12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 12:37

N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Dossier majeur | Florilège / Poésie des aïeules

 

 

 

 

​​​​​

 

 

La fleur sans parfum

 

 

 

 

 

​​

 

 

Désirée Pacault (1798-1881)

Texte choisi & transcrit avec une photographie de la poète par Dina Sahyouni

 

 

 

 

 

© Crédit photo : . Dessin, portrait de Désirée Pacault. Photographie prise par DS. du recueil cité ci-dessous.

 ​​​​

​​​

 

 

 

Pourquoi dans ce vallon reste-je solitaire

Comme une fleur croissant à l'ombre d'un tombeau ?

Triste fleur qu'ici-bas la lune seule éclaire

        De son pâle flambeau !...


 

De même qu'une esclave au malheur asservie

Traîne seule, en pleurant, de pénibles liens,

Me faut-il à chaque heure ici porter la vie

        Sans jouir de ses biens ?...


 

Quand la dernière étoile, à l'aube matinale,

        Se retire des cieux;

Quand l'aurore, sortant de sa couche d'opale,

Vient répandre en mon sein ses pleurs silencieux,

Et qu'auprès de mes sœurs accourt la frêle abeille,

Sur ma tige, humble fleur, tristement je m'éveille !..


 

J'admire ces flots d'or, cet horizon si pur

Qui s'étend comme un lac derrière la colline,

Sur le front de laquelle un doux rayon s'incline...

......................................................................................

Si j'avais d'un oiseau  le plumage d'azur,

Comme je quitterais et l'herbe et la rosée,

Pour voler tout entière où s'en va ma pensée !...

 

 

Crédit photo : Une fleur violette dans un champ de fleurs orangées, Commons.

 ​​​​

 

Et je demande en vain à mes plus jeunes sœurs

Leurs parfums délicats et leurs grâces nouvelles !

J'invoque en soupirant ces vives étincelles

Qui rehaussent l'éclat de leurs fraîches couleurs ;...

Mais triste fille, hélas ! de la sombre vallée,

Sous la feuille qui dort je demeure isolée !!...


 

Et quand le voyageur, fatigué du soleil,

Vient s'asseoir et rêver sous cet épais feuillage,

Il me froisse en passant, pauvre fleur sans langage,

Qui n'ai pas de parfums pour charmer son réveil !...


 

Oh ! sur la terre où s'éveille l'aurore

        Faut-il pencher et me flétrir,

Lorsqu'un regard de l'astre que j'implore

        Pourrait m'empêcher de mourir !...


 

Si j'avais d'un oiseau le plumage d'azur,

Comme je quitterais et l'herbe et la rosée,

Pour voler tout entière où s'en va ma pensée !...

 

Et je demande en vain à mes plus jeunes sœurs

Leurs parfums délicats et leurs grâces nouvelles !

J'invoque en soupirant ces vives étincelles

Qui rehaussent l'éclat de leurs fraîches couleurs ;...

Mais triste fille, hélas ! De la sombre vallée,

Sous la feuille qui dort je demeure isolée !...


 

Et quand le voyageur, fatigué du soleil,

Vient s'asseoir et rêver sous cet épais feuillage,

Il me froisse en passant, pauvre fleur sans langage,

Qui n'ai pas de parfums pour charmer son réveil !...


 

Oh ! sur la terre où s'éveille l'aurore

        Faut-il pencher et me flétrir,

Lorsqu'un regard de l'astre que j'implore

        Pourrait m'empêcher de mourir !...

 

 

 

Le poème ci-haut se trouve dans l'œuvre de PACAULT, Désirée (1798-1881), Inspirations, poésies, Paris, Auguste DESREZ, Imprimeur-éditeur, 50 Rue Neuve-des-petits-champs, 1840, pp. 73-75. Ce ​​recueil de poèmes est tombé dans le domaine public.

