15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 11:00

           

 

S'indigner, soutenir, lettres ouvertes, hommages

 

Cœur offert-ouvert

 

 

Dina Sahyouni

 

 

Crédit photo : image trouvée sur Commons (wikimedia.org), url : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/72/Billet_drapeau_de_10_francs_verso.jpg

 

 

 

Le cœur tressé de chagrins

comme la chevelure des moires

le cœur bleu, orphelin,

déchiré, émietté, meurtri

souillé par l’injustice,

sans larmes, ni armes

face aux vices

de l'humain,

face aux tueries,

le cœur pleure

tout le sang innocent

versé par folie

et par orgueil

sur la Promenade des Anglais

la rive des retrouvailles

des patriotes, des amoureux et des étrangers

le cœur a tressé ses veines

en nœud de peines

a tiré un trait noir sur la fête

gâchée et, les rires joyeux des enfants se sont tus...

au loin, des colombes teintées bleu blanc rouge

volent ce matin, en ronde, au-dessus des corps morts

pour épouser le blanc des mots sans maux

la blancheur de la paix tant attendue

 

15 juillet 2016

***

Pour citer ce poème

Dina Sahyouni, « Cœur offert-ouvert »Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°8 [En ligne], mis en ligne le 15 juillet 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/07/coeur-offert.html

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 17:25

 

Littérature de jeunesse & critique

Rubrique créée à l'initiative de Laure Delaunay

 

« Le voyage de Chihiro » et mai 68

 

 

 

Laure Delaunay 

Rédactrice de la revue LPpdm et responsable des rubriques

"Poésie & Théâtre",  "Poésie italienne" & Littérature de jeunesse"

Site officiel : https://lauredelaunay.com/

 

 

 

Il y a longtemps, en 2002, je crois, j’ai vu le film « Le voyage de Chihiro » et cela a été une expérience bouleversante. Et cela m’a posé d’infinies questions sur mon éducation.

 

Mon père a été maoïste, ma mère fille d’instituteurs communistes m’a transmis de profondes valeurs de gauche.

Mais voilà, en voyant ce film, je les ai reconnus. J’ai reconnu peut-être leur côté obscur.

Au début du film, la petite arrive avec ses parents dans une sorte de fête foraine déserte. Les parents se mettent à manger, la laissant seule. En mangeant, ils se transforment en cochons. Et la petite est seule, seule. Alors elle entreprend un voyage. Un long et périlleux voyage, un périple....

J’en ai beaucoup voulu à mes parents d’avoir été des sortes de jouisseurs insouciants. Mon père disait souvent : « on n’est pas sérieux quand on a 17 ans et moi, j’ai toujours 17 ans ». Alors pourquoi devenir père si on rêve d’être un éternel adolescent ?

Et puis. Et puis la vie m’a appris à reconnaitre le profond humanisme qui les habite tous les deux. La vie m’a appris qu’ils s’aiment profondément et que c’est pour cela que, parfois, ils s’occupent aussi d’eux. La vie m’a appris que le plaisir, sexuel, de bouche, est la seule réalité appréhendable qui peut dissiper toutes nos illusions.

La vie m’a appris que mes critiques à leur égard étaient peut-être légitimes mais qu’elles étaient aussi amères.

Aujourd’hui, donc, je suis en voyage. Je voyage. Oui, je voyage. C’est un plaisir infini. Que je leur dois.

Parce qu’ils m’ont montré le chemin de l’audace et de la responsabilité, le chemin qui vibre et qui jouit et non pas celui qui se tait, coupable. Le chemin de la vie.

J’ai le souvenir de beaucoup de heurts avec mon père. À table. Sobre mesa. Discussions intellectuelles infinies.  J’y prenais un grand plaisir. Mais lorsqu’avec les études j’ai compris que j’avais le droit de penser autre chose que lui, j’ai fini par devenir féministe et par prendre conscience qu’inconsciemment, il utilisait l’argument d’autorité du sexe pour asseoir sa pensée. Je me suis violemment rebellée. Il y a eu beaucoup de vagues. Ma mère, féministe dans sa jeunesse, toujours féministe d’ailleurs, a été d’un grand secours, sans jamais blesser mon père.

