28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 10:00

N°14 | Les conteuses en poésie | Critique & réception / Astres & animaux | Revue culturelle d'Orient & d'Afrique & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Dossier | Critiques poétiques & artistiques

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Un vent mémoriel conté

 

 

 

 

 

 

 

Claire Tastet

 

Professeure agrégée de Lettres Modernes

 

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Crédit photo : Rajasekharan, Running horse, peinture à l'huile, capture d'écran d'image de Commons par LPpdm.

 

 

 

Des chevaux et du vent est un beau roman paru aux éditions Picquier en 2023. Écrit en 2015 par Akiko Kawasaki, il a été traduit en français par Patrick Honnoré et Yukari Maeda. L'autrice y raconte le lien qui unit une famille (sur six générations) aux chevaux de l'île d'Hokkaidô, le Hokkaido washu.

 

À travers l'histoire de cette famille, qui s’étend de l’ère Meiji à nos jours, c'est l'histoire de l'élevage puis du réensauvagement des ces chevaux qui nous est ici contée.  De l'aïeul mystérieusement né du sang d'un cheval, de ses enfants devenus éleveurs aux générations suivantes s'étant détournées du métier, pour enfin aboutir à une jeune étudiante à la recherche du dernier cheval endémique de l'île d'Hanajima : tout semble former un cycle qui amène les lecteur·rices à penser le lien qui nous unit au vivant.  


 

Que devons-nous aux animaux ?  Tout ou presque. Comment rembourser cette dette à l’origine même de la famille dont il est question ?  Tel est le refrain que l'aïeul éleveur  apprend à sa petite fille : « Nous devons notre vie aux chevaux.  Il faut bien la rembourser, cette dette… Il faut bien la rembourser… »

 

C’était comme une incantation, que Kazuko prit pour elle tout en enfilant une double paire de gants de laine et en doublant également ses chaussettes. Puis, elle se précipita hors de la maison, passa à l’écurie prendre une lampe et une corde, et s’engagea dans le chemin qui menait au pâturage. » (p. 116)

 

Cette transmission du grand-père à l’enfant est à prendre au pied de la lettre : sa mère ensevelie sous la neige avec son cheval lors d’une tempête dut la vie à Ao qui la réchauffa de son corps et la nourrit grâce à sa chair, tailladée dans le vif, après que celle-ci ait donné ses propres cheveux à brouter au cheval : « Miné sentit un air froid sur sa nuque. Il n’y avait aucun vent à l’intérieur de la congère, mais la perte de ses cheveux longs et abondants lui faisait ressentir l’air froid avec plus d’acuité. 

Elle se serra contre le cheval, au creux de son épaule et de son ventre. […] Ils se nourrissaient l’un de l’autre, maintenant, l’humaine et le cheval, et ils iraient ainsi vers la mort sans que personne n’en sache rien. » (p.63)

 Et si le réensauvagement accidentel des chevaux bloqués sur l'île d'Hanajima, vécue comme une catastrophe économique pour la famille, qui se trouve démunie, était justement le moyen de rembourser la dette ? Fusion, coopération dans la domination, séparation, coexistence : telle semble être l'évolution qui nous est racontée.  

 

La romancière mélange avec brio les registres dans cette grande saga familiale. En effet, on suit l’évolution de la société japonaise aux prises avec les conditions climatiques, économiques et environnementales dans une démarche réaliste qui se nourrit d’un fort substrat historique.  On apprend ainsi comment dans certaines îles, le maintien des races équines fut un acte politique, un acte de résistance à la planification, l’État ayant décidé de croiser les races à des fins productivistes : « Certaines exceptions se sont également produites à Hokkaidô.  Les chevaux vivaient en semi-liberté dans la nature et n’étaient utilisés que de façon saisonnière.  Aussi ne suffisait-il pas que l’ordre soit promulgué de rassembler et de castrer tous les étalons pour que les citoyens obéissent bien sagement. » (p.134). De même, c’est avec un grand réalisme que le travail ancestral de ces petits chevaux destinés à tirer les filets à algues laminaires est décrit. Et c’est encore avec le même souci du vrai que la romancière, dans la dernière partie du roman, s’attache à montrer l’énergie de la jeune scientifique Hikari qui tente de convaincre son université de la laisser aller étudier le dernier cheval de l’île de Hanajima. 

