24 août 2021 2 24 /08 /août /2021 10:05

 

N° 10 | Célébrations | Essai ou manifeste

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Manifeste des

 

 

 

littératures francophones ​​​​​​ 

 

 

 

 

 

 

 

Mustapha Saha

Sociologue, poète, artiste peintre

 

 

 

 

© Crédit photo : Portrait de Mustapha Saha à la Baule, image fournie par le poète. 

 

 

 

Les littératures francophones décolonialisent leurs expressions, diversalisent leurs créations et s’affranchissent irrévocablement des validations métropolitaines. Ces littératures se libèrent enfin de leurs ghettoïsations historiques, géographiques, ethniques. L’ère de l’universalisme unilatéral, de la tutelle pyramidale, du contrôle moral, imposés  par l’Occident, est définitivement révolue. La francophonie se déploie désormais dans la pluralité exemplaire, dans la transversalité interculturelle, dans le diversalisme multipolaire. La négritude et les académismes postcoloniaux, perçus comme des concurrences déloyales au monopole civilisationnel européen, se sont fossilisés dans leur posture défensive, victimaire, conflictuelle. La négritude, en profonde connivence œdipienne avec l’esprit colonial, a entretenu,  tant qu’elle a pu, la guerre des mémoires  en oubliant de fertiliser le patrimoine culturel commun, édifié par les génies libres de tous les bords.

 

Les écrivains francophones, délivrés des cadènes paternalistes, ne cherchent plus la reconnaissance dans les prix littéraires, dans les gratifications honorifiques, dans les médailles républicaines. Ils ne sollicitent plus la caution mandarinale pour écrire. Ils existent substantiellement, pleinement, totalement par leurs œuvres, et uniquement par leurs œuvres. Ils créent dans l’effervescence présente, la postérité les indiffère, la nostalgie les désespère. La langue française n’est plus leur butin de guerre, elle est leur matrice nourricière. Ils ne se singularisent plus par leur terre natale, le génie créatif est leur seule boussole. Ils n’ont d’autre étendard que la littérature. Leur palette singulière n’a d’autre fin que l’enrichissement de la mosaïque humaine. Leur écriture subversive transgresse allègrement les normes syntaxiques, culbute les règles rhétoriques, ballote les protocoles sémantiques, explose les codes prescrits, les cadres admis et tous les ordres établis.

 

 

Les littératures francophones sont diversitaires par essence et vitale nécessité. Elles butinent inlassablement les mondes imaginaires, les ressources mythiques, les brassages linguistiques, partout où ils se manifestent, sans se préoccuper des bienséances académiques. Elles s’alimentent de leur complexité organique. Elles s’approprient tous azimuts leurs contradictions, leurs paradoxes, leurs énergies contraires. Elles remontent sans cesse les fleuves de l’intranquillité sans larguer les amarres. Elles ensemencent sur les rivages impossibles les fleurs sauvages de leur perpétuelle régénérescence. Elles pulvérisent dans leur ardeur intempestive les fantômes du passé et les démons du futur. Elles guettent l’imprévisible dans l’indiscernable métaphore, plantent sur terre incertaine leur ténébreux sémaphore et se moquent sans déférence des notoriétés serviles. Elles métamorphosent leurs violences intimes en émotions curatives et bousculent, sans y prendre garde, les plumes vertueuses et les vestales respectueuses.

 

Les littératures francophones n’ont d’autres frontières que leur indéfinissable espace imaginaire. Elles tournent en dérision leurs propres remous contestataires. Elles multiplient leurs éclats sans s’enfermer dans des écoles. Tantôt clairières dans les forêts tropicales, tantôt oasis dans les ergs inaccessibles, tantôt geysers dans les glaces nordiques, elles échappent, aussitôt prises sous les projecteurs, aux doctes publicistes et au marketing culturel. Elles dissolvent leur improbable identité dans  leur altérité diffuse, brouillent les pistes dans leur extériorité intrusive et ne reconnaissent comme miroirs que leurs dépassements critiques. Elles fraient leurs chemins dans les périphéries buissonnières,  s’intemporalisent dans une postmodernité aventurière, et brandissent leurs métissages linguistiques et leurs hybridations stylistiques comme bannières planétaires.

 

 

***

 

 

Pour citer ce texte

 

Mustapha Saha (manifeste & photographie inédits), «  Manifeste des littératures francophones », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 10 | Automne 2021 « Célébrations », mis en ligne le 24 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no10/ms-manifeste

 

 

 

Mise en page par David Simon

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 10
23 août 2021 1 23 /08 /août /2021 10:48

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REVUE ORIENTALES (O) | N°1 | Entretien​

 

 

 

 

 

 

 

 

 ​​​​Interview avec la poétesse

 

 

 

Hanen Marouani

 

 

 

 

 

Propos recueillis par

 

 

Amal Latrech

 

Doctorante en littérature française, diplômée en pédagogie du Fle de l'université de Rouen et enseigne le français langue étrangère à l'institut français de Tunisie.

