15 mai 2024 3 15 /05 /mai /2024 17:29

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | Critiques & réception / Chroniques cinématographique de Camillæ | Astres & animaux 

 

 

 

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Le jardin qui bascule, de Guy Gilles

 

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Camillæ (Camille Aubaude)

Sites officiels : http://www.camilleaubaude.com/

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https://litterature-lieux.com/fr/guide/lieu/428-la-maison-des-pages-de-camille-aubaude

 

Blogue officiel :https://camilleaubaude.wordpress.com/ ​​​​​​

 

 

 

Le jardin qui bascule est une figure de rêve. Ce rêve est fait par un tueur à gages, il le raconte aux trois quarts du film. Il est chargé d’éliminer Kate (Delphine Seyrig), destinataire de ce récit de rêve, qui compose le sens de ce film de 1975 qu’une copie avec des génériques rose vif fait revivre en 2024.

Je me serais passé de la cheville narrative du tueur* pour me laisser emporter par la poésie de ce film indéfinissable car d’une puissance émotionnelle jusqu’au-boutiste. Les personnages typiques des seventies ont un rythme lent comme dans les films de Marguerite Duras. La liberté d’après mai 68 est illustrée par les cheveux longs des jeunes hommes, et il n’est pas besoin d’insister sur les pantalons pattes d’éléphant, si datés qu’ils marquent le pouvoir déclinant de la révolution. Le beau blond de cette bande de « petits prolos », et de cette « chair fraîche condamnée à la défraîcheur », selon Jean-Louis  Bory** se sait filmé sous son meilleur profil. Alors il souffle sur sa mèche. Lui, il ne tue pas, mais il connaît déjà la prison modèle de Fleury-Mérogis : il vole des voitures pour payer une maison à ses parents... Pas besoin non plus d’insister sur les stéréotypes masculins, toujours les mêmes dans ces films d’hommes qui à travers une actrice divinisée donnent à voir leur désir comme de l’art brut, sans naturel. Eux déglingués. Elle distinguée. Tout la met en valeur, le récit, la technologie, le maquillage, et la violence imminente. 

Que ce soit ce film-là qui ressorte est pataphysique : il veille sur le danger ! Le temps qui passe et donne la mort s’élève à l’amour passion. Avant de basculer, la fraîcheur s’incarne dans la beauté d’une déesse qui lit. Nul besoin de préciser que Delphine Seyrig est éclatante et lumineuse pour ces corps d’hommes qui dodelinent avant que bascule le couperet. Elle dit qu’elle peut lire dix heures sans s’arrêter. A quarante ans passés, elle est retirée dans une maison au bord d’un fleuve. La liberté des seventies n’a rien à voir avec la prise de parole des femmes en 2014. Quarante ans : vieillesse. Jeune, « elle travaillait », comprenez qu’elle se prostituait, et elle devient un accessoire. Pouvons-nous parler de « féminicide » pour ces œuvres où la femme est mise à mort, tandis que l’homme travaille ? Gros travail, ces films…

Préservons la surréalité poétique ! Passer une vie à lire les classiques de l’Antiquité grecque et romaine, et quelques œuvres de la Renaissance est ce que nous pouvons faire de mieux parmi les fleurs et les arbres d’une Nature non aseptisée — il n’est pas question de « vert » en 1975... Laissons aux « petits soldats » les missions et les énigmes réductrices, et les ficelles de la narration, pour suivre le fil du temps. Lire et écrire. Et chanter, le front haut, la tête légère. Il y a dans Le jardin qui bascule une des meilleures prises de vues d’une chanson de Jeanne Moreau. Parole et visage illuminent le jeu des correspondances qui raniment la fidèle espérance. La maison de ce jardin est ce qui fait percevoir la beauté incertaine, où la chanson est l’exacte vanité de l’instant, sa grâce et son plaisir.

 

 

© Camillæ

 

 

* & ** voir URL. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jardin_qui_bascule

 

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Pour citer ce texte inédit 

 

Camillæ (Camille Aubaude), « Le jardin qui bascule, de Guy Gilles », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 15 mai 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/camillae-lejardinquibascule

 

 

 

 

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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 16:08

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | Réflexions féministes sur l'actualité | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages 
 

 

 

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« PAS UNE DE PLUS »

 

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Camillæ (Camille Aubaude)

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J’ai reçu par Françoise Urban Menninger cet article accablant sur un jugement de tribunal de justice à propos d’un poète qui frappe sa femme.

 

Il s’agit d’un certain « Maulpoix », très en vogue, très « monsieur Partout » dont les livres sont dans les médiathèques, ce qui est toujours une marque de métayage de la poésie, et non de désintéressement. Le poète Maulpoix est devenu l’homme qui cogne, et ses juges le ravalent au rang de « Monsieur Tout le monde ». Terrifiante façon de la justice d’exprimer une totale puissance des femmes battues et dévalorisées, et la totale impunité des bourreaux. Disons que c’est le guerrier d’autrefois qui prenait tant de plaisir à brûler les cités... 

Le jugement du tribunal est diffusé, et il doit l’être. On le doit à l’intervention salutaire de la sœur de la victime. Certes, par peur, les victimes se font complices des bourreaux, le système piège les épouses de ces soldats désireux d’infliger des blessures et d’en avoir, par avide ambition. Le cas de ce « poète » agresseur est exemplaire : il n’est pas en cavale, il assume ses maltraitances… Sachant qu’il ne sera pas poursuivi, que ces révélations prêteront sourire, il se compare au poète Verlaine, pris dans une relation mortifère avec Rimbaud et sa femme, et à Picasso. Pourquoi pas Aristote, qui prône la supériorité de l’homme sur la femme ? Femme à qui il doit la vie, mais les esprits pervers pratiquent avec un zèle hors pair l’ingratitude.

Le discours, aussi concret et direct que les coups du « possesseur », sa façon de marquer sa propriété dans le système patriarcal mondial, multi millénaire, imprégné de la culture du viol, est actuellement analysé. Pourvu que ça dure, et que ce ne soit pas au service d’un idéal autocratique !

