27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 10:49

Lettre n°14 |Être féministe|Annonces diverses

 

 

​​​​​​Le Printemps

des poètes 2020

au Musée Paul Valéry 

à Sète

 

 

 

Le Musée Paul Valéry à Sète vous invite à assister à son

 

PRINTEMPS DES POÈTES 2020

 

© Crédit photo : Affiche de l'événement, image fournie par le Musée Paul Valéry. 

 

 

Programne

 

Mardi 10 mars à 18h30 :

 

Lecture poétique et musicale Orphée du fleuve

Janine Gdalia (animatrice)

Luc Vidal (poète)

David Kpossou (harmonica, percussions)

 

Samedi 14 mars à 17h00 :

 

Peintures et chansons

Cie Cacahuète

 

Mardi 17 mars à 18h30 :

 

Café citoyen de Sète

Brassens un drôle de citoyen, déférence gardée

Concert

Bruno Granier (voix, guitare)

Suivi d'une table ronde avec : Michel Blanchard (concepteur, animateur)

Jeanne Corporon (comédienne)

Bernard Lonjon (auteur)

 

Mercredi 18 mars à 18h30 :

 

Lecture poétique et musicale

en collaboration avec la Maison de la Poésie Jean Joubert

Alain Andreucci (poète)

Estelle Fenzy (poète)

Claire Menguy (violoncelle)

 

Vendredi 20 mars à 18h30 :

 

Lecture poétique et musicale

Janine Gdalia (animatrice)L

Laurence Vielle (poète)

Maksoud Grèze (voix, oud)

 

ENTRÉE LIBRE, 150 rue François Desnoyer - 34200 - Sète, tél. 04 99 04 76 16

 

Source de l'information :

Musée Paul Valéry à Sète

***

 

Pour citer cet avis

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES, « Le Printemps des poètes 2020 au Musée Paul Valéry à Sète  », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 27 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/musee

 

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Lettre n°14|Être féministe - LE PAN POÉTIQUE DES MUSES​​​​​​

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
26 février 2020 3 26 /02 /février /2020 15:40

Lettre n°14 |Être féministe|Annonces diverses

 

 

Des

séminaires sélectionnés

 

à l'Université Paris 3

 

 

 

 

 

Questions théoriques

 

à la littérature contemporaine

 

 

Cher.e.s collègues, cher.e.s ami.e.s,

 

Le lundi 9 mars 2020, de 18h00 à 20h00, notre séminaire accueillera pour sa troisième séance de l'année académique notre réflexion croisée autour des "expériences extérieures" de la littérature contemporaine.

 

En Sorbonne, amphi Durkheim, entrée rue de la Sorbonne (ou rue Cujas). Le séminaire est ouvert à tous. Dans l'espoir de vous y retrouver,

 

Résumé :

 

Assumant tous les risques expressifs, s’aventurant à ses propres frontières, renouvelant ses héritages, la littérature française d’aujourd’hui est en attente de catégories, à qui on ne demanderait pas de jouer le rôle d’étiquettes fermées, mais plutôt d’aiguillages et de balises dans un champ d’une ampleur inédite. Partant de lectures ou de relectures attentives, on explorera des pistes conceptuelles possiblement utiles à la compréhension des œuvres du XXIe siècle : genres, cadres, métaphores, méthodes et outils variés dont on essayera de saisir autant l’originalité théorique que l’effectivité pratique.

 

 

© Crédit photo : Affiche du séminaire, image fournie par A. Gefen. 

 

Ce séminaire est organisé par Bruno Blanckeman (Paris 3), Alexandre Gefen (Paris 3-CNRS) et Dominique Rabaté (Paris 7).

 

Programme

 

 

  • 9 décembre 2019 : Expériences ordinaires
  • 20 janvier 2020 :  Expériences intérieures (avec Yannick Haenel)

 

  • 9 mars 2020 : Expériences extérieures 
  • 4 mai 2020 : Expériences collectives

 

 

Formes de vies et Expressivité

 

© Crédit photo :  Affiche du séminaire, image fournie par A. Gefen. 

