6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 18:34

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm)

 

REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE

 

ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES

 

 

 

 


AUTOMNE 2025 | NO IV

 

LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE

 

DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS

 

 

SOUS LA DIRECTION DE 

 

FRANÇOISE URBAN-MENNINGER

 

 

Crédit photo : Angelica Kauffmann (1741-1807), « Portrait de Sappho », peinture tombée dans le domaine public, capture d’écran d’une image libre de droits trouvée sur le Web.

 

 


SOMMAIRE*

 

 

LES SOUMISSIONS THÉORIQUES, POÉTIQUES,

 

ARTISTIQUES ET AUDIOVISUELLES

 

POUR LE DOSSIER ET

 

LES RUBRIQUES SONT OUVERTES

 

 

JUSQU'AU 6 DÉCEMBRE 2025

 

MISE EN LIGNE JUSQU'AU 15 DÉCEMBRE 2025

 

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PRÉSENTATION CRÉÉE LE 15 OCTOBRE 2025

DERNIÈRE MISE À JOUR : LE 15 OCTOBRE 2025

6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 18:33

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Dossier mineur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Dossier | Entretiens

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview avec Nora BALILE à l’occasion de

 

la parution de son nouveau recueil de poésie

 

« Rouge Alchimie »

 

 

 

 

 

Propos recueillis & images (fournies) par

 

 Hanen Marouani​​​​​​

 

 

Entrevue avec la créatrice

 

Nora BALILE

Poétesse, conteuse, chanteuse et slameuse belgo-marocaine

Formée à la pédagogie, à l’art-thérapie ainsi qu’aux arts de la scène... a été professeure de sciences humaines

 

 

 

 

© Crédit photo : Le visuel officiel de la présentation du nouveau recueil de Nora BALILE (poétesse, conteuse, chanteuse et slameuse).

​​​​​

Avant-propos

 

À l’occasion de la parution de son nouveau recueil « Rouge Alchimie », nous avons le plaisir de rencontrer Nora Balile, poétesse belgo-marocaine à la voix singulière et lumineuse. Dans cette œuvre où le feu du verbe rencontre la douceur du vécu, elle explore les métamorphoses intérieures, les élans du cœur et les couleurs intenses de l’existence.

 

© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée du recueil de poésie intitulé « Rouge Alchimie » par Nora BALILE.

 

 

Au fil de cet entretien, Nora Balile accepte de se livrer avec sincérité, de répondre ouvertement à nos questions et de nous entraîner dans son univers poétique ensoleillé, vibrant de sensibilité, d’énergie et d’espoir. Entre confidences, visions créatives et éclats d’inspiration, elle nous ouvre les portes d’une écriture où chaque mot devient souffle et lumière.

Entrons ensemble dans les entrelacs de « Rouge Alchimie » et découvrons la poésie telle qu’elle la vit : un espace de transformation, de chaleur humaine et de vérité intérieure.

 

Entretien avec Nora BALILE 

 

Hanen Marouani — Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et de vos origines ? Comment ces cultures, belge et marocaine, nourrissent-elles votre écriture ?

 

Nora Balile — Je suis Nora Balile, poétesse, conteuse, chanteuse et slameuse belgo-marocaine.

Formée à la pédagogie, à l’art-thérapie ainsi qu’aux arts de la parole et de la scène (déclamation, improvisation, éloquence et théâtre), j’ai longtemps été professeure de sciences humaines avant de changer radicalement de direction de vie. 

À l’âge de quarante ans, un burn-out m’a fait chavirer et m’a laissée à terre. Il m’a fallu du temps pour me relever, petit à petit, grâce à la résilience qui m’a toujours habitée : mon art.

C’est alors que j’ai commencé mon chemin d’artiste. Depuis une dizaine d’années, je parcours les routes pour conter des histoires aux mille couleurs, aux enfants comme aux adultes. Je chante, j’écris et je compose des chansons et des mélodies. Et puis est venue ma plus belle histoire d’amour : la poésie. 

Mes origines et cette double identité nourrissent mes créations artistiques. Je suis composée de deux pays, deux patries, deux paysages intérieurs, deux couleurs. L’inspiration naît de cet équilibre de l’entre-deux, de ce mélange à la fleur d’oranger du Maroc et au chocolat belge.

Cela s’entend jusque dans ma manière de m’exprimer, avec l’accent de ma belgitude, de conter le bruit et les ruelles de Bruxelles, de peindre dans mes mots le ciel gris et sa constance.

De l’autre côté du rivage, il y a les amandiers qui chantent dans mon oralité sur scène et dans l’exaltation à déclamer ma poésie.

Les poèmes deviennent alors Méditerranée et prennent la teinte rouge ocre des montagnes de l’Atlas. Tout mon art devient la poésie de ces deux imaginaires, à la fois lointains et proches, ici et là-bas.

 

H.M — À quel moment la poésie est-elle entrée dans votre vie ? Était-ce un besoin, un hasard, une évidence ?

 

N.B — La poésie est entrée dans ma vie de manière inattendue, comme une perle que l’on découvrirait sur le coin d’une table après un service, sans s’y attendre. L’éclat d’une rencontre s’est déposé doucement, sans que je n’imagine qu’un jour elle ferait partie de moi, boulimique et viscérale.

Elle est née de l’écriture de mes chansons. Le retour du public m’a fait prendre conscience que mes textes étaient proches de ce genre littéraire. Tout s’est fait naturellement :de chanson en chanson, de poème en poème, perle de poésie…

Oui, c’était un besoin : celui de me raconter, de me révéler, de me relever, de me guérir, de m’inventer d’autres pays, de mettre à jour mes paysages intérieurs, de hurler mes interdits et mes silences.

Puis le hasard des rencontres, des scènes de slam, des concerts, des festivals de poésie, des ouvrages collectifs et des médias a consolidé cette évidence.

L’évidence d’une seule vérité : la poésie est toute ma vie, la vie d’une poétesse.


 

 

H.M — Quels auteurs, poètes ou artistes ont le plus influencé votre univers poétique ?

 

N.B — Les artistes qui m’ont le plus influencée sont surtout des auteurs-interprètes tels que Jacques Brel, Barbara ou Charles Aznavour.

