17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 13:56

Événements poétiques | Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

​​​​​​​

 

 

 

Dormeuse

 

​​​​​

 

 

 

 

Poème élégiaque & engagé de

Dina Sahyouni 

 

 

 

 

Crédit photo : Élisabeth Vigée Le Brun, « A baby », peinture tombée dans le domaine public. Capture d'écran de la photographie libre de droits du site Commons.

 

 

 

À celle qui n’est pas là

Pour

celles qui n'ont pas pu avoir d'enfants,

les mères endeuillées,

la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal du 15 octobre

 

 


 

Dors

fille d’amour 

que je cajolais le jour

où tout était encore possible 

qu’elle vienne qu’elle devienne 

mienne 

 

Dors

bébé d’amour

au cœur si large, si petit

c’est ton nid, c’est ton lit.

 

Dors

dans les rêveries d’antan

dans les mers du levant

repose aux vents.

 

Dors

la nuit sourd

et le rêve court

à sa fin, au petit matin

 

Dors

fille d'amour

hante encore 

ce pauvre corps

 

Dors

au cœur si large si petit

mon petit.. tout petit amour

dors-y au cœur.. dors-y

je t’en prie.. je t'en supplie.

 

 

© DS. octobre 2024.

 

 

__________


 

Pour citer ce poème lyrique, élégiaque & inédit 

 

 

Dina Sahyouni, « Dormeuse », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2024 | « Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles 2024 » & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 17 octobre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/11octobre24/ds-dormeuse

 

 

 

 

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18 juillet 2024 4 18 /07 /juillet /2024 17:44

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossier mineur | Florilège  & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

​​​

 

 

 

Inclinaison :

 

 

I. Berceau & II. L’abat-jour

 

 

 

 

 

 

Emna Louzyr

 

 

 

Crédit photo : « Sunset seascape morning ». Capture d'écran de l'image libre de droits du site Depositphotos.

 

 

I. Berceau

 

 

Je regarde par la fenêtre. Une rue passante. Il est 13h. Un moment comme un autre de cette journée interminable. Le grand bougainvillier du quartier danse avec le vent, presque malgré lui. Ses feuilles se ramollissent, jaunissent et finiront par tomber.

On sonne à la porte. Un vieux monsieur vient récupérer le berceau en bois massif. La girafe y est toujours accrochée. Elle a perdu un œil et a le cou légèrement tordu. 

Mon berceau…

Je n’aime pas ce monde.

Depuis  le cocon et jusqu’à l’aube à la lumière hésitante. Depuis le berceau en bois à bascule dans lequel on m’avait posée en pensant que ce dernier aurait des vertus protectrices et relaxantes. J’avais le tournis. Une sorte de vertige de naissance. Plus je pleurais, plus mes tendres mères, car je pense que j’en ai eu plusieurs, s’adonnaient à cœur joie dans l’art  de la balance. Je transpirais et les draps en soie rose  fleuris me collaient à la peau. La chambre sentait le talc, la rose et le lait en poudre. Une girafe multicolore accrochée au dessus du lit, pour assurer l’éveil de mes sens, me regardait. Elle louchait légèrement. 

L’été on enveloppait mon berceau en bois massif d’une moustiquaire de chine. Ce bout de tissus donnait une autre allure aux visages des taties et des tontons qui se penchaient, toujours souriants, pour admirer mes gigotements. Je n’en pouvais plus. Exaspérée, j’ai appris à parler très jeune pour exprimer mon mécontentement après de longs  mois de souffrance et de silence. Personne ne comprenait d’où venait mon caractère coriace contracté à la naissance. C’était un instinct de survie. Je ne me sentais pas, et ne me sens toujours pas en sécurité avec les adultes.

Je n’aime pas ce monde depuis le premier jour. 

Je regarde par la fenêtre. Une rue passante. Il est 13h. Un moment comme un autre de cette journée interminable…

 

 

II. L’abat-jour

 

La nuit arrive lentement. La lumière est déjà allumée comme pour raviver un matin qui ne respire plus.

Le chapeau de cet abat- jour gothique, appartenant à une autre vie, est incliné.

Mille fois j'ai tenté de le redresser. Il revient à chaque fois à sa posture initiale. Il est moche. Exactement comme la lumière qu'il propage et autant que cette fin de journée.

La télé diffuse un reportage sur les tueurs en série.

Tout semble banal ici : la colère, les inclinaisons, les incertitudes...

C'est laid un abat -jour gothique avec un chapeau incliné.

 

© Emna Louzyr

 

___________

 

 

Pour citer ces poèmes inédits en prose

​​​​

Emna Louzyr, « Inclinaison : I. Berceau et II. L’abat-jour », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 18 juillet 2024. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/2024/noiii/el-inclinaison

 

 

 

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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 15:35

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Critiques poétiques & artistiques 

 

 

 

​​​​​​​

 

 

 

Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki »,

 

 

Éditions du Cygne, 2024, 55 p., 12€

 

​​​​​

 

 

 

Maggy de Coster

 

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée ​​​​​​du recueil de Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki » aux Éditions du Cygne, 2024..

​​​​​​

 

« Quand la main écrit, c’est le cœur qui parle et qui soupire. » Alfred de Musset.

C’est le cri d’un cœur saignant de douleur.  C’est le dit d’un être mal aimé par son pays d’adoption, le pays du soleil levant, aux us et coutumes implacables.

