31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

Annonce de parution reproduite



Revisiter la « querelle des femmes »


Discours sur l’égalité/inégalité des sexes, de 1750 aux lendemains de la Révolution

 

 

 

Sous la direction d'Éliane VIENNOT

 

avec la collaboration de Nicole PELLEGRIN

 


Couverture-4e de couverture

 



Publications de l'Université de Saint-Etienne, Coll. L'École du genre, 208 p., ISBN 978-2-86272-603-8, 24 euros

 
L’ouvrage est disponible auprès des libraires (distribution SODIS)
Résumé 

De la fin du Moyen Âge aux premières décennies du xxe siècle, l’Europe et en particulier la France ont été le théâtre d’une gigantesque polémique sur la place et le rôle des femmes dans la société. Qu’elle soit feutrée ou violente, qu’elle prenne un tour sérieux ou cocasse, qu’elle en appelle aux raisonnements ou aux émotions, qu’elle s’exprime en traités, pamphlets, pièces de théâtre, romans, tableaux…, elle a porté sur à peu près tous les terrains, du pouvoir suprême aux relations amoureuses, en passant par le travail, la famille, le mariage, l’éducation, le corps, l’art, la langue, la religion…
Loin d’être un « jeu littéraire », comme on l’a parfois dit, elle s’est développée en écho aux efforts concrets des acteurs et actrices de la société pour empêcher, ou au contraire pour permettre l’accès des femmes et des hommes aux mêmes activités, aux mêmes droits, aux mêmes pouvoirs, aux mêmes richesses, à la même reconnaissance. Et elle a durablement formaté nos sociétés et nos esprits quant aux manières de penser et d’organiser les relations entre les sexes.
 
Ce vaste pan de notre histoire est pourtant fort mal connu. C’est à son réexamen qu’invite le présent volume, premier d’une série qui remontera le temps vers les origines de cette controverse. Il s’attache à la période des Lumières et de la Révolution française, où l’on aurait attendu la remise en question du vieil argumentaire de l’infériorité féminine, mais qui ne donna lieu qu’à sa reformulation.
 
Contributions de Sabine Arnaud, Caroline Fayolle, Geneviève Fraisse, Huguette Krief, Sandrine Lely, Anne Morvan, Martine Reid, Éliane Viennot.
 
Illustrations et extraits de textes de Jean-Pierre-André Amar, Pierre Charpentier de Longchamps, Mme de Coicy, Nicolas de Condorcet, Louise Dupin, Félicité de Genlis, Élisabeth Lafaurie, Jean-Baptiste Louyer-Villermay, Nicolas Ponce, Joseph Raulin, Constance de Salm.
 
 
TABLE DES MATIERES
 
Remerciements
 
  • Éliane Viennot
« Revisiter la Querelle des femmes » : mais de quoi parle-t-on ?
Logique, équité, égalité : les principes de Mme Dupin – ou de Rousseau ?
Les reines de France au pilori (1791)
 
  • Sandrine Lely
« La massue d’Hercule soulevée par la main des Grâces ». Le débat sur la place des femmes dans l’art, entre 1747 et 1793
La fermeture des clubs de femmes (1793)
 
  • Huguette Krief
Le génie féminin. Propos et contre-propos au xviiie siècle
Il faut « politiquer ensemble » ! (1817)
 
  • Éliane Viennot
« La Couronne ne tombe point en quenouille ». Bagarres mémorielles autour du droit des femmes à régner en France, entre 1750 et 1789
Les propositions de Mme de Coicy (1785)
Les propositions de Condorcet (1788)
 
  • Caroline Fayolle
L’éducation est-elle l’instrument de l’égalité ? Les débats sur l’éducation des femmes à la période révolutionnaire et post-révolutionnaire
Éducation et nature, d’après Élisabeth Lafaurie (1791)
 
  • Martine Reid
Genlis, Pipelet, Staël : la figure de la femme auteur au lendemain de 1789
Femmes et activités littéraires, d’après Mme de Genlis (1811)
 
  • Sabine Arnaud
De la dénomination d’une maladie à son assignation : l’hystérie et la différence sexuelle, entre 1750 et 1820
1758 : les maladies vaporeuses affectent les deux sexes ; elles sont liées à l’oisiveté, non à l’utérus
1818 : l’hystérie est une maladie féminine ; elle vient de l’utérus
 