 

 

Chères et chers collègues,

 

Dans le cadre de notre séminaire « Formes de vies et Expressivité », nous recevrons mardi 3 mars Victor Rosenthal autour d'une intervention intitulée "Voix intérieure comme institution".

 

C’est de 17h30 à 19h30 à la Maison de la recherche de Paris 3. N'hésitez pas à diffuser autour de vous et à nous rejoindre.

 

Alexandre Gefen et Sandra Laugier 

 

Programme

 

  • Mardi 17 septembre 2019 : Dominique Jullien, « Récits du renoncement »
  • Mardi 5 novembre 2019 : Barbara Formis, « Gestes communs et écritures sensibles »
  • Mardi 3 décembre 2019 : Estelle Ferrarese, « Le gémissement »
  • Mardi 21 janvier 2020 : Dominique Rabaté, « Style, voix, expression »
  • Mardi 3 mars 2020 : Victor Rosenthal, « Voix intérieure comme institution »
  • Mardi 5 mai 2020 : Mélanie Traversier, « Éclats de voix et corps exposés »

 

 

Résumé :

 

Gestes, signes, plaintes, aveux, excuses ; projections imaginaires, vies ordinaires, récits d’extase ou de souffrance, quête de justesse et de perfection, cri de révolte ou de solidarité : l’ère démocratique a ouvert un espace d’expression personnelle et collective, impossible à délimiter mais toujours à investir. Enquêtes philosophiques et récits autobiographiques, ethnographies et mobilisations sociales, revendications partiales et quêtes introspectives participent d’une culture commune de l’expressivité et répondent à une même demande de maîtrise émotionnelle, d’éducation sémantique et de valorisation des singularités, spectaculaires ou minoritaires. 

 

L'expressivité traverse les frontières de la description et de la performance, du social et du vital, dans une élucidation des formes de la vie humaine et de leurs diverses façons d'apparaître et de se transformer. Elle porte des valeurs et différences inédites, des personnes et groupes invisibles. Elle subvertit des divisions conceptuelles établies : action et passion, parole et écriture, liens forts et faibles, illocutoire-perlocutoirelocutoire, expertise et amateurisme, individuel et collectif, élitisme et populaire.

 

C’est ce territoire, autant littéraire et artistique que philosophique et éthique, où s’expose à la fois la confiance en soi de l'individu.e et sa fragilité, que nous voudrions explorer.

 

Ce séminaire de recherche est ouvert à tous et a lieu de 17h30 à 19h30 à la Maison de la recherche de Paris 3 dans la Salle Mezanine, 4 rue des Irlandais 75005 Paris.

 

Voir aussi le séminaire "Affinités électives" de Guillaume Métayer et Alexandre Gefen.

 

Source des informations :

Alexandre Gefen

​​​​UMR THALIM, « Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité »

Université Paris 3 - Sorbonne nouvelle 

Web : https://cv.archives-ouvertes.fr/alexandre-gefen

***

 

Pour citer ces avis

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES, « Des séminaires sélectionnés à l'Université Paris 3 », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 26 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/seminaires

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
26 février 2020 3 26 /02 /février /2020 10:48

Lettre n°14 |Être féministe|Textes poétiques

 

 

​Des poèmes de

 

Hédi Bouraoui​​​​​​

​​​​​

 

 

Textes sélectionnés & traduits en espagnol par

Maggy de Coster

Site personnel : www.maggydecoster.fr/

Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/

Poèmes reproduits et traduits avec l'aimable autorisation de l'auteur et de sa maison d'édition

 

Création

 

 

Je suis annulé par l’Écriture

J’ai atteint ce degré Zéro

Écrire, c’est se trahir

Se dévoiler, crier trop haut :

Abstraction

Généralisation

Simplification.

