27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 12:00

Megalesia 2020 | Critique & réception

 

 

 

Ses yeux d'eau

 

ou la poésie de la déesse Oxum​​​​​​

 

 

 

 

 

Dina Sahyouni

 

 

© Crédit photo :  "Première de couverture de Ses yeux d'eau", illustration par Adriana Varejão, Via Láctea, 2017, huile et plâtre sur toile 118 x 103 cm, photographie par Eduardo Ortega/Fortes d'Aloía & Gabriel. 

Cette image du livre a été prise par LPPDM.

 

 

 

Conceição Evaristo, Ses yeux d'eau, Nouvelles traduites du portugais (Brésil) par Izabella Borges, Préface de Daniel Rodrigues, éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2020, p. 160, 15 €, ISBN 978-2-7210-0717-9, https://www.desfemmes.fr/litterature/ses-yeux-deau/

 

 

 

 

« Je veux contaminer d'espoir d'autres bouches », lit-on dans la nouvelle « Nous décidons de ne pas mourir ». Le désir du personnage Bica fait écho à celui de son autrice, Conceição Evaristo, dont l'œuvre a transmis son espoir à d'autres bouches et d'autres mains, devenant le point de départ d'une nouvelle génération d'écrivaines qui changent actuellement le paysage des lettres brésiliennes.

[...]

Peu à peu, sa littérature se construit autour du concept d'escrevivência qui est, selon elle, une forme littéraire dialectique mettant en rapport l'expérience d'une collectivité (les femmes noires brésiliennes) et l'autobiographie. Escrevivência ne se limite pas au récit et puise aussi dans le langage poétique la forme d'un chant qui s'exprime en 2008, dans le recueil Poemas da Recordação e outros movimentos4. Une autre forme d'expression en est la multiplication des histoires. […] Il est important de souligner que la nouvelle est un genre majeur au Brésil depuis l'avènement d'une littérature nationale au XIXe siècle. Les chants des femmes noires résonnent enfin à côté de ceux des personnages canoniques de la littérature brésilienne.

Daniel Rodrigues, Préface « Archives et transmissions » , pp. 5-12.

4. Poèmes de la mémoire et autres mouvements, trad. Rose Mary Osorio et Pierre Grouix, édition bilingue, des femmes-Antoinette Fouque, 2019.


 

 

 

Bellement traduit, préfacé et présenté aux éditions des femmes-Antoinette Fouque, ce recueil de nouvelles est avant tout une œuvre poétique bouleversante au style limpide ; une écriture – translucide à l'encre des larmes – qui dit l'humain dans ses grandeur et déchéance. Le recueil narre féministement et parfois crûment des beautés, souffrances, joies (souvent éphémères), désirs et amours des corps humains entravés par les supplices de la pauvreté, l'exclusion et un passé plus que douloureux. Il décrit brièvement mais sincèrement des vies de femmes noires brésiliennes sans oublier ni juger, leur entourage composé de brésiliens noirs ou pas. D'emblée, la violence du passé esclavagiste se mêle et s'ajoute à celle des vies brisées dans les favelas où règnent les violences, misères et armes des trafiquants de stupéfiants.

 

L'ouvrage dresse une cartographie géopoétique de la fragilité de l'existence humaine dans les classes populaires. En quelque sorte, il est un éloge de la vie côtoyant la mort. Il met ainsi en scène des témoignages puissants de vie aux favelas brésiliennes où des personnages féminins et masculins variés évoluent, apprennent à réinventer quotidiennement la vie ou à mourir dans l'indifférence générale. Ces récits de vie inspirés des personnes réelles naïves et exclues naviguant entre Éros et Thanatos (la vie et la mort) s'ouvrent par une nouvelle probablement autobiographique sur l'espoir « Ses yeux d'eau » et se terminent optimistement par une conviction libératrice avec la naissance de « Ayoluwa, la joie de notre peuple ». Ainsi, au cœur de l'exclusion mortifère naît l'amour multiple, explosif, puissant, jouissif sans jugements ni corps normés (voir par exemple les nouvelles intitulées « Luamanda », « Un baiser sur la joue »)

 

Grâce à ses style et voix poétiques, Evaristo nous fait entendre l'indicible douleur acculée aux corps des femmes afrobrésiliennes. Elle nous fait voir aussi la beauté de leurs poésie et héritage culturel métissé remplis de croyances. Elle arrive narrativement à restituer une collectivité de femmes et de filles battantes malgré la stigmatisation et les blessures. Des amazones, des vivantes, désirantes et désirables qui font vivre leur peuple. Elle fait également émerger tout un cosmos poétique peuplé de mythes, légendes urbaines et de croyances familiales.

