REVUE MDV | N°3 | DO & N° 15 | Poétiques automnales | Dossier mineur | Articles & Témoignages
Violette de Marceline Desbordes-Valmore :
un roman haut en couleurs
Marceline Desbordes-Valmore, romancière ?
Doctorant en deuxième année
LARSH - Département DeScripto
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Même si Marceline Desbordes-Valmore s’est essayé au roman, à la nouvelle et au conte, la critique littéraire s’intéresse peu à l’œuvre non-poétique de l’auteure des Pauvres fleurs. En effet, lorsqu’il est question de l’œuvre déjà méconnue de cette femme de lettres, rares sont ceux qui mentionnent ses textes en prose. Tantôt vus comme des textes stylistiquement plus faibles que les poèmes de la même auteure, tantôt décriés comme étant mus par la nécessité financière, tout ce pan non-poétique de l’écriture desbordes-valmorienne est négligé par la critique.
Ces œuvres demeurent toutefois intéressantes à aborder. Par son volume plus conséquent que le genre poétique, le genre romanesque permet à Marceline Desbordes-Valmore de s’étendre plus longuement sur une thématique précise. L’Atelier d’un peintre, notamment, témoigne longuement de la place des femmes en art.
Moins connu, mais tout aussi intéressant, Violette est le texte qui retiendra notre attention. Dans ce « roman sur le mariage »1 publié en 1839, la poétesse dénonce le caractère intéressé des liens matrimoniaux sous le règne de François Ier. Dans cette dénonciation se devine, en filigranes, la société du XIXe siècle, dans laquelle les unions de raison sont toujours d’actualité.
Ce roman met tout aussi bien en scène l’opposition entre émotion et raison, que l’opposition entre société de cour et individualité. De façon plus étendue, il traite du thème plus vaste de la sincérité et des non-dits.
Cette dénonciation du caractère aliénant des mariages de raison, ainsi que des travers de la société huguenote, s’opère dans ce roman au travers d’une utilisation expressive des couleurs. À l’instar de L’Atelier d’un peintre, autre roman de la poétesse, les couleurs sont omniprésentes dans ce texte, jusqu’à donner leur nom à l’héroïne principale du texte.
Aussi, cet article, qui ne peut se permettre d’être exhaustif, propose de lier les thèmes principaux du roman avec les couleurs qui les dépeignent.
Un roman méconnu à l’intrigue méconnue
Il convient, en premier lieu, de résumer à grands traits l’intrigue de ce roman méconnu, dont la très récente réédition témoigne du peu d’intérêt qu’il a suscité dans le champ littéraire. Cela nous semble s’imposer, au vu du côté inédit de l’œuvre que nous abordons, afin de mieux expliciter la manière dont Marceline Desbordes-Valmore y use des couleurs.
Le roman suit l’histoire de Violette de Sauveterre, demoiselle de cour de la sœur de François Ier, Marguerite de Navarre. Dernière représentante d’une illustre famille, régulièrement décrite comme étant une « riche héritière », la demoiselle en question est promise à Almaric d’Argèles, selon la volonté du testament de son père décédé, dans un mariage de raison qui ne convient guère à l’héritière.
Le comte d’Aigues-Vives, écuyer de feu le père de Violette et tuteur de cette dernière, tâche de s’assurer de la juste exécution des volontés du défunt. Pour ce faire, il n’a de cesse d’arranger les détails du mariage avec la mère d’Almaric, désignée dans le texte sous le nom de « douairière d’Argèles ». En outre, un bal est organisé pour fêter le retour de François Ier en France, libéré de son emprisonnement en Espagne, et c’est durant ce bal que Violette rencontre l’héritier d’Argèles. Cette première rencontre déplaît énormément à Violette, qui se dit, dans des mots lourds de sens, « qu’il y a des personnes que l’on regarde avec la conviction qu’elles n’auront jamais rien à [nous] dire »2.
Avec la complicité de Marguerite de Navarre, la riche héritière use de stratagèmes pour délayer une union à laquelle elle ne consent pas, notamment en voyageant dans le Béarn pour, selon la justification que fait Marguerite au tuteur de Violette, éprouver la sincérité de l’amour d’Almaric. Accompagnées de demoiselles de compagnie, de la servante Blondèle, de la nourrice de Marguerite, du comte d’Aigues-Vives et du page Élysée, les deux femmes poursuivent un voyage qui les éloigne un temps de leurs devoirs conjugaux.
À cette histoire principale se joint la relation ambiguë qui lie Marguerite de Navarre et Clément Marot. Le poète, qui était son page avant d’accompagner François Ier lors de sa captivité, ressent pour elle un amour réciproque. Cet amour est rendu impossible par le mariage de Marguerite avec Henri d’Albret, roi de Navarre, arrangé par le frère de Marguerite (François Ier) par pur jeu d’alliances politiques.
