24 mai 2024 5 24 /05 /mai /2024 16:29

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | II. « Elles » | Articles & témoignages | Critique & réception

 

 

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Un hiver fertile

 


 

roman de Myette Ronday,

 

paru aux Éditions Complicités

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

© Crédit photo :  Première de couverture illustrée du roman intitulé « Un hiver fertile » par Myette Ronday, image fournie par la rédactrice-critique.

 

 

 

La figure de Run, une femme d’un âge indéfini, qui a disparu dans le ventre de l’océan, immerge ce roman dans les remous d’une villa « bringuebalante » où un groupe de femmes filent, au sens propre mais aussi au sens figuré, le temps qui passe, les fait et les défait.  

 

 

Au fil de ce roman, des écheveaux de vies s’entrelacent, se dénouent, se renouent, proposant plusieurs lectures... Nina qui travaille dans l’humanitaire n’arrive pas à croire à la mort de Paul, son compagnon. En déshérence, elle finit par échouer, par un hasard qui fait plutôt bien les choses, dans cette maison bercée par le flux et reflux de l’océan, en acceptant d’être responsable de Clara, une adolescente rebelle qui se cherche parmi les ombres fantomatiques qui hantent et traversent cet ouvrage. Nina deviendra le chaînon essentiel de ce groupe de fileuses en remaillant les liens distendus par l’absence de Run qui en avait été l’initiatrice.

Ce qui est merveilleux dans ce livre, c’est la philosophie que prône Myette Ronday et qui se résume en cette possibilité de changer sa destinée. L’une des clés de ce roman se trouve dans l’explication que donne Nina à propos de la pensée nordique qui « nourrissait l’idée que le Destin n’est pas irrévocable et qu’il peut être modifié par la manière dont les humains accueillent et gèrent le présent. » Autrement dit, rien n’est jamais définitivement joué et tous les personnages de tirer les fils de leur imaginaire « pour se construire au-delà de ce que la société programme pour nous », conclura Run dont la pensée transcende son corps métamorphosé en phoque pour s’incarner dans le texte. Run, absente, reste plus que jamais présente, elle veille, se dévoile dans les phrases en italique qui renvoient aux réflexions que se fait Nina en brisant le miroir des apparences.

 

 

© Crédit photo :  Portrait photographique de la romancière Myette Ronday. Image fournie par la rédactrice-critique.

 

 

L’autrice habite tous ses personnages, elle nage avec eux entre les lignes des pages de ce roman telle Run ondulant entre les vagues, son écriture envoûtante agit tel un charme qui brouille les frontières entre le rêve et la réalité. Nous plongeons dans ce roman, happés telle Yasmine qui avoue avoir disparu dans un livre comme sa mère l’avait prédit « J’ai effectivement disparu à mon insu dans un de ces livres que je parcourais sans vraiment les lire. » Ainsi la magnificence de l’écriture, empreinte d’un humour subtil, nous octroie-t-elle une nouvelle clé qui nous invite à filer de splendides métaphores telles les filandières qui choisissent la couleur des plaids « au fil des saisons ».

Et c’est dans  « ce lieu intemporel » que naît la poésie luminescente de Myette Ronday, c’est dans « ce lieu perdu » comme le qualifie Yves Bonnefoy que l’autrice appréhende cette voix lointaine, celle de la perte et de l’absence mais qui continue à croître en elle. Le cercle des fileuses est un lieu de paroles qui interroge le sens même de notre existence. Nul doute que Myette Ronday en appréhendant la beauté mourante du monde nous en aura délivré la part belle qui n’a de cesse de faire danser notre âme dans la lumière au diapason de cette petite musique qui fait tourner la terre sur son axe de rêverie éveillée.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ce texte inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Un hiver fertile, roman de Myette Ronday, paru aux Éditions Complicités », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 24 mai 2024. URL : http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/fum-hiverfertiledemyetteronday

 

 

 

 

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 17:08

N° I | HIVER-PRINTEMPS 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège / Poésie des aïeules | Biopoépolitique | Poésie & philosophie & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Créations poétiques​​​​​

 

 

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La traite des noirs

 

 

 

 

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Marie-Laure [Gronardty-]Grouard

Poème choisi, transcrit, accompagné d’une brève présentation & d'une photographie de la poète par

Dina Sahyouni 

 

 

​​​​​© Crédit photo : Image de la lithographie signée Auguste Bry du portrait pictural de la poète Marie-Laure. Cette photographie a été prise par DS. en mars 2023 du recueil intitulé Essais en prose et poésies [par Marie-Laure] ; recueillis, publiés et précédés d'une notice biographique par M. Théodore de BANVILLE, Suivis de lettres...Version de l'image no 1.

