12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 16:17

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques de Camillæ | Dossier mineur | Articles & témoignages

 

 

 

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Qui est Max Ernst ?

 

 

 

 

 

Article & images par

 

Camillæ/Camille Aubaude

 

https://everybodywiki.com/Camille_Aubaude

 

Blogue officiel :

https://camilleaubaude.wordpress.com/ 

 

 

© Crédit photo : Plaque devant La Fontaine au Génie de Max Ernst à Amboise.

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, La Fontaine au Génie.

 


 

Chronique du livre en anglais de Pamela Shields, Max Ernst and The Génie of Amboise. Amazon éditions, 2024 (voir aussi URL. www.pamela-shields.com).


 

«  Il n’est probablement pas et ne sera jamais aussi célèbre que ses contemporains, Picasso ou Dali. Ceux-ci étaient bien décidés à ne jamais être oubliés. Ernst l’espérait. Dali et Picasso devinrent des parodies d’eux-mêmes. Ernst jamais. » (203)

 

Le ton est donné, puissant et juste. Cet artiste allemand amoureux de Paris, marié en troisièmes noces à Peggy Guggenheim, parti vivre avec une autre épouse américaine en ermite dans le désert de l’Arizona, est un homme universel. 

Marié en quatrièmes noces à Dorothea Tanning, il a choisi la Touraine, à l’âge de 64 ans, et érigé son chef-d’œuvre La Fontaine au Génie dans la ville d’Amboise. Après avoir été considéré comme ennemi de la France en tant qu’Allemand, c’est en citoyen français décoré de la Légion d’honneur qu’il meurt en 1975. Il a déshérité son fils Jimmy Ernst au profit de son épouse Dorothea Tanning, une peintre d’exception. Il a toujours aimé des femmes d’exception. Pendant sa passion avec Leonora Carrington, alors qu’ils avaient loué une maison à Saint-Martin d’Ardèche, il fut déporté dans un camp en 1939. Sans nouvelles de lui, Leonora passa en Espagne, fut internée à Madrid et réussit à s’enfuir au Mexique. La première épouse de l’inventeur de La Fontaine au Génie, Lou (Dr Louise Straus) a été assassinée à Auschwitz. Très cultivée, Lou a traduit en allemand le poème de W. B. Yeats, The Choice, qu’elle lisait à leur fils Jimmy : 

 

L’intelligence humaine est obligée de choisir

Entre la perfection de la vie ou celle du travail.


 

Qui était Max Ernst ?
 

La poétesse surréaliste Valentine Penrose le « méprise ». En 1928, lors de vacances avec son mari Roland Penrose, Max et sa seconde épouse Marie-Berthe Aurenche, Valentine a déclaré que Max avait « un caractère cruel et sadique, qu’il aimait blesser la douce, naïve et gentille Marie-Berthe » qu’il traitait « honteusement ».  Valentine Penrose l’a jugé comme « un opportuniste qui cultivait des amitié avec des gens aisés et les exploitait dans son seul intérêt » (p. 152-53). Comment pouvait-elle juger ? Les Penrose étaient des amis de Gala et Paul Éluard. Valentine, extrêmement belle, dont les poèmes étaient admirés par Éluard, est une des rares femmes qui n’ait pas succombé au charme de Max, précise Pamela Shields. L’art expose à la jalousie forcément méchante, et il y a le revers de la médaille (voir photomatons avec Marie). 

 

       

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 1.

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 2.

 

 

La façon exceptionnelle dont Pamela Shields présente la démarche spirituelle de cet Allemand transfuge et apatride expose en toute intelligence la multiplicité du personnage. D’origine modeste, il a connu à travers les femmes quelques-unes des plus fascinantes cultures de son temps (juive, française, anglaise, américaine), que son talent a unifiées par une ineffable quête intérieure. Voir cet artiste allemand tel un papillon qui se métamorphose jusqu’à l’imago (la mort) est hâtif, comme un amphibien est contestable et comme un ermite-sirène au pelage d’ours est le portrait de Leonora Carrington (voir photo). 

Ses mœurs auraient pu l’égarer. En fait, elles sont foncièrement liées à l’œuvre (cf. sur la Toile Europe après la pluie, Aquis Submersus, en particulier). L’ensemble est un mystère que Pamela Shields intériorise avec humour pour la seule quête qui vaille, la quête de la liberté dans l’art. La célèbre « affaire » du ménage à trois de Gala, Paul Éluard et Max Ernst, en 1919, montre que cela « défie toute classification » (p. 208), même celle de « surréaliste » qu’il utilisait.

