3 mai 2024 5 03 /05 /mai /2024 17:28

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | II – « Elles » | Florilège / Poésie des aïeules

 

 

​​​​​​​

 

 

 

 

 

Bona Dea

 

 

Texte original de Renée Vivien,

 

transcrit & annoté *

 

 

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Poème en prose de

 

Renée Vivien

​​

transcription & annotations par

 

Patrizia Lo Verde

 

Spécialiste de Renée VIVIEN & docteure

en méthodologies d’analyse du texte littéraire

 

Illustrations par

 

Cristina Rap

Illustratrice & artiste

 

 

 

 

© Crédit photo :  Cristina Rap, illustraions « Bona Dea », no 1. Image no 1.

 

 

 

 

 

© Crédit photo :  Cristina Rap, illustraions « Bona Dea », no 1. Image no 2.

 

 

 

 

Le jour meurt. C'est le soir de printemps consacré à la Bonne Déessei. Couvrez d'un voile impénétrable l'image de mon père, afin que les regards de la Virginale Immortelle ne soient point offensés par la vue d'un hommeii.

Cette nuit, la maison de mon père sera le temple où s'accompliront les rites sacrés…

Qu'elle est belle, la statue de la Fille de Faunusiii ! Bona Dea, daigne abaisser en souriant tes yeux sur nos chœurs et sur nos offrandes.

J'ai tressé de mes mains la couronne de violettes qui ceindra ton front... Que ton front de marbre est vaste et solennel, ô Déesse !

Voici le vase d'or dans lequel j'ai versé le vin de Lesbos. Le vin est lumineux comme les cheveux de Peithô. Il est pourpre comme la chlamyde d'Apollon. Il réjouira l'âme dansante des femmes enlacéesiv.

… Amatav, trois fois précieuse, ferme tes belles paupières, semblables aux fleurs sombres. Abandonne à mes mains ardentes tes enfantines mains.

Je t'aime. Moi, Caïa Venantia Paullina, fille de Caïus Venantius Paullinus, je t'aime, petite esclave gauloise. Tu n'étais qu'une enfant chétive et sans grâcevi, et les marchands te dédaignaient. Mais je t'ai aussitôt et fervemment chérie pour ta lassitude et pour ta fragilité. Je t'ouvris mes bras, je voulus te consoler autant que t'étreindre…

Car je suis l'être qui domine et qui protègevii. Je t'aime d'un amour impérieux et doux. Je t'aime comme un amant et comme une sœur. Tu m'obéiras, ô mon souci ! mais tu feras de moi tout ce que tu voudras. Je serai à la fois ton maître et ta chose. Je t'aime avec la fureur d'un désir mâle et avec l'alanguissement d'une tendresse féminine.

… Je t'ouvris jadis mes bras, autant pour te consoler que pour t'étreindre. Ta nudité grelottante, que je ne convoitais pas encore, me charmait pour sa candeur. Je t'aimais d'être tremblante et d'être frêle. Ma force était attirée vers ta faiblesse. Car je suis l'être qui domine et qui protège.

Et maintenant tu es belle, Amata. Tes seins, pareils aux pierres polies, sont durs et frais au toucher. Tes yeux verts reflètent le feuillage smaragdin des chênes. La blancheur de ton corps a la transparence des perles du gui. Tes cheveux dénoués ont la splendeur des forêts d'octobre.

Et parce que tu es belle, Amata, parce que tu es la plus gracieuse des adolescentes, je te révélerai la puissance et la douceur de l'amour féminin.

Je t'apprendrai, si tu me livres ta chair consentante, l'art multiple du Plaisir. Je t'apprendrai la lenteur savante des mains qui prolongent leurs frôlements attardés. Je t'apprendrai la ténacité des lèvres qui s'acharnent délicatement. Tu sauras la toute-puissance des caresses légères.

Lorsque tu n'étais encore qu'une enfant chétive et sans grâce, je t'appris les odes de Sappho la Lesbienne, dont le beau nom dorien est Psappha. Sache, ô ma belle esclave ! que, parce que je suis sa Prêtresse, Psappha, étendue parmi les lotus du Léthé, sourit lorsque je l'invoque et protège mes amours. Elle m'aidera à vaincre et à retenir ton cœur indécis, Amata.

