27 octobre 2025 1 27 /10 /octobre /2025 17:52

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Fictions féministes


 

 

 

 

 

 

 

le voyage de l’éternel retour

 

 

 

 

 

 

Poème & photographie (fournie)

 

Françoise Urban-Menninger

 

 

 

 

Crédit photo : Franz Marc (1880-1916), « Frau im Wind am Meer » ou « Femme dans le vent au bord de la mer », tableau peint en 1907 & tombé dans le domaine public, image libre de droits fournie par Françoise Urban-Menninger.

 

 

 

 

suis-je encore moi-même

quand sous le miroir de l’onde

ma mort m’étreint

de ses longs bras verdis d’algues marines


 

j’ai entrepris le voyage de l’éternel retour

qui de moi à moi

me ramène dans le ventre originel

où naît cette langueur d’être au monde


 

les vagues revêtues de lamelles d’argent

y ont des ondulations de serpent

parmi elles je me transmute

en une chevelure d’écume


 

la houle se propage en moi

défait la chair bleue du poème

le ciel zébré d’éclairs

soulève parfois mon âme sous les flots


 

j’ai encré ma rime en pleine mer

car je n’ai pour tout horizon

que cette dernière saison

où la mort me fait danser dans sa lumière

 

 

© Françoise Urban-Menninger, octobre 2025.


 

***

Pour citer ce poème lyrique, engagé, élégiaque & illustré

 

Françoise Urban-Menninger, « le voyage de l’éternel retour », peinture par Franz Marc (1880-1916), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 27 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/fum-voyagedeleternelretour

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro IV▼ Lien à venir

22 octobre 2025 3 22 /10 /octobre /2025 14:28

Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossier mineur | Florilège | Poésie & littérature pour la jeunesse

 

 

 

 

 

 

 

Soyons enfants, soyons jeunes filles

 

 

 

 

 

 

Poème engagé par

 

Maxance Lardjane

 

Doctorant ès Lettres à l’Université Polytechnique

Hauts-de-France, LARSH

 

 

Crédit photo : Camille Métra (ou Métra-Hubbard, 1864-1936), « Portrait de jeune fille blonde », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du Web.

 

​​​​​

 

 

C'est terrible ! Entends-tu, mon amour

Le grand bruit de la cloche au lointain ?

C'est le monde, le vrai, qui toujours

Nous rappelle à ses dogmes malsains

 


 

C'est le cri de cet orphelinat

Dans lequel nos deux cœurs sont tombés ;

Dans lequel il n'y a – à part toi –

Que des dogmes retors, surannés :

 

 

 

Pourquoi m'apprend-t-on à m'habiller

À la mode des victoriennes ;

Pourquoi veut-on tant me voir valser

Et qu'un œil de mâle me fasse sienne ?

Pourquoi me veut-on si féminine

Alors que je m'adore en garçonne

Et que toi, mon âme féline

Tu m'apprends le vrai monde comme personne ?

 

 

 

Pourquoi donc toute cette étiquette

Et ces leçons pour entretenir

Une maison ? Pourquoi ces cours bêtes

Pour apprendre à réprimer ses rires ?

 

 

 

Non, amour, je suis mieux avec toi,

À me faire avec toi buissonnière ;

À me cacher le jour dans tes bois

En joignant mes mains dans ta prière :

Avec toi, faire comme dans les contes

Qu'en cachette nous lisons la nuit

Sous les pâles lueurs des pénombres

Et les frémissements des esprits

 

 

 

Contre l'autre, imaginer sans fin

Que nous chassons la baleine blanche,

Rêver de pouvoir main dans la main

S'aventurer de branches en branches ;

Rêver d'aller ailleurs que nos livres,

Partir vraiment dans un sous-marin,

Voguer vers la Lune et bien plus loin…

Que l'imagination nous délivre !

Avoir des droits, des désirs, des rêves

Pouvoir être docteure, suffragette,

Écrivaine et faiseuse de grèves,

Changer le monde jusqu'à sa tête…

 

 

 

Horrible cloche. Horrible doyen

Qui bannirait nos chastes unions.

Horrible rappel de tous ces lions

Qui nous jugeraient d'un œil de coin !

 

 

 

Va-t-en ma douce, et reviens-moi vite,

Même si j'ai toujours avec moi

Ton cœur, et que tu as le mien... vite !

Sinon le doyen te punira !

Va-t-en, va-t-en... j'entends du bruit... vite !

