25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 17:33

III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossier mineur | Articles & témoignages | Revue culturelle des continents / Revue culturelle des Amériques

 

 

 

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CARNET DE VOYAGE : Été 2024 à Manhattan

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Témoignage & photographies par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

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Manhattan avec ses multiples gratte-ciel ressemble à un labyrinthe de miroirs déformants où l’on découvre par moments quelques petites perles rares. Dans cette mégapole à la circulation intense tout est bruyant : les hurlements continuels des sirènes d’ambulance, de voitures de police ou de véhicules de pompiers font bon ménage dans le chassé-croisé sur les grandes artères. Les taxis orange sont très remarquables par leurs toits surmontés d’enseignes lumineuses où défilent les publicités.

 

Bruyant et assourdissant est également le métro de New York.

Une seule voie pour plusieurs destinations et il est primordial de connaître les chiffres et les couleurs en fonction de chaque destination pour ne pas se perdre. Même un natif américain n’est pas exempt d’une mésaventure.

Rien à voir avec le métro parisien où il existe une bien bonne signalétique et où les rames s’arrêtent à toutes les stations.

Les quais de gare sont sinistres et bas de plafond. Ils seraient bien adaptés au tournage des films d’horreur ! 

 

Pour se sustenter on peut trouver à chaque coin de rue des camions-restaurants de couleur rose bonbon qui ne passent pas inaperçus et dont le vrombissement continu des moteurs est très désagréable. Dans certaines rues de Manhattan persistent dans l’air ambiant les effluves de cannabis : véritables repoussoirs pour des personnes à l’odorat subtil. 

 

S’il y a quelque chose qu’un amateur ou une amatrice d’art ne saurait ne pas apprécier dans cette mégapole où le gigantisme est spectaculaire, c’est la visite des musées. 

De style néogothique, Le Métropolitan Museum de New York, Le MET en raccourci, le musée le plus visité de la ville, est l’un des plus grands et des plus célèbres musées des USA. Situé à la 5e Avenue de Manhattan, il renferme 5000 ans d’art des cinq continents sur cinq niveaux. Notons qu’en Amérique le rez-de-chaussée est considéré comme le niveau 1.

On peut y admirer la peinture européenne de 1300 à 1800, des dessins et des gravures, l’art grec et romain, la sculpture et les arts européens, l’art de la Turquie et l’Iran, l’art antique du proche Orient, l’art médiéval, l’art égyptien, des armes et des armures. 

Aux USA la culture est la chasse gardée du secteur privé cependant le MET fait exception à la règle.

 

 

Le Musée d’Art Moderne, appelé le MOMA, situé dans le Midtown à Manhattan, ouvre ses portes depuis 1929. Il nous donne une vision globale de l’art moderne et contemporain d’Europe et d’Amérique, le tout réparti sur cinq étages. Ce temple est le reflet du cubisme, du futurisme et du dadaïsme. Les œuvres les plus représentatives sont celles de Matisse, de Cézanne, de Degas, de Picasso, de Dali, de Monet, de Corot, de Marcel Duchamp, de Van Gogh dont La Nuit étoilée demeure la pièce maîtresse, de Jackson Pollock avec ses fresques qui relèvent de l’expressionisme abstrait.

Le MOMA accueille des expositions permanentes et temporaires. En matière d’art contemporain, il y a à prendre et à laisser. À chacun son regard et sa sensibilité. Mais posons-nous la question de savoir comment peut-on aujourd’hui définir l’art après avoir vu  dans le musée en question: une étagère où sont disposées des flûtes à champagne ou encore trois sachets en papier recyclé, lestés et disposés à la verticale dans une vitrine ? Cela suscite le débat.

 

 

 

Inauguré en 1959, le Guggenheim Museum de New York, ce temple de l’art moderne et contemporain non figuratif, de forme insolite, est l’œuvre de l’architecte Franck Lloyd Wright. Situé non loin du Central Park à Manhattan, il abrite des expositions temporaires. Il a accueilli Picasso, Mondrian, Kandinsky, Paul Klee...

Cet édifice est formé d’une tour jouxtée d’une rotonde coiffée d’une verrière en toile d’araignée, laissant passer la lumière du jour.

 

 

Reportage photographique dans les trois Musées cités ci-dessus :

 

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 1, peinture de nature morte.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 2, peinture de danseuse.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 3, peinture de danseuses.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 4, peinture de deux sœurs aux fleurs.

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 5. peinture d'un potier.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 6. peinture.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 7, Costumes des américains autochtones.

 

© Crédit photo : Image prise par Maggy de Coster, no 8, Costumes des américains autochtones.

 

 

© Maggy DE COSTER, septembre 2024. Des précisions supplémentaires sur les images seront bientôt ajoutées aux photos.