Mais mes références viennent aussi du théâtre : Racine, Molière, et plus récemment le dramaturge Bernard-Marie Koltès.

J’aime également les poétesses comme Marceline Desbordes-Valmore, parmi d’autres. Mes inspirations viennent de tous horizons, très éclectiques et portées par des langages littéraires variés.


 

H.M — Comment décrivez-vous votre voix poétique à quelqu’un qui ne vous a jamais lue ?

 

N.B — Il est difficile de se définir soi-même…

Mais je dirais que ma voix poétique est empreinte d’un désir de mettre au monde mon histoire et celle des autres. J’explore des thèmes comme la résilience, les émotions humaines, la guérison, la quête d’identité, l’émancipation de la femme — autant de sujets qui portent un message d’espoir et de libération. 

On décrit souvent ma poésie comme intime, engagée, nomade, avec des textes ayant une dimension orale, percutante et musicale. Je pars de mon intimité pour toucher à l’universel, transformant mon histoire personnelle en un chant sacré pour la condition féminine. Même lorsqu’elle explore l’ombre et les difficultés, ma poésie reste orientée vers la lumière, l’ouverture des possibles, la quête d’un horizon infini. 

Je cherche à donner une voix aux sans-voix et aux silencieuses, avec l’envie de parcourir le monde, au-delà des frontières, pour partager ma poésie à travers des rencontres poétiques et musicales.


 

H.M— Le titre est très évocateur. Pourquoi avoir choisi « Rouge Alchimie » ? Que symbolisent pour vous le rouge et l’alchimie ?

 

N.B — Le titre m’est venu au moment où je traversais une période de crise liée à la maladie. Je me souviens : j’étais assise sur un banc de pierre, épuisée par l’intensité des douleurs et de la fatigue renouvelée. J’avais trouvé un autre titre, mais au fond de moi, je me disais : « Ce n’est pas ça. » Et puis, je ne sais par quel mystère ou lien mystique, "Rouge Alchimie" m’est apparu à l’esprit…

L’alchimie symbolise pour moi le feu de la transformation, la transcendance, la renaissance. Le rouge, c’est ma couleur, celle que j’aime le plus. Voici, exprimé de manière poétique, ce qu’évoquent pour moi le Rouge et l’Alchimie :

« C’est le rouge d’un feu incandescent,

le rouge d’un destin qui s’enflamme,

le rouge d’une passion qui dévore,

le rouge d’une lune qui ensorcelle,

le rouge d’une fleur aux armes déloyales,

le rouge d’une lave endormie,

le rouge de l’histoire des femmes.»

 (Extrait du livre « Rouge Alchimie »)


 

H.M— Quelle a été la genèse de ce recueil ? Est-il né d’un moment précis, d’une urgence intérieure ?

 

N.B — Oui, ce fut un moment précis, une véritable urgence intérieure. La genèse de ce livre a commencé lorsque je me suis retrouvée alitée, sur mon canapé, il y a un an et demi. La maladie avait pris le dessus comme une tornade qui vous met à terre. Désespérée et en grande souffrance, je devais trouver d’urgence une issue pour échapper aux douleurs qui m’assaillaient jour et nuit.

J’ai hurlé de l’intérieur des larmes de peine, car il n’existe pas de traitement pour ce handicap invisible qu’est la fibromyalgie. Alors, j’ai pris un stylo, et je me suis mise à écrire, écrire, encore et encore, sans répit, sans reprendre mon souffle. Cela a duré des semaines, des mois, une année et plus encore. 

Il fallait que je me distraite, que je m’enfuie de ce vacarme incessant, de cette impression de n’être plus qu’un corps malade réduit au silence, celui d’une femme atteinte d’un handicap invisible.

 

H.M — Quels sont les grands thèmes dominants de « Rouge Alchimie » ? Y retrouve-t-on une continuité ou une rupture avec vos précédents ouvrages ? 

 

N.B — Les grands thèmes de ce livre sont la résilience, la traversée de l’épreuve — qu’il s’agisse de la maladie ou d’autres formes de souffrance. J’y mets en lumière et en voix ces maladies invisibles, de véritables handicaps du quotidien, dont la fibromyalgie, qui reste encore aujourd’hui un mystère pour la médecine moderne.

J’évoque aussi la lignée des femmes guérisseuses à travers l’Histoire, en convoquant certaines figures mythologiques. Et bien sûr, la métamorphose : celle d’une possible guérison, d’une transformation profonde face à la fatalité. C’est un appel à garder espoir, à marcher toujours vers la lumière, à être ensemble sur cette route. Tellement de choses encore à dire…

 

 « Entonner un chant sacré,

 croire que tout est possible,

même si l’impossible est scellé. »

 (Extrait du livre « Rouge Alchimie »)

 

Oui, il y a bien une continuité entre ce livre et mes précédents ouvrages. Le fil invisible qui les relie, c’est celui d’une histoire : la mienne, mais aussi celle de tous les êtres. Des sujets universels traversent ma poésie — un chemin de résilience pour porter un message avec ma plume de poétesse.


 

H.M — Votre écriture semble mêler passion, transformation et quête spirituelle. Quelle place accordez-vous à la métamorphose dans votre poésie ?

 

N.B — Ce livre a une dimension particulière, car il a pris naissance dans un moment de ma vie profondément mystique. Durant la phase d’écriture, j’ai ressenti un espace autre, plus vaste que notre simple compréhension humaine : celui de la spiritualité. La métamorphose occupe une place centrale dans mes créations. C’est une métaphore : dans la dernière partie du livre, ou peut-être la première d’une grande renaissance, elle s’offre comme une offrande — un nouveau regard sur la maladie et un nouvel espoir de guérison.

Se réconcilier avec son histoire de femme touchée en plein vol par la maladie, renaître de ses cendres après la chute d’Icare, et cheminer avec les guérisseuses les plus lumineuses…

 « Étendre le linge de nos grands-mères,

laver la mémoire d’hier.

Une délicate prairie se repose,

reste le blanc éclatant d’une métamorphose. » (Extrait du livre « Rouge Alchimie »)

 

© Crédit photo : Premier portrait photographique d’art
thérapeutique de la créatrice Nora BALILE.