  • Anne Morvan
Théories de la famille, différence des sexes et émergence de la science sociale.
Rousseau, Guiraudet et Bonald
Héloïse, ou l’instruction des femmes dans les « temps barbares »… pas si barbares que cela ! (1770)
 
  • Geneviève Fraisse
Querelle, procès, controverse, les trois figures de la pensée féministe
Jeanne d’Arc sous la loupe… des imaginatifs (1810)
 
Notices sur les contributrices
Résumés des articles
Bibliographie
Index
Table des documents et illustrations
 

 

Information reçue de

 

L'universitaire Aurore Evain

Secrétaire de la SIEFAR-www.siefar.org

 

Pour citer ce texte

« Parution : Revisiter la "querelle des femmes". Discours sur l’égalité/inégalité des sexes, de 1750 aux lendemains de la Révolution , sous la direction d'Éliane Viennot, avec la collaboration de Nicole Pellegrin, Publications de l'Université de Saint-Etienne, coll. L'École du genre, 208 p., ISBN 978-2-86272-603-8, 24 euros », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31  octobre 2012.

Url.  http://www.pandesmuses.fr/article-h-s-n-0-parution-revisiter-la-querelle-des-femmes-107995416.html/Url. http://0z.fr/UBbPO

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012
31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

Version traduite

Version originale


 

 

Nabil Helmi Chaker, 

 

« La divorcée » & « Jeune fille orientale »


 

 

 

Nelly Taza

   Textes traduits avec l'aimable autorisation de l'auteur et de sa maison d'édition

 

 

 

 

La divorcée


Tout ce qui est en elle incite à la contemplation... visage enfantin, innocent... sourire paisible, calme… amabilité…. En plus d'une bonne éducation.

Quand elle était au lycée, un homme plus âgé qu'elle de plusieurs années a demandé sa main. Selon l'opinion commune déterminant le choix d'un bon époux, il avait toutes les caractéristiques : belle maison... commerces… Solde pécuniaire et...  d'une famille connue.

L'argent a masqué tous les défauts. Certes, sa demande a été acceptée chez tous puisqu'il leur représente la stabilité, le bonheur et le bien-être. Et elle, elle était encore jeune, soumise, n'ayant pas le droit de refuser et de……

Imad l'avait silencieusement aimée… De deux ans son cadet, sa dignité l'empêchait d'agir en adolescent, mais le cœur ne connaît que ses propres lois…

Elle ne s'est intéressée ni à son regard, ni à son attente sa sortie du lycée… Lui, il a fait semblant d'oublier, mais en vain..

Des années se sont écoulées avant qu'il ne la rencontre par hasard au marché. Elle marchait en tenant par la main un enfant de trois ans et un autre d'un an dans une poussette… Sur son visage se dessinaient clairement une fatigue et une tristesse.

N'est-elle pas heureuse dans sa vie conjugale ? Ou bien c'est à cause des responsabilités de la famille et des préoccupations d'enfants ? Son sourire ? La puérilité de son visage ? Où sont-ils ? Elle avait l'aspect d'une femme épuisée, capitulée… Imad avait continué à la contempler jusqu'à sa disparition dans la foule.

Aujourd'hui, Imad occupe un poste dans une société… Ses fiançailles avec l'une de ses collègues ont été rompues en lui causant de nombreux problèmes. Le projet a échoué à cause de la différence scientifique et sociale. Après, il a décidé d'attendre jusqu'à ce qu'il découvre l'amour réel.


Lors d'une visite rendue à une famille de ses proches, il a été surpris par sa présence là-bas : Doha ! Un peu confus, ses traits détendus, il a pris place.

— Imad, ami de mon mari et de toute la famille.

À dit la dame avant d'ajouter :

Doha, la plus chère des amies du temps des études.

Doha eut un sourire spontané avant de dire :

Je le connais. Sa sœur n'était-elle pas notre collègue au lycée ? Mais je ne l'ai pas vue depuis longtemps ! Monsieur Imad, vous n'avez pas trop changé.

