30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 11:20

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Muses au masculin


 

 

 

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Rencontre avec Arnaud Martin :

 

 

peintre, dessinateur & poète

 

 

 

 

 

​​

Propos recueillis en novembre 2022 par

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

Entrevue avec & peintures de

 

Arnaud Martin

 

Site officiel : http://www.arnaudmartinpeintre.com/

 

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin, "Bleu nuit 14".

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Note biographique

 

 

 

Arnaud MARTIN est peintre, dessinateur et poète, il nous parle à cœur ouvert de son itinéraire, de ses techniques, ses maîtres à penser, sa vision d’artiste, bref, tout ce qui nourrit son art pictural et sa poésie.

 

 

© Crédit photo : Portrait de l'artiste Arnaud Martin.

 

 

Liens utiles

 

Sites Internet, Blog, liens vers des réseaux :

 

http://www.arnaudmartinpeintre.com/

https://www.facebook.com/anartistepeintre

Instagram.com/artno.mart/

https://emikoksg.bandcamp.com/album/renaissance-des-lumi-res?fbclid=IwAR3dBuTWk7I_CY00GXTpiyDhmIoS5aWT0b_LbowpUPEI8SzWTjQTEznY3Ok

 

 

© Crédit photo : L'artiste peintre "Arnaud Martin dans son atelier".

 

 

Entretien

 

 

MDC – Parlez-moi de votre rencontre avec l’art ? Faites-vous place au réel dans votre art ?

 

AM – Comme beaucoup de personnes, ma rencontre avec l’art a eu lieu à l’adolescence. Période durant laquelle j’ai très investi certaines disciplines artistiques (le cinéma, la musique et la littérature notamment). 

Certains créateurs dans ces domaines ont déclenché en moi une réelle passion qui ne s’est pas démentie, trente-cinq ans plus tard. La musique de John Coltrane, le cinéma de Jean Eustache et la poésie de Lautréamont ont été des jalons essentiels à ma ferveur artistique. Ma découverte et ma pratique de la peinture quant à elles, ne sont venues que plus tard, vers mes vingt-cinq ans, de façon fortuite, lors d’une activité en famille de création de cartes de Noël…

 

Au début de ma pratique graphique (c’est-à-dire, il y a vingt-cinq ans de cela), je ne faisais que des tableaux abstraits, très colorés où malgré tout, des visages, des corps pouvaient émerger « par magie » de ces compositions.  

Quelques années plus tard et bien qu’autodidacte, sans technique, je me suis lancé dans des peintures expressionnistes (proche de Francis Bacon et de Velickovic), car je sentais en moi, le besoin d’exprimer, la nécessité de dire l’indicible, le souvenir sans mémoire, mais bien présent. 

C’était une peinture organique, en noir et blanc, où des corps-fantômes s’animaient dans des espaces vides, car j’ai toujours aimé aller à l’essentiel, ne pas m’encombrer de décors, de fioritures.

Même encore aujourd’hui, la place du corps est centrale dans mon travail. Bien que malmené, en ombre ou en mutation animale, il est présent dans chacune de mes créations.

Alors, mon propos est l’expression d’un inconscient, d’une poétique du geste archaïque, où des hommes, des animaux, des plantes nous mènent en énigme vers une mythologie païenne, une mythologie du commencement qui attend (dans les plis du temps) d’être décodée. 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Bleu nuit 16".

 

 


 

MDC – Quels sont les matériaux et les techniques que vous utilisez dans la composition de vos œuvres picturales ?


 

AM J’ai utilisé beaucoup de techniques (huile, acrylique, encre, pigment…), mais actuellement je vais au plus simple et au moins onéreux, un peu dans une démarche d’art « pauvre ». C’est pourquoi mes dernière séries sont exécutées sur des grands formats « Canson » et peintes à l’acrylique de base. Ce qui revient moins cher que des toiles en châssis avec des peintures à l’huile, et c’est plus facile pour le stockage.

Pour mes dessins, j’aime les feutres noirs sur feuille Canson, cela permet également d’avoir un rendu très fin, très ciselé.

