Ouvrage collectif, textes réunis et édités par Anna Perenna. Livre publié en ligne puis imprimé avec le concours du périodique LPpdm dans les éditions Pan des muses de l'association SIEFEGP. ISBN : en cours d'attribution
Table des poèmes
................................................. Sonnet Français
Anaïs SÉGALAS ...................................................... Paris
© Zohra SEDIRA, « La Tour Eiffel », juin 2015.
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J'aime James
Droitière, gaucher,
regards surpris, paroles tendres,
Temps arrêté
nous mêlons avec Bonheur
nos mains autour d'une tasse de café
sur une terrasse du parvis de Beaubourg.
Son tricycle, un char de pauvre, est vide
garé devant un graffiti terrifiant
rappelant les fusillades du 11 novembre 2015
pour que d'autres dominants pétrifient le monde
en des heures et des jours et des mois de torture.
Il s'exclame : « Cette voix ! »
et des anges aux ailes de plumes blanches
ont dansé entre le char et l'auvent du café.
« Les anges de la COP 21 », m'a-t-il appris.
Qu'ils étaient purs ces anges tombés du ciel
autour du visage aux boucles dorées
riant de m'avoir trouvée !
La veille, nous nous sommes reconnus
parmi cent visages d'une lecture de poésie.
Parmi tous ces visages marquants,
il n'y a que le sien qui m'ait plu
et il m'a écrit « je t'aime » !
Une belle soirée de poésie à Paris…
Il a écrit je t'aime en ce jour régi par l'Arcane du « char vide » :
en un décan lunaire de « périls et chagrins »
où l' « Esprit (est) impuissant et stérile en œuvres. »
À l'aide du stylet de mon Androïd qu'il prenait pour la première fois
il a aussi — oh ! joie grandiose — dessiné une Galaxie.
Ô Dieux ! j'ai su qu'il savait, lui,
le gaucher,
lui,
le plus beau visage que j'eusse vu
épris de l'absolu de ma Voix
créer la Poésie au-delà du simulacre
— toutes les espèces de figures de sa fêlure, de son échec —
et la faire avancer à grandes encablures
au-dessus des horreurs-périls-chagrins
après cette soirée de poésie dans la ville-lumière
dont, seul, un écrivain Américain ressent
la prégnance de l'or dans la nuit :
l'orgasme permanent.
Al pueblo francés, con afecto
después de los atentados del 13 de Noviembre de 2015
Francia,
tu magnitud radica en tu luz,
la misma cuya función
también es la de abrigar.
Ya que además de iluminar
calienta.
Esa luz que es más fuerte
que cualquier oscuridad.
Tu luz, que al tocarnos con su caricia
despierta a las farolas
que duermen dentro de nuestras almas;
y en ese acto bondadoso
las dotas de existencia, de estoicismo.
Entonces, la vida misma se esclarece,
a través de todos los corazones
que afinados,
dedican su brillo;
para rescatar a tu fraternidad.
y difuminar la neblina opaca
que nos acecha.
He aquí una magnánima victoria.
He aquí la verdadera fidelidad.
Francia, ahora / por siempre
tu latido es mi latido.
Avec les noms d'amies, d'écrivains,
de peintres, de musiciens, d'acteurs et de cinéastes
que j'admire, et des villes que j'espère visiter un jour
Paris / Victor Hugo / Berlioz / Mellac
Depardieu / Toulouse / Brassens / Claire
Ravel / Carcassone / Matisse / Voltaire
Dina / Sainte-Colombe /Avignon / Balzac
Léa / Guillevic / Jeunet / Carnac
Delacroix / Méliès / Lully / Baudelaire
Lyon / Reno / Pèrec / Apollinaire
Lamorisse / Dumas / Bizet / Campagnac
Saint-Exupéry / Bourgogne / Monet / Nadine
Mantovani / Racine/ Turoldus / Saint-Émilion
Tautou /Montpellier /Rameau /Lamartine
Debussy / Corneille / Degas / Lumières
Coralie / Lafontaine / Renoir / Châtillon
Périgord / Desnos / Leclair / Molière.
***
Je t'attends
Penchée sur la fenêtre du vieil appartement de notre passé, j’observe les passants et guette un regard…Tu me manques. Ton regard gravé dans mes mémoires, il refait le monde à sa guise. Tu me manques. J'attends et pourtant, il n'y a plus de raison d'Attendre…
Une attente interminable qui retisse nos histoires et transforment les détails en grands spectacles. Je pense à toi qui intrigues mon être et me transportes au-delà de tous les rêves. Une inquiétude persiste en moi, elle charge mon présent de nos danses et souhaits.On danse le tango comme autrefois, enlacés par les pensées les plus tendres, humectés par la douceur de l’envie qui nous lie plus que jamais à la vie.Je me vois dans tes yeux ; deux femmes identiques qui cajolent tes profondeurs et ressassent tes joies.Il est presque 18 h 00 et le soleil rayonne encore au ciel de Paris. Les voilages de la fenêtre ouverte câlinent mon bras et me rappellent ta présence. Ma nuisette bleu-ciel colle à la peau fragile et renforce ma vulnérabilité… « Tu manques à ma vie » et à ma taille habituée à tes mains… Je vois les gens traverser la ruelle comme les troupeaux des nuages qui galopent au ciel, mais tu n’es pas là. Je suis seule à méditer, en cette fin d’après-midi de juillet, ton amour. Danse avec moi le tango qui fut notre premier souvenir d’êtres qui s’aiment. Reviens pour retranscrire encore la joie d’être à toi. Ne me laisse plus seule, accrochée à cette fenêtre et perdue sans toi. Mes pleurs sont les nouveaux voilages qui viennent d’être installés…
* Texte inspiré du tableau Letizia a la siesta de l'artiste-peintre Fabian Perez, cf. Art. « The Art of Fabian Perez ».
23 avril 2010, Bribes fictives
Doctorante à l'Université de Biskra (Algérie)