Henri Rousseau
(dit Le Douanier Rousseau, 1844-1910)
Crédit photo : Henri Rousseau
(dit Le Douanier Rousseau, 1844-1910), «La guerre », peinture tombée dans la domaine public, capture d'écran de l’image libres de droits du site Wikipédia. Illustration choisie par la poète.
Pour citer ce poème pacifique, politique illustré & inédit
Françoise Urban-Menninger, «les charniers de l’humanité » avec une peinture par Henri Rousseau (1844-1910), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 11 juin 2025. URL :
Une nouvelle anthologie intitulée « Les poètes ne meurent pas en exil » vient de paraître aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre et sous la direction de son secrétaire général Amar BENHAMOUCHE. Cette anthologie, réunissant des voix de poètes de tous horizons, sera présentée et mise à la vente lors du festival « La Tour Poétique » d'Apulivre le samedi 14 juin 2025 à 16h00. Le programme complet de cette 4è édition du festival a déjà fait l'objet d'un communiqué de presse sur ce même site :
Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil »
« La vie est un court exil » - Platon
L’exil a toujours été une source d’inspiration majeure dans les arts, en particulier dans la littérature, façonnant des œuvres où se mêlent nostalgie, quête d’identité et réflexion sur l’appartenance.
De Victor Hugo à Milan Kundera, en passant par Khalil Gibran et Albert Camus, nombreux sont les auteurs dont l’écriture s’est nourrie de l’éloignement forcé ou choisi.
Loin de leur terre natale, ils transforment leur déracinement en un espace de création où la mémoire du pays perdu dialogue avec la découverte d’un ailleurs.
« L’exil est une espèce de longue insomnie. On en sort hagard. » : Hugo exprime ici la douleur de l’exil, lequel était l’une des périodes les plus marquantes de sa vie, tant sur le plan politique que littéraire. C’est un moment où son engagement républicain se renforce et où son écriture prend une dimension plus engagée et prophétique, développant ses idées sur la liberté, la justice et l’humanité. C’est en exil qu’il écrit ses œuvres les plus connues, comme « Les Contemplations » et « Les Misérables ». Il fait de son éloignement une posture de résistance et écrit certains de ses textes les plus puissants contre l’oppression. « Je resterai proscrit, voulant rester debout. », disait-il, refusant de plier face à Napoléon III.
« L’exil est une patrie que l’on porte en soi. » : Eduardo Galeano affirme ici que l’exilé est constamment habité par son pays natal.
Quant à Gibran, son vécu entre deux mondes, Orient et Occident, transparaît dans ses œuvres, où il prône un humanisme universel et un pont entre les cultures. C’est après son installation définitive aux États-Unis qu’il adopte l’anglais, que son écriture devient plus profonde et qu’il compose ses œuvres les plus célèbres, comme « Le Prophète » qui est un ouvrage intemporel.
De nombreux auteurs, comme Gibran et Mahmoud Darwich, ont puisé dans l’exil une nouvelle vision du monde et une richesse intérieure.
Cependant, l’exil n’est pas que géographique, mais peut prendre d’autres dimensions dépassant la simple condition de l’écrivain expatrié.
Ainsi, l’exil intérieur peut être vécu même sans quitter son pays, lorsqu’une personne se sent incomprise, rejetée ou en décalage avec son environnement. Charles Baudelaire, Fernando Pessoa ou Albert Camus en parlent comme d’un sentiment d’étrangeté au monde. « Je me sens aussi étranger dans mon propre pays qu’ailleurs. », disait Pessoa. Camus développe la notion de l’absurde et une philosophie où l’homme est perpétuellement en quête de sens.
