16 janvier 2024 2 16 /01 /janvier /2024 17:22

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier majeur | Florilège 

 

 

 

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Frappe la main

 

 

 

 

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Déborah Blanc

 

Poétesse & écrivaine

 

 

 

Crédit photo : Segar (?!), « Lonely Lady wit a Sitar », peinture, image libre de droits trouvée sur le site Commons, capture d'écran par LPpdm.

 

 

Poème féministe sur le thème CONSCIENCE autour du sujet des femmes battues

 

 

 


 

 

Frappe la main, épaisse et lourde,

Claque le coup, crève le cœur.

Fouet fou et froid sur un corps mort,

Furie du bras, peau ravagée.

 

 

Serre le poing, menace sombre

Brise la dent, ouvre la lèvre.

Trouble la vue, noircit les rêves

Regard voilé, attente vaine.

Tournent et tournent dans la nuit vide

Les idées grises, les cris muets.

Frappe la pogne, rythme sinistre,

Cadence ivre quand il la cogne.

 

 

Chair ramassée dans le silence,

Douleur qui court, ventre étranglé,

Douleur qui enfle comme la peur

Qui ouvre un immense sillon

Dans les yeux secs, le cœur à vif.

Dérive et file la conscience,

Souffle haché, spasmes étouffés.

Remous de l’âme torturée.

Perlent et coulent sans un bruit

La solitude et puis la honte.

 

 

Coule et s’enfuit tout doucement

Le sang de la femme perdue

Dans le dédain et dans l’oubli.

 

Tombe la main, sombre la vie.

Et pour le thème AMOUR, elle nous propose "PLUTÔT L'AMOUR" : 

Plutôt l’amour qu’un cœur sec et absent,

Vide vorace qui avale les rires,

Où gèlent les passions, où rien ne peut survivre,

Désert pierreux et froid qui rien jamais ne sent.

 

 

Plutôt l’amour que les indifférences,

Qui glissent sans un bruit sur les sources taries.

Arides et dédaigneuses elles jettent leur mépris

Sur les muses joyeuses et les belles clémences.

 

 

Plutôt l’amour que les jugements aigres,

Serpents perfides qui mordent les sensibles.

Bouche aux dents acérées et aux tendresses maigres

Qui tance et condamne de sa langue terrible.

 

 

Plutôt l’amour fugace, fautif et fragmenté

Que l’oubli et la mort, que la glace et l’abîme,

Que les renoncements, que les sombres regrets

Que le dédain des yeux qui jamais ne s’animent.

 

 

Plutôt l’amour, errante ardeur,

Feu enfiévré,

Ivresse chaude,

Foudre-désir

Et folle grâce

Du mouvement.

 

 

© Déborah Blanc

 

 

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Pour citer ce poème engagé & féministe inédit

 

Déborah Blanc, « Frappe la main », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 16 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/deborahblanc-frappe la main

 

 

 

 

 

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N° I | HIVER 2024

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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 15:03

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier majeur | Florilège ​/ Poésie des aïeules | Astres & animaux

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À la solitude, sonnet

 

 

précédé par le précis du recueil*

 

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Augustine-Malvina Blanchecotte (1830-1897)

 

extraits poétiques choisis, transcrits & retitrés par

Dina Sahyouni

 

 

 

 

Crédit photo : Berthe Brincour, « Woman alone in front of a landscape », peinture tombée dans le domaine public, image libre de droits trouvée sur le site Commons, capture d'écran par LPpdm.

 

 

 

 

Les loisirs de l'étude n'ont jamais existé pour l'auteur de ces vers. Son volume a été composé entre les travaux de l'ouvrière et ceux du teneur de livres. Tel qu'il est, il se présente comme un écho des Rêves à côté des Réalités. Si l'écho est triste, c'est que les Rêves reflètent trop souvent les préoccupations de la vie. D'autres poètes ont jeté au monde un chant, une prière, une espérance ; elle, la pauvre ouvrière, lui aura jeté une larme : Dieu seul recevra sans doute cette larme silencieuse.

 

Paris, 24 octobre 1855.


 

 

À la solitude

Sonnet

 

 

 

Je te reviens encore, ô solitude austère !

Dieu m'a faite pour loi : ne nous séparons pas !

Mêlée un seul instant aux choses de la terre,

J'ai vu mon cœur moqué : le voici morne et las !


 

Ô toi, tu sais la source où je me désaltère,

Tu sais la route ombreuse où s'égarent mes pas !

Reprends-moi, reprends-moi dans l'ombre et le mystère !

Comme un enfant blessé soutiens-moi dans tes bras.


 

Enveloppée encore et pour jamais d'angoisse,

Dans mon silence altier qu'avec toi rien ne froisse

Je me renfermerai comme dans un linceul ;


 

Et, comme à mon berceau, toi l'ange de ma tombe,

Tu sauras avec Dieu quel autre poids y tombe,

Et pourquoi mon fantôme a vécu sombre et seul !