 

Un autre poète proférateur de glose parle de « dénonciation » ! Il s’agit de protéger une femme battue quand elle était enceinte mais on dévie, on colle des étiquettes... Le même poète générateur de glose parle de « sale » et très « vilain fait divers ». Seulement un fait divers… seulement du « Monsieur Tout le monde » ! La Tribune des 400 femmes contre les violences genrées dans le milieu littéraire affirme que pas une seule d’entre nous a échappé aux agressions. C’est facile d’arrêter le discours sur la barbarie par le poison ! Allez, c’est un monstre, c’est un marginal, un Autre, et notre démocratie ne peut produire des hommes violents envers les femmes, des hommes qui les dominent pour leur interdire une vie propre. 

Dans cet exemple, l’impunité s’étend dans les débauches littéraires. Monsieur Tout le monde-poète reçoit en 2022 un prix de poésie aux éditions Gallimard. Le même jour, il a cassé le poignet de sa femme pour qu’elle ne puisse plus écrire. « Riez », écrivais-je dans La Malcontente

Ces agressions contre les femmes sont préméditées. Admises comme la guerre, comme le pillage des villes incendiées, ces multiples agressions expriment une toute puissance virile dont l’adversaire invisible est la féminité. La déesse tutélaire d’une ville réduit à peu de choses l’égoïsme du vaillant petit soldat. La propriété d’un homme du corps de la femme, c’est la maman qui, sous contrat, lui assure une postérité, c’est la putain qu’il achète comme un simple objet. Dans les systèmes mafieux, les femmes sont enlevées et prostituées. L’élément structurant du patriarcat est que les femmes sont des territoires que les hommes possèdent pour les échanger. Ce système de pouvoir se retrouve en poésie, avec la spectacularisation du corps de la femme (cf. Elle par bonheur et toujours nue…). Les exemples de femmes sur-tuées foisonnent, car l’Etat marche sur le corps des femmes. Tant que les victimes de violences conjugales sont « invisibilisées », le silence préside à l’écriture des poétesses, notamment quand elles s’énervent sur le terme qui les désigne. 

Le jeune poète proférateur de glose le prouve en reprenant le mythe de Philomèle, sans citer Tant de Philomèles en ce monde paru sous ma direction au Pan poétique ! Ah, la priorité des idées… Pour sortir de silence qui paralyse, il faut identifier la violence mentale (lire Laurène Daycard, Nos absentes). Le slogan « quand on touche à une femme, on touche à toutes les femmes », assure l’unité, sans uniformité.

Plus on monte dans la hiérarchie sociale, moins les femmes portent plainte pour maltraitance. La professeure Laure Helms est une survivante alors que la maîtresse de conférence Cécile Poisson* est décédée. 

 

© Crédit photo :  Capture d'écran du site Babilo de la page dédiée à Laure Helms. Image fournie par la l'autrice.

 

Dernier fait exemplaire de cette société qui a déployé tous ses rets pour arnaquer les femmes, le tribunal a aussi condamné Laure Helms ! Ancienne élève de l'ENS (Ulm), agrégée de Lettres modernes, docteure en littérature, professeure en classes préparatoires littéraires au lycée de Fustel de Coulanges, à Strasbourg, publiant comme moi chez Armand Colin un essai sur la présence des femmes en littérature... Tout s’éclaircit :  Monsieur Tout le monde l’accusait sans doute de ne pas être assez gentille avec lui (lire « pas assez pute »). Le grand poète ne s’évanouit plus dans l’égoïsme mais dans le despotisme…

 

 

© Crédit photo :  Portrait de Cecile Poisson. Image fournie par la l'autrice.

 

Dans la France d’aujourd’hui, les violences conjugales et les viols sont des délits pénaux ce qui n’était pas ainsi dans le passé, et ne l’est toujours pas dans d’autres pays. Pourtant la société a du mal a en parler, et les femmes opprimées se taisent, ne vont pas jusqu’à la révolte et encore moins au commissariat. Esclaves de cette longue suite d’actions dévalorisantes, heurtées, destructrices, il est vital pour elles de ne pas aller au-devant de plus de souffrances et de se protéger des violence psychologiques. C’est ce qu’illustre une sanction mi-figue mi-raisin (cas de Laure Helms), ou dans le mien, un jugement rendu inopérant après des années d’embarras juridiques qui massacrent la création. Bien qu’elles aient besoin de la plus grande attention, les femmes agressées sont jugées castratrices. Leur sensibilité, leurs vapeurs, leur sensualité sont les caisses de résonnance des mauvais traitements et des traumatismes qui accroissent le risque de développer une pathologie mentale. L’agresseur de mon bureau d’écrivaine m’a lancé dans la rue : « sorcière, pas encore suicidée ». Tout trahit le désordre et la haine. Le spectre de la violence que les femmes subissent commence enfin à être analysé par les néo-féministes, qui œuvrent à une prise de conscience dans l’espérance d’être plus humains.   

Ce qui reste encore peu intelligible, ce sont les doctrines sans doute pérennes que j’ai étudiées dans Le Mythe d’Isis pour une société sans radicalité (cf. La Thréicie de Quintus Aucler, l’initiation aux Mystères d’Isis…). Le sentiment d’infériorité implanté notamment par l’École Normale Supérieure produit une culture d’automates qui, entre antagonisme et mimétisme, interdit l’épanouissement des femmes dans la création. Que France-Culture énonce des écrivains pour le bac, ou désigne des poètes, il n’y a que des hommes. Nec plus ultra, les désirs de propriété, de gloire et de puissance qui s’érigent en modèles creusent la tombe à larges pelletées, dessèchent le cœur et ne rendent jamais heureux.

« Une révolution est en marche ». « La peur change de camp », « c’est à l’agresseur d’avoir peur » (slogans…), pour qu’une voix s’élève, claire, inespérée, portant une vérité constante, ferme et paisible.

 

 

 

© Crédit photo :  « Plus une en plus », capture d'écran du slogan espagnol luttant pour l'élimination des feminicides. Image fournie par la l'autrice.

