Crédit photo : Une jupe plissé soleil, bleu marine, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Depositphotos, image no 1.
ma mère avait le don
de me faire aimer
les vêtements que j’abhorrais
une jupe bleu marine ordinaire
se parait de splendeur
quand elle évoquait son plissé soleil
une robe en lainage quelconque
se métamorphosait en tenue d’apparat
grâce à son imprimé pied-de-poule
quant au col Claudine blanc cassé
il m’apparentait à l’autrice
dont les lectures m’enivraient
ma mère avait le don
de faire passer un bout de chiffon
pour une soierie infiniment précieuse
des bottines qui prenaient l’eau
chinées sur un marché
me donnaient un petit air de tsarine
Crédit photo : Une jupe plissé soleil, à pois jaune et bleu marine, ornée de volants, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Depositphotos, image no 2.
Pour citer ce poème gnomique, inédit en hommage à sa mère
Françoise Urban-Menninger, « la jupe plissé soleil », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 8 avril 2025. URL :
« J’ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure. » Hippolyte Taine
Le chat a toujours occupé une place dans la littérature même s’il a été persécuté du Moyen Âge à la Renaissance. Chez les Égyptiens, il était un symbole divin. L’amour de la Reine Victoria pour l’Égypte l’avait porté à adopter deux Persans bleus et depuis, le chat du statut de suppôt de Satan au Moyen Âge à celui d’animal de compagnie en Europe.
À part La Fontaine, beaucoup de poètes et écrivains comme de Baudelaire, Guillaume Apollinaire, Paul Éluard et bien d’autres ont rendu hommage au chat. À cela s’ajoute Éliane Biedermann avec son nouveau recueil « Scènes de Chats » où les félins sont campés comme de vrais personnages. Ce sont des chats de caractère qui ont leur langage propre à eux que l’auteure en bonne observatrice a su si bien décrypter. Y a-t-il sur terre quelqu’un de plus propre qu’un chat ? La réponse est contenue ou insinuée dans les vers suivants :
« Après ses escapades
toilette minutieuse
du chat sur mon lit »
Nul endroit n’est sans doute inconnu à un chat, donc le lit de sa maîtresse ne subit guère l’exception. Aucune place ne saurait lui être interdite par amour.
La poète sait également décoder la signification de tous les ronronnements de ses différents compagnons à quatre pattes.
« Coups de patte insistants
ronronnement
le chat a faim »
N’est-ce pas que les chats éprouvent des sentiments comme les humains ?
Il est indéniable que la jalousie n’est pas propre qu’aux humains. C’est ce que dénotent les vers suivants :
« À la vue du chat jaune
mon chat se hâte de rentrer
Jalousie »
Offrir son premier trophée à sa maîtresse n’est pas chose futile. Il va sans dire que le félin éprouve de la fierté en cette circonstance. Et Éliane Biedermann de convenir :
« Première souris
Apportée sur le perron
Fierté du chat »
Mais il y a un moment malheureux qui est consigné dans ce recueil de haïkus : c’est quand la Camarde est venue lui ravir sa compagne tant aimée :
« La mort t’a emportée
petite chatte
dans l’infini du cosmos »
Éliane Biedermann a su décrire les chats dans tous leurs états : chat mélancolique, chat en méditation, chat interrogateur, chat aux aguets, chat dormant, chat circassien. Mais chat alors !
Le chat épargne de la solitude, apaise les maux, sa présence aide à vivre avec mais ne les guérit pas. C’est ce que l’on peut comprendre à la lecture de recueil de Haïkus intitulé : « Scènes de Chats ».
Scènes de chats Format : 15 X 21 Nombre de pages : 64 ISBN/EAN : 978-2-38638-150-8 13 euros Eliane Biedermann Chat aux yeux d'ambre après sa course nocturne vient dormir près de moi Chaton vif e...
Maggy De Coster, « Éliane Biedermann, « Scènes de Chats », Haïkus, Illustrations de Iza Bouvier, Éditions Unicité, 2025, 62 p. 13€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 2 avril 2025. URL :
Crédit photo : Barbara Regina Dietzsch (Barbara Regina Dietzsch (1706-1783), illustration des fleurs de jasmin écloses, et en boutons avec leurs feuilles et un papillon, peinture tombée dans le domaine public. Capture d'écran faite par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.