 

 

 

Entrevue avec l'auteure

 

Hanen Marouani

Docteure en langue et littérature françaises de l’université de Sfax et auteure de quatre recueils de poésie(s) et traductrice.

 

 

 

 

​​​​© ​​​​​​​​​​​Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil "Tout ira bien" de Hanen Marouani. 

 

 

Introduction

 

Hanen Marouani est une poétesse tunisienne qui nous plonge dans son monde de tendresse et nous attire par ses mots manipulés avec toute délicatesse. Nul ne peut lire sa poésie sans se retrouver… Expériences, espérances, chance et malchance, douleur et doute, mort et résurrection s’entremêlent pour miroiter notre vie, nous qui sommes à la recherche de nous-mêmes, à la recherche du « temps perdu », à l’invention de l’euphorie, aux aléas de l’inattendu.

Hanen nous dévoile Les profondeurs de l’invisible pour créer l’espoir et voir Le soleil de nuit, elle partage avec nous Le sourire mouillé de pleurs pour passer à l’autre bout du monde, pour sortir du tunnel et nous dire Tout ira bien. Ces recueils sont marqués par une altérité spatiale et temporelle d’où on peut saisir facilement l’héritage de l’Orient.

Nous nous proposons de mettre en lumière un sujet-orient à partir d’un entretien avec la poétesse. L’Orient dans l’écriture de Hanen Marouani crée ainsi un univers infini à la croisée du monde entier où elle chante l’affranchissement d’un espace à la fois spirituel et géographique. Nous allons découvrir ensemble le profil de Hanen Marouani et le rôle que joue l’Orient dans sa poésie.


 

 

 

Entretien 

 

 

1 – Parlez-nous de la femme que vous êtes, de votre engagement et votre écriture ?

 

HM – Comme c’est toujours difficile de parler de moi. Je devrais ouvrir une petite parenthèse autour et sur la définition de l’engagement par l’écriture ou comment j’ai pu réaliser au fil de temps ce qu’est un engagement, car auparavant tout ce qui est considéré comme engagement selon les définitions proposées je pense que je l’ai fait volontiers et volontairement. Et en tenant compte du contexte de notre entretien qui peut être aussi contenir et intéresser d’autres contextes et cadres, il me paraît encore trop tôt pour dire que je suis vraiment engagée par l’écriture pourtant les sujets qui m’inspirent souvent renvoient à cette part essentielle de notre existence. C’est vrai qu’être engagé est souvent pris dans le sens de réaction subite, spontanée ou réfléchie faisant partie du mouvement populaire. Il s’agit d’un caractère qui peut être inné et quotidien contre toute forme d’injustice au sein de la société et au profit de l’humain et de tous les êtres vivants sur terre ou même ailleurs. Une sorte de prise de conscience de la diversité dans toute son ampleur et dans toute sa potentialité. Pour pouvoir mener un combat au sens d’idées, il fallait bien un don quelque part et surtout une croyance et...

Je peux te citer des vers de mon poème Elle a fait un chemin qui peuvent synthétiser l’idée d’une femme engagée dans une société patriarcale et pleine de défis à relever :

 

La fleur incarcérée a fait un long chemin

 

Aux couleurs d’une triste et noire solitude

Au silence des enfants dans la culture de lassitude

Aux ruines des maisons des mères bédouines sans ride

Elle a fait un chemin sans parler à quelqu’un à part la mer

Dans le désert d’une sensualité obstruée et sincère

Un chemin sur une mystérieuse lune sans lumière

Couvert de frayés et d’une vraie désespérée solitaire

Harassée de fatigue à l’entrée qu’à la sortie imaginaire

Arrivée à devenir une engagée douloureusement isolée

Une noble étrangère dans un nid de tyrans effrayants

Aux plaisirs insultés et entièrement démesurés sans regret

"Tout ira bien", Elle a fait un chemin, Le Lys Bleu, Paris, p. 49.


 

 

 

2 – La voix de l’enfance qui s’infiltre dans votre écriture est-elle la source d’inspiration et d’identification ?

 

HM – J’aime bien cette question surtout que tu as pu saisir cette voix d’enfance, car comme les mots de Paul Valéry « j’aime les enfants, car, quand ils s’amusent, ils s’amusent ; et quand ils pleurent ; et cela se succède sans difficulté. Mais ils ne mêlent pas ces visages. Chaque phase est pure l’autre. Mais nous… ».

C’est le reflet d’une voix intérieure qui peut nous habiter depuis notre arrivée à ce monde sans jamais nous quitter et au milieu de chaque être saigne une frontière d’enfance. Je le crois et je le pense aussi.