 

 

H.M — Le recueil explore-t-il une dimension féminine ou féministe particulière ?

 

N.B — Oui, assurément. Il m’est difficile, lorsque j’écris, de ne pas parler de la femme et de cette démarche qui consiste à libérer la parole féminine pour l’émancipation des autres Elles — ou devrais-je dire des autres Ailes.

Dans ce livre, c’est d’abord l’histoire d’une femme, même si elle tend vers l’universalité.

J’y donne une dimension profondément féminine, car une partie du recueil est consacrée aux guérisseuses — ces femmes médecins, déesses de la santé, dames aux herbes folles…

Il était essentiel pour moi de les convoquer dans cet ouvrage, afin de raviver leurs mémoires et rappeler que la puissance des femmes est une énergie qui guérit, qui transforme — une alchimie rouge, flamboyante et sacrée.


 

H.M — Quelle importance accordez-vous à la musicalité du poème, à sa forme, à la sonorité des mots ?

 

N.B — Je n’y accorde pas une importance volontaire ou calculée : c’est un chemin naturel que ma plume emprunte, sans réflexion préalable.

La musicalité vient d’elle-même, c’est une respiration instinctive. Il m’arrive parfois de vouloir faire rimer certains poèmes, simplement pour entendre ma poésie chanter. Mais, le plus souvent, je ne sais pas à l’avance comment les toiles de mots vont se tisser. Ce n’est qu’au moment du travail d’écriture, lorsque je façonne la matière brute en pierre opale, que j’en prends vraiment conscience.


 

H.M — Comment se déroule votre processus d’écriture : inspiration soudaine, travail quotidien ou lente maturation ?

 

N.B — Les trois à la fois ! L’inspiration soudaine, le travail quotidien et la lente maturation.

Je m’explique : le début d’un projet d’écriture naît d’une pulsion, d’une urgence à raconter ce qui me traverse — un élan presque vital. Puis vient le travail d’écriture : je dépose les textes au quotidien, presque tous les jours, de manière de plus en plus régulière. La maturation, elle, accompagne tout le processus : avant, pendant et après.

Souvent, je travaille sur plusieurs projets à la fois. Cela ressemble à une danse tzigane aux mille feux, où l’intensité reste au cœur du processus créatif. La plume d’une poétesse nomade.


 

H.M — Quelle relation entretenez-vous avec les images, les symboles et la couleur, notamment ce rouge qui traverse tout le recueil ?

 

N.B — Les images sont très importantes pour moi : elles constituent un langage artistique essentiel à ma sensibilité. J’aime ce qui est visuel, ce qui parle en images — c’est un amour sans explication, un univers qui m’inspire profondément. Les symboles, eux, relèvent davantage de l’inconscient et du mystère. Ils m’échappent souvent, comme une matière indéfinissable, à la fois lointaine et proche, semblable à un mirage.

Quant au rouge, comme je l’ai déjà exprimé, il est ma couleur vitale. C’est celle qui me donne la force de me lever, de revendiquer, de raconter avec incarnation. 

Elle me solidifie lorsque je fonds dans l’espace de mes pensées. Elle m’aide à replonger dans le feu de ma reconstruction, à puiser dans les histoires des guérisseuses. Et puis, le rouge, c’est aussi la couleur de la passion, de l’amour, du désir élégant — un héritage ancestral porté par les femmes.


 

H.M — Vos poèmes semblent parfois proches de la prière ou de l’incantation. La poésie est-elle pour vous une forme de spiritualité ?

 

N.B — Oui, il m’arrive d’écrire des poèmes proches de la prière, porteurs d’une dimension spirituelle — particulièrement dans la troisième partie de « Rouge Alchimie ». Ce n’est pas une constante dans mon écriture, ni ma dominante stylistique, mais dans ce livre, la spiritualité et la prière sont très présentes.

 

« La prière

Entendre une douce mélopée,

je prie encore

et demande pardon.

Ai-je simplement rêvé ?

 

M’inonder d’absolu,

la vérité, un mensonge mis à nu.

Je dépose mon livre de chevet,

les yeux inondés vers la lumière. »

 (Extrait du livre « Rouge Alchimie »)

 

 

 

© Crédit photo : Deuxième portrait photographique d’art
thérapeutique de la créatrice Nora BALILE.

 

 

H.M — Dans un monde traversé par tant de fractures, quel rôle attribuez-vous aujourd’hui à la poésie ? Pensez-vous que le poète ait encore un pouvoir de transformation, ou au moins de consolation, dans la société actuelle ?

 

N.B — La poésie a un rôle très puissant, car elle parle à l’inconscient collectif. Elle permet de faire voyager les idées, de proposer d’autres manières de voir le monde — du plus vaste à l’infime.

Elle ne se voile pas : elle reste proche d’une vérité crue, parfois nue, parfois habillée. Elle nous invite à réfléchir sur le regard que l’humain pose sur sa propre condition, de manière subtile et engagée.

Les métaphores deviennent alors des espaces infinis, des refuges où l’on peut se retrouver sans se confronter directement à soi ou à l’autre.

Elles déposent un espoir quand tout s’assombrit, et s’arment de résilience grâce à la force des mots. Ce ne sont pas seulement des poèmes que l’on écrit : c’est un acte politique, un geste pour préserver la beauté de l’art animé par l’âme terrestre et céleste. La poésie, c’est la réalité sans fard ni paillettes, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Le poète a toujours un rôle précieux : il est un messager de l’âme, un lien entre le visible et l’invisible.

Il offre une vision différente, fait bouger les lignes, éveille les consciences.

 

 « Rêver encore,

rêver d’accalmie et de beau temps,

rêver encore… »

(Extrait du livre « Rouge Alchimie »)

 

H.M — Comment réagissez-vous à la réception de vos poèmes par le public ? 

 

N.B — Lorsque je suis sur scène pour déclamer mes poèmes, je suis, bien sûr, heureuse lorsque le public me fait de beaux retours. Mais ce qui compte le plus pour moi, c’est d’avoir transmis un message, d’avoir fait voyager les âmes venues m’écouter. Les sourires, les regards, les échanges deviennent alors des ciels bleus.