Les formules de l’essayiste anglaise reflètent la pensée de Max Ernst. Elles sont convaincantes sans être conventionnelles. Pamela Shields démontre comment Max Ernst applique à sa peinture qualifiée « onirique » voire « métaphysique », les théories freudiennes du rêve. L’amour intense que Paul Éluard voua à Max servit beaucoup à cet Allemand raffiné, révolté, qui venait d’abandonner sa femme et son fils parce qu’il n’était pas fait pour une vie routinière. L’amour inconditionnel que lui porta son fils suffit à remplir un livre. Jimmy Ernst a sauvé la vie de son père, exilé de sa patrie au titre d’« artiste dégénéré ». 

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 3.

© Crédit photo : Camille Aubaude, capture d’écran no 4.

 

Pamela Shields considère que Dorothea était plus talentueuse que Max Ernst. Que dire de Leonora Carrington, dite « surréalisante »,  « female iconoclaste » ? Son portait de Max avec une chimère de Licorne couronne cette passion amoureuse et dit la Solitude. Pamela Shields devrait lui consacrer une biographie, ainsi qu’aux autres « affins » amoureux du génial Max Ernst... La passion charnelle de l’autrice de La Maison de la Peur (préface et illustrations de Max Ernst, 1938) et Le Cornet acoustique (1974) a fini avec un mariage arrangé pour quitter l’Europe en guerre. Leonora a connu Frida Kahlo à Mexico. Ses sculptures nourrissent une « sorcellerie ironique » (Carlos Fuentes). Elle fut une mère exemplaire. 

Louise, dite Lou, mérite une biographie. La première ! Elle a aimé Max Ernst à l’époque dadaïste. Pourquoi a-t-elle a refusé de rejoindre leur fils Jimmy en Amérique ? Elle a fait partie du dernier convoi pour Auschwitz. 

Max, qui n’est pas un opportuniste, a eu une profonde relation avec Michel Debré, quand il a été maire d’Amboise. C’est grâce à Amboise et à Dorothea que Max a pu se consacrer à La Fontaine au Génie d’Amboise. Le lieu n’est pas neutre… les grenouilles et les tortues encore moins. Et ces langues d’étrangers, tous ces « drôles », fous sans l’être. Cette sculpture monumentale porte au sommet un Grand Génie, une figure d’oiseau penaud, ou un crapaud, que l’on retrouve en totem (voir photos), rappelant les petites figures en plomb exhumées du lit de la Seine et copiées par Alberto Giacometti1. Le contraste entre ces figures tordues et la barque de la Déesse Séquana (la Seine) fait écho à la dualité de l’homme blessé et de la Beauté. La connaissance « invisible à première vue » : « augenblick » (all.) contient « l’œil » — et la pierre —, l’Inconnu est actualisé, c’est l’instant du jaillissement, la genèse (sur la Toile, « im ersten Augenblick » est traduit par « tout d’abord »)…

J’ai assisté à l’inauguration de ce monument avec mon grand-père. Ce Grand Génie entourée de tortues et de grenouilles a été incompris. L’œuvre a provoqué un véritable tollé dans Amboise. Ainsi que la Légion d’honneur décernée à un artiste2.

 

 

© Crédit photo : Camille Aubaude, statues.


 

© Crédit photo : Camille Aubaude, statues Catalogue Max Ernst, Invisible a primera vista (Invisible à première vue).


 

« Génie » signifie la connaissance heureuse. C’est un des mots qui exprime l’indissoluble dualité d’Éros et de Thanatos. La synthèse des deux sens du mot « génie » est donnée dans cette pensée du grand poète Gérard de Nerval sur le philosophe italien Giambattista Vico, 

 

« Vico, qui prétend que les divinités s’incarnent sous la forme des grands génies, des bons rois, des bienfaiteurs du monde ; de là la nécessité d’honorer les morts illustres, et sans doute un peu les vivants. »

 

Je reprends mon Mythe d’Isis (2024, p. 82), car dans les Illuminés, Gérard de Nerval a pré-intitulé « La Doctrine des Génies » le chapitre « Du mysticisme révolutionnaire ». Quiconque s’intéresse à la Révolution française fait face à cette notion de « génie », et à celle de « fontaine de régénération ».