ياسمين الجسد ينادي الولد
ينادي الوطن المجروح
هذا الطفل الحبيب
الذي يتألم وينثر اللآ لىء البيضاء على الأحياء والأموات
Pour citer ce poème inédit, bilingue, masculin/féminin & d'espoir
Dina Sahyouni, « ياسمين الجسد/Le jasmin du corps », poème bilingue arabe-français, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet&Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 2 avril 2025. URL :
Sarah Mostrel a plusieurs cordes à son arc, après avoir été ingénieur, elle s’est reconvertie dans le journalisme et mène en parallèle plusieurs activités artistiques. Cela dit, elle est poète, auteure-compositrice-interprète, peintre, romancière, essayiste et photographe.
Elle a plusieurs publications à son actif, tous genres confondus et a reçu plusieurs prix tant sur le plan national que sur le plan international.
Ce soir, c’est de son recueil de poèmes intitulé « Gris de peine » publié aux Éditions du Cygne, recueil que j’ai eu l’honneur et le plaisir de préfacer, que nous allons parler.
Sarah n’est pas allée trop loin pour trouver le titre de son recueil car en tant qu’artiste peintre, elle s’est inspirée de l’appellation chromatique « gris de Payne » qui est un gris foncé, à tendance bleue, très utilisé notamment à l'aquarelle. C’est le cas de dire qu’entre la poésie et la peinture il n’y a qu’un pas.
Elle ne décrit pas les faits de but en blanc mais les brode tout en finesse.
Certaines constructions verbales attirent notre attention comme l’emploi des vers elliptiques du verbe, il s’agit de propositions nominales qui sont d’une force très puissante (cf. 21) :
« Nulle phrase
Nulle gorge
Nuls regards
Nulle posture
Un cheminement
Sans aboutissement (programmé)
Vers la rencontre inopinée
La sente des sentiments »
Elle s’impose quelques injonctions positives par le mode l’impératif : « Vis et deviens / Ce que tu es/Ce que tu seras/Change de pas » (voir p.12.)
Là, on peut dire qu’elle cherche à conjurer sa peine et l’emploi du tutoiement remplace un je qui peine à s’affirmer ou bien c’est une stratégie d’évitement de l’emploi de la première personne.
On retrouve cet emploi du tutoiement dans les pages 53 et 56 :
« Tragédie de l’enfer via le paradis
Quel est ton choix en fait ?
Enjamberas-tu le gouffre, l’abîme antagoniste
Suivras-tu la parole ou l’allégorie ? »
« Mots de la page qui se retourne
Qui te fait voir l’avenir »
« Maintenant tu fonces
Tu fonces
Tu te dépêches de lire ce qui surviendra
Et les ailes te poussent
Tu franchis l’épilogue
Tu marques la page
Le but s’éclaircit
La fin est prometteuse »
Disons que ces extraits du poème intitulé Feel-good book augure d’un bon présage car il se termine sur une note positive. La résilience se révèle en dépit de tout le fer de lance de la nature humaine.
L’emploi de l’infinitif est manifeste à la page 28. Sarah dresse le procès verbal de la poésie; chaque vers semble être autonome; il y a une particularité dans la construction qui est très subtile : c’est l’inversion (intentionnelles ou non intentionnelles) des propositions par l’auteure. Les propositions infinitives se succèdent indépendamment et la proposition principale se trouve à la fin.
« Réhabiliter le verbe
Dire, écrire, combler les non-dits
Taire le silence
Le changer en murmures, en cris de survivance »
À cela sert la poésie »
Ce dernier vers aurait pu être est la proposition principale qui amène les propositions infinitives qui lui sont subordonnées.
Quant au dernier tercet de la page 29, il résume l’esprit profond de « Gris de peine », en ce sens qu’il explicite et justifie le choix titre.