 

 


 

​​​​© ​​​​​​​​​​​Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil "Les Profondeurs de l'Invisible " de Hanen Marouani. 

 

 

3 – Vous êtes une jeune tunisienne résidente en Italie, votre poésie est-elle la création d’une identité perdue.

 

HM – Je suis plutôt entre l’Italie et la France et je me suis trouvée beaucoup plus en Italie ces deux dernières années vu la situation sanitaire. Cette dernière était pour moi une occasion pour me retrouver autrement, mais pour répondre à ta question concernant ce que j’écris ou je crée par rapport à l’identité perdue, je pense qu’on ne peut jamais perdre une identité et la preuve en est c’est qu’elle est là même au-delà de l’écriture, c’est plutôt un vécu et une sensibilité au quotidien et ceux qui me connaissent de près peuvent mieux comprendre. Mais ce n’est pas le lieu de résidence qui détermine cette présence ou absence d’identité, mais bien au contraire la rencontre avec d’autres gens et cultures permet de mieux manifester l’identité d’après ma propre expérience et le voyage et le départ nourrissent l’identité et moyen pour se reconnaître dans la diversité et la richesse de l’identité.


 

4 – L’Autre par toutes ses facettes est partie prenante dans votre écriture. Peut-on nous retrouver dans l’altérité une façon pour mieux se reconnaître et mieux se définir ?

 

HM Le « je » ne peut pas exister sans l’autre, il est mieux assumé et affirmé quand il rejoint le « nous » et l’ensemble. Il faudrait également comprendre dans certaines phases de notre parcours soit individuel, psychologique ou social que cet autre n’est pas toujours notre reflet ou plutôt notre altérité désirée et voulue me rappelant ici de Sartre « l’autre est l’enfer » et pourtant il fallait savoir prendre distance et apprendre de plus en plus l’objectivité afin de défendre certains inconnus par la distance, mais ils demeurent nos frères et proches par l’humanité. Je voudrais bien mettre l’accent sur l’empathie et l’importance de la solidarité dans l’évolution des peuples et des mentalités. Peut-être, il y a eu beaucoup de gens qui ne comprennent pas convenablement leur hypersensibilité ou ils la voient mal, mais il serait intéressant d’apprendre que c’est le pont ou le chemin vers beaucoup de belles choses dans et de la vie, car d’après ce que j’essaie de transmettre comme idée ou émotion par mes écrits est destiné à l’autre, mais il est fait aussi pour et par l’autre. On fuit cet autre quelques fois, mais on se retrouve à ses travers parfois. C’est comme ça la vie, elle nous cesse pas de nous surprendre de ses contraires et de ses oxymores.


 

 

 

5 – Selon Edward Saïd le souvenir de l’Orient est en conflit avec l’imagination ? Êtes-vous d’accord ?

 

HM – Il faudrait que je sois vraiment plus outillée pour répondre à cette question ou du moins d’avoir un point de vue plus recherchée sur cette position conflictuelle entre l’imagination et le souvenir de l’Orient . Mais je pense que ce qui caractérise l’orient d’après d’Edward Saïd est l’importance du souvenir qui prend un seul sens et qui a tout c’est cette nécessité de dire tel qu’il est le passé sans innovation et sans vouloir se révolter par les arts et les mots. Cette revendication de revenir à ce passé tout étant d’aujourd’hui, je la vois comme une arme de reconstruction identitaire, de remise en question perpétuellement. C’est peut-être que par le souvenir s’enrichit l’imagination et dans ce cas l’orientalisme puisse s’inscrire dans la diversité, l’identité et la continuité sans rester stagné ou figé.  Quant à l’aspect imaginatif, l’Orient est à mon humble avis, une source d’inspiration énorme et unique au niveau artistique et poétique et qui continue à donner des ailes et des élans pour suivre un rythme innovant et une certaine forme plus libre et imagée.

 

 


 

6 – Êtes-vous à la recherche de communiquer une image plus fidèle de l’Orient ?

 

HM – J’apprécie bien cette question, mais avant de rentrer dans les détails, je voudrais insister que l’expression d’ une image fidèle de l’Orient nous met dans la tête une seule image et un seul paysage de l’Orient or qu’il existe plusieurs images, paysages et manières variés pour le représenter et l’exprimer. Cette manière de faire communiquer et de dialoguer ces différences et variantes pour aller au-delà de cette idée à sens unique. Il fallait bien traverser les frontières de tout dans ce cas-là.

 

 

7 – L’Orient, dans les écrits littéraires en général, et poétiques en particulier, est-il encore lié à cet aspect exotique, ou s’est-il transcendé à d’autres choses ?