 

Toutefois, ce réalisme ne chasse pas le conte, bien au contraire.  Il s’unit à lui, fusionne dans une temporalité qui échappe à la linéarité. L'écriture souvent subtile est très belle dans les descriptions de la forêt, par exemple lorsqu’une enfant part chercher un cheval égaré, en pleine nuit de tempête, véritable trajet initiatique dans lequel souffle l'écho des contes mais d’où le réalisme n’est pas chassé. Les registres se mêlent car ils ne s’excluent pas, le récit est pluriel. Ainsi en est-il de la rencontre de la petite fille, Kazuko, et d’un grand-duc qui l’effraie tout d’abord dans cette forêt plongée dans la nuit : «Perché sur une branche, les ailes repliées, il faisait probablement plus de la moitié de la taille de Kazuko.  Et s’il déployait ses ailes, son envergure était plus grande que ses deux bras ouverts en croix. A la lumière de la lampe, ses plumes claires et foncées formaient d’étranges motifs.  Il fixait Kazuko de ses yeux dorés, nullement impressionné.  Il ne montrait aucune curiosité ni aucune agressivité.

 

Le grand-duc de Blakiston habite les forêts de cette région depuis plus longtemps que les humains.  Leur nombre est très faible par rapport à la superficie qu’ils contrôlent.  Ils nichent sans rien demander à personne, et comme ils sont essentiellement piscivores, ils ne sont pas vraiment en concurrence avec les humains. […]

Néanmoins, il semblait que le grand-duc avait approché Kazuko avec une intention précise.  Et soudain, elle comprit ce que le grand-duc lui voulait. Elle le comprit spontanément.  Car ses yeux, qui ne montraient aucune animosité mais aucune bienveillance non plus, semblaient dire quelque chose sans parler.

Pars. Pars d’ici. Cet endroit n’est pas fait pour les êtres vivants tels que toi.  C’était à la fois un avertissement et une démonstration. » (p.122-123)

 

Narration de la conteuse et narration de l’ornithologue se mêlent dans un étrange continuum qui passe de la temporalité du conte onirique au réalisme informatif pour dire la relation et les interactions des êtres vivants.

De même, la vie sur l’île est rythmée par le vent, véritable motif récurrent qui unit toutes les époques entre elles, tisse les époques, les registres et unit les personnages, en particulier les femmes de la famille.  La tempête de neige initiale inscrit dans la légende la naissance de l’aïeul et le vent final qui souffle dans les cheveux et dans la crinière des "dernières" de la saga vient clore le cycle : « mais le vent continuerait de souffler dans la mémoire de Hikari » (p.255). 

 

 Ce vent mémoriel inscrit l’histoire des animaux humains et non humains dans un tout cyclique, un continuum indivisible. 

 

 

© Claire Tastet, août 2023.

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Pour citer ce texte inédit

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Claire Tastet, « Un vent mémoriel conté », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie » Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 28 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/no14/tastet-vent

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES ET ORIENTALES - dans Numéro 14 O-no3 Muses de la nature et zoopoétique Gazette Muses symboliques
27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 15:12

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier majeur | Florilège / Muses symboliques | Poésie & philosophie & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Créations poétiques

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[ ] J'ai retrouvé mon moi

 

 

 

 

 

 

Conte en vers & peinture de

 

Mariem Garaali Hadoussa

 

Artiste plasticienne & poète

Présidente de lassociation "Voix de femme nabeul"

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© ​​​​Crédit photo : Mariem Garaali Hadoussa, tableau d'un arbre entouré de regards (yeux), peinture métaphorique.

