6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 18:31

Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

 

​​​​​​​

 

 

 

 

Fille aux perles d’Ô

 

​​​​​

 

 

 

 

Poème engagé par

Dina Sahyouni

Auteure, poétologue, fondatrice de la SIÉFÉGP

& de ses presses & éditions poéféministes

 

 

 

 

 

 

Crédit photo : « Petite fille népalaise en pleurs », capture d'écran faite par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

Pour toutes les filles déplacées et/ou privées de scolarité et/ou de conditions de vie digne dans le monde

Pour les filles nées avec autisme

 

 

 

 

Pleure, ô petite fille pleure

ta tristesse inonde le monde

tes pleurs habillent les fleurs

de perles d’eau translucide

 

 

Tu pleures, belle enfant privée d’école

ta vie ne ressemble plus à rien

dans le camp de réfugiés

ce taudis est ton unique bien

 

 

Tu pleures des perles d’Ô 

sur le visage de l’Humanité

qui sans la moindre dignité

ignore la justice et l’égalité

néglige toujours tes droits

refuse d’appliquer ses lois

 

 

Mes larmes sont ces mots

ils accompagnent tes Ô

et mes os de féministe quinquagénaire

tremblent du poids de tes perles d’eau

 

© DS.

—————

Pour citer ce poème engagé, féministe, illustré & inédit

 

Dina Sahyouni, « Fille aux perles d’Ô », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2025 | « Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles » & Revue poéféministe Orientales, « Libres », n°5, volume 1, mis en ligne le 6 novembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno5/11octobre25/ds-fille

 

 

 

 

 

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5 novembre 2025 3 05 /11 /novembre /2025 19:49

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages | Philosophie & poésie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maggy De Coster, À fleur de mots,

 

Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm,10€

 

 

 

 

 

Photographie & critique par

 

Eliane Biedermann

 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil À fleur de mots de Maggy De Coster aux Éditions du Cygne, 2021.

​​​​​

 

 

  Ce nouveau recueil de poèmes s’ouvre sur un hommage à la Commune chantée  par « le Temps des cerises ».  Nous connaissons l’engagement de l’auteure aux côtés des défavorisés, ce qui la pousse à détourner un proverbe bien connu : « Impossible de confiner la faim / (…) Elle carillonne si fort / qu’elle effiloche / les entrailles des pauvres / Le manque de moyen justifie donc la faim ». Elle évoque aussi le sort des femmes « lapidées / sur l’autel de l’obscurantisme et de la barbarie ». Elle est également à l’écoute de notre planète en danger, à cause de l’inconséquence des hommes en matière d’écologie : « Dans quelle typographie trouverai-je / La partition des animaux perdus / Dans les arcanes des saisons déréglées ? ».

 

    Le confinement dû au Covid 19 que nous avons connu à l’échelle planétaire a eu une grande influence sur l’écriture de la poète, en raison des morts et de l’angoisse liés à cette période sombre. Un poème s’adresse dans ce sens à ses amis italiens : « A vous mes amis, des salves d’espoir pour une autre / Renaissance / Et reviendra le temps de nos échanges à cœur ouvert ».

 

Elle dénonce la vision complotiste de certains, « accoucheurs de fausses nouvelles ». Maggy De Coster croit à des valeurs de « vertu », « d’honneur », et garde un espoir certain en l’humanité. Sa sensibilité est réceptive à des sujets très divers, comme l’incendie de la cathédrale Notre Dame, la mort d’une amie poète, la peinture de Gustav Klimt, la musique du fado…

   

 La lecture de ces textes nous fait du bien car grâce à ses alliances de mots poétiques, elle nous fait partager ses inquiétudes, tout en gardant un amour de la vie, et de la nature qui nous empêche de sombrer dans un nihilisme destructeur.

 

                                                          

© Eliane Biedermann


 

Page officielle chez  les éditions du Cygne, du livre À fleur de mots de Maggy De Coster, URL : http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-a-fleur-de-mots.html

 

***

Pour citer ce texte illustré engagé & inédit

 

Eliane Biedermann (texte & photographie), « Maggy De Coster, À fleur de mots, Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm, 10€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 5 novembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/ebiedermann-afleurdemots

 

 

 

 

 

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19 octobre 2025 7 19 /10 /octobre /2025 17:30

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges

 

 

 

 

 

 

 

 

Happy birthday

 

 

 

 

 

Nouvelle inédite par

 

Marie-Catherine Beluche

 

 

 

 

Crédit photo : Edgar Degas (de son vrai nom Hilaire Germain Edgar de Gas, 1834-1917), « Femme dans son bain s'épongeant la jambe », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du Web.​​​​​

 

C'est aujourd’hui. Tu le sais.