 

 

Dite Marie-Laure, est une femme de lettres du XIXsiècle. Méconnue et peu étudiée, elle a laissé toutefois des écrits qui méritent notre attention au moins pour ce style affirmé et original qui les caractérise. Née Marie-Laure Gronardty-Grouard à Paris en 1822 (le 15 janvier), elle compose ses poèmes et proses sous son prénom composé Marie-Laure et décède bien jeune à Familly en 1843, emportée le 8 juillet par la tuberculose. On a d'elle : Les Églantines, W. Coquebert, 1843 et GROUARD, Marie-Laure (dite Marie-Laure), Essais en prose et poésies [Marie-Laure] ; recueillis, publiés et précédés d'une notice biographique par M. Théodore de BANVILLE, Suivis de lettres par MM. Chateaubriand, Jules Janin, Sainte-Beuve et mesdames Desbordes-Valmore, Amable-Tastu, Paris, Jules LABITTE, MDCCCXLIV/1844.

© DS., juin 2023.

 

 

La traite des noirs

 

 

Oh ! pourquoi vendaient-ils leurs frères ?

Pourquoi sur eux tant de mépris ?

Pourquoi tant de plaintes amères ?

Comme l'habit du Christ pourquoi les mettre à prix ?


 

La mort les épargnera-t-elle,

Ceux-là qui mettent l'homme au rang des animaux ?

Sera-t-elle donc moins cruelle ?

Et pourront-ils penser, sentir dans leurs tombeaux ?

Mais seront-ils donc plus qu'un reste de poussière

Par quelques siècles épargné ?

Pourront-ils retarder la mort, l'heure dernière ?

Oh ! non : quand Dieu le veut, bientôt ils ont régné ;

Bientôt ils ont suivi le destin qu'il faut suivre ;

Les enchaîneurs de liberté

Peuvent faire mourir, mais non se faire vivre

Par-delà le temps limité.


 

Rampez-vous toujours courbés au joug infâme ?

Hommes... ramperez-vous dans la fange traînés ?

Près d'eux resterez-vous plus lâches que la femme,

Ou pareils aux chevaux à leur char enchaînés ?

Pour entasser de l'or dans leurs mains déjà pleines,

Dites, ramperez-vous devant des étrangers ?

Non ; pour votre pays sillonnez seuls les plaines,

Votre brûlant pays aux forêts d'orangers,

Et ne vous courbez pas sous leur vil esclavage ;

Hommes, comme eux levez vos fronts,

Et que sur votre ardent rivage,

De ces tyrans maudits, rejetant les affronts,

Ensemble vous disiez : Vengeance aux vendeurs d'hommes !

Qu'ils soient attachés au malheur !

Qu'ils soient vendus aussi, qu'ils soient ce que nous sommes !

Qu'à leur tour ils disent : Horreur !

Mieux vaudrait errer sans patrie

Que d'être sous leur joug avec l'âme flétrie !


 

Pour étancher ta soif, pour apaiser ta faim,

Viens dans notre pays, viens, nos coups sont pleines,

Viens, esclave, avec nous partager notre pain ;

Pour le trouver ici tes mains seront sans chaînes...

De l'homme libre, ami, prends la noble beauté ;

Que ton âme bientôt heureuse,

De l'outrageant passé devenant oublieuse,

Sente en elle une voix qui dise : Liberté !


 

Mais pourquoi vendaient-ils leurs frères ?

Pourquoi sur eux tant de mépris ?

Pourquoi tant de plaintes amères ?

Comme l'habit du Christ pourquoi les mettre à prix ?*

 

 

* Orbec, Décembre 1839, III, pp. 387-390.

 

© Crédit photo : Image de la lithographie signée Auguste Bry du portrait pictural de la poète Marie-Laure. Cette photographie a été prise par DS. en mars 2023 du recueil intitulé Essais en prose et poésies [par Marie-Laure] ; recueillis, publiés et précédés d'une notice biographique par M. Théodore de BANVILLE, Suivis de lettres...Version de l'image no 2.

 

 