 

 

 

Sangre mía,

de alba,

de luna partida,

del silencio.

de roca muerta,

de mujer en cama,

saltando al vacío,

Abierta a la locura.

Sangre clara y definida,

fértil y semilla,

Sangre incomprensible gira,

Sangre liberación de sí misma,

Sangre río de mis cantos,

Mar de mis abismos.

Sangre instante donde nazco adolorida,

Nutrida de mi última presencia.

 

 

La poétesse, psychologue et activiste mexicaine Susana Chávez a été violée et asphyxiée à 36 ans, le 6 janvier 2011 ; ses trois agresseurs ont coupé la main avec laquelle elle écrivait. Voir la série de France-Culture, Féminicides.

 

 

*https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/sa-mort-nous-regarde-un-an-apres-le-feminicide-de-luniversitaire-cecile-poisson-un-emouvant-hommage-lui-est-rendu-a-lens-20240320_2ZK5Y32X7FFWNJFOS6VCMSRGTM/)

 

 

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Pour citer ce texte féministe, inédit & engagé 

 

Camillæ (Camille Aubaude), « "PAS UNE DE PLUS" », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 28 avril 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/camillae-pasunedeplus

 

 

 

 

 

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2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 16:21

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | Critiques & réception / Chroniques cinématographique de Camillæ | Voix/voies de la sororité

 

 

 

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Smoke Sauna Sisterhood par Anna Hints,

 

2023, « Documentaire », 1h 29m

 

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Camillæ (Camille Aubaude)

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Smoke Sauna Sisterhood, par Anna Hints, 2023 ‧ Documentaire ‧ 1h 29m

Il faut entrer dans ce sauna de fumée de la sororité. Au-delà d’un documentaire, ce film reconstruit les témoignages de la condition des femmes selon « cette fabrication texte, temple, rite », comme a écrit Claude Rétat pour le recueil Ivresses d’Égypte de Camille Aubaude, qui s’avère passionnante.

Le Texte monte crescendo pour énoncer des aveux qu’une femme ne peut faire au cours d’un interrogatoire de police. Le tour de force est d’avoir placé des actrices telles de simples femmes d’un sauna de fumée pour tout dire du sabotage, voire du massacre, de la spécificité sexuelle des femmes. Il serait bien de lire ce qu’elles disent, après avoir entendu l’interprétation de ces témoignages.

Le Temple est un chalet en rondins, un four, une forge, une matrice inaliénable que décorent de fines branches d’arbres chargées de neige. Cette maison de bois assure la stabilité et l’équilibre dans l’alternance des saisons. Une femme creuse un trou dans la glace. Elles vont y plonger nues.

Et le Rite : à l’opposé des non-spectacles chinois et des codes de narration américains, la fumée, telle les nuages, les rêves, les mirages, la pierre chaude, le sol corrosif, la chasteté qui libère la parole, des confessions dans une église primitive qui relie la maison à la naissance. La face magique du champ de bataille. La grand-mère trône comme le moi féminin gelé dans la glace immémoriale.

« Cette fabrication texte, temple, rite »  promeut la puissance tutélaire de la femme. Cette somme incomparable sur la vie des femmes dans le patriarcat est dénuée d’orgueil, de narcissisme, de décoration et de gloire. Elle pourrait s’appeler Totalité du féminisme, ce qui dirait le contenu… Les récits pourtant connus sur les façons d’arnaquer les femmes éclosent andante et s’entrelacent les branches noires et blanches qui zèbrent le ciel. Quand la neige est remplacée par l’herbe puissante et le délicat feuillage des arbres, nul besoin de parler d’écologie… L’art de la filmeuse associe monstration et démonstration. Il rend ce « reverdi » plus magique que tous les tours de lanternes magiques. Et le rythme vital de l’hymne final porte le sentiment d’éternité. 

 

 

© Camillæ (Camille Aubaude), mars 2024.

 

AVIS DE LA REVUE LE PAN POÉTIQUE DES MUSES :

 

 

Smoke sauna sisterhood

À ne pas manquer !

 

 

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Pour citer ce texte inédit

 

Camillæ (Camille Aubaude), « Smoke Sauna Sisterhood par Anna Hints, 2023, « Documentaire », 1h 29m », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 2 avril 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/camillae-smokesaunasisterhood

 

 

 

 

 

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6 décembre 2023 3 06 /12 /décembre /2023 17:17

N°15 | Poétiques automnales | Dossiers majeur & mineur |  Articles & témoignages  | Revue Matrimoine

 

 

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YVONNE CAROUTCH :

 

 

Les Soifs, la Licorne & l’inaccessible clarté


 

 

 

 

 

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Camille Aubaude

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Crédit photo : La «Paix », peinture tombée dans le domaine public par Giuseppe Mentessi, capture d'écran réalisée par LPpdm d'une image du site Commons.

 

Récemment, l'équipe de la revue LE PAN POÉTIQUE DES MUSES a appris avec une grande tristesse la disparition de « la poétesse Francesca Yvonne Caroutch, qui s’est envolée le 29 novembre dernier » (cf. Camille Aubaude).

Cette revue publie la belle étude, présente ci-dessous, qui est consacré aux œuvres de la très regrettée défunte Yvonne Caroutch pour commencer à lui rendre hommage... et avec l'aimable autorisation de l'autrice et théoricienne de la littérature (en général) et en particulier celle des femmes de lettres Camille Aubaude. L'article a déjà été édité dans l’Anthologie dirigée par Laurent Fels (cf. pdf., p. 51sq)...

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES
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« Vos images sont directes, nouvelles, vivantes. […] Le feu central et l’eau s’étreignent, les contraires se transpercent », écrivait Gaston Bachelard, après la publication de Soifs1. « Merci de m’avoir fait lire vos poèmes. J’en aime le ton puissant et farouche […] »2, reconnaissait Jean Paulhan. « C’est un grand privilège de pouvoir à dix-huit ans écrire et publier de beaux poèmes – et de vivre, comme vous le dites, dans votre propre royaume », s’émerveillait le poète Pierre Reverdy3. « Soifs, les bien nommées, J’en aime le mouvement hardi, l’abondance charmée, les épousailles avec l’illustre univers »4, constatait à son tour Joseph Delteil.