Que tes paumes sont douces, mon cœur.

Mais il faut se séparer... si vite !

Mais bientôt nous fuirons... âme sœur !

 

© Maxance Lardjane
Doctorant ès Lettres | Université Polytechnique Hauts-de-France | LARSH. Sa thèse porte sur la présence de l'œuvre de Marceline Desbordes-Valmore dans le champ littéraire français, du XIXe siècle à nos jours.

 

***

Pour citer ce poème romantique, féministe, lyrique, engagé, illustré & inédit

 

Maxance Lardjane, « Soyons enfants, soyons jeunes filles » avec une peinture par Camille Métra (1864-1936), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2025 | « Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles » & AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 22 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/11octobre25/2025noiv/mlardjane-soyonsjeunesfilles

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro IV (lien à venir) & à la Table des poèmes

19 octobre 2025 7 19 /10 /octobre /2025 17:30

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges

 

 

 

 

 

 

 

 

Happy birthday

 

 

 

 

 

Nouvelle inédite par

 

Marie-Catherine Beluche

 

 

 

 

Crédit photo : Edgar Degas (de son vrai nom Hilaire Germain Edgar de Gas, 1834-1917), « Femme dans son bain s'épongeant la jambe », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du Web.​​​​​

 

C'est aujourd’hui. Tu le sais.


 

La lumière, filtrée par les vieux volets gris, infuse lentement la pièce. Tu perçois le jour levé à travers la fine peau de tes paupières closes, s'ouvrant délicatement, entraînées par les rayons vainqueurs qui glissent entre les interstices. Tu reprends contact avec l’espace de ta chambre, ses murs nus baignés d'or, le radio réveil posé sur ta table de chevet, trois callas blancs dans leur cache-pot en faïence. Tu t'étires pour dégourdir ton corps qui semble ne peser rien. Tes os et tes muscles se seraient-ils fait la malle cette nuit ? Impossible. Tu aurais senti l'évasion de ta carcasse si elle avait eu lieu, puisque tu n'as dormi que d'un œil — comme d'habitude. Pourtant, rien à voir avec cette angoisse coutumière, qui empêche ta conscience de prendre ses cliques et ses claques, pour s’évader sans bruit aux pays des ténèbres. La faute à l’excitation, pareille à ces départs en vacances aux aurores, pour éviter les embouteillages des lourds samedis d’été, où levée avant le reste de la famille, tu attendais, frémissante de cette promesse d'aventure, le corps tendu et disponible de tant d'aguets.

Tranquillement tu sors de ton lit. Tu flottes — est-ce que tu voles ? — jusqu'à tes volets, que tu ouvres avec lenteur et délectation, pour sentir avec une acuité extrême la course chaude des rayons grignotant peu à peu ta peau. Tu offres ton corps en pâture au soleil. Le vampire en toi se replie dans les abysses intérieures les plus éloignées de ton épiderme. Bien fait pour lui ! Tu exultes de ce foudroyant contraste entre pénombre et clarté, froid et chaleur. Depuis combien de temps cela ne t'était-il plus arrivé, sourire ?

Ce matin tu n’allumes pas ton poste. De même que toute sensation de pesanteur t’est étrangère, tu ne veux rien entendre qui risquerait t'alourdir. Que t’importe le monde extérieur, ses nouvelles et ses désastres, ses guerres de plus, ses drames toujours. Seul est important ce savoir intime, gravé au plus profond de tes entrailles, tatoué dans l'écorce de ta chair, inscrit dans chaque grain de peau : aujourd’hui.

 

Chatte gracieuse, tu déambules dans ton appartement pour éprouver cette nouvelle manière d’être au monde, de brasser l’air autour de toi. C’est grisant. En chemin, tu aperçois ton paquet de cigarettes dans le tiroir entrouvert de ton secrétaire. Tu devrais tout de suite jeter cet éloge du vice, appel du danger, pour être sûre. Mais tu n’as pas besoin de cela. C’est fini. Tu le sais. Tu te diriges vers la cuisine — as-tu seulement marché jusque-là ? Tu mets la cafetière en route. Précautionneuse tu avais mis un filtre la veille, le café et l'eau pour quatre tasses. Tu n’en boiras pas une de plus — comme la nicotine, tu vas arrêter le café. L’odeur embaume la pièce. Tu humes et savoures le parfum délicat de l’arabica fraîchement coulé. Tu aimes cette fragrance, alors tu souris — c’est la deuxième fois.