Son cœur bat la chamade quand elle pense à appelle «  ma grande murée adorée », « ma silencieuse » : 

« Mon enfant prisonnière, d’un royaume épais […] Je t’aime plus que tout tant j’écris pour toi sur un balcon étranger aux oiseaux de cuivre et feuilles rondes plus il y a de douleur et plus il y a d’oiseaux. »

S’adapter ou retourner au bercail pour réapprendre à être soi-même car il est impossible d’accepter d’être autre que soi-même. Se fondre dans le décor, s’effacer et devenir la grande muette tel était le sort de Coralie Akiyama, Française d’origine, laissant malgré elle sa fille au Japonais : 

« Je suis le je (u) qui s’efface, tu as gagné ». S’effacer au profit du collectif car l’individu n’existe pas.

En dépit de sa grande souffrance, elle sait faire la part des choses : 

« Cruauté, tu n’enlèves rien à la beauté des couloirs de portes vermillon dans les montagnes. »

Elle ne peut s’empêcher de s’extasier devant la beauté de ce pays. Aussi évoque-t-elle : 

Le « Mirifique vol blanc de papillon dans l’eau »

Le paroxysme de la froideur et le silence gagnent même le sentiment amoureux et les relations conjugales : 

«  Trois ou treize ans sur une pierre j’ai craqué mes dernières allumettes de paroles et tu ne me tends pas de briquet mon mari est d’or l’amour silence un métal froid. »

« Le silence est grand ; tout le reste est faiblesse ». Alfred de Vigny in  « La mort du loup ».

C’est peut-être dans le silence que ce peuple puise sa force. Il y a peut-être aussi une alchimie à découvrir, donc il convient de percer les arcanes de la culture japonaise. 

« On parlait saison, on parlait cuisine » dit-elle.

Les saisons rythment la vie et la cuisine utilise les fruits de la terre pour nourrir les êtres humains et les maintenir en vie, donc il y a une harmonie entre les saisons et la cuisine. Manger les fruits de saison est un mot d’ordre salutaire. Cela dit, les êtres humains intègrent les saisons tout comme l’art culinaire dans le maintien de leur vie.

Elle n’oublie pas que dans ce pays, les relations c’est comme « les neiges éternelles » car « elles ne s’éteignent jamais ».

Ses considérations sur la gent masculine portent sur leur discrétion :

Ils sont  « de(s) trésors peu photogéniques en éblouissements/ juste comme il faut/ tu passeras à côté si tu passes »

Le Japon, «  ce pays qui ne se laissera pas prendre dans les bras » semble vouloir être un parangon de stoïcisme et de perfection ; pas de juste milieu, « le reste du monde […] un lit défait. 

C’est pour ne pas « finir sublime anesthésiée d’harmonie molle comme la mort des belles endormies » qu’elle se sauve de ce pays paradoxal qui lui offre à la fois beauté et cruauté mais le cœur serré d’avoir laissé sa fille qui n’est là que pour écouter et rester docile.

 

© Maggy DE COSTER

À consulter également

*la page d’autrice aux Éditions du Cygne, URL.

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-coralie-akiyama.html

**la page du recueil aux Éditions du Cygne, URL.

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-eternelle-yuki.html

 

————

 


Pour citer ce texte inédit 

 

Maggy De Coster, « Coralie Akiyama, « Éternelle Yuki », Éditions du Cygne, 2024, 55 p., 12€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 12 juillet 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiii/mdc-caeternelleyuki

 

 

 

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10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 17:21

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | II. « Elles » | Articles & témoignages | Fictions féministes

 

 

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La femme brune

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Crédit photo : Gustav Klimt, l'« Espoir II », Google Art Project, œuvre artistique tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du site Wikipédia.

 

 


 

La femme est très brune, très vive. Ses gestes sont élégants, précis, inscrits dans l’ordre des choses, du temps et de la vie même.

Elle bouge comme le ferait une abeille dans le soleil. De ses lèvres vermeilles sortent des sons aux saveurs exquises de fruits exotiques.

Sa démarche, légèrement chaloupée, la fait lever vers le ciel, la voile d’un navire en partance vers un monde intérieur, connu d’elle seule.

Ses yeux taillés dans le jade semblent appréhender l’océan au-delà du visible

Quand elle vous tend une tasse de thé, on pourrait croire qu’elle vous offre un bijou finement ciselé, une pierre sertie, délicatement lovée dans un écrin de satin. Elle découpe l’air comme elle le ferait d’une étoffe et le drape autour de son corps où se nouent, en un même lieu, le miracle de sa vie et l’échéance inéluctable de sa mort.

Elle s’exprime parfois avec le gazouillis d’un oiseau. Sa chevelure aile de corbeau l’y apparente.  D’autres fois, elle respire comme une plante et son visage devient un végétal baigné de clartés.

 

Bientôt, elle ne quittera plus sa chambre. Elle attend son cinquième enfant et les débuts sont toujours si aventureux…Elle vous le dit sur le même ton que sur lequel on évoque les saisons et les floraisons. Elle porte toujours, quand elle vous parle, son regard au-delà d’elle-même. Il vous traverse sans même paraître vous reconnaître.

 

Et quand vous avez appris qu’elle avait quitté cette terre en donnant naissance à son dernier enfant,

il vous a semblé l’entendre fredonner dans les feuillages du jardin. Sa voix, telle une âme en peine, s’est enracinée au pied d’un rosier blanc et son regard lumineux s’est enfin posé sur le vôtre dans ce poème de l’indicible où elle repose dans une vasque de lumière.

 

 

© Françoise Urban-Menninger, juin 2024, ce texte porte sur un texte thème peu abordé.

 

 

 

***

 

 

Pour citer cet article engagé & inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « La femme brune », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 10 juin 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/fum-lafemmebrune

 

 

 

 

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