Je ressors canalisé

Réduit au commun dénominateur

Mon fluide et mes pulsions se sont figés

   en un Objet révélateur

D’un certain malentendu

   dont j’ai été l’auteur.

 

 

Creación

 

Soy anulado por las Escrituras

Alcancé este grado cero

Escribir es traicionarse

Develarse, gritar demasiado alto:

Abstracción

Generalización

Simplificación.

Salgo canalizado

Reducido al denominador común

Mi fluido y mis impulsos se inmovilizaron

   En un objeto revelador

De un cierto malentendido

   Del que fui el autor

 

 

 

« HEUREUX QUI, COMME ULYSSE,

A FAIT UN BEAU VOYAGE » (Du Bellay)


 

                            À ma mère



 

Heureuse ma mère accueille mes parcours

Dans le hasard et ses moiteurs

Comme l’amour qui scintille dans les regards

À l’aube de sa candeur

Elle embrasse mes promesses

Comme le printemps qui caresse les couleurs

Vives d’une renaissance.

Je parle

Et elle s’épanouit fraîchement éclose

Du brouillard qui a terni sa vie

Ainsi ma parole porte le fruit doux des amertumes

Niant la douleur et l’opprobre de l’envie

 

Je rentre dans son cœur bienveillant

Pour abriter mes angoisses

Comme dans un gant fourré la main

Enterre nonchalamment sa poisse

Et mes émois effacent

Les sombres tristesses de nos natalités

Je vois

Mes mots rôder dans sa mémoire dépliée

Ils roulent écume rose qui reflue l’impatience

Ainsi ses tiges oscillent et s’ajustent à ma cadence

 

Mes gestes illuminent du pays son absence

Et la rigueur de ma pensée déclenche

L’abondance des larmes et des sourires

Alors ses bras s’ouvrent fleurs couronnant

Mon enthousiasme opiniâtre toujours prêt

À faire renaître le souvenir.

 

 

 

"FELIZ QUIEN, COMO ULYSSE,

HIZO UN HERMOSO VIAJE »(Du Bellay)


 

A mi madre


 

Feliz mi madre acoge mis trayectos

En el azar y sus trasudores

Así como el amor que centellea en las miradas

En el alba de su candor

Abraza mis promesas

Así como la primavera que acaricia los colores

Vivos de un renacimiento.

Hablo

Y se abre frescamente nacida

De la niebla que empañó su vida

Así mi palabra lleva la fruta dulce de las amarguras

Negando el dolor y el oprobio de la envidia

 

Entro en su corazón benevolente

Para abrigar mis ansiedades

Como en un guante de piel la mano

Descaradamente entierra su mala suerte

Y mis emociones borran

La tristeza oscura de nuestras natalidades

Veo

Mis palabras vagabundear en su memoria desplegada

Ruedan como si fueran espuma rosa que refluye la impaciencia

Así sus tallos oscilan y se ajustan a mi cadencia

 

Mis gestos iluminan del país su ausencia

Y el rigor de mi pensamiento pone en marcha

La abundancia de las lágrimas y de las sonrisas

Entonces sus brazos se abren como flores que coronan

Mi entusiasmo porfiado siempre listo

Para hacer renacer el recuerdo

 

***

 

MIRACLE VAIN

 

Comment liquider la famine

Ce désastre planétaire

Cliché consommé à faire pleurer ?

 

Quand les affamés cèdent à la faim

Toute conscience doit se révolter

Et les mains graciles de s’ouvrir à autrui

 

Aucune goutte de rosée à l’horizon

Elle leur aurait rendu leur dignité

Et sauvé l’âme des moribonds

 

Détournée l’aide étrangère par les rassasiés

Qui ratissent oseilles et dépouilles

Pour fertiliser leurs miracles

 

Colonisés dans leur tête

Les néo-pourfendeurs du temps

Taraudent leur peuple et

Étouffent tout Naturel à naître

 

Paysage lapidaire de tout un Continent

 

Les enjambées grotesques foisonnent

Et apaisent seulement les moutons du Sillage

Bafouant mémoire originelle

Chants de la tribu et langues indigènes

 

Quand la tête du panier est pourrie

Qui peut assainir les tourments du bas-fond ?