 

HM – Entre les deux rives, les deux conceptions du monde et entre les genres d’écriture, il existe toujours une fascination réciproque et le terme exotique définit bel et bien cette sensation de fascination qui n’est pas forcément propre à l’orient dans le sens que nous comprenons autrefois ou aujourd’hui. Il y a une évolution et même un élargissement de sens. Plus on voyage, on s’éloigne, on s’évade, plus on comprend mieux les choses et les définitions et plus on est dans notre zone de confort et dans la solitude, plus la définition de l’exotisme reste incomplète et ambiguë.

 

 

​​​​© ​​​​​​​​​​​Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil "Le Soleil de Nuit" de Hanen Marouani. 

 

 

 

8 – Face aux crises sévères dans lesquelles cet Orient se débat politiquement, socialement et économiquement, quelle fonction de la poésie voyez-vous au milieu de tout cela ?


 

HM – Mes recueils publiés mettent en lumière les paysages ensoleillés de mon pays, la Tunisie et de la Méditerranée. Mais ce n’est pas tout et je le dis vraiment avec beaucoup de tristesse, car par exemple dans Le sourire mouillé de pleurs, la majorité des poèmes pointent de doigt un système politique injuste à l’égard de ses jeunes et ce n’est pas qu’en Tunisie, il y a plusieurs textes dédiés spécialement à l’âme de Aylan et à tous les enfants comme Aylan qui en fuyant la guerre mort naufragé e l’intolérance de certains individus qui font la guerre et qui sont responsables de ces vies innocentes qui partent comme ça sans avoir eu le temps de vivre la vie qui devrait normalement les attendre. J’écris donc pour exprimer ma colère.


 

 

9 – Avez-vous été influencé par des poètes orientalistes dont les poèmes ont habité l’Orient, comme Goethe ou Constantine Cavafy ?


 

HM – Franchement je n’ai pas trop cherché à savoir cette signification d’influence et encore plus ce qui caractérisent ces figures que tu viens d’illustrer. Je pense que tout est venu à moi et de moi en toute spontanéité. Et on peut revenir là à ta question précédente sur l’identité perdue, on ne perd pas une identité, elle est là en nous, elle disparaît peut-être, elle s’efface peut-être aussi, mais elle réapparaît et elle a ses traces et ses empreintes qui restent en nous et qui nous rappellent d’où nous venons après avoir abandonné peut-être, l’identité ou l’enfant que nous étions.

Une sorte de renaissance de la petite fille rêveuse en moi que j’avais abandonnée quelque part, un jour sans me retourner. Quant à la couverture, oui elle est de moi, elle traduit cet assemblage de couleurs, d’images, de mots, de choses improbables auxquelles j’aime redonner vie sous une autre forme, une sorte de pied de nez au déterminisme et à la finitude qu’on retrouve également dans ma poésie.


 

 

10 – À votre avis, comment l’Orient écrit-il poétiquement, écrit-il à travers les questions de l’individu en lui, à travers son âme épique ?

 

HM – Je pense que  l’écriture de l’Orient dans la poésie était toujours une occasion pour renouer avec notre sensibilité et avec l’humain qui est en nous. Malgré le temps qui passe et le décalage entre les époques, il est possible de dire que l’Orient a eu une évolution voire une progression dans les écrits poétiques en variant les thèmes et les contextes au fur et à mesure, mais il a toujours gardé sa touche à lui qui d’ailleurs réussit toujours à nous toucher en tant que lecteurs. Et je rappelle ici qu’on ne peut pas séparer l’individu de son âme épique ou glorieuse, car c’est inné et naturel de vouloir chanter cette part d’espoir même dans certaines pages et non pas dans la réalité, mais c’est bien là la magie de l’écriture poétique orientale qui donne des frissons, des émotions et un plaisir intense qui reste même en quittant la page.


 

 

11 – Comme dernier mot, qu’est-ce que vous voulez ajouter ? Et merci pour cet échange !

 

HM – Même quand on écrit en français, l’âme arabe et orientale est présente et criante d’une identité multiple. L’écriture et la poésie nous permettent certainement de se découvrir encore et encore. L’orient demeure alors découverte et conquête.


 

Biographies 

 

​​​​© ​​​​​​​​​​​Crédit photo : Portrait de la poétesse Hanen Marouani montrant son recueil de poèmes "Le sourire mouillé de pleurs".

 

 

Hanen MAROUANI est une tunisienne résidente entre l’Italie et la France. Elle est docteure en langue et littérature françaises de l’université de Sfax et auteure de quatre recueils de poésie(s) publiés entre Tunis et Paris et traductrice. Elle est diplômée aussi de l’université de Sienne (Toscane) en langue italienne et de l’université de Rouen en didactique et pédagogie du FLE. Elle s’intéresse dans ses recheches à la position de la femme dans la littérature et la société à partir de l’analyse des pratiques discursives et énonciatives et à la problématique de l’immigration et des inégalités de genre. Elle a participé à des colloques, des festivals et des évènements culturels nationaux et internationaux. Ses textes ont été publiés dans des revues et anthologies internationales et traduits en d’autres langues comme l’espagnol, l’anglais et l’italien. Elle a reçu également des prix lors de sa participation à des concours de poésie. 

