6 novembre 2023 1 06 /11 /novembre /2023 16:30

Événements poéféministes & poépolitiques | Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable | Expression poétique contemporaine

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Sur le temps qui se fige

 

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Floriane Martin

 

Nouvelliste, rédactrice dans le milieu social

& dans le groupe parisien « Les sans pages »

 

 

 

Crédit photo :  Peinture en acrylique sur toile, image libre de droits, capture d'écran par LPpdm de la photographie du site Depositphotos.

 


Un concerto traverse les portes du saloon

Une sorte d'innocence, une douce euphorie

Et le pianiste a accueillit les rires,

A cadencé le trouble amusant et léger 

De ces frivolités.
 


Et le pianiste, il n'y a pas si longtemps

Fait frémir l’un et l’autre sur un air de gaieté,

Celui dont on ne sait rien et sans qu'il n'y paraisse

A accueilli les danses.
 


Un concerto traverse les portes du saloon

Une sorte de final comme dans les mauvais films
Et le pianiste, sensible et invisible,
Sur le temps qui se fige

Accorde un rythme lent, 

Entre toutes les nations, console les tourments.
 


Et le pianiste saisit la danse trop lente,
Cerne la peine, joue si profondément,
Celui dont on ne sait rien a parsemé les lys
Sur les larmes versées,

Sur les cœurs endeuillés. 
 


Aux portes du saloon, les âmes en peine s'agitent, 
Partent chacune de leur côté.
Et le pianiste, celui dont on ne sait rien
Et sans qu'il n'y paraisse, console leurs souvenirs.

 

 

© Floriane Martin

 

 

 

***

 

 

Pour citer ce poème pacifique & inédit

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Floriane Martin, « Sur le temps qui se fige », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes & poépolitiques 2023 | « Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable », mis en ligne le 6 novembre 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/lettredoctobre2023/fm-surletempsquisefige

 

 

 

 

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6 novembre 2023 1 06 /11 /novembre /2023 12:55

N°15 | Poétiques automnales | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages

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Maïa Brami

 

« PRENEZ LE TEMPS DE LIRE LES ÉTOILES »,

 

Essai, Arléa-poche, 2023, 134 p. 10€

 

 

 

 

 

Texte & photographies par

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

© Crédit photo : Maggy DE COSTER, "Exemplaires de l'essai de Maïa Brami, « PRENEZ LE TEMPS DE LIRE LES ÉTOILES »", image prise lors de la séance de lecture-signature de l'essayiste à la Librairie La petite Lumière à ParisXIVe 2023. Description : la première de couverture de l'ouvrage est illustrée par une photographie du poète Cocteau.

 

 

 

Maïa Brami introduit ses lecteurs dans l’intimité de Jean Cocteau avec une narration vivante, un style direct par le vouvoiement, bien sûr, politesse oblige :  

 

«   Vous êtes la proie d’une fièvre, d’un délire, d’un supplice, et plume à la main, vous régurgitez dans un râle d’entre un texte naissant peuplé de personnages. »

 

La vie de Cocteau est passée en revue, ses habitudes, ses connaissances, ses fréquentations, « ses rendez-vous manqués ». Il y a tout un monde que Maïa a exploré grâce aux témoignages écrits et oraux de ceux qui l’ont connu comme Pierre Bergé :

 

« On raconte que vous ne faisiez jamais de brouillon ; »

 

Haï ou adulé, il avait autant d’ennemis que d’amis et a côtoyé des artistes de toutes disciplines.

Un petit bijou qui nous renseigne sur la vie de Cocteau dans sa maison à Milly–La-Forêt, un véritable cabinet de curiosités que Maïa arpente pièce par pièce : chambre, salon en prenant des photos.

 

« Dans votre chambre, à côté de la cheminée, sur une colonne en marbre, un groupe de bronze, réalisé à partir d’une gravure de Gustave Doré, représente Persée sur un cheval ailé, triomphant du monstre marin en lui plantant sa lance magique dans la gueule pour sauver Andromède. » 

C’est une visite guidée avec un luxe de détails sur le quotidien, les habitudes et les fréquentations de l’écrivain. Un récit vivant et merveilleux qu’on lit avec beaucoup d’entrain et qui nous met en immersion dans la demeure de cet artiste pluridisciplinaire. Elle fait parler les objets, les met en mouvement, les questionne, leur donne un ton et même un corps qu’on croit toucher. Elle nous donne envie de revisiter la maison de Cocteau avec le livre en main pour revoir les détails qu’on avait ratés.

