Présidente de l’association « Voix de femme nabeul »
Crédit photo : Peinture figurative de la déesse de la nuit « Nyx » tombée dans le domaine public. Capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.
I
Les bras du ciel embrassent l'aube
L'extinction de la dernière étoile
Brise le silence de la nuit
Lui retirant son dernier souffle
La lumière du jour naissant
Chatouille les gosiers
Chants et battements d'ailes
Sur le bord de la fenêtre
Plus rien ne me retient au lit
Recevoir l'éclat d'un nouveau jour
C'est Re~naître à la vie et n'être
Que ce réceptacle de lumière.
Crédit photo : Peinture figurative de la déesse de la nuit « Nout » sur un sarcophage & tombée dans le domaine public. Capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.
Mariem Garaali Hadoussa,« Le miracle du jour et de la nuit (I et II) »,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet& Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 20 août 2024. URL :
Donnant suite à notre conversation sur le réseau social X (précédemment nommé Twitter) au sujet d'une poétesse talentueuse et oubliée, Madeleine Dubois-Regnault, je vous faire part de mes recherches :
En balade dans le centre-ville de Nemours, Seine-et-Marne sud, j'ai découvert une petite librairie bouquiniste, qui vend des livres anciens et d'occasion sur deux étages. Le couple de libraires m'a orientée vers le second étage où je pourrai trouver de la poésie, selon ma demande. J'y ai croisé nombreux poètes de renom que j'avais déjà lus, dans de belles éditions anciennes.
Sur un promontoire, j'ai vu un nom que je ne connaissais pas, Madeleine Dubois-Regnault. J'étais déjà très enthousiaste à l'idée de découvrir une nouvelle poétesse. J'ai voulu me renseigner auprès des bouquinistes mais ils n'en savaient hélas pas plus que moi.
Dès que je suis rentrée chez moi, j'ai essayé de glaner un maximum d'informations sur ces poésies de 1948. Je formulai alors plusieurs requêtes sur internet, en vain. Rien ne me renseignais davantage. J'ai posté sur Twitter et Instagram une photographie du recueil ; mes abonnés m'ont dirigée vers des spécialistes de la littérature féminine, mais toujours aucun renseignement. Par contre, on me conseillait de consulter la Bibliothèque Nationale de France. J'ai donc écrit à la BNF dont voici la réponse :
Bonjour,
En effet, on ne trouve guère d'informations sur Internet que celles que fournit la BnF, et qui sont maigres. Du côté de l'histoire littéraire, les bases de données spécialisées (Klapp et Bibliographie de la littérature française) ne la mentionnent pas, non plus que le Dictionnaire universel des créatrices. Nous ne pouvons donc nous appuyer que sur les deux documents d'elles que nous conservons : son recueil de poèmes, et le manuscrit d'un poème dédié à Saint-Saëns pour son quatre-vingtième anniversaire. Dans notre édition du recueil de 1948 (consultable uniquement au sein de la bibliothèque de recherche), une seule indication, cette dédicace : « À Madame Madeleine Alba, à laquelle me lie (sic) les très anciens souvenirs de l'école de Sèvres », signée, et datée du 15 juillet 1948. Il se pourrait donc qu'elle soit passée par l'École normale supérieure de jeunes filles. Peut-être pourrait-on envisager de mener des recherches un peu approfondies autour de Saint-Saëns. N'ayant pas de compétences particulières en histoire de la musique, je ne m'y risquerai pas, mais j'ai jeté un coup d'œil aux index d'une ou deux biographies, et l'on trouve bien dans son entourage un Dubois, le compositeur et organiste Théodore Dubois, qui lui succède à l'église de... la Madeleine, ce qui risque de ramener un peu de « bruit » dans les recherches. On trouve aussi deux Regnault: le peintre Henri et surtout le médecin et anthropologue Félix Regnault, dont il semble avoir été proche. Ce dernier lui envoie des lettres, numérisées par nos soins. On trouve même, toujours sur Gallica, une mélodie de Saint-Saëns sur une « Poésie de Madame Félix Régnault ».
