6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 15:06

N°14 | Les conteuses en poésie | Entretiens poétiques, artistiques & féministes & REVUE ORIENTALES (O) | N° 3 | Entretiens

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Interview de la rentrée poétique avec

 

 

Rachida BELKACEM

 

 

 

 

 

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Propos recueillis en août 2023 par

 

Hanen Marouani

 

 

 

Entrevue avec

 

 

Rachida Belkacem

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée par la peintresse Ilham Laraki Omari du recueil de poésies de Rachida Belkacem « Phronésis ».

 

 

RENTRÉE POÉTIQUE

 

 

​​​​​​Rachida BELKACEM : « La poésie m’a permis de partager ma vulnérabilité et mes questionnements afin de transmettre cela comme une force et une puissance. »

 

 

 

© Crédit photo :  Portrait photographique de Rachida BELKACEM.

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BIOBIBLIOGRAPHIE

 

 

Rachida BELKACEM est née en Hauts-de France, résidente en Île-de-France, diplômée en santé au travail à l’université Paris-Est Créteil, investie depuis quelques années dans le monde de la culture en France et au Maroc. Ancienne chroniqueuse radio, a été décorée des Hauts insignes de Divine Académie à Paris en 2018 et en 2021 du titre de Grand ambassadeur de la culture et des arts pour son investissement dans le domaine de la culture internationale. En 2020, elle est membre de jury du prix littéraire « D’ailleurs et d’ici, à sa création par Marc Cheb Sun. Elle publie son roman « La révolte des secrets » en janvier 2020 et collabore à l’ouvrage « Maroc de quoi avons-nous peur » sous la direction Abdelhak Najib et Noureddine Bousefiha aux Éditions Orion. Également, elle est choisie et figure dans le livre d’art « Le temps des femmes libres » par Abdelhak Najib pour figurer auprès de 150 femmes engagées et inspirantes au Maroc et dans la diaspora. De plus, en 2021, elle publie en France un recueil de poésie « Phronésis » disponible sur le site Mindset, Amazon, Fnac et toutes les librairies en France depuis juillet 2021(illustrations par l’artiste peintre Ilham Laraki Omari). En janvier 2022, elle a participé à un événement international de la littérature: un festival de lettres où la vie rencontre la littérature : « Panorama International Literature Festival 2022 » et a représenté la France. Elle participe également à l’événement Paris-France, placée sous le thème « Maroc, terre de cultures et des arts » à la Fondation Maison du Maroc-FMDM en qualité d’auteure et conférencière en mars 2023. En outre, elle a participé à plusieurs séances de dédicaces avec lectures et intervient à de nombreuses conférences en France et à l’étranger. D’autres collaborations inattendues sont en cours comme avec Francesco Zarzana réalisateur italien pour l’écriture d’un court-métrage sur les femmes et le silence. Et actuellement, elle est Présidente du Prix littéraire René Depestre en 2023, une manière de rendre hommage à l'immense écrivain dont l'œuvre reste une source de lumière et d'engagements par les Éditions Milot et l'association ADVENTUS NOVA. 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du roman de Rachida Belkacem « La révolte des secrets ».

 

 

 

Entrevue

 

 

H.M – Au début de notre échange, pourriez-vous nous parler de votre parcours en tant que poétesse franco-marocaine ? Pourquoi avez-choisi la poésie comme genre et les regrets et les secrets d'une déception amoureuse comme thématique majeure de votre recueil « PHRONÉSIS » ?

 

R.B – Tout d’abord merci pour l’invitation. Dans mon parcours les éléments qui ont défini ma vie se sont déroulés principalement dans mon enfance, mon attrait pour la lecture par exemple. Les livres sont toujours à mes côtés depuis toute petite. La poésie m’a permis de partager ma vulnérabilité et mes questionnements afin de transmettre cela comme une force et une puissance. Les thématiques que j’aborde ne parlent jamais de déception amoureuse mais de sujets en relation directe avec le réel des femmes et des hommes parlant de quotidien dans une société où se jouent des enjeux essentiels. Il s’agit aussi d’écrits comme des mantras lumineux permettant une autre vision de notre réalité : apporter un autre regard sur l’existence et ses épreuves. Dans un parcours de vie nous sommes tous confrontés à la maladie, au handicap et à la perte. Alors que peut faire la poésie face à ces événements ? De mon point de vue la poésie donne un sens aux émotions qui nous traversent afin de s’approcher d’un espace de vie plus grand que nous. C’est toujours à travers la littérature au sens noble que l’être humain chemine.