Les Archives Municipales de Beaune ont publié en 2020 sur leur site Web la notice biographique de l'artiste, compositrice et poète Désirée Pacault, veuillez la consulter par le biais de cette page : https://archivesbeaune.wordpress.com/2020/06/23/desiree-pacault-artiste-beaunoise/

 

***​​​

 

Pour citer ce poème de l'aïeule

 

Désirée Pacault, « La fleur sans parfum », extrait de PACAULT, Désirée, Inspirations (1840) Texte choisi & transcrit avec une photographie de la poète par Dina Sahyouni pour Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre »mis en ligne le 12 septembre 2022. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no11/dpacault-fleursansparfum

 

 

 

 

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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 16:46

​​​N° 11 | Parfums, Poésie & Genre | Dossier majeur | Florilège | Astres & animaux & REVUE ORIENTALES (O) | N°2-1 | Créations poétiques 

 

 

 

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Mes voyages olfactifs 

 

 

 

 

 

Dina Sahyouni

 

 

​​

 

 

Crédit photo : Un Papillon butinant des fleurs, Commons.

 ​​​​

 

 

Un parfum du voyage

 


 

Ton amour est un parfum du voyage imaginaire, un presque rien peuplé de rêves orientaux, de jasmins, de fleurs orientales qui exhalent leurs douces mélancolies marines et romantiques.

Ton amour est un parfum d'enfance au goût de la nostalgie d'une terre lointaine et exotique...

 

Ton amour aux senteurs d'agrumes, d'amandiers, de roses de Damas et d'eau de fleurs d'oranger me somme de rester au plus près de la mer, au plus près des battements du cœur.. au plus près des mères lattaquiottes.

 

Ô mère.. ton amour maternel me fait fleurir tel le champ des souvenirs de l'enfance de l'univers.

Passagères nous sommes, toi et moi ne faisons que traverser ce réel sans jamais nous arrêter ni nous retourner en arrière.

Mère.. je voyage ici et là et sans toi, je demeure étrangère.. un papillon solitaire aux couleurs d'automne... Ton amour est ma patrie.. mon unique Mer.

 

 

 

Crédit photo : Fleurs d'oranger, Commons.

 

 

L'amour est un voyage 

 

 

 

I

 

L'amour est un voyage

incessamment recommencé

au gré de ses naufrages, ton amour me promène

aux quatre coins de la terre

 

 

L'amour est un voyage

sans cesse renouvelé

aux confins des partances

aux ports encensés de désirs

t'aimer est mieux que mourir

d'ennui dans la solitude des solitudes

dans la baie des habitudes


 


 

 

Crédit photo : Jasmins,  Commons.

 ​​​​

 

 

Autocritique

 

II

 

Ton amour est un voyage fictif

en couleur d'emphase, au parfum d'antan

ton amour ravage mon cœur d'enfant

qui ne grandit plus depuis.

 

 

© DS., été 2022.

 

 

 

 

______​​​

 

 

Pour citer ces poèmes inédits

 

Dina Sahyouni, « Mes voyages olfactifs »Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels & fictifs », n°2, volume 1 & Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre »mis en ligne le 8 septembre 2022. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no2/no11/ds-mesvoyagesolfactifs

 

 

 

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 14:00

N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Dossier majeur | Florilège | Cuisiner en poétisant

 

 

 

 

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Amaretto*

 

 

 

 

Irina Moga

 

Site Web :

http://www.irinamoga.com/

 

Tableau par

 

Tatiana Arsénie

 

Site Web : http://artwork-tatiana.blogspot.com/

 

 

 

© Crédit photo : Illustration par l’artiste berlinoise Tatiana Arsénie, peinture.

 ​​​​

 

 

I 

 

Il y a ces moments de désir

qui traversent, fluides, 

le matin

comme nos empreintes,

glacées

sur la cage en porcelaine 

du café : 

amaretto. 

 

À l’intersection du goût et des bourrasques

qui précèdent les mots.




 

II

 

La nature érotique des mots –

quand il n’y a plus de désespoir,

plus des décalages entre nos gestes

et la voix

de vieilles pages. 


