Tout ce qui est en elle incite à la contemplation... visage enfantin, innocent... sourire paisible, calme… amabilité…. En plus d'une bonne éducation. Quand elle était au lycée, un homme plus âgé qu'elle de plusieurs années a demandé sa main. Selon l'opinion commune déterminant le choix d'un bon époux, il avait toutes les caractéristiques : belle maison... commerces… Solde pécuniaire et... d'une famille connue. L'argent a masqué tous les défauts. Certes, sa demande a été acceptée chez tous puisqu'il leur représente la stabilité, le bonheur et le bien-être. Et elle, elle était encore jeune, soumise, n'ayant pas le droit de refuser et de…… Imad l'avait silencieusement aimée… De deux ans son cadet, sa dignité l'empêchait d'agir en adolescent, mais le cœur ne connaît que ses propres lois… Elle ne s'est intéressée ni à son regard, ni à son attente sa sortie du lycée… Lui, il a fait semblant d'oublier, mais en vain.. Des années se sont écoulées avant qu'il ne la rencontre par hasard au marché. Elle marchait en tenant par la main un enfant de trois ans et un autre d'un an dans une poussette… Sur son visage se dessinaient clairement une fatigue et une tristesse. N'est-elle pas heureuse dans sa vie conjugale ? Ou bien c'est à cause des responsabilités de la famille et des préoccupations d'enfants ? Son sourire ? La puérilité de son visage ? Où sont-ils ? Elle avait l'aspect d'une femme épuisée, capitulée… Imad avait continué à la contempler jusqu'à sa disparition dans la foule. Aujourd'hui, Imad occupe un poste dans une société… Ses fiançailles avec l'une de ses collègues ont été rompues en lui causant de nombreux problèmes. Le projet a échoué à cause de la différence scientifique et sociale. Après, il a décidé d'attendre jusqu'à ce qu'il découvre l'amour réel. Lors d'une visite rendue à une famille de ses proches, il a été surpris par sa présence là-bas : Doha ! Un peu confus, ses traits détendus, il a pris place. — Imad, ami de mon mari et de toute la famille. À dit la dame avant d'ajouter : — Doha, la plus chère des amies du temps des études. Doha eut un sourire spontané avant de dire : —Je le connais. Sa sœur n'était-elle pas notre collègue au lycée ? Mais je ne l'ai pas vue depuis longtemps ! Monsieur Imad, vous n'avez pas trop changé. Un grand plaisir lui prit… Elle me connaît. Elle se souvient de moi… Tout en souriant, il lance : —Comment allez-vous, et les enfants ? —Nous sommes séparés depuis un an… Les enfants sont avec lui. Avec un air d'étonnement.. — Comment, et pourquoi ?, — Ce sujet est long et douloureux. Je ne veux pas rouvrir une blessure qui s'est cicatrisée. Imad, en proie à des questions bouillonnantes, l'a tendrement regardée. Faudrait-il que vous passiez une telle expérience seulement pour satisfaire l'ignorance et l'égoïsme des autres ? Payer le prix de votre jeunesse et de vos nerfs ? Troubler pour toujours le parcours de ta vie ? Maudit soit l'argent qui légalise tout. Vous voilà maintenant divorcée, triste, mère de deux enfants partagés par ci et là, sans stabilité… Ils auraient des personnalités confuses et déséquilibrées… résultat de la désintégration familiale et de l'absence d'affection, ayant dans leur mémoire et pour toujours ces événements douloureux.. Un silence bien court s'est établi. Puis, ronronnement d'une voiture, son de klaxon.. Elle se teint debout pour partir. —Je dois m'en aller… C'est mon frère qui va m'accompagner à la maison. Ils se serrèrent la main. C'est la première fois… Un frisson délicieux parcourt tout son corps. — Oum Chadi, dites-moi comment ? Pourquoi ? — Pauvre ! Elle n'a pas de chance. Dès le début, elle a compris ses défauts : d'une humeur, maniaque, déséquilibrée, gâté par l'argent… Mais sa