Par ailleurs, il y a l’exil spirituel ou existentiel. En effet, d’aucuns voient l’exil comme une métaphore de la condition humaine dans le sens où nous sommes tous des êtres en quête d’un lieu où nous sentir pleinement nous-mêmes. Cioran, le philosophe du mal-être, considère que l’exil est avant tout un état d’âme : « Être exilé, c’est être vivant où l’on ne veut pas l’être. »
L’exil littéraire est donc protéiforme et est souvent marqué par une dualité : d’un côté, la souffrance de l’arrachement, l’isolement et le sentiment d’incompréhension ; de l’autre, la liberté de réinventer son langage, d’élargir sa pensée et de redéfinir son identité. Ce paradoxe fait de l’exilé un observateur privilégié du monde, à la fois dedans et dehors, capable d’une vision profonde et unique.
En résumé, l’exil est une séparation qui transforme ceux qui le vivent, qu’il soit imposé ou volontaire, physique ou spirituel.
Arwa Ben Dhia est née en 1986 en Tunisie qu’elle quitte en 2009 pour poursuivre ses études d’ingénieur télécoms en France. Elle est docteure en électronique, ingénieure brevets, poète polyglotte, traductrice, autrice et préfacière de plusieurs recueils de poésies. Son dernier recueil « Les quatre et une saisons » coédité en octobre 2024 par les éditions du Cygne en France et les éditions Arabesques en Tunisie a reçu un Diplôme d’Honneur 2024 décerné par la Société des Poètes Français, ainsi que le prix littéraire Dina Sahyouni 2025. Ce recueil a été transcrit en braille. Arwa a participé à plusieurs revues et anthologies poétiques et est membre de plusieurs associations culturelles, comme la Défense de la Langue Française et la Société des Gens de Lettres.
*Préface illustrée et dévoilée en avant-première avec l’aimable autorisation de la préfacière, la maison d'édition et le directeur éditorial de l'anthologie.
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Pour citer cet extrait illustré & inédit
Arwa Ben Dhia, « Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 4 juin 2025. URL :
Pour citer ce poème humaniste, engagé pour la liberté d'expression, illustré & inédit
Françoise Urban-Menninger, « Liberté pour Boualem Sansal », poème illustré par deuxphotographies inédites du photographe Claude Menninger, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles », mis en ligne le 6 mars 2025. URL : https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/fum-liberte
Peut-être trouvera-t-on dans l’anagramme de magie « la formule alchimique du trouble qui s’empare de la pensée à chaque fois qu’il s’agit de dire que c’est une image », se demandait Mathieu Bouvier. Et si c’était là, ce « trouble » qui a envoûté Lucrèce Luciani qui, depuis quarante ans est accompagnée par l’une des premières photographies prise par Edouard Boubat La Petite-Fille-Aux-Feuilles-Mortes qu’elle contemple et qui la contemple sur sa table de chevet.
Un trouble indéfinissable s’installe dans ce récit poétique où ce sont les feuilles que l’on dit « mortes » qui habillent le corps d’une petite fille saisie de dos dans le Jardin du Luxembourg, cette minuscule passante inconnue focalise pourtant toutes les figures réelles ou irréelles qui habitent l’esprit de l’autrice.
Cette image tout à la fois éphémère et intemporelle, Lucrèce Luciani va la transmuter en lumière, « je demandais à la petite fille de la photo de devenir mon étoile », et ce récit de s’étoiler par la grâce empreinte de mélancolie de l’écriture lumineuse de l’autrice.
Car qui est cette petite fille annoncée dans le conte, où Petite-Aile, née dans la forêt de l’imaginaire de la narratrice, apparaît subitement dans le Jardin du Luxembourg comme par enchantement ?
Elle est photographiée par Edouard Boubat qui tombe sous le charme de cette enfant qui s’est confectionné un manteau de feuilles et qui semble contenir, tout en étant unique, toutes les petites filles de la terre, celles qui hantent encore la mémoire de l’autrice et qui y ont laissé leur trace comme « La petite fille brûlée au napalm ».
De cette petite fille qui « ne bougeait pas d’une feuille », Lucrèce Luciani nous confie «Elle me sort du noir/ moi/ qui ne suis qu’un trou noir/ au milieu de moi.»