 

Soifs


 

Dans le raccourci saisissant de ces correspondances résonne l’accueil d’exception fait au premier recueil de poésies d’Yvonne Caroutch, Soifs5 (1954). Née à Paris le 3 février 1936, elle poursuit ses études secondaires au lycée Fénelon lorsqu’elle publie son premier recueil de poèmes. Le contrat d’édition est venu de singulière façon. Le poète du groupe de l’École de Rochefort, Luc Bérimont produisait chaque mercredi une émission radio, Tout peut recommencer, consacrée aux grands poètes d’hier et d’aujourd’hui, qu’Yvonne Caroutch suivait avec ferveur, sur la station la plus écoutée à l’époque. Sans rien dire à personne, elle a envoyé un choix de poèmes à Luc Bérimont, qui, à défaut d’une réponse, les a fait lire par deux comédiens. Il lui a écrit quelque temps après pour lui demander d’autres poèmes, souhaitant la rencontrer, et lui a obtenu son premier contrat d’édition. Pour préparer le lancement du recueil, Luc Bérimont a publié une étude dans la revue Carrefour des lettres du 15 janvier 1955. Conséquence, après la parution de Soifs en septembre 1954, la jeune poétesse a reçu de nombreuses lettres de lecteurs. Bachelard, Reverdy et Jean Rousselot ont été parmi les premiers à réagir. « On a tant dit que la poésie, c’est l’enfance "conservée" ou "retrouvée en larmes", lui écrivit Jean Rousselot, qu’on s’étonne de pouvoir mettre sur une poésie aussi naturelle, aussi instinctive, et pure que la vôtre, le visage d’enfant que vous avez. Pour une fois – la dernière, c’était Cadou, l’avant-dernière Radiguet, l’avant-avant-dernière, Rimbaud – le poète est dans sa poésie comme poisson dans l’eau, comme chair dans la peau, comme sève dans l’ormeau. Je n’encense pas : j’assiste à l’évidence »6.

 

Comme Christine de Pizan, Louise Labé, Marie Noël, Sabine Sicaud et bien d’autres, Yvonne Caroutch porte en elle une vocation poétique. Elle incarne à mes yeux l’artiste dont les nombreuses publications, poèmes, romans, essais sur la Licorne et Giordano Bruno sont sous-tendues par la même « soif », pour tenir à distance les maux sournois et insistants qui détruisent l’être intime. Dans sa création littéraire, dont l’excellence s’est imposée d’emblée, elle a convié les plus belles figures de la conscience de soi et de la Nature, celles qui ont pour nom « poésie », leur langage même.

Le nomadisme est inscrit dans les origines d’Yvonne Caroutch, un mélange de parisiens, celtes, flamands, américains, italiens, grecs et eurasiens. Un de ses oncles maternels, un Raynald, fait partie des pionniers du film documentaire américain. Il est mort écrasé par la charge des bisons sauvages, filmant toujours. Son père fut un pionnier des œuvres sociales. Pendant deux ans, il a été l’éditeur de la revue Structure, consacrée à différents domaines des arts et de la spiritualité, et de l’écrivain François Augiéras, dont il a publié le Voyage des Morts. L’auteur de Domme et les poètes médiévaux ont donné à Yvonne Caroutch ses premières leçons, mais son idéal est Rimbaud. Il ressort des nombreuses critiques qui ont salué la parution de Soifs qu’elle n’a pas eu de difficulté à se déployer au-dessus des avant-gardes confinées dans leur impuissance de la poésie française d’après-guerre, réduite bien souvent aux clichés d’une époque et s’effaçant avec elle. Les poètes Jean Grosjean, Michel Manoll, Michel Velmans, Jean Breton l’ont ardemment soutenue, lui donnant une auréole de légende :

 

Soifs d’Yvonne Caroutch est un recueil qui fait parler, l’événement du jour. On sait le goût de Reverdy pour ces poèmes. Et comme les femmes poètes sont souvent discutables, il ne faut pas craindre d’apprécier celle-ci, dont le beau nom barbare est à lui seul un poème. […] Sa voix est ferme, forte, rauque, dirais-je… Elle donne au désespoir une expression saine, une ardeur bien réconfortante. Nous savons qu’Yvonne Caroutch ne sera point vaincue.7


 

Autre conséquence de cette publication inaugurale : Luc Bérimont invite Yvonne Caroutch pendant un an dans son émission, le philosophe Stanislas Fumet lui écrit et la convie à dialoguer avec lui lors d’une émission radio. Maria Casarès fait une lecture radiophonique des poèmes.

 

Royaumes

 

Enfant du silence et de l’ombre tu reposais dans de grands lits d’orties et de menthe céleste

Tu rêvais sur le fleuve immense dévoré par un feu de lune

Tes mains répandaient dans le vent

des océans et des forêts

Où sont tes nuits ange perdu L’aube écoute le sang trop lourd qui bat dans les coulées d’acier

Sens-tu la peur qui entre en toi

Comme un couteau dans ta poitrine

Tu marches dans notre pays

vaisseau égaré dans les bruines Tu ne vois pas le soleil luire

comme au premier matin du monde8


 

L’année suivante, Yvonne Caroutch publie chez le même éditeur son second recueil, Les Veilleurs endormis, des veilleurs qui « connaissent tous les songes de la vie »9, écrivit Bachelard. En 1956, le nouveau recueil s’intitule L’Oiseleur du vide (Éd. Empreinte). Dans les nombreux recueils de poèmes d’Yvonne Caroutch, il y a en même temps qu’une précision infinie, la transformation de l’expérience en chant. La Tente cosmique (Éd. Le Point d’Or, 1982) transcrit les rapports subtils entre l’initiée et les émotions que suscite la révélation des mystères. À la lecture de Voyages du double (Éd. Rougerie, 1988), le quinzième recueil précédé d’une remarquable préface d’André Pieyre de Mandiargues, Robert Amadou montra que ces « voyages » puisent dans la tradition religieuse : « Voyages du double. Ou voyages du dehors et du dedans, avec une merveilleuse lucidité, la force du Saint Esprit et l’attrait de Lilith. Avec aussi, pointe André Pieyre de Mandiargues, un talent très grand. […] »10. Ces figures de la conscience de soi et de la Nature, que l’on appelle « poésie », empêchent de désespérer, satisfont notre désir d’infini, et nous initient aux réalités hors de portée de la raison humaine.

