1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 15:54

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​​​​​​Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Revue poépolitique

 

 

 

 

 

Adresse au beau sexe ;

 

relativement à la Révolution

 

 

 

 

 

M. L. C. D. V.

 

Texte féministe choisi, transcrit,

mis en français moderne (corrigé) & commenté brièvement par

Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo :  William Adolphe Bouguereau (1825-1905), "Bacchante", image Commons.

 

 

La brochure poétique présente ci-dessous a été écrite par une plume anonyme sous les initiales M. L. C. D. V. Elle s'intitule Adresse au beau sexe relativement à la Révolution présente ([Reprod.])/ [par M. L. C. D. V.] et date de 1790.

Le texte au vocabulaire typique du XVIIIème siècle se révèle, universaliste, radical et révolutionnaire en ce qui concerne les droits des femmes et leur place dans la société. Malgré quelques critiques sur certains peuples qui peuvent heurter des personnes par le ton et les termes utilisés, le fond reste foncièrement féministe et à portée universelle comme le poème qu'il contient. Ce fervent plaidoyer pour l'égalité des sexes dans la société est aussi un précieux témoignage sur les origines du féminisme universel.

Cet ouvrage appartient au domaine public.

 

Adresse au beau sexe ;

relativement à la révolution présente.

 

 

 

Sexe charmant, fait pour ajouter aux plaisirs de la vie des hommes et pour en adoucir les amertumes, qui plus que vous doit sentir le prix d'une heureuse révolution qui va vous rendre votre dignité, vous rétablir dans vos droits, et vous faire sortir de l'état d'opprobre et d'avilissement où l'affreux despotisme vous faisait gémir depuis des siècles ? Esclaves plus que personne des préjugés dont on berçait notre enfance et dont on amusait votre vieillesse, les despotes de tous les états semblaient s'être réunis pour vous avilir. Tantôt la force, usant de ses droits, arrachait à la beauté innocente des plaisirs que le cœur seul peut promettre, et l'amour faire espérer à un amant tendrement aimé ; tantôt, usant de l'empire que donne l'opulence et l'autorité, les despotes arrachaient des bras de leurs parents d'innocentes victimes qui ne leur étaient rendues que lorsqu'ils étaient las de les posséder ! Sans force, sans moyens, la beauté jeune et sans expérience était en proie à tous les caprices, et à toutes les fureurs des despotes de tous les corps et de tous les ordres qui se faisaient un jeu d'en trafiquer et de les livrer à l'opprobre et à l'ignominie ! Ouvrez les yeux, sexe adorable, sexe charmant, sexe trop longtemps avili ; ouvrez les yeux, vos fers sont brisés, vos impudents oppresseurs ont disparu, le regagne de l'auguste liberté brille de tout son éclat... vous étiez sous tous les rapports des esclaves, vous voilà des citoyennes ; sachez apprécier la dignité de votre nouvel état dans le nouvel ordre des choses ; sachez en sentir tout le prix et en tirer pour votre bonheur, pour l'honneur et la gloire de votre sexe tout l'avantage que vous avez droit d'en attendre. Vous êtes citoyennes, que ce titre, le seul honorable aux yeux d'une nation libre, vous rappelle et vos devoirs et les vertus qui ajoutent tant à l'empire de la beauté. Tous les vains préjugés de l'orgueil et de la vanité humaine détruits et foulés aux pieds : le mérite personnel, les grands talents, les vertus éminentes sont les seuls et véritables titres auxquels on doive un juste et légitime hommage. C'est à vous, sexe charmant, par un sage et raisonnable discernement, à n'accorder votre suffrage, votre estime qu'aux citoyens honnêtes et utiles qui servent la patrie. Votre empire s'étend partout et influe sur tout :livrez au ridicule et au mépris ces hommes vains et superbes, dont la suffisance insupportable annonce et l'inutilité et l'orgueil : accueillez le simple citoyen aimable, utile et honnête ; accablez de votre indignation ces nais orgueilleux qui s'élèvent sur le bout de leurs pieds pour annoncer à la masse générale qu'ils se croient pétris d'un autre limon que leurs semblables. C'est à vous, sexe charmant, à rappeler tous les hommes à cette noble et heureuse simplicité, qui forme le bien le plus doux de la vie et fait le véritable charme de la société.