Oh cette envie de béquiller pour les démunis

À quêter l’ordre du renouveau !

 

Laisser les cils battre le tam-tam des larmes

Et la dignité reprendre ses droits d’oraison

 

 

***

 

Poèmes parus dans la revue

« Poésie sur Seine », Paris,

n° 80, novembre 2012, p. 60-61.

 

MILAGRO VANO

 

¿Cómo liquidar el hambre

Este desastre planetario

Lugar común consumido a hacer llorar?


 

Cuando los hambrientos ceden al hambre

Toda conciencia debe rebelarse

Y las manos gráciles abrirse a otro

 

Ninguna gota de rocío en el horizonte

Les habría devuelto su dignidad

Y salvado el alma de los moribundos

 

La ayuda extranjera    apartada por los hartos

Que rastrillan plata y despojas

Para fertilizar sus milagros

 

Colonizados en su cabeza

Los neo-perdonavidas del tiempo

Aterrajan su pueblo y

Asfixian toda Naturaleza que nace

 

Paisaje lapidario de todo un Continente

 

Las zancadas grotescas se multiplican

Y apaciguan solamente los carneros de la Estela

Burlándose de memoria original

Cantos de la tribu y lenguas indígenas

 

Cuando la cabeza de la cesta es podrida

¿Quién puede sanear los tormentos de la hondonada?

¡OH esta envidia de ayudar a los desheredados 

A buscar la orden de la renovación!

 

Dejar las pestañas latir el tam-tam de las lágrimas

Y la dignidad retomar sus derechos de oración

 

 

 

Poemas publicados en la revista

" Poésie-sur-Seine ", París,

N ° 80, noviembre de 2012, p. 60-61.

http://hedibouraoui.info.yorku.ca

***

 

Pour citer ces poèmes

Maggy de Coster (sélection & traduction en espagnol), « Des poèmes de Hédi Bouraoui », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 26 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/hedibouraoui

 

 

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​​​​​​​​Lettre n°14|Être féministe - LE PAN POÉTIQUE DES MUSES​​​​​​​​​​​​​

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 15:39

Lettre n°14 |Être féministe|Critique & réception

 

​Pedro Vianna

Sans raison précise

​Livre LIV, format A5,

juillet-décembre 2019, 72 p.

 

 

 

Maggy de Coster

Site personnel : www.maggydecoster.fr/

Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/

 

Sans Raison précise mais « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » selon Pascal.

Ce titre qui commence par la préposition Sans marque d’emblée un privatif donc l’absence, le manque. Un impromptu qui chambarde tout si bien que le poète reste comme « figé/ dans un mouvement incessant » car « la perte / est une porte / qui se déporte/ qui se fige »

On tourne en rond quand rien ne tourne rond. Quand tout est creux, néant autour de soi.  Infinitude du vide. Vide qui « remplit les nuits » et induit tant de douleur. 

L’éloquence du silence et la permanence des souvenirs étouffent les cris logés dans la gorge nouée du poète. Plus de repères. C’est comme s’il vivait dans un monde dépeuplé où ne résonne que l’écho du silence : « aller venir /notes de voyage /revenir /notes de souvenirs /

ne plus revenir /notes d’absence /haussement du silence /silence des ossements /ah si tu avais été là » 

Immortalité des souvenirs logés dans la permanence de la souffrance : la présence de l’absent s’impose au quotidien dans son univers dépeuplé : « égaré dans les pièces vides /de la maison fantôme/abandonné / avec ses pas /il brassait dans sa tête /la présence des absences confondues »

Une voix s’est éteinte, cette voix d’homme de théâtre, complice des bons et mauvais jours. Étreinte soudaine et brutale de la mort. Mort sans préavis. Injonction des Parques. Rien de précis sur cette disparition qui laisse place à tant de questionnements. Tout demeure suspension. 