 

La lumière, filtrée par les vieux volets gris, infuse lentement la pièce. Tu perçois le jour levé à travers la fine peau de tes paupières closes, s'ouvrant délicatement, entraînées par les rayons vainqueurs qui glissent entre les interstices. Tu reprends contact avec l’espace de ta chambre, ses murs nus baignés d'or, le radio réveil posé sur ta table de chevet, trois callas blancs dans leur cache-pot en faïence. Tu t'étires pour dégourdir ton corps qui semble ne peser rien. Tes os et tes muscles se seraient-ils fait la malle cette nuit ? Impossible. Tu aurais senti l'évasion de ta carcasse si elle avait eu lieu, puisque tu n'as dormi que d'un œil — comme d'habitude. Pourtant, rien à voir avec cette angoisse coutumière, qui empêche ta conscience de prendre ses cliques et ses claques, pour s’évader sans bruit aux pays des ténèbres. La faute à l’excitation, pareille à ces départs en vacances aux aurores, pour éviter les embouteillages des lourds samedis d’été, où levée avant le reste de la famille, tu attendais, frémissante de cette promesse d'aventure, le corps tendu et disponible de tant d'aguets.

Tranquillement tu sors de ton lit. Tu flottes — est-ce que tu voles ? — jusqu'à tes volets, que tu ouvres avec lenteur et délectation, pour sentir avec une acuité extrême la course chaude des rayons grignotant peu à peu ta peau. Tu offres ton corps en pâture au soleil. Le vampire en toi se replie dans les abysses intérieures les plus éloignées de ton épiderme. Bien fait pour lui ! Tu exultes de ce foudroyant contraste entre pénombre et clarté, froid et chaleur. Depuis combien de temps cela ne t'était-il plus arrivé, sourire ?

Ce matin tu n’allumes pas ton poste. De même que toute sensation de pesanteur t’est étrangère, tu ne veux rien entendre qui risquerait t'alourdir. Que t’importe le monde extérieur, ses nouvelles et ses désastres, ses guerres de plus, ses drames toujours. Seul est important ce savoir intime, gravé au plus profond de tes entrailles, tatoué dans l'écorce de ta chair, inscrit dans chaque grain de peau : aujourd’hui.

 

Chatte gracieuse, tu déambules dans ton appartement pour éprouver cette nouvelle manière d’être au monde, de brasser l’air autour de toi. C’est grisant. En chemin, tu aperçois ton paquet de cigarettes dans le tiroir entrouvert de ton secrétaire. Tu devrais tout de suite jeter cet éloge du vice, appel du danger, pour être sûre. Mais tu n’as pas besoin de cela. C’est fini. Tu le sais. Tu te diriges vers la cuisine — as-tu seulement marché jusque-là ? Tu mets la cafetière en route. Précautionneuse tu avais mis un filtre la veille, le café et l'eau pour quatre tasses. Tu n’en boiras pas une de plus — comme la nicotine, tu vas arrêter le café. L’odeur embaume la pièce. Tu humes et savoures le parfum délicat de l’arabica fraîchement coulé. Tu aimes cette fragrance, alors tu souris — c’est la deuxième fois.

Tu prépares ton petit-déjeuner : une petite brioche ronde, parsemée de perles de sucre. Comme tu as pensé à tout, tu prends dans le même temps une petite bougie blanche et rose, que tu avais auparavant ressortie d’une vieille boite en fer, où s'entassent les objets domestiques qui ne sont pas de nécessité première. Tu la places avec précaution sur la brioche et fais craquer l’allumette, qui contamine de son feu la minuscule tige de cire. Sans faire de vœu — inutile — tu souffles sur la flamme qui s'éteint sans émoi. Cela aurait été plus ardu si tu en avais mis vingt-huit — mais elles n’auraient jamais tenu sur une si mince viennoiserie, et vingt-huit brioches, quelle fantaisie !