 

« Par génie nous entendrons tout à la fois mouvement, origine et terme, couronnement et vérité [...] » écrit Jean-Pierre Richard dans Études sur le Romantisme (p. 17 à 18). 

 

Un artiste aussi cultivé que Max Ernst, entouré de « génies féminins », n’a pu ignorer « la Doctrine des Génies ». Encore moins la « fontaine de régénération » érigée sur les ruines de la prison de la Bastille en 1789, qui avait des attributs de la Déesse Isis.

Quelle est « la Doctrine des Génies » ? Plutarque, dans Isis et Osiris, rappelle que des principes cosmogoniques incarnés par les divinités égyptiennes ont été considérés comme des « génies », c’est-à-dire des intermédiaires à caractère humain ou non entre les dieux et les humains. 

Plutarque reprend la définition du principe divin attribuée à Pythagore : 

 

« Dieu est une âme répandue dans tous les êtres de la Nature et dont les âmes humaines sont tirées. (note p. 87) ».

 

Cette grande âme est la base d’une gradation entre les règnes divins et humains. Elle est hiérarchisée en trois hypostases, ouvertes sur le cosmos : les dieux, les êtres humains et les « Génies », « ceux qui ressemblaient à Pythagore »…

 

Nous retrouvons chez Apulée une tripartition entre « Les dieux visibles » (I-II,116-121, p. 19-22), à savoir les planètes, « Les dieux invisibles » (II-III, 121-124, p. 22-23), les douze dieux romains, et le « Rôle des démons » (VI,132-134, p. 26-27), ces derniers, comme les Génies, étant des « puissances divines intermédiaires ». (« Du dieu de Socrate » — « De Deo Socratis » — dans Opuscules Philosophiques et Fragments, Les Belles Lettres, 1973). 

 

Les livres d’Hermès Trismégiste, Poimandrès. Traités II-XVII du Corpus Hermeticum. Asclepius. Fragments extraits de Stobée (Les Belles Lettres, 1954-1960) reprennent cette doctrine des Génies pour les divinités égyptiennes, et à la fin du XIXe siècle, Le Rameau d’Or de Sir James Frazer (Laffont, 1983), livre à la portée de tout artiste préoccupé par les symboles.

 

Les Génies sont les plus proches possible de l’être humain, mais appartiennent à l’essence divine. Ils unissent deux catégories opposées par convention. Humains et dieux se fondent non pour abolir leur nature unique, mais pour former une identité tierce, habitée par la loi de la fécondité universelle. Cette pensée animiste irrigue la création artistique de Max Ernst, qui fut en symbiose avec ses « génies féminins ».

 

Si la notion d’échange prend une telle importance, c’est parce que cette pensée néo-pythagoricienne est fondée sur l’évhémérisme et la doctrine de réincarnation.

 

Les âmes pures de certains humains animaient les Génies, qui sont : 

 

« un de ces êtres exceptionnels qui vivaient en contact direct avec la divinité. Quant aux âmes complètement purifiées, elles étaient affranchies du cercle des naissances » (Plutarque, p. 88) 

 

La fontaine d’Amboise renvoie à la métempsychose, la doctrine de migration des âmes, et à la Fontaine de Régénération (cf. le chapitre éponyme du Mythe d’Isis).

 

Profitons de la perche tendue par Pamela Shields pour citer la dispute sur les génies reproduite dans de célèbres récits mystiques. Le premier est Le Comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences secrètes (1670). La « scission » entre l’auteur, l’abbé de Villars et le père Bougeant est ainsi décrite : 

 

« Le dernier niait vivement la transformation des dieux antiques en génies élémentaires, et prétendait que n’ayant pu être détruits, en qualité de purs esprits, ils avaient été destinés à fournir des âmes aux animaux, lesquelles se renouvelaient, en passant d’un corps à l’autre selon les affinités ». (II,1120)  

 

« La Doctrine des Génies » pose un strict continuum avec la personne humaine ou divine initiale.