C'est ainsi que vous formez de bonne heure les jeunes gens à devenir des époux sensibles, honnêtes et affables à tout le monde, et que vous corrigez les sots, les fats et les imprudents. Dans l'état de liberté, le premier besoin d'une âme honnête, sensible et vertueuse, est de pouvoir disposer de son cœur en faveur d'un objet qui puisse se concilier avec ses goûts, ses penchants et son humeur ; ce n'est que dans l'usage de la société que nous pouvons connaître cet objet de nos rapports et de nos goûts ; quel est l'homme sage, quelle est la fille raisonnable qui engagera sa liberté avec un inconnu dont l'humeur et le caractère peuvent toujours être, en contradiction avec le sien ? mais quel est l'homme sensible et vertueux, sous l'empire de la liberté, qui, ayant de la fortune, dédaignera de la partager avec une jeune amante pauvre, mais vertueuse, et dont il est tendrement aimé ?

Quelle est la jeune fille opulente qui dédaignera de donner sa main à un tendre amant plein de talents et de capacité, dont elle est adorée... Cruelle barbarie des parents, [vous] qui ne calculez que l'or, disparaissez avec les vains préjugés de la naissance... ! c'est parce que le mérite et la vertu n'ont été comptés jusqu'à ce moment-ci pour rien... et que l'or et la vanité ont assorti tous les mirages..., que la dissolution et la dépravation des mœurs sont à leur comble... Quel mal pourrait-il donc résulter pour la société, pour la patrie, qu'un citoyen riche fasse la fortune d'une fille charmante et vertueuse qui possède peu. Quel mal pourrait-il donc résulter, qu'une fille opulente partage sa fortune avec un époux d'un grand mérite, qui n'est pas riche. – Nos préjugés, comme notre avarice, doivent céder à l'empire de la raison, du bon sens, des convenances, du cœur, et de l'ordre ; avec ces principes, qui sont dans la nature et la religion, la beauté pauvre et vertueuse jouira du juste empire qu'elle doit exercer sur les cœurs, et elle recouvrera ses droits et sa dignité.

 

    Les femmes ayant appris à apprécier le titre honorable de citoyennes, les devoirs qu'il leur impose, dégagées de tous les vains préjugés qui les faisaient humilier et s'avilir devant des personnages sans vertus, sans mérite et sans talents, n'appréciant indistinctement chez tous les citoyens que les qualités éminentes qui les distinguent, elles doivent joindre aux grâces naturelles de leur sexe, aux agréments qui rendent leur société si intéressante, un peu de solidité, de raisonnement, (solidité sans prétentions au bel esprit ; (hors le Télémaque) ce n'est pas dans l'inutile et fade lecture des romans qui ne font que bouleverser l'esprit des jeunes personnes sans expérience qu'elles trouveront cette solidité ; ce n'est pas non plus en se laissant conduire par des moines ou des prêtres qui d'une façon ou d'autre leur tournent la tête et le cœur ; c'est dans la lecture de livres sages et raisonnés, comme il en existe beaucoup ; c'est dans la société de citoyens honnêtes, dégagés de tous les vieux préjugés avec lesquels on abrutissait l'espèce humaine (et les femmes plus particulièrement), qu'elles trouveront les moyens d'acquérir de la solidarité de raisonnement nécessaire pour se bien conduire. La morale sainte de l'évangile est la première morale du monde entier prise dans son simple sens... : mais il en a été de ce livre divin comme il en est des procès ; à force de les embrouiller, après des écritures éternelles on ne sait plus où l'on en est, il faut remonter à la source pour connaître l'objet du procès. À force d'embrouiller le sens de l'évangile ; après des écrits sans nombre sur ce livre divin, il faut en revenir au modèle. – C'est que les passions de toute espèce, ont agité les orateurs sacrés, et il a fallu intervenir le ciel pour justifier toutes les passions. Les moines et les prêtres voulaient accumuler de grands biens et avoir une domination absolue sur tous les hommes ; au lieu de leur rappeler les préceptes simples de l'évangile, pour les ramener aux principes de sagesse et de vertu qu'il prescrit, il fallait des tours de force pour les étourdir et les abrutir pour les dépouiller à son aise et leur donner des fers. C'est par cette raison, ô mon Dieu ! Qu'à la honte de l'humanité, en Espagne et en Portugal, les femmes sont encore honteusement courbées sous le joug impérieux des moines et des prêtres, et la plus belle portion de l'espèce humaine est presque partout réduite à cet état d'opprobre et d'avilissement. Une femme ne peut-elle donc rendre un hommage pur et agréable à son créateur sans se mettre sous la dépendance d'un moine ? Les vertus les plus agréables à Dieu dans une femme et qui lui attirent le plus les hommages et les respects des hommes ne sont-elles pas la pudeur, les soins qu'elle se donne pour allaiter,

nourrir et élever ses enfants, veiller à son ménage et contribuer au bonheur de son époux ! quand elle a rempli ces saints devoirs, qu'a-t-elle besoin d'aller s'avilir et ramper sous le despotisme d'un homme, tel qu'il soit !

