Berthilia Swann, « Lien corrompu », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 24 décembre 2023. URL :
Crédit photo : George Lawrence Bulleid, « À Portrait of a young Girl », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.
L’inconnu a posé ses repères
Sur un cœur d’ange innocent, au regard pur et bienveillant
Dans l’attente d’une vile intention
D’en plaire à son alter ego
De glorifier en son nom, une toute puissance
En décadence d’en enfreindre des droits
Au delà d’une loi
D’une seconde manquée
Aux regards d’un lien de parenté
Saisissant, l’audace
D’une cruauté exacerbée
Au détournement, d’une enfance tournée en violence
Du chemin, de sa destinée.
L’inconnu, indigne et cruel
Laisse pour trace
La présence d’une absence
D’une enfance déchirée
D’un cordon familial arraché
De parents en peine
À l’effroi d’une perte non acceptée
Gravant à tout jamais
Au sourire sournois et manipulé, un visage meurtrier
De l’enfant enlevé
À sa famille bien aimée
L’agrippant à son être frêle en vulnérabilité
L’extirpant à une vie ancrée
Tuant, brutalement et violemment en un instant tout l’amour crée entre eux durant des années
Au sein de leur foyer.
L’inconnu, perfide et insensible
À l’œil assassine
À versé du poison en abondance
Dans la vie d’autrui, à coups de haches et de cravaches
Menant à leurs rencontres
De déferlantes inclinations, d’humeurs sarcastiques en dépressions
Berthilia Swann, « À pertes d'enfants enlevés », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 22 décembre 2023. URL :
Crédit photo : Frans Floris, « Peace and Justice », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.
Paris. Mardi, 19 décembre 2023. Journée marquée d’une pierre noire. Le parlement vote une loi tyrannique sur l’immigration grâce aux voix lepénistes. La France bascule dans la préférence nationale, principe xénophobe, pilier de l’idéologie fasciste. La gouvernance technocratique franchit la ligne rouge du totalitarisme. Tout au long des débats, la référence nationale s’envoie comme argument et contre-argument. Les précautions rhétoriques sont superflues. La préférence nationale est synonyme de fascisme. C’est le droit du sang. Le droit du sol et l’égalité sociale inscrits dans la Constitution, socles républicains imprescriptibles, inaliénables, sont remis en cause. Restriction des prestations sociales, annulation de la nationalité de plein droit, exclusion des étrangers de l’hébergement d’urgence, remise en question de l’aide médicale. Se valident la double peine, l’enfermement des mineures à partir de seize ans en centre de rétention, les contrôles au faciès, le fichage systématique. La persécution des immigrés se légalise. C’est tout l’édifice constitutionnel qui se démolit au buldozer.
La Défenseure des droits tire en vain la sonnette d’alarme. « Mon institution, autorité indépendante inscrite dans la Constitution, chargée de veiller au respect des droits et libertés, est le témoin quotidien de l’extrême dégradation des droits des étrangers vivant en France. Les ruptures de droits subies sont dramatiques. Ils provoquent une précarité insoutenable. Les parcours de vie sont gravement et irrémédiablement entravés. La nouvelle loi sur l’immigration bafoue la dignité et l’égalité. Elle accroît les possibilités de refus et de retrait du droit au séjour. L’éloignement des étrangers se trouverait ainsi remis à l’appréciation de l’administration, au risque de multiplier les décisions arbitraires. Le texte accrédite l’idée, pourtant démentie par de nombreuses études, selon laquelle des conditions d’accueil trop favorables encourageraient l’immigration irrégulière et l’installation durable d’étrangers sur le territoire. Le législateur envisage, de ce fait, des restrictions de nombreux droits, notamment pour les personnes particulièrement vulnérables » (Claire Hédon, défenseure des droits, « Tribune », Le Monde, 9 décembre 2023).
La société civile a beau s’indigner des menaces pesant sur les droits fondamentaux, prouver que leur suppression est désastreuse socialement, absurde économiquement, abject éthiquement, la gouvernance technocratique fait la sourde oreille. « Nous ne pouvons rester silencieux devant la stigmatisation des étrangers, devant les fantasmes d’invasion démentis par les statistiques et les études sociologiques, devant les dispositions délétères et inconstitutionnelles figurant dans la loi sur l’immigration. La fraternité ne doit pas être un mot figé sur les frontons des mairies. La fraternité est le ciment de la vie en commun. La solidarité s’appuie sur l’inconditionnalité des droits fondamentaux des personnes. Dans quelle France allons-nous nous réveiller demain ? » (« Tribune d’associations humanitaires », Le Monde, 8 décembre 2023).
L’expression Préférence nationale apparaît dans le livre d’un énarque frontiste en 1985. La cible migratoire est ouvertement désignée. L’auteur, activiste d’extrême-droite, cofondateur du Club de l’horloge, honnit Mai 68. Le postulat de base, différencier la situation des nationaux et le statut des étrangers. Se préconise, dans tous les domaines, la priorité nationale. L’école est sommée de diffuser un contenu culturel exclusivement français. Le patriotisme social justifie la ségrégation, l’exclusion de l’autre parce qu’il est autre. La haine de l’autre parce qu’il est différent.
