N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Critique & réception & REVUE ORIENTALES (O) | N°2-1 | Critiques poétiques & artistiques & [Nouvelle rubrique]
Hanen Marouani
« Tout ira bien »
Le Lys bleu, 2021, 116 pages, 12€
© Crédit photo : Première de couverture du recueil « Tout ira bien… » aux éditions Le Lys Bleu, 2021.
« C’est quand on a plus d’espoir qu’il ne faut désespérer de rien. » Sénèque
L’espoir fait vivre, donc quand ça va mal autour de soi, il faut trouver coûte que coûte une raison de vivre en se persuadant que « Tout ira bien » :c’est ce que Hanen Marouani nous enseigne dans son recueil de poèmes ainsi intitulé. Quelle belle note d’espoir d’optimisme ! Comme dit Georges Bernanos : « La plus haute forme de l'espérance, c'est le désespoir surmonté. »
Selon Hanen Marouani :
« Les espoirs des enfants qui s’éveillent sans bruit
Et tout nous en transforme en gouttelettes de rosée
En une mélodie perdue quand ses notes font battre toute peur »
Ne pas prêter le flanc au désespoir, avoir le flair, car prévenir vaut mieux que guérir.
Il faut savoir anticiper :
« Sentir l’arrivée de la pluie à l’avance
Ne pas se contenter d’être mouillé sous ses intensités »
On s’accroche à la vie en ce recentrant sur l’essentiel, en tâchant de renouer avec son intériorité. Cela dit, il faut composer chaque jour avec le temps long dans « un monde en repli ».
Peindre en rêvant et rêver en peignant : la simultanéité des actions s’avère une échappatoire, on se laisse aller ; à chacun sa technique de survie :
« Sur un navire sans voile ignorant la destination vers son demain
Je rêve et je rêve… et je peins »
Mais « Un rêve égaré dans les vagues et les marées » c’est un rêve évanescent qui n’est que chimère car « Tout est éphémère, tout est chimère », nous révèle la poète.
Alors il faut trouver une solution de rechange : il faut lâcher prise :
« Sur une bicyclette, je suis le sens
Je ne pense à rien mais je danse »
*
« Le silence est d’or tout le reste n’est que faiblesse », nous apprend Pascal.
Et pour cause :
« Les silences remplacent les mots, là où il faut faire face au vrai » renchérit Hanen Maouani.
Il est des circonstances qui n’existent que pour nous amener à une prise de conscience, alors il n’est que de puiser dans ses ressources intrinsèques pour y faire face.
Il faut dire la vie dans ses travers, évoquer les femmes oubliées, emmurées dans le silence :
« Derrière les portraits, il y a des vies endormies
Derrière chacun, il y a des portraits bien soumis,
Derrière chaque portrait, il y a une femme qui sourit »
*
« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. » Musset
Il ne faut pas rester passif mais se coltiner aux difficultés de la vie.
À un moment où l’incertitude et le vide gagnent du terrain, où les rues se vident, la poète rêve sa vie, verse dans la régression :
« courir … c’est mon rêve d’enfant qui me vient souvent et
qui m’accompagne
au fond (…) »
« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Pascal
En fin de compte, Hanen Maouani a fini par trouver « les secret des cœurs » auxquels elle a eu recours pour des moments de plaisir partagé en duo.
© Maggy DE COSTER
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Pour citer ce texte inédit
Maggy De Coster, « Hanen Marouani, « Tout ira bien », Le Lys bleu, 2021, 116 pages, 12€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels ou fictifs », n°2, volume 1, mis en ligne le 15 février 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/periodiques/no13/orientales/no2/mdc-hanenmarouani-toutirabien
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