Cela fait penser un peu à Victor Hugo dans « Les Feuilles d’automne » :
« Vieillir enfin, vieillir! comme des fleurs fanées
Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années
Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris
Boire le reste amer de ces parfums aigris,
Etre sage, et railler l'amant et le poète,
Et, lorsque nous touchons à la tombe muette,
Suivre en les rappelant d'un œil mouillé de pleurs
Nos enfants, qui déjà sont tournés vers les leurs ! »
Parlons maintenant des illustrations :
La plupart des personnages qui illustrent les poèmes sont esseulés. Il y a un couple qui déambule dans une rue déserte. Les femmes ont le regard livide et sont toutes habitées par la tristesse. Il y a un homme qui fait un plongeon dans le vide. Pas de légende en dessous des images, elles parlent d’elles-mêmes.
Maggy De Coster, « Présentation de « Gris de peine » de Sarah Mostrel, Éditions du Cygne, 2024, le 4 mars 2025 au Café de la Mairie, Place Saint-Sulpice », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 31 mars 2025. URL :
Chères amies / Chers amis de la poésie et des arts de la scène,
Nous sommes ravies de vous annoncer la sortie tant attendue de la nouvelle œuvre de la poète et performeuse tunisienne Selima Atallah, intitulée « Au Pieu », qui est déjà disponible en librairie depuis le 14 février 2025.
Selima Atallah, reconnue pour sa voix unique et son approche audacieuse de la poésie, nous invite à plonger dans un univers riche en émotions et en réflexions. Avec « Au Pieu », elle explore des thèmes universels tels que l'amour, la mémoire et l'identité.
Ne manquez pas cette occasion de découvrir une œuvre qui promet d'être à la fois touchante et provocante. Préparez-vous à être transportés par les mots de Selim-a, qui, à travers sa plume, nous rappelle la puissance de la poésie pour transcender les frontières et toucher nos âmes.
Date de sortie : 14 février 2025
Titre : Au Pieu
Artiste : Selim-a Atallah
Éditions : La Contre Allée
Voir également la présentation officielle de l'ouvrage pour par la maison d'édition en PDF ci-joint :
Dossier pour la presse de la présentation de l'ouvrage « Au Pieu »»
Entrevue
Voici l’entretien réalisé avec l’artiste lors de la sortie de son recueil et des supports visuels :
H.M — Qu'est-ce qui vous a inspirée à écrire ce nouveau recueil ? Y a-t-il des expériences personnelles qui ont influencé votre écriture ?
S.AC — Je ne pense pas qu'il y ait eu vraiment d'inspiration, plutôt une forme de nécessité d'écriture, sans que j'aie au début de direction. Je sortais d'une période assez compliquée où j'avais eu des problèmes de papiers à la fin de mon séjour d'études aux Etats-Unis pour cause de visas refusés et avais été bloqué.e à New York à cause du covid à l'époque des QR codes et des passeports santé. Cela m'avait beaucoup impacté.e et à mon retour à Paris, j'avais passé un long moment à ne pas faire grand-chose d'autre que regarder des séries, manger, jouer à des jeux vidéos, sans arriver à dépasser cette expérience. Ce texte, écrit juste après, revient sur ces moments où j'étais aux prises avec l'appel du vide - que je connais bien - tout en ressentant une forme de saturation de la pensée qui m'engluait dans l'immobilité.
H.M —Comment décririez-vous l'évolution de votre style poétique depuis vos précédents écrits jusqu'à ce recueil ?
S.AC — Ce texte est un poème-fleuve, comme mon précédent livre. Mais là où le premier, paru chez 10 pages au carré, faisait dix pages, celui-ci à la Contre Allée en fait un peu plus de cent. Même si c'est un flux continu, il y a plusieurs mouvements, et je me suis autorisé.e dans ce texte à introduire des onomatopées, quelques expressions en anglais, et à faire des expérimentations spatiales : à certaines pages il n'y a qu'un ou deux vers et d'autres sont très saturées ou adoptent des formes. Je pense qu'il y a dans ce livre, une liberté plus grande dans la langue, et certains passages qui sont principalement guidés par le rythme, ce qui est sans doute le reflet de l'affirmation de ma pratique de la performance accompagnée de musique électronique.
H.M —Pouvez-vous nous parler encore plus du processus de création de ce recueil ? Avez-vous suivi une méthode particulière ?