Je t'aime comme autrefois Psappha aimait Atthis, la fuyante et l'incertaineviii.

… Parce que tu es la plus gracieuse des adolescentes, Amata, je te révélerai la puissance et la douceur de l'amour des femmes.

Tu es libre, ô ma belle esclave ! Voici la robe de lin que j'ai tissée pour toi... Elle est blanche, Amata, elle est attirante au toucher autant que ton corps lui-même. Tu es libre. Tu peux franchir le seuil de cette maison qui protégea ton enfance. Tu peux retourner dans ton pays, sans que je t'adresse un blâme ni un reproche, sans que j'assombrisse ta joie par une plainte.

Car l'amour des femmes ne ressemble point à l'amour des hommes. Je t'aime pour toi et non pour moi-même. Je ne veux de toi que le sourire de tes lèvresix et le rayonnement de ton regard.

Pourquoi suis-je belle à tes yeux ? Car c'est toi qui es belle et non point moix. Mes cheveux n'ont point l'or vespéral de tes cheveux. Mes yeux n'ont point la clarté lointaine de tes yeux. Mes lèvres n'ont point la ciselure de tes lèvres. En vérité, c'est toi qui es belle et non point moi.

Jamais je ne vis une parthène aussi désirable que toi, ô ma volupté ! ô ma langueur !... Auprès de toi, je ne suis point belle. Si une vierge plus aimable te plaît davantage, possède-la. Je ne veux que le sourire de tes lèvres.

Je t’aime.

Mes perles seront plus lumineuses sur ton cou. Mes béryls seront plus limpides à ton bras. Prends mes colliers. Prends aussi mes anneauxxi. Ainsi tu seras parée pour la fête de la Bonne Déesse.

Elle est simple et douce et miséricordieuse aux femmes. Elle hait les hommes, parce que l'homme est féroce et brutal. L'homme n'aime que son orgueil ou sa bestialité. Il n'est ni juste ni loyal. Il n'est sincère que dans sa vanité. Et la Déesse est toute vérité et toute justice. Elle est pitoyable comme l'eau qui rafraîchit les lèvres et le soleil qui réchauffe les membres. Elle est l’Âme clémente de l'univers.

C'est Elle qui fit jaillir les premières fleurs. Les fleurs sont l’œuvre d'amour de la Bonne Déesse, la marque de sa faveur pour les mortelles.

Elle n'aime que les visages de femmes. Aucun homme ne doit souiller de sa présence le temple vénérable où elle rend ses oracles. Et les Prêtresses seules ont entendu le son divin de sa voix.

Elle est la Fille de Faunus. Elle est la prophétique et chaste Faunaxii. Mais son nom mystérieux, qui ne doit point être proféré par les lèvres profanes d'un homme, je te le dirai secrètement : c'est Oma. Ne divulgue point le nom sacréxiii.

Le jour meurt. C'est le soir de printemps consacré à la Bonne Déesse. Les Vestales ont enguirlandé, de leurs mains chastes, les murs que parfument les feuillages.

Ne dirait-on pas une forêt immobile ?... Les dernières lueurs traînent sur ta chevelure pâle... Tu sembles une Hamadryade encadrée d'ombres et de verdures…

Les Vestales ont enguirlandé, de leurs mains chastes, les murs que parfument les feuillages. Elles ont choisi les simples fleurs et les herbes chères entre toutes à Fauna : le mélilot, le thym, le cerfeuil, le fenouil et le persil. Et voici les hyacinthes... Voici les rosesxiv

La Bonne Déesse est heureuse de la joie de l'univers. Les Nymphes pitoyables la servent et l'honorent, les Nymphes qui, par les étés fébriles, apportent dans le creux de leurs mains une eau plus douce que le miel...

La Déesse a coloré les pommiers vermeils. Elle a blondi le crocus virginal des jardins. Elle a empourpré le bleu nocturne des violettes.

