30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 16:42

N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Critique & réception

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Ô châteaux

 

 

poèmes de Denise le Dantec

 

Recueil publié aux éditions Sans Escale

 

 

 

 

 

 

 


 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de Denise le Dantec aux éditions Sans Escale.

 

 

 

Après « Ô saisons », Denise le Dantec complète le vers de Rimbaud « Ô saisons, Ô châteaux » tiré des Illuminations pour titrer son nouveau recueil « Ô châteaux » . Si l'on perçoit dans le vers de Rimbaud la sensation du temps qui passe  dans ce « Ô saisons », l'on pressent dans « Ô châteaux », celui de la rêverie intérieure car nul doute que pour l'autrice « le poème doit être capable de se recréer et de se compléter sans fin chez son auteur et les autres », comme l'affirmait Juarroz.

 

Pour se recréer, Denise Le Dantec a choisi d'emblée dans « Ô châteaux » de nous faire entrer dans la pleine lumière de la page blanche « Le cahier où j'écris / s'ouvre en fleur / qu'on dirait matière de neige ». Aussitôt, les mots et les images se mettent à floconner telle cette « rivière qui coulait devant la fenêtre ».

L'émerveillement est immédiat,  il nous tient dans un état de grâce  qui confine au pur enchantement « Car chaque mot est un flocon de mimosa ».

Comme chez Rimbaud, il ne semble pas y avoir de lien logique entre les phrases poétiques où les parataxes abondent et pourtant notre intuition et notre inconscient en connaissent le sens.

Quand Denise le Dantec écrit « la lèvre ébréchée d'une tasse brillait », nous nous souvenons avoir vu cette tasse, y avoir bu ici ou ailleurs, maintenant ou hier... Cette tasse à la lèvre ébréchée nous parle du bonheur d'être au monde car si l'autrice reprend dans ses recueils le premier vers d'un poème de Rimbaud dont le sujet n'est autre que le « Bonheur » avec un B majuscule « J'ai fait la magique étude / du Bonheur que nul n'élude », c'est pour nous en offrir dans son recueil la quintessence.

Le Bonheur, indéniablement, a partie liée avec le rêve « Ton rêve sortait de toi en un flux de lumière » et pourtant, l'autrice de nous confier « le soleil est / derrière moi » ou encore « le jour diminue / des choses qui tombent / des conflits arbitraires / des débris / _la pacotille de nos vies / (j'ai peine à dire ) »

Le blanc de la page laisse parfois place à des 'lieux vides » (Leerstelle) comme les appelait Wolfgang Iser. Dans ces lieux, le poème s'ouvre au monde « 1000 réfugiés attendent à l'aéroport », se referme sur « un vent d'olivier », se rouvre « les tours de verre explosent »... « Des éclats partout », reprend Denise le Dantec car la fameuse tour d'ivoire du poète n'est qu'une fable qui ne peut résister à cette réalité tangible dont les fausses notes troublent parfois la  musique du monde. Dans sa « Poétique de la rêverie », Bachelard n'annonçait pas autre chose quand il tentait d'approcher « la complexité humaine «  qui « mêle imaginaire et réalité ».

Dans un même esprit, Laurent Zimmermann, préfacier de ce recueil, nous éclaire à propos du rôle du poème « La seule chose dont il se soucie, et qu'il a pour charge de réactiver sans cesse, est le réel et notre emportement vers lui ».

Denise le Dantec  met sur le même plan « la floraison d'une petite rose/ dans les interstices du givre » que ce qu'écrit M.B : « le mieux est de déclencher/ l'inflation partout » car c'est la vie même, sa respiration qu'elle transcrit dans sa poésie sans fioriture.

La traversée du poème et celle de sa vie se conjuguent pour illuminer la page blanche où son âme ricoche pour appréhender « Une dimension d'éternité ». À nous d'en recueillir les flocons de lumière car toujours le Bonheur renaît dans cet ouvrage qui nous enivre de beauté et dont le dernier vers nous fait signe « Le dernier rayon de soleil est apparu à minuit ».

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ce texte inédit​​​​​​

 

Françoise Urban-Menninger​, « Ô châteaux, poèmes de Denise le Dantec. Recueil publié aux éditions Sans Escale »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », mis en ligne le 30 janvier 2023. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no13/fum-chateaux

 

 

 

 

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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 16:43

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Entretiens artistiques, poétiques & féministes | Dossier majeur | Articles & témoignages

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​​​De la finance à l'art

 

 

 

 

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Propos recueillis par

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

Entrevue avec & peintures de

 

Laurent Konqui

Artiste peintre, plasticien

 

 

 

 

© ​​​​Crédit photo : Surf Women, des portraits de femmes célèbres,  collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 1ère œuvre.