 

La Licorne

 

Les études d’Yvonne Caroutch sont interrompues par un mariage précoce. Elle a voulu quitter Paris pendant un an, mais elle est restée bloquée sept ans dans un petit village du Tarn. Elle revenait souvent à Paris pour collaborer à la revue Structure, dont le premier numéro s’appelait « Une aventure spirituelle ». Elle a publié des textes dans cinq numéros, en compagnie de François Augiéras, partageant avec lui une aventure intérieure intense qui la conduira à défendre l’œuvre de ce novateur dans les champs littéraire, poétique et pictural.

 

Étudiant par elle-même la peinture et la poésie, Yvonne Caroutch construit une œuvre des plus amples. Si elle délaisse l’écriture versifiée pour élaborer un développement mythique tel la Licorne, elle réussit à atteindre la plénitude de la poésie. Elle affiche sa différence par une recherche minutieuse sur les mythes féminins11. Son choix du thème mythique de la Licorne, animation de la blancheur, personnification de la pureté, du goût de la transcendance à travers une théorie métaphysique puissante et aboutie, confirme qu’une œuvre littéraire réussie ne peut se passer d’une grande idée, qui affleure dans chaque livre. La Licorne recèle un pouvoir de suggestion si fort qu’il résume les possibilités artistiques de chaque être humain. Publié en 1988, Le Livre de la Licorne12, illustré de façon remarquable, suggère l’atmosphère délicate et idyllique de la célèbre tapisserie du Musée de Cluny, « À mon seul désir ». Il constitue une excellente éducation aux thèses métaphysiques et aux fastes de l’imaginaire.

Loin de décalquer les modes de son époque, Caroutch a su composer une famille d’esprit en observant avec acuité les œuvres qui l’entourent, œuvres de poètes inspirés, exemptes de bassesses, de dogmes et de compromis. Dans son presbytère près de Montpellier, autant que dans son appartement du Quartier Latin, à Paris, elle a réuni les poètes qui partagent la même quête d’une vie-écriture portée par des tensions intérieures. Dès le début des années 1970, elle a organisé des rencontres de poètes dans son appartement de la rue de Poissy. De 1989 à 2003, les soirées poétiques de « L’Orbe de la Licorne » ont présenté des poètes contemporains, tels Camille Aubaude, Jacques Lacarrière, Jean-Yves Masson. Yvonne Caroutch a accompagné ces poètes et amis dans l’accomplissement de leurs œuvres. Tous ces échanges, ces influences à partir d’une poésie mystérieuse, secrète, dénuée d’artifices, ont pour point commun une avancée vers la lumière, une quête inaugurée par la perte d’un objet d’amour, et le Salut attaché à cet objet même. Caroutch a construit ce que j’appelle une « Maison du Commencement », dont elle emprunte la matière au principe alchimique de la transmutation du plomb en or. Cette maison influence son existence et celle de poètes qui vibrent à l’unisson de notes cachées au fond des gouffres.

 

Les formes immuables des mythes, la vérité d’une expérience humaine, la nouvelle théorie des genres, l’exigence d’une culture féminine dans l’écriture poétique, il y a tant de façons d’aborder cette poésie flamboyante qui ouvre le sens secret des mots et se laisse imprégner par les anciennes connaissances ignorées du grand public13 ! On doit constater que cette poésie féminine dont nombre de critiques disent encore maintenant qu’elle n’a pas d’histoire et qu’elle est marginale14, ne cède ni à la facilité ni à la séduction. La poésie écrite par les femmes, en France, au XXe siècle, reste assujettie à des jugements conventionnels, inconciliables avec les vraies passions. Le constat de Christine de Pizan au début de La Cité des Dames : « Suis-je donc restée oisive pendant que Raison et toi, vous bâtissiez avec ardeur ? »15 reste fondé au début du XXIe siècle, comme je l’ai démontré dans de nombreux articles et conférences. Un important colloque international sur les « femmes poètes » ou « poètes » (en tant que pluriel de « la poète » !), Les Voi(es)x de l’Autre (2007), qui s’est tenu à l’Université de Clermont-Ferrand16, a confirmé qu’il était encore difficile d’employer le mot « poétesse » sans jugements négatifs. La femme écrivant de la poésie n’a plus de nom au début du XXIe siècle. Une telle lacune fait sens. Le mot médiéval « poétesse » a été mal ressenti à l’époque de Soifs, où se publiaient des études univoques et unifiées sur la « littérature féminine »17. Or « Poétesse » est un mot qui définit une technique, incluant les formes fixes, l’éloquence, la versification et l’expression lyrique, en un mot, un métier qui s’apprend et se transmet.

Avec Yvonne Caroutch, la différence des sexes n’est pas gommée, loin s’en faut. En défendant une poétesse telle que Danièle Sarréra, qui doit encore endurer la perte simultanée de son identité et de son œuvre, en choisissant le mythe féminin de la Licorne comme emblème de la Poésie, semblable en cela au mythe d’Isis18, elle a relevé le plus haut défi littéraire : s’immiscer dans un genre très particulier, car les « poètes » parlent de « la Femme » comme idéal, et l’associent à la Nature, à la paix, objet et inspiratrice du chant du poète, lui-même féminisé. Comme l’a bien vu Yves Bonnefoy, dans son étude sur Marceline Desbordes-Valmore, l’auteur de Bouquets et Prières, c’est dans la révélation de « la qualité encore furtive d’un rapport féminin au monde » que réside « la cause la plus profonde de cette perte d’une œuvre » qui l’emporte « sur toute voix masculine »19.