Des écrits sont comme des pauses qui nous éclairent sur la relation de l’être humain face à lui-même.

 

 

H.M – Comment commenteriez-vous le choix du titre « PHRONÉSIS » et comment décririez-vous votre style d'écriture et la façon dont il sert à exprimer ces émotions jugées souvent par complexes ?

 

R.B – Dès le départ, j’ai eu envie d’un titre incluant prudence et sagesse comme un recueil porteur d’espoir et de chaleur humaine. La poésie nous permet une liberté d’écriture, on y retrouve une forme d’authenticité à la fois profonde et légère.

 

 

H.M – Quelles sont les expériences personnelles ou les influences qui ont façonné votre intérêt pour ces thèmes ?

 

R.B – Mon parcours professionnel essentiellement où j’ai le privilège lors de mes consultations en santé au travail d’accompagner l’être humain dans son intimité afin de l’aider à traverser une épreuve.

 

 

H.M – Votre recueil offre un espace pour la catharsis et la guérison émotionnelle. Est-ce un aspect que vous cherchez en constance ou bien il s'impose de la manière la plus spontanée et naturelle dans votre ouvrage ?

 

R.B – Étrangement, je n’ai remarqué que tardivement que le fil conducteur de mes écrits était le dépassement de soi afin d’arriver à un apaisement émotionnel : accueillir ses émotions est à mon sens le premier pas vers la guérison.

 

 

© Crédits photos : Les affiches officielles du Prix littéraire René Depestre 2023, présidé par Rachida Belkacem.

 

 

 

H.M – Dans votre travail de création, comment naviguez-vous entre la nécessité de raconter des histoires personnelles véridiques et les obsessions d'un Nouveau Monde qui vous habitent ?

 

 

R.B – Il s’agit surtout de placer l’amour sous toutes ses formes au centre de nos vies comme une énergie permettant le mouvement et la connaissance de soi. Celle-ci nous engage toujours au dépassement et à nous connecter à notre pensée comme un allié à sa propre liberté.

 

 

H.M – Comment la dualité de vos origines franco-marocaine influence-t-elle votre poésie et vos perspectives dans la vie ?

 

R.B – Il n’y a point de dualité, à mon sens rien n’est plus riche que la complémentarité permettant de donner une amplitude plus grande à ma personnalité : être franco-marocaine est un privilège que je savoure à chaque instant.

 

 

H.M – Le rôle de la poésie dans la société peut être multiple et varié. Comment percevez-vous votre rôle en tant que poétesse engagée ?

 

R.B – La poésie me permet une interaction directe avec l’humain en m’ouvrant d’autres champs d’explorations pour apprendre à construire autrement et permettre, je l’espère, une amorce à une pensée différente pouvant impacter certaines perceptions et actions des lecteurs. J’ai pensé à utiliser d’autres supports comme le podcast que j’ai expérimenté avec l’incontournable Virginie Lamien ou les Lives Instagram avec des femmes puissantes comme Julie Dénès et Patricia Blondiaux. D’ailleurs ma maison d’éditions a permis cela par l’enregistrement de mon livre en audio dans un studio parisien (ADDICTIVE studio).

 

 

H.M – Il nous serait très utile que vous nous expliquiez le processus de création d'un poème ou d'un recueil ?

 

R.B – La création reste toujours un mystère, bien évidemment il y a quelques outils méthodologiques… Cependant la poésie ou le récit poétique a cette force de créer du lien et de conserver une forme de liberté précieuse.