 

 

 

Que nous révèle l’artiste plasticien Laurent Konqui à travers ses œuvres ?

 

 

© ​​​​Crédit photo : De gauche à droite: David-Xavier Weiss: Premier Adjoint au Maire  délégué à l’Événementiel et à la Jeunesse et Conseiller départemental.

 


 

Ancien expert-comptable et commissaire aux comptes, Laurent Konqui a conquis le terrain artistique depuis quinze ans. À voir les œuvres de cet artiste plasticien autodidacte, on ne peut être que conquis. Chaque élément de l’ensemble est évocateur. C’est une explosion de couleurs qui renvoient à des idées, des symboles et des concepts. Nous l’avons rencontré lors de son exposition au Centre culturel à Levallois–Perret le 12 janvier dernier.


 

 

 

© ​​​​Crédit photo : Surf Maryline, des portraits de l'artiste Maryline Monroe, collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 2ème œuvre.

 

 

Maggy De Coster – Comment êtes-vous arrivé à la peinture et quelles ont été vos motivations ?

 

Laurent Konqui – J’ai commencé par des collages. Après avoir vu le film sur la vie de Jackson Pollock, avec l’acteur Ed Harris, je me suis mis à la peinture en utilisant la technique des drips (projections à plat). J’ai souhaité libérer mon énergie créatrice en marquant la toile avec les jets de peinture. Je suis ensuite passé à la troisième dimension, le relief, en incrustant des objets peints dans la résine de polyuréthane pour donner du sens à mes œuvres qui étaient abstraites à l’origine.


 

MDC  – Parlez-moi de la réception de vos œuvres par le monde de l’art ?   

 

LK – Le monde de l’art a décodé mes « bas-reliefs » en les inscrivant dans la lignée des œuvres d’Arman, César et Klein. Le monde de l’art est saturé d’œuvres vides de sens et a du mal à percevoir le travail de fond d’un nouvel artiste sur la société de consommation, la musique et les femmes, faute de temps.

 

 

MDC – Qu’est-ce qui explique le choix des objets que vous faites entrer dans votre création artistique, comme des violons, des violoncelles que vous fracturez, des vêtements  que vous peignez à votre guise ?

 

LK – Je suis passionné par la musique classique avec Mozart et Chopin en particulier. J’ai moi-même joué du piano jusqu’à l’âge de 20 ans. Les violons et les violoncelles représentent aussi avec leur ligne courbe le corps de la femme qui est aussi au cœur de mon travail. Le violoncelle fracturé devient « violenc’elle » en référence aux violences faites aux femmes. Les vêtements comme la chemise et la cravate font, quant à eux, allusion à mon passé d’expert-comptable.

 

 

© ​​​​Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 3ème œuvre.

 

© ​​​​Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 4ème œuvre.

 


 

MDC – Pourriez-vous me dire quels sont les messages que vous délivrez à travers vos œuvres en utilisant les objets du quotidien comme partie intégrante de ces dernières ? 

 

LK – En utilisant les objets du quotidien, j’attire l’attention sur la société de consommation, ses excès et ses dangers (en référence au Vélib’ par exemple qui a causé beaucoup d’accidents mortels de la circulation).

 

 

© ​​​​Crédit photo : Saxophoniste, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 5ème œuvre.

 

 

 

MDC – Comment vous procurez-vous ces objets et quelles sont les techniques que vous utilisez ? À mon avis, il ne s’agit pas totalement d’objets de récupération.

 

LK – Mes voisins, grâce aux réseaux sociaux, me donnent souvent ces objets usagés ainsi qu’un luthier pour les violoncelles réformés. J’achète aussi des objets neufs sur Internet comme les violons. Pour la technique, j’utilise la résine de polyuréthane pour fixer les objets qui sont ensuite peints à l’acrylique ou à l’huile avec des pigments purs.


 

 MDC –  Des femmes célèbres tant du cinéma, du théâtre que de la politique comme Simone Veil, Golda Meir mais aussi du sport, comme Florence Artaud, occupent une place dans vos collages sur des planches de surf. Mais pourquoi ce choix ? Seriez-vous féministe ?

 

 

© ​​​​Crédit photo : Vélo, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 6 ème œuvre.

 

© ​​​​Crédit photo : 100% Flacons de parfum, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 7ème œuvre.

 

 

LK — Je souhaite simplement souligner l’importance de la femme dans notre société sans être féministe.

