11 mars 2024 1 11 /03 /mars /2024 18:00

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège | En avant-première de l'anthologie de la grâce du printemps des poètes féministes

 

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Grâces de la Sérénissime

 

 

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Poème & photographies

 

Chantal Robillard

 

 

 

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, image prise dans la lagune de Venise lors d’une promenade en gondole avec ses enfants fin 2022 qui lui a inspiré « Grâces de la Sérénissime », no 1.

 


 

 

Giovanni, le gondolier, godille de la gare à la Giudecca, en glissant galamment un gressin à une Guadeloupéenne qu'il guide.


 

Rio, ramo : rêve de régates resplendissantes, romantisme de ruelles rosissantes, rythme régulier de la rame vers le Redentore.


 

Aventure : admirer aux aurores les altane, les Alpes autrichiennes. Aborder à l'Accademia, avancer amoroso vers l'Arsenal. Ah, les artistes à aimer !


 

Canareggio : canoter sur un canal coudé, clapotis chaleureux contre les colonnades côtelées de la Ca' Corner. Contempler un campanile croulant, en cours de consolidation. Chanter en se croyant dans un cliché de Carpaccio ou de Canaletto.


 

Enchantement : entrelacs d'eaux effervescentes ou étales. Églises englouties. Entrailles d’échafaudages. Étranges embarcadères enneigés. Effacement d'étoiles dans l'espace.


 

Serpenter par les sestieri dans son sandolo, sillage salé. Sourire spontanément à la signora qui soupire et sort, saisie par le site sacré de la Salute. Silence. Le silence des sirènes. Et sentir soudain la splendeur sublime de la Sérénissime.*


 

©  Chantal ROBILLARD

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, image prise dans la lagune de Venise lors d’une promenade en gondole avec ses enfants fin 2022 qui lui a inspiré « Grâces de la Sérénissime », no 2.

 

* Ce poème a été lu en public lors du Récital de poésie de Strasbourg (RPS 2024).

 

 

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Pour citer ce poème lyrique, élogieux & inédit sur la grâce

Chantal Robillard (Poème & photographies), « Grâces de la Sérénissime », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 11 mars 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/robillard-graces

 

 

 

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N° I | HIVER 2024

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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 17:32

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier majeur | Florilège

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Je suis la seule

 

 

 

 

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Nada Chaar

 

 

 

Crédit photo : Bouguereau, « Seule au monde », peinture, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

Le poème « Je suis la seule » exprime la place sociale des femmes, entre transmission, résignation et relégation domestique. Il articule le sentiment intérieur de la solitude à la réalité sociale de l’enfermement dans toutes ses dimensions.

 

 

Restée

 

Je suis

 

 

L'abandonnée

 

 

Au bout du fil

Au bout du monde

Après la pluie

Après les jours

Au bout des nuits

 

 

Je suis l'espace

Sans mouvement

 

 

La rivière

Sans le bruit

De l'eau sans les galets

De la rive sans pont

 

 

Je suis l'image

Sans le son

 

 

Je suis

 

 

La naufragée

 

​​​​​​De tous les ports

Du bord de l'âtre

 

Et à jamais

 

 

Le nez collé

Contre une vitre

Les yeux rivés

À l’horizon

 

 

Je suis l'ange

 

 

Sans les ailes

La douceur

Sans ciel

La douleur

Et le miel

 

 

Je suis

 

Le nid

De l'hirondelle

 

 

Je suis

 

 

Le porche

De la maison

Et la rosée

Sur le gazon

 

 

Je suis le marchepied

 

Je suis le paillasson

 

 

De mère

En fille

De filles

En mères

D'hommes

En mer

De fils partis

 

En guerre

 

 

De génération

En génération

 

© Nada Chaar

 

 

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Pour citer ce poème féministe & inédit

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Nada Chaar, « Je suis la seule », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 5 mars 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/nchaar-jesuislaseule

 

 

 

 

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 N° I | 2024

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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 18:27

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège 

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Femme en éclats​​​​​

 

 

 

 

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Berthilia Swann

 

 

 

 

Crédit photo : « Village women working in field painting » by vignesh kumar, peinture, image libre de droits, capture d'écran de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

 

Poème en hommage à la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars

 

 

 

 

femme lève-toi !

Ô femme lève-toi !

Fais entendre l'éclat de ta voix 

Marche et annonce toi !

Combattante de tes luttes

Combattante et proie

Prends ton courage

Aux cris de ta foi

Femme d’aujourd’hui et d’hier

Libère-toi !

Relève toi et crois !

Porte la vie à bout de bras

Femme en tout genre

Mère, épouse et en célibat

Aime-toi !

Honore ton nom

Honore ta foi !

D’amour éternel

Béni de tes croyances

Crois en toi !

Porte ton drapeau, transmets-le en héritage

Aux enfants de tes enfants

Choisis toi !

Bats toi !

Danse sur ta vie

Au plus haut, au-delà

En force, d’une main de velours

D'avancée pas à pas 

D’un chemin d’apprentissage

D’une destinée à merveille

D'être née femme.

                      

                                     

© Berthilia Swann

 

 

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Pour citer ce poème féministe pour célébrer le 8 mars

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Berthilia Swann, « Femme en éclats », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 2 mars 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/bswann-femmeeneclats

 

 

 

 

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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 15:32

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages

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Matériau Maman, roman de Paloma

 

Hermina Hidalgo, paru aux Éditions de

 

Corlevour avec en couverture

 

une photo de Lou Sarda

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 


 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée par une portrait photographique de Lou Sarda du roman « Matériau Maman » de Paloma Hermina Hidalgo aux Éditions de Corlevour.