Un grand plaisir lui prit… Elle me connaît. Elle se souvient de moi… Tout en souriant, il lance :

Comment allez-vous,  et les enfants ?

Nous sommes séparés depuis un an… Les enfants sont avec lui.

  Avec un air d'étonnement..

Comment, et pourquoi ?,

Ce sujet est long et douloureux. Je ne veux pas rouvrir une blessure qui s'est cicatrisée.

Imad, en proie à des questions bouillonnantes, l'a tendrement regardée.

Faudrait-il que vous passiez une telle expérience seulement pour satisfaire l'ignorance et l'égoïsme des autres ? Payer le prix de votre jeunesse et de vos nerfs ? Troubler pour toujours le parcours de ta vie ? Maudit soit l'argent qui légalise tout. Vous voilà maintenant divorcée, triste, mère de deux enfants partagés par ci et là, sans stabilité… Ils auraient des personnalités confuses et déséquilibrées… résultat de la désintégration familiale et de l'absence d'affection, ayant dans leur mémoire et pour toujours ces événements douloureux..

Un silence bien court s'est établi. Puis, ronronnement d'une voiture, son de klaxon.. Elle se teint debout pour partir.

Je dois m'en aller… C'est mon frère qui va m'accompagner à la maison.

Ils se serrèrent la main. C'est la première fois… Un frisson délicieux parcourt tout son corps.

Oum Chadi, dites-moi comment ? Pourquoi ?

Pauvre ! Elle n'a pas de chance. Dès le début, elle a compris ses défauts : d'une humeur, maniaque, déséquilibrée, gâté par l'argent… Mais sa famille… Que Dieu les pardonne… Toutefois, c'est …. Le destin. Croyez-moi, c'est une bonne épouse, mère merveilleuse.. Mais sa dignité est au-dessus de toute considération.. Lui, il est complètement mauvais, ingrat, oublieux…Il est tombé amoureux d'une jeune fille qui lui a ravi sa raison et son argent. Il l'accueille chez lui au vu et au su de Doha et les enfants. Il rigole avec elle de façon insolente. En l'absence de Doha, elle entre dans la chambre de cette dernière et se sert de ses propres objets; son parfum, son maquillage, ses habits… Mais ce n'est pas sa faute étant petite, belle, démunie, éprise par les feux de luxe. Cet imbécile l'a déduite avec beaucoup de choses… Quand Doha s'est révoltée pour sa dignité et a émis des objections, il lui a dit :

Elle viendra pour devenir la maîtresse de cette maison. Fais autant que tu voudrais.

Il l'a épousée et emmenée à la maison. Doha s'est effondrée et a quitté la maison tout en demandant le divorce. D'abord, il a refusé, mais sous les pressions et l'insistance, il a dû céder à contre cœur. La voilà aujourd'hui chez ses parents…abattue, blessée de son amour-propre.

Oum Chadi ! Acceptera-t-elle si je demande sa main au mariage ? Demandez-lui, demain, parlez-lui ! A sollicité tendrement Imad.

L'affaire conclue, Imad, au comble du bonheur, se rend souvent chez Doha qui a recouvert la sensation de son existence et de son être. La vie est encore belle avec des gens qui ne se méfient de la divorcée à l'instar de l'ensemble de la société qui toujours s'attaque à la femme, tandis qu'elle protège l'homme par les coutumes, les traditions et par.. la loi. Auprès d'Imad, civilisé sur les deux plans : intellectuel et social, elle a goûté pour la première fois le bonheur et le repos…. Quant à son ex-mari, il est toujours aux aguets :

En prenant connaissance de l'affaire, sa première réaction a été de lui envoyer les enfants pour vivre avec elle de façon permanente, espérant par cela de lui troubler la vie avec Imad, mais Imad et elle, ils ont reçu les enfants à bras ouverts. Il a essayé de défigurer l'image d'Imad en soulevant les dires et en inventant de fausses histoires autour de lui. Tout le monde en est fatigué… Le projet a échoué par un grand problème qui fait d'elle victime d'une dépression nerveuse.