Un de leurs périples conduira les deux femmes chez Glover Aymond, époux d’Isabelle, amie d’enfance de Violette. Les deux sœurs d’Isabelle, Angèle et Aloïse, habitent dans ce qui semble être un ménage sans amour. En effet Glover, fou amoureux d’Aloïse, délaisse son épouse qui, au cours du roman, meurt des suites de son rejet.
Une autre escale amène les deux femmes dans un cloître où Violette reconnaît Isolier d’Argèles, cadet de la famille d’Almaric d’Argèles. Il était de coutume, dans les familles nobles, de faire de l’aîné l’héritier de la fortune familiale et de destiner le puîné à la religion. C’est le cas d’Isolier d’Argèles, que Violette a croisé sous les traits d’un jeune pèlerin en quête d’amour maternel quand elle avait dix ans, et qui lui a donné une bague en guise de serment. Violette n’avait jamais revu l’enfant en question, mais l’aime depuis cette rencontre.
Après l’avoir reconnu au cloître, Violette est définitivement résolue à ne pas épouser Almaric et plaide la cause d’Isolier auprès de sa mère. Cette dernière refuse avec véhémence de retirer Isolier du monastère, et invite même sa bru à la prise d’habits de celui qu’elle aime.
La cérémonie ne se passe pas comme prévue, et ce qui devait être une prise d’habits somptueuse est interrompue par Isolier. Fermement résolu à ne pas devenir moine, mais à épouser Violette, il menace de se donner la mort s’il est fait moine.
Pendant ce temps, le frère d’Isolier va clandestinement chez Glover Aymond, désireux d’avoir des relations sexuelles avec Aloïse. Glover, qui le surprend, le met à mort par son épée, et ordonne à ses servants de déposer sa dépouille chez les d’Argèles. La douairière, prévenue du drame par son serviteur Placide, s’effondre en larmes.
Cette situation tragique fait d’Isolier l’aîné de la famille d’Argèles, et donc celui par lequel le testament du tuteur peut s’exécuter. Celui-ci vient le chercher chez les trinitaires pour l’amener à sa pupille. Mais alors qu’Isolier, qui a pu renoncer au cloître par la mort de son frère, va voir Violette pour la demander en mariage, celle-ci meurt, submergée par un excès d’émotions contraires. En effet, au vu de la crise de démence à laquelle elle a assistée au cloître, Violette n’arrive littéralement pas à croire qu’Isolier lui est promis. Submergée de bonheur et d’incrédulité, presque hallucinée, elle s’éteint devant lui.
Caractérisation des personnages par touches de couleurs
Au travers de ce roman dense, les couleurs sont nombreuses, et ont toutes un degré de caractérisation plus ou moins important.
Le blanc et le noir, notamment, sont les couleurs qui servent le plus souvent à caractériser et décrire des personnages. Couleurs traditionnellement rattachées aux notions de bien et de mal3, leur recours par Marceline Desbordes-Valmore est empreint d’ambiguïté.
En outre, même si la couleur blanche est parfois utilisée pour connoter la notion de pureté, la poétesse s’en sert plus souvent pour renvoyer à la pâleur. Cela se voit notamment dans un objet omniprésent dans le roman : le voile.
De couleur blanche, le voile désigne aussi bien, dans ce roman, le voile du mariage que le voile qui permet aux femmes d’entrer dans une église. Cet objet est intrinsèquement lié à la religion chrétienne, et est traditionnellement rattaché à la notion de pureté.
Toutefois, dans ce roman, cette notion de pureté, toute relative, se teinte d’une double signification. Le voile, malgré sa blancheur, est un objet qui voile la personne qui le porte. Il dissimule le visage, et de façon plus métaphorique, il le met dans l’ombre, dans le noir.
Peu avant sa présence au bal, Violette écrit une lettre à son amie Isabelle qui, mariée avant elle, lui a envoyé son voile blanc. Or dans cette même lettre, l’évocation du voile en question précède de peu l’apparition de la nuit4. À la blancheur du voile répond la pénombre, dans un jeu d’ombre et de lumière qui n’est pas sans rappeler le thème essentiel du roman, qui est la critique des mariages de raison. En outre, Isabelle qui envoie son voile de mariée à Violette, c’est perpétuer « le joug du malheur conjugal [qui] se transmet comme une malédiction, que Marceline Desbordes-Valmore appelle à conjurer »5.
À noter que le motif du voile, régulièrement subverti dans le texte, participe d’une affirmation de la subjectivité féminine. Ainsi, le voile de Violette, dans une scène de confidence intime avec son amie Isabelle, est « écarté » par ses doigts6 : dans le lieu inhospitalier qu’est le manoir de Glover Aymond, ce geste rend d’autant plus saillant le besoin qu’a Isabelle, au bord de la mort, de se sentir plus proche de son amie d’enfance.