 

 

H.M – Votre poésie est souvent appréciée pour sa capacité à créer une connexion émotionnelle avec les lecteurs. Comment parvenez-vous à susciter de telles réactions à travers vos mots et comment gérez-vous la réception de votre poésie par le public ?

 

R.B – Mes écrits parlent de l’intime de manière simple, elle trouve rapidement son public car elle fait écho au quotidien de tout un chacun.

 

H.M – La souffrance des femmes et les déceptions amoureuses sont des sujets qui touchent un large public. Comment espérez-vous que vos poèmes puissent aider les lecteurs à comprendre et à réagir à ces réalités ?

 

R.B – Je reste sensible et vigilante à la souffrance des femmes afin de les accompagner et de les soutenir sur des événements parfois tragiques avec des mots qui, je l’espère, donnent une perspective d’espoir. Le discours sur les femmes reste aujourd’hui un territoire avec des enjeux majeurs. Pour ma part mon intention est plus l’échange direct dans l’intime que sur un terrain socio-politique.

 

 

H.M – Quelle est votre réaction face aux différentes interprétations de vos poèmes par les lecteurs ?

 

R.B – Je suis toujours agréablement surprise sur les retours car mon recueil a voyagé et a été lu dans des lieux insolites comme une église, je trouve cela touchant de voir la manière dont le lecteur s’approprie les mots.

 

 

H.M– Parlez-nous aussi de vos futurs projets. Comment envisagez-vous l'évolution de votre travail littéraire à l'avenir ?Avez-vous l'intention de continuer à explorer ces thèmes féministes ou avez-vous d'autres sujets que vous aimeriez explorer ?

 

R.B – Je reste sur des thématiques humanistes et évidemment avec un attrait pour la femme et son lien au monde. Il n’y a aucune revendication dans mes écrits en revanche une envie de créer des ponts et d’ouvrir des fenêtres. J’ai le privilège d’être la Présidente du Prix René Depestre en 2023, une initiative portée par l’association ADVENTUS NOVA en partenariat avec les Éditions Milot-Paris, une manière de rendre hommage à ce grand écrivain dont l’œuvre reste une source de lumière et d’engagements. C’est un engagement avec une dimension internationale qui m’honore.

 

 

© Crédit photo : Le visuel officiel du Salon du Livre de Soissons les 7 & 8 octobre 2023.

 

 

H.M – En tant que poétesse, l'importance du réseau et de la visibilité peut jouer un rôle significatif dans la promotion du texte ou de la personne ? Pouvez-vous nous parler de votre expérience et de comment ces éléments ont pu influencer votre parcours poétique ?

 

R.B – La visibilité est une notion à réfléchir mais en ce qui me concerne, elle est en opposition avec le fait d’écrire qui reste un acte solitaire. J’essaie de m’affranchir de cela car j’aurais l’impression que cela dénature mon lien avec l’écriture.

 

 

H.M – Pour conclure, quel conseil donneriez-vous aux jeunes poètes qui aspirent à aborder des sujets aussi personnels, profonds, délicats et touchants dans leur propre écriture ?

 

R.B – Oser toujours et encore car la notion de partage reste centrale dans l’écriture.

 

 

© ​Hanen Marouani & Rachida Belkacem

 

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Pour citer cet entretien illustré & inédit

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​Hanen Marouani, « Interview de la rentrée poétique avec Rachida BELKACEM », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », volume 1 & Revue Orientales, « Les conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 6 septembre 2023. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no3/no14/hmarouani-entrevuederachidabelkacem

 

 

 

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1 septembre 2023 5 01 /09 /septembre /2023 15:14

N°14 | Les conteuses en poésie | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages 

 

 

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Rien, le ciel peut-être

 

poésies de Paloma Hermine Hidalgo

 

Recueil paru aux éditions Sans Escale

 

avec une préface de Dominique Sampiero

 

 

 

 

 

 

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Critique par

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poésies de Paloma Hermine Hidalgo, Rien, le ciel peut-être aux éditions Sans Escale.