Son ex-mari a été haineux? Il l'a congédiée par force … blessé du fait qu'elle refuse de retourner à lui malgré les promesses alléchantes… elle l'a méprisé, l'a repoussé…

Deux ans se sont passés … Imad a su que Doha s'est engagée par mariage avec un homme âgé, veuf, riche, vivant seul, ayant une fortune et une autorité dans son travail. Il n'a pas d'enfants ? – Si, mais chacun d'eux a sa vie indépendante.

En hâte, Imad s'est dirigé chez Oum Chadi pour l'interroger:

Dites-moi ! Est-elle heureuse ?

Oum Chadi a observé le silence, changé de discours. Lui, il n'a pas insisté.. Il a quitté distrait la maison.

Mon Dieu ! Serait-ce son destin uniquement parce qu'elle est divorcée ? Pourquoi la société lui refuse de mener sa vie comme toutes les femmes ? De se marier avec l'homme qu'elle veut et désire au lieu d'un autre plus âgé qu'elle et bien distant de son esprit. Pourquoi lui interdire une personne capable de la comprendre, la regarder avec un œil de respect et accepter ses conditions de vie ?


"Un jour, debout au feu, attendant le vert pour pouvoir traverser la rue, une voiture luxueuse s'est arrêtée…. Il regarde attentivement… Il connaît l'élégante dame derrière le volant… Oh, Mon Dieu !!!! C'est Doha ! Il s'est cloué en place…. Qu'est-ce qu'elle a fait de son âme ? … Maquillage exagéré couvrant l'innocence de sa face mais racontant une histoire de souffrance bien claire.

Il a baissé la tête et …… traverse…."



Jeune fille orientale

 


Amour et coquetterie ont été son enfance…ses souhaits étaient des ordres… Jamais elle n'a senti la différence de la confession religieuse existant entre son père et sa mère… C'est une question relative… En grandissant, elle a entrevu une certaine tension entre eux, malgré leurs études supérieures et leur large culture. De temps en temps, elle a été face à une discussion intense, mais raisonnable, qui n'a pas atteint la limite de….

Reprends ta conscience… Pour Roula et pour mon sacrifice durant des années… Il faut que tu respectes mon être. Pour toi, j'ai défié mes parents et la société.. En dépit de toute tentative de me dissuader, je t'aime et je tiens à toi… Mais, l'amour-propre… Tu joues au feu… Je ne te reconnais … Tu me trompes ? Tu montres le contraire de ce que tu caches ?

De sa mère attachée à la vertu et aux préceptes des religions célestes… Son père est le contraire… cultivé et laïc… Dans l'esprit de sa fille, il sème ses idées que la mère trouve "corrompues" dans une société conservatrice et attachée à ses coutumes et traditions… La fille a vécu la lutte entre le conservatisme et les traditions d'une part et la liberté intellectuelle et sociale importée… C'est ce que la mère craint pour sa fille : les pensées de son père.

Une fois son diplôme universitaire obtenu avec la mention Bien. Il a été décidé d'envoyer la fille en bourse d'études en vue de poursuivre ses études supérieures. La mère en est contente : elle se soustrait de cette ambiance qui est devenue de plus en plus tendue et sa personnalité se cristallise en dépit de la souffrance de la séparation, elle reste son seul espoir de la vie.

Le père a bien accueilli la décision, il l'a applaudie. En Europe, elle pourrait adopter ses idées tout en vivant avec sur le terrain. Ce père qui fait le chantre de l'amour spirituel et de la relation conjugale… sacrée, n'est, en réalité et au fond de lui-même, qu'un homme voluptueux, esclave de corps, prisonnier de toute femme fatale… Une contradiction terrible caractérise sa personnalité, ce qui a fatigué sa femme qui a découvert tant de choses au fond de son âme. Après le départ de Roula, la mère s'est assurée que son mari avait une maîtresse du même âge de sa fille ou bien un peu plus âgée, coquette, avec un passé déshonorable… Lui, il a avoué tout simplement tout en disant : "Tu dois être réaliste !" et commence à agir de façon plus libre.. Il a annulé son existence… et a fait venir à la maison son amante – qui agit à la manière des putains – pour passer avec elle la plupart de la journée, ce qui a exaspéré son épouse qui a essayé de la chasser…

Mais lui… Il s'est révolté tout en proférant férocement et fortement les menaces.