 

Ce recueil fait ainsi jaillir au for intérieur une « Fontaine de Jouvence », un moment de grâce et d'amour au-delà des passions tristes (la honte, la peur, la vengeance...), au-delà de la mort rôdant aux creux et plis des pages et des vies piétinées des personnages socialement rejetés, désorientés aux vécus (et parfois corps) mutilés qui cheminent quelquefois tragiquement vers leur fin (voir par exemple les nouvelles « Duzu-Querença », « Maria », « Zaíta a oublié de ranger ses jouets », « Di Lixão », « Les amours de Kimbã »)

 

La langue parfois crue – rappelle celle de Violette Leduc décrivant des scènes d'amour lesbien – mais sincère, s'ancre dans le langage des favelas et dans une description minutieuse de la quotidienneté violente des personnages. Elle témoigne également des difficultés rencontrées par les protagonistes. Elle colle également aux langage et vécu réels des gens des favelas (voir à ce propos l'extrait cité au début de ce texte de la préface de Daniel Rodrigues sur l'« Archive-transmission » et la « violence-archive », idem, p. 8).

 

Les quinze nouvelles portant majoritairement sur des femmes de tous les âges et caractères se caractérisent par des traits communs parmi eux, on cite :

 

Une narration féministe

 

Parmi les traits communs de l'ensemble des nouvelles, figure le féminisme disséminé dans la volonté manifeste des femmes et filles de s'en sortir, d'être libres de leurs entraves... de vivre et de jouir malgré tout.

 

Avec véhémence, la nouvelliste aborde dans Ses yeux d'eau des questions féministes sensibles sur la sexualité précoce, hors mariage et non protégée, la prostitution, le proxénétisme des femmes, le désir des femmes et jeunes femmes de jouir, la grossesse non désirée, l'avortement clandestin, la stérilité, le désir d'enfanter, les violences sexistes et racistes à l'encontre des femmes (insultes, surveillance, viol, mutilation, féminicide racial, matricide, etc.), l'abandon d'un bébé à la naissance, l'éducation, des savoirs dits féminins, la grossesse pour autrui, la sexualité des femmes mûres avec des jeunes hommes, la sexualité avec des personnes âgées, la l'homosexualité masculine et féminine, la bisexualité et la sexualité à plusieurs, etc.

 

La nouvelliste n'oublie guère d'évoquer les complicité, solidarité, compréhension, sororité, désaccords et malentendus entre les femmes de toutes les générations. Evaristo lève implicitement par exemple le voile sur le conflit freudien autour de l'absence du phallus chez une femme dans la nouvelle intitulée « Luamanda » ou sur la folie, l'hystérie et la sorcellerie des femmes dans « Duzu-Querença » et « Combien d'enfants Natalina a-t-elle eus ? »

 

Ainsi, l'ouvrage présente les récits du point de vue féministe y compris quand la nouvelliste raconte des vies d'hommes, le regard et la manière de rendre palpable leurs vies sont féministes. Par ailleurs, le choix du vocabulaire permet au lectorat de s'en rendre compte facilement.

Nous soulignons également que le féminisme de la nouvelliste n'est pas du tout un jugement moral relevant du bien et du mal, son féminisme renvoie au combat quotidien des femmes, enfants, adolescentes, adolescents et hommes aux origines afrobrésiliennes pour vivre et mourir dignement tout en rêvant et espérant en un lendemain meilleur.

[...]

Je recommande vivement la lecture du recueil.

 

DS. AOÛT 2020.

 

 

 

 

Retrouvez la version complète de cet article dans le n°3 papier sur l'Eau de la revue féministe et paritaire IRIS & MÊTIS, parution en novembre 2020.