 

 

 

Pourquoi ce titre désabusé et énigmatique qui renvoie au rien, voire au néant mais qui, dans le même temps s'ouvre sur une possible note d'espoir « le ciel peut-être » ? L'écriture est-elle ce ciel qui éclaire l'abysse dans lequel s'est abîmée, entre douleur et jouissance, Paloma Hermine Hidalgo ?

 

De cette plongée vertigineuse dans l'obscur d'une relation incestueuse mère-fille, l'autrice ramène à la pleine lumière les fragments hallucinants d'une écriture à la beauté irradiante qui bouleverse les convenances, déconstruit et renverse les tabous inhérents à la morale.

 

 

Le préfacier de ce recueil, Dominique Sampiero, le qualifie de « Cap Horn de la chair » ! L'on songe d'emblée au livre de Pierre Louÿs « Trois filles de leur mère » mais mieux encore, avec l'autrice nous franchissons les frontières des ténèbres de l'indicible et de l'inouï. « Fesse-la, ta rosière, dont le saccage de miel s'ouvre en brèche topaze », écrit-elle. Les mots et les images, tels des diamants bruts, s'invitent dans une danse orgiaque qui fait se pâmer le corps du texte. L'on appréhende avec l'autrice des terres inconnues,  enfouies ou en dormance dans notre inconscient collectif.

 

L'âme se délite dans ce corps où mère et fille ne font plus qu'une dans un chavirement des sens qui conduit inexorablement à la « petite mort » qui précède celle de l'anéantissement dans le rien. On lit : « Donne : je te sacrifierai colombe, pur agneau, te ferai l'offrande d'os de seiches, de corne de narval, s'il en échoue sur la côte ».

La mère, à la fois mante religieuse, dévoreuse et dévorée, soumet sa fille à des agapes funestes 'l'épieu, trouant nos bustes, toutes deux crever, clouées au chêne amer, d'assez spacieuse écorce pour y nicher deux mortes ».

Françoise Héritier, dans son ouvrage « Les deux sœurs et leur mère. Anthropologie de l'inceste », affirmait de l'inceste mère-fille qu'il reposait sur une réalité physiologique tangible que sont les « humeurs » corporelles. Si Paloma Hermine Hidalgo évoque ces humeurs corporelles qui imprègnent le corps du texte jusqu'à l'absorber, elle nous les restitue en les sublimant et en les transmutant. Les humeurs charnelles deviennent parfums d'âme, elles ont partie liée avec la féerie « la rose, née de la tourbe » !

 

Lumières et ténèbres s'enchâssent dans un puits d'ombre sans fond où le désir ne cesse de renaître dans l'écriture ardente d'une langue qui explore l'enfer avec le sceptre baroque de la magnificence :  « Des encres, à déluge, tortillent : crotales maoris enténébrant mes pognes ! »

Reste pour Paloma Hermine Hidalgo, la possibilité du ciel pour prendre un nouvel envol dans le bleu des songes avec la grâce ailée d'une colombe !

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ce texte inédit

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Françoise Urban-Menninger, « Rien, le ciel peut-être, poésies de Paloma Hermine Hidalgo. Recueil paru aux éditions Sans Escale avec une préface de Dominique Sampiero », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », volume 1, mis en ligne le 1er septembre 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/no14/fum-recueildepalomaherminehidalgo

 

 

 

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31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 14:04

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossiers majeur & mineur | Florilège

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Le génie du château du Bosc

 

 

 

Un petit navire appelé Athéna

 

 

 

 

 

 

Contes & dessin par

 

Maggy De Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

© Crédit photo : Un dessin d'animal par Maggy De Coster.

 

 

Le génie du château du Bosc

 

 

 

Au Château du Bosc vivait un jeune homme tellement beau qu’on l’appelait « Le Prince de beauté ». Il vivait entouré d’une horde de petits enfants de sa famille, qu’il affectionnait et couvrait de cadeaux.

À sa naissance une fée s’était penchée sur son berceau tout en or pour lui transmettre le don de peindre. Cependant une sorcière, jalouse de sa naissance avait fait tout pour s'opposer à sa destinée en maudissant ce joli poupon que tous les habitants du village admiraient sur leur passage à l’heure de sa promenade.