    Ah ! connaissez, sexe charmant, le sage empire que vous devez exercer dans cette heureuse révolution ; cessez de vous laisser conduire par tous les préjugés dont on vous berçait ; cessez d'être les esclaves et de la vanité des grands et de la fine ambition des prêtres. N'accordez votre suffrage qu'aux vertus et aux talents ; que de leur côté tous les citoyens, sans tenir aux vains titres que donne la naissance, unissent leur sort à la beauté pauvre et indigente, mais vertueuse. Pour lors l'empire de la nature, de la raison et du bon sens reprendra ses droits ; les mœurs leur lustre et leur pureté, et la nation ne sera plus qu'une famille d'honnêtes et vertueux citoyens, dont Louis XVI sera le roi et le père. Peuples de tous pays, ouvrez les yeux à la lumière, cessez d'être les esclaves des moines, des prêtres et des grands ; relevez-vous de l'avilissement où vous êtes tombés ; – le ciel vous a fait des hommes libres ; des imposteurs et des despotes vous ont donné des fers, vos droits sont éternels et imprescriptibles ; relevez-vous et brisez vos chaînes. – Respectez la morale de l'évangile, mais foudroyez les fourbes, les sacrilèges qui, au nom d'un Dieu de paix qui veut également le bonheur de tous ses enfants, ont osé vous réduire à l'esclavage. Que tous les vains préjugés se taisent devant les lois éternelles de la raison, de la justice et du bon sens qui émanent de Dieu. – Juifs, mettez-vous à manger du jambon avec les autres hommes vos frères. Espagnols, chassez vos moines et jetez-les par la fenêtre, lorsqu'ils ont l'impudence et l'effronterie de venir déposer leurs sandales à votre porte. Démolissez la sainte inquisition et renvoyez vos saints inquisiteurs, s'ils veulent s'y opposer. – Et vous, Turcs, esclaves des rêveries de votre prophète, mettez-vous à boire du vin, rendez la liberté à vos femmes au lieu de les enfermer, elles sont faites pour concourir aux charmes de la société. – Puissent toutes les nations prendre pour modèle les sages décrets de l'assemblée nationale de France, qui tendent à détruire tous les préjugés que l'ignorance, l'orgueil et le fanatisme avaient accrédités, pour, donner à quelques despotes un empire aveugle et absolu sur le reste de l'espèce humaine, qu'ils ont abruti et dépouillé presque dans tous les pays pour la réduire au plus honteux esclavage.

 

 

 

Chanson

Sur l'air : Du Confiteor.

 

Repentir d'un gros bénéficier, et leçons que lui a données Lison, chez laquelle il a soupé.


 

Hélas ! quelle est l'énormité

De mes fautes, de mes offenses ?

Du saint nom de l'humanité

Dans mes folles extravagances,                           bis.

J'ai toujours méconnu les droits,

Et d'un Dieu bon les justes lois.

 

De bénéfices et de grands biens

Je fus pourvu en abondance ;

Pour ma table et pour mes catins

J'avais à peine suffisance, bis

Tandis que tant de citoyens

Jeûnaient comme de pauvres chiens.


 

Ah ! je croyais de bonne foi

Que tout pour moi dans cette vie

Devait concourir à la fois

À mes goûts, à ma fantaisie,                             bis.

Pour la luxure et les plaisirs

Renaissaient tous mes fous désirs.


 

J'étais fier, j'étais orgueilleux

De mes titres, de mes ancêtres ;

J'étais dur, j'étais vaniteux,

Comme le sont beaucoup de prêtres,                                   bis.

Qui méconnaissent, ainsi que moi,

D'un Dieu pauvre la sainte loi.


 

Un soir soupant avec Lison,

Dont l'âme était sensible et tendre,

Elle me fit cette leçon :

Je vais de bonne foi la rendre,                           bis.

Tant j'aime sa sincérité

Et son ton de naïveté.


 

Gros joufflu, dit-elle en riant,

Tu crèves et regorges d'aisance,

Tu es gai, ton cœur est content ;

Mais pourquoi, dis-moi donc en France,                            bis.

Enrichir tant de fainéants

Du sang de tous les pauvres gens.


 

Qu'as-tu donc fait pour ton pays,

Pour posséder tant de richesses ?

Crois-tu gagner le paradis

Avec ton faste et tes maîtresses.  bis.

Avoue que tu n'es qu'un vaurien,

Qui ne fus jamais bon à rien.