 

 

III

 

 

Qui pourra accélérer l’effet du breuvage 

aux notes de noix vertes,

 

ses bandeaux de lumière et de fausse nonchalance sur nos yeux ? 

Le philtre que nous cherchons, à deux, 

ni spirale, ni bonheur – 

 

l’élixir du hasard.  


 

 

 

 

* L'« Amaretto » est un poème qui essaie de reconstituer le parfum de noix vertes. 

 

 

 

Biographies concises :


 

Irina MOGA est une écrivaine canadienne d’origine roumaine, membre de L’union des écrivains canadiens (TWUC). 

 

Son recueil de poèmes « Variations sans palais », publié aux Éditions L'Harmattan (France) en 2020 a reçu le prix littéraire « Dina Sahyouni » en 2022. 

Site web :

http://www.irinamoga.com

Twitter :

http://www.twitter.com/poesiecanada


 

Tatiana ARSÉNIE est une artiste berlinoise et autrice de deux livres. Ses créations ont fait partie de plusieurs expositions personnelles et collectives. 

Sa prochaine exposition ouvre le 18 septembre 2022 à Brose Haus à Berlin. 

Site web : http://artwork-tatiana.blogspot.com/



 

 

***​​​

 

 

Pour citer ces peinture & poème inédits 

 

Irina Moga, « Amaretto » avec une illustration de l’artiste Tatiana Arsénie, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre »mis en ligne le 7 septembre 2022. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no11/moga-amaretto


 

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 14:40

N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Dossier majeur | Articles & témoignages / Poésie des aïeules | Voix & Voies de la sororité 
 

 

 

 

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Amitié féminine

 

 

 

 

 

​​

Renée Vivien (1877-1909)

Texte choisi, transcrit & brièvement présenté par Dina Sahyouni

 

 

 

 

Crédit photo : "Ruth and Naomi", St James, domaine public, no 1.

 ​​​​​​​

 

Brève présentation

 

Ce superbe récit d'amitié entre femmes est inspiré par la Bible et se trouve dans VIVIEN, Renée (1877-1909), La dame à la louve, Paris, Alphonse LEMERRE éditeur, 23-31, passage Choiseul, MDCCCCIV/1904, pp. 185-188.

​​​​​​Le recueil de contes appartient au domaine public et on peut le lire ou le télécharger sur la bibliothèque numérique Gallica (partie intégrante de la Bibliothèque Nationale de France).

 


À travers ce conte biblique de l'amitié au féminin entre deux femmes juives d'Orient, Renée Vivien tente de défaire le préjugé péjoratif sur les femmes qui les représente comme éduquées pour se querelle, se jalouser ou encore se haïr...

Le récit de l'amitié solide entre Ruth et Naomi donne à Renée Vivien l'opportunité historique de réhabiliter la capacité des femmes à devenir amies et à entretenir entre elles des relations humaines amicales faites de solidarité, d'entraide, de compréhension, d'affection, plus sincères et authentiques que celles des hommes (amitiés masculines transformées en fraternité. L'amitié désintéressée décrite dans ce conte ouvre la voie à la (voire annonce de ce que l'on qualifie désormais de) sororité.

 

Grâce à sa définition de l'amour amical ainsi que celui qui est défini par la vie, la correspondance et les œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore (voir ex. « L'amie » et le numéro du Journal Des Muses dédié à l'amour chez elle, 2022), les femmes ont de beaux exemples concrets de l'amour amical et de l'amitié au féminin qui peuvent donner naissance à la sororité.

 

Cette amitié a la musique bleue des "cithares" et le parfum d'une "violette" comme caractéristiques. Elle est également accessible à toutes celles qui l'attendent et la désirent ardemment. Le "parfum de violette" est probablement celui d'une sororité qui permet aux femmes d'apprendre de leurs expériences communes et de reconsidérer leurs capacités d'agir dans leurs sociétés respectives pour se libérer et valoriser leurs compétences. Renée Vivien dessine sous l'apparent attribut habituel acculé aux femmes de son l'époque, c'est-à-dire le "féminin", une structure sociale plus solide et puissante que la fraternité en employant toujours le vocabulaire connoté de son époque. Ainsi, son conte "L'amitié féminine" au titre et contenu apparemment inofensifs narrent une amitié féministe bien lucide, intergénérationnelle et ultra puissante qui dépasse de loin la notion de la fraternité et murmure celle à venir.. celle de la sororité.