 

 

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Pour citer ce récit de voyage illustré & inédit 

 

Maggy De Coster, « CARNET DE VOYAGE : Été 2024 à Manhattan », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 25 septembre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/mdc-ete2024amanhattan

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans ÉTÉ 2024 NO III Carnet de Voyage Voyages Maggy De Coster
12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 15:39

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossier mineur | Articles & témoignages / Agenda poétique Événements poétiques avec des membres de notre rédaction | Revue culturelle des continents 

 

 

 

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"Les Olympiades Poétiques" : étonnant

 

festival de poésie dans le XVe

 

Arrondissement  de Paris

 

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Texte & affiches fournies par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

 

© Crédit photo : Le visuel officiel llustré de la 3e édition du festival de poésie dans le XVArrondissement de Paris « Les Olympiades Poétiques » organisé par l’Association Apulivre en juin 2024.

 

 

 

Les Olympiades Poétiques, c’est la dénomination du 3ème festival « La Tour Poétique », organisé par l’Association Apulivre* qui s’est déroulé du 13 au 15 juin 2024 à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 15e arrondissement de Paris.

 

Ce festival est le fruit du travail de Hacen Lekfi et Amar Benamouche, Président et Secrétaire général de l’Association Apulivre.

 

Tourné vers les cinq continents, ce festival a rendu hommage à cinq figures emblématiques en matière de défense des droits humains. À ce compte citons le poète français Victor HUGO pour l’Europe, le poète et chanteur algérien Lounès MATOUB, (ndlr, assassiné le 28 janvier 1998) pour l’Afrique, la poète et essayiste féministe japonaise Akiko YOSANA pour l’Asie, la poète et militante australienne Oodgeroo NOONUCCAL pour l’Océanie et la poète et écrivaine militante américaine Phillis WHEATLEY pour l’Amérique. 

 

Le clou du festival c’est un ouvrage collectif réunissant des essais, des conférences et des poèmes  sous la plume de treize poètes et écrivains, intitulé : Poésie, Luttes et Combats, dirigé par Amar Benamouch, préfacé par Rachida BELKACEM et publié aux Éditions Milot.

Clin d’œil au JO de Paris 2024 : les peintures des jumeaux Vladimir et Slobodan PESKIREVIC non loin celles de Sarah MOSTREL et d’autres.

 

 

© Crédit photo : Le visuel officiel llustré par les 4 portraits photographiques des lauréates & lauréats de la 3e édition du festival de poésie dans le XVArrondissement de Paris « Les Olympiades Poétiques » organisé par l’Association Apulivre en juin 2024.

 

 

La présence des Éditions du Cygne en tant que partenaire de ce festival est à signaler également. Une exposition photographique de sa jeune et talentueuse auteure Manon Godet sur le thème du «  Désir » a fait sensation.

Performances poétiques et musicales, lectures, conférences, chansons avec Sarah MOSTREL étaient au programme. Le Secrétaire général Amar Benamouche a honoré quatre poètes en remettant à chacun d’eux un Tableau d’Honneur. Il s’agit de : Ghanima AMMOUR, Ben MOHAMED, Pedro VIANNA et votre servante.

 

© Maggy DE COSTER

 

*ndlr : Apulivre : contraction de Apulée (poète, écrivain, orateur de l’Empire romain) et de livre.

 

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Pour citer ce texte inédit & illustré 

 

Maggy De Coster, « "Les Olympiades Poétiques" : Étonnant festival de poésie dans le XVe Arrondissement  de Paris », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Voletmis en ligne le 12 août 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/mdc-festivalolympiadespoetiques

 

 

 

 

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13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 18:54

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Critique & réception

 

 

 

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Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une

 

histoire aux nombreuses pages »,

 

Éditions de l’Aigrette, 2024, 126 p., 15

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Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une histoire aux nombreuses pages », Éditions de l’Aigrette, 2024.​​​​​​

 

En 126 pages et 11 chapitres Patricio Sánchez-Rojas raconte l’exil avec des mots qui nous dépaysent en nous faisant voyager. Vivant loin de son Chili natal depuis 1977, il a la vague à l’âme en laissant « la maison vide ». Dans ce recueil de poèmes, on assiste à l’éternelle présence de la nature dans toutes ses composantes : le soleil, la mer, les animaux marins, les rochers, les volcans dont le Llaima et le Chaitén, les oiseaux, les arbres comme les araucarias de son pays d’origine ou « l’arbre invisible » ou encore « l’arbre déraciné » qui est la symbolique de l’exilé qui perd ses attaches, ses racines :

 

« Ta promesse

est peut-être semblable

à l’arbre déraciné. »

 

La déification du soleil rappelle forcément ses racines amérindiennes : 

 

 « Le soleil

est notre Dieu » 

 

L’amour occupe une place importante dans sa vie d’exilé :

 

« mon amour est

un collier de perles 

que le vent fera disparaître

au printemps. »

 

Les perles sont des joyaux à la fois très précieux exposés à la force du vent printanier, c’est-à-dire exposés aux aléas de la nature. Cet amour perlé est comme la salamandre qui est considérée comme une dompteuse du feu et symbolise aussi la régénération : 

 

« Sa force habite 

dans les yeux

de la salamandre. »

 

L’image du feu est également très présente dans ce recueil de poèmes. Qu’on note: des « arbres en feu »,  des « hanches de braise », «  des entrailles en feu », «  la peau de lave », et «  la ville brûle ». 