 

Laquelle à Amboise ? Louise de Savoie ? Et tant d’autres, que l’essai Out of the Shadows. The Ladies of Royal Château Amboise (Les femmes du château d’Amboise sortent de l’ombre), de Pamela Shields (2022) présente de façon « géniale », et pour la première fois…

La doctrine de la métempsycose est aussi troublante que La Fontaine au Génie, tortues, grenouille et Assistants. Alors revient l’accusation d’hérésie, qui a tourmenté la passion idéale cultivée pour la « Nature naturante » des Alchimistes. Il y a juste un siècle, l’hérésie a mué en art « dégénéré ».

 

 

Max et Dorothea ont travaillé avec le seul sculpteur et peintre d’Amboise, Al Sarcy, un nom d’artiste choisi pour faire oriental (l’Orient symbolique et non réel). Ce sculpteur a laissé une œuvre sculpturale monumentale à la Maison des Pages alors propriété du poète Tristan Lamoureux (nom de plume de Jacques Mareuse). Le sens ésotérique, et les vastes proportions de ce chef d’œuvre sculptural dépassent les compétences d’Al Sarcy. L’influence de ce couple d’artistes allemand et américaine est incontestable. Elle mériterait une étude, si tout n’était pas piétiné par des rivalités. Pamela Shields déplore que les librairies amboisiennes n’aient pas un seul livre présentant Max Ernst et Dorothea Tanning. Un galeriste d’Amboise qui possède une œuvre de Max Ernst ne connaissait pas la fontaine, aussi invisible que scandaleuse. Heureusement, de nombreux musées protègent leurs œuvres (voir la maison Max Ernst & Dorothea Tanning, 37420 Huismes, tél : 06 89 93 52 23). Pamela Shields rappelle le soutien que ces deux personnalités reçurent du maire de Huismes, très honoré qu’elles aient choisi ce village pour créer et se reposer. Dorothea ne s’est jamais remariée, disant : Max était « la seule personne dont j’avais besoin. » (p. 227).

 

Pamela Shields projette en pleine lumière le rôle transformatif de cet artiste apatride. Comme Pamela Shields et Mark Playle, Max Ernst et Dorothea Tanning ont pensé trouver dans le « jardin de la France » un paradis pour leur retraite. Et la renaissance, un plaisir toujours renouvelé comme l’eau d’une fontaine. Max Ernst fut amoureux d’étrangères aussi talentueuses que lui. Il a encouragé leur création, réussissant autant une œuvre artistique « palingénésique » que sa vie sentimentale où Éros et Thanatos sont éternels. « Le diable porte pierre ».

Pamela Shields estime que le Surréalisme est aussi important que l’art de la Renaissance. Elle fait preuve d’un jugement sérieux, fondé sur de réelles connaissances : Max Ernst a été surréaliste avant la parution du Manifeste du Surréalisme d’André Breton, en 1924 !

« André Breton a lancé le Surréalisme.

Max Ernst l’a défini » (p. 194).

 

© Camillæ

 

 

Notes

 

1. Voir article Euronews.com du 14 mars 2024. Ces figurines sont conservées au Musée Carnavalet et dans la crypte de Notre-Dame. Certaines pièces furent dans les collections privées d’André Breton et Giacometti.

2. Marcel Aubaud a présidé l’Amicale des Anciens Combattants de la Grande Guerre de 1914-18. Chevalier de la Légion d’honneur, après Max Ernst, il a reçu la Médaille de la Ville d’Amboise. Comme André Breton, mais pas pour les mêmes motifs, il refusait que la Légion d’honneur soit attribuée à un artiste. Voir ses mémoires, Un imprimeur dans la tourmente, La Maison des Pages éditions, 2025.

3. Voir Julia Kristeva, Prélude à une éthique du féminin, livre et entretien à la librairie Mollat sur youtube (déc. 2024).

 

 

© Crédit photo : Max Ernst, portrait, par Leonora Carrington (vers 1939).

 

© Crédit photo : Cheval de l’auberge du matin, autoportrait de Leonora Carrington.


 

© Crédit photo : Catalogue espagnol avec une sphynge-chimère, communiqué par Christian Ficat. Collections du Kunstmuseum de Bonn, édité par la fondation de la Caixa, 2006.