Et si je fais comme toi ??? Prendre un amant que j'emmène à la maison, tu seras alors satisfait ?

Fais-le, si tu veux ; lance-il froidement.

Tu acceptes de m'enlever mon immunité conjugale.. tu ne t'exaspéreras pas pour ta dignité ? Ton amour-propre d'homme oriental ne se réveillera pas en toi ? Tu ne te réfugieras pas sous le toit de la loi qui te protège et me déshonore ?

Malgré tout, il s'est marié avec la coquette qui lui a imposé toutes les conditions préservant son droit matériel… Quant au staut social : peu importe.. et il a tout accepté.

Sa femme a demandé le divorce..   Lui, il a refusé obstinément… Oum Roula représente pour lui un nom et une haute valeur sociale ??? Et l'autre, c'est pour satisfaire les désirs de son corps et dissiper un complexe.

Roula est au courant de tout à travers les lettres de sa mère dans lesquelles elle explique sa souffrance, sa sensation de négligence, son amour-propre blessé, sa terrible solitude… en attendant son retour : elle, le seul espoir existant.

Son père lui a expliqué la question par une analyse psycho-scientifique tout en racontant des choses sur les besoins de l'âme humain et les exigences de l'esprit et du corps… la liberté… la sincérité envers soi-même. Les conditions de vie en Europe où elle vit, l'ont poussée à lui justifier ses actes. Elle a écrit à sa mère : "C'est sa vie… Qu'il la mène comme il veut. Et toi, vis la tienne.. Range-là de sorte qu'il ne soit pas là-dedans". La mère est foudroyée… Qu'est-ce qu'il a fait de sa fille ? Il lui a lavé le cerveau… Il a gagné le round.. et elle, elle est désespérée après avoir tout perdu avec la dernière carte présumée gagnante : sa fille.

Là-bas, Roula s'est liée d'amitié avec un étudiant européen. Cette liaison s'est vite transformée en amour… Mais quelle différence de conception de ce sentiment existe-t-elle entre nous et eux… Malgré ses prétentions de réalisme et de libertarisme.. elle garde en elle une jeune fille orientale qui croit que l'amour doit être couronné par le mariage… stabilité… famille… nom, entité et société… Son ami est bien beau…

Il a des amitiés… fait des compliments… va avec n'importe quelle fille qui lui plaît tout en considérant ça comme son droit naturel, mais quelle attitude entretient-il envers elle ? La plus intime, mais….sans attitudes sentimentales, ni relation sexuelle…il sait qu'elle refuse, comme toutes les filles orientales, le principe des liaisons sexuelles sans rapports sociaux et normes morales.

Une fois, il a essayé de l'embrasser.. ; elle s'est frissonnée et s'est éloignée de lui en signe de refus… Il s'est levé tout en criant à vive voix : "Tu n'es même pas une femme…tu n'es qu'une statuette sans sentiments". Il a blessé sa féminité… Elle a pleuré avec amertume… Elle ne veut pas capituler… Elle a peur d'avoir le sort des autres filles… Comment elle pourrait se présenter devant sa mère : symbole de chasteté et de pureté ? Comment elle pourrait faire face à elle-même et...à la société ?

Mon Dieu ! Comment Je pourrai poursuivre ma vie dans un pays dont les valeurs morales sont dégradées, sales, sans normes ni restriction ni dissuasion.

Il s'est senti dur avec elle… Il s'excuse doucement tout en l'invitant à prendre un café dehors… Elle a discuté le sujet avec lui… Il a perçu la contradiction régnant dans sa personnalité : la lutte entre ses racines et ses caractères acquis.

Allons nous marier… lance-t-il en souriant. Et de poursuivre : "Le papier enregistré saura-t-il confirmer notre union ? Te permettra-t-il de faire l'amour ? Ta mère a-t-elle tiré profit de ce papier dit acte de mariage ? Ton père ne l'a-t-il pas quittée pour une autre ? Quelle absurdité ! Ce contrat ne lui sert à rien pour le conserver… Le véritable engagement sera scellé par les sentiments et non pas par le papier…tant que je t'aime, je reste avec toi… Sinon !!! Oublions ça… Maintenant, je ne peux assumer que la responsabilité de moi-même… Je vais finir mes études, assurer mon avenir, vivre ma vie… J'ai encore beaucoup de choses à faire… Je 'en prie, Roula, Vivons la vie telle qu'elle est… Ne complique pas les choses !