À une époque, je faisais des collages et je peignais par-dessus ou j’encollais du papier kraft sur des toiles tendues, bref, comme beaucoup d’artistes, j’ai beaucoup exploré et j’explore encore.

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Bleu nuit 18".

 

 

 

MDC – Peut-on considérer que la peinture est une source d’énergie positive ?

 

AM –  C’est une question difficile tellement les énergies en œuvre lors d’une création sont multiples.

Il y a l’excitation de la toile blanche avec son champ des possibles, parfois la déception du résultat, le plaisir du geste pur… 

Quoi qu’il en soit, à chaque fois c’est un combat pour arriver à exprimer ce que l’on ressent au moment de l’exécution, et les déchets sont nombreux.

C’est pourquoi, je me débarrasse beaucoup de toiles dont je ne suis pas ou plus satisfait ; j’avance en permanence vers un idéal, un absolu.

Ce qui est positif, c’est de pouvoir montrer son travail, faire des expositions et échanger avec des personnes qui comprennent ma démarche, qui ressentent mon art. C’est la rencontre qui m’anime.

 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Éros XVIII".

 


 

MDC – Quelles sont vos sources d’inspiration ? Auriez-vous un ou des modèles en matière d’art ? 

 

AM – Comme je le disais précédemment, j’ai été très influencé par Francis Bacon et Vladimir Velickovic, mais aussi par beaucoup d’autres artistes comme Fred Deux, Ronan Barrot, Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, Claude Monet, Bernard Réquichot, Eugène Leroy…

J’aime également les artistes singuliers, les « outsiders » qui créent pour exprimer une souffrance et/ou pour y remédier et qui ont une pureté dans le geste.

Bref,  tous ceux qui, à la frontière de l’onirisme, du fantastique, arrivent à exprimer une personnalité, un rapport au monde sensible et « en marge ».

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Éros XXI".

 

 

 

MDC – Vous êtes aussi poète, que représente pour vous la poésie ? Comment conciliez-vous le poétique et le pictural. Y a-t-il interrelation entre les deux domaines ?

 

AM – Pour moi la poésie est un acte magique, incarné. Quand je lis René Char, Paul Celan, Joë Bousquet, Yves Bonnefoy, Jacques Dupin ou Thierry Metz, je me dis comment ont-ils fait pour nous emmener si loin avec leurs mots, dans des contrées émotionnelles si étranges, si particulières où le sentiment humain questionne le monde, la nature, le rapport à l’autre.

J’aime cette poésie du sentiment sombre et mélancolique qui nous plonge dans un abysse de sensations déroutantes et parfois indéchiffrables.

Comme un tourbillon, une extase du dire.

Mes deux pratiques artistiques (voire trois avec le dessin) sont bien évidemment complémentaires. D’ailleurs mes toiles sont en résonance avec mes textes et vice versa. J’aime cette idée de créer un corpus de mots et de formes qui se répondent, comme une matière poétique pluridimensionnelle que l’on peut appréhender par différentes entrées : par les mots pour les plus littéraires ou par le graphisme pour les amateurs de peinture, mais pour moi c’est la même chose.

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Chute 2".

 

 

 

MDCAuriez-vous un souhait à vous faire pour l’an 2023 ?

 

AM – Plusieurs beaux projets se profilent déjà pour l’année 2023 : la sortie de mon recueil de peintures et poèmes aux Éditions de l’Ire de l’Ours au mois de mai, des expositions parisiennes en perspective et mon travail de dessins présent sur un beau site de vente en ligne en automne.

 

© Crédit photo : Arnaud Martin, "Ce qui me reste à gravir".

 

Ce que l’on peut me souhaiter c’est de pouvoir poursuivre ma création quels que soient les supports, et de faire de belles rencontres artistiques pour réaliser des projets partagés (exposition collective, œuvre hybride, performances…), car ce que j’aime avant toute chose, c’est la dynamique de l’échange, de la collaboration.