 

Grâce à un jeu de va-et-vient entre une culture féminine et l’acte d’écrire, Yvonne Caroutch perpétue la tradition d’une parole de femmes venue d’horizons divers, et que les facteurs sociaux-culturels ayant contribué à décourager les femmes de publier de la poésie, d’exister en poésie, obligent à considérer selon une perspective « féministe ». N’est-ce pas le poète Pierre Béarn qui, dans un essai sur L’Érotisme dans la poésie féminine, se livrait à ce constat si commun : « Caroutch est un pur produit de l’émancipation des femmes » 20… ?

 

Ses livres ont fonction de métamorphose. L’effort d’un engagement pour l’amélioration de l’art poétique traversé par le cycle vital se manifeste dans chaque publication Ŕ dans Bestiaire d’éveilDemeures du SouffleVol de la Vacuité et d’autres recueils. Bâtisseuse à l’instar de Christine de Pizan, Yvonne Caroutch exprime, par le foisonnement de son œuvre, et par une poésie qui est un instinct, le désir de vérité représentant le cadeau le plus précieux laissé par les poètes à la surface de la terre. Ce n’est pas un des moindres intérêts de ce processus de retrouvailles des figures intérieures, dans des vers ciselés avec ferveur, que de tisser des liens entre des personnalités féminines et une parole fondée sur la connaissance.

 

L’inaccessible clarté

 

Bien que la sensation prime, il ne s’agit pas d’occulter l’importance qu’accorde Yvonne Caroutch à des personnages de la Renaissance italienne, grâce auxquels elle élargit la sphère de sa réflexion d’une clarté et d’une harmonie peu communes, et le champ de son expérience. Ce qui peut être chez certains auteurs une sorte de cliquetis d’idées juxtaposées devient l’essence de sa poésie. Ce mouvement est d’une force et d’une évidence inouïes dans les livres consacrés à Giordano Bruno, nommé « le Voyant de Venise », « le Volcan de Venise », « l’homme de feu ».

 

Transparence, clarté et Feu en tant qu’élément essentiel de l’univers, expriment la passion. La pure et chaste Licorne manifeste l’aboutissement d’une quête intérieure. Elle est analogiquement reliée à la pierre philosophale. Une figure mythique transcrit toujours une quête spirituelle, c’est-à-dire l’approche de l’énigme de nos origines, par la voie d’un retour à la non-dualité, à la clarté qui est la matière de cette poésie résultant d’un puissant effort pour sortir les images de leur immobilité première :

 

Conscience béante et bleue de l’éther fulgurance de diamant noir.21

 

La poésie d’Yvonne Caroutch est nourrie par les métaphysiques orientales, une autre façon pour elle de témoigner sa singularité. Elle étudie les textes de femmes qui font voler en éclats les clichés sur la féminité pour trouver leur propre façon d’écrire, et pas une autre. Elle divulgue aussi les œuvres des femmes alchimistes, telles Christine de Suède, dont la démarche alchimique est plus technique que poétique, ou Dorothée Wallichin de Weimar, dont les textes codés, d’une grande densité ne sont pas entièrement traduits en français. À partir de ces sources, Caroutch sait donner des accents lyriques aux principes alchimiques, les convertir en une célébration de l’ordre du monde. Bianca Capello, l’épouse de Francesco Primo de Médicis, dont les écrits ont été détruits par les Médicis, l’a beaucoup inspirée, en particulier pour les jardins alchimiques qu’elle a fait construire avec son époux à Pratolino. Caroutch livre son interprétation des femmes alchimistes de l’époque alexandrine, dissimulées, dans les dialogues alchimiques sous les noms d’Isis, de Cléopâtre et de Marie.

Yvonne Caroutch redécouvre des femmes oubliées, mais dont les œuvres cristallisent des vies d’exception que couronne une conscience éclairée. Mue par l’aimantation d’une vérité inaccessible, elle explore leurs fictions, leurs désirs, leurs images. Pour exprimer son état intérieur, elle a élaboré une forme poétique dont elle ne s’éloignera plus, inscrite dans la lignée des trobairitz et des « Fidèles d’Amour ».

 

L’étude de l’alchimie culmine dans le recueil intitulé Tente cosmique, composé de trente poèmes qui diffusent l’alchimie ténébreuse de la parole lyrique, de l’Orient mélancolique et de l’initiation :

 

Nature vide de toute nature pétrifiée pourtant tourbillon Invisible le paon sidéral

pivot fou de l’enfance

Hauts pétales et pistils

dans le charnier des choses dites

Pulsions de la divinité cristalline

dans le lac de saphir étoilé

L’air palpite dans la maison de caresses

Terrassée par les joies éphémères

dont la texture est le vertige qui se tait

Joies sphériques et vagues de dons

du sentier qui murmure « suis-moi »

Taches ingrates fagots obscurs

Qui embraseront les nuits blanches

le cours des astres des saisons

incapables de réfléchir

Déploiement des grandes images vivantes

jamais venues jamais parties

dans le vivier inaltérable

Tympan secret pour le tantra du sol

et de la parole inutile.22


 

Ces faits sont consignés avec la clairvoyance, la bienveillance et la finesse qui siéent aux esprits passionnés, aux explorateurs de mystères et aux amateurs d’invention. Loin de s’afficher de façon dogmatique, elles s’infiltrent et se diffusent dans des poèmes d’une inaccessible clarté. L’imagination, loin de faire obstacle au savoir, s’unit à l’érudition, à la méditation et à la connaissance de soi. Caroutch n’est pas de ces poètes qui

 

Par fables ont caché le vray sens de leurs vers,

A fin que le vulgaire, amy de l’ignorance,

Ne comprist le mestier de leur belle science.23


 

Elle veut transmettre une expérience utile, ouvrir le chemin d’une conscience puisant dans la beauté et l’ordre de la Nature son agrément,

 

[…] pour annoncer les épousailles

de l’âme obscure des rivières

et de nos soifs multipliées.24

Notes

 

1 « Et vraiment, moi qui ai tant rêvé dans les champs, n’ai-je jamais pensé à faire, comme vous, sous des épaisseurs de terre, "un grand feu de menthe" […] », lettre du 31 octobre, Paris, 1954 (collection Y. CAROUTCH).