Cette subversion du blanc du voile s’opère aussi plus loin, lors de la scène de reconnaissance entre Isolier et Violette. Lorsque cette dernière s’approche de celui qu’elle aime pour le reconnaître, elle « écart[e] son voile pour reconnaître longtemps ce jeune homme à genoux »7. Au sein d’un cloître où les femmes ont pour obligation d’être voilées, le geste de Violette est empreint d’une double sensualité. D’un côté, c’est par l’action de Violette qu’Isolier parvient à observer, d’un œil adulte, la femme qu’il n’a jamais vue qu’enfant. De l’autre, c’est pour Violette l’affirmation de son désir. Dans cette scène de révélation, c’est elle qui écarte son voile. C’est par son action que passe l’observation de son amant, dans un désir sublimé par l’adverbe de temps « longtemps ». Violette prend le temps d’admirer celui qu’elle aime, dans le cadre d’une dilution du temps du récit, dans une fascination que le terme « écarter » renvoie à une intimité amoureuse, voire sexuelle. En outre, par son écartement (sinon par son écartèlement, sa destruction) la blancheur du voile renvoie autant à l’intimité de l’âme qu’à l’intimité des corps, à ce qui n’est montré qu’à peu d’yeux.
En opposition à cela, nous pensons au moment où Marguerite de Navarre retourne au cloître pour demander aux trinitaires d’accorder sa liberté à Isolier. Pour s’attirer les bonnes grâces de l’abbé, celle-ci se présente à lui dans une robe de bure blanche8. Ici, la couleur blanche de la tenue, à laquelle s’adjoint un voile, connote l’envie qu’a la reine de négocier avec les religieux en se faisant fi de ses propres convictions. En effet, celle-ci émet des réserves quant aux guerres de religion, ce qui lui vaut d’avoir une posture modérée auprès des franges les plus radicales de l’Église. Sa tentative se solde par un échec, durant laquelle ses demandes de compassion sont repoussées par l’homme « au front jaune », périphrase par laquelle la voix narrative dénigre l’abbé9.
Dans ce texte, les couleurs vives sont les plus ambiguës. Nous venons de voir le « jaune » de l’abbé, qui ici connote un teint vitreux. Mais c’est aussi le cas d’autres couleurs vives, notamment le rouge. Marceline Desbordes-Valmore en use pour qualifier la rougeur de ses personnages. C’est le cas du page Élysée qui rougit en observant Angèle10, ainsi que la « couleur animée [du] teint » de Violette lorsqu’elle confie à Marguerite la brève rencontre qu’elle a eue avec Isolier d’Argèles11. Cependant, même si ces usages classiques sont attestés sous la plume de Marceline Desbordes-Valmore, le rouge renvoie plus communément à la tristesse, en particulier celle exprimée physiquement par les pleurs. Marguerite de Navarre et Violette de Sauveterre sont celles dont les yeux se rougissent le plus de rouge, mais leurs amants aussi – respectivement Clément Marot et Isolier d’Argèles – souffrent des mêmes souffrances oculaires.
À noter que le rouge connote également l’inquiétude, lorsque Marguerite de Navarre, croyant parler seule à seul avec son frère François Ier, découvre avec consternation le cardinal Duprat, tout vêtu de rouge, qui apparaît par une entrée secrète. Le rouge, en plus d’être vecteur de pleurs, devient aussi vecteur d’anxiété.
D’apparence, l’usage que fait Marceline Desbordes-Valmore des couleurs dans le roman est anticlassique, et semble s’ancrer dans une dépiction plus concrète des émotions humaines. Du nuancier de couleurs qui s’offre à elle, la poétesse caractérise ses personnages.
Colorisation des liens entre personnages
Tout autant que les couleurs servent à caractériser les personnages, elles permettent aussi de rendre apparents les rapports qui les lient.
Nous pensons notamment au moment où François Ier apparaît sous les yeux d’Almaric d’Argèles. Dans cette scène, il est décrit comme revêtant un « pourpoint enrichi de pompons de vermeil et semé de pierreries étincelantes ». Son titre de roi, représentant paroxystique de la société de cour, est rendu apparent par les couleurs de la tenue qu’il porte. Par son excès de couleurs vives, de pompons et de pierreries, l’habit de François Ier renvoie à la notion de démesure. Le roi de France est ici celui qui réfléchit la lumière par les pierreries, mais aussi celui qui la concentre, qui attire les regards de tous. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la voix narrative lorsqu’elle fait du maître de céans le « centre mobile de l’illumination du bal »12. De surcroît, la voix narrative s’opère au travers du regard d’Almaric, que le texte présente comme un ambitieux courtisan. C’est le regard jaloux d’un Almaric qui voit dans ce roi un être indépassable qui le met en horreur. Il « s’avoue avec confusion que François Ier était encore plus grand que lui, ce dont il n’avait jamais voulu convenir »13. En outre, par un regard porté sur les couleurs du roi, le texte révèle les jalousies intrinsèques à la société de cour, appuyant d’autant plus sur le thème de l’opposition entre expression individuelle et expression sociétale.