 

 

 

Amal LATRECH est une doctorante en littérature française qui consacre ses recherches à l'écriture de femmes et au discours paratextuel. Elle s'intéresse, également, à l'égalité femme-homme et au militantisme politique et social. Elle est diplômée en pédagogie du Fle de l'université de Rouen et enseigne le français langue étrangère à l'institut français de Tunisie.

 

 

 

Pour citer cet entretien 

 

Amal Latrech, « Interview avec la poétesse Hanen Marouani », entretien inédit, Revue Orientales, « Les figures des orientales en arts et poésie », n°1, mis en ligne le 23 août 2021. Url : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no1/al-hanenmarouani

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

Dernière mise à jour le 22 septembre 2021 (ajout de photographies fournies par Amal Latrech & d'informations secondaires par la rédaction) 

 

 

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REVUE ORIENTALES - dans REVUE ORIENTALES
22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 15:55

 

N° 8 | Dossier majeur | Florilège de poétextes 

 

 

 

 

 

 

Mutisme

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Zehnacker

 

Poète, nouvelliste & artiste peintre

 

 

 

© Crédit photo :  Couverture de son dernier recueil paru chez Astérion illustrée par Pierre Zehnacker. 

 

 

 

Ma mère n'a plus prononcé un mot durant les quatre dernières années de sa vie, et j'ai songé qu'un jour il me faudra lui rendre son visage. Elle me regardait avec les yeux de son rêve et la douceur étrange des raisins qui mûrissaient au fond de son sommeil. Et un peu comme le sourire d'un ange passait dans la lumière de son regard. De sa rêverie elle tirait l'ombre d'un oiseau et le laissait s'envoler loin de son lit orthopédique, par le rectangle de la fenêtre. 

 

​​​​​​ Et elle savait que ma vie avait changé depuis qu'elle était comme recluse dans son mutisme. Elle cherche dans mes yeux la flamme de mon amour, se réchauffe aux inflexions de ma voix lorsque je lui lis, d'une voix aussi attentive que sensible, Les souffrances du jeune Werther. S'il m'arrive de bavarder avec une jeune aide-soignante dévouée et sympathique, elle ne cesse de m'observer avec un mélange de compassion et de tristesse où perce comme une ombre de jalousie nostalgique.

 

 

​​​​​​ Il est vrai que le pain que nous mangions dans la cuisine avait une tout autre saveur autrefois, et que les confidences à propos des émois de la jeune fille que tu fus me mettaient quelque peu mal à l'aise, comme si tu dépassais, sans bien t'en rendre compte, la ligne rouge d'une rêverie interdite dans laquelle tu me réservais un rôle usurpé, plus dérangeant que raisonnable. Aujourd'hui tu pourrais de toute évidence me dire n'importe quoi et je serais naturellement toujours heureux du moment que la vie te traite tendrement, avec clémence. 

      

 

***

 

Pour citer ce poème en prose

 

Pierre Zehnacker (texte & illustration), « Mutisme », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 22 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/pz-mutisme

 

 

 

 

 

Mise en page par David Simon

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8 Amour en poésie Muses et féminins en poésie
19 août 2021 4 19 /08 /août /2021 11:15

 

​​​​REVUE ORIENTALES (O) | N°1 | Dossier & N°9 | Femmes, poésie & peinture | Dossier mineur | Articles & Témoignages​​

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les « Orientales » de Marguerite

 

 

 

 

 

 

 

 

Catherine Dubuis

 

 

 

​​​​​Crédit photo : Maurice Bompard, "Odalisques dans le Harem", image Commons. 

 

 

« Quand vers toi mes désirs partent en caravane »

Baudelaire, « Sed non satiata », Les Fleurs du mal.

« O Soif, éternité ! Dans cette chair d’une heure, tu conduis mes désirs en longue caravane

vers cette fontaine sacrée qui s’épanche au-delà du terrestre horizon. »

Marguerite Burnat-Provins, Poèmes de la Soif.



 

 

« Avec des mots usés pareils à des cailloux, repris et rejetés constamment sur la route, comment dire le matin neuf, le perpétuel rajeunissement et la virginité ardente de ces terres, dans leur vieillesse ?»