 

Aujourd’hui, je sais que nous avons construit ensemble, tous les trois, un féminisme intelligent qui a deux principes forts et indéracinables : l’amour des hommes et le respect des femmes.

C’est en ce sens que je m’engage en féminisme. J’ai récemment découvert la pensée de Judith Butler qui est essentielle et souvent, je le crois, mal comprise. Deux concepts cardinaux l’animent : celui de la vulnérabilité et celui de la performativité du langage.

Ces deux principes pour moi sont tout à fait compatibles avec ce que m’ont appris mes parents. La puissance de la parole de mon père m’a appris à savoir dire ce que je pense. La vulnérabilité assumée mais non complaisante de ma mère a créé en moi le désir d’un homme qui sache être une vraie épaule sans jamais être une cage.

Je crois donc très profondément que les progrès du féminisme ne se feront pas sans les hommes. J’avais ainsi lu, au hasard de mes lectures, dans un livre dont s’était occupé Andrea Fabiano, professeur de littérature italienne à la Sorbonne, quelque chose qui m’avait beaucoup marquée. Il disait que la réputation des femmes tient beaucoup aux hommes. Oui, je crois à cela. Je crois que notre responsabilité de femme c’est de savoir aimer les hommes qui ont compris cette vérité. Pas les autres.

 

***

 

 

Invitation à lire cet écrit : cette critique censée être adressée à la jeunesse et liée à un film destiné à la jeunesse et aux adultes illustre en partie le modèle méthodologique de l'interprétation intitulé la "Madeleine de Proust" (dont parle D. Sahyouni, voir « Pierre Le Pillouër ou l’infatigable acteur du renouveau de la poésie française ») qui permet de vivre et d’interpréter l’œuvre artistique comme une expérience esthétique empirique de la subjectivité. Ce texte est absolument à lire !

***

Pour citer ce texte

Laure Delaunay, « "Le voyage de Chihiro" et mai 68 »Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°8 [En ligne], mis en ligne le 14 juillet 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/07/chihiro.html

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 09:44

              

Poème

 

Eux entre Ciel et Terre

 

 

Dina Sahyouni

Directrice de la publication de la revue LPpdm

Présidente de la SIÉFÉGP

Blog officiel : http://pan.blogs.nouvelobs.com/

 

 

Lui

Entre Ciel et Terre,

son corps tendu en mer de tendresse

frémissait sous les rayons du soleil

de son éternelle jeunesse

d'âme amoureuse de la vie 

 

***

 

Lui

Entre Ciel et Terre

ne lui restait que l'enfer

comme Repos éternel

de ses étranges passions 

les fétiches de son âme

le blâment farouchement

 

 

© DS, 4 mai 2012 à 16 h 20
 

 

***

 

 

Pour citer ce poème

Dina Sahyouni, « Eux entre Ciel et Terre »Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°8 [En ligne], mis en ligne le 13 juillet 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/07/eux.html

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 14:54

              

Critique

 

De l'épître à l'ontologie du bleu ou « perdre pied »

et « Drôle de pratique que l'écriture »

dans Vingt-cinq os plus l'astragale de Barbara Polla

 

 

 

Dina Sahyouni

Directrice de la publication de la revue LPpdm

Présidente de la SIÉFÉGP

Blog officiel : http://pan.blogs.nouvelobs.com/

 

 

 

 