Tous les membres de la famille d’Argèles, à l’exception du dernier-né, se caractérisent par une ambition démesurée, qui se ressent au travers d’une suresthétisation de leurs tenues. Par exemple, lorsque Violette se présente à la douairière d’Argèles, celle-ci est décrite comme étant une « femme roide et vêtue de noir, corps de jupe chargé de galons d’or », avec une « aumônière armoriée »14. Ce caractère excessif de la douairière prend sa pleine expression lors de sa venue à la prise d’habits de son fils, où elle apparaît en « brocard d’or » et sertie de diamants15. En outre, cet excès de couleurs et de blasons, typiques des personnages de cour de ce roman, témoigne non seulement de la richesse pécuniaire de la douairière, mais aussi de son manque de bienséance : le décalage ironique entre la riche tenue de la mère et le dépouillement de son fils, redoublé par sa présence dans un monastère, est d’autant plus clair au travers de l’excès de couleurs utilisé pour la représenter.
Isolier d’Argèles, quant à lui, est décrit de façon relativement opposée à celle de son frère. À son sujet, deux moments retiennent notre attention. Le premier, où Isolier est dépeint par les souvenirs de Violette, en fait un jeune être aux « longs cheveux bouclés et châtains », vêtu d’un sayon de pèlerin serré par une « ceinture de jonc rafraîchi d’absinthe et de liseron de fontaine »16. Contrairement au faste courtisan dont fait preuve Almaric, dont Violette repère d’emblée la grande taille et la dague brillante17, Isolier est montré comme un être prompt à la simplicité. Seule transparaît de cette première description la blancheur des pieds du pèlerin, qui n’est pas sans sens. Ici, cette blancheur des pieds, étonnamment fréquente dans les romans de Marceline Desbordes-Valmore, connote une pureté d’âme qui n’apparaît que si l’on regarde assez longtemps le jeune homme. Il aura en effet fallu que Violette passe outre la tenue modeste du jeune homme pour observer en lui une indéniable, mais incontestable pureté dont elle tombe amoureuse, connotée par la blancheur des pieds du jeune homme.
Le deuxième passage que nous relevons, c’est celui de la reconnaissance entre Isolier et Violette adultes. Dans ce moment clé du roman, Violette observe le corps de son amant qui, promis à la carrière ecclésiastique, a subi les souffrances du cloître. Celle-ci le reconnaît, mais le voit différemment du temps où elle l’a connue. Les cheveux châtains et blonds du passé laissent place à une auréole noire « autour d’un front haut et blanc », à un « ardent azur […] sous des cils longs et tristes »18. Par le recours à des couleurs plus ternes que lors de la première rencontre des amants, la voix narrative met en parallèle les deux rencontres pour insister sur leur douleur : ce qui leur est imposé les mortifie, à un point tel que ne pas changer leur situation les tuerait. Ce sera littéralement le cas pour Violette à la fin du roman, et à moindre mesure pour Isolier qui, lors de sa cérémonie de prise d’habit, menace de se donner la mort. Ce changement drastique de nuances de couleurs connote déjà la pulsion de mort qui meut les destinées des deux amants.
À la maison d’Argèles répond la maison de Glover Aymond, où se trouve Isabelle, amie de Violette. Du peu que nous savons d’Isabelle, elle a subi un mariage de raison si pénible qu’il l’a littéralement tuée. En outre, depuis son union avec le châtelain, Isabelle est constamment rattachée à la pâleur et à la blancheur. La lettre que Violette lui destine au début du roman laisse entendre qu’Isabelle était plus rieuse avant son mariage, et la présence de Violette au manoir de Glover fait rougir un temps l’épouse Aymond. Mais ces accès de chaleur et de rougeur apparaissent dans le texte comme des exceptions, bien loin d’infirmer la pâleur générale d’Isabelle19.
À l’inverse, son mari est décrit comme un être aussi sombre que son château, qui laisse dépérir sa femme et l’isole de toute vie. Le texte l’associe au rouge de la gêne20, mais aussi au sang rouge d’Almaric, qu’il répand pour laver le déshonneur d’Aloïse, sœur d’Isabelle courtisée par l’aîné d’Argèles.
Aloïse, décrite avec tous les traits d’une jeune femme qui sait profiter de ses charmes, noue avec Glover Aymond une relation teintée d’ambiguïté, notamment à la fin du texte. Avec son « brocard rose et argent », ses « joues rougies », son « col délicat et blanc », des « yeux verts et brûlants comme une belle chatte », de « fins cheveux d’or »21, le texte la représente dans une surabondance de couleurs artificielles, et en fait le prototype parfait de la femme de cour. Dans cette scène où Glover l’étrangle pour la punir de s’être laissée séduire par Almaric, c’est sa sensualité et son espièglerie qui la sauvent d’une mort certaine, ainsi que les sentiments que son agresseur lui voue. La surabondance de couleur successives qui décrivent Aloïse rendent compte du chaos de la scène finale du roman, voire connotent la crise de la société de cour, ici littéralement étranglée par la morale religieuse de son époque.