 

L'image de ses parents lui revient avec toutes ses contradictions.

La lutté a déformé sa culture et l'a rendue perplexe.. Ses jugements sont troublés… Je ne pourrai pas continuer… Ici…tous les hommes sont pareils… J'ai encore les années d'études à parfaire… Reviendrai-je ?Mais chez qui ? Ma mère ? Pour tromper ses espérances. Mon père et sa femme où règne une ambiance tendue… Les bavardages des gens...je perds mon diplôme et tout avec.

Elle marche nerveusement; distraite, ses pensées se bousculent… Perte…distraction… La pluie tombe sur elle… Elle ne sent pas l'humidité… Des larmes chaudes… Elle est parvenue à un endroit sur le pont au-dessus du fleuve qui partage la ville…s'est lancée…s'est coulée avec le flot… Adieu !

 

 

* Oum : mère

 


Pour citer ces nouvelles


Nelly Taza (trad.), « Nabil Helmi Chaker, ''La divorcée'' & ''Jeune fille orientale'' » (textes traduits avec l'aimable autorisation de l'auteur et de sa maison d'édition), in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012. Url.http://www.pandesmuses.fr/article-la-divorcee-jeune-fille-orientale-105377901.html/Url. http://0z.fr/CQ6hX

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...


Auteur(e)


Nelly Taza 


Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012
11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 06:17

 

 

n°0|Événement poétique 


 

 

Un pan de poèmes

 

pour


Toutes à l'école

Un pan de poèmes

 

ISSN = 2116-1046

Revue de poésie

électronique et apériodique 

 

www.pandesmuses.fr   

Logodupan©

 

 

 

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Sommaire*

 

  • Françoise Urban-Menninger  

 

Les leçons de choses

 

  • Anne-Marie Reine Le Pape

 

Les examens et les bébés

Quand elle peut, ma fille me donne un peu

 

  • Styliani Kokkali

 

Achille Elle

 

  • Dina Sahyouni

 

Une fille des lumières

 

  • Sophie Brassart

 

Liste à ma fille

 

  • Isabelle de Champchesnel

 

Les Gamines

* En désordre

 

    

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 Vos actualités poétiques

 

Le Pan poétique des muses - dans Événements poétiques
11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 06:16

 

 

 

Liste à ma fille

 

 

Sophie Brassart

http://3.bp.blogspot.com/-QPYRe6hFI-0/UGHh47lgQzI/AAAAAAAAB0Q/1F8nlmzh48U/s1600/Empreintes_affiche+V3.jpg


 

Fièvres éparses,

qu’en sera-t-il de toi ma fille?

L’appétit humain sans foi dévore

les villes 

le corps

ton gain

coule

le torrent

les créneaux

inondés

des mensonges,

découpe,

et puis souffre,

et puis crie !

Mais laisse-toi aimer mon enfant,

sois la musique,

l’orgue, et l’ivresse,

ton cœur qui sait vibre alentour.

 

 

 

 

 

Pour citer ce poème


Sophie Brassart, « Liste à ma fille », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques; n°0|Événement poétique : « Un pan de poèmes pour Toutes à l'école », automne 2012, mis en ligne le 11 octobre 2012.

URL.http://www.pandesmuses.fr/article-liste-a-ma-fille-111085475.html/URL. http://0z.fr/ZYv6x  

 

Auteur(e)


Sophie Brassart, documentaliste aux heures pleines, elle a déjà publié dans les revues Mille et un Poètes (n°3, été 2012) et  La Porte des Poètes (printemps 2012). En 2011, elle a également publié un poème dans le cadre du Printemps des Poètes, a lu certains de ses textes lors de la présentation des derniers numéros de la revue La Porte des Poètes (en mai 2012) et elle a été citée dans la Revue Artension (n°112, mars-avril 2012). Elle tient aussi un blog intitulé Toile poétique à cette adresse : http://graindeble.blogspot.fr/. Déméter en témoin, Sophie Brassart noue un dialogue de lettres vives (poèmes et peintures), singulières ou bien mêlées. Les figures sont tissées de mêmes toiles, celles du temps numérique, pour des messages inscrits dans une vie courte; celles de la profondeur du mythe, sans quoi rien ne saurait advenir; celles du mystère féminin, qui invite à la transformation, la résistance, l'intensité. Autant de libres propos, libres propositions, réalisées avec de l'encre, de l'acrylique, et des suites de 0 et de 1. Elle a exposé ses tableaux dans l'Ateliers de Ménilmontant  en 2011. Une nouvelle exposition intitulée "Empreintes" (octobre 2012) est en cours.

