercets dans le poème-clé pour la compréhension de cet ouvrage (ou plutôt sa colonne vertébrale) « Dans mon jardin secret » où le poète confesse son doux plaisir de poétiser en usant de la métrique comme l'alexandrin et des rimes féminines et masculines comme les rimes croisées. En fin poète, il entremêle les saveurs, sens et sonorités des mots dans une synesthésie romantique pour déployer ses ailes du poète lyrique. Il nous avoue avec une infinie délicatesse son amour impondérable de la poésie qui le met à nu, lui procure « le bonheur parfait » et le « désarme » par ses richesses, musiques et beautés.

Le schéma du recueil actuel dessine un carré poétique presque parfait puisque le poème « ce soir, je fais le point » revient en une variante pour former quarante et un poèmes au lieu de quarante et le poème sonnet fait l'exception à la règle de quatre quatrains symbolisant les quatre éléments naturels de l'univers : la Terre, l'Eau, l'Air et le Feu. Le poème sonnet déploie le vœu du poète de trouver dans le sonnet le cinquième élément de l'univers et qui représente la poésie... Ainsi, ce carré poétique presque parfait symbolise – d'après plusieurs poèmes décrivant le processus de la versification classique – la finitude et difficultés du poète lyrique et romantique en quête de la versification rimée parfaite.

 

Ce poète traite de la poésie, en parle en vers, en strophes, en poèmes, en oxymores, en rimes et métriques, c'est ce que des spécialistes de poésie nomment de la « métapoésie » (voir par exemple au sujet de la « métapoésie » les recherches de Pascale Gaulin, tout particulièrement sa thèse intitulée « Métapoésie et poésie française au XXe siècle », Université d'Ottawa, Canada). En fait, comme bien d'autres poètes de tous les genres et cultures, Stephen Blanchard est un métapoète, autrement dit, un poète dont le thème principal est la poésie, ses contrées et rôles en lui et hors de lui. Il est un métapoète parce qu'il se focalise aussi sur les types et portraits des poètes et le processus de la création poétique, ses sources d'inspirations externes et internes On retrouve également ce même sujet de prédilection dans des œuvres poétiques de plusieurs de nos contemporains et contemporaines (je souligne par exemple les ouvrages de Camille Aubaude, Françoise Urban-Menninger et Maggy de Coster).

Le poète s'adonne dans ce recueil à la poésie classique, s'embarquant au fil de la métrique et des rimes vers des contrées lointaines et intimes de son for intérieur. Inlassablement, en découvreur, en voyageur, il tisse tel un navigateur les fils de ses aventures pittoresques. Dans les sillages de ces vagabondages lyriques, on découvre plusieurs facettes du poète et des figures mondaines des poètes. Ses poèmes satiriques par exemple dressent des portraits différenciant les vrais des faux poètes dans entre autres : « Je connais les poètes », « Le destin du poète » et « Le poète n'a plus sa fougue ». Il se confesse aussi individuellement pour mieux nous faire rencontrer les poètes tels qu'ils sont : des messagers, prophètes, visionnaires, maudits, tourmentés, philosophes, enfants terribles, etc. Et il y explore non seulement sa solitude du poète face au monde et l'au-delà mais il nous entraîne peu à peu en alternant les oxymores formés grâce aux adjectifs, adverbes, vers entiers, strophes entières et de poèmes entiers d'affects tristes et joyeux dans un périple lyrique et universel du poète éthique face à lui-même, à son insuffisance, à sa finitude d'humain et d'artiste des mots et des sons éphémères.

C'est en revisitant toutes ou presque toutes les figures du poète qu'il arrive à transformer ce périple individuel en odyssée universelle de n'importe quel artiste authentique de la poésie vivant d'ombres et de lumières, de joies et de peines, de pages blanches et colorées, de pages vides, d'attentes et de pages pleines dues aux déluges des mots et vertiges émotionnels.

Ce recueil de poèmes est assez représentatif du romantisme lyrique grâce aux thèmes et vocabulaires caractéristiques du romantisme et du lyrisme de ses poèmes (voir par exemple « J'ai mal de vivre », « Je me souviens », « Le dernier passage » « Sous  mes vers esseulés » etc. pour une présentation du « Romantisme », je vous renvoie à l'article « Romantisme » par Henri Peyre dans le Dictionnaire des genres et notions littéraires, Nouvelle édition augmentée, préface de François Nourissier, Paris, éditions Encyclopædia Universalis et Albin Michel, collection Encyclopædia Universalis, 2ème édition, 2001, pp. 736-756).Les thèmes récurrents abordés par ce métapoète lyrique et romantique sont le for intérieur, la vie intérieure, les états d'âme du poète (cf. : « Au gré de mes humeurs, ma plume vagabonde » dans le poème intitulé « Au fil du temps », le bonheur, la mélancolie, la poésie, la poétisation, la versification, la quête de la rime heureuse, de la belle métrique, des poèmes courts et élégiaques nous dévoilent la complexité de l'âme romantique, lyrique du poète tourmenté par ses amours, passions, sensations, sentiments et affects comme dans le poème « Dans mon jardin secret » où on le retrouve enivré par la poésie entonnant : « Je sillonne les champs avec la rime en fleur »

C'est une rime printanière, une rime bourgeonnante, enfantine, espiègle pleine de rondeur et d'ingéniosité. « Dans son jardin secret », il se dévoile solitaire, fragile, romantique, engagé et vivant dans l'obstination, en quête de la Muse salvatrice qu'il invoque et s'en enivre tour à tour. Cette énième « Muse », inspiratrice, célébrée en fanfare de rimes, cette aurore du bonheur qu'il aperçoit enfin dans le dernier poème qui clôt le recueil sur une note d'espoir, sur le bonheur d'être un faiseur de poèmes, un aède d'autres temps, un troubadour d'antan et un citharède d'autrefois au chevet de la poésie dans « Quel ravissant bonheur » : le seul soleil qui réchauffe son cœur et lui apporte tout l'amour et le bonheur dont il a besoin dans ce monde. Sa soif de mots s'étanche grâce à l'amour de la poésie et l'amour de versifier. La poésie est l'amour et l'amour n'attend pas, il se vit comme il se savoure, le voici esquissant son autoportrait du poète en citharède :

 

Qu'importe les douleurs quand brûle tant d'amour

Si l'indicible mot me rend trop solitaire,

Car le vers luit en moi comme un vrai troubadour

Captivé par les sons de son luth solitaire.

 

 

Le poète Stephen Blanchard se métamorphose donc dans ce métapoème en citharède romantique du XXIe siècle s'embarquant sur son voilier solitaire de la poésie lyrique et romantique, chantant en métrique et en rimes la beauté et la grâce volcaniques des mondes poétiques externes et internes allant jusqu'à l'exploration géopoétique des confins les plus secrets de son être.

Lisez-le, il vous emporte dans sa belle quête lyrique et authentique de l'amour des Muses. Lisez-le en savourant lentement son doux-amer périple lyrique.

 

 

© Dina Sahyouni, 31 janvier 2025, cet article issu d'un projet de préface du recueil de poèmes devient par une impérieuse nécessité éditoriale une réception brève de l'ouvrage à paraître. Bonne lecture !

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Pour citer ce texte inédit en avant-première autour du lyrisme romantique

 

Dina Sahyouni« Vagabondages lyriques et romantiques du poète Stephen Blanchard », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 17 février 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/ds-vagabondages
 

 

 

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