Le texte versifié ci-dessus est un poème humaniste et engagé politiquement pour l'abolition de l'esclavage. Il provient de l'ouvrage tombé dans le domaine public de GROUARD, Marie-Laure (dite Marie-Laure), Essais en prose et poésies [Marie-Laure] ; recueillis, publiés et précédés d'une notice biographique par M. Théodore de BANVILLE, Suivis de lettres par MM. Chateaubriand, Jules Janin, Sainte-Beuve et mesdames Desbordes-Valmore, Amable-Tastu (Paris, Jules LABITTE, MDCCCXLIV/1844, « III », pp. 387-390). La jeune et talentueuse poète Marie-Laure était atteinte de tuberculeuse, sa disparition prématurée a mis fin à sa capacité poétique de marquer son siècle par sa poésie très dense et partiellement gnomique. Ce poème intitulé « La traite des noirs » donne à voir une réflexion humaniste, philosophique, éthique, biopolitique et gnomique en forme de versification sur des problématiques comme l'esclavage, l'inégalité entre les humains, l'exploitation capitaliste des humains par les humains et le racisme. La poésie permet à la jeune poète de s'indigner, de se révolter et d'affirmer son refus total de l'exploitation servile d'un l'humain par son semblable en se basant sur la différence physique ou ethnique des personnes pour justifier l'existence des races humaines inégales, l'esclavage et le racisme. Elle défait dans ce beau poème les motifs superficiels qui racisent des humains au profit des dogmes de la pseudo-science racisalisante et raciste de son époque comme celle des siècles passés... Elle s'oppose au crime abject de la marchandisation des êtres humains et à leurs servitudes et asservissements. Son universalisme égalitaire transparaît sans concession. Cette poète abolitionniste et attachée à la pensée des Lumières fait plaisir à lire. Lisons, oui lisons ce poème et ses autres poèmes et écrits qui témoignent d'une grande âme au service de l'universalité des êtres humains et de leur égalité partout dans le monde.

 

© DS., juin 2023.

 

 

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Pour citer ce poème abolitionniste, gnomique & bipoépolitique de l'aïeule

 

Marie-Laure Grouard, « La traite des noirs », poème choisi, transcrit, accompagné d’une brève présentation & d'une photographie de l’autrice par Dina Sahyouni de GROUARD, [dite] Marie-Laure, Essais en prose et poésies [Marie-Laure] ; recueillis, publiés et précédés d'une notice biographique par M. Théodore de BANVILLE, Suivis de lettres... (1844), Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  HIVER-PRINTEMPS 2024 | NO I« Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet & Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1 mis en ligne le 16 avril 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/megalesia24/ds-ml-traite

 

 

 

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8 novembre 2023 3 08 /11 /novembre /2023 15:31

Événements poéféministes & poépolitiques | Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable | Expression poétique contemporaine 
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​​​Ce qui est vrai est lumineux

 

 

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Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo : Laurent de La Hyre, « The Kiss of Peace and Justice », 1654,​​​​​​ peinture tombée dans le domaine public, capture d'image disponible sur le site Commons.

 

 

Ce qui est vrai demeure, le brouillard épais et lourd des propagandes ne dure qu'un certain temps.

Ce qui est vrai demeure, ce qui est vrai est lumineux.

Soyons la lumière du monde, ses yeux, ses oreilles, son nez, sa bouche, sa langue, ses mains, ses pieds, sa peau, son cœur battant.. soyons tout son corps et tout son esprit.

Soyons des humains courageux et vrais, et marchons nonchalamment, oui.. marchons quotidiennement, sur les braises brûlantes des rumeurs, faussetés et fourberies qui courent.

Soyons le drapeau lumineux de la paix parce que la paix efface les rancunes.

Parce que la paix fait tarir les haines.

Parce que la paix fait taire le terrorisme.

Parce que la paix fait taire le fanatisme religieux.

Parce que la paix fait taire l'antisémitisme.

Parce que la paix fait taire les armes.

Parce que la paix est ce cœur battant, rempli d'amour* pour nos autres semblables humains et vivants.

 

 

© DS., 30 Octobre 2023, ce poème est une prière, une litanie spirituelle pour faire advenir la paix et la justice partout sur la terre.

 

 

* Dans le sens du mot latin Agapè.

 

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Pour citer cet écopoème pacifique & inédit​​​​​

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Dina Sahyouni, « Ce qui est vrai est lumineux », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes & poépolitiques 2023 | « Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable », mis en ligne le 8 novembre 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/lettredoctobre2023/ds-lumineux

 

 

 

 

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27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 15:12

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier majeur | Florilège / Muses symboliques | Poésie & philosophie & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Créations poétiques

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[ ] J'ai retrouvé mon moi

 

 

 

 

 

 

Conte en vers & peinture de

 

Mariem Garaali Hadoussa

 

Artiste plasticienne & poète

Présidente de lassociation "Voix de femme nabeul"

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© ​​​​Crédit photo : Mariem Garaali Hadoussa, tableau d'un arbre entouré de regards (yeux), peinture métaphorique.