Le chauvinisme qu’on pensait obsolète renaît de ses cendres. Les préjugés racistes se légitiment. Aux commencements, le chauvinisme est une légende farfelue du Premier Empire. Le soldat Nicolas Chauvin, malgré ses blessures continue de défendre sa patrie. La comédie La Cocarde tricolore des frères Charles-Théodore et Jean-Hyppolyte Cogniard, 1837, perpétue le mythe. Le chauvinisme est un mélange de patriotisme, de phallocratisme, de racisme fermentés dans le populisme. La xénophobie française se fait d’autant plus virulente que la contre-révolution coloniale en Afrique de l’Ouest échoue lamentablement. La dernière tentative de réanimation de la françafrique se solde par une humiliation géopolitique. La bourgeoise, faute d’alternative, laisse coudées franches au fascisme. Depuis la dernière révolte des banlieues, l’ennemi intérieur se substantialise. L’islamophobie se généralise. La population maghrébine se considère en bloc comme islamiste par essence, terroriste en puissance.
L’écrivain raciste, antidreyfusard, Maurice Barrès (1862-1923) se commémore officiellement sur proposition de France Mémoire, sous tutelle de l’Institut de France. Il faut rappeler sa phrase terrible : « Qu’Alfred Dreyfus soit capable de trahir, je le conclus de sa race ». En 1961, les dadaïstes, avec André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon, Tristan Tzara, Benjamin Péret, organisent le procès fictif de Maurice Barrès, accusé de crime contre la sûreté de l’esprit. L’ancienne délégation aux Commémorations nationales a disparu en 2018 suite aux polémiques suscitées par le projet de célébration de Charles Maurras (1868-1952), propagandiste du mouvement royaliste L’Action française, soutien du pétainisme. Le comte Arthur de Gobineau (1816-1882), promoteur du délire de la race aryenne, inspirateur du nazisme, s’actualise. Son Essai sur l’inégalité des races humaines, 1853, republié récemment, circule au-delà des mouvances ouvertement fascistes. La lecture de Mein Kampf se décomplexe. La société française plonge dans une ténébreuse dérive.
Mustapha Saha, « Des fondements totalitaires de la préférence nationale », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 22 décembre 2023. URL :
Billie R. Völva (poème & illustration), « Le temps du feu », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 21 décembre 2023. URL :
Publication de textes depuis quatre ans dans le fanzine féministe manceau « Gang Reines » réalisé par le collectif du même nom.
Projection et lecture de poèmes lors de l’exposition « Féminins (n. m., pluriel), un genre à soi » en mars 2021 à la Galerie l’Éphémère au Mans.
Autoédition du recueil intitulé « Nu.e » en octobre 2022.
Vente et lectures individuelles du recueil « Nu.e » lors de divers festivals (Ladyfest à Alençon en octobre 2022 et 2023, Papelard à la Roche-sur-Yon en décembre 2022, Les Inspirantes au théâtre des Quinconces du Mans en janvier 2023, Les universités d’été du fanzinat à la Fanzinothèque de Poitiers en août 2023, Le Boucan des Arts à Lavarée en septembre 2023, Grand Print aux Beaux-Arts du Mans en novenbre 2023).
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.
N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Dossiers majeur & mineur | Articles & témoignages La mort ante mortem Article & photographies par Colette Mauri Docteure en psychologie clinique & pathologique, psychologue clinicienne, danse-thérapeute, chorégraphe...
Biographie & publications disponibles numériquement Marc CHAUDEUR Écrivain, poète & philosophe
Né pendant l’époque hambourgeoise des Beatles, il a une formation de philosophe, de germaniste et un diplôme de Langues scandinaves. Il est l’auteur d’un roman,...
N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Astres & Animaux / Nature en poésie | S’indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages La belle Bretagne Poème par Berthilia Swann Poétesse & autrice engagée Crédit photo : Allégorie de l’automne par Paul...
LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES AUTOMNE 2025 | NO IV LE MAL DE VIVRE DANS LA MORT VOLONTAIRE DES ARTISTES DE SAPHO À NOS JOURS SOUS LA DIRECTION DE FRANÇOISE URBAN-MENNINGER...
Événements poétiques | Forêt de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & REVUE ORIENTALES (O) | N° 5-1 | Créations poétiques Fille aux perles d’Ô Poème engagé par Dina Sahyouni Auteure, poétologue, fondatrice de...
N° IV | AUTOMNE 2025 | LE MAL DE VIVRE... » | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages | Philosophie & poésie Maggy De Coster, À fleur de mots, Éditions du Cygne, Paris, 2021, 13 x 20 cm,10€ Photographie & critique par Eliane Biedermann...