 

Réminiscence annuelle, tu la célèbres. Aux cris harassants qu'elle poussait à la maternité, répondait le premier tien, ton effort relayant le sien. Pendant que tu prenais tous tes droits sur le monde, t’étirais, t’étendais, grappillais ces précieux centimètres gagnés sur l'étriqué climat utérin, son espace à elle grandissait pour toucher l’immensité. À mesure que les infirmières t’essuyaient, enlevant sang et eau, nettoyant le sale et le trop, l'hémorragie souillait la salle de travail. Tu étincelais de blancheur, elle se teintait de couleur. Tu respirais, elle suffoquait. Alors que tu te remplissais d’oxygène, des bruits du monde et de son agitation, de ta nouvelle dimension, elle se vidait de son sang, de sa chaleur, de sa substance. La goutte devint flaque, puis lac, puis mer. Raz-de-marée sanguin envahissant tout sur son passage. Le rouge, encore le rouge, toujours le rouge. Plus le corps médical s’échinait à éponger, transfuser, plus son sang se répandait partout autour d’elle, de son sexe, de ses cuisses, jusqu'à franchir les barreaux du lit, s'étaler sur le sol désinfecté, gicler sur les murs aseptisés, et recouvrir entièrement la pièce, sa vie, la tienne. Ta mère est morte le jour de ta naissance.

Mais cette année, c’est fête — pas question de pleurer et se laisser submerger par les flots de la culpabilité !  Tu charmes le soleil,  renonces à l’empire de monsieur Morris, manges ta brioche avec délice. Malgré le souvenir qui afflue à la surface de ta mémoire, ces images d'horreur sanglantes et fantasmées dont tu t'es nourrie, et qui dansent devant toi à date fixe, tu éprouves de la gaieté. Car aujourd’hui, rien ne sera plus comme autrefois. Tu accueilles à cœur ouvert la monstrueuse genèse qui t'a fait naître. Pourrais-tu dire que tu es heureuse en cet instant ? Non trop exagéré. Sereine plutôt. Tu te contentes de ce que tu as, ici et maintenant : le goût de la boisson que tu préfères au réveil, tes papilles enchantées par le sucre, qui s'en pourlèchent, ton sourire qui glisse de tes lèvres à ton âme, l’écho de l’absence maternelle qui se fait tendre, et toi qui t’évapores.


 

Dans un battement de jambes — d'ailes — tu atterris dans la salle de bain. Tu fais couler l’eau dans la baignoire. Suffisamment chaude pour ne pas ressentir le froid une fois immergée, mais pas assez pour être gagnée par la torpeur, que produiraient les nappes de vapeur. Tu apprécies d’avoir une haute conscience de tout en ce jour. Tu rajoutes quelques gouttes d’huile essentielle de lavande pour masquer l’odeur. Avec plusieurs bougies tu recrées une pénombre feutrée, réinventes un crépuscule, prépares ta couche. Tu entres dans ton bain progressivement. Tu veux que la surface entière de ta peau soit gagnée délicatement par la caresse de l’eau. Les orteils d'abord, puis le pied, pour grimper jusqu’au mollet. Alors seulement, aidée des parois de la baignoire, tu y glisses tes fesses, tes reins, déroules chaque vertèbre. Les remous que tu as provoqués forment de ridicules vaguelettes, qui s’échouent sur tes seins. Les flots s'apaisent. Tu es d’un calme absolu, exemplaire. Rien ne vient troubler la pellicule huileuse, qui s’est formée à la surface de l’eau.

Sans précipitation, tu saisis le cutter posé sur le rebord de la baignoire à côté des flacons de shampoing et gel douche — prévoyante, une fois de plus. Tu enlèves la protection et pousses doucement la lame tranchante hors de l’habitacle en plastique. Tu bloques le cran. Assise dans l’eau, tu incises ta peau. Le métal déchire l'épiderme, la veine, rentre à l’intérieur de toi et avance sur quelques centimètres. Marche à deux corps, le tien et l'étranger. Mouvement en tandem. Entente cordiale. Tu passes à l’autre main. Même procédé. Tu ne sens rien de particulier — peut-être n'y a-t-il que les requins pour percevoir l’odeur du sang, que tu imaginais âcre et ferreuse. Tu vois l’eau changer peu à peu de couleur. Tu observes ton  liquide vital qui s'étale, dispersé par tes soins. Tu regardes l’intérieur de tes mains. Tu te regardes — car désormais tu n’es plus en toi-même.

Au fur et à mesure que tu te vides de ton sang, la baignoire s’emplit de celui de ta mère qui coule dans tes veines. Te voilà aussi légère qu’une plume, qu’un mouton de poussière, qu’un grain de pollen. Pas encore rien. Pas tout à fait. Tout est particulier en ce jour. Violente clairvoyance. Maman. Déjà vingt-huit ans. Incandescence de la flamme. Tout serait différent, tu le savais. Le grain de sucre brisé sous la dent qui fond sur ta langue. Le vide s'étale en toi comme la caresse matinale. Le chaud sur tes joues. Le soleil t'éblouit. Plus un gramme. Abaisse tes paupières. Tu vois rouge. Coucher de soleil sur les volets de tes yeux. Tu vois la nuit. C’est aujourd’hui. Joyeux anniversaire.