 

Il y a aussi un poème dédié au poète mexicain Octavio Paz, Prix Nobel de Littérature, où l’élément feu est présent sans oublier la référence à l’arbre et la racine :

 

 « Deux corps :

l’un de lave,

l’autre de feu.

 

Ils sont face à face

comme l’arbre et la racine. »

 

On retrouve également du feu dans un poème dédié à Paul Éluard : 

 

«  Travail de forge. Braise

éteinte. Regard de quartz

qui nous arrache le monde. »

 

Image ambivalente du feu signifiant à la fois destruction et transformation. Ce « travail de forge » nous fait penser à la forge d’Héphaïstos et à la capacité de l’humain de se dépasser. À méditer.

 

Il avoue ses préférences pour Apollinaire et Kafka, des exilés comme lui :

 

«  Guillaume Apollinaire

est sûrement l’une de mes idoles préférées,

avec Kafka. »

 

Pour Patricio Sánchez-Rojas, l’exil c’est aussi la perte annoncée de ses amis :

«  En perdant mon pays,

j’ai perdu aussi beaucoup

d’amis. »

 

Mais « D’autres sont venus après, »

Il s’est refait un autre monde. Il est sous une autre latitude où il n’y a plus de colibris, plus d’oiseaux de lave de Patagonie et bien loin de la Terre de Feu mais à l’abri du tyran.

Les déshérités comptent aussi dans sa pérégrination de poète exilé. Les villes sont des lieux d’apprentissage de la vie dans ses multiples facettes. 

Exilé, il ne saurait ne pas avoir de compassion pour les migrants : 

 

«  On expulse les migrants.

On les jette dans des prisons.

On les humilie. »

 

« Je est un autre », dit Rimbaud. Aussi, se met-il à la place des autres pour se faire leur porte-parole, leur porte-voix en tant que poète, car le poète est l’écho de son temps, le témoin oculaire et auriculaire,bref, un passeur d’idées.

 

© Maggy DE COSTER

 

À consulter également la page du recueil du site Lecteurs.com :

https://lecteurs.com/livre/lexil-est-une-histoire-aux-nombreuses-pages/6259094

 

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Pour citer ce texte inédit 

 

Maggy De Coster, « Patricio Sánchez-Rojas, « L’exil est une histoire aux nombreuses pages », Éditions de l’Aigrette, 2024, 126 p., 15€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 13 juillet 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/mdc-rojas-exil

 

 

 

 

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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 17:19

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages 

 

 

 

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Emma Filao, « Un crachat de givre »,

 

 

Éditions du Cygne, 2024, 70 p., 15€

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Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil « Un crachat de givre » par Emma Filao aux Éditions du Cygne, 2024.

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La mémoire est une faculté qui oublie, dit-on. Cependant l’oubli n’est jamais total : il y a toujours des faits qui refont surface, après avoir été enfouis dans le subconscient. Il y a aussi la mémoire du corps car le corps garde l’empreinte des traumas, c’est ce qu’Emma Filao, victime d’inceste dans son enfance, révèle dans ce recueil de poèmes. :

 

« mon corps se tord

dans la douleur de l’autre en moi

qui frappe à ma mémoire »

 

« Ce corps à tout prendre que tant ont pris 

dans la violence d’un souffle irrespirable »

 

Et c’est à la lueur de l’insaisissable qu’elle tente de défaire le nœud de ce silence qui nouait sa gorge pour raconter son calvaire d’enfant violée, cherchant refuge dans la mort.

Se défaire de ce passé qui lui colle à la peau et qu’elle continue de vivre au présent comme un cauchemar :

 

« qu’est ce qui m’emporte

un viol

un viol primordial

ce crime qui me poursuit »

 

Elle est devenue cette femme révoltée qui ne veut plus rester bouche cousue mais retrouver le souffle pour conjurer son enfance douloureusement volée et « transformer  ce qui blesse »  « et ce qui reste » ; conjurer ses nuits d’insomnie.

Grâce à la poésie, elle a fini par exorciser ses visions d’images « au goût de sang » et laver son corps souillé par l’inceste. 