L'aïeule Vivien nous l'explique féministement tout au long du conte et particulièrement dans les dernières lignes en parlant de "l'Avenir"...

En effet, et d'une façon générale, nous observons que les représentations picturales de Ruth et Naomi à travers les siècles s'accordent avec le récit de Renée Vivien (cf. voir les peintures exposées en exemple in situ).


 

 

Crédit photo : Jan Victors,"Ruth and Naomi", 1653, domaine public, no 2.

 

​​​​

 

L'amitié féminine 

 

 

 

    De toutes les lourdes sottises dont les Philistins de lettres accablent leurs lecteurs, voici, je crois, la plus formidable :

    « Les femmes sont incapables d'amitié. Jamais il n'y eut de David et de Jonathan parmi les femmes. »

    Me sera-t-il permis d'insinuer que l'affection de David pour Jonathan m'a toujours paru plus passionnée que fraternelle ? Je n'en veux pour preuve que l'oraison funèbre du jeune conquérant :

 

Tu faisais tout mon plaisir.

Ton amour pour moi était admirable,

Au-dessus de l'amour des femmes.

 

    Je ne crois pas que ce soient là de blanches larmes d'amitié douloureuse. J'y reconnais plutôt les larmes de sang d'une ardeur veuve.

    Combien est plus désintéressée la magnifique tendresse de Ruth la Moabite pour Naomi ! Aucune langueur charnelle ne pouvait se glisser dans l'amitié de ces deux femmes. Naomi n'était plus jeune. Elle dit-elle-même : Je suis trop vieille pour me remarier.

    Je ne connais rien d'aussi beau, d'aussi simple et d'aussi poignant que ce passage :

    Naomi dit à Ruth : Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne, comme ta belle-sœur. Ruth répondit : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi. Où tu iras, j'irai, où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras, je mourrai, et j'y serai enterrée. Que l'Éternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi !

    Comme la plus belle musique, ces paroles vous laissent sans voix et sans haleine devant l'Infini.

   

 

Crédit photo : "Naomi, Ruth en Orpa", domaine public, no 3. 

 

 

 

À l'offre résignée de Naomi, que le Tout-Puissant ramène les mains vides dans le pays natal, Ruth la Moabite répond par cette phrase d'une implorante humilité : Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi, qui prépare, ainsi qu'un prélude murmurant, l'ampleur d'orgue de la strophe incomparable : Où tu iras, j'irai...

    Jamais aucun sanglot d'amour n'égala cette ferveur ni cette abnégation. Le poème de l'amitié surpasse ici le poème de l'amour. C'est l'albe dévouement, la passion blanche. Et cette tendresse s'étend jusqu'au tombeau : Où tu mourras, je mourrai, et j'y serai enterrée.

    Naomi, dont le nom signifie beauté, douceur, sois honorée pour l'amitié que tu inspiras à ta bru, et que célébrèrent ainsi les vierges d'Israël :

    « … Ta belle-fille qui t'aime... elle qui vaut mieux pour toi que sept fils... »

 

 

 

Crédit photo : Ary Scheffer,"Naomi et Ruth", cette peinture se trouve dans l'église de Notre-Dame, domaine public, no 4. 

 

 

    En vérité, le Livre de Ruth est l'apothéose de l'amitié magnanime. L'amitié, fusion chaste des âmes, neige fondue dans la neige... L'amitié, sanglot de cithares et parfum de violette...

    Croyez-moi, ô Naomis et Ruths de l'Avenir, ce qu'il y a de meilleur et de plus doux dans l'amour c'est l'amitié.