 

Plan de l'article

 

I- Introduction

II- Caractéristiques communes aux nouvelles du recueil

_ Une narration féministe

_ Le tissu narratif et poétique des nouvelles est identique

_ L'omniprésence des femmes, des féminins et de la sexualité

_ Les références au masculin sont généralement crues et parfois drôles

​​​​​​_ La poésie de la déesse Oxum

III​​​​​- Conclusion

 

Pour consulter la page du livre aux éditions des femmes-Antoinette Fouque : 

 

***

 

Pour citer ce texte

Dina Sahyouni, « Ses yeux d'eau ou la poésie de la déesse Oxum », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesMegalesia 2020 & n°3 | Eau, IRIS & MÊTISmis en ligne le 27 août 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/ds-sesyeuxdeau-evaristo

 

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​​​​​​

26 août 2020 3 26 /08 /août /2020 15:04

Megalesia 2020 | N°9 | Poésie érotique  

 

 

 

 

La grâce triomphera

 

 

Poèmes écrits d'après les œuvres de l’artiste Carine Bovey, et lus le 25 août 2020 en public à Genève.

 

 

 

 

Barbara Polla

Site où elle publie régulièrement :

https://sarasvati.fr/

ou

https //womentoday.fr/

 

Blog officiel : 

https://barbarapolla.wordpress.com/

 

Site officiel de la Galerie :

https://analixforever.com

 

Poèmes dédiés aux compositions artistiques de

Carine Bovey

 

 

© Carine Bovey, "La grâce triomphera".

 

 

Carine 

 

 

Nous étions confinés

J’ai inventé l’amour

L’amour à la maison

J’avais envie de vivre

 

 

J’ai mis mes hauts talons 

Mes perles dans ma vulve

Et je me suis assise 

Sur la machine à laver

 

 

J’ai appuyé sur start

J’étais à califourchon

Il est venu voir

Attiré par le bruit

 

 

Car je criais un peu

Le voisin d’à côté

Qui me connaît trop bien

Tapait fort sur le mur

 

 

Nous étions confinés

J’ai inventé l’amour

L’amour à la maison

J’avais envie de vivre

 

 

Il est venu voir

De très près

Les perles dans ma vulve

Il pleuvait des cyprines

 

La machine tressautait

Mes fesses faisaient de même

Il prit la peinture rose

Et me peignit les seins

 

Il prit la peinture blanche 

Et peignit mon visage

L’acrylique sentait bon

Comme une corbeille d’argent

 

Nous étions confinés

J’ai inventé l’amour

L’amour à la maison

J’avais envie de vivre

 

J’ai appuyé sur stop

J’ai pris toutes les couleurs

Je me suis mise à peindre

La grâce triomphera

 

 

 

 

Rapunzel


 

 

Talons aiguille
intérieur jour
Ögonblick
fin de soirée en forme de chute
 

 

Les seins avancent masqués
l’orgasme à fleur de peau
l’orgasme au bout des perles

 

 

Les vulves sont des fleurs
cela on le savait
les vulves sont des bijoux
en soie et en perles

 

La poignée de la porte
un bouquet à la main
elle sort
laissant derrière elle
sa tresse kilométrique


 

© Carine Bovey, "Rouge à lèvres".

 

 

Rouge à lèvres


 

Mitraillette en dentelle
le sexe ou les armes
nous préférons le sexe
le clitoris en fleur
des vulves en bois
couleur soleil couleur bleu nuit
petites lèvres grandes lèvres
rouge à lèvres

 

 

 

 

 

© Carine Bovey, "La mère".

 

 

La grâce triomphera 


 

La grâce de la mère

Prozac
biberon
lolette
des seins de lèvres
des bouches aphones
téléphone
 

 

Parfum
réveil

Cologne
sac glace
maquillage

 

 

Des huitres gluantes
des perles des fleurs et des fraises
et du lait maternel
vibromasseur
boules de geisha

éclaboussures couleurs, de toutes couleurs
je peins le ciel
pour la mère goulue
couleur arc en ciel

 

 

La grâce triomphera

 

 

© Carine Bovey, "invitation à la danse".