 

 

 

[  ] J'ai retrouvé mon moi

Il y a de la joie de la sérénité

Après tant d'années de tourmente

Faire connaissance avec sa nature

Quelle belle retrouvaille


 

J'ai assisté à ma propre renaissance

La sortie de l'ombre

De ma véritable identité

Fut l'une des plus étonnantes découvertes

Se heurter à ses propres illusions

Devoir Reconnaître sa véritable identité


 

Se réadapter n'est pas chose facile

Briser des schémas

Casser des moules

Enlever les masques

Oser se confronter à qui on Est

Surmonter les peurs et les angoisses

Qui accompagnent cette confrontation

 

Finalement se réhabiliter avec sa vérité

La liberté tant convoitée

S'offre à toi

La liberté de vivre selon

Les lois de son cœur 


 

Tout prend sens

Notre unicité et

Notre appartenance à un Tout

Une paix et une sérénité s'installent

Avec légitimé 

 

 

© Mariem Garaali Hadoussa

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Pour citer ces conte versifié gnomique & peinture inédits

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Mariem Garaali Hadoussa, « [ ] J'ai retrouvé mon moi », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie » Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 27 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/no14/mgh-moi

 

 

 

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25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 15:05

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier mineur | Articles & témoignages | Revue Matrimoine  & REVUE ORIENTALES (O​​) | N° 3 | Matrimoine oriental & orientaliste

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Extrait de l'Avant-Propos :

 

Comme les Amazones vont boire

 

à la source d'ébène*

 

 

 

 

 

 

 

Thierry Sinda

 

Maître de conférence des universités françaises, poète, fondateur du Printemps des Poètes des Afriques et d'ailleurs & de plusieurs revues...

 

 

 

© Crédit photo :  Quatrième de couverture illustrée par un portrait photographique de Thierry Sinda de l'anthologie de recueils Mémoires & révoltes au féminin, cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda...

 

 

 

– Première anthologie des Afriques au féminin

 

Mémoires et Révoltes au féminin, Cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda de la poésie francographe s'avère être la première anthologie de poésie réunissant exclusivement des poétesses de l'Afrique, de la Caraïbe et de l'Océan Indien de l'aire entièrement ou partiellement francophone.

 

Il faut dire que même dans les pays francophones du Nord (France, Belgique, Canada, Luxembourg...), les anthologies dédiées à la poésie produite par des femmes ne sont guère légion. En revanche, les anthologies et études se référant à la place de la femme dans la poésie de grands poètes ou littérateurs hommes, – souvent érigés au rang de classique, – pullulent.

 

On peut constater, encore de nos jours, un retard, certain, quant à la prise en compte de l'expression féminine dans les lettres, la poésie, la peinture et dans toute autre forme d'expression.

Néanmoins ces Messieurs anthologistes, analystes, critiques et/ou journalistes, savent parfaitement que depuis l'origine de notre monde, les femmes, qui seul enfantent, sont partie prenante de toutes les aventures de créations artistiques, philosophiques, et intellectuelles. Les exemples suivants, ne sont point des cas isolés, mais bien au contraire, témoignent éloquemment d'une réalité factuelle dissimulée sous le boisseau : la poétesse grecque Sappho (née vers 630 av. J.-C.) ; la peintre égyptienne Hélène d'Égypte (vécue au IVe siècle av. J.-C.) ; la philosophe grecque Hypatie (née vers 355) cheffe de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, et tant d'autres dont il ne me revient guère, ici, d'en faire un long et magistral inventaire à la façon du poète Jacques Prévert.

 

– Du sens du Grand Prix Martial Sinda à la fabrication de l'anthologie des cinq poétesses lauréates

 

Lire la suite dans...

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée par un détail du tableau Bambi au mont Fuji de Pascale COUTOUX née RABÉSANDRATANA de l'anthologie de recueils Mémoires & révoltes au féminin, cinq lauréates du Grand Prix Martial Sinda de la poésie francographe précédées par l'Avant-Propos « Comme les Amazones vont boire à la source d'ébène » de Thierry Sinda.