 

 

 

​​​***

 

 

 

Pour citer ce conte présenté de l'aïeule sur l'amitié

 

Renée Vivien, « Amitié féminine », extrait de VIVIEN, Renée (1877-1909),​​​​​​ La dame à la louve (1904) choisi, transcrit & brièvement présenté par Dina Sahyouni pour Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre »mis en ligne le 5 septembre 2022. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no11/vivien-amitiefeminine


 

 

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 09:08

N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Dossier mineur| Articles & témoignages | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages 

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¡OYE MATILDE !

 

Un hommage du poète argentin

 

 Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia,

 

la troisième épouse de Pablo Neruda

 

 

 

 

 

​​​​​

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

© ​​​​​​​Crédit photo : Le poète Carlos Arturo Schang lisant des extraits de son recueil de poèmes "¡OYE MATILDE !". Image fournie par la traductrice.

 ​​​​

​​​

 

 

 

“¿Qué son todas las acciones y pensamientos de los hombres durante siglos contra un solo instante de amor?” Hödelin,  Hyperion.

¡OYE MATILDE! En este poemario Carlos Arturo «  Goyo » Schang procura de habla de la ubicación del amor en su vida. Inaugura el libro por un encuentro ficticio en un bar con Matilde, la musa de Pablo Neruda con la cual platicó bebiendo alcohol. Encuentro que se hizo por medio de un amigo común. Muy buena introducción. Hago honor a su osadía. Matilde es para él es modelo de mujer por excelencia: la mujer amable, la mujer-culto la mujer-faro.

El sentimiento amoroso toma diversas formas bajo su pluma . ¿No era Cervantes quien decía en Don Quijote: “La pluma es la lengua del alma”? Toma su pluma para expresar su estado de ánimo con mucha sinceridad Así sus amores se ven consecutivamente clandestinos, imposibles, muertos hacia fantasmales. Tal vez el amor se hace dolor que le quema en el pecho: “Pero pienso que algún día / todas las flores llevaran tu nombre,/ y este dolor en el pecho, por tenerte, / se ira vestido de primavera.” Su amor es tan tenaz que dice: “Siento un rayo de sol tibio/ sobre mi espalda; / y creo que es tu mano. / No dejo de pensarte…” 

Me parece que su universo es blanco pues notamos la recurrencia de este color a lo largo de su poemario; puesto que el blanco es el símbolo de pureza, probablemente el poeta necesita volver a ser un hombre nuevo para alcanzar un alto grado de pureza. Montando “mil caballos blancos”, “La luna blanca” le guía para conquistar la mujer amada quien es una “gaviota blanca” y se encuentra “frente a un jarrón blanco”. Una canción “con aromas de flor blanca” Hay también la “camisa blanca” de la mujer que se fue, expuesta en el perchero bajo sus ojos en su cuarto. ¿Qué nostalgia?

En sus versos se esconden muchas insinuaciones sutiles, muchas alusiones que se pueden leer entre las líneas: “Sin apuro serás la reina de la Isla Negra/ y en tules blancos amarás el néctar.” O todavía: “¿[…]sueña conmigo/ y haces de mi un torbellino?”

Las mujeres que pueblan su imaginario tienen sabor de especia como “canela” igual que sus besos; tienen “ojos de copa de vino”, “el andar de risas de trigo” y les busca en sus noches: ¿“Quien eres? Y yo, que te buscaba/ sin conocerte, solo te imaginaba.”

París, Versalles son también depositarios de sus amores: “Paris sabe de tu lengua, / sabe que buscas” sin duda el sabor de un “Paris carnal” a través de las “noches de Montmartre”.

 

¡OYE MATILDE ! un libro de poemas y cartas de amor poblado de recuerdos románticos, reminiscencias, erotismo, sensualidad y fantasmas que nos comparte Carlos Arturo Schang y que se encuentra entre esperanza e incertidumbre. Es también un guiño a la historia de amor de Matilde y Pablo Neruda. Se termina sobre una nota muy insólita.