 « Perdre pied,  je le fais constamment. » (Barbara Polla, Vingt-cinq os plus l'astragale, éd. Art & Fiction, 2016, p. 77) «  L'hétéroclite, bricolage nécessaire à la représentation du féminin ? La femme créatrice se reconnaît-elle dans cette figure composite cachant dans le moindre de ses mouvements, dans ses poses dans son port dans toutes ses attitudes l'artifice qui préside à sa naissance ? – Michèle Ramond encore. Never drink from the glass of a limping man. » (ibid., p. 90), « Dormir ensemble est la pire des séparations » le parfum d'Ourgada. Odeur de jacques. Ou de casablanca. » (ibid, p. 93), « Un deuil en forme de coup de pied. Je porterai le deuil en bleu. […] et peut-être vais-je peindre en bleu turquoise mes pieds à moi. » (ibid., p. 105), « L'absence définitive est le seul vrai chagrin d'amour. Celui que Barbe Bleue cherche désespérément à éviter, sans issue.) (ibid., p. 106),  « Que la nuit vous soit douce, à vous lecteurs ; si vous êtes arrivés jusqu'ici, avec moi, au bord de cette rivière, merci. » (ibid., p. 108), « Merci à vous aussi compagnons de mes nuits » (ibid., p. 109)

 


 

Le journal intime Vingt-cinq os plus l'astragale signé Barbara Polla paru en avril dernier aux éditions Art & Fiction illustre merveilleusement bien la création littéraire contemporaine des femmes qui reconfigure les genres et les formes littéraires connus. L'élan créatif extrêmement promoteur des écritures contemporaines des auteures confirme aussi leur force indéniable de penser l'indicible lorsqu'il s'agit d'esquisser une étude psychique et sociale des positions éthiques propres à nos sociétés contemporaines où les expressions de l'individualité et de l'altérité dans l'écriture de soi déploient toutes leurs dimensions philosophiques, éthiques, culturelles et politiques.

 

Dire le soi, l'autre, la vie, l'écriture, la peinture, le bleu, le handicap, la maladie incurable, le corps aimé, le corps souffrant, la mort et le suicide deviennent des terrains glissants et intouchables si l'on n'accepte pas de « perdre pied » à l'instar des artisans artistes de la vie tels la diariste et certains de ses protagonistes (Jacques et Louise) dans ce récit, non pas auto-fictif de soi mais de la vie. Ce journal bref et dense concentre et réinvente certains aspects de plusieurs formes et genres littéraires parmi lesquels figurent le journal intime, le témoignage, l'autofiction, les mémoires, les pensées, le récit, l'aveu, l'essai et plusieurs genres lyriques... Par exemple, l'aveu moderne comporte en général au moins un récit d'une confession qui s'apparente à une forme de faute morale dont on veut se défaire comme c'est le cas de la fameuse scène de l'aveu dans La Princesse de Clèves de Mme Lafayette ou dans certains passages des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Or dans cet ouvrage de Barbara Polla, l'aveu se transforme en une déclaration d'amour adressée aux protagonistes du journal, aux lecteurs, aux ancêtres admirés, à la mort, à la vie, au corps souffrant, au suicidé, aux arts, aux villes Paris, Venise (et leurs fantômes) et surtout à autrui puisqu'il n'est que l'expression de la vie. L'aveu n'est plus une manifestation du remords issu d'un lourd secret mais un hymne à la vie (cf. Voir par exemple certaines citations présentes ci-dessus).

 

Barbara Polla nous offre une œuvre « hétéroclite », composée de dix chapitres, nourrie de ses amours, de ses expériences, de ses choix culturels et éthiques puis narrée en poésie vécue. Si cet ouvrage comporte, comme beaucoup d'autres productions livresques, quelques imperfections et des idées qui pourraient choquer quelques individus, nous avons choisi de n'écrire que sur ses aspects forts.

Dans cette épître, dans ce bref essai empirique, qui traite entre autres des thématiques philosophiques liées au vécu, à l'expérience artistique, à la philosophie des arts ou à la création et aux relations qu'entretiennent les arts entre eux, nous explorons, dans cet article, deux percepts-concepts divergents (en apparence) qui représentent à la fois le fil conducteur et le nœud narratif de l'œuvre. Ils sont exprimés par la diariste sous plusieurs formes parmi lesquelles nous citons : l'aparté, l'adresse au public, l'adynaton, le dialogue, l'anaphore, l'épiphanie, l'épître, le blason, le collage, le deixis, le descort, l'aphorisme, l'hommage, le témoignage, la citation, l'écholalie, la répétition, l'énumération, l'écriture artiste, l'analepse, la synesthésie et la litanie.