Quand je viens de publier un livre, comme c’est le cas actuellement, je me sens vulnérable et anxieuse, sensible à la moindre vibration que mes mots peuvent susciter. Je suis portée par l’exaltation, mais aussi par la peur de ne pas trouver d’écho chez le lecteur. C’est un risque à prendre, mais un risque empli de bonheur.

 

H.M — Que souhaiteriez-vous que le lecteur emporte de « Rouge Alchimie » , une fois le livre refermé ?

 

 

N.B —

 « L’ivresse de la poésie.

La liberté d’être.

Le courage des petits pas.

Les victoires et les défaites.

La lumière dans les nuits les plus sombres.

La pensée délicate pour l’autre.

L’audace de se rendre visible. »

 

Que chacun se souvienne que la maladie ne définit personne. Que les matins blêmes résistent à la fatalité. Que tout passe, même après les plus grandes tempêtes. Que l’on se relève, même avec des ailes brisées.

 

« Croire encore à la beauté de chaque geste malgré l’épreuve,

d’un rouge qui illumine nos existences d’un soleil flamboyant. » (Nora Balile)

 

 

H.M — Quels sont vos projets littéraires à venir ?

 

N.B — Des ouvrages collectifs de poètes, plusieurs recueils de poésie en cours d’écriture, des scènes de poésie en Belgique et à l’étranger — notamment au Maroc et en France. Je participerai aussi à des rencontres littéraires autour de mon nouveau livre « Rouge Alchimie ». Et bien d’autres aventures encore… Celles d’une poétesse nomade.

 

H.M — Si vous deviez résumer « Rouge Alchimie » en trois mots, lesquels choisiriez-vous ? 

 

N.B — Résilience - L’Absolu- Métamorphose !

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poésie intitulé « Rouge Alchimie » par Nora BALILE.

 

—————

Pour citer cet entretien lumineux, engagé, illustré & inédit

 

Hanen Marouani, « Interview avec Nora BALILE à l’occasion de la parution de son nouveau recueil de poésie « Rouge Alchimie » », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger & Revue poéféministe Orientales, « Libres », n°5, volume 1, mis en ligne le 6 novembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno5/2025noiv/hm-norabalile

 

 

 

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6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 18:31

Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

 

​​​​​​​

 

 

 

 

Fille aux perles d’Ô

 

​​​​​

 

 

 

 

Poème engagé par

Dina Sahyouni

Auteure, poétologue, fondatrice de la SIÉFÉGP

& de ses presses & éditions poéféministes

 

 

 

 

 

 

Crédit photo : « Petite fille népalaise en pleurs », capture d'écran faite par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

Pour toutes les filles déplacées et/ou privées de scolarité et/ou de conditions de vie digne dans le monde

Pour les filles nées avec autisme

 

 

 

 

Pleure, ô petite fille pleure

ta tristesse inonde le monde

tes pleurs habillent les fleurs

de perles d’eau translucide

 

 

Tu pleures, belle enfant privée d’école

ta vie ne ressemble plus à rien

dans le camp de réfugiés

ce taudis est ton unique bien

 

 

Tu pleures des perles d’Ô 

sur le visage de l’Humanité

qui sans la moindre dignité

ignore la justice et l’égalité

néglige toujours tes droits

refuse d’appliquer ses lois

 

 

Mes larmes sont ces mots

ils accompagnent tes Ô

et mes os de féministe quinquagénaire

tremblent du poids de tes perles d’eau

 

© DS.

—————

Pour citer ce poème engagé, féministe, illustré & inédit

 

Dina Sahyouni, « Fille aux perles d’Ô », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2025 | « Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles » & Revue poéféministe Orientales, « Libres », n°5, volume 1, mis en ligne le 6 novembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno5/11octobre25/ds-fille

 

 

 

 

 

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5 novembre 2025 3 05 /11 /novembre /2025 19:49

N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages | Philosophie & poésie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maggy De Coster, À fleur de mots,

 

Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm,10€

 

 

 

 

 

Photographie & critique par

 

Eliane Biedermann

 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil À fleur de mots de Maggy De Coster aux Éditions du Cygne, 2021.

​​​​​

 

 

  Ce nouveau recueil de poèmes s’ouvre sur un hommage à la Commune chantée  par « le Temps des cerises ».  Nous connaissons l’engagement de l’auteure aux côtés des défavorisés, ce qui la pousse à détourner un proverbe bien connu : « Impossible de confiner la faim / (…) Elle carillonne si fort / qu’elle effiloche / les entrailles des pauvres / Le manque de moyen justifie donc la faim ». Elle évoque aussi le sort des femmes « lapidées / sur l’autel de l’obscurantisme et de la barbarie ». Elle est également à l’écoute de notre planète en danger, à cause de l’inconséquence des hommes en matière d’écologie : « Dans quelle typographie trouverai-je / La partition des animaux perdus / Dans les arcanes des saisons déréglées ? ».

 

    Le confinement dû au Covid 19 que nous avons connu à l’échelle planétaire a eu une grande influence sur l’écriture de la poète, en raison des morts et de l’angoisse liés à cette période sombre. Un poème s’adresse dans ce sens à ses amis italiens : « A vous mes amis, des salves d’espoir pour une autre / Renaissance / Et reviendra le temps de nos échanges à cœur ouvert ».

 

Elle dénonce la vision complotiste de certains, « accoucheurs de fausses nouvelles ». Maggy De Coster croit à des valeurs de « vertu », « d’honneur », et garde un espoir certain en l’humanité. Sa sensibilité est réceptive à des sujets très divers, comme l’incendie de la cathédrale Notre Dame, la mort d’une amie poète, la peinture de Gustav Klimt, la musique du fado…

   

 La lecture de ces textes nous fait du bien car grâce à ses alliances de mots poétiques, elle nous fait partager ses inquiétudes, tout en gardant un amour de la vie, et de la nature qui nous empêche de sombrer dans un nihilisme destructeur.