 

 

« Que sont toutes les actions et les pensées des hommes durant des siècles contre un seul instant de l’amour ? » Hödelin, Hypérion.

 

OYE MATHILDE ! Dans ce recueil de poèmes, Carlos Arturo  « Goyo » Schang essaie de parler de la place de l'amour dans sa vie. Le livre commence par une rencontre fictive dans un bar avec Matilde, la muse de Pablo Neruda avec qui il discute en buvant de l'alcool. Rencontre orchestrée par l'intermédiaire d'un ami commun. Très bonne introduction. J'honore son audace. Pour lui, Matilde est un modèle de femme par excellence : la femme gentille, la femme-culte, la femme phare.

Le sentiment amoureux prend diverses formes sous sa plume. N'est-ce pas Cervantès qui a dit dans Don Quichotte : « La plume est la langue de l'âme » ? Il prend sa plume pour exprimer son état d'âme avec une grande sincérité. Ainsi, ses amours sont successivement clandestines, impossibles, mortes voire fantomatiques.

L'amour devient peut-être une oppressante douleur : « Mais je pense qu'un jour / toutes les fleurs porteront ton nom, / et cette douleur dans la poitrine, pour t'avoir, / s'en ira vêtue de printemps. »

 Son amour est si tenace qu'il dit : « Je sens un chaud rayon de soleil / dans mon dos ; / et je pense que c'est ta main. / Je ne cesse de penser à toi... »

 

Il me semble que son univers est blanc car on remarque la récurrence de cette couleur tout au long de son recueil de poèmes ; puisque le blanc est le symbole de la pureté, le poète a probablement besoin de redevenir un homme nouveau pour atteindre un haut degré de pureté. Chevauchant « mille chevaux blancs », « La Lune Blanche » le guide à la conquête de la femme qu'il aime qui est une « mouette blanche » et se tient « devant un vase blanc ». Une chanson « aux arômes de fleurs blanches ». Il y a aussi la « chemise blanche » de la femme qui est partie, exposée sur le portemanteau, à sa vue, dans sa chambre. Quelle nostalgie ?

 

Beaucoup d'insinuations subtiles se cachent dans ses vers, beaucoup d'allusions peuvent être lues entre les lignes : « Ne te presse pas tu seras la reine de l'Ile Noire / et en tulles blancs tu aimeras le nectar. » Ou encore : « [… ] rêve de moi / et fais de moi un tourbillon ? »

Les femmes qui peuplent son imaginaire ont une saveur épicée comme la « cannelle » tout comme leurs baisers ; elles ont des « yeux de verre à vin », « la marche du rire des blés » et il les cherche dans ses nuits : « Qui es-tu ? Et moi, qui te cherchais / sans te connaître, je ne faisais que t'imaginer. »

Paris, Versailles sont aussi les dépositaires de son amour : « Paris connaît ta langue, / sait ce que tu cherches » sans doute le goût d'un « Paris charnel » à travers les « nuits de Montmartre ».

OYE MATILDE !, un livre de poèmes et de lettres d'amour, peuplé de souvenirs romantiques, de réminiscences, d'érotisme, de sensualité et de fantasmes que Carlos Arturo Schang nous fait partager et qui se situe entre espoir et incertitude. C'est aussi un clin d'œil à l'histoire d'amour de Matilde et Pablo Neruda.  Ce livre se termine sur une note très insolite.

 

© Maggy DE COSTER



 

NDLR : Ingénieur-agronome dans une autre vie, poète argentin Carlos Arturo Schang m’a fait l’honneur de me demander de lui faire la préface de son dernier recueil de poèmes ¡OYE MATHILDE ! publié en Argentine en langue espagnol que nous avons traduit pour nos lecteurs francophones.


 

 

 

***

 

Pour citer ce texte inédit

 

Maggy De Coster, « ¡OYE MATILDE ! Un hommage du poète argentin Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia, la troisième épouse de Pablo Neruda », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 5 septembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no11/mdc-oyematilde

 

 

 

 

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