 

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Pour citer cet article illustré & inédit

 

Camillæ ou Camille Aubaude (texte & images), « Qui est Max Ernst ? », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 12 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/ca-questmaxernst

 

 

 

 

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 16:39

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & Réception | Dossier majeur | Articles & témoignages | Handicaps & diversité inclusive 

 

 

 

 

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Le miroir retourné, une exposition

 

 

des œuvres de Gwendoline Desnoyers 

 

 

à Strasbourg

 

 

 

 

 

 

Réception de

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

Photographies par

 

Claude Menninger

 

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, première de couverture illustrée de l’ouvrage posthume « Une vie de regrets » de l’artiste Gwendoline Desnoyers aux éditions Arbitraire dans la rétrospective actuelle à La Chaufferie à Strasbourg en hommage à l’artiste, image no 1.

 

 

 

Dans le cadre des Rencontres de l’illustration, la Haute école des arts du Rhin présente un ensemble d’œuvres diverses et singulières de Gwendoline Desnoyers, ancienne élève des Arts décoratifs de Strasbourg. L’artiste qui s’est donné la mort le 31 juillet 2020 nous laisse Une vie de regrets, un ouvrage posthume publié par les éditions Arbitraire trois ans après son décès que ses éditeurs Lucas Ferrero et Renaud Thomas, le directeur de la HEAR Frédéric Sauzedde et les commissaires d’exposition de l’atelier illustration, Noah Nereutà, Violette Mesnier et Marius Guandalini, nous donnent à découvrir avec beaucoup de délicatesse et d’émotion.

 

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, Des œuvres exposées de l’artiste Gwendoline Desnoyers dans la rétrospective actuelle à La Chaufferie à Strasbourg en hommage à l’artiste, image no 2.

 

 

Cette jeune artiste, disparue à l’âge de 29 ans, nous lègue des œuvres troublantes à la mélancolie douce-amère, sous forme de dessins, de gravures, de tableaux, de bijoux, de mobiles... Telles les artistes Camille Claudel ou Unica Zürn, elle alternait des séjours en milieu hospitalier et son travail artistique.. André Breton disait de « L’art des fous » qu’il est « la clé des champs » et indéniablement Gwendoline Desnoyers ouvre des portes à l’intérieur d’elle-même, elle retourne le miroir pour explorer les labyrinthes enténébrés qui l’habitent et la hantent, elle nous invite par le biais de ses créations à transcender la réalité à l’instar de la psychose qui la tient sous son emprise. On songe à la fameuse phrase de Pascal « Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’être pas fou. » Et c’est bien avec notre part de folie ordinaire que nous appréhendons son œuvre comme nous pouvons le faire avec celle de Séraphine de Senlis.

 

 

Son tableau « une main pour une tête » cache le visage d’une femme pour en effacer l’identité, des séries de masques affichent les figures tristes, coléreuses, voire ricanantes de cette condition humaine en mal de repères qui nous caractérise et l’artiste de préciser de son écriture virevoltante « les têtes pensent le monde, les mains le façonnent ».  Dans le sermon à un ami  Gwendoline Desnoyers évoque « des ruines de solitude », elle écrit « le miroir se fait réalité / quel est votre secret ? / chacun porte la vérité »... Et quand la vérité a partie liée avec l’inspiration visionnaire, les dessins de l’artiste traduisent l’angoisse qui la tient prisonnière de ses hallucinations, tel ce serpent à tête humaine qui s’enroule autour du corps d’un homme.

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, Des Le tableau « une main pour une tête » de l’artiste Gwendoline Desnoyers dans la rétrospective actuelle à La Chaufferie à Strasbourg en hommage à l’artiste, image no 3.

 

 

Nul ne peut rester indifférent à cette exposition car c’est Gwendoline Desnoyers qui nous interpelle en nous posant cette question en forme de réponse « Comment dissocier l’artiste de son art, alors que celui-ci est son essence ? » Les créatures oniriques, les personnages ailés mi-hommes mi-anges, les paysages nocturnes empreints parfois de références mystiques sont l’incarnation même de cette artiste qui a publié de son vivant dans de nombreux fanzines et édité de petits ouvrages monographiques. Des rétrospectives comme celle du Festival Gribouillis à Bordeaux ou celle qui se tient actuellement à La Chaufferie à Strasbourg nous convient à traverser le miroir des apparences pour aller à la rencontre de cette femme artiste et poète à laquelle Strasbourg Capitale mondiale du livre UNESCO 2024 et la HEAR rendent aujourd’hui un vibrant hommage.