 

                                                          

© Eliane Biedermann


 

Page officielle chez  les éditions du Cygne, du livre À fleur de mots de Maggy De Coster, URL : http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-a-fleur-de-mots.html

 

***

Pour citer ce texte illustré engagé & inédit

 

Eliane Biedermann (texte & photographie), « Maggy De Coster, À fleur de mots, Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm, 10€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2025 | NO IV « LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS » sous la direction de Francoise Urban-Menninger, mis en ligne le 5 novembre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/2025noiv/ebiedermann-afleurdemots

 

 

 

 

 

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29 octobre 2025 3 29 /10 /octobre /2025 17:48

REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Varia & Actualité

 

 

 

 

Génération Z 212. Conversation avec un psychanalyste marocain. Extrait 2

 

 

 

 

 

Texte & image remastérisée par

 

Mustapha Saha

 

Sociologue, poète, artiste peintre & photographe

 

 

 

© Crédit photo : » Portrait photographique d’«Abdessamad Oubalat », remastérisation Mustapha Saha.

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Paris. Dimanche, 19 octobre 2025. Conversation avec un psychanalyste marocain. Il désire garder l’anonymat. Ce texte retranscrit uniquement mes réflexions. Ses répliques se devinent entre les lignes. Nous avons la même démarche. Nous souhaitons offrir aux jeunes marocains des éléments historiques, sociologiques, philosophiques. En Mai 1968, nous avions des idées. Nous ne disposions pas des outils algorithmiques pour les concrétiser pleinement. Ces jeunes sont nés au cœur de la révolution numérique. Ils sont virtuoses des manipulations internétiques. Ils manquent cependant d’analyses pertinentes, de conceptualisations congruentes, d’argumentations convaincantes, de visions stratégiques.  Les béquilles cybernétiques les illusionnent sur leurs capacités cognitives. La grammaire, la syntaxe, la stylistique, la sémiotique leur sont inabordables. Les subtilités de la langue leur sont impénétrables. Il est loin le temps de mon enfance où nous apprenions la lecture, l’écriture, le calcul, la géographie dans des livres didactiques, où nous apprenions les pleins et les déliés à la plume Sergent Major. Combien savent encore se servir d’une équerre, d’un compas ? La mémoire gestuelle se perd. Je comprends plus tard que cet usage de la calligraphie féconde le discernement critique. 

Le conflit de générations n’est pas une théorie sociologique. C’est juste une formule journalistique, accessoirement idéologique, simplificatrice, réductrice, négatrice des complexités sociales. Les générations ne sont pas monolithiques, homogènes, rigides. Les générations ne sont pas délimitées par des commencements et des péremptions. Les qualificatifs de cadets, de juniors, de séniors sont des caricaturisations. L’Organisation Mondiale de la Santé coupe en tranches l’existence humaine, le premier âge englobe l’enfance et l’adolescence, le deuxième âge correspond à la période adulte, le troisième âge commence à soixante ans, après la retraite, le quatrième âge débute à quatre-vingt-dix ans et se prolonge au-delà. Toutes ces nomenclatures n’ont aucun fondement scientifique. Ce ne sont que des indicateurs de la bureaucratisation, de la technocratisation, de l’administration inhumaine des choses. En entreprise, le mot senior désigne les travailleurs de plus quarante-cinq ans. Dans le sport, le senior a vingt ans. Le latin senior signifie personne âgée. On ne dit plus vieillard. Troisième âge est lui-même un terme péjoratif. Les âges varient selon leur contextualisation. Des rapports stupides parlent de jeune sénior, de grand sénior. Les marketeurs, les publicitaires codifient les critères de conservation de la jeunesse. À partir de cinquante ans, on invente des produits et des services spécifiques, des besoins artificiels. On joue sur la fibre de la santé et du bien-être. Des recherches en biologie moléculaire indiquent que certains facteurs biologiques permettent de conserver jeunesse et vitalité au-delà des limites habituelles. Trois gênes temporels, dénommés gêne chinmo, gêne Br-C, gêne E93, présents dans l’ADN humaine, régulent la longévité. Le gêne chinmo, pour sa faculté à engendrer la prolifération des cellules, à renouveler les tissus, à condition d’inhiber les réplications d’erreurs, peut être considéré comme une fontaine de jouvence génétique. Il suffirait de le maintenir activé tout au long de la vie.

Le Mouvement Genz 212 insiste trop sur le paramètre jeunesse. Il exclue implicitement les autres catégories sociales. Il se positionne comme interlocuteur privilégié des autorités.  La gouvernance traite la révolte comme une crise d’urticaire. Et pourtant, sur les images des manifestations se reconnaissent des mères en colère, des barbes blanches admirables. S’il faut distinguer des jeunesses et des vieillesses dans la population, il faut plutôt retenir les fraîcheurs d’intelligence et les sénescences d’esprit. Mon ami Edgar Morin court après ses cent-cinq ans. Il publie encore plusieurs livres par an. Il surfe sur la toile comme un crack. Ses ouvrages occupent sans interruption les devantures des librairies. Ses commentaires sont guettés comme préceptes de sage. Les jeunes sont jugés en bloc par les politiques comme immatures, inconscients, irresponsables. J’en fais l’expérience en mars 1965. J’ai à peine quinze ans. Je suis dans une classe d’excellence au lycée Moulay Abdellah de Casablanca, avec des professeurs mythiques, Jean-Pierre Koffel en lettres, Guy Martinet en histoire. Or, c’est cette classe, au-dessus de tout soupçon, qui met la première étincelle à la révolte populaire. Trois ans plus tard, je suis étudiant en sociologie à la faculté de Nanterre. Je participe aux luttes contre la guerre du Vietnam. Je me retrouve cofondateur du Mouvement du 22 Mars qui déclenche Mai 68. Le rapport au monde n’est pas une question d’âge.

Aberration des hiérarchisations générationnelles. 

Le prisme générationnel est imprécis, brouillardeux, aléatoire. La jeunesse n’est pas une génération. La Génération Z, née entre 1995 et 1910, dite génération des zoomers, qui se meuvent plus vite que leur ombre, serait biberonnée à la logique numérique et à la communication internétique, à la culture manga et aux jeux vidéo, à la world music et au street art. L’expression elle-même est élaborée par un think-tank américain, le Pew Rechearch Center, spécialisé dans les sondages, connu pour ses études sur les changements religieux et leur impact sur les sociétés, des études financées par John Templeton, un fondamentaliste protestant. La définition de la génération Z par cet organisme renvoie à « une cohorte d’individus nés à la même époque », sans s’attarder sur ses différenciations internes, socio-économiques, socio-culturelles, socio-spirituelles. On s’intéresse surtout à l’opinion générale de cette cohorte d’individus, cette masse, pour confectionner des spéculations psychologiques, des manipulations idéologiques, des motivations consuméristes. On se base sur différentes expériences comme des compétitions sportives, des séries télévisées, des musiques en vogue, interagissant avec le cycle de vie et le processus de vieillissement. Les cohortes générationnelles permettraient de comparer les opinions générales à différentes périodes. 