« Le prince de beauté » grandit dans l’amour de ses parents qui avaient tout à lui donner sauf une excellente santé. Génie précoce, il commença à dessiner alors qu’il ne fréquentait pas encore l’école. Il dessinait avec précision tant au charbon de bois qu’au feutre ou au fusain. Comme la sorcière avait tout fait pour le contrarier, un jour il tomba de cheval et se cassa une jambe. Il resta longtemps au lit sans bouger. Comme il se remettait à marcher dans le jardin du château, il fit de nouveau une chute et se brisa l’autre jambe. Depuis, il se déplaçait en fauteuil roulant. Mais le génie qu’il avait en lui n’était pas atteint. Il était resté intact.  Ainsi, il continuait à dessiner jusqu’à l’âge adulte mais il resta tout petit. Son œuvre eut un succès fou. Et son génie se développa avec sa folie. Qui l’emporta ? Son génie ou sa folie ? Malheureusement c’est sa folie qui l’emporta dans la tombe.

 

 

 

 

Un petit navire appelé Athéna

 

 

Il était une fois, un petit navire qui s’appelait Athéna en souvenir de la déesse grecque Athéna à qui les matelots avaient fait la promesse de naviguer toujours vers Athènes et d’être toujours cinq à bord. Un jour, oubliant leur promesse, ils prirent un sixième passager. Qu’arriva-t-il alors ? Une violente tempête se déchaîna, les vagues montèrent très, très haut et le navire commença à couler.

Soudain, il vint à l’idée d’un des navigateurs de jeter à la mer le sixième passager qui, fort heureusement portait déjà un gilet de sauvetage et avait eu le temps de prendre une bouée de sauvetage. 

En un clin d’œil, le vent cessa de souffler et la mer s’apaisa. Finalement, le navire repartit à bon port après avoir été vidé des eaux de mer.


 

© Maggy DE COSTER, Contes tirés « Histoires à écouter assis ou allongé », Éditions Unicité, 2023 et reproduits avec l'aimable l'autorisation de l'auteure et de la maison d'édition citées précédemment.

 

 

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Pour citer ces contes poétiques

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Maggy De Coster (contes & dessin), « Le génie du château du Bosc » & « Un petit navire appelé Athéna », contes reproduits avec l'aimable l'autorisation de l'auteure & des Éditions UnicitéLe Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », volume 1, mis en ligne le 31 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/no14/mdc-contes1

 

 

 

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29 août 2023 2 29 /08 /août /2023 12:36

N°14 | Les conteuses en poésie | Poésie, musique & art audiovisuel

 

 

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Cauchemar

 

 

 

 

 

 

Cristina Rap

 

 

 

 

Lien hypertexte vers le court-métrage : 

 

 

https://vimeo.com/854951154?share=copy

 

 

© Réalisation de C. Rap et P. Pivetti Nouvelle version (2023) © Rap-Pivetti 2008-2023.

 

Description :

 

Cauchemar est un court-métrage d’animation en 3D. Libre adaptation du Chapitre IX du roman de Renée Vivien, Une Femme m’apparut… (Paris, Alphonse Lemerre, 1904). Réalisation de C. Rap et P. Pivetti

Nouvelle version (2023) 

5’37’’

© Rap-Pivetti 2008-2023.

 

 

 

Court-métrage d’animation en 3D, Cauchemar est librement inspiré du chapitre IX d’Une Femme m’apparut… de Renée Vivien : le récit de rêve de la narratrice, dont l’articulation en brèves séquences graduellement cauchemardesques laisse apparaître un certain dynamisme, brusquement arrêté sur la non-existence de l’énonciatrice et la réduction de sa « personnalité » au « Néant ».