S’ensuit alors une kyrielle de vers incandescents, trempés dans ce feu de Dieu de la luminescence « Elle est ma Cendrillon / dans son carrosse de feuilles / en-lu-mi-nées/ de lumière et de feu. », « elle brasille de sorcellerie / elle explose d’exquise douleur / sous la mise à feu de Poésis. »
Cette Petite-fille-aux-feuilles-mortes renvoie bien évidemment aux feuilles d’écriture que l’autrice couvre d’encre « Tout est feuille / a dit le poète et / n’est-ce pas mieux que le sempiternel / Tout est poussière ? », se demande-t-elle et de conclure « Il y a de la simplicité/ à être une feuille / d’arbre comme d’écriture, / c’est-à-dire une Protée. » Une « Protée » dont on sait que le nom renvoie aussi bien au Feu divin qui se cache sous les eaux qu’à ses multiples métamorphoses. Cette image comme la figure de Protée ne cesse de se renouveler et de se démultiplier pour renaître entre les lignes de ce recueil qui jamais ne s’effeuille mais bien au contraire se feuillette dans cet infini où se perd, se cherche et se retrouve, l’autrice en quête d’un « doublon », « d’un reflet », «d’un écho » avec lequel elle fusionne « On est le même corps / à deux têtes / On est les mêmes / en soeurs siamoises. » Et de poursuivre « Elle est cette vraie œuvre d’art / qui ne console pas / qui ne distrait pas/ avec du technicolor / et de la musique sans notes. » Cette image se situe dans cet « étant » évoqué par Heidegger, à la fois dans l’être et le non-être, elle y flotte à jamais insaisissable car, écrit Lucrèce Luciani « Je suis la Bête / derrière la Belle / et sans cesse mes yeux / épient une rose / blanche. »
« Rose blanche », on songe à la Divine comédie de Dante qui s’achève sur une rose blanche mystique telle l’unique rose blanche de la Vierge au Buisson de Roses peinte par Schongauer, une rose qui transcende le verbe dans une parole muette.
Nul doute que Lucrèce Luciani nous aura transporté dans cet entre-deux où vie et mort se côtoient jusqu’à se confondre dans un temps suspendu où «…. le regard cloué en elle, la magie a opéré. / La sienne. » Cette « magie » devient la nôtre à cette lecture qui nous octroie de fabuleuses embellies en soulevant sous les feuilles plus vives que mortes, que certains ramassent à la pelle, la magnificence d’images, de métaphores et de réminiscences qui ont partie liée avec l’âme de notre inconscient collectif car l’autrice de nous déclarer qu’il n’y a qu’en « Littérature qu’un être surnaturel, maudit, imaginaire – c’est-à-dire privé d’ombre – peut réellement s’inventer une existence. »
Françoise Urban-Menninger, « La Petite-Fille-Aux-Feuilles-Mortes. Récit poétique de Lucrèce Luciani paru aux éditions Azoé », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :AUTOMNE 2024 NUMÉRO SPÉCIAL | NO IV | « Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) », 1er Volet, mis en ligne le 25 décembre 2024. URL :
Crédit photo : « Liberté, Égalité, Fraternité » est la devise de la République française depuis 1848, illustration libre de droits, fournie par l'autrice et provenant du web.
Trois mots* qui riment et consolent.
Trois mots qui furent, qui sont, qui seront toujours ma boussole.
L’essence même de mon écriture.
Trois mots qui justifient mon combat au quotidien, pour l’ouverture, par la littérature. Et la culture.
Trois mots. Les plus beaux sans conteste, de la langue française.
* Ces trois mots sont la devise de la République française « Liberté, Égalité, Fraternité ».
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Pour citer ce poème engagé, gnomique & inédit
Mona Azzam, « Trois mots qui riment et consolent », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet,mis en ligne le 26 juin 2024. URL :
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
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