La génération Z est précédée par la génération Y, née entre 1980 et 1995, appelée Les Milléniaux, ou Millenials en anglais. Cette génération serait structurée mentalement par l’avènement d’internet et le passage à l’ère numérique. Elle aurait une structure cérébrale binaire. Les délimitations chronologiques de chaque génération varient selon les définitions et le présupposés théoriques. On retrouve à la base des cabinets internationaux de conseil en stratégie comme l’américain McKinsey & Compagnie ou l’australien McCrindle. Les générations sont bel et bien des fabrications conceptuelles capitalistes à but politique et lucratif. La formule Génération Y apparaît pour la première fois en 1993 dans le magazine de publicité américain Advertising Age. L’approche n’est aucunement sociologique. Il s’agit d’un portrait-robot de jeunes consommateurs sensibles aux messages mercatiques. Les appellations exhaussées par les médias ne sont, en définitive, que des marchandisations. Auparavant la Génération X, née entre 1965 et 1975 ou entre 1960 et 1980 selon les évaluations saugrenues, dite Baby Bust en raison du faible taux de natalité à cette période, s’intercale après la Génération Babyboom. Ce serait une génération nihiliste, athéiste, œdipienne. Elle est considérée comme une inconnue X. Elle coïnciderait avec la mondialisation économique et le déclin social. Elle correspondrait à la contre-culture punk, libertaire, antiautoritaire, anticonformiste, anticonsumériste. Elle adopte des travestissements corporelles, vestimentaires, des coiffures mohawks, des tatouages, des piercings, des maquillages voyants, des bijoux encombrants, des tee-shirts imprimés de fantaisies psychédéliques, des vestes en cuir, des bottes Dr Martens. Elle répond à l’absurdité technocratique par une excentricité indomptable. Cet exemple suffit à démontrer l’aberration des hiérarchisations générationnelles. La génération X sévit toujours. La génération Alpha serait née en 2010. Elle ne connaît que la crise covidaire, le trumpisme, le néofascisme, le génocide. La génération Alpha est révolutionnaire ou n’est pas.  

De nombreux anachronismes de GenZ 212 révèlent ses tâtonnements, ses impérities, ses maladresses. Pourquoi avoir instaurer des pauses, des entractes, des suspensions, dans une dynamique portante ? La tentative louable d’expérimenter la démocratie directe sur un site virtuel confond le support de communication avec les réalités sociales, qui s’expriment dans la rue, et nulle part ailleurs. Pourquoi avoir adopté la tête de mort souriante du manga One Piece comme une oriflamme, comme un cri de pirate ?  L’imaginaire mimétique, faute d’inventer ses propres symboles, reprend des références fictives. Pourquoi pratiquer la lutte politique comme un jeu vidéo ? Pourquoi s’affirmer un mouvement révolutionnaire et ménager les institutions ? Pourquoi se déclarer apolitique ? L’apolitisme est, dans le cas le moins équivoque, un conservatisme. Genz 212 s’apparente surtout à un mouvement anarchiste. L’adoption de tee-shirts noirs comme couleur de ralliement est parlante. Les jeunes n’ignorent pas que le noir et le rouge sont les balises de l’anarcho-marxisme, le rejet des tutelles, le refus des allégeances. En 1968, notre groupuscule, issu d’une revue fondée dans les années cinquante, s’appelle Noir et Rouge. Nous nous définissons comme une minorité agissante. Nous n’avons aucune ambition politique. Nous préférons les charmilles buissonnières de l’art et de la poésie. Nous avons une vision rimbaldienne du monde. Nous voulons changer la vie. Les jeunes n’ont pas besoin de pédagogues, d’instructeurs, de donneurs de leçons. Les mosquées en débordent.  Les universités en regorgent. Les journaux en foisonnent.  Les cafés de commerce en fourmillent. La rue réclame, avant tout, une éthique égalitaire. J’espère seulement que cette jeunesse se détourne des sirènes élitistes. « Personne ne doit s’élever au-dessus des autres. L’impossible salut se range au magasin des accessoires. Que reste-il ? Tout être est fait de tous les êtres.  Il les vaut tous. N’importe qui le vaut » (Jean-Paul Sartre, Les Mots, éditions Gallimard, 1964).

Théorie du Chaos.

Blaise Pascal (1623-1662) est l’inventeur de la théorie du chaos. Il la formule de la manière la plus claire. Pensée numéro 162 : « L’être humain, étant déchu de son état naturel, il n’y a rien à quoi il n’est capable de se porter. Depuis qu’il a perdu le sens du bien, tout peut lui paraître tel, jusqu’à son autodestruction. Certains cherchent la félicité dans l’autorité. Il est nécessaire que le bien commun ne soit pas dans la possession d’un seul. Les possédants n’embrassent que l’image creuse de leur vertu fantasmatique. L’humain cherche la vérité et ne trouve qu’incertitude. Il quête le bonheur et ne trouve que misère. Quelle chimère est-ce donc que l’être humain ? Il est juge de toutes choses alors qu’il n’est qu’un ver de terre imbécile. Il est dépositaire du vrai qui n’est qu’un amas d’incertitudes. Il n’est qu’un monstre incompréhensible, un rebut de l’univers qui se vante de sa grandeur ». Les marocains ne voient rien. « Trop de bruit les assourdit. Trop de lumière les éblouit. Trop de distance les dissuade. Ils s’insensibilisent au chaud et au froid, aux discours obscurs et aux silences lourds. Ils ne sentent plus rien. Ils souffrent. Trop de jeunesse les embrouille. Trop de vieillesse les embourbe. Trop d’information les abêtit. L’édifice craque. La terre s’ouvre jusqu’aux abîmes ». Les victimes du terrible séisme de 2023 vivent toujours sous les bâches. « Si on est trop jeune, on ne juge pas bien. Si on est vieux, on ne juge pas mieux. Si on pense trop, on s’entête. Si on s’entête, on égare le chemin de la vérité. Si on abandonne son ouvrage trop longtemps, on y revient plus. L’esprit de l’autocrate n’est pas assez indépendant pour ne pas être troublé par le moindre tintamarre autour de lui. Il suffit du bruit d’une girouette, du chuintement d’une toupie. Ne vous étonnez pas s’il ne raisonne pas bien à présent. Une mouche bourdonne à ses oreilles ». L’axiome central la Théorie du chaos : « Les petites choses peuvent provoquer de grandes conséquences ». Blaise Pascal l’illustre par une allégorie qui sacralise, pour l’éternité, le nez de Cléopâtre : « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, toute la face de la terre en aurait changé ». La théorie du chaos explique, sinon interprète plausiblement la politique contemporaine, où les magnats du numérique tirent les ficelles des gouvernances. Après tout, un simple forum d’étudiants marocains sur la plateforme de jeux vidéo Discord ne suscite-t-il pas une révolte de grande ampleur. En attendant la suite imprédictible. 