2 Lettre de Jean PAULHAN, Paris, le 17 février 1955, id.

3 Lettre de Pierre REVERDY, Paris, le 26 janvier 1955, id.

4 Lettre de Joseph DELTEIL, Paris, le 2 novembre 1954, id.

5 Aux Nouvelles Éditions Debresse, 38 rue de l’Université, Paris, 1954, que les critiques avaient l’habitude d’appeler les Éditions Ned.

6 Lettre de Jean ROUSSELOT, Paris, Octobre 1954, id.

7 Article paru dans le magazine mensuel de littérature et théâtre Arts et spectacles, et signé L. M, octobre 1954.

8 Voir le site Yvonne CAROUTCH, rubrique « poèmes ».

9 Lettre de Gaston BACHELARD, le 7 janvier 1956 (collection Y. CAROUTCH).

10 Paris, L’Autre Monde, n°118, juin 1989. Il faut préciser qu’André Pieyre de MANDIARGUES insista pour qu’elle reprenne son vrai prénom, Françoise, sous sa forme italienne, Francesca. Elle utilise donc la signature Francesca Y. CAROUTCH.

11 Voir les études de Marie MIGUET-OLLAGNIER, Métamorphoses du Mythe, Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 628, 1997.

12 Sous-titre : Symboles, mythes et réalités, Éditions Pardès, Paris, 1988.

13 Voir article de Jean-Yves MASSON pour La Revue parlée du Centre Georges Pompidou, Paris, le 11 mai 1992.

14 À l’occasion du bilan littéraire du XXème siècle, les professionnels du livre continuent à s’interroger sur l’absence de talent féminin dans la poésie française. Un poète contemporain déclare : « C’est comme cela ». Jacques ROUBAUD, 129 poèmes de langue française, Paris, Gallimard, 1997, préface.

15 Première page de La Cité des Dames (1405). Texte traduit et présenté par

T. MOREAU et E. HICK, Paris, Stock, 1986. Voir aussi Christine DE PIZAN, Poésies d’amour, Paris, Aumage éd., 2003, traduction et préface de Camille AUBAUDE.

16 Organisé par le CELIS (Centre d’Études sur les Littératures et la Sociopoétique, ex-CRLMC), Université Blaise Pascal, les 7-8-9 novembre 2007, sous la direction de Patricia GODI-TKATCHOUK et Caroline ANDRIOT-SAILLANT. À paraître aux Presses Universitaires Blaise Pascal.

17 Voir Camille AUBAUDELire les Femmes de lettres, Paris, Dunod, 1993, p. 82.

 

18 Voir Camille AUBAUDE, Le Mythe d’Isis de Gérard de Nerval, Paris, Kimé, 1998. Isis, Narcisse, Psyché. Mythe et écritures, écritures du mythe. Études réunies et présentées par Pascale AURAIX-JONCHIÈRE, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2000.

19 Lire les Femmes de lettresop. cit., p. 100.

20 Paris, Éd. Jean-Jacques Pauvert, 1993. Voir aussi le jugement de Jean BRETON, dans la revue Poésie 1, « Poésie féminine d’aujourd’hui », Paris, 1969.

21 Tente cosmique, Paris, Le Point d’Or, 1982, XIX.

22 Ibid., XX.

23 RONSARD, Élégie à J. Grevin, 87-92.

24 Soifsop. cit.

 

***

 

Pour citer cet article inédit

 

Camille Aubaude, « YVONNE CAROUTCH : Les Soifs, la Licorne et l’inaccessible clarté », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales » & N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 6 décembre 2023. URL.

http://www.pandesmuses.fr/no15/ca-yvonnecaroutch

 

 

 

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 14:12

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Méraubaude & autres poèmes


 

 

 

 

 

​​

 

Camille Aubaude

Sites officiels : http://www.camilleaubaude.com/

​​​​​​ www.lamaisondespages.com/

https://litterature-lieux.com/fr/guide/lieu/428-la-maison-des-pages-de-camille-aubaude

 

Blogue officiel :https://camilleaubaude.wordpress.com/ ​​​​​​


 

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Peinture tombée dans le domaine public, image symbolisant la paix & fournie par la poétesse.

 

 

 

La Sagesse vient de nos lettres vivantes, 

nous enseignent les textes des pyramides d’Égypte

 

Pour toi Pallas Bien Aimée

mes lettres vont être une drogue. 

 

Aset — je suis ductile ; c’est ma force.

Je me pare d’un manteau de berger pour t’écrire 

car je revis par ma Bouche, mes Lèvres et mes Livres.

 

« Pascience baille les armures », écrit la Prudente Catherine d’Amboise.

 

Au sein du mystère les champs des perceptions triomphent

Le cuer s’est baigné de larmes.

 

Ma musique s’était tue dans les grottes.

La Mère imprudente peu armée ne peut plus danser

devant l’arc-en-ciel d’une lanterne de Damas.

Aset et ses lettres ont tant navigué par païs

 

Aset parle en accord avec un monde fort en beauté, 

la musique de sa passion unit Alep aux rivages de 

l’Amour-mort-sagesse quand la folie baille le génie.

 

Aset et Mars renaissent en un Grand corps androgyne, 

tout homme, toute femme… volubile délicieux humble vertueux 

aux paroles superflues

 

« Gloire et magnificience » 

« pour élucider ma matière… et parvenir au port de mon seul désir » 

pense K (Catherine d’Amboise) la Reverdie.


 

MAIS qui parle de puissance du combat 

sans appliquer à lui-même ce déséquilibre ?

QUI ? ces gourou, ces  gogos augmentés 

princes inverses de l’esprit de l’Univers sel

en male quête d’une forme superlative :

pute mère et secrétaire, le présage de l’enfer.

 

Régénération – ti voglio bene

 

Fuis l’amour comme le Feu

quel amour ?

saccades et contorsion des sensations à fleur de peau

allégorie d’étreintes d’une joyeuse diablerie 

et pacte de sérénité, oh oui, la pure clarté.