Tu prépares ton petit-déjeuner : une petite brioche ronde, parsemée de perles de sucre. Comme tu as pensé à tout, tu prends dans le même temps une petite bougie blanche et rose, que tu avais auparavant ressortie d’une vieille boite en fer, où s'entassent les objets domestiques qui ne sont pas de nécessité première. Tu la places avec précaution sur la brioche et fais craquer l’allumette, qui contamine de son feu la minuscule tige de cire. Sans faire de vœu — inutile — tu souffles sur la flamme qui s'éteint sans émoi. Cela aurait été plus ardu si tu en avais mis vingt-huit — mais elles n’auraient jamais tenu sur une si mince viennoiserie, et vingt-huit brioches, quelle fantaisie !

 

Réminiscence annuelle, tu la célèbres. Aux cris harassants qu'elle poussait à la maternité, répondait le premier tien, ton effort relayant le sien. Pendant que tu prenais tous tes droits sur le monde, t’étirais, t’étendais, grappillais ces précieux centimètres gagnés sur l'étriqué climat utérin, son espace à elle grandissait pour toucher l’immensité. À mesure que les infirmières t’essuyaient, enlevant sang et eau, nettoyant le sale et le trop, l'hémorragie souillait la salle de travail. Tu étincelais de blancheur, elle se teintait de couleur. Tu respirais, elle suffoquait. Alors que tu te remplissais d’oxygène, des bruits du monde et de son agitation, de ta nouvelle dimension, elle se vidait de son sang, de sa chaleur, de sa substance. La goutte devint flaque, puis lac, puis mer. Raz-de-marée sanguin envahissant tout sur son passage. Le rouge, encore le rouge, toujours le rouge. Plus le corps médical s’échinait à éponger, transfuser, plus son sang se répandait partout autour d’elle, de son sexe, de ses cuisses, jusqu'à franchir les barreaux du lit, s'étaler sur le sol désinfecté, gicler sur les murs aseptisés, et recouvrir entièrement la pièce, sa vie, la tienne. Ta mère est morte le jour de ta naissance.

Mais cette année, c’est fête — pas question de pleurer et se laisser submerger par les flots de la culpabilité !  Tu charmes le soleil,  renonces à l’empire de monsieur Morris, manges ta brioche avec délice. Malgré le souvenir qui afflue à la surface de ta mémoire, ces images d'horreur sanglantes et fantasmées dont tu t'es nourrie, et qui dansent devant toi à date fixe, tu éprouves de la gaieté. Car aujourd’hui, rien ne sera plus comme autrefois. Tu accueilles à cœur ouvert la monstrueuse genèse qui t'a fait naître. Pourrais-tu dire que tu es heureuse en cet instant ? Non trop exagéré. Sereine plutôt. Tu te contentes de ce que tu as, ici et maintenant : le goût de la boisson que tu préfères au réveil, tes papilles enchantées par le sucre, qui s'en pourlèchent, ton sourire qui glisse de tes lèvres à ton âme, l’écho de l’absence maternelle qui se fait tendre, et toi qui t’évapores.


 

Dans un battement de jambes — d'ailes — tu atterris dans la salle de bain. Tu fais couler l’eau dans la baignoire. Suffisamment chaude pour ne pas ressentir le froid une fois immergée, mais pas assez pour être gagnée par la torpeur, que produiraient les nappes de vapeur. Tu apprécies d’avoir une haute conscience de tout en ce jour. Tu rajoutes quelques gouttes d’huile essentielle de lavande pour masquer l’odeur. Avec plusieurs bougies tu recrées une pénombre feutrée, réinventes un crépuscule, prépares ta couche. Tu entres dans ton bain progressivement. Tu veux que la surface entière de ta peau soit gagnée délicatement par la caresse de l’eau. Les orteils d'abord, puis le pied, pour grimper jusqu’au mollet. Alors seulement, aidée des parois de la baignoire, tu y glisses tes fesses, tes reins, déroules chaque vertèbre. Les remous que tu as provoqués forment de ridicules vaguelettes, qui s’échouent sur tes seins. Les flots s'apaisent. Tu es d’un calme absolu, exemplaire. Rien ne vient troubler la pellicule huileuse, qui s’est formée à la surface de l’eau.