 

MDC – Les couleurs semblent avoir pour vous une référence musicale ou l’inverse. Cela dit quand vous écoutez Mozart associez-vous sa musique à  la couleur « bleu klein » ?

 

 

© ​​​​Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 8ème œuvre.

 

© ​​​Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 9ème œuvre.

 

 

 

 LK – Les couleurs peuvent avoir une référence musicale. Je n’associe pas Mozart à la couleur bleu Klein mais plutôt à un feu d’artifices, c’est pourquoi j’ai décliné la série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs.


 

© Maggy DE COSTER


 

 

***


Pour citer cette entrevue & peintures inédites

 

 

Maggy De Coster, « De la finance à l'art », entretien illustré par des œuvres artistiques de l'artisteLe Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 24 janvier 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no12/mdc-laurentkonqui

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 12 Musique Muses et féminins en poésie
23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 18:48

Événements poétiques | Festival des poésies féministes 2023 | Recueil | Poésie féministe pour éliminer les violences faites aux femmes & REVUE ORIENTALES (O) | N° 2-1| Varia

 

 

 

 

 

 

 

 

Douleur de Manfred

 

 

 

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Pierre Zehnacker

 

Poète & artiste peintre

 

 

 

 

Crédit photo : Gauguin, La Chevelure fleurie, image capturée de Commons.

 


 

Douleur de Manfred


 

   On n'en a jamais fini avec le froid, la douleur, l'angoisse de mort, les perturbations de l'âme. Des oiseaux noirs perchés sur un toit, immobiles, concentrés, pareils à des reîtres. J'en ai assez de cette fade mélancolie qui donne à nos jours ordinaires la texture d'une tapisserie fanée, se disait Manfred. La veille, il avait subi la pratique douteuse de la dentiste (ça va? ça va?) durant deux bonnes heures ; elle était obligée de lui extraire une molaire fissurée ; l'anesthésie ne prenant pas vraiment, ce ne fut en tout et pour tout qu'une longue et circonstanciée torture. Il en était sorti tout effaré, estourbi, douloureux et vacillant. C'est sans doute cela, la vraie vie, songeait-il, parfaitement désabusé.

   

    La douleur a le chic de vous arrimer dans le moment présent avec la tyrannie pathétique des mauvais rêves. Le passé se résume à l'ombre d'un papillon qui s'agite en vain et volette  désespérément, ridicule et fautif, à la lisière d'un petit bois d'ombre, où se sont retirés les démons qui vous observent. Comme s'il vous fallait porter la croix obscure et haïssable de la douleur pour une petite crucifixion ignoble qui refuse de vous dire son nom. Une amie poétesse lui suggère d'écrire éventuellement un texte sur la condition des femmes afghanes soumises à l'obscène et féroce répression que leur Dieu tout-puissant inspire aux plus fanatiques des talibans. Le sort réservé à ces malheureuses femmes, éternellement persécutées, l'emplit de dégoût et de colère. Et le sentiment de notre impuissance face à la folie criminelle des hommes  le révolte et le désespère.  Il se 





 

prend à rêver que la communauté des nations puisse créer un devoir d'ingérence dans les États qui bafouent le respect des droits élémentaires et sacrés de toutes les femmes en ce monde, et qu'elle intervienne pour faire cesser ce genre d'abominations, mais il sait bien que c'est là rêverie pure, et que ce genre de chimère se heurte au front de taureau de la réalité la plus sinistre et la plus infâme. Tout au fond de lui, il reconnaît que la révolte impuissante agit comme un poison. Il se sent découragé ; le fait  de clamer son indignation revient à pousser un cri qui se perd dans la nuit. Il ne peut que pleurer sur la détresse de ces femmes, nos sœurs lointaines, privées de leur dignité, du bonheur de vivre dans la lumière du cœur, fières et libres. *




 

*Cette fable aborde la situation révoltante faite aux femmes afghanes :

 

 

***

 

 

Pour citer cette fable féministe & inédite

 

Pierre Zehnacker, « Douleur de Manfred », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes | Festival des Poésies Féministes 2023 | «  Chevelures & autres poèmes féministes », recueil collectif papier à paraître en 2023 aux éditions PAN DES MUSES DE LA SIÉFÉGP 2023 & Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels ou fictifs », n°2, volume 1, mis en ligne le 23 janvier 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/concoursfeministes/pierrezehnacker-douleurdemanfred


 

 

 

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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 18:29

 

Événements poétiques | Festival des poésies féministes 2023 | Recueil | Poésie féministe pour éliminer les violences faites aux femmes & REVUE ORIENTALES (O) | N°2-1 |  Créations poétiques

 

 

 

 

 

 

 

 

la chevelure du vent

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

 

Crédit photo : Jeune Fille à La Chevelure Longue Vanderbilt Fine Arts Gallery, image capturée de Commons.