Comme le phénix elle renaît de ses cendres et un sang nouveau coule à présent dans ses veines. Elle a repris goût à la vie :

 

« et me voilà

avec cette de

parole délivrée et

cette absurde

envie de vivre

enfin »

Pari gagné : Vive la femme régénérée, évoluant dans l’affirmation de soi. 

 

 


© Maggy DE COSTER

 

À consulter aussi

*la page d’autrice aux Éditions du Cygne, URL.

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-emma-filao.html

**la page du recueil aux Éditions du Cygne, URL.

**http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-crachat-de-givre.html

 

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Pour citer ce texte inédit, engagé & féministe pour l'élimination des #VSS

 

Maggy De Coster, « Emma Filao, « Un crachat de givre », Éditions du Cygne, 2024, 70 p. 15€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 12 juillet 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/mdc-ef-uncrachatdegivre

 

 

 

 

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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 15:35

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Critiques poétiques & artistiques 

 

 

 

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Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki »,

 

 

Éditions du Cygne, 2024, 55 p., 12€

 

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Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée ​​​​​​du recueil de Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki » aux Éditions du Cygne, 2024..

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« Quand la main écrit, c’est le cœur qui parle et qui soupire. » Alfred de Musset.

C’est le cri d’un cœur saignant de douleur.  C’est le dit d’un être mal aimé par son pays d’adoption, le pays du soleil levant, aux us et coutumes implacables.

Son cœur bat la chamade quand elle pense à appelle «  ma grande murée adorée », « ma silencieuse » : 

« Mon enfant prisonnière, d’un royaume épais […] Je t’aime plus que tout tant j’écris pour toi sur un balcon étranger aux oiseaux de cuivre et feuilles rondes plus il y a de douleur et plus il y a d’oiseaux. »

S’adapter ou retourner au bercail pour réapprendre à être soi-même car il est impossible d’accepter d’être autre que soi-même. Se fondre dans le décor, s’effacer et devenir la grande muette tel était le sort de Coralie Akiyama, Française d’origine, laissant malgré elle sa fille au Japonais : 

« Je suis le je (u) qui s’efface, tu as gagné ». S’effacer au profit du collectif car l’individu n’existe pas.

En dépit de sa grande souffrance, elle sait faire la part des choses : 

« Cruauté, tu n’enlèves rien à la beauté des couloirs de portes vermillon dans les montagnes. »

Elle ne peut s’empêcher de s’extasier devant la beauté de ce pays. Aussi évoque-t-elle : 

Le « Mirifique vol blanc de papillon dans l’eau »

Le paroxysme de la froideur et le silence gagnent même le sentiment amoureux et les relations conjugales : 

«  Trois ou treize ans sur une pierre j’ai craqué mes dernières allumettes de paroles et tu ne me tends pas de briquet mon mari est d’or l’amour silence un métal froid. »

« Le silence est grand ; tout le reste est faiblesse ». Alfred de Vigny in  « La mort du loup ».

C’est peut-être dans le silence que ce peuple puise sa force. Il y a peut-être aussi une alchimie à découvrir, donc il convient de percer les arcanes de la culture japonaise. 

« On parlait saison, on parlait cuisine » dit-elle.

Les saisons rythment la vie et la cuisine utilise les fruits de la terre pour nourrir les êtres humains et les maintenir en vie, donc il y a une harmonie entre les saisons et la cuisine. Manger les fruits de saison est un mot d’ordre salutaire. Cela dit, les êtres humains intègrent les saisons tout comme l’art culinaire dans le maintien de leur vie.

Elle n’oublie pas que dans ce pays, les relations c’est comme « les neiges éternelles » car « elles ne s’éteignent jamais ».

Ses considérations sur la gent masculine portent sur leur discrétion :

Ils sont  « de(s) trésors peu photogéniques en éblouissements/ juste comme il faut/ tu passeras à côté si tu passes »

Le Japon, «  ce pays qui ne se laissera pas prendre dans les bras » semble vouloir être un parangon de stoïcisme et de perfection ; pas de juste milieu, « le reste du monde […] un lit défait. 

C’est pour ne pas « finir sublime anesthésiée d’harmonie molle comme la mort des belles endormies » qu’elle se sauve de ce pays paradoxal qui lui offre à la fois beauté et cruauté mais le cœur serré d’avoir laissé sa fille qui n’est là que pour écouter et rester docile.

 

© Maggy DE COSTER

À consulter également

*la page d’autrice aux Éditions du Cygne, URL.

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-coralie-akiyama.html

**la page du recueil aux Éditions du Cygne, URL.

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-eternelle-yuki.html

 

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Pour citer ce texte inédit 

 

Maggy De Coster, « Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki », Éditions du Cygne, 2024, 55 p., 12€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 12 juillet 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiii/mdc-caeternelleyuki

 

 

 

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