 

Pallas s’entête comme une puce dans mon oreille

voyageuse étrangère pour cueillir la Rose

présage des larmes divines

la Beauté encensée par l’Hiérophante d’Isis.

 

Tabula Smaragdina

 

Table d’Émeraude, Table d’Isis, Turin.

Tout ce qui est en bas est en haut du Ciel à la Terre et de la Terre au Ciel. 

Le Cœur est au juste Milieu.

La Joie au fond du puits jonché de squelettes 

 

qui s’occupe d’elle ?

en haut en bas ?

en vert en rouge ?

 

Les catafalques d’illusions dressent le grand funérarium.

Le Livre des Prudents enseigne : «  Toujours orgueil son maître avile » (213)*

 

*(Alexis – DMF. Intertextualité, valeur subtile de l’iridescence).


 

Ma Dame de Lumière et Camille l’Amazone volsque tuée par traîtrise

La prédation masculine est un reptile devant une porte fermée

La captation féminine dilate la  splendeur du caveau

 

La Déesse Mère est la Maîtresse des Bois

Reine de la Forêt, source du cerveau où elle respire

 

Shéhérazade, fréquences de la Parole qui sauve

du manque d’humidité des clients enfiévrés… 

qui cherchent à comprendre les transformations des sommets et des gouffres 

 

ce qui fuit — mobilité du génie

ce qui reste— dentelles d’astres


 

un jour, toujours dans le néant indifférent et mouvant,

la musique spirituelle resserre le cœur du Juste Milieu.

 

Catherine d’Alexandrie

 

« Tel purcace le mal d’autrui 

A qui ce meime vient seur lui » (214)* (* Marie de France fable 59)

 

 


 


Paris, Amboise, Manaus 

Zweig, Constant, Bernanos, 

Apollinaire, Marguerite de Navarre

Louise de Savoie, Jeanne d’Arc. 

La volonté d’un homme de droiture a pour trône la connaissance d’une femme en quête d’absolu

 

Catherine d’Alexandrie avait la mystique présumée tranquille d’Isis

elle englobe l’homme en accord avec la mort

Elle n’était pas encore mise à la quenouille 

 

La terre de pâmoison hérissée d’accessoires virils est terre de perdition (353)

 

Quand le cœur reflue, la raison revient s’emparer des ténèbres

 

Divine inspiration et pénitence (357) : errance

 

L’abondance coud les robes célestes dont les cérémonies

du voyage désassemblent les fils.


 

Ghardaïa, Le Caire, Jérusalem, Irbid 

Damas, Alep Antioche et Smyrne

et Stirling la Maison de la Licorne

et la Maison des Pages chevauche puérile

des mondes hostiles torturés à l’infini.


 

Chant Royal 

 

Observez l’homme envier la puissance de la femme

lui imposant servage élevage ménage

brisant les mélopées, glaçant les larmes :

la vie tranquille atrophie la beauté

L’art suprême est spirituel, c’est une image, un dessin,

voire un film rêvant dans le lit de la lumière :

l’extase joint à nos fleurs d’autres fleurs,

elle nourrit le monde

 

L’Inconnu t’observe au-delà des figures obscènes

des corps se promettant une ivresse éternelle ;

soit une promesse, non une blessure 

dans la sombre Nature

L’expérience et le corps, il n’y en a pas plusieurs, 

chair transport de la lignée, mobile,

faite d’envie hâtive où l’immortel serment

espère à la lisière de la Foi.

 

Sa matière devient terre ou bien cendres

aux insensibles ciselures avides de liens,

son ombilic rayonne pour l’union des formes

enivrées par un sourire

 

L’arbre pleure dans le fleuve ; le joie attire les bas-fonds 

dans la fugue des cieux où qui aime meurt

le cœur vain d’être digne de bonheur :

sous la peau, l’entêtement du sang

 

Le Beau des Beaux espère le Salut qu’il harmonise

aux frissons de ses inventions.

La peur appelle la justice pour l’imprudente

qui frémit de voir ses Chimères 

 

Côtoyer le danger fait perdre de vue le voyage

un faux pas et c’est la chute, l’artificieuse ruine.

La pureté ne lutte pas et n’a pas besoin de pitié : 

son appui est le voile léger d’un jour d’été

 

La fragilité des vaisseaux de l’âme permet d’embrasser

le firmament aux pierres blanches ; elle est pareille 

à la finesse des vaisseaux du sang

que la fièvre dilate

 

En un mot tout est dit, et personne n’attendait Miyazaki,

un retour de l’amour dans la guerre

l’invincible cri de qui espère 

car la Parole est l’argile de la douleur

 



Épître en hommage aux livres de Catherine d’Amboise (qui signe K), réédités en 2022 par les Classiques Garnier (éd. de référence des citations), après les poèmes de Camille Aubaude, URL. https://classiques-garnier.com/amboise-catherine-d-oeuvres-completes.html, URL. https://www.classiques-garnier.com/editions/index.php?option=com_content&view=article&id=122&Itemid=45 et URL. https://litterature-lieux.com/fr/guide/lieu/428-la-maison-des-pages-de-camille-aubaude

 

 

 

 

L’Épître est extraite d’un recueil inédit intitulé Méraubaude, et le Chant royal (clin d’œil à cette forme devenue caduque). Ces poèmes sont issus de ma lecture de l'important Livre des Prudents (env. 1503) de Catherine d’Amboise.

 

* Méraubaude est un poète du IVè siècle, d’une lignée de Rois francs. Voir Histoire générale de la littérature du moyen âge en Occident, URL. https://books.google.fr/books?id=G60CAAAAMAAJ&pg=PA312&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=3#v=onepage&q&f=false

 

***

 

Pour citer ces poèmes pacifiques & inédits

 

Camille Aubaude (poèmes & photographies), « Méraubaude et autres poèmes », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes & poépolitiques 2023 | « Stoppons ensemble le terrorisme & œuvrons pour une paix mondiale & durable » & N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales » & N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 22 novembre 2023. URL.

http://www.pandesmuses.fr/lettredoctobre2023/no15/ca-meraubaude

 

 

 

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