 

21 [ou 24 ] Novembre 1854.

 

 

 

* Ces extraits proviennent de BLANCHECOTTE, Augustine-Malvina (1830-1897), Augustine-Malvina (1830-1897), Rêves et Réalités, [par Mme M. B. Blanchecotte (Mme A.-M.) ouvrière et poète], Paris, LEDOYEN Libraire au Palais-Royal, 1855. Cet ouvrage appartient au domaine public et on peut le télécharger par l'intermédiaire du site Gallica de la Bibliothèque nationale de France.

 

 

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Pour citer ce poème sur la solitude de l'aïeule

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Augustine-Malvina Blanchecotte, « À la solitude,  sonnet précédé par le précis du recueil », extraits poétiques choisis, transcrits & retitrés par Dina Sahyouni de BLANCHECOTTE, Augustine-Malvina (1830-1897), Rêves et Réalités (1855), Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 15 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/amb-solitude

 

 

 

 

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N° I | HIVER 2024

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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 18:46

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier majeur | Florilège | Cuisiner en poétisant

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La poésie est une nourriture céleste

 

 

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Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo : « A Seated Woman preparing Food in a Kitchen », peinture tombée dans le domaine public, image libre de droits trouvée sur le site Commons, capture d'écran par LPpdm.

 

 

Lisez..oui..lisez, des lyreuses éperdues de vivre et de mourir.

 

 

La poésie est une nourriture céleste, celle des corps blessés et des cœurs brisés, solitaires ou en lambeaux. Mangez-en et vous serez en paix,

goûtez-y et vous aurez le cœur pansé, consolé et plein d'amour.

Nourrissez-vous de poésies des êtres fatigués de courir pour recueillir en flacons la rosée matinale,

nourrissez-vous de poésies des êtres éperdus devant la volupté des sourires, 

nourrissez-vous de poésies des êtres ivres des gazouillis des passereaux des champs et des villes.



 

La poésie est une nourriture céleste pour tous les perdus et les éperdus de la terre.

La poésie est une source de jouvence, 

buvez-en si vous avez peur de vieillir,

buvez-en si vous avez peur de haïr,

buvez-en si vous avez peur d'être haïs,

buvez-en si vous avez peur d’avoir peur.

 

 

Buvez, mangez l'ambroisie des autrices, 

leurs miels aux vertus salvatrices.

 

© DS., 31 décembre 2023.

 

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Pour citer ce poème élogieux & inédit de la poésie

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Dina Sahyouni « La poésie est une nourriture céleste », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 13 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/ds-unenourriture

 

 

 

 

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11 janvier 2024 4 11 /01 /janvier /2024 09:15

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages

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aux poètes disparus

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 


 

Crédit photo : Louis Janmot, « Le Poème de l'âme », peinture à l'huile tombée dans le domaine public, capture d'écran réalisée par la poète d'une image libre de droits du site du site Wikipédia.

 

                                              

 

 

ce matin la terre gelée

crépite sous mes pas

je pense aux poètes

qui nous ont quittés

ces dernières années

Béatrice Kad, Marc Bernelas

Marc Syren, Anne-Marie Soulier

Albert Strickler cet automne


 

 

leurs âmes floconnent

dans cette neige tourbillonnante

qui givre mon coeur

où qu’ils soient aujourd’hui

ils baignent dans cette clarté

qui nimbe ma page blanche

ils n’ont d’autre cercueil

que la lumière de leurs recueils


 

 

© Françoise Urban-Menninger, 9 janvier 2024. Une pensée pour mes amis poètes disparus, deux d'entre eux avaient été publiés dans la revue : Marc Bernelas et Anne-Marie Soulier...

 

 

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Pour citer ce poème inédit & élégiaque en hommage aux poètes disparus

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Françoise Urban-Menninger, « aux poètes disparus », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 11 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/fum-auxpoetesdisparus

 

 

 

 

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 18:40

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège| Réflexions féministes sur l'actualité

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Une violentée

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Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo : Paul Joseph Jamin (1853-1903), « Le Rapt à l'Âge de pierre », peinture à l'huile tombée dans le domaine public, capture d'écran par LPpdm de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

 

L'âme en lune croissante arquée en demi-cercle

s'engloutit petit à petit

au sein des larmes stagnantes

ce lac profond alimente parfois 

deux fontaines antiques

faisant office des yeux

au creux de son visage de femme

 

 

© DS, 31 décembre 2023.

 

 

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Pour citer ce poème féministe, engagé & inédit 

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Dina Sahyouni « Une violentée », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 8 Janvier 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/ds-uneviolentee

 

 

 

 

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