 

© Françoise Urban-Menninger, avril 2025.

 

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Pour citer ces images & texte inédits

 

Françoise Urban-Menninger, « Le miroir retourné, une  exposition des œuvres de Gwendoline Desnoyers à Strasbourg » avec des photographies de l'expositionpar Claude Menninger, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 8 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/fum-lemiroirretourne

 

 

 

 

 

 

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2 avril 2025 3 02 /04 /avril /2025 15:09

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes  | Dossier majeur | Articles & témoignages

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview avec Sarah Mostrel

 

 

 

 

 

Propos recueillis & image par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

Peinture photographiée par

Sarah Mostrel

 

Site : 

https://sarahmostrel.wordpress.com

Facebook : https://www.facebook.com/sarah.mostrel

Chaîne You Tube :

https://www.youtube.com/user/SarahMostrel

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, « Intrigue », peinture à l'huile ».

 

 

MDC — Sarah Mostrel, comment êtes-vous arrivée à la poésie puisque votre profession (ingénieur) de départ n’avait rien à voir avec la poésie ? 

 

SM La poésie m’est tombée du ciel ! J’avais déjà une sensibilité artistique par la musique, et en particulier le piano, que j’ai pratiqué toute mon enfance. Vinrent ensuite les mots, qui m’ont permis de déposer sur le papier des sentiments, des états d’être, des révoltes aussi que j’avais en moi. Le verbe m’est venu et m’a transportée dans les sphères de la poésie, qui permet d’exprimer le plus profond de soi, mais aussi la beauté du monde, perceptible à tout moment. 


 

MDC —  Selon Paul Valéry « L’essence de la poésie est la recherche de la poésie même ». Cette assertion trouve-t-elle sa justification dans votre poésie ?

 

SM — Le langage poétique est un art et comme tout art, il décrit, dénonce et tente d’éveiller le lecteur, auditeur, à une certaine finesse de la vie. C’est en tout cas dans cette esthétique, voire éthique, que j’écris. Décrire le fond de l’être, tenter de trouver des réponses ou au moins de poser les bonnes questions fait partie de mon processus créatif. La recherche du bon mot, du bon assemblage, non sans une association d’images souvent, est un travail ontologique qui part de la nature des choses vers son analyse. 


 

MDC — Selon Cioran « Les poètes sont inutiles mais indispensables », ne pensez-vous pas que c’est plutôt la poésie qui est utile au poète ?

 

SM — La poésie est indispensable et j’ose espérer qu’elle l’est pour tous les humains. C’est une façon d’être, d’approcher la vie. Elle met un peu de délicatesse dans ce monde brutal. Il faut dire aussi que la poésie est diverse. Elle peut être engagée, tentant d’émettre un message politique, lyrique, romantique (en cela, elle est formidable car elle permet tous les excès), satirique, didactique, ludique. Elle est en fait un moyen de transmission, et est nécessaire pour le poète qui la manie bien sûr, mais surtout pour le monde, qui a besoin de cet essentiel…


 

MDC — Je veux croire que ce recueil de poèmes est de circonstance. Mais qu’est-ce qui vous l’a inspiré ?

 

SM — Les événements de la vie. La perte de proches. Ma quête vers la lumière, même dans les moments obscurs. Je m’accroche au Beau, même si dehors il fait gris et que dedans aussi, parfois. Emerger de la peine, donner une lueur d’espoir est le propre du poète qui est un passeur en quelque sorte. Je m’attèle aussi à rétablir l’inversion des valeurs de notre société contemporaine qui part à vau-l’eau.
 

 

MDC — À quelle fréquence écrivez-vous ?

 

SM — J’écris tout le temps, tous les jours, et parfois la nuit. Journaliste, j’écris tout d’abord dans le cadre de mon travail, dans la presse magazine. Ecriture bien sûr différente que l’écriture personnelle. La poésie, mais aussi les autres genres littéraires que je pratique (fiction dans le roman ou les nouvelles, prose dans les essais ou plus récemment le théâtre) sont de formidables moyens d’expression pour décrire, s’épancher, créer des personnages proches ou à l’opposé de ce qu’on est. La littérature ouvre sur les Autres.


 

MDC — Avez-vous un moment privilégié pour écrire ? 