 

 

* Cet extrait est reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur et des éditions Unicité.

 

 

 

Biographie de l'auteur :

 

Thierry SINDA est maître de conférence des universités françaises, poète, fondateur du Printemps des Poètes des Afriques et d'ailleurs, première revue panafricaine de cinéma en France, critique de cinéma au magazine Amina, cofondateur avec Michel de Breteuil de La revue littéraire du monde noir. Il est l'auteur d'une thèse sur la Négritude et de très nombreux articles. Il a publié entre autres Voyage en Afrique à la recherche de mon Moi enivré (Atlantica-Séguier, 2003) et Anthologie des poèmes d'amour des Afriques et d'Ailleurs (Orphie, 2023). Il est le fils du poète révéré Martial Sinda, premier poète de l'Afrique Équatoriale Française et historien de renom.

 

Actuellement : 

 

© Crédit photo :  Le visuel de l'émission radiophonique et poétique de Thierry Sinda.

 

 

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Pour citer ce texte

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Thierry Sinda, « Extrait de l'Avant-Propos : Comme les Amazones vont boire à la source d'ébène », reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur et les éditions Unicité, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie » Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 25 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno3/no14/thierrysinda-extrait

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES ET ORIENTALES - dans Numéro 14 O-no3 Matrimoine poétique REVUE ORIENTALES Poésie orientale
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 14:15

Biographie & publication disponibles numériquement

 

 

 

 

 

 

 

 

 Thierry SINDA

 

 

 

 

Maître de conférence, poète, fondateur du Printemps

 

des Poètes des Afriques et d'ailleurs & de plusieurs revues...

 

 

© Crédit photo :  Le visuel de l'émission radiophonique et poétique de Thierry Sinda.

 

Est maître de conférence des universités françaises, poète, fondateur du Printemps des Poètes des Afriques et d'ailleurs, première revue panafricaine de cinéma en France, critique de cinéma au magazine Amina, cofondateur avec Michel de Breteuil de La revue littéraire du monde noir. Il est l'auteur d'une thèse sur la Négritude et de très nombreux articles. Il a publié entre autres Voyage en Afrique à la recherche de mon Moi enivré (Atlantica-Séguier, 2003) et Anthologie des poèmes d'amour des Afriques et d'Ailleurs (Orphie, 2023). Il est le fils du poète révéré Martial Sinda, premier poète de l'Afrique Équatoriale Française et historien de renom.

 

Son œuvre publiée par ce site :​​​​​

Voir aussi

 

Thierry SINDA

 

ou

 

Thierry SINDA

 

Page individuelle créée le 23 août 2023. et en cours de construction.

Dernière actualisation : le 23 août 2023.

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Biographies
4 août 2023 5 04 /08 /août /2023 18:09

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier majeur | Florilège / Poésie des aïeules ​​​​​​| Littérature & Poésie pour la jeunesse 

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II.

 

 

Odile, nous partons ensemble

 

 

 

 

 

 

 

Julia Daudet (1844-1940)

 

Poème choisi, transcrit & commenté par Dina Sahyouni 

 

 

 

Crédit photo : H.-J. Ford, "Féeries, dessin tombé dans le domaine public, capture d'écran d'image trouvée sur le web par LPpdm.

 

 

 

 

Odile, nous partons ensemble

Au pays fantasque et charmant

Des elfes et lutins, qui semble

Si loin à notre entendement.


 

Nous lirons les contes des fées

Et nous connaîtrons l'Oiseau bleu,

Et les belles dames coiffées

D'un rayon, en guise d'un nœud.


 

Nous monterons dans les carrosses

De la gentille Cendrillon

Qui se rend au repas de noces

En son plus humble cotillon.


 

Mais le fils du roi qui l'a vue

Courant sur ses petits souliers,

C'est lui qui l'aime et l'a voulue

À cause de ses jolis pieds.

 

Nous entrerons dans la demeure

De notre Belle au Bois dormant

Où tout repose, même l'heure

Qui n'a sonné depuis cent ans !