Suspension de l’action. Suspension des projets. Évanouissement des rêves  « dans la vacuité des jours » car « soudain la mort se présente/et tout se perd dans l’horizon /figé dans l’absence d’avenir/serti dans l’écrin du plus jamais ».

 

Ces poèmes écrits à l’encre du désespoir résonnent comme des notes d’incertitude. C’est un truisme dire que l’avenir est incertain. N’est-il pas courant de dire : on ne sait jamais de quoi sera fait demain ? 

Mais le poète se trouve confronté à l’incertitude de l’incertitude :

« je m’accroche au quotidien /pour tenter d’étayer un avenir / bien incertain ».

Dans l’incertitude de l’avenir il continue de vivre dans la procuration de l’absence.  Aussi a-t-il fait le pari de « tenir bon ». Enfin de compte il ne lui reste qu’« à apprivoiser le quotidien /pour / que les pleurs s’abîment dans les failles du néant » même si rien ne sera plus comme avant,   quitte à « défoncer des portes ouvertes ». Bel oxymore pour lutter contre l’inéluctable et l’invincible.   

 

 

NDLR : Ce recueil dédié à Éric Meyleuc est disponible sur le site :

http://poesiepourtous.free.fr/

***

 

​​​​​​Pour citer ce texte

 

Maggy de Coster, « Pedro Vianna, « Sans raison précise », Livre LIV, format A5 juillet-décembre 2019, 72 p. », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 25 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/sansraison

 

 

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Lettre n°14|Être féministe - LE PAN POÉTIQUE DES MUSES​​​​​​

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 12:13

Lettre n°14 |Être féministe|Entretiens

 

 

Le Petit Prince 

 

illustré

 

autrement par

 

Nicole Durand

​​​​​

 

Propos recueillis par

Maggy de Coster

Site personnel : www.maggydecoster.fr/

Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/

 

 

Illustrer Le Petit Prince de Saint-Exupéry autrement c’est le défi qu’a relevé la talentueuse dessinatrice Nicole Durand, en répondant à la demande du professeur italien Mario Selvaggio de l’Université de Cagliari en Sardaigne. Nous assistons là, à une première en matière littéraire. Un projet ambitieux qui s’est concrétisé par la publication aux Éditions Aga et le nouvel Athanor en 2018 d’un très bel ouvrage bilingue français-italien de 238 pages, préfacé par le professeur Giovanni Dotoli de l’Université de Bari. 

Nicole Durand nous donne à voir quarante sept dessins faits de main de maître(sse), illustrant la version italienne traduite du français par le professeur Mario Selvaggio. 

Des dessins inspirés des originaux mais qui n’en sont guère des copies conformes. À la vérité ce sont les chefs d’œuvre d’une ancienne professeur des écoles actuellement animatrice des soirées poétiques, qui avait toujours mis son talent de dessinatrice innée au service de ses élèves. Elle n’a plus rien à prouver car elle n’est pas à son coup d’essai. Elle avait l’habitude d’illustrer des recueils de poèmes. Ses dessins qui accompagnent la fine traduction de Mario Selvaggio dans la langue de Dante sont une incitation à relecture du Petit Prince, un opus qui peut être considéré comme le patrimoine de la littérature universelle puisqu’il est traduit en 159 langues depuis sa première publication en anglais depuis 1943. 

 

Maggy De Coster : Nicole Durand pouvez-vous nous dire comment vous avez reçu cette demande du professeur Mario Selvaggio ?

 

Nicole Durand : La demande du professeur a suscité en moi deux réactions spontanées. Tout d’abord le plaisir de collaborer de nouveau avec Mario Selvaggio envers lequel j’éprouve une sincère amitié et, en même temps la satisfaction de considérer que ma compétence est reconnue par une personne dont j’admire profondément les grandes qualités. 