 

SM — Il fut un temps où j’écrivais essentiellement la nuit, lorsque mes enfants, petits, dormaient. Aujourd’hui, dès que j’ai un peu de temps ou d’ouverture sur mon temps personnel, je m’y mets. Je priorise mon expression artistique selon les échéances que je me fixe ou que l’on me fixe. J’aime le challenge et je réponds à beaucoup de propositions. Il faut alors parer au plus urgent. Restitution d’un manuscrit, réalisation d’une œuvre pour une expo (photo ou peinture), préparation d’un concert (j’ai notamment sorti six albums) etc. Beaucoup de travail, et de plaisir...


 

MDC — Question subsidiaire : Connaissez-vous des passages à vide qui vous plongent dans l’inquiétude ?

 

SM — Pas trop. Je n’ai pas le syndrome de la page blanche (ou de la toile blanche, dirais-je). Beaucoup de choses m’inspirent. La vie est d’une richesse infinie. La nature offre son éventail de beauté en permanence. Lorsque j’ai un passage à vide, je me ressource avec mes amis, je vais marcher, je voyage, je profite de l’offre culturelle qui ne manque pas. J’aime le théâtre, le cinéma, les musées, la musique. Je puise dans mes ressources, dans mon intérieur. La création m’est indispensable. L’art est un bien précieux.


 

MDC — Avez-vous éprouvé un sentiment de satisfaction après avoir terminé ce recueil et le voir publié telle une mission accomplie ?

 

SM — Oui, bien sûr. La concrétisation d’un travail me met toujours en joie. Et même si ce n’est pas mon premier ouvrage édité (j’ai dû publier une trentaine de livres), je suis toujours impatiente du résultat. L’objet est important. Je ne parlerais pas vraiment de mission accomplie, tout texte est perfectible et mettre le mot « fin » à un ouvrage n’est pas simple. Mais il est une étape. Son contenu est le reflet de la maturité acquise au moment où le livre est publié, de mon appréhension du monde que j’ai envie de partager à ce moment précis. J’ai eu la chance — et je remercie à cette occasion les Éditions du Cygne — d’orner ce recueil de mes dessins et encres. C’est une autre de mes facettes, et elle m’est chère. Elle est un plus dans l’entendement du livre. Je tiens aussi bien sûr à vous remercier, Maggy de Coster, ma préfacière, talentueuse poète et amie.

 

© Crédit photo : De gauche à droite, les autrices Sarah Mostrel & Maggy De Coster lors de la présentation du recueil de poèmes « Gris de peine » de Sarah Mostrel aux Éditions du Cygne le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice. Image fournie par Maggy de Coster.

*

J’ai été à la fois touchée et flattée de faire la préface du recueil de ce recueil de poèmes car j’ai trouvé que c’était une marque de confiance de la part de Sarah Mostrel et je voulais lui prouver que j’étais digne de sa confiance comme les vingt-quatre auteurs précédents de tous genres littéraires confondus dont j’ai préfacé les livres. 

 

© Maggy De Coster, mars 2025.

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Pour citer ce méta entretien poétique, inédit & illustré

 

Maggy De Coster, « Interview avec Sarah Mostrel » avec des illustrations des autrices, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 2 avril 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/mdc-entrevue

 

 

 

 

 

Mise en page par David

 

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31 mars 2025 1 31 /03 /mars /2025 17:46

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception | Dossier majeur | Articles & témoignages

 

 

 

 

 

 

Présentation de « Gris de peine » de

 

Sarah Mostrel, Éditions du Cygne, 2024, le 4 mars

 

2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice

 

 

 

 


​​​​​​​​

Critique & image par

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

 

© Crédit photo : De gauche à droite, les autrices Sarah Mostrel & Maggy De Coster lors de la présentation du recueil de poèmes « Gris de peine » de Sarah Mostrel aux Éditions du Cygne le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice. Image fournie par Maggy de Coster.

 

 

Sarah Mostrel a plusieurs cordes à son arc, après avoir été ingénieur, elle s’est reconvertie dans le journalisme et mène en parallèle plusieurs activités artistiques. Cela dit, elle est poète, auteure-compositrice-interprète, peintre, romancière, essayiste et photographe.

 

Elle a plusieurs publications à son actif, tous genres confondus et a reçu plusieurs prix tant sur le plan national que sur le plan international.