 

Peintre et poétesse née en 1872 à Arras et morte à Grasse en 1952, cette artiste s’est très tôt sentie intimement liée au Sud, à sa chaleur, sa sécheresse, sa solitude dominée par le soleil éblouissant des déserts. Elle séjourne d’abord en Égypte, dans les années 1910-1912. Plus tard, elle voyage en Algérie, ce dont témoignent les recueils Poèmes de la Soif et Poèmes du Scorpion, publiés en 1921. On le voit, l’Orient ici désigne presque uniquement le Maghreb, d’où les guillemets qui entourent le terme « Orientales » dans mon titre. On sait que l’artiste a connu le Liban et la Syrie, mais nous n’en avons pas de témoignages dans son œuvre littéraire. On sait aussi qu’entre 1930 et 1935, elle passe ses hivers au Maroc, fuyant le froid et l’humidité de la mauvaise saison européenne.

 

Si l’artiste développe une louange passionnée au désert, son silence, son immensité, à l’oasis et son miracle vert, au marabout, sentinelle immobile près de l’oued, au mendiant assis à l’ombre d’un mur, si elle évoque la musique arabe, la derbouka et ses rythmes entêtants, la guesba, la raïta, elle porte une attention particulière aux femmes qu’elle a pu rencontrer lors de ses séjours. Comment cette Européenne approche-t-elle les femmes maghrébines, que voit-elle quand elle les regarde, parfois avec son œil de peintre, mais le plus souvent avec l’inquiétude d’une âme à la recherche de la paix qui la fuit ?

 

  1. La princesse oisive et l’Ouled-Naïl : un regard très orienté

 

« Assise dans leur ombre [des palmiers], je cherche les princesses, ma curiosité attend les contes émaillés des mille et un secrets du pays de l’éblouissement.2 »

 

Le ton est donné : le « je » poétique est à la recherche de Shéhérazade. L’esprit des Mille et une nuits va planer sur cette évocation des femmes africaines. Colliers, bracelets, anneaux de cheville, bagues : c’est d’abord par ses bijoux que la femme algérienne se présente à l’observatrice, bijoux modestes, bracelets qui font chanter ses bras, bague qu’elle tend à l’étrangère, bague d’argent usée, gage de bienvenue et d’hospitalité. Les douceurs offertes semblent elles aussi sous le charme d’un chant, café « miellé », « oranges confites », « pâtisseries qui offrent l’attrait exotique d’avoir été pétries au rythme des bijoux.3 »

 

Le don du bijou est l’occasion pour la poétesse de faire éclater son œil de peintre, et d’une manière très originale : « La bague que tu m’as tendue, Fatma au turban vert, c’est le cercle d’argent où viendra s’isoler ton ferme et beau visage.4 » Par un mouvement de grossissement, (sorte de zoom), la bague se fait mandorle, où vient se lover le visage féminin. Les mots « cadre », « figure peinte » sont assez explicites, tandis que le poème se referme sur la bague revenue à ses proportions ordinaires, sans avoir livré le secret de celle qui l’a offerte.

 

Le gynécée inspire à l’artiste un autre tableau, architecturé, ornementé, où les femmes sont transformées en statues vivantes : « Et celle qui s’accoude est venue s’incruster en bas-relief de bronze rare, dans la pâleur laiteuse de la chaux. » Les tapis, les dalles de marbre, les servantes, « un essor blanc gonflant leurs voiles », la maîtresse « au profil de reine », « aux doigts enluminés », la nouvelle mariée, « princesse au front idéalement pur, oisive sous ses pierreries5 », nous sommes en pleine peinture orientaliste. Burnat-Provins se souvient là qu’elle a été l’élève de Jean-Joseph Benjamin-Constant !

 

Fidèle à la démarche contrastive qui se déploie dans la plupart de ses œuvres, Burnat-Provins s’empare du thème du bijou pour dessiner sa face sombre. En effet, face aux « princesses » se dressent les ouled-naïls, prostituées par métier. Celles-ci arborent leurs bijoux comme les stigmates de leur condition : « Avec sa tête en chapiteau et son impudique fortune, et tous les carcans dont le vice enrichit ses poignets, avec les plaques de sa ceinture, l’Ouled Naïl orfévrée, cupide et chargée de métal, porte le poids brillant de sa luxure et, dans ses veines, la turpitude de son mal.6 »

 

Ces prostituées, censément appartenir à la tribu arabe des Ouled-Naïls enracinée en Algérie, ont leur rue, lieu assidûment visité par les touristes en mal d’érotisme exotique. L’artiste assume cette représentation orientaliste, littéraire et iconographique de la sexualité vénale des Ouleds-Naïls. Elle lui permet de structurer sa construction binaire des deux mondes féminins qu’elle croit percevoir.