Fauna sourit à l'amour des femmes enlacées. C'est pourquoi, la nuit venue, les femmes uniront leurs lèvres devant sa belle statue, que Théano la Grecque a savamment modelée. La chevelure est d'or massif, les membres d'ivoire et les yeux d'émeraudes... Mais ta chevelure est plus lumineuse encore, et tes membres plus polis, et tes yeux plus profondément verts...

Mes mains ferventes ont ceint de pampres le front divinxv... Un serpent s'enroule aux pieds délicats... Car celle qui est l'Éternelle Douceur est aussi l'Éternelle Sagessexvi.

Les épouses qui viendront cette nuit se sont purifiées en se refusant à l'étreinte des époux. Mais elles sont moins chères à la Déesse que les vierges sacrées.

Voici la nuit, azurée comme le voile qui protège l'Image Divine, et qui ne doit être soulevé que par les mains des Prêtresses. Car la Déesse ne se dévoile qu'au soir de printemps où s'unissent pieusement les femmes enlacées.

Viens, Amata, ma belle esclave. Si tu m'aimes un peu, tu m'accorderas le baiser que mes lèvres anxieuses attendent de tes lèvres. Tu te plieras à mon étreinte volontaire. Tu t'abandonneras à ma caresse implorante…

Mais je ne t'importunerai point de mon désir ni de ma tendresse, Bien-Aimée... Je ne veux que le sourire de tes lèvres.

 

 

© Crédit photo :  Cristina Rap, illustraions « Bona Dea », no 1. Image no 3.

 

 

 

Notes

 

* Nous proposons ici la version abrégée, avec des notes limitées en nombre et allégées, de notre édition annotée du récit « Bona Dea » de Renée Vivien, à paraître prochainement.

i Pour récrire son propre ‘texte-mythe’ Renée Vivien a pu se servir de maints détails que la tradition antique nous a livrés sur le complexe mythico-religieux de la Bonne Déesse, dont le caractère nocturne de la cérémonie de décembre, contraire à toutes les lois romaines qui interdisaient aux femmes de se réunir la nuit, avait fait dire à Cicéron : nocturna mulierum sacrificia ne sunto praeter olla quae pro populo rite fiant (Leg. 2, 9, 21). Culte mystérieux, et peut-être « à mystère » (Cic. Att. 5, 21, 14), le culte matronal privé, pro populo Romano, célébré en décembre par les plus nobles matrones de la société romaine avec la participation active des Vestales et sous la conduite de la mère ou de l’épouse du magistrat cum imperio, présentait en effet dans sa singulière configuration aristocratique et son schéma rituel nocturne, avec ses interdits et ses exceptions à certains tabous, un caractère tout à fait particulier par rapport à la fête populaire du 1er mai, officiée dans le sanctuaire sub saxo de l’Aventin, par les magistrae et les ministrae (à savoir les prêtresses attachées au service du temple de la Bona Dea et aux soins des fidèles). Sans pouvoir approfondir ici la dimension hautement symbolique du récit de Renée Vivien et sa configuration nocturne et mystique, soutenue par l'indétermination des coordonnées spatio-temporelles et une écriture pour ainsi dire ‘rituelle’, portée par une syntaxe lyrique, on se contentera d’en faire noter la symbologie personnelle liée à la saison printanière en lieu de l’aspect hivernal de la cérémonie matronale.

ii Comme l’écrit Sénèque dans l’Épître XCVII à Lucilius, la présence des hommes était si sévèrement interdite des rites sacrés de Bona Dea que l’on couvrait même les représentations de tout mâle du monde animal : …sic submotis extra conspectum omnibus viris, ut picturae quoque masculorum animalium contegantur… (Epist. 97). Cf. aussi Juvénal, Satire VI, 340-341.

iii Bona Dea ne serait à l’origine qu’une appellation de Fauna, l’épouse- sœur ou la fille du dieu agreste du Latium archaïque Faunus, selon les deux différentes versions du récit mythique que les auteurs anciens nous ont transmises. Voir les notes suivantes 12 ; 13 et 16.