Ce soir, c’est de son recueil de poèmes intitulé « Gris de peine » publié aux Éditions du Cygne, recueil que j’ai eu l’honneur et le plaisir de préfacer, que nous allons parler.

 

Sarah n’est pas allée trop loin pour trouver le titre de son recueil car en tant qu’artiste peintre, elle s’est inspirée de l’appellation chromatique « gris de Payne » qui est un gris foncé, à tendance bleue, très utilisé notamment à l'aquarelle. C’est le cas de dire qu’entre la poésie et la peinture il n’y a qu’un pas. 

 

Elle ne décrit pas les faits de but en blanc mais les brode tout en finesse.

Certaines constructions verbales attirent notre attention comme l’emploi des vers elliptiques du verbe, il s’agit de propositions nominales qui sont d’une force très puissante (cf. 21) : 

 

« Nulle phrase

Nulle gorge

Nuls regards

Nulle posture 


 

Un cheminement

Sans aboutissement (programmé)

Vers la rencontre inopinée

La sente des sentiments »

 

Elle s’impose quelques injonctions positives par le mode l’impératif : « Vis et deviens / Ce que tu es/Ce que tu seras/Change de pas »  (voir p.12.)

Là, on peut dire qu’elle cherche à conjurer sa peine et l’emploi du tutoiement remplace un je qui peine à s’affirmer ou bien c’est une stratégie d’évitement de l’emploi de la première personne. 

 

On retrouve cet emploi du tutoiement dans les pages 53 et 56 :

 

« Tragédie de l’enfer via le paradis

Quel est ton choix en fait ?

Enjamberas-tu le gouffre, l’abîme antagoniste

Suivras-tu la parole ou l’allégorie ? »

 

« Mots de la page qui se retourne

Qui te fait voir l’avenir »

 

« Maintenant tu fonces

Tu fonces

Tu te dépêches de lire ce qui surviendra

Et les ailes te poussent

 

Tu franchis l’épilogue

Tu marques la page 

Le but s’éclaircit

La fin est prometteuse »

 

Disons que ces extraits du poème intitulé Feel-good book augure d’un bon présage car il se termine sur une note positive. La résilience se révèle en dépit de tout le fer de lance de la nature humaine.

L’emploi de l’infinitif est manifeste à la page 28.  Sarah dresse le procès verbal de la poésie; chaque vers semble être autonome; il y a une particularité dans la construction qui est très subtile : c’est l’inversion (intentionnelles ou non intentionnelles) des propositions par l’auteure. Les propositions infinitives se succèdent indépendamment et la proposition principale se trouve à la fin.

 

« Réhabiliter le verbe

Dire, écrire, combler les non-dits

Taire le silence

Le changer en murmures, en cris de survivance »

 

À cela sert la poésie »

 

Ce dernier vers aurait pu être est la proposition principale qui amène les propositions infinitives qui lui sont subordonnées.

 

Quant au dernier tercet de la page 29, il résume l’esprit profond de « Gris de peine », en ce sens qu’il explicite et justifie le choix titre. 

Cela fait penser un peu à Victor Hugo dans « Les Feuilles d’automne » : 

 

« Vieillir enfin, vieillir! comme des fleurs fanées

Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années

Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris

Boire le reste amer de ces parfums aigris,

Etre sage, et railler l'amant et le poète,

Et, lorsque nous touchons à la tombe muette,

Suivre en les rappelant d'un œil mouillé de pleurs

Nos enfants, qui déjà sont tournés vers les leurs ! »

 

Parlons maintenant des illustrations :

 

La plupart des personnages qui illustrent les poèmes sont esseulés. Il y a un couple qui déambule dans une rue déserte. Les femmes ont le regard livide et sont toutes habitées par la tristesse. Il y a un homme qui fait un plongeon dans le vide. Pas de légende en dessous des images, elles parlent d’elles-mêmes.

 

© Maggy De Coster

 

À lire  aussi les extraits illustrés & inédits du recueil :

Sarah Mostrel (poèmes & photos), « Extraits du recueil «Gris de peine », URL : https://www.pandesmuses.fr/noiv/sm-silence

***

Pour citer ce texte inédit

 

Maggy De Coster, « Présentation de « Gris de peine » de Sarah Mostrel, Éditions du Cygne, 2024, le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 31 mars 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/noi2025/mdc-presentation

 

 

 

 

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