La Théorie du chaos, fondée sur la physique et les mathématiques, étudie le comportement des systèmes dynamiques déterministes, sensibles aux conditions initiales. Ce phénomène s’élucide par l’Effet papillon. Le battement d’ailes d’un papillon dans un endroit peut provoquer un bouleversement tsunamique à l’autre bout de la planète. Des modifications infimes dans un système, a fortiori politique, peuvent entraîner des mutations définitives. Les conditions initiales des systèmes déterministes sont imprévisibles parce qu’on ne peut pas les connaître avec une précision infinie.

GenZ 212 introduit dans la routine marocaine le principe d’incertitude. Le doute n’est pas permis dans l’immuabilité politique. La peur étouffe la pensée, la critique, la parole, l’expression, la moindre objection. La physique quantique interpose d’étranges prédictions. Une expérience ne peut jamais se réaliser dans un isolement total. Son évaluation elle-même affecte le résultat. L’incertitude n’a rien avoir avec un quelconque manque de précision des appareils de mesure, ni un défaut de compétence, d’après le physicien Werner Heisenberg (1901-1976). A supposer que la gouvernance technocratique et sa contestation soient deux protagonistes concomitants, équivalents, on ne peut jamais connaître simultanément leurs volontés, leurs intentions, leurs préméditations, leurs déterminations, leurs velléités respectives. Bonnes divagations aux glosateurs, aux prévisionnistes, aux estimateurs, aux supputateurs de tous acabits. L’inexplorable, l’imprévoyable, l’inimaginable sont ingérables. Le chaos est ingouvernable. 

La société marocaine tourne en rond.

La société marocaine n’est plus ce qu’elle était. Elle tourne en rond. Les nantis se gavent de psychotoniques. Les impécunieux dépriment. Les troubles mentaux se propagent. Les jeunes se rabougrissent, se morfondent, s’abrutissent d’addiction internétique. La morosité se généralise. Les intellectuels, pour autant qu’on leur accorde ce titre flatteur, débitent des banalités, s’abstiennent, se taisent, se terrent.  Leur autorité morale se disloque. La névrose s’infiltre partout. Un penseur comme Abdelkébir Khatibi manque terriblement. La lucidité tragique Mohammed Khaïr-Eddine aussi. Les traditions d’hospitalité se délitent. Jacques Derrida me disait « L’hospitalité marocaine est légendaire ». Un mythe révolu. La condescendance s’affiche comme un signe de distinction. La culture ancestrale se gadgétise. Nous évoquons Malaise dans la culture de Sigmund Freud. Le psychanalyste envoie un exemplaire de son livre précédent, L’Avenir d’une illusion, 1927, à Romain Rolland, qui lui reproche, dans sa lettre de remerciement, de négliger le sentiment religieux dans la quête humaine de plénitude. Sigmund Freud répond : « L’être humain est sans cesse contrecarré dans sa recherche du plaisir. Son malheur s’origine dans la surpuissance de la nature, la caducité de son propre corps, les dispositifs qui règlent ses relations avec les autres ». C’est ainsi qu’il entreprend la rédaction de Malaise dans la culture ou Malaise dans la civilisation. « J’adresse à Romain Rolland mon livre où je traite la religion d’illusion. Il me répond que j’omets d’analyser la source réelle de la religiosité, la sensation de l’éternité partagé par une grande partie de l’humanité. L’on serait autorisé à se déclarer religieux alors qu’on répudierait toute appartenance à une confession quelconque. Il est malaisé d’aborder scientifiquement les sentiments. On peut tenter d’en décrire les manifestations psychologiques. La sensation de l’éternité serait le sentiment indissociable du grand tout, d’affiliation à l’universel ». L’échange entre Romain Rolland et Sigmund Freud est d’une actualité brûlante

La religion est une question centrale dans un pays où les rituels amortissent, édulcorent les dérives politiques. La religiosité est une énergie existentielle. Les êtres humains portent dans leur psychisme une empreinte venue de la nuit du temps, le sentiment d’une incommensurabilité qui dépasse leur entendement.  Ce sentiment n’est pas seulement une consolation de leur finitude. Il relève de l’intuition de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, de la physique quantique en somme. Romain Rolland parle poétiquement d’un sentiment océanique. Aujourd’hui, la distinction se fait entre religiosité et spiritualité. Les têtes immergées dans les écrans ne regardent plus les prêchoirs. L’interrogation métaphysique génère l’art, la poésie, la culture. La culture, une fois historiquement constituée dans ses permanences et ses élasticités cumulatives, est chose pérenne parce qu’intemporelle. Elle n’est pas réductible aux modernisations factices, aux technocratisations superficielles. Si on pose à un jeune hyperconnecté, virtuose du clic internétique, de définir la culture marocaine, dans sa diversité, saura-t-il répondre ? Il ne peut, de ce fait, entreprendre que des actions disparates, hétéroclites, hybrides. Comment un collectif de jeunes, à peine constitué, peut-il se revendiquer contradictoirement de la légalité, de la légitimité, de l’officialité, de l’institutionnalité, des valeurs qui le nient et le dénient ? Le collectif Génération Z 212 peut jouer le rôle de détonnateur, d’agitateur, de minorité agissante. Puisse-t-il ne pas se substituer d’office aux autres classes sociales. A quoi sert l’anonymat, devenu une coquetterie. La fausse modestie ne sert pas la cause. Il est avéré que toutes les plateformes internétiques, les américaines en premier lieu, fournissent aux gouvernements qui les sollicitent, les données personnelles de leurs souscripteurs. 