 

La danse, après les bijoux, permet aussi la confrontation. Elle est la marque de l’innocence de la folle : « Droite sous ses lambeaux et d’allure hautaine, elle danse à petits pas, la tête levée, les pieds sûrs, dans le frisson contenu d’un corps mince.7 » ; de la pureté de l’enfant : « Elle palpite sous les lampes, étrange papillon de nuit, ses pieds sont si petits qu’ils semblent deux souris joueuses, au bord de la robe enfantine8 » ; de la beauté des femmes du harem dans leur cadre de marbres et de parfums : « L’orchestre aveugle joue et les sultanes dansent dans la galerie de faïence qui fleurit le long du jardin […] Les sultanes ont souri et repris leurs poses coutumières sur les ramages des tapis.9 »

 

En revanche, la danse souligne l’impudicité de la prostituée : « Dos oblique et ventre jeté comme une pastèque enfermée dans un sac vert cerclé d’argent, l’ouled danse pudiquement une danse lubrique.10 »

 

Si l’artiste entrevoit que ces femmes sont les esclaves du désir de l’homme11, et qu’avec elles, c’est aussi la mort qui danse (« Leur corps battu est pareil à la route où chacun passe, elles ressemblent à des servantes carnavalesques de la mort12 »), cette intuition ne l’amène qu’à une nouvelle opposition : la vie, elle, est du côté des « princesses du désert ». Leurs nombreuses maternités en sont la preuve, face à la stérilité des courtisanes. Et, alors que les prostituées n’ont que la désignation de leur appartenance à un groupe ethnique, les « princesses » possèdent un nom, qui fait d’elles des individus à part entière : « Alia, Turkia, qui paraissez esclaves, vous êtes de vraies femmes, des mères, inconscientes prêtresses du rite universel et vous servez la vie, sur l’humble autel que sont les pierres noires de votre âtre rustique.13 »

 

  1. Les vraies valeurs

 

Ignorance, humilité, rusticité, sont des mots clés dans l’œuvre de Burnat-Provins. Dans les Petits tableaux valaisans, son premier livre (1903), elle chante le mode de vie des paysans du plateau saviésan, proche de ce qu’elle considère comme les vraies valeurs, primitivité,  simplicité, longue fidélité au legs des ancêtres, fusion avec la nature, qu’elle oppose à l’existence faisandée des habitants des villes, coupés de leur passé : « Autour de l’entassement noir des villes, la Nature consternée lutte, trop grande pour entrer, trop fière pour venir se souiller, et recule jusqu’au jour où elle s’enfuit découragée.14 » Ce balancement est caractéristique de la pensée de Burnat-Provins ; il est aussi présent ici, avec des modulations propres au cadre orientaliste.

 

C’est ainsi qu’en offrant ses anneaux, Messaouda exprime l’ardent désir d’apprendre de l’étrangère « ce qu’[elle a] vu dans les villes, de l’autre côté de la mer. » À quoi la visiteuse répond : « Tu ne connais pas ton bonheur de ne pouvoir aller là-bas où les hommes sont noirs, les femmes découvertes, le ciel saturé de laideur ». Face à l’authenticité de « ce visage brun doré » qu’encadre (encore un terme de peinture) le voile, qualifié d’« antique ouvrage », voici la facticité du monde d’au-delà des mers, qui a perdu ses liens avec les ancêtres et cultive les fausses valeurs : la science qui masque les vrais problèmes, la stérilité d’une civilisation « où l’on cherche à côté le bonheur », la trompeuse liberté des cités. Qu’Alia ou Turkia n’envient pas celles qui marchent dans la rue à visage découvert : leur vie n’est que mensonge, prison dont elles ne peuvent s’échapper. Dans sa fureur à dénigrer l’Europe, Burnat-Provins va jusqu’à parler de « névrose » face à la belle santé mentale des femmes orientales : « Vous êtes les plus grandes et le sourire européen vient s’émousser contre l’airain de vos statues, maternité candide, sainte ignorance prolongée.15 »

 

  1. Fusion et altérité : le voyage d’une âme

 

« O Soif, faite de sable et d’azur et de vent, Soif, mère des mirages et des fièvres divines, ô  Soif d’eau sans mélange et d’amour sans douleur, ô Soif de nuit et de néant, où tout se rafraîchisse enfin dans la mort calme, je t’adore et te chante en face du désert.16 »

Cette très belle invocation qui inaugure les Poèmes de la Soif dessine le difficile cheminement d’une âme en quête d’apaisement, qu’elle n’espérera finalement trouver que dans la mort. Burnat-Provins a été toute sa vie en lutte avec la face sombre, violente et chaotique de sa nature inquiète. Pour gagner cette paix dont elle a soif, elle va essayer de s’approcher du mode de vie des femmes algériennes, tenter une fusion avec ces créatures qu’elle imagine baignant dans l’état auquel elle aspire.