Le baron d’Aigues-Mortes n’appartient pas tant à la société de cour qu’à la société religieuse. Défenseur rigoriste de l’ordre établi, même si le roman tend à le rendre moins manichéen, son entêtement à faire respecter le testament de feu le père de Violette constitue le nœud principal de l’intrigue. Symbole d’un ordre dépassé, vieil homme atteint par la goutte, il est en permanence vêtu de noir, couleur qu’il partage avec son destrier22. Le tuteur de Violette n’est pas en adéquation avec les normes de la cour. Cela se voit, notamment, lors du bal initial, durant lequel il apparaît aux courtisans comme un objet de foire, une curiosité d’un autre temps qui concentre toute l’attention par sa tenue aux couleurs anachroniques. Le baron est celui qui porte « la devise vieillie du porc-épic couronné, devise du feu roi Louis XII »23.
Tous les personnages qui renvoient à la société de cour sont régulièrement dépeints avec une surabondance de couleurs qui, à défaut d’apparaître criardes, sont pour le moins bariolées, artificielles dans le sens où elles reposent sur un habit d’apparat et de convention. Élysée, le page de la reine, est régulièrement décrit avec des habits excessivement colorés. Lors d’une scène du roman, il qualifié de « farfadet » par la voix narrative. Cette désignation est ici ironique, puisque le page, qui porte un « haut de chasse moitié blanc, moitié rouge, une jambe blanche et l’autre bleu de ciel »24, se déplace dans les landes de Guyenne, que le texte décrit comme pleines de « terrains incultes, entourés de bruyères noirs »25.
Quelques personnages, que nous qualifierons de transfuges, ne se caractérisent pas par un seul type de couleur. Marguerite et Violette, notamment, qui sont régulièrement amenées à porter des tenues de cour, n’ont de cesse, au travers du roman, de changer de type d’habits. Cela se voit particulièrement dans l’exil aux landes de Guyenne, où la reine choisit de cacher ses blasons et ses couleurs pour porter ceux de la famille de Violette26. Par ce choix de raison, certes mu par un besoin d’anonymat nécessaire aux puissants, Marguerite défend la cause de sa dame de compagnie. En effet, porter l’étendard des Sauveterre, c’est pour la reine un moyen de prendre parti pour son amie, dans une logique que nous pourrions qualifier, de façon anachronique, par le terme de sororité.
En lien avec les différences marquées entre les personnages du roman, les paysages qu’ils traversent sont eux aussi marqués d’une dualité fondamentale. À la sociabilité de cour, à la force oppressante de rapports humains pleins de non-dits ; s’oppose le calme de l’introspection et l’aspiration à la liberté. Cette opposition de tons se remarque aussi dans les lieux que le roman représente.
Des paysages aux tonalités diverses
Le mode de vie courtisan est mis en regard de la compagnie d’un groupe restreint de personnes, d’une façon qui est sublimée par l’usage des couleurs qu’en fait Marceline Desbordes-Valmore.
D’un côté, le milieu courtisan, qui ouvre le texte, se caractérise par un excès de couleurs et de lumière. En outre, lors du bal qui célèbre le retour de François Ier en France, il est question d’une « terrasse [où] s’éclairait déjà mille feux artificiels »27. La notion d’artifice est celle qui caractérise le mieux le milieu courtisan, en tant qu’opposé à la nature. À ce sujet, quelques pages après la description des feux artificiels, Marguerite dit à Clément Marot que « la lune large et rouge », les « mille étoiles dansante dans l’azur qui brunit » et « l’illumination intérieure qui [les] éclaire » sont « les vraies, les seules splendeurs de la fête »28. Ici se joue l’opposition entre le faste artificiel de la cour et la simplicité du paysage naturel, dont la splendeur n’a guère besoin d’être aménagée pour être sublime. Là où la cour se caractérise par un feu artificiel, la nature est dépeinte comme une pluralité éparse de couleurs : le rouge de la lune, le bleu brunissant du crépuscule, et la blancheur des étoiles vont de pair, par analogie, avec la lumière intérieure des deux amants, dans un mouvement qui échappe à toute régulation. La nature, bien que moins organisée et moins rassurante que l’artifice de la société courtisane, est plus intéressante pour la reine, puisqu’elle représente un champ des possibles à l’étendue potentiellement infinie. C’est en effet loin de cette société de cour que le mariage qui la lie à un homme qu’elle n’aime pas prendrait fin, et que son amour pour Clément Marot, « illumination intérieure qui [les] éclaire », pourrait s’exprimer au grand jour.