famille… Que Dieu les pardonne… Toutefois, c'est …. Le destin. Croyez-moi, c'est une bonne épouse, mère merveilleuse.. Mais sa dignité est au-dessus de toute considération.. Lui, il est complètement mauvais, ingrat, oublieux…Il est tombé amoureux d'une jeune fille qui lui a ravi sa raison et son argent. Il l'accueille chez lui au vu et au su de Doha et les enfants. Il rigole avec elle de façon insolente. En l'absence de Doha, elle entre dans la chambre de cette dernière et se sert de ses propres objets; son parfum, son maquillage, ses habits… Mais ce n'est pas sa faute étant petite, belle, démunie, éprise par les feux de luxe. Cet imbécile l'a déduite avec beaucoup de choses… Quand Doha s'est révoltée pour sa dignité et a émis des objections, il lui a dit : — Elle viendra pour devenir la maîtresse de cette maison. Fais autant que tu voudrais. Il l'a épousée et emmenée à la maison. Doha s'est effondrée et a quitté la maison tout en demandant le divorce. D'abord, il a refusé, mais sous les pressions et l'insistance, il a dû céder à contre cœur. La voilà aujourd'hui chez ses parents…abattue, blessée de son amour-propre. —Oum Chadi ! Acceptera-t-elle si je demande sa main au mariage ? Demandez-lui, demain, parlez-lui ! A sollicité tendrement Imad. L'affaire conclue, Imad, au comble du bonheur, se rend souvent chez Doha qui a recouvert la sensation de son existence et de son être. La vie est encore belle avec des gens qui ne se méfient de la divorcée à l'instar de l'ensemble de la société qui toujours s'attaque à la femme, tandis qu'elle protège l'homme par les coutumes, les traditions et par.. la loi. Auprès d'Imad, civilisé sur les deux plans : intellectuel et social, elle a goûté pour la première fois le bonheur et le repos…. Quant à son ex-mari, il est toujours aux aguets : En prenant connaissance de l'affaire, sa première réaction a été de lui envoyer les enfants pour vivre avec elle de façon permanente, espérant par cela de lui troubler la vie avec Imad, mais Imad et elle, ils ont reçu les enfants à bras ouverts. Il a essayé de défigurer l'image d'Imad en soulevant les dires et en inventant de fausses histoires autour de lui. Tout le monde en est fatigué… Le projet a échoué par un grand problème qui fait d'elle victime d'une dépression nerveuse. Son ex-mari a été haineux? Il l'a congédiée par force … blessé du fait qu'elle refuse de retourner à lui malgré les promesses alléchantes… elle l'a méprisé, l'a repoussé… Deux ans se sont passés … Imad a su que Doha s'est engagée par mariage avec un homme âgé, veuf, riche, vivant seul, ayant une fortune et une autorité dans son travail. Il n'a pas d'enfants ? – Si, mais chacun d'eux a sa vie indépendante. En hâte, Imad s'est dirigé chez Oum Chadi pour l'interroger: — Dites-moi ! Est-elle heureuse ? Oum Chadi a observé le silence, changé de discours. Lui, il n'a pas insisté.. Il a quitté distrait la maison. —Mon Dieu ! Serait-ce son destin uniquement parce qu'elle est divorcée ? Pourquoi la société lui refuse de mener sa vie comme toutes les femmes ? De se marier avec l'homme qu'elle veut et désire au lieu d'un autre plus âgé qu'elle et bien distant de son esprit. Pourquoi lui interdire une personne capable de la comprendre, la regarder avec un œil de respect et accepter ses conditions de vie ? "Un jour, debout au feu, attendant le vert pour pouvoir traverser la rue, une voiture luxueuse s'est arrêtée…. Il regarde attentivement… Il connaît l'élégante dame derrière le volant… Oh, Mon Dieu !!!! C'est Doha ! Il s'est cloué en place…. Qu'est-ce qu'elle a fait de son âme ? … Maquillage exagéré couvrant l'innocence de sa face mais racontant une histoire de souffrance bien claire. Il a baissé la tête et …… traverse…." |