 

 

Invitation à danser



 

Mon amant m’a dit
d’exquises horreurs 

Ce soir je serai la plus belle
pour aller danser
 

 

Lui James, moi Nora
J’écoute, je ris, je ris et je jouis
Ma chère éminence

Ce soir je danse !

 

 

Avec mes hauts talons

Cages dorées ensanglantées

Je trébuche maladroite et floue

Fin de soirée je suis tombée

 

 

Mais il m’a rattrapée par les cheveux

M’a remise droite sur la piste

Il me parle d’amour
Et dans ses bras je danse

 

 

Jusqu’au matin 


 

Jusqu’à la fi

 

 

Dans le cadre du festival Eauditives (12e édition) à Toulon, voir ci-dessous :

 

© Capture d'écran, fournie par Barbara Polla, 2020. 

 

***

 

Pour citer ces poèmes érotiques & féministes

 

Barbara Polla« La grâce triomphera », poèmes inédits dédiés aux œuvres de Carine Bovey, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesMegalesia 2020 & N°9 | Fin d'été « Femmes, Poésie & Peinture » sous la direction de Maggy de Costermis en ligne le 26 août 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/bp-poemes-carine

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Megalesia Numéro 9 Poésies féministes Poésie engagée
26 août 2020 3 26 /08 /août /2020 11:51

 

PÉRIODIQUES | JOURNAL SDM | N°1 Spécial 2020 | POÉTESSE | Poèmes 

 

 

 

Parution en ligne en avant-première

 

 

 

 

Prêtresse poétique

 

 

 

 

 

Marine Albert*

 

 

Qui est une poétesse si ce n’est une envie 

D’offrir de la tendresse pour expliquer la vie ? 

Les mots passent au travers de son regard en prisme, 

Où s’ouvre un univers aux écrits de lyrisme. 

 

 

La nature lui transmet de puissantes vibrations, 

Qui tutoient les sommets en refrains de passion. 

L’eau est source de vie, la terre mère nourricière, 

Douces paroles suivies par une profonde lumière. 

 

 

Prêtresse des émotions, cœur à vif de l’humain, 

Confiant ses sensations, elle tient l’âme par la main,

Puis la guide en douceur vers son imaginaire, 

Empreint de jours meilleurs, sans angoisse ni colère. 

 

 

* Biographie à venir...

​​​​

 

Pour citer ce poème engagé

 

Marine Albert, « Prêtresse poétique », SEMAINIER DES MUSES, Journal anthologique, international, multilingue, féministe et paritaire de poésie« Poétesse », 1er numéro spécial 2020, mis en ligne le 26 août 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/periodiques/sdm/pretresse-albert

 

 

 

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JOURNAL SEMAINIER DES MUSES - dans JOURNAL SDM
26 août 2020 3 26 /08 /août /2020 11:41

 

 

PÉRIODIQUES | REVUE MDV | N°1 Célébration | DO (Dossier) 

 

 

 

 

 

Marceline Desbordes-Valmore

 

 

 

Jean-François Blavin

 

 

 

 

Crédit photo : Marceline Desbordes-Valmore, domaine public. ​​​

 

 

 

Traversant une ligne du temps, je m’efforce de rencontrer cette femme qui clame à tous vents :

« Suis-je une sœur tardive à tes vœux accordée ».1

Elle ne le sait, et comprend peu ce qui lui arrive. Les orages de la passion chavirent la malheureuse Marceline Desbordes-Valmore. Sa détresse se consume en de pathétiques élégies. Cette souffrance flotte autour de nous jusqu’à nous investir alors que nous nous demandons encore qui pouvait être cet amant dont le nom demeure en fin de compte problématique. L’énigme de cet amour en dérive fait corps avec l’énigme de son écriture poétique quand nous nous penchons sur son œuvre.

Pour ces jours jalonnés de deuils cruels, l’écriture si souvent lyrique a sauvé ou aidé la poète ; c’est en tout cas notre hypothèse et notre espoir fervent.

Reste, par ailleurs, une justice à lui rendre – essentielle ou dérisoire – pour l’histoire littéraire, elle fut la première, avant Rimbaud, avant Verlaine, à user de l’hendécasyllabe : l’impair allait advenir.