 

Quand le bon sens et la raison

Chasseront le grossier mensonge,

De bonne foi le croira-t-on,

Qu'il ait existé dans le monde                          bis.

Des fourbes qui, avec des mots

Aient dépouillé tant de sots ?


 

Le croira-t-on dans l'avenir,

Que l'espèce humaine abrutie

Ne pût parler, ne pût sentir,

Et que le flambeau du génie                              bis.

Fût éteint par tant de fripons

Qui enchaînaient les nations.


 

Les moines mangeaient nos moutons,

Ils nous enlevaient nos bergères,

Ils croquaient nos poules et chapons

Et marmottaient quelques prières.                                   bis.

Gardons nos bergères et moutons,

Et tous ensemble Dieu prions.


 

Fin.




 

 

***

 

Pour citer ce texte féministe

 

M. L. C. D. V., « Adresse au beau sexe ; relativement à la Révolution présente », texte féministe de 1790, choisi, transcrit, corrigé & commenté brièvement par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 1er août 2021. Url  :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/mlcdv-adresseaubeausexe 

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

 

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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 09:20

 

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Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Articles & témoignages  & N° 10 |  Célébrations | Poésie érotique

​​​​​

 

 

 

 

 

Certaines l'aiment chaud

 

 

​​

 

 

 

 

 

Barbara Polla*

Site où elle publie régulièrement :

https://sarasvati.fr/

ou

https //womentoday.fr/

Blog officiel : 

https://barbarapolla.wordpress.com/

Site officiel de la Galerie :

https://analixforever.com

 

Texte reproduit avec l'amiable autorisation

de l'auteure et du site WOMEN Today

 

 

 

 

Les  femmes investissent aujourd’hui les champs politiques, économiques, artistiques, sportifs, aéronautiques, informatiques, techniques – en plus de tous les champs qui sont les leurs depuis des siècles, le soin, la petite enfance, l’éducation, la poésie… Est-il vraiment important qu’elles investissent aussi le champ érotique ? N’ont-elles pas assez à faire avec tous ces autres champs à s’approprier progressivement ?

 

 

Investir le champ érotique serait une préoccupation secondaire ? Je ne suis pas de cet avis : il me semble au contraire que de devenir les héraults et les chantres de notre propre érotisme pourrait bien représenter une manière encore inexplorée de détourner voire de briser le stéréotype résilient qui veut que les hommes soient des prédateurs sexuels et les femmes des victimes sexuelles. Non pas que les femmes deviendraient alors des prédatrices sexuelles, non, nous ne visons pas une telle inversion des rôles. Mais l’expression et le partage publics, et non plus seulement intimes, de nos désirs et de nos plaisirs érotiques – que cette expression soit esthétique, poétique, politique – nous sortirait, nous femmes, de la position traditionnelle d’objets du désirs, pour nous faire entrer de plain pied dans un terrain d’échange et de jeu où nous serions alors partenaires à part entière.

 

Il reste malheureusement indéniable que les femmes subissent encore et toujours des abus sexuels de tous genres, en particulier dans le cadre familial. Une partie de cette réalité doit être corrigée par des changements profonds de l’éducation des garçons. Mais une jeune fille qui s’approprie de champ de l’éros, de l’érotisme voire de la pornographie – d’une pornographie à créer, qui serait sienne et non pas empruntée à celle exisatnte – sortirait de ce fait même du champ prédésigné de la victime sexuelle. Je conçois donc l’appropriation du champ de l’éros, de l’érotisme et de la pornographie comme une voie encore largement inexplorée de l’indispensable protection – de l’auto-protection en l’occurrence – contre les agressions et les abus sexuels.

 

 

Une femme qui exprime son désir, ses désirs, quels qu’ils soient, est une femme proactive dans le domaine de la sexualité. Une telle attitude va à l’encontre de l’attitude de réserve qu’aujourd’hui encore on enseigne – de façon explicite ou implicite – aux jeunes filles. Le classique « Fais attention » qui leur est encore et toujours adressé pourrait être remplacé par « Exprime-toi ». Le fait d’être invitée à exprimer ses désirs plutôt que de les dissimuler détournerait les filles et les femmes de la sempiternelle question de savoir si elles vont plaire, au profit de définir ce qui va leur plaire – et donc aussi ce qui pourrait leur déplaire. Et voici que les garçons, les hommes, par effet de miroir, se mettraient peut-être à se demander comment ils pourraient répondre aux désirs ou à l’absence de désir de leurs partenaires, plutôt que d’être essentiellement préoccupés par leur « performance » et la satisfaction narcissique de leurs « pulsions ». Il n’est pas impossible qu’une telle attitude, nouvelle, des femmes, effrairait transitoirement les hommes – grand bien leur fasse si c’est le cas. À terme, il en découlerait indubitablement des échanges plus équilibrés, plus riches, plus profonds, plus sensuels. Adieu la mascarade du plaisir que l’on simule, place au vrai plaisir !