 

© Crédit photo : Maggy DE COSTER, "Maïa Brami lisant des extraits de son essai « PRENEZ LE TEMPS DE LIRE LES ÉTOILES », image prise lors de la séance de lecture-signature de l'essayiste à la Librairie La petite Lumière à Paris XIVe 2023. 

 

 

Maïa Brami s’adresse à l’artiste dans un langage débonnaire et revisite son âme à travers les choses vues dans sa maison à Milly-La -Forêt. 

Un livre très documenté dont on pourrait tirer un film. C’est la vie de Cocteau comme elle n’a jamais été décrite. 

C’est le livre d’une admiratrice qui fait revivre Cocteau à l’encre de sa passion.

Cocteau est sans doute une étoile parmi celles qui brillent au firmament et qu’il faudra prendre le temps de découvrir.

 

 

© Maggy DE COSTER

 

 

***

 

Pour citer cet article & images inédits

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Maggy De Coster (texte & photographies), « Maïa Brami, « PRENEZ LE TEMPS DE LIRE LES ÉTOILES », Essai, Arléa-poche, 2023, 134 p. 10€ », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », mis en ligne le 6 novembre 2023. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/no15/mdc-essai-maaabrami

 

 

 

 

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31 octobre 2023 2 31 /10 /octobre /2023 20:30

 

N°15 | Poétiques automnales | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages

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Francine CARON, « Éternel(s) retour(s) », 

 

Filigranes 2022, format 24,5 x 29,5 cm,

 

illustration d’Alain Benoît, 58 p.,

 

sans indication de prix

 

 

 

 

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

 

Crédit photo : « Golden autumn light colored leaves »,

capture d'écran d'une image libre de droits du site Depositphotos.

 

 

 

Francine Caron a l’art de jouer avec les mots et aussi l’art de la déconstruction du verbe dans le sens latin du terme. Aussi s’accorde-t-elle le droit de genrer morphologiquement son verbe en employant « femmage » au lieu d’hommage. Son écriture vivante et travaillée revêt en quelque sorte une forme ludique par sa façon de décomposer les mots.

Aussi rend-elle un femmage à René Pons, l’auteur de « Non-retour » avec lequel elle partage la vision du monde. Un titre qui, selon elle, est en opposition avec le prénom de l’auteur car en le décomposant ça donne : Re-né, être né de nouveau.

 

Éternel(s) Retour(s) c’est l’évocation de son père, de sa mère ; c’est la  mystique qui entoure de son voile sa façon d’écrire et d’analyser les événements de la vie familiale pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire de sa naissance et tout ce qui l’entoure sont également consignés dans ce livre.

Miraculeuse petite fille qui a réussi à pointer le bout de son nez dans une France enfin libre. Quelle joie pour les heureux parents d’être libérés des entraves de la guerre !

Francine devient le trophée de la résistance du couple Caron. Patronyme qui se veut la variante de « Car(ill) on », ce qui sonne bien car la victoire est annoncée : Victoire sur l’ennemi.

L’auteure rappelle que sa revue NARD, créée en 1975 et qui a duré 24 ans, avait bénéficié de la collaboration de deux grandes pointures : Angèle Vannier et Eugène Guillevic : 

 

« (…) Écrire ? C’est peut-être tenter de vertébrer la mer

pour la faire jouir par surprise

d’un nouveau sens/ articulé » (A. Vannier)

*

« Ici / Quelque chose a eu lieu, A toujours lieu

Pour une osmose   Qui cherche ouvert À trouer sa sphère

Vers un volume À lui-même ouvert Et ouvrant

Sur   Encore plus ouvert   Et plus lové en soi,

Où résonne le gong   Du fini   Contre l’illimité.

Il y a des lieux Où se trouver Dans l’ubiquité

De n’importe quel point   Dans l’espace, / Ici. »   (E. Guillevic)  

 

Dans cet essai, il retrace son parcours d’universitaire, ses affinités poétiques, évoque sa jeunesse, ses passions, ses aventures amoureuses. Elle est celle pour qui créer est « le labeur le plus captivant ». Née dans une famille matriarcale du côté maternel, elle ne manque pas d’établir des associations entre la Mère, l’Alma Mater, la Mère-Terre, la Terre-Mère, Gaïa, la terre notre mère nourricière, avec laquelle elle se sent en osmose. Dans sa générosité elle évoque les noms de ses amis et amies poètes avec lesquels elle a cheminé au  Marché de la Poésie,  dans les salons etc. Évocation également de notre revue Le Manoir des Poètes qui a adhéré au même constat qu’elle, c’est-à dire qui  a fait écho à une de ses phrases :

 

« [puisque] les créatrices sont enterrées les premières. »

« Éternel(s) Retour(s) » c’est  aussi les variations sur le thème Amour : 

« Amours impossibles », « Amours possibles », « Amours mortes » qui tissent la toile de sa vie.