 

Mais voici qu'arrive en cortège

De cour, brillant et fastueux,

Le Prince charmant que protège

Une jeune fée aux yeux bleus.


 

Il arrive et soudain tout change,

La dormeuse, debout, sourit :

« C'est vous, mon prince ? » Elle n'échange

Qu'un seul regard, son cœur est pris.


 

Je te conterai l'aventure

De la Belle et la Bête en pleurs,

Qui reprend toute sa parure

Par le don léger d'une fleur.


 

On dira : « C'est de la féerie, »

Peut-être tout autour de toi :

« La dernière rose est cueillie,

N'attendez plus un fils de roi. »


 

Laisse-les dire et sois contente

D'aller chantant, dansant, rêvant :

Tout le bonheur est dans l'attente

Et dans l'espérance, souvent.

 

 

Ce conte en vers ci-dessus provient de l'ouvrage tombé dans le domaine public de DAUDET, Julia (1844-1940), Rome et quelques poèmes [par Mme Alphonse Daudet], Paris, Librairie Alphonse LEMERRE (23-33, Passage CHOISEUL), MDCCCCXXIII/1923, « Poèmes divers », pp. 49-51.

 

On rapporte les autres livres écrits par Julia Daudet et listés dans cet ouvrage :

Œuvres (1878-1889), L'Enfance d'une Parisienne ; Enfants et Mères, I vol. avec portrait (Petite Bibliothèque Littéraire)

Enfants et Mères, I vol. in-18 ; Poésies, I vol. in-18 ; Reflets sur le sable et sur l'eau, Poésies, I vol. V., in-18 ; Au bord des terrasses, Poésies, I vol. in-18 ; Les archipels lumineux, Poésies, I vol., in-18.

Prose :

Impressions de Nature et d'Art, I Vol.

Journées de Femmes, I vol.

Miroirs et Mirages, I vol.

Notes sur Londres, I vol.

Souvenirs autour d'un Groupe littéraire (Fasquelle, éditeur), I vol.

Journal de Famille et de Guerre, I vol.

Quand Odile saura lire (Crès, éditeur), 1 vol.

 

Commentaire

Ce conte versifié est le deuxième volet sans titre du poème  intitulé « Pour Odile ». les deux poèmes  évoques des promenades sous la forme de deux sorties, la première spirituelle et plus précisément religieuse puisque la poète y parle d'amener Odile à l'église pour assister à la messe, quant à la deuxième ci-présente, Julia Daudet y promet de faire voyager Odile à travers une escale au pays merveilleux des fées et leurs contes où tout devient possible. La conteuse-versificatrice y énumère plusieurs passages-clés des contes de fées les plus répandues : Cendrillon, La belle au bois dormant, etc. Conter en vers se transforme en performance non seulement langagière mais aussi esthétique et féerique : un déplacement, un voyage, une escale hors-norme où Odile peut s'évader et vivre pleinement des expériences extraordinaires. Le conte-poème devient ainsi un chronotope où les flux  et reflux du merveilleux, du fantastique, de l'étrange, du bizarre et du réel se mélangent et façonne un seul et unique univers ; un présent continu imprégné de rêveries. À lire et à explorer ce poème-conte comme un chronotope des rêveries communes ou un chronotope d'un imaginaire collectif de Julia Daudet et d'Odile (probablement, la petite-fille de la première ou une jeune personne de son entourage familial).*

 

* Un supplément aura lieu prochainement sur les féeries ou le féerique dans les œuvres des versificatrices... © DS., juin 2023.

 

 

***

 

 

Pour citer ce conte féerique vérifié de l'aïeule

​​​​

Julia Daudet, « II. Odile, nous partons ensemble », poème choisi, transcrit & commenté par Dina Sahyouni de DAUDET, Julia (1844-1940), Rome et quelques poèmes... (1923), Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », 1er volume, mis en ligne le 4 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/no14/jdaudet-odile

 

 

 

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