 

© Marie-Catherine Beluche

***

Pour citer ce texte illustré & inédit

 

Marie-Catherine Beluche, « Happy birthday » peinture par Edgar Degas (1834-1917), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 19 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/mcb-happybirthday

 

 

 

 

 

 

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30 septembre 2025 2 30 /09 /septembre /2025 17:12

Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & N° III | ÉTÉ 2025 / NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES » | 1er Volet | Florilèges

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un paradis perdu

 

 

 

 

 

 

Poème engagé par

 

Sarah Mostrel

 

Site : 

https://sarahmostrel.wordpress.com

Facebook : https://www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube :

https://www.youtube.com/user/SarahMostrel

 

 

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Jeune femme noire » dessin au fusain.

 

 

 

Paraît-il, paraît pas, un paradis perdu…

 

Presse qui n’y paraisse

Ou qui n’y semble pas

En reflet, une reine

Dans un jeu de miroir

 

 

Regard d’une sirène

Apparue dans le noir

Lorsque instable, une terre

Se figeait en émoi 

 

 

Dès lors la belle en traîne

Qui n’y paraissait pas

Se para de mille ailes

Pour un vol vers le ciel

 

©Sarah Mostrel

***

Pour citer ce poème féministe, engagé, illustré & inédit

 

Sarah Mostrel (texte & dessin), « Un paradis perdu », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2025 | « Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles » & ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 30 septembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiii/11octobre25/sm-paradisperdu

 

 

 

 

 

 

 

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27 septembre 2025 6 27 /09 /septembre /2025 18:48

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Astres & animaux / Nature en poésie

 


 

 

 

 

 

 

 

Douces eaux du Léthé

 

 

 

 

 

 

Chanson par

 

Joan Ott

 

 

 

Crédit photo : Jean Delville (1867-1953), « Dante buvant les eaux de Léthé », 1919, peinture tombée dans le domaine public, Capture d’écran d’une image libre de droits via les réseaux sociaux.

 

 


 

Au rivage du lac

À l’heure où point l’aurore

Sous les nuées opaques

Teintées de rouge et d’or

Couchée dans l’herbe humide

Et froide de rosée

Elle est sourde au timide

Chant du vanneau huppé


 

Ses yeux clos ne voient pas

Le jaune bouton d’or

Elle n’entend ni ne voit

Allongée elle dort

Inconsciente et sans rêve

Dans son sommeil profond

Elle ne sait ni la sève

Ni le soleil tout blond


 

Sa main comme une serre

Qui serre et serre encore

Miettes de somnifères

Et flacon d’alcool fort

Est bleue comme ses lèvres

Plus livides que la mort

Quelques fleurettes mièvres

Complètent le décor


 

Elle ne sait rien du jour

Elle aspire à la nuit

A la nuit pour toujours

Elle n’aime plus la vie

Mais le jeune soleil

Darde ses doux rayons

Sur celle qui sommeille

Voilée de cheveux blonds


 

Alors elle ouvre un œil 

Reconnaît le flacon

Le vert tendre des feuilles

La grappe de houblon

La frêle coccinelle

Les fleurs qui sentent bon

Parfum de citronnelle

Le lac froid et sans fond

 

 

Elle s’étire et soupire

Maudit sa maladresse

Malgré elle un sourire

Pour l’aube qui la presse

Lui dit de revenir

De chasser sa détresse

Sa funeste tristesse

Et jusqu’au souvenir


 

Combien d’amants volages

Et combien de maîtresses

Victimes des outrages

De leurs amours traîtresses

Ont traversé les âges

Ariane abandonnées

Oubliées aux rivages

Par mille et un Thésée


 

Elle se relève sage

Dans ses mains rassemblées

Recueille son courage

En perles de rosée

Ô le divin breuvage

Douces eaux du Léthé

Le vent tourne la page

Thésée est oublié

 

© Joan Ott

***

Pour citer ce poème illustré & inédit

 

Joan Ott, « Douces eaux du Léthé », peinture par Jean Delville (1867-1953), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menningermis en ligne le 27 septembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/joanott-douceseauxdulethe

 

 

 

 

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