S.AC — Ce texte a été écrit de manière très fluide et naturelle. À l'origine, il s'agissait de prises de notes sur mon téléphone pendant mes trajets en métro à Paris, sans que j'aie d'intention véritable, ou le désir de chercher quelque chose de précis en écrivant. C'est ensuite quand, voulant soumettre un texte à un prix littéraire, j'ai voulu reprendre ces notes, que je me suis rendu.e compte qu'elles faisaient déjà plus d'une trentaine de pages. Après les avoir retravaillées, j'ai fait comme d'habitude, lu à voix haute jusqu'à ce que le rythme soit fluide, laissé reposer quelques jours/semaines, et repris cette lecture à voix haute pour voir si le texte tenait toujours. Je modifie le manuscrit en suivant cette méthodologie, jusqu'à ce que plusieurs lectures faites à distance les unes des autres continuent à me donner cette impression de fluidité, de facilité de lecture. Je considère alors que je suis allé.e aussi loin que je peux seul.e et soumets le textes à des personnes en qui j'ai confiance et le modifie à nouveau selon leurs retours, en appliquant à chaque fois cette méthode de la lecture à voix haute jusqu'à atteindre une forme stable. Je pense que la confiance dans un groupe de pairs me vient de mon Master de création littéraire ou j'avais suivi de nombreux ateliers d'écriture et appris à soumettre mon écriture à un regard critique avant de chercher à la faire éditer ou à la montrer au public.
H.M —Quelle place la musique occupe-t-elle dans votre travail ? Comment a-t-elle influencé tes lectures sur scène ?
S.AC — La musique occupe une place essentielle dans mes performances, qui sont elles-mêmes indissociables de mon rapport à la poésie. Je vois la poésie sur scène comme une opportunité de toucher un public différent, plus large, en essayant de l'approcher par le biais d'autres codes, qui peuvent faire un peu moins peur qu'ouvrir un livre de poésie. En plus de mes performances, j'ai co-fondé un collectif d'écopoésie, fœhn, et nous organisons des soirées où nous invitons des poetes.ses à lire de la poésie engagée sur de la musique, le plus souvent électronique. C'est assez naturel pour moi de mêler poésie et musique car j'ai commencé à lire mes textes sur des scènes ouvertes où il y avait des musicien.nes jazz, des pianistes, des guitaristes ; je compose moi-même des tapis sonores pour mes textes et adore improviser avec des musicien.nes. La lecture à voix haute est aussi le guide qui me permet de retravailler mes textes jusqu'à ce qu'ils sonnent juste.
Ma pratique prend un tournant de plus en plus musical depuis trois ou quatre ans où j'ai commencé à travailler avec de la musique électronique et ai fini par co-fonder le groupe Mooja, entre poésie, musique électronique et vidéopoésie. Après beaucoup de DJs sets poétiques improvisés, Paul Leverrier et Adrien Amiot, producteurs et DJs sous le nom de Housecall ont commencé à composer des morceaux pour mes textes, et Zohra Mrad a créé des vidéos qui accompagnent la performance, pour proposer une expérience la plus immersive possible. L'énergie de ce concert-spectacle est saturée, et oblige le public à lâcher prise sur la compréhension rationnelle des textes, car je pense que la poésie nécessite une écoute sensible, qui dépasse le sens, pour se laisser traverser par les mots, l'énergie, la rencontre dans l'instant, et c'est ce que nous avons essayé de proposer pour le lancement du livre au Centre Pompidou pendant le festival Effractions.
H.M — Y a-t-il un poème ou un passage en particulier que vous aimeriez mettre en avant et expliquer à votre public ?
S.AC — En voici un extrait :
mirlababisurlababo
souvenir du temps d’antan
ça manque le temps d’antan
où l’on croyait devenir grand
quelque chose d’autre
d’ontologiquement différent
catégorisation radicale
le monde des adultes le monde des enfants
découvrir
pendant que le temps file s’effile que le fil s’effiloche
que c’est pareil
qu’il faut tenir
juste tenir
être adulte c’est ça
tenir
ne pas laisser tomber
ne pas se laisser tomber
tous les jours bras levés
vivace comme cyprès
contre les vents traîtres
et si ça tombe
si ça casse
si ça crame
si ça coule
se lever se relever
gonfler le ventre comme on l’a appris en cours de yoga
gonfler les poumons âcres qui se décomposent jour à
jour
et recommencer
Le postulat de ce texte est de réfléchir aux manières avec lesquelles on tient quand la vie devient difficile à vivre, car c'est facile de tenir quand on va bien, que notre vie roule toute seule. Mais ce texte se demande comment on fait pour se relever quand on tombe, continuer quand ça semble impossible, qu'on est attiré par une inertie incoercible tout en ayant le désir d'être "vivace comme le cyprès" de Baudelaire, et je pense que ce passage propose des réponses que tout le livre cherche. Il suffit d'essayer, de mettre un pied devant l'autre chaque seconde-minute-jour, jusqu'à ce qu'on se soit sorti du trou.