Aux lieux artificiels s’opposent les paysages naturels, particulièrement présents pendant l’exil de la reine. Dès le début du deuxième tome du roman, Marceline Desbordes-Valmore s’attarde sur la liberté que connote un tel éloignement en se concentrant sur les « papillons d’une foule d’arbustes éclatants de rosée ». La scène est vue par Marguerite, en ce qu’elle « promène un regard plus serein autour d’elle », serein puisque libre de pouvoir contempler, loin des conventions de cour, le « tableau vivant » qui s’offre à elle. Tableau illusoire, puisque derrière cette liberté illusoire, son statut de reine n’est jamais loin, comme le pressent la phrase qu’elle s’écrie : « On se croirait libre »29. Se croire libre, ce n’est pas être libre : le voyage qu’elle effectue a pour but premier la satisfaction de devoirs de cour, mais aussi l’objectif d’éprouver la patience de l’amant de Violette. Notons au passage que le baron d’Aigues-Mortes fait partie du voyage, et rappelle par sa présence seule l’absence de liberté individuelle inhérente à la société de cour.
La parole de la reine se concrétise quelques instants plus tard, lorsque les Palois la reconnaissent. L’apparition des villageois se caractérise par une abondance de couleurs qui, par opposition au milieu de cour, se révèle « le caractère distinctif du peuple le plus loyal et le plus gai ». Les capulets rouges des femmes, les jarres de terre, le lait doré et fleuri, tout jusqu’à la rougeur des fraises connote un locus amoenus où la sincérité prime sur l’opulence. Cependant, cette beauté naturelle se « corrompt » immédiatement lorsque la reine comprend qu’elle ne peut pas partager ce bonheur avec celui qu’elle aime, à savoir Clément Marot. Le locus amoenus, subverti, n’a plus lieu d’être, de sorte que Marguerite finit par s’en séparer. En effet la course soudaine de l’animal qu’elle chevauche la déporte loin de la liesse villageoise, au devant d’une église caractérisée par son « bel ombrage ». Le cheval, qui s’arrête comme par instinct, rajoute de la fatuité à la scène. En outre, Marguerite, qui a commencé par glorifier la liberté des paysages palois, mais qui a aussi souffert de la proximité d’un peuple qui lui rappelle l’absence de son amant, retrouve sa liberté dans un lieu isolé de toute sociabilité. L’emphase est mise sur le dépouillement du lieu de culte, qui, sans posséder « ni les vitraux colorés, ni les statues » de la basilique de Saint-Germain-des-Prés, la « frappe de sa ressemblance »30. Et pour cause : l’église en question, par son « eau vive » et la « mousse verte » qu’elle contient, est rattachée à la notion de nature évoquée plus haut, aussi éloignée que possible de l’artifice. La reine de Navarre se trouve, par le truchement de son cheval, dans une église de village qui cause sa rêverie et son épanouissement, dans un état d’esprit qui n’est pas sans rappeler le vers desbordes-valmorien : « on est moins seul au fond d'une église déserte »31.
À la jonction de la cour et de la nature se trouve le cloître qui, même s’il se trouve non loin d’un village, a sa propre sociabilité. Dès la présentation de cet endroit, cette dichotomie est connoté par les couleurs. En effet, au Jurançon verdoyant qui rappelle les rêveries de l’amour, s’oppose l’ombre sur les chemins qui mènent au cloître32. Le monastère se caractérise par son caractère dépouillé, mais peu naturel ; habité, mais sans vie, par opposition au lieu de culte solitaire de Marguerite. C’est aussi un lieu qui tutoie le ciel, avec ses prêtres qui baissent leurs yeux « sous les arceaux obscurs », comme des « ombres soumises », sous des encens comparés à des « nuages » . Dans le cloître, noir et blanc s’allient pour connoter la monotonie et la rigueur de l’ordre religieux qui enferme Isolier, si bien qu’un rare rayon de lumière entrevu par une fenêtre suffit à satisfaire « des yeux habitués [à un] trajet sombre »33. Mentionnons aussi la salle des fous et le cimetière, dont le texte fait des lieux ternes et obscurs.
Les seules couleurs vives de ce lieu se trouvent dans un jardin d’une trentaine de parcelles, où chaque trinitaire est libre de planter ce qu’il désire. En outre, dans ce lieu obscur, c’est par la couleur de leurs plantations mutuelles que les novices expriment leur individualité propre, qu’Élysée réduit ironiquement à l’action d’« égayer leurs tombes »34. Cette seule liberté accordée aux moines constitue leur seul lien avec le monde séculier, ainsi qu’un moyen pour canaliser leurs envies de monde extérieur.
C’est dans ce lieu, d’ailleurs, que le roman utilisera les couleurs de la façon la plus métatextuelle qui soit, en contribuant à la reconnaissance des amants.
Couleur et métatextualité
Nous avons déjà ébauché les contours de la nature métatextuelle des couleurs dans Violette. Mais il convient ici de nous pencher sur le pinacle du roman, à savoir la reconnaissance des amants.