Sans précipitation, tu saisis le cutter posé sur le rebord de la baignoire à côté des flacons de shampoing et gel douche — prévoyante, une fois de plus. Tu enlèves la protection et pousses doucement la lame tranchante hors de l’habitacle en plastique. Tu bloques le cran. Assise dans l’eau, tu incises ta peau. Le métal déchire l'épiderme, la veine, rentre à l’intérieur de toi et avance sur quelques centimètres. Marche à deux corps, le tien et l'étranger. Mouvement en tandem. Entente cordiale. Tu passes à l’autre main. Même procédé. Tu ne sens rien de particulier — peut-être n'y a-t-il que les requins pour percevoir l’odeur du sang, que tu imaginais âcre et ferreuse. Tu vois l’eau changer peu à peu de couleur. Tu observes ton  liquide vital qui s'étale, dispersé par tes soins. Tu regardes l’intérieur de tes mains. Tu te regardes — car désormais tu n’es plus en toi-même.

Au fur et à mesure que tu te vides de ton sang, la baignoire s’emplit de celui de ta mère qui coule dans tes veines. Te voilà aussi légère qu’une plume, qu’un mouton de poussière, qu’un grain de pollen. Pas encore rien. Pas tout à fait. Tout est particulier en ce jour. Violente clairvoyance. Maman. Déjà vingt-huit ans. Incandescence de la flamme. Tout serait différent, tu le savais. Le grain de sucre brisé sous la dent qui fond sur ta langue. Le vide s'étale en toi comme la caresse matinale. Le chaud sur tes joues. Le soleil t'éblouit. Plus un gramme. Abaisse tes paupières. Tu vois rouge. Coucher de soleil sur les volets de tes yeux. Tu vois la nuit. C’est aujourd’hui. Joyeux anniversaire.

 

© Marie-Catherine Beluche

***

Pour citer ce texte illustré & inédit

 

Marie-Catherine Beluche, « Happy birthday » peinture par Edgar Degas (1834-1917), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 19 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/mcb-happybirthday

 

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro▼ Lien à venir

2 octobre 2025 4 02 /10 /octobre /2025 16:44

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Spiritualiés en poésie...

 

 

 

 

 

 

 

 

Les âmes mortes

 

 

 

 

 

 

Poème engagé par

 

 

Christiane Bozza

 

 

Crédit photo : Artemisia Gentileschi (1593–1653), « Suicide of Lucretia », 1627. Peinture tombée dans le domaine public, capture d’écran d’une image libre de droits trouvée sur le Web.

 

 

 

Le soleil du passé

obscurcit leur avenir

d'un désir étranglé

qui ne peut advenir

 

 

Le soleil de leur désir

ainsi peu à peu s'éteint

quand la mort ne cesse de leur dire

qu'à part elle il n'y a plus rien

 

 

Et quand la vie vient se réduire

à un corps qu'il faut soigner

au nom même de ce désir

son soleil est enterré

 

 

© Christiane Bozza

***

Pour citer ce poème illustré & inédit

 

Christiane Bozza« Les âmes mortes », peinture par Artemisia Gentileschi (1593–1653), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menningermis en ligne le 2 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/cbozza-lesamesmortes

 

 

 

 

Mise en page par Aude

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro IV▼ Lien à venir

2 octobre 2025 4 02 /10 /octobre /2025 16:10

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Spiritualiés en poésie...

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu'est-ce donc que la vie

 

 

 

 

 

 

Poème engagé par

 

 

Christiane Bozza

 

 

 

Crédit photo : Angelica Kauffmann (1741-1807), « Composition Royal Academy of Arts », peinture tombée dans le domaine public, capture d’écran d’une image libre de droits trouvée sur le Web.

 

 

 

 

Toi qui penses savoir

d'où vient la mort

toi qui crois pouvoir

m'en protéger à tout prix

dis-moi 

dis-moi alors

qu'est-ce donc que la vie ?

 

 

Est-ce ce temps passé

recluse dans le mouroir

qu'est devenue 

cette chambre glacée

de n'être pas partagée

où tu m'as enfermée 

du matin jusqu'au soir ?

 

 

Est-ce ces longues heures 

perdues

dans les laboratoires

où tu observes mon corps

est-ce ces molécules

ces microparticules

ici analysées ?

 

 

Est-ce l'absence du cri

vibrant dans mes os perclus

de douleur

le silence de ce mal disparu 

endormi

par la morphine ?

 

 

Est-ce le souffle continu

de ce respirateur

auquel je suis branchée

dans une cabine

aseptisée ?