…« J’ai vécu d’aimer, j’ai donc vécu de larmes ;

Et voilà pourquoi mes pleurs eurent leurs charmes ; »2

 

Notes

 

1.  « L’attente » in  Les pleurs, 1833.

2. « Rêve intermittent d’une nuit triste » in  Poésies inédites – 1860

 

 

 

Pour citer ce témoignage

 

 

​​​​​

 

Jean-François Blavin, « Marceline Desbordes-Valmore »Marceline Desbordes-Valmore|Revue annuelle, internationale, multilingue & poéféministe (poefeminist)« Célébration », n°1, mis en ligne le 26 août 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/periodiques/mdv/no1/marcelinedesbordesvalmore-blavin

 

 

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REVUE MDV - dans REVUE MDV
25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 09:49

 

 

PÉRIODIQUES | JOURNAL SDM | N°1 Spécial 2020 | POÉTESSE | Poèmes 

 

 

 

Parution en ligne en avant-première

 

 

 

 

Fonction du poè-te 2.0

 

 

 

 

 

 

Maxime Deprick*

 

 

Ce texte traite d'un avenir poétique féminin. Il est engagé et féministe, et c'est une réponse au texte de Victor Hugo "Fonction du poète" :

 

 

 

Les poètes de demain

Seront tout verts et tout poilus

Déborderont de graisse et de satellites ;

 

Ils ne comprendront rien non plus.

 

Les poétesses de demain

Seront de la plus pure espèce,

 

Elles seront merveilleuses et odieuses

 

Elles auront le flair des chiens,

Le cou des girafes,

Et l’intelligence des arbres.

 

Elles seront une toupie, une boussole, un compas,

Et nourriront de biens, de lumières et de gras,

Tous les poètes de demain.

 

Les poètes de demain

Seront de sales gamins

Qui n’en font qu’à leur tête

 

Ils chercheront encore

Dans leurs têtes étriquées

À faire voler les baleines

Et marcher l’homme au pas

 

Les poétesses de demain

Sauront faire voler les baleines et les hommes

Et ne demanderont pas leur reste

Quand elles auront écrit

Les chefs d’œuvres du genre.

 

Elles sauront faire pousser

Le lys et le chiendent

Sans se préoccuper

De savoir si et comment

 

Elles le font ; elles le feront.

 

Et tous les poètes de demain se demanderont :

Mais comment elles font ?!

 

Les poètes de demain

Sont de vils animaux

Et les poétesses de grandes entités

Que l’on aura bien du mal à catégoriser.

 

De terribles anges

Au service de chacun

Et il n’y aura pas un gamin

Sans sa poétesse attitrée.

 

De grandes lionnes talentueuses

Avec tous leurs bienfaits

Qui coulent de leurs mains.

 

Les poètes de demain ne serviront à rien.

 

 

Les poétesses de demain,

N’erreront plus au hasard

Dans les territoires imbéciles,

 

Elles n’iront plus à la chasse, 

Sans se préoccuper du retour,

 

Elles décrocheront les étoiles,

D’un seul coup magistral.

Et le lait des poètes sera bien rance

Quand celui des poétesses sera bien doux.

 

Et l’esprit des poètes, comme toujours, bien tordu,

Quand celui des poétesses sera bien droit, harmonieux,

Sans s’ôter le privilège de la bizarrerie.

 

Et la bile des poètes jaunes

Et le feu de la poétesse pure

Illuminera le ciel de tes yeux.

 

Demain, tous les poètes seront nuls

Et les poétesses géniales

 

Demain, tous les poètes verront rouge

Et les poétesses bleues

 

Et ce ne sera qu’un début,

 

La femme est indispensable,

L’homme est passager,

 

Et voilà bien mes amis,

 

Une douce vérité.

 

 

Et quand tous les poètes deviendront poétesses,

Nous aurons pour un temps, un art à son sommet.

 

 

* Biographie à venir...


 

​​​​

 

Pour citer ce poème engagé & féministe

 

Maxime Deprick, « Fonction du poè-te 2 », SEMAINIER DES MUSES, Journal anthologique, international, multilingue, féministe et paritaire de poésie« Poétesse », 1er numéro spécial 2020, mis en ligne le 25 août 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/periodiques/sdm/poete-deprick

 

 

 

 

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