 

Joignant l’action à la parole, j’ai récemment publié un poème intitulé Ma vulve dans la revue « Le Pan poétique des Muses ». Ce site de poésie féministe ouvert à tou.t.e.s a en effet proposé une série « Dyonisiaque : À nos Ivresses et aux Bacchantes ». Le peu de retours des poétesses très actives pourtant sur le « Pan poétique des Muses » souligne la réticence persistante – malgré des avancées formidables, à cet égard, chez certaines jeunes femmes – que nous avons à parler de nos désirs.

 

Dans mon livre Le Nouveau Féminisme, combats et rêves de l’ère post-Weinstein (Odile Jacob, 2019), je rappelais déjà cette belle légende du Rwanda : il y a très longtemps, une reine s’y languissait de son époux retenu loin d’elle par la guerre. La reine assume son désir et ordonne à un esclave de la rejoindre dans sa chambre. L’homme, tétanisé à l’idée du sort qui l’attend si le roi venait à découvrir l’affaire à son retour et tremblant de tout son corps, ne parvient pas à pénétrer la souveraine. Mais son sexe, en frottant contre les lèvres et le clitoris de la reine, provoque un jaillissement de plaisir… On raconte même, au Rwanda, que la reine aurait éjaculé le lac Kivu !

 

Au début était le verbe, paraît-il. Au début de l’harmonie sexuelle, il y a aussi le fait de dire ce qui est désiré, agréable, nécessaire à notre épanouissement, et ce qui ne l’est pas. Sans prescription d’aucune sorte : ce qui est désiré par chacune d’entre nous, oui, mais individuellement, et non collectivement. Il n’y a aucune norme en la matière.

 

 

 

* "Barbara Polla est médecin, galeriste et écrivain. Elle a quatre filles. Elle aime les femmes, les hommes et les autres, l’art et la poésie et la vie. En politique, en art, pour les femmes, elle s’engage pour la liberté." Via ©Women Today.

 

 

En lien direct avec ce texte :

 

***

 

 

Pour citer cet article féministe

 

Barbara Polla, « Certaines l'aiment chaud », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16 & N° 10| Automne 2021 « Célébrations », mis en ligne le 28​​​​​​ juillet  2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no10/bp-certaineslaimentchaud

 

 

 

 

 

Mise en page par David Simon

 

 

 

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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 10:58

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​​​​​REVUE ORIENTALES (O) | N°1 | Florilège de créations

 

 

 

 

 ​​

 

Une femme aux yeux noirs

 

 

 

(Victime de féminicide)

 

 

 

 

 

Mona Gamal El Dine

 

Docteur en sciences de l'art (La Sorbonne Paris), Membre de la Société des Gens de Lettres, Membre du P.E.N Club International, Sociétaire des Poètes Français, Présidente de l'association ISIS Arts & Cultures, Fondatrice des Rencontres des Poètes pour la Paix, Membre de Cercle Universel des Ambassadeurs de la paix (Genève/Paris), Historienne de cinéma & Réalisatrice

 

 

 

 

Crédit photo :  Une "Andalouse", tableau, Commons. 

 

 


 

Tu as des yeux noirs comme la nuit

Tes yeux noirs comme les pleurs de la nuit et du jour

Tes yeux noirs comme la tristesse 

Tes yeux noirs sont une force de combat

Tes yeux noirs sont à l’épreuve infinie

Tes yeux sont dépourvus de vie 

Tes yeux figent le vide de l’absence

Ce sont tous mes souvenirs qui me reviennent avec les larmes devant ta photo

Je déteste cette séparation

Mon sentiment est invisible

Quand je suis seul, tu es arrivée

Quand je suis triste, je t’aime

Une paire d’yeux ne suffit pas pour te regarder

Quand je croise ton regard, je tombe amoureux de toi

Pour toi maman car tu es un rayon de soleil  


 

© M. Gamal El Dine

 

 

 

Pour citer ce poème engagé & féministe

 

Mona Gamal El Dine, « Une femme aux yeux noirs (Victime de féminicide», poème féministe, Revue Orientales, « Les figures des orientales en arts et poésie », n°1, mis en ligne le 27 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no1/mged-yeuxnoirs

 

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

 

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