Lors de sa visite au cloître, Violette, qui jusque-là suivait le groupe de demoiselles, entrevoit la souffrance d’un novice torturé dans la salle obscure du lieu de culte. Cette vue lui fait comprendre, par analogie, qu’Isolier a dû vivre les mêmes tortures, si bien qu’elle implore Dieu de faire cesser les souffrances de ce novice35. Lors de cette invocation, qui n’a d’abord pas de réponse, elle sort de la salle sombre et se dirige, sans s’en rendre compte, jusqu’au parterre de violettes cultivées par Isolier. Ici, par un premier déplacement de couleurs, l’obscurité est remplacée par la couleur vive qu’est le violet. Au vu du prénom de l’héroïne principale, nous pouvons y voir une réponse positive à la prière qu’elle a adressée à Dieu : Violette, en se retrouvant face au champ de violettes, se retrouve elle-même.
À noter que le champ en question n’est pas inconnu de Violette, puisque Marguerite, un peu plus tôt dans le texte, l’a attirée vers ce parterre de fleurs en lui affirmant que c’était « le sien ». Sous-entendant par-là que c’est le champ d’Isolier, le parterre de fleurs est aussi décrit comme ombragé par « deux peupliers blancs liés de chèvrefeuille »36. Aux fleurs qui évoquent le personnage éponyme du roman, s’adjoint l’incarnation physique de l’union, représentée par des arbres dont la blancheur renvoie tant à la pureté de l’amour, qu’à l’union physique de deux corps à la peau blanche. En parallèle, la présence du chèvrefeuille achève d’ancrer ce roman dans les brisées de la légende de Tristan et Iseult. Cette plante renvoie au lai du Chèvrefeuille, poème de Marie de France, dans lequel les amants, comme le chèvrefeuille qui s’enroule autour d’un coudrier, ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre. Dans ce poème, par ailleurs, s’opère une reconnaissance amoureuse au travers de l’interprétation de ce signe végétal par la reine Iseult, dont le nom n’est pas sans rappeler celui d’Isolier, et qui n’est pas sans rappeler l’interprétation des violettes par l’héritière des Sauveterre.
Dirigée sans y penser vers le champ de fleurs qui porte son nom, Violette y trouve Isolier dans une scène caractérisée par son silence et son immobilité. Les deux amants s’observent, se comprennent en s’échangeant peu de paroles. Tous deux se devinent, sans pleinement se reconnaître, jusqu’à ce qu’Élysée favorise, malgré lui, la reconnaissance des amants.
D’une part, pendant que les amants se contemplent sans savoir quoi se dire, le page de la reine apostrophe Violette pour la ramener auprès du groupe37, d’une façon qui révèle au novice le nom de celle qu’il aime. C’est par ce premier accès au nom de Violette qu’il comprend sa présence près de son champ de fleurs.
D’autre part, Élysée favorise l’union des amants en évoquant à Isolier la nature du nom de Violette. Alors que la jeune femme retourne auprès du groupe, le novice, qui veut s’assurer de l’identité de celle qui vient de lui parler, demande à Élysée s’il s’agit de la reine. Ce à quoi il lui répond en arrachant les fleurs du parterre de violettes, pour les lui jeter au visage, tout en lui disant : « son nom est écrit sur ces fleurs, lisez »38. Le verbe « lire » ancre cette saillie d’Élysée dans un rapport métatextuel, dans un besoin de déchiffrer les signes qui se trouvent pourtant de façon évidente devant les yeux d’Isolier. La violence de cette révélation vient contrebalancer le déni d’Isolier qui, alors même que Violette avait été nommée devant lui par Élysée, se refusait encore à croire pleinement en sa présence. À cette lecture, le moine en devenir tombe en extase sur le sol, le jet de la couleur violette lui ayant fait atteindre une pâleur exaltée. Jet qui couvre le visage et les cheveux d’Isolier, comme si c’était Violette, en ce moment, qui prodiguait à son visage des caresses. La femme, incarnée dans la fleur, s’est révélée à Isolier par son contact et sa couleur, dans une saturation des sens extatique.