 

 


 

dans la chevelure du vent

j’ai entendu les voix d’outre-tombe

de nos sœurs d’infortune

 

 

elles m’ont soufflé le mot liberté

à transcrire sur la peau du ciel

où les comètes de leur chevelure

 

 

tournent en orbite autour des étoiles

qui se consument en poussière d’or

dans la lumière de l’infini


 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

 

***

 

 

Pour citer ce poème féministe, engagé & inédit

 

Françoise Urban-Menninger, «  la chevelure du vent », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes | Festival des Poésies Féministes 2023 | «  Chevelures & autres poèmes féministes », recueil collectif papier à paraître en 2023 aux éditions PAN DES MUSES DE LA SIÉFÉGP 2023 & Revue Orientales, « Voyageuses & leurs voyages réels ou fictifs », n°2, mis en ligne le 23 janvier 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/concoursfeministes/fum-lachevelureduvent


 

 

 

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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 16:25


Événements poétiques | Festival des poésies féministes 2023 | Recueil 

 

 

 

 

 

 

 

À Marlene Dumas, pour la peur abolie


 

 

 

 

 

 

Barbara Polla

 

 

 

 

Crédit photo : Berthe Morisot, La cage, 1885, image capturée via Wikipédia.

 

 

 


 

Un poème inspiré par votre exposition (Venise, 2022-2023), intitulée « Open End » car l’art et l’humain n’ont pas de fin

 

 



 

La vie
et la beauté
un rêve de paradis
un corps ouvert
et la réalité


baisers morsure
ivresse plaisir 
violence violette
douceur


douceur douceâtre
plaisir extrême
joie jus
mélancolie furie

la mort

mariage terreur
blanc sur noir
insomnie
salive salissure
jouissure agonie


l’oubli la perte
l’œil les doigts
regarder montrer regarder
œil perdu
dent pour dent

langue lèche langue

toucher bander
toucher montrer
montrer tout toucher tout
pénétrer bouche suc et sang
et le vin
bander
changer


le cul la vulve
écarter écarteur senteurs 

écœurantes grenouilles

Vitruve crucifié 
noir sang liquoreux
filles noir noir
blanc et noir

lourd velours

les visages Levinas
le crapaud a du sang 

sur les mains de l’enfance

le dos les flancs
le ventre plein

à genoux 

étranglée la beauté

noyade
crier
l’horreur
noyée
tordre et plier
déplier montrer

torsions pliures
aimer

le désir
celui des autres
suce petite fille

les yeux pleins de sang
et les culottes 
masquées
les yeux pour ne pas voir
filmer l’éros

les jeux des enfants ne sont pas des jeux
infantiles
blanche neige et le rat
ne pas oublier le rat
tout en nous
inversions
le pire je
les pires jeux
funéraires
les fleurs pour les morts
pourpres
les squelettes dans la neige 
et les poètes Baudelaire

Nefertiti était belle 
les vieilles au désespoir 
ils sont beaux eux aussi

baiser debout
baiser abaisser abuser
chimères aveugles
chemises retroussées
camisoles de force
prison égale religion égale
un phallus autour du cou
et les murs tellement hauts

bander 
bander les yeux
les culs blancs et la merde
Persona Persona Persona
au masque blanc

ô masque blanc
le blanc ne cache rien

baiser à genoux
étrangler faire jouir
regarder

 

Vénus et Adonis
champs magnétiques
chants magnétique 
dernier soupir
absinthe
turquoise
cercueil
matière et sexe

et moi je regarde les hommes qui regardent et regrettent 
et essaient d’oublier


 

Un autre rapport
au corps
une invite, et la peinture et la matière
ouvrir entrer
sans peur
 

alors
le temps n’existe plus




 

© Barbara Polla

De Venise à Genève, novembre 2022.

 

 

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Pour citer ce poème féministe inédit

 

Barbara Polla, «  À Marlene Dumas, pour la peur abolie », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes | Festival des Poésies Féministes 2023 | «  Chevelures & autres poèmes féministes », recueil collectif papier à paraître en 2023 aux éditions PAN DES MUSES DE LA SIÉFÉGP 2023, mis en ligne le 23 janvier 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/concoursfeministes/barbarapolla-marlenedumas


 

 

 

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