 

 

 

© Maggy DE COSTER & Arnaud MARTIN

 

***

 

 

Pour citer ces entrevue, photographies & tableaux inédit​​​​​​s

 

Maggy De Coster, « Rencontre avec Arnaud Martin : peintre, dessinateur & poète » avec des peintures de l'artiste, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | Hiver 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 30 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/mdc-dessinateur-poete 

 

 

 

 

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22 novembre 2022 2 22 /11 /novembre /2022 17:33

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Bémols artistiques | Astres & animaux  | Revue culturelle d'Europe

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​​​​​Exposition de Marie Salomé

 

 

au Musée d'Histoire Naturelle

 

 

& d'Ethnographie de Colmar

 

 

 

 

​​​​​

 

 

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

Peintures par

 

Marie Salomé

 

 

 

 

© ​Crédit photo :  L'exposition de Marie Salomé au Musée de Sciences Naturelles de Colmar : image de son tableau "Forêt neuronale".

 

 

 

Née en 1981 à Strasbourg, Marie Salomé Le Guehennec, connue sous le nom de Marie Salomé quand elle signe ses œuvres, a suivi une formation scientifique en biochimie. Voilà pourquoi, la plasticienne se plaît à explorer notre univers cellulaire dont le physicien Hubert Reeves déclare qu'il est composé d'une « poussière d'étoiles ».

 

Nul doute que le musée de Colmar offre un écrin de choix aux 66 œuvres présentées par Marie Salomé dans la salle de conférence et dans la cage d'escaliers.

Des « perles d'oxygène » qui ne sont autres que des cellules sanguines peintes sur gypse gravé et coulé sur bois nous font voyager dans l'infiniment petit jusqu'à appréhender l'infini dont l'artiste a choisi d'en faire le sujet de l'une de ses conférences.

 

 

 

© ​Crédit photo :  L'exposition de Marie Salomé au Musée de Sciences Naturelles de Colmar : image de son tableau "Perles d'oxygène cellule sanguine sacrylique sur gypse gravé coulé sur bois", 15 X 24 CM.

 

 

 

Le corps humain à l'échelle microscopique offre à la plasticienne une source d'inspiration en lien avec la nature. Elle en exploite les images de « l'arborescence » que l'on retrouve aussi bien dans le système pulmonaire ou sanguin que dans la structure du corail, le delta d'un fleuve ou encore dans la vision d'un arbre qui ouvre ses branches vers le ciel.

 

Inutile de préciser que cette exposition nous aide à comprendre que nous faisons corps avec la nature dans tous les sens du terme ! En lien avec les recherches scientifiques actuelles, Marie Salomé est indubitablement fascinée par les arbres dont on sait maintenant qu'ils communiquent entre eux par les racines. Comment s'étonner alors que la coupe transversale d'une fibre nerveuse ressemble à celle d'un tronc d'arbre ? Source d'émerveillement, les encres et les acryliques de Marie Salomé ont partie liée avec notre jardin intérieur, elles y fleurissent, s'y déploient dans la magnificence d'une écriture picturale éminemment poétique qui nous touche au-delà des mots car elle nous invite à renouer avec notre âme végétale.

 

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

 

Exposition à découvrir en cette fin d'année au Musée d'Histoire Naturelle et d'Ethnographie de Colmar

 

 

 

***

 

Pour citer ce bémol artistique, écologique & inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Exposition de Marie Salomé au Musée d'Histoire Naturelle et d'Ethnographie de Colmar » avec deux photographies des peintures exposées de Marie Salomé, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 22 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/fum-expodemariesalome

 

 

 

 

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10 novembre 2022 4 10 /11 /novembre /2022 17:07

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier mineur | Florilège

 

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L'espoir &

 

 

Cette nuit d'hiver

 

 

 

 

 

 

 

Poèmes & peinture

 

Pierre Zehnacker

 

Poète, nouvelliste & artiste peintre

 

 

 

 

© Crédit photo : Pierre Zehnacker, peinture récente de femme de sa série sur les figures féminines, image no 2.

 

 

L'espoir

 

 

  Commencer comme on entrerait dans l'esprit d'une femme qui souffre, qui ne sait pas comment échapper à sa souffrance, et ne voit plus devant elle que de grands arbres se mouvant dans le noir, habités par les bourgeons de sa fièvre... Sentiment qu'une grande fleur pâle, aux reflets éteints, serait en train de l'étouffer, et que son âme prise dans les affres de son combat contre l'étrange maladie ne puisse plus exister que sous la forme d'une pénitence imposée par le prêtre chauve qui la confessa.