H.M — Comment espérez-vous que les lecteurs réagiront à votre recueil ? Y a-t-il des émotions ou des réflexions que vous souhaitez susciter chez eux ?
S.AC — J'espère que mes lecteur.ices trouveront le livre facile à lire, dans le sens de la fluidité de l'écriture car je sais que les thématiques abordées peuvent être difficiles, même s'il y a beaucoup d'autodérision et d'humour. J'espère juste qu'il ne les impressionnera pas par ses verbiages, qu'il n'exclura pas un.e lecteur.ice tombé.e dessus par hasard, car je n'aime pas que la littérature écrase par son érudition. Je veux au contraire que ce texte libère la curiosité, la créativité, les interprétations, qu'il donne même envie d'être modifié, tant qu'il suscite chez l'autre le désir de soi-même faire quelque chose qui traverse, que ce soit écrire ou n'importe quoi d'authentique. C'est ce que me permet la poésie, d'avoir la sensation que je suis traversé.e par les mots, que je suis exactement moi-même quand j'écris ou que je suis sur scène. J'espère aussi que les lecteur.ices auront envie de le lire à voix haute. C'est le retour de plusieurs personnes déjà, et c'est le plus beau compliment qu'on puisse faire à mon écriture, car mes poèmes préférés sont ceux que j'ai eu d'emblée l'envie de clamer à voix haute, dans ma chambre ou devant d'autres, et j'essaie d'écrire d'une manière où le rythme qui se dégage peut être retrouvé, mis en voix par toute personne qui le désire pour qu'elle puisse aussi prendre part à la performance.
H.M — Quels sont vos projets futurs après la sortie de ce recueil ?
S.AC — Le plus important pour moi, c'est de trouver des manières de tenir, de faire corps ensemble en tant qu'artistes, poetes.ses, écrivain.es, citoyen.nes, dans un monde de plus en plus violent et ce sans se laisser décourager. Cela passe pour moi par la programmation d'évènements artistiqus pluridisciplinaire durant lesquels des personnes d'horizons divers se rencontrent, discutent, s'émerveillent tout en ayant conscience de la nécessité de résister et de tenir pour des causes plus grandes que soi. Il nous faut trouver l'équilibre entre la nécessité d'être ému.es par la violence, la souffrance qui nous entoure et ne pas la laisser nous écraser dans la peur qui ne fait que nous fermer aux autres. C'est ce que j'essaie de faire avec mon collectif écopoétique fœhn et avec mon collectif décolonial et féministe bruxellois xeno_ : créer des espaces pour tenir ensemble. Avec mon groupe Mooja nous travaillons aussi à l'enregistrement de notre premier EP car ce projet mûrit depuis plusieurs années et il est temps de le partager avec d'autres, pour, encore une fois, donner un accès à des textes engagés à un public autre que littéraire. Évidemment, dans le cadre de la promotion d'Au Pieu, il y a des performances, des rencontres en festivals et en librairies, j'irai à Bruxelles, Lille, Bordeaux, Barjols etc... Et puis, bien sûr, de temps en temps m'isoler pour avancer sur l'écriture d'un roman sur l'amitié et d'un recueil de poèmes sur l'amour filial auxquels je travaille.
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Pour citer ces images & entretien inédits
Hanen Marouani, « Avis de parution du recueil « Au Pieu » de Selim-a Atallah Chettaoui suivie de l’entretien réalisé avec l’artiste », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 17 mars 2025. URL :
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.
LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES 1er VOLET Crédit photo : Alphonsine de Challié, « beauty with pink veil...
Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Critique & réception / Réflexions féministes | Voix / Voies de la sororité Festival Fuerza, Femmes pour la paix du 4 au 8 juin,...