Si la mise en récit du scénario onirique comporte quelques-uns des procédés littéraires de l’époque, propres à recréer l'atmosphère d'un rêve authentique (brusques changements de décor et d’événements, irréalité ou incongruité des scènes, personnages et lieux à forte charge symbolique), le rôle moteur de l’“imagination élémentale”, associé à un symbolisme chromatique disséminé par ailleurs tout au long du roman, libère une dynamique de plus en plus angoissante : dès premières scènes dominées par un décor infernal, marqué par le rouge et « la lave ardente », au paysage mortifère des eaux stagnantes et de l’imagerie de la noyade, jusqu’à l’apparition du caveau funèbre qui annonce « la fermentation de la pourriture » et introduit à la scène finale de la néantisation du je onirique.

 Inséré presque au centre du roman, en plein cœur donc du macro-récit enchâssant, ce micro-récit second, comme le fait observer Patrizia Lo Verde, condense et reflète des éléments dominants de la macrostructure romanesque : «[o]rchestrato sui quattro elementi cosmogonici, il sogno […] ripete en abyme frammenti della storia principale [et] traccia in un vero e proprio microracconto un itinerario iniziatico di espiazione e purificazione, tra caduta e impossibile ascesa, dove le stesse figure primigenie della natura rivestono funzioni attanziali […] ». 

Tout en reproduisant des motifs obsédants, des éléments de l’univers diégétique, ces scènes oniriques fonctionnent à peu près comme une mise en abyme particulière, car sous l’effet de la rétroaction ou élaboration secondaire elles viennent confirmer l’«autarchica specularità del romanzo, che ridonda da un capo all’altro di risonanze ed echi» (Lo Verde, Une Femme m’apparut…, 2004). 


 

Or, si l’adaptation filmique fait un usage somme toute discret des effets réflexifs, de miroir, du micro-récit viviennien, l’emploi diffus des surimpressions et de la technique du fondu enchaîné imprime à l’animation sa propre rythmique visuelle. La reconfiguration du scenario investit l’ordre des séquences et comporte des modifications importantes non seulement au niveau de leur ordonnance mais également au niveau de leur signification globale. L’euphémisation de la scène du caveau funèbre, en surimpression et lents fondus d’inserts citationnels en noir et blanc, et plus encore la substitution de la séquence finale avec l’apparition de la rose subvertissent et transforment profondément l’extrait onirique.


 

Réinterprétée à l’aune du thème viviennien de la chambre (lieu de l’intime, intermédiaire entre clôture et ouverture, microcosme et macrocosme), la scène de la rose, ici géminée sur l’espace clôt de la chambre lentement transformée en lieu ouvert, est un renvoi transparent au moment ultime du roman : la révélation épiphanique des deux figures de Béatrice métamorphosées en deux Archanges.

Lien Vimeo :

https://vimeo.com/854951154?share=copy

 

 

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Pour citer ce court-métrage inédit

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Cristina Rap, « Cauchemar », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », volume 1, mis en ligne le 28 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/no14/cristinarap-cauchemar

 

 

 

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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 16:05

N°14 | Les conteuses en poésie | Dossier mineur | Florilège

 

 

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la robe de bain

 

 

 

 

 

 

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Poème lyrique par

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Crédit photo : Vincent Van Gogh, Zeegezicht bij, Les Saintes Maries de la Mer, Google Art Project, peinture tombée dans le domaine pvia Wikipédia.

 



 

parmi les vieux chiffons

destinés au dépoussiérage

un carré en éponge bleu ciel

garni d'un liseré blanc

me rappela soudain

la robe de bain

que revêtait ma mère

au sortir de la plage

 


 

le temps suspendit son vol

quand son image flotta

au-dessus des vagues

sa robe soulevée par le vent

dansait dans une gerbe d'écume

en dessinant dans l'azur

le fin liseré blanc

de son passage


 

 

© Françoise Urban-Menninger, été 2023. Ce poème a été écrit à partir d'une réminiscence liée à un morceau de chiffon... Une variante très féminine de la madeleine de Proust !

 

 

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Pour citer ce poème inédit

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Françoise Urban-Menninger, « la robe de bain », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 14 | ÉTÉ  2023 « Les conteuses en poésie », volume 1, mis en ligne le 28 août 2023. URL :  

http://www.pandesmuses.fr/no14/fum-larobedebain

 

 

 

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