Et, malgré tout cela, j’ai été fort encline à refuser. Comment rivaliser avec l’immense Saint Exupéry ? Ses dessins tout à fait indissociables du texte et tellement connus me paraissaient absolument irremplaçables. 

 

MDC : Vous était-il facile de relever le défi ?

 

ND : Je ne me considérais absolument pas à la hauteur de soutenir cette gageure. J’étais à la fois inquiète et contrariée d’avoir à travailler selon un cadre très précis et des contraintes rigoureuses puisqu’il s’agissait d’effectuer plus de quarante dessins qui devaient s’insérer exactement dans les mêmes espaces que ceux du livre de Saint Exupéry et donc correspondre aux mêmes moments du texte.

 

MDC : Comment avez-vous procédé pour parvenir à un tel résultat ? En êtes-vous satisfaite ?

 

ND : J’ai fait part au professeur Mario Selvaggio de mes doutes, de mes scrupules et je lui ai envoyé, sans conviction, quelques ébauches. Celles-ci lui ont plu, il m’a donc vivement encouragée à continuer.

Heureuse de cette approbation, je me suis lancée dans l’aventure et j’y ai trouvé un plaisir particulier car, en dépit des contraintes, j’ai pu libérer ma propre créativité. 

Avec les volutes en guise de planètes, j’ai trouvé l’élément récurrent qui pouvait être décliné pour donner une unité à l’ensemble. 

Pour le personnage du Petit Prince, j’ai accentué sa silhouette fragile, éthérée ; il est sans âge, sans nom, pour cela je n’ai pas dessiné son visage, il garde ainsi une part de mystère. Sa cape légère, mouvante, aérienne, nous invite à l’envol vers l’azur, vers « l’outre-lieu » selon Yves Bonnefoy.

Je pense avoir réussi à créer un univers onirique, poétique, comme suspendu dans l’espace, ouvert sur l’infini.

 

MDC : Vous dessinez depuis longtemps comptez-vous un jour exposer vos dessins ?

 

ND : Je n’envisage pas actuellement d’organiser une exposition.

Mes dessins originaux sont mis en évidence lors de la présentation des recueils auxquels ils sont associés, c’est une collaboration qui me convient.

Par ailleurs, je réalise des œuvres au pastel gras, de grand format, pour constituer sur scène les décors de divers récitals de poésie. Ainsi mes réalisations se trouvent en contact avec le public soit par les livres, soit par les spectacles.

 

MDC : Combien de dessins inédits comptez-vous à ce jour ?

 

ND : Je suis au désespoir de ne pouvoir donner une réponse à cette question.

De nombreux dessins n’ont jamais été édités, ce sont des cadeaux à usage amical ou des croquis qui seront peut-être finalisés plus tard.

 

MDC : Vous qui vous êtes déjà familiarisée avec la langue de Dante, qu’espérez-vous personnellement de la publication de ce livre bilingue français-italien : Le Petit Prince/ Il Piccolo Principe ?

 

ND : Je suis très heureuse de ma collaboration avec Mario Selvaggio et Giovanni Dotoli et de la confiance qu’ils m’ont accordée. Tous deux poètes, écrivains, passionnés, de grand talent m’ont apporté par leurs qualités humaines, leur enthousiasme, leur accueil chaleureux, une ouverture nouvelle, un précieux enrichissement.

Je souhaite que, grâce à cette édition bilingue du Petit Prince, beaucoup de lecteurs de nos deux pays éprouvent le plaisir de découvrir ou de redécouvrir la délicieuse fraîcheur, le message d’espoir de ce conte philosophique et poétique si bien traduit ici par Mario Selvaggio et qui bénéficie d’une préface remarquablement écrite et documentée par Giovanni Dotoli. 

***

 

Pour citer cet entretien

 

Maggy de Coster, « Le Petit Prince illustré autrement par Nicole Durand », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 25 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/nicoledurand

 

 

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