 

 

Est-ce l'obéissance

à tes savantes ordonnances

à manger pour manger

à boire pour boire

à marcher pour marcher ?

 

 

À courir pour courir

et ne pas voir le pire

parce que c'est bon pour mes organes

pour mon crâne

du moins en théorie ?

 

 

Et celui-là que j'aime

est-ce l'aimer

est-ce consoler sa peine

de le nourrir par cette lucarne

percée dans un mur

sans jamais le toucher

comme un vampire

impur ?

 

 

Le penses-tu vraiment

qu'on peut vivre sans tendresse

par les pores échangée

le crois-tu sûrement

qu'au lieu de son adresse

il suffit d'un médicament ?

 

 

Qu'à la chaleur humaine

qui demeure pourtant

quand je respire à peine

et même en mourant

je préfère les machines 

qui me préservent des angines 

seule dans ce havre

désinfecté

et gardent mon cadavre

vivant ?

 

 

Oui crois-tu que la vie

cela soit ça vraiment ?

 

Et penses-tu qu'ainsi

j'y tienne tellement ? 

 

© Christiane Bozza

***

Pour citer ce poème illustré & inédit

 

Christiane Bozza« Qu'est-ce donc que la vie », peinture par Angelica Kauffmann (1741-1807), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menningermis en ligne le 2 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/cbozza-lavie

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude

 

© Tous droits réservés

Retour au Sommaire du numéro IV▼ Lien à venir

Bienvenue !

 

RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION ! 

LUNDI LE 3 MARS 2025

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES

Rechercher

Publications

Dernière nouveautés en date :

VOUS POUVEZ DÉSORMAIS SUIVRE LE PAN POÉTIQUE DES MUSES  SUR INSTAGRAM

Info du 29 mars 2022.

Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.

Numéros réguliers | Numéros spéciaux| Lettre du Ppdm | Hors-Séries | Événements poétiques | Dictionnaires | Périodiques | Encyclopédie | ​​Notre sélection féministe de sites, blogues... à visiter 

 

Logodupanpandesmuses.fr ©Tous droits réservés

 CopyrightFrance.com

  ISSN = 2116-1046. Mentions légales

À La Une

  • AUTOMNE 2025 | NO IV
    LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES AUTOMNE 2025 | NO IV LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS SOUS LA DIRECTION DE FRANÇOISE URBAN-MENNINGER...
  • Interview avec Nora BALILE à l’occasion de la parution de son nouveau recueil de poésie « Rouge Alchimie »
    N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Dossier mineur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Dossier | Entretiens Interview avec Nora BALILE à l’occasion de la parution de son...
  • Fille aux perles d’Ô
    Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Créations poétiques Fille aux perles d’Ô Poème engagé par Dina Sahyouni Auteure, poétologue, fondatrice de...
  • Maggy De Coster, À fleur de mots, Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm,10€
    N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages | Philosophie & poésie Maggy De Coster, À fleur de mots, Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm,10€ Photographie & critique par Eliane Biedermann...
  • Génération Z 212. Conversation avec un psychanalyste marocain. Extrait 2
    REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Varia & Actualité Génération Z 212. Conversation avec un psychanalyste marocain. Extrait 2 Texte & image remastérisée par Mustapha Saha Sociologue, poète, artiste peintre & photographe © Crédit photo : » Portrait photographique...
  • le voyage de l’éternel retour
    N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Fictions féministes le voyage de l’éternel retour Poème & photographie (fournie) Françoise Urban-Menninger Crédit photo : Franz Marc (1880-1916), « Frau im Wind am Meer...
  • Éloge funèbre de l’impératrice Claire Heureuse
    N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages | Revue Matrimoine Éloge funèbre de l’impératrice Claire Heureuse Photographies & article inédits par Maggy de Coster Site personnel Le Manoir...
  • Francesca Woodman
    N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Voix / Voies de la sororité Francesca Woodman Extraits engagés & images par Carmen Pennarun Extraits poétiques reproduits dans cette revue avec l'aimable autorisation...
  • Soyons enfants, soyons jeunes filles
    Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossier mineur | Florilège | Poésie & littérature pour la jeunesse Soyons enfants, soyons jeunes...
  • Biographie de Carmen PENNARUN
    Biographie & publication disponibles numériquement Carmen PENNARUN Auteure, nouvelliste, poète. Elle est membre de l’Association des Écrivains Bretons & de la société des Poètes Français Vit près de Rennes. Après une carrière d’enseignante – elle était...