 

© Maggy DE COSTER

 

Voir également, URL :

http://donner-a-voir.net/auteurs/auteur_caron.html

 

 

***

 

Pour citer ce texte inédit

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Maggy De Coster, « Francine CARON, « Éternel(s) retour(s) », Filigranes 2022, format 24,5 x 29,5 cm, illustration d’Alain Benoît, 58 p., sans indication de prix », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », mis en ligne le 31 octobre 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no15/mdc-caron-eternelsretours

 

 

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25 octobre 2023 3 25 /10 /octobre /2023 15:25

N°15 | Poétiques automnales | Agenda poétique / Appels à contributions 

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Invitation à contribuer au numéro

 

dédié aux “Poétiques automnales”

 

 

 

Dina Sahyouni

 

 

Crédit photo : Capture d'écran d'une image de l'automne du site Commons, la photographie représente des feuilles mortes aux couleurs automnales.

 

Argumentaire

 

 

L'automne champêtre arrive à grands pas. L'automne aux paysages bucoliques, aux couleurs d'ocre et de feuilles jaunies, brunes et rousses est enfin là. Sa magie, sa sorcellerie et sa mélancolie sont là aussi…

L'automne est l'une est saisons les plus expressivement poétiques et l'une des plus puissantes et cela provient entre autres de la dimension mythique et binaire du symbolique de l'automne connue depuis l'antiquité et qui se perpétue de nos jours à travers des fêtes religieuses comme la Toussaint et pop-païennes comme halloween et trouve ses origines dans des liens étroits, complexes et similaires entre la vie humaine (plus particulièrement la psyché humaine) et la nature. Des mythes comme celui de Proserpine, celui de Perséphone (ou Coré qui est la fille de la déesse Déméter), celui de Fortuna représentée avec la Corne d'abondance (cornucopia ; ses récits mythiques et représentations artistiques, poétiques...) ou encore celui de Dionysos, donnent un aperçu de la richesse et l'ambivalence symboliques de cette saison.

L'automne charrie ainsi dans ses sillages des mythes, légendes, beautés, laideurs et nostalgies automnales. En d'autres termes, tout un univers ambivalent et poétique propice aux expressions poétiques, musicales et artistiques. Par ailleurs, des poètes et artistes ont exprimé à travers les siècles et les continents leur attachement esthétique, passionnel et poétique à la nature et spécifiquement à la saison automnale à travers des œuvres colorées et très variées allant de l'antiquité à nos jours. 

Cet automne de 2023 est bien chargé de beautés et des laideurs, il suffit de consulter l'actualité brûlante et mélodramatique pour s'en rendre compte.

L'importance de la nature en tant que source d'inspiration primordiale n'est plus vraiment à démontrer dans les créations artistiques et poétiques. Une « Naturopoétique » (voire « Éconaturopoétique » cf. DS.) est à l'œuvre dans le processus créatif, dans l'œuvre elle-même et en découle. Ainsi, nous pouvons parler de ce que l'on peut appeler les Poétiques automnales qui sont diverses en poésie et arts. Les explorer dans les œuvres poétiques et artistiques des créatrices, et par extension féministes et/ou d'un point de vue féministe chez les personnes créatrices dites LGBT+, en cette fin année bien difficile constitue un pan poétique nécessaire pour extérioriser et sublimer sainement nos sensations et affects surtout les négatifs tels amours perdus, craintes, fatigues, peurs, angoisses, colères, rages, désespoirs, déceptions, etc.

Pour ce faire, le médiapoétique féministe Le Pan poétique des Muses qui a modifié son agenda de cette fin d'année après la catastrophe terroriste du 7 octobre 2023, vous propose de participer à son dernier numéro de 2023 autour des poétiques automnales telles qu'elles s'expriment dans les œuvres des créatrices et personnes LGBT+.