La culture marocaine n’est plus qu’un support mercatique, un appât touristique. Les marocains sont délestés de leur véridicité vernaculaire. Ils se mettent passivement à la page. Leurs mots ne reflètent plus leur quotidien. Les novlangues prolifèrent. Les anticastastases, les désinformations, les postvérités s’homologuent. Les manquements à la parole donnée désorientent les sincérités, altèrent les sociabilités, polluent les mentalités. Les repères éthiques se désagrègent. Les liens se délitent. Les psychés se dérèglent. Les comportements se désaxent. L’intimité s’abolit dans les vidéosurveillances, les géolocalisations, les contrôles au faciès. Les revendications capitales, les attentes vitales sont à la fois évidentes, flagrantes, consensuelles. Elles sont aussi schématiques, sommaires, rudimentaires. Je lis les communiqués de GenZ 212 depuis le 28 septembre 2025. Les mêmes doléances, les mêmes leitmotivs sont ressassés jour après jour. L’imagination soixante-huitarde y manque cruellement.  Les pauses, les suspensions des manifestations désemparent, déboussolent, désorientent. Faut-il négliger les désappointements, les désabusements, les désenchantements ? Je les ai vécues en d’autres occasions. Je sais ce qu’ils impliquent comme découragement, écœurement, accablement, individuellement et collectivement. Manquent les analyses approfondies, les diagnostics critiques, les créations artistiques, les publications régulières pour entretenir la flamme contestataire. Il faut dépasser le séquentiel pour mettre en œuvre l’essentiel. Toutes les possibilités sont jouables.

 

C’EST LA CULTURE QU’ON ASSASSINE.

 

Nuit du 1er au 2 octobre 2025. Emeutes à Lqliâa, région Inezgane-Aît Melloul au sud d’Agadir. Un poste de gendarmerie est attaqué. Des voitures, des bennes à ordure sont incendiées. Trois morts. Des blessés. Des arrestations. La version officielle invoque la légitime défense. Les images diffusées sur les réseaux sociaux révèlent d’autres faits. Des snippers embusqués notamment. Abdessamade Oubalat, vingt-cinq ans, cinéaste fraîchement diplômé de L’Institut de formation professionnelle en métiers de cinéma de Ouarzazate, filme la manifestation. Son témoignage est précieux. Sa documentation est irréfutable.  Abdessamade Oubalat est abattu d’une balle dans la tête.

Je parcours le Facebook d’Abdessamade Oubalat, inauguré huit ans plus tôt, à dix-sept ans. La sobriété de la communication atteste son sérieux. Implication totale dans le cinéma, la musique, la littérature, la culture. Son amazighité se mentionne avec fierté. Il conjugue avec délectation son attachement aux traditions et sa pratique des technologies de pointe. Les étudiants, hallucinés par les sunlights de l’atlantisme, abjurent leur enracinement historique, leur amarrage ontologique, leur ancrage organique. Les singularités locales dépérissent. Les solidarités défaillissent. Les authenticités se dissipent. Les vérités se dissimulent. Je déniche une photo d’Abdessamade Oubalat que je remastérise en noir et blanc. Le regard est contemplatif, méditatif, lointain. Sa dernière publication remonte au 25 juillet 2025. Un clip tourné à Ouarzazate, Gladiator, Now We Are Free, de la violoniste Tina Guo. Son commentaire : « Fier de travailler aux côtés d’artistes qui valorisent notre culture ». 14 juillet 2025, séance photo sur la plage d’Agadir de top modèles françaises en caftan. 11 juillet 2025, figurants marocains en habits traditionnels. Son annotation : « Vos noms n’apparaîtront pas dans les gros titres. Votre anonymat est un gage de votre authenticité. Toute ma gratitude. Vous êtes l’âme de ce film. Vous êtes l’essence du cinéma. Vous êtes le secret de la boîte ». 24 juin 2025. Présentation d’un court métrage d’Abdessamad Oubalat, en amazigh, intitulé Sandouk, The Box. « Deux amis. Une boîte mystérieuse. Quand l’amitié est mise à l’épreuve par la convoitise, la cupidité, l’avidité ». Puis, le silence. Un cliché retient mon attention. La mer agadiroise saisie au crépuscule. Plage obscure au premier plan. Vagues irisées de miroitements noirs. « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis / Et que de l’horizon embrassant tout le cercle / Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits / Quand la terre est changée en un cachot humide / Où l’espérance comme une chauve-souris / S’en va battant les murs de son aile timide / Et se cognant la tête à des plafonds pourris / Quand la pluie étalant ses immenses traînées / D’une vaste prison imite les barreaux / Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées / Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux / Des cloches tout à coup sautent avec furie / Et lancent vers le ciel un affreux hurlement / Ainsi que des esprits errants et sans patrie / Qui se mettent à geindre opiniâtrement / Et de longs corbillards, sans tambours ni musique / Défilent lentement dans mon âme / L’espoir / Vaincu pleure et l’angoisse atroce despotique / Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir » (Charles Baudelaire, Spleen. Les Fleurs du mal). Abdessamade Oubalat, une phosphorescence créative enténébrée. Une trajectoire artistique brisée. Une lueur dans les ténèbres brutalement éteinte. 


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© Mustapha Saha,

Sociologue

 

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Pour citer cet extrait illustré & inédit

 

Mustapha Saha (texte & image remastérisée), « Génération Z 212. Conversation avec un psychanalyste marocain. Extrait 2 », Revue poéféministe Orientales, « Libres », n°5, volume 1, mis en ligne le 28 octobre 2025. URL :

https://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno5/ms-z1

 

 

 

 

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