 

  Votre beauté, Madame, si effrayante à mes yeux, m'empêche de vous absoudre... Et c'était comme les paroles qu'un serpent répandrait, lancinant, dans la solitude de son âme. Elle ne se vante pas d'avoir connu l'amour, il ne lui en reste que des cendres, l'incertitude d'une mélancolie sans mémoire qui la dégoûtait d'elle-même. Il est des jours pourtant où semblait lui sourire la possibilité d'une renaissance. L'espoir la traversait du vol blanc de ses ailes, un frisson d'amour juvénile irisait les fleurs qu'elle contemplait, et alors un brusque sursaut d'amour-propre l'éloignait de son confesseur et du pli faussement onctueux de ses lèvres froides.

 

  Comme si sa douleur prenait les traits d'un enfant de lumière qui s'avance dans le calme du soir, tout en elle s'apaisait. Parfois, lorsqu'elle songeait aux trahisons qui l'avaient blessée, elle se sentait plus forte que le regret et la nuit. Il y avait à présent cette douceur un peu énigmatique qui ravivait la grâce de son visage comme si elle portait en elle la vérité d'un autre monde.


 

 

 

 

Cette nuit d'hiver

 

 

 

Ces maniérismes délicats de la pensée la plus perfide et du remords, comment s'en délivrer ?... Où trouver un peu de clarté, un soupçon d'estime de soi ?... À travers les méandres de quelle ville obscure, avons-nous dû traîner le fardeau de notre tristesse ?... Ce qui nous est proche, c'est le souvenir de la montagne, cette lumière sur la mer, et surtout ces grands oiseaux très blancs qui volaient dans les lointains de l'azur, pareils à des rêves de neige et de pureté sans mélange.

 

Et de notre liberté nous nous faisions une idée très précieuse, loin des falaises et de leur vertige... Et maintenant cette nuit d'hiver, notre histoire d'amour résumée en deux ou trois photos. Sur l'une d'elles, de la façon la plus étrange, tu ressembles à une madone aveugle, et sur une autre, on dirait que tu es une petite sœur amère, esseulée, perdue dans l'horizon d'une plage immense, de l'infortunée Charlotte Corday... Tu voulais écrire des oraisons funèbres au sujet de morts que tu ne connaissais pas. Tu évoques des cimetières, décris des pierres tombales, restitues des épitaphes, convoques des images. Comment ne pas aimer ta tête penchée, tes yeux mi-clos, la douceur infinie de tes lèvres ?... Étroite est la frontière entre l'amour et la mort, disais-tu, et je me sentais très seul, de nouveau, comme un homme abandonné dans la forêt des souvenirs... Je me souviens d'un wagon immobile dans la brume, un train pour Auschwitz, disais-tu, un train que ne prennent plus que les fantômes. Tu enseignais l'histoire à des élèves distraits, tu étais mécontente..

 

 

 

***​​​​

 

Pour citer ces tableau & poèmes en prose inédits

 

Pierre Zehnacker, « L'espoir » & « Cette nuit d'hiver », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 10 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/pzehnacker-espoir

 

 

 

 

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6 novembre 2022 7 06 /11 /novembre /2022 18:35

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Poétiser en cuisinant

 

 

 

 

 

 

 

 

Ode au champagne

​​​​​​

 

 

 

 

Judith Gautier (1845-1917)

 

Poème choisi & transcrit pour cette revue par Dina Sahyouni

 

 

 

 

 

Crédit photo : Affiche publicitaire pour le vin de Champagne, "Champagne, tribunes", image de Commons.

 

 

 

Poème Couronné à un concours sur le vin de Champagne

 

 

 



 

Ô Soleil, sois propice aux vendanges prochaines.

Roi de notre horizon, viens verser ta chaleur

Sur les pampres nouveaux, verdoyant dans les plaines,

Ô soleil, sois propice à la Champagne en fleur.