On cite quelques pistes pour vous aider  à esquisser avec nous une cartographie foncièrement partielle et non exhaustive d'une ou plusieurs poétiques automnales :

Naturopoétique automnale

poétique des muses automnales (symboliques, féminines, masculines, etc.)

zoopoétique automnale

écopoétique automnale

poétique des beautés automnales

poétique des laideurs automnales

poétique des nostalgies automnales

poétique du lyrisme automnal

poétique du romantisme automnal

poétique du genre automnal

poétique du corps automnal

poétique du mythe automnal

géopoétique automnale

poétique de la culture POP de l'antiquité automnale

poétique du (éco)féminisme automnal

écopoétique de l'écocritique automnale

écopoéticocritique automnale

 

Vous avez carte blanche pour y participer dans la langue et sur le siècle de votre choix dans le dossier majeur thématique évoqué ci-haut ou dans le dossier mineur fixe et à travers une ou plusieurs de nos rubriques habituelles par des genres poétiques, artistiques, audiovisuels et des documents théoriques (articles, critiques, traductions, chroniques, biographies, etc.)

La date butoir pour adresser vos contributions à la rédaction de ce numéro a été fixée au 19 décembre 2023. 

La mise en ligne se fait au fil de la sélection des contributions par la rédaction jusqu'au 21 décembre 2023 compris.

Une personne externe à notre équipe peut nous soumettre de 1 à 3 documents différents pour chaque rubrique (originaux, traduits, transcrits des siècles passés, extraits, etc. et dans la langue et sur le siècle de son choix) et de 1 à 6 écrits poétiques ou oeuvres artistiques (originaux, traduits, transcrits des siècles passés, extraits, etc. et dans la langue et sur le siècle de son choix). Les contributions audiovisuelles sélectionnées bénéficient uniquement d'une parution numérique. Voir également la page Contribuer.

Nous mettons également à votre disposition trois exemples de poèmes transcrits et corrigés sur l'automne de Amélie Gex pour tout usage utile.

« GEX, Amélie (1835-1883), Poésies : le poème de l'année, cris dans l'ombre, échos épars, nouvelles paroles sur de vieux airs, en fermant le livre, 1875-1877 [Amélie Gex], Chambéry, Imprimerie Ménard (rue Juiverie, Hôtel d'Allinges), 1880/(1879), trois poèmes sélectionnés, transcrits et corrigés du volet « Le poème de l'année », respectivement pp. 27-30, 31 et 32-34. Ce recueil de poésies d'où proviennent les poèmes transcrits ci-dessous appartient au domaine public :

 

L'automne

 

« Dès que l'arbre a fini, le sillon recommence. »

Victor Hugo

 

Jeanne, voici venir l'automne

Frileux et richement paré

Du pampre jaune qui festonne

Son large manteau bigarré ;

 

 

Voici venir les froides bises,

Les matins pâles et brumeux,

Les ombres sur les plaines grises,

Le givre aux buissons épineux.

 

 

Le brouillard couvre la colline,

Ses bois et ses ravins profonds,

Comme la blanche mousseline

Dont tu voiles tes cheveux blonds...

 

 

Il court sur l'horizon bleuâtre...

Et des rochers gravit les flancs,

Comme fuit, sous le fouet du pâtre,

Un grand troupeau de moutons blancs ;

 

 

Des sapins verts les hautes cimes

Planent sur lui, sombres îlots,

Ainsi qu'on voit sur les abîmes,

Un rocher noir surgir des flots...

 

 

Un rayon sur leur front morose

Glisse et semble se balancer

Comme une longue écharpe rose

Qu'un filet d'or vient nuancer.

 

 

Sous les frissons de la froidure

La forêt change de décor ;

Les arbres pleurent leur parure,

Leurs larmes sont des feuilles d'or !

 

 

Sur les vallons et sur les plaines

Le soleil passe en souriant

Et va changeant ses verts domaines

En un beau tapis d'Orient... –

 

 

Jeanne, voici venir l'automne,

Voici les longs jours pluvieux ;

Des vents la plainte monotone

Est l'écho des tristes adieux...


 

– Adieu, chantent les pâles roses,

Au printemps, sur les églantiers,

D'autres que nous seront écloses

Et parfumeront vos sentiers !...

 

 

– Adieu, dit le pigeon rapide,

Je vais passer les grandes mers

Pour trouver un ciel plus limpide,

Des fruits dorés, des arbres verts !

 

 

– Adieu, répète l'hirondelle,

Là-bas j'aurai de plus beaux jours ;

Il faut du soleil à mon aile,

De chauds abris pour mes amours !... –

 

 

Ainsi le vent murmure et pleure,

Sous nos pauvres toits désolés,

Les adieux qu'envoient à chaque heure

Nos joyeux hôtes envolés !... –

 

 

Seul, le laboureur, la main pleine,

Dans le sillon, sitôt comblé,

Fait germer l'espérance humaine

En semant le grain de son blé !

 

 

Il semble sur ce point rustique,

Mouillé de pluie et de sueur,

Que Dieu fait d'une aube mystique

Planer la sereine lueur !