iv L’interdiction faite aux femmes romaines de boire du vin (à savoir toutes les femmes en âge de procréer, à l’exception des prostituées) est attestée par les auteurs anciens, selon lesquels la consommation du temetum ou merum (le vin pur, non trafiqué), conduisant à l’ivresse, favorisait l’intempérance sexuelle et l’adultère. Dans la Rome archaïque, la seule exception à ce tabou semble être constituée par les sacra de Bona Dea-Fauna, où le vin entrait dans la libation rituelle, mais sous une forme dissimulée : une amphore « voilée » ou « couverte » (obvoluta vini amphora, Lactance, Div. Inst., I, 22 ; vini amphora […] obtecta, Arnobe, Adv. Nat., V, 18, 3). À propos du travestissement cultuel et lexical du vin sacré, dont le nom n’était jamais prononcé, Macrobe nous informe qu’il était appelé lac (« lait ») et versé dans un vase nommé mellarium (« pot à miel »), qui l’assimilait aussi à du miel (Macr., Sat., I, 12, 25 : […] quod vinum in templum eius non suo nomine soleat inferri, sed vas in quo vinum inditum est mellarium nominetur et vinum lac nuncupetur). La consommation contra morem du vin sacré représentait, en effet, une importante violation, visant à renforcer non seulement l’efficacité du rite, mais aussi à « libérer les femmes de la pression sociale » (N. Boëls-Janssen, 1993, p. 453). Sur cet aspect fondamental du complexe mythico-cultuel de Bona Dea-Fauna, cf. aussi G. Piccaluga (1964); M. Bettini (1995) ; F. Marcattili (2010) et J. Fabre-Serris (2014).

v On notera que d’après Aulu-Gelle (Noct. Att. 1.12.14) les prêtresses de Vesta étaient appelées Amatae. Le nom « Amata », proféré lors de la sélection de la nouvelle vierge Vestale par le Pontifex Maximus, selon la formule du rite de la captio virginis (« ita te, Amata, capio »), serait pour la plupart des commentateurs modernes une « apostrofe affettuosa » (G. Giannelli, 1913, p. 56).

vi L’expression « sans grâce » est à prendre dans le sens d’impubère, encore « dépourvue des grâces d’Aphrodite », c’est-à-dire d’une adolescente qui n’ayant encore atteint l’âge du mariage ne peut susciter aucun désir (cf. C. Calame, 2013, p. 9), comme la jeune Atthis du fr. 49 de Sappho (σμίκρα μοι πάις ἔμμεν’ ἐφαίνεο κἄχαρις), que Renée Vivien avait déjà traduit fidèlement dans Sapho (« Tu me semblais une enfant petite et sans grâce », 1903, p. 68) et qu’elle repropose avec une légère variation ici et dans Une Femme m’apparut... (1904, chap. II, p. 24).

vii Cf. Une Femme m’apparut... : « Je me sentais l'orgueil attendri de l'être qui domine et qui protège. » (ibid., chap. XVI, p. 208).

viii À noter que dans l’adaptation du fr. 129 de Sappho, Renée Vivien qualifie Atthis d’« Amante incertaine » (Sapho, op. cit., p. 19).

ix Cf. le poème « Amata » (Sillages, 1908, p. 24) et notre article “Bona Dea ou « d’un amour impérieux et doux »”, Le Pan poétique des muses, n. 1, Hiver-Printemps 2024.

x À remarquer la reprise textuelle des vers 31-32 de l’« Erotion » de Swinburne (« Why am I fair at all before thee, [...] / seeing thou art fair, not I »), prélevés dans la traduction française placée en épigraphe du chap. XVIII de L’Être double (« … Pourquoi suis-je belle à tes yeux ? […] / puisque c’est toi qui es belle, non point moi », 1904, p. 173). Cf. aussi le poème « D’après Swinburne » (À l’Heure des Mains jointes, 1906, pp. 39-42).