 

 

Car si tu nous manquais que deviendrait le monde,

Puissant philtre, sans ta pétillante gaîté ?...

Il n'est jamais, sans toi, de fête, ô liqueur blonde,

Sans le champagne point de toast ni de santé.


 

 

Que serait un festin sans la salve joyeuse

Des bouchons détonants hors des goulots dorés,

D'où la mousse jaillit, folle et capricieuse,

Mouillant les doigts parmi les rires effarés ?


 

 

Soit pour nous souvenir de quelque heure envolée,

Naissance ou mariage, ou fêter un succès ;

Pour envoiler d'oubli notre âme désolée,

N'est-ce pas toujours toi qu'il faut, cher vin français ?


 

 

L'on t'appelle d'un bout à l'autre de la terre,

Grâce à toi, notre nom est partout acclamé ;

Des neiges de Russie aux brouillards d'Angleterre,

De l'Inde à l'Amérique, il est partout aimé.


 

 

Jusque dans la débauche aux vulgaires ivresses,

En ces frivoles nuits dont on rougit au jour,

Ta magie encore prête aux vénales caresses

Un air de passion et des semblants d'amour.

 

 

Et même l'ennemi, pour boire à sa conquête

Et voir  monter l'esprit sous son crâne impuissant,

Doit tendre vers la France,ainsi qu'un pauvre quête,

Le verre dans lequel il a bu notre sang.


 

 

Gloire à toi, vin léger, vin doré, limpide

Qui réchauffe le cœur et met la flamme aux yeux,

Exalte le courage et rend l'homme intrépide,

Qui fait le pauvre riche et le triste joyeux.


 

 

Je te bois à la France, aux arts, aux républiques,

À la fraternité de tous, aux travailleurs,

À l'espoir, à l'amour, aux aïeux héroïques,

Aux luttes de l'esprit qui nous rendent meilleurs.


 

 

Ô Soleil, sois propice à la Champagne en fleur !

 

 

Le poème ci-dessus est un extrait, il provient de GAUTIER, Judith (1845-1917), Poésies (Les rites divins – Au Gré du Rêve – Badinages – Pour la Lyre), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène FASQUELLE, Éditeur (11, rue de Grenelle), « Badinages », 1911, pp. 107-109. Le recueil cité appartient au domaine public.

 

***

 

Pour citer ce poème de l'aïeule

 

 

Judith Gautier,​ « Ode au champagne », extrait de GAUTIER, Judith (1845-1917), Poésies (1911), choisi & transcrit par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 6 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/jgautier-odeauchampagne

 

 

 

 

Mise en page par Aude


 

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 15:52

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm)


 

REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE & MULTILINGUE DE POÉSIE

 

ENTRE THÉORIES & PRATIQUES

 

 

 

 

N°11 | ÉTÉ 2022


 

 


PARFUMERIE POÉTIQUE OU 

 

 

PARFUMS, POÉSIE & GENRE

 

 

 

© Crédit photo :  Mariem Garaali Hadoussa,"Strange roses", tableau.

 

 

 

 

 

 


SOMMAIRE

 


DATE BUTOIR POUR Y PARTICIPER :

 

30 SEPTEMBRE 2022

 

MISE EN LIGNE JUSQU'AU  5 20 OCTOBRE 2022

 

 

 

APPEL À CONTRIBUTIONS DU 11ème NUMÉRO 
 

 

 

 

 

 

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Le Pan Poétique des Muses (LPpdm)

 

Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre

théories & pratiques

 

 diffusée en version électronique (apériodique) & en version imprimée suspendue suite à un cas de force majeure de 2018 à 2020, reprise de l'édition imprimée dès 2021.

 

 

ISSN numérique : 2116-1046

 

(4 numéros par an dont un Hors-série & un Numéro spécial)

La reprise de la parution imprimée se fera en 2021 

 

ISSN imprimé : 2492-0487

 

ISSN imprimé Hors-série : 2554-8174

© www.pandesmuses.fr

 

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Présentation créée le 7 juillet 2022

par Aude & David

 

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Dernière mise à jour : 30 septembre 2022

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