 

 

Grave et pensif, il va sans crainte,

Pontife humble et laborieux,

Recommander cette œuvre sainte

De l'avenir mystérieux ! … –

 

 

Jeanne, voici  venir l'automne,

L'horizon va se rembrunir...

La terre où tout tremble et frissonne

Semble ne plus se souvenir

 

 

De ces jours joyeux qui s'égrènent

Comme les perles d'un collier,

Que tous les étés nous ramènent

Que les hivers font oublier !

 

 

…...............................................................

…... Mais de la campagne déserte,

Comme un gage de renouveau,

Dieu fait croître la robe verte

Sous les plis de son froid manteau !

 

 

 

Fleur d'automne

 

 

Sous les frileux rayons d'un soleil automnal,

Dans les gazons flétris, une fleur vient d'éclore,

Humble et frêle, enfermant sous sa robe incolore

Le trésor ignoré d'un parfum virginal.

 

 

De novembre, bientôt, le souffle boréal,

Dans les bois, va chanter sa fanfare sonore...

Pauvre fleur ! tu voudrais pour quelques jours encore

Sentir de l'astre aimé le baiser matinal !

 

 

Et pourtant, dès demain, sous l'étreinte du givre,

Peut-être, il te faudra te pencher et mourir

Sans que de tes senteurs nul être ne s'enivre !...

 

 

Aux regards de l'amour n'osant point s'entrouvrir,

Que d'âmes, comme toi, fleurette, ont vu tarir

Leur sève printanière, et n'ont pu lui survivre ! ...

 

 

 

L'adieu aux hirondelles

 

« Tu vedrai lontane arene,

Nuovi monti, nuovi mari

Salutando in tua favella,

Pellegrina rondinella. »

Tommaso Grossi

 

 

Demain vous partirez, gentilles hirondelles,

Cherchant le ciel lointain des rivages dorés ;

Et sous les toits amis où grandirent vos ailes,

Ô chères infidèles,

Combien de pauvres cœurs vivront désespérés !

 

 

Demain vous partirez, toujours vives et folles,

Sans soucis, sans regrets, rêvant d'autres amours,

Songeant aux nids laissés, là-bas, sous les coupoles,

Aux douces brises molles,

Qui murmurent le soir sous les créneaux des tours.

 

 

Vers l'orient fleuri vous irez, oublieuses,

En fuyant, à plein vol, notre ciel embrumé,

Sur les minarets d'or, aux cimes lumineuses,

Pour vos ailes frileuses,

Chercher des matins clairs le rayon bien-aimé !

 

 

Là vous retrouverez le souffle qui caresse,

Comme un baiser d'amant, les fleurs du Saraï,

La mer bleue où la vague, en sa douce paresse,

Chante et roule sans cesse

Un rayon de soleil en son fantasque pli.

 

 

Vous aurez, pour dormir, la chanson des tsiganes

Et, pour vous éveiller, le cri des muezzins ;

Pour abri, le kiosque où rêvent les sultanes

Et l'ombre des platanes

Où se couchent, lassés, les chameaux abyssins...

 

 

… Et nous n'entendrons plus votre voix si sonore,

Lorsque l'aube sourit au travers de l'auvent...

Les jours gris de l'hiver, qu'un lent ennui dévore,

Seront plus lourds encore

Sans les bavards propos que vous jetiez au vent !

 

 

Mais le givre a blanchi le bord de la fenêtre ;

La bise a défeuillé les rameaux des tilleuls ;

Au bois, où l'aquilon s'en va gronder en maître,

Combien de nids, peut-être,

Où s'abritait l'amour, demain vont rester seuls !...

 

 

Partez, oiseaux, partez ! voici venir la neige ;

Notre azur est, hélas ! assombri pour longtemps ;

L'arbre chauve se tord sous le vent qui l'assiège,

Et chaque jour abrège

D'un soleil attiédi les retours inconstants.

 

 

Partez ! Il ne faut pas mêler à nos tristesses

L'insouciant bonheur des amours rajeunis...

Partez ! mais du foyer, passagères hôtesses,

Emportez les tendresses

Pour les verser, là-bas, sur le front des bannis ! …




 

 

© Argumentaire rédigé par Dina Sahyouni pour Le Pan Poétique des Muses.

 

***

 

 

Pour citer cet appel inédit à contributions

​​​​

Dina Sahyouni, « Invitation à contribuer au numéro dédié aux “Poétiques automnales” », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », mis en ligne le 25 octobre 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/poetiquesautomnales

 

 

 

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