 

 

 

Après deux recueils de poèmes, Paloma Hermina Hidalgo poursuit son travail au sens étymologique du terme, car il s’agit bien là d’une œuvre où la femme, comme dans l’accouchement, est « au travail » dans un écartèlement de son corps qui renvoie au tripalium, l’instrument de torture. Sauf que dans ce livre, ce n’est pas la mère qui enfante mais l’enfant qui remet sa mère au monde en l’exorcisant dans une œuvre où elle en est le matériau extirpé des chairs mêmes de l’autrice avec les forceps d’une écriture qui ne cesse de se transcender.

 

Maman, la mère de l’autrice, est bien le matériau de ce texte à nul autre pareil que son amie imaginaire Svet, qui n’est autre que sa voix intérieure, lui a suggéré de faire parler sur le papier. Maman devient le corps du texte dans ce livre où l’autrice en la couchant, ou l’accouchant sur la page blanche, la fait renaître de son propre corps. Car l’amour fusionnel dans toutes ses dimensions qu’elles soient affectives ou intellectuelles, l’est également sur le plan charnel.

Lorsque sa mère meurt après avoir été renversée par une voiture, Paloma Hermina Hidalgo bascule dans la folie car sa mère continue à lui parler et à lui lancer des injonctions. L’autrice finit par se mutiler sous le prétexte d’enlever une épine dans sa main que sa mère lui ordonne d’extirper. Cette bascule de l’autre côté des mots, en territoire de folie, conduit l’autrice dans un hôpital psychiatrique où elle est internée à la demande de sa sœur Cara.

L’on perçoit en sourdine, une musique de tango, une danse envoûtante et lancinante avec les mots, car la mère née en Argentine, pays qu’elle avait fui lors de la dictature, aimait ce corps à corps jusqu’à sombrer dans la perte de soi.  Ernesto Sabato disait du tango qu’« il est une pensée triste qui se danse ».

Cette pensée triste irrigue la peau vive des mots de ce roman de lave et de feu à la beauté incandescente qui brûle et foudroie le lecteur irradié. Le parfum des roses, leur couleur écarlate telles les lèvres sanguines de la mère, reviennent en leitmotiv dans ce jardin d’écriture, elles sont à la fois bonheur et douleur, amour, poison et symbole mortifère... L’on songe au cercueil « tout en roses rouges » de la mère et l’on lit : « Terre fraîche sur les roses-l’image m’éblouit. Je suis un œil sans paupière » et plus loin « Et cette rose, la dernière de sa fosse ».  Le rouge sang des roses met en exergue la blancheur de Paloma que sa mère appelait Nieve (Neige) en référence à Blanche-Neige qui renvoie au conte des frères Grimm. Dans l’une des versions de cette histoire, la reine fait faire un tour de carrosse à Blanche-Neige et lui demande de descendre cueillir des roses…

Que nous dit ce roman sur la perte de la mère, chair de la chair de l’enfant qui lui survit, sinon qu’elle continue à vivre dans la chair du texte. L’autrice nous rappelle « les épisodes du coucher » de Proust « où se joue l’impossible séparation de la mère ». Quant à Albert Cohen, il écrivait « Pleurer sa mère, c’est pleurer son enfance ».

Dans « Matériau Maman », Paloma Hermina Hidalgo conclut « Amputée de toi, j’ai vécu dans l’envers de ton amour ». Nul doute que l’autrice, avec ce roman enfanté dans les ténèbres et la douleur, vient de renaître dans une roseraie auréolée de lumière où son âme blessée a retrouvé dans l’écriture la part belle du sourire de sa mère à laquelle elle dédie le cœur de son amour qu’elle éternise dans la grâce et la splendeur de sa poésie.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ce texte inédit 

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Françoise Urban-Menninger, « Matériau Maman, roman de Paloma Hermina Hidalgo, paru aux Éditions de Corlevour avec en couverture une photo de Lou Sarda », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 26 février 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/fum-materiaumaman

 

 

 

 

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N° I | HIVER 2024

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23 janvier 2024 2 23 /01 /janvier /2024 16:42

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège | Astres & animaux | En avant-première de l'anthologie de la grâce du printemps des poètes féministes

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Les roses d’hiver

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Photographie par

 

Claude Menninger

 

 

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, « Rose d'hiver », image prise en 2017 au jardin de la poète.

 

 

 

                                        

j’attends derrière ma fenêtre

que tombe enfin la neige

car un hiver sans flocon

ravive ma nostalgie de l’enfance

 

 

mes souvenirs brillent pareils

à ces étoiles de givre que le gel

dessinait sur les vitres

de notre petite maison de cité

 

 

à Mulhouse dans les années 60

notre jardin enneigé se parait

de roses d’hiver dont les fragiles pétales

se brisaient comme du verre

 

 

ou fondaient au soleil

laissant perler dans la lumière

de fines larmes cristallines

que j’enfilais dans mes premiers vers

 

 

la neige est la messagère

d’une grâce éphémère qui floconne

dans ce jardin de l’âme où j’enracine

mon enfance à ma rime

 


 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

 

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Pour citer ce poème lyrique, élogieux & inédit sur la grâce

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Françoise Urban-Menninger, « Les roses d’hiver », poème illustré par le photographe Claude MenningerLe Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 23 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/fum-les rosesdhiver

 

 

 

 

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