 

 

Le Pan poétique des muses - dans Événements poétiques
11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 06:16

 

 


Une fille des lumières


 


Dina Sahyouni

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f1/Kirche_Gröben_Lichtspiel.JPG 

 

 

 

Être fille

un cahier oublié

du bleu de l'encrier

d'une main tachetée

bleu marine

 

 

Être fille

des souliers souillés

des mares de la raine

et un tablier mouillé

d'une botte de foin

récoltée tôt le matin

ou en plein jour

 

 

Être fille

un échiquier confisqué

de mille contraintes

au cœur des complaintes

d'une mère désabusée

 

 

Être fille

une bouche à nourrir

ou « une bonne à rien »

où le mâle est souverain

 

 

Être fille

une « sotte » donnée en dote

née dans les roses

ou au bout de l'enfer

prou, là, oui, par terre

 

 

Être fille

dans les nuits sombres

une ombre parmi les nombres

là-bas où les lumières

tardent encore à venir

voire peinent à surgir...

 

 

Être fille

marchant les yeux ouverts

 — vêtue entièrement de vouloir —

aux marchés gorgés d'alcool

Rêvant assidûment d'aller à l'école

 

 

 

 

 

Pour citer ce poème


Dina Sahyouni, « Une fille des lumières », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques ; n°0|Événement poétique : « Un pan de poèmes pour Toutes à l'école », automne 2012, mis en ligne le 11 octobre 2012. URL. http://www.pandesmuses.fr/article-une-fille-des-lumieres-111084166.html/URL. http://0z.fr/gR7iN       

 

Auteur(e)

 

 

Dina Sahyouni

     

Le Pan poétique des muses - dans Événements poétiques Dina Sahyouni

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    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | Bémols artistiques / Agenda poétique Quand la poésie grimpe la colline de Ménilmontant dans l’est parisien ! Présentation du...
  • HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I | Inspiratrices réelles et fictives
    LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES 1er VOLET Crédit photo : Alphonsine de Challié, « beauty with pink veil...
  • Interview avec Hassina Takilt du magazine HORA 
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Voix / Voies de la sororité | Métiers du livre & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Entretiens Interview avec Hassina Takilt du...
  • Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025)
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Appels à contributions | Agenda poétique Invitation à contribuer au festival Megalesia (édition 2025) Crédit photo : Berthe (Marie Pauline) Morisot (1841-1895), « J ulie-daydreaming...
  • La Femme-volcan
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | II — « Poésie volcanique d'elles » | Florilège | Travestissements poétiques | Astres & animaux / Nature en poésie La Femme-volcan...
  • Poème de « La rivière cotonneuse »
    Événements poétiques | NO II Hors-Série | Festival International Megalesia 2025 « Rêveuses » & « Poésie volcanique d'elles » | I — « Rêveuses » | Florilège | Travestissements poétiques | Astres & animaux / Nature en poésie Poème de « La rivière cotonneuse...
  • Le cœur étincelant d’un joyaux
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Dossier mineur | Florilège | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages Le cœur étincelant d’un joyaux Poème élégiaque par Françoise Urban-Menninger Blog officiel : L'heure...
  • Albert Strickler, poète de la grâce et de la lumière
    N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Dossier mineur | Articles & témoignages | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages Albert Strickler, poète de la grâce & de la lumière Hommage / texte élégiaque par...
  • Il ne faudra plus raconter des histoires, récit de Sandrine Weil sous-titré Le livre de Jean, 1942-1945, un enfant dans les camps paru chez L’Harmattan dans la collection Graveurs de Mémoire
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