 

 

 

[  ] J'ai retrouvé mon moi

Il y a de la joie de la sérénité

Après tant d'années de tourmente

Faire connaissance avec sa nature

Quelle belle retrouvaille


 

J'ai assisté à ma propre renaissance

La sortie de l'ombre

De ma véritable identité

Fut l'une des plus étonnantes découvertes

Se heurter à ses propres illusions

Devoir Reconnaître sa véritable identité


 

Se réadapter n'est pas chose facile

Briser des schémas

Casser des moules

Enlever les masques

Oser se confronter à qui on Est

Surmonter les peurs et les angoisses

Qui accompagnent cette confrontation

 

Finalement se réhabiliter avec sa vérité

La liberté tant convoitée

S'offre à toi

La liberté de vivre selon

Les lois de son cœur 


 

Tout prend sens

Notre unicité et

Notre appartenance à un Tout

Une paix et une sérénité s'installent

Avec légitimé 

 

 

© Mariem Garaali Hadoussa

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Pour citer ces conte versifié gnomique & peinture inédits

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Mariem Garaali Hadoussa, « [ ] J'ai retrouvé mon moi », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie » Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 27 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/no14/mgh-moi

 

 

 

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12 juillet 2023 3 12 /07 /juillet /2023 14:58

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier majeur | Florilège / Poésie des aïeules | Poésie & philosophie & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Créations poétiques & REVUE MDV | N°3 | Les couleurs... | AS

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Conte imité de l'arabe

 

 

 

 

 

 

 

Marceline Desbordes-Valmore  (1786-1859)

 

Poème choisi, transcrit & commenté par Dina Sahyouni 

 

 

 

 

Crédit photo : "The Arabian Nights", Entertainments illustrartion. Dessin du domaine public, capture d'écran par LPpdm via Commons.

 

 

 

 

C'était jadis. Pour un peu d'or,

Un fou quitta ses amours, sa patrie.

(De nos jours, cette soif ne paraît point tarie ;

J'en connais qu'elle brûle encor.)

Courageux, il s'embarque ; et, surpris par l'orage,

Demi-mort de frayeur, il échappe au naufrage ;

La fatigue d'abord lui donna le sommeil ;

Puis enfin l'appétit provoqua son réveil ;

Au rivage, où jamais n'aborda l'Espérance,

Il cherche, mais en vain, quelque fruit savoureux.

Du sable, un rocher nu, s'offrent seuls à ses yeux ;

Sur la vague en fureur il voit fuir l'existence ;

L'âme en deuil, le cœur froid, le corps appesanti,

L'œil fixé sur les flots qui mugissent encore,

Sentant croître et crier la faim qui le dévore,

Dans un morne silence il reste anéanti.

La mer, qui par degrés se calme et se retire,

Laisse au pied du rocher les débris du vaisseau ;

L'infortuné vers lui lentement les attire,

S'y couche, se résigne, et s'apprête un tombeau.

Tout à coup, il tressaille, il se lève, il s'élance ;

Il croit voir un prodige, il se jette à genoux.

D'un secours imprévu bénir la Providence,

Est de tous les besoins le plus grand, le plus doux !

Puis, en tremblant, sa main avide

Soulève un petit sac qu'il sent encore humide,

Le presse... en interroge et la forme et le poids,

Y sent rouler des fruits,... des noisettes,... des noix...

« Des noix ! dit-il, des noix ! quel trésor plein de charmes ! »

Il déchire la toile..... ô surprise ! ô tourments !

« Hélas ! dit-il, en les mouillant de larmes,

« Ce ne sont que des diamants ! »

 

 

Ce conte orientaliste en vers ci-dessus provient de l'ouvrage tombé dans le domaine public de DESBORDES-VALMORE, Marceline (1786-1859), Poésies [de Mme Desbordes-Valmore], 3ème édition, Paris, Chez François Louis (libraire, 10 rue Hautefeuille) 1820, « Mélanges », pp. 169-170.

 

Ce conte en vers est un poème gnomique s'adressant explicitement aux adultes qui s'exilent pour des motifs superficiels en pensant que par ouï-dire que "L'herbe est plus verte ailleurs". Ces adultes en question s'égarent en délaissant leurs vrais biens et trésors pour faire fortune ailleurs.

 

Ce conte philosophique imité des Contes arabes dévoile ainsi plusieurs maximes, sentences et une moralité : "L''argent ne fait pas le bonheur" (à voir également mon article sur la poésie gnomique contée de Marceline Desbordes-Valmore à paraître cet été dans les périodiques du site www.pandesmuses.fr).

 

© DS., juin 2023.

 

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Pour citer ce conte gnomique en vers de l'aïeule

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Marceline Desbordes-Valmore, « Conte imité de l'arabe », poème choisi, transcrit & commenté par Dina Sahyouni de DESBORDES-VALMORE, Marceline (1786-1859), Poésies... 3ème édition, (1820), Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », 1er volume & Marceline Desbordes-Valmore | Revue annuelle, internationale, multilingue & poéféministe, « Les couleurs dans les œuvres des autrices Marceline Desbordes-Valmore », n°3 & Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 12 juillet 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/mdvno3/no14/mdv-conteimite

 

 

 

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