xi Cf. « Amata » (Sillages, op. cit.). D’après Juvénal, lors de la cérémonie de décembre, les matrones « … toto posuere monilia collo » (Sat. II, 85).

xii D’après ce que nous rapporte Macrobe, Bona Dea, appelée « la déesse des femmes » par les Grecs, était, comme dit Varron, la fille de Faunus et un modèle de chasteté : Haec apud Graecos ἡ Θεὸς Γυναικεία dicitur, quam Varro Fauni filiam tradit adeo pudicam, ut extra γυναικωνῖτιν numquam sit egressa nec nomen eius in publico fuerit auditum nec virum umquam viderit vel a viro visa sit, propter quod nec vir templum eius ingreditur (Sat. I, 12, 27). Le don prophétique et oraculaire de Fauna-Bona Dea, appelée aussi Fatua ou Fenta, est témoigné par les auteurs anciens, notamment par Macrobe (Sat. I, 12, 21-22), Arnobe (Nat. 5, 18,) et Lactance (Inst. 1, 22, 9).

xiii Sur le nom secret de la déesse, Renée Vivien a assurément emprunté à la notice VIII 314 du commentaire de Servius à l’Énéide, mais l’appellation de « Oma » peut faire supposer que l’autrice aurait eu accès à des éditions sans indication de passages lacunaires ou corrompus : hic Faunus habuisse filiam dicitur †omam castita et disciplinis omnibus eruditam, quam quidam, quod nomine dici prohibitum fuerat, Bonam Deam appellatam volunt.

xiv Les participantes à la cérémonie ornaient le lieu du culte de toutes les fleurs et les plantes qu’elles pouvaient trouver au mois de décembre, et avec des branches de vigne elles décoraient aussi l’effigie de la déesse. Sur l’importance de la vigne dans le complexe mythico-cultuel de Bona Dea-Fauna, cf. G. Piccaluga, art. cit., et N. Boëls-Janssen, op.cit. Voir la note suivante.

xv Macrobe précise que dans le temple de la Bona Dea on mettait une branche de vigne au-dessus de sa statue : quod super caput eius extendatur vitis (Sat. I, 12, 25).

xvi Le serpent, comme attribut de la déesse, est attesté par la documentation iconographique, où la divinité est représentée avec une corne d’abondance dans la main gauche et dans l’autre une patère où vient boire un serpent. Plutarque dit qu’on plaçait un serpent auprès de l’image de la déesse lors de la fête de décembre (Caes. 9, 5), et Macrobe affirme que son sanctuaire abritait des serpents apprivoisés (Sat. I, 12, 25 : serpentesque in templo eius nec terrentes nec timentes indifferenter appareant). Au-delà des complexes correspondances et même des incongruités entre les deux récits étiologiques et le culte de Bona Dea, le serpent est selon Nicole Boëls-Janssen « Fauna elle-même, comme l'indique son rôle cultuel : il est l'animal sacré que l'on place auprès de l'image de la déesse, elle-même décorée d'une branche de vigne » et, comme la vigne, sa présence dans le rituel refléterait assez bien « l'ensemble des épiphanies de la Déesse, sous ses trois formes : humaine, végétale et animale » (op. cit. p. 459). Si le caractère éminemment lunaire et, à l’origine, « féminin » de cet animal chtonien, symbole de connaissance et « de renaissance éternelle », expliquerait la nature exclusivement féminine du rite (ibid., p. 463), de même, sa présence dans le petit bestiaire personnel de Renée Vivien, ne saurait être réduite à l’expression d’un goût d’époque ou à cette imagerie modern style trop souvent invoquée comme clef de lecture.

 

 

© Patrizia Lo Verde

 

À lire également :
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Ce document aura une publication imprimée dans le journal

Le Musée Poétique.

 

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Pour citer ce poème en prose inédit & illustré 

​​​

 

Patrizia Lo Verde« Bona Dea. Texte original de Renée Vivien, transcrit et annoté » illustrations par Cristina RapLe Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 3 mai 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/plverde-vivien-bonadea

 

 

 

 

 

 

Mise en page par David

 

 

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