En espérant vous avoir été utile
La poésie de Madeleine Dubois-Regnault est douce, contemplative et habile. Elle voit juste et sans emphase le monde qui l'entoure. Elle est intriguée par la langue, la métaphore, la syllabe et la rime. C'est une femme forte, initiée au poème dès son enfance, et qui s'imaginait en poétesse oubliée dans l'avenir. J'ai sélectionné quatre poèmes de son recueil « Poèmes Lyriques » et je les ai photographiées pour illustrer mon propos.
LE PAN POÉTIQUE DES MUSES confirme le constat de cette enquête intéressante et le commentaire de son autrice.
Nous y ajoutons notre enthousiasme pour l'élégance, l'harmonie et la légèreté du lyrisme poétique de Madeleine Dubois-Regnault ainsi que la beauté de son poème « Français, Harpe d'Amour ». Nous savons également que le recueil « Poèmes Lyriques » a bénéficié d'une réception brève dans le Mercure de France de 1948. Il nous reste toutefois de remercier bien Floriane Austruy pour son enquête, de solliciter avec elle votre aide en lançant une bouteille à la mer Web pour compléter ces minces recherches et de vous souhaiter enfin une belle découverte poétique et un bel été !
Pour citer ces enquête & extraits poétiques inédits
Floriane Austruy (enquête, commentaire & extraits en photographies),« À propos d'une poétesse talentueuse et oubliée : Madeleine Dubois-Regnault », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 28 juillet 2024. URL :
Pour citer ces écopoème & dessin écoféministes, colorés & inédits
Mariem Garaali Hadoussa (écopoème & dessin),« Ma plume arc-en-ciel »,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet& Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 22 juillet 2024. URL :
Crédit photo : « Sunset seascape morning ». Capture d'écran de l'image libre de droits du site Depositphotos.
I. Berceau
Je regarde par la fenêtre. Une rue passante. Il est 13h. Un moment comme un autre de cette journée interminable. Le grand bougainvillier du quartier danse avec le vent, presque malgré lui. Ses feuilles se ramollissent, jaunissent et finiront par tomber.
On sonne à la porte. Un vieux monsieur vient récupérer le berceau en bois massif. La girafe y est toujours accrochée. Elle a perdu un œil et a le cou légèrement tordu.
Mon berceau…
Je n’aime pas ce monde.
Depuis le cocon et jusqu’à l’aube à la lumière hésitante. Depuis le berceau en bois à bascule dans lequel on m’avait posée en pensant que ce dernier aurait des vertus protectrices et relaxantes. J’avais le tournis. Une sorte de vertige de naissance. Plus je pleurais, plus mes tendres mères, car je pense que j’en ai eu plusieurs, s’adonnaient à cœur joie dans l’art de la balance. Je transpirais et les draps en soie rose fleuris me collaient à la peau. La chambre sentait le talc, la rose et le lait en poudre. Une girafe multicolore accrochée au dessus du lit, pour assurer l’éveil de mes sens, me regardait. Elle louchait légèrement.
L’été on enveloppait mon berceau en bois massif d’une moustiquaire de chine. Ce bout de tissus donnait une autre allure aux visages des taties et des tontons qui se penchaient, toujours souriants, pour admirer mes gigotements. Je n’en pouvais plus. Exaspérée, j’ai appris à parler très jeune pour exprimer mon mécontentement après de longs mois de souffrance et de silence. Personne ne comprenait d’où venait mon caractère coriace contracté à la naissance. C’était un instinct de survie. Je ne me sentais pas, et ne me sens toujours pas en sécurité avec les adultes.
Je n’aime pas ce monde depuis le premier jour.
Je regarde par la fenêtre. Une rue passante. Il est 13h. Un moment comme un autre de cette journée interminable…
II. L’abat-jour
La nuit arrive lentement. La lumière est déjà allumée comme pour raviver un matin qui ne respire plus.
Le chapeau de cet abat- jour gothique, appartenant à une autre vie, est incliné.
Mille fois j'ai tenté de le redresser. Il revient à chaque fois à sa posture initiale. Il est moche. Exactement comme la lumière qu'il propage et autant que cette fin de journée.
La télé diffuse un reportage sur les tueurs en série.
Tout semble banal ici : la colère, les inclinaisons, les incertitudes...
C'est laid un abat -jour gothique avec un chapeau incliné.
Emna Louzyr,« Inclinaison : I. Berceau et II. L’abat-jour »,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet& Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 18 juillet 2024. URL :
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
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