Par ailleurs, Marceline Desbordes-Valmore appuie la nature métatextuelle de ce moment du roman, en y faisant référence plus loin. Dans un passage où le groupe visite une femme ermite, qui n’a pour seule possession matérielle qu’un morceau de miroir, le page Élysée désire le lui voler. Ce à quoi Violette lui répond, pour incriminer sa conduire : « je frémirais d’arracher une fleur à l’infortuné qui aime les fleurs »39. Derrière cette phrase anodine d’apparence, se devine le souvenir d’Isolier qui, à ce moment du récit, est contraint d’embrasser une carrière d’ascète, n’ayant pour seul plaisir que la contemplation de ses violettes. La lecture métatextuelle que Violette a fait du parterre de fleurs, reprise par Isoler de façon extatique, devient ici un moyen d’accéder, par empathie, à la subjectivité de l’ermite. Aussi vrai qu’Isolier souffrirait de se voir privé de ses fleurs, la femme ermite souffrirait de se voir privée de son miroir. Cette lecture du réel va plus loin, et s’ancre dans une compréhension de la complexité des rapports sociaux. Déposséder de son seul bien « l’infortuné qui aime les fleurs » alors que l’on peut ne pas le faire, c’est agir contre le bien. Or celui qui agit de la sorte, c’est Élysée, dépeint tout le long du texte comme un espiègle courtisan qui, même s’il prend parti pour Marguerite, demeure parfaitement au fait de la vie de cour. En outre, par la lecture métatextuelle du signe de reconnaissance amoureuse – ici, le parterre de violettes – s’opère une saisie plus large des inégalités sociales, chère à la poétesse qui disait que le superflu était, « pour l’être sensible / tout ce que les pauvres n’ont pas »40.
La couleur dans Violette : une unité de sens
Le rapport aux couleurs déployé dans ce roman témoigne d’un plus large soin que Marceline Desbordes-Valmore apporte à la couleur dans ses textes. Le thème principal du roman, à savoir la remise en cause du mariage, en plus d’être explicitement développé dans le corps du texte, est rendu apparent par une dichotomie dans les couleurs.
Dans Violette se déploie un nuancier de couleurs qui participe tant à la beauté esthétique des nombreuses descriptions du roman, qu’à rendre d’autant plus apparents les contrastes qui émaillent le texte. Entre le faste de la cour et le dépouillement des landes béarnaises, entre la pâleur des conventions et la rougeur sincère des larmes émues, la couleur agit comme un liant qui, sur la toile blanche des pages du roman, associe les contraires dans un ensemble cohérent.
© Maxance Lardjane
Bibliographie
DESBORDES-VALMORE Marceline, Œuvre poétique, Lyon, Jacques André Éditeur, 2007 [édition scientifique établie par Marc Bertrand] – Violette [1839], Vincennes, Éditions Talents Hauts, tome I – Le métier de reine ; tome II – La grâce de l’exil, 2020.
DÉRIBÉRÉ Maurice, La Couleur, Paris, PUF coll. « Que Sais-je ? », 2014.
HANIN Lætitia, « Violette (1839) de Marceline Desbordes-Valmore : un roman sur le mariage », J’écris pourtant. Cahiers de Marceline Desbordes-Valmore, n°3, Douai, SEMDV (Société des Études Marceline Desbordes-Valmore), 2019.
Notes
1 Lætitia Hanin, « Violette (1839) de Marceline Desbordes-Valmore : un roman sur le mariage », J’écris pourtant n°3, Douai, SEMDV, 2019, p. 85-94.
2 Marceline Desbordes-Valmore, Violette [1839], Vincennes, Éditions Talents Hauts, 2020, t. I, p. 50. Référence désormais réduite à la tomaison, suivie du numéro de page correspondant (ici, « I 50 »).
3 Pour la symbolique des couleurs, voir Maurice Déribéré, La Couleur, Paris, PUF coll. « Que Sais-je ? », 2014, p. 87-95 ; C.A.U.E., « Symbolisme des 11 couleurs universelles », Fort-de-France (Martinique), 2020. Sauf précision contraire, les couleurs utilisées dans ce roman gardent leur signification classique.
4 I 41-42.
5 I 10 [citation extraite de la préface de Lætitia Hanin].
6 II 26.
7 II 94.
8 II 205.
9 II 206.
10 I 65.
11 I 129.
12 I 168.
13 Idem.
14 II 161.
15 II 228.
16 I 99.
17 I 64.
18 II 93.
19 I 230.
20 I 229.
21 II 240-247.
22 I 95.
23 I 52.
24 I 225.
25 I 209.
26 I 200.
27 I 30.
28 I 33.
29 II 4.
30 II 7-8.
31 Marceline Desbordes-Valmore, « L’église d’Arona », Œuvre poétique, Lyon, Jacques André Éditeur, 2007, p. 365.
32 II 67-70.
33 II 82.
34 II 83-85.
35 II 90-91.
36 II 85.
37 II 94.
38 II 97.
39 II 120.
40 Marceline Desbordes-Valmore, « L’enfant et le pauvre », op. cit., p. 320.
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Pour citer cet article inédit
© Maxance Lardjane (texte & images), « Violette de Marceline Desbordes-Valmore : un roman haut en couleurs. Marceline Desbordes-Valmore, romancière ? », Marceline Desbordes-Valmore | Revue annuelle, internationale, multilingue & poéféministe (poefeminist), « Les couleurs dans les œuvres des autrices Desbordes-Valmore », n°3, 2023-2024 & Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales » & N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 29 décembre 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/periodiques/mdvno3/no15/mlardjane-violette
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