 

Curieusement, l’une des qualités dont elle pare les « orientales » est leur oisiveté. Même quand elles tissent la laine ou broient le couscous, ce sont des « souveraines de paresse17 », qui renvoient l’agitation frénétique des cités à leur inutilité. Leur beauté est aussi garante de l’état bienheureux où elles baignent : mouvements rapides, corps flexible, rythme, grâce native, mains aux doigts fins, bouches et talons peints, yeux approfondis par le kohl. Elles jouissent de la liberté des êtres simples et ignorants, et ni les anneaux de leurs chaînes d’argent qui rythment leurs gestes, ni le haïk qui enserre leur tête ne sont des signes de servilité : « Vous ignorez ce qui entraîne loin du devoir, loin du foyer et votre race vit de la force des chaînes qui gardent votre honneur avec votre raison.18 »

 

La poétesse tente de se fondre dans ces êtres privilégiés, qui tiennent entre leurs mains « enflammées de henné, sans le savoir, […] un pur trésor.19 » Un repas partagé lui offre l’occasion de se mêler à celles qui l’invitent autour d’une table « entourée d’yeux de femmes, qui parlent cette langue d’âme comprise partout ». Sans paroles, la communion se fait et le « je » poétique atteint, pour un instant béni, la paix recherchée : « O paisible tentation ! ô Soif de joie intime, tapie au creux d’un silence odorant ! Dans la galerie fraîche, allonger sa paresse, entendre sans rien écouter ; sans dormir, rêver et sans remuer, vivre, tandis que, sourdement, la derbouka bat comme un cœur, dans la ville assoupie.20 »

 

Le thème de la folie parcourt l’œuvre poétique de Burnat-Provins. La folle est une créature bénie, car elle est l’exemple même de la totale ignorance, de la pure inconscience du monde. Dans sa soif de paix, la poétesse est saisie de l’illusion d’une fraternité avec cet être vêtu de lambeaux, qui se roule dans la poussière puis claudique sur sa jambe unique… « et nous sommes deux dépouillées à marcher sur la grand-route de Touggourt, où mon âme effrangée vient mendier du soleil.21 »

 

Mais la tentative se solde par un échec : « on n’enlève pas sa chair et ses années comme un vêtement déchiré. Avec mon privilège d’errer, je m’en retourne sous le séculaire fardeau, plus esclave d’avoir connu l’immensité. » Impossible de « briser [la] gangue occidentale, où sont pétrifiés tant de rêves déçus22 ». La fusion désirée n’est pas possible, l’autre restera à tout jamais « autre » et le voyage entrepris ne s’achèvera qu’« entre les murs [du] tombeau.23 »

 

L’aveu brûlant de cet échec s’exprime alors dans un cri d’incrédulité douloureuse et passionnée : « Je t’envie, Alima ! Ma chaude jalousie est dans le soir comme une panthère aux aguets. As-tu vraiment sur moi, ô sombre créature, ce droit énorme de posséder la paix ?24 »

 

 

Notes

 

1. Marguerite Burnat-Provins, Poèmes de la Soif, Paris, Sansot, 1921, p. 56.

2. Ibid, p. 28.

3. Ibid, p. 44.

4. Ibid, p. 38.

5. Ibid., p. 110-111.

6. Ibid., p. 101.

7. Ibid., p. 100.

8. Ibid., p. 98.

9. Ibid., pp.119-120.

10. Ibid., p. 105.

11. Mais les femmes du harem le sont aussi, et la poétesse le sait bien : « C’est un jeu séducteur de pieds et de mains […] dans le dessein jaloux de retenir un cœur. » Ibid., p.119. Ce qui change tout ici, c’est le cadre : somptuosité du palais contre abjection de la rue des ouleds, « rut des mâles noirs, autour des femelles brillantes » contre contemplation rêveuse du maître du harem : « Hadji Ahmed, sur son divan bas les regarde, et ne voit rien que des couleurs. ».

12. Ibid., p. 103.

13. Ibid. p. 65.

14. Petits tableaux valaisans, « L’homme qui chantait », Vevey, äuberlin & Pfeiffer, 1903 ; reprint Genève, Slatkine, 1985, p. 121. 

15. Poèmes de la Soif, op.cit., pp. 33-34 ; pp. 64-65.

16. Ibid., p. 9.

17. Ibid., p. 75.

18. Ibid., p. 64.

19. Ibid., p. 64-65.

20. Ibid., p. 44-45.

21. Poèmes du Scorpion, Paris, Sansot, 1921, p. 70.

22. Voir Catherine Dubuis, Les Forges du paradis, Histoire d’une vie : Marguerite Burnat-Provins, Vevey, l’Aire bleue, 2010.

23. Poèmes de la Soif, op.cit., p. 35.

24. Poèmes du Scorpion, op. cit., p. 47.

 

 

 

***

 

Pour citer cet article 

 

Catherine Dubuis, « Les "Orientales" de Marguerite », texte inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°9 | Fin d'Été 2021 « Femmes, Poésie & Peinture », 2ème Volet sous la direction de Maggy de Coster & Revue Orientales, « Les figures des orientales en arts et poésie », n°1, mis en ligne le 19 août 2021. Url : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no1/cd-orientalesdemarguerite

 

 

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