 

Oui, la litanie de l'être en « vague à l'âme », hanté par ses absents-présents, seul sur son radeau voguant en plein océan et tentant de « SURvivre » (ibid., p. 32) : une litanie ontologique du bleu, et ce bleu de Barbara Polla est celui de l'encre, celui de la peinture, celui de l'écriture, celui de la mort, celui du ciel, celui du sang, celui de la mer, celui de la matrice, celui de l'âme, celui du corps et celui de la vie.

 

Le premier percept-concept est donc la formule de « Perdre pied ». Cette expression figée est assez récurrente, banale dans le langage quotidien et dans les productions culturelles, prend une autre dimension chez Barbara Polla. Elle devient un principe esthétique puis vital de « la créativité » (dans la création littéraire et artistique) (ibid., p. 75). Le « perdre pied » artistique de Jacques n'est pas juste une esthétique de la créativité poétique et de l'authenticité artistique de son auteur mais une des philosophies de l'art, de l'écriture et de la vie (ibid., pp.75-76). L'écriture (picturale) est le terrain de ce « perdre pied ». Elle est aussi est un acte de vie, voire l'expression même de la vitalité de la vie traduite par ses forces créatrices indomptables en nous.  Ce « perdre pied » est ainsi foncièrement lié aux autres formules récurrentes du livre :  « Drôle de pratique que l'écriture  » et le « parfum d'Ourgada » (odeur de Jacques)... Ce « perdre pied » (ou se lâcher prise, ne plus rien contrôler, laisser l'inspiration parler en soi, guider nos pas) va à l'encontre des idéologies dominantes de nos sociétés contemporaines où règnent le calcul, la compétition, la performativité et le self control. Par ailleurs, ne pas perdre pied c'est prendre le risque de se suicider ou de mourir sans être physiquement mort (ibid. pp. 57-65). Dans une missive au suicidé Stig Dagerman (ibid. pp. 57-65) et dans ses dialogues avec ses absents-présents, tous ces êtres vivants et morts qui nourrissent son être de leurs créativités et esthétiques, la diariste célèbre la vie et détaille des arguments philosophiques, éthiques et esthétiques en faveur de la vie. Le vocabulaire scientifique de son métier de médecin rejoint celui de la galeriste d'art afin de donner sens aux expériences philosophiquement empiriques de la vie. Et quand elle frôle la mort, il ne lui reste que l'amour de la vie comme ultime commencement.

 

Or, être à l'instar des poètes, un(e) funambule (cf. Jean-Michel Maulpoix, "Le danseur de corde. Portrait du poète en funambule" et  Françoise Urban-Menninger, "Éternelle Funambule" ) est une des manifestations du percept-concept « Perdre pied » de Barbara Polla. Perdre pied est aussi se transformer en poète peintre/peintre poète amoureux de l'altérité comme l'exprime tour à tour le protagoniste Jacques (dans ses discours rapportés) et la narratrice (ex. : « L'esthétique comme seconde par rapport à la poétique. Comme dans Une halte dans le désert de Brodsky. Mais ici l'esthétique et la politique liées, l'ennemi extérieur alliés pour toujours, le cheval et son cavalier. » (Barbara Polla, Vingt-cinq os plus l'astragale, op.cit. p. 43, voir aussi, p. 82 pp. 104-105).

 

Quant au deuxième percept-concept « Drôle de pratique que l'écriture », formule hantée par l'ironie, Barbara Polla construit une matérialité corporelle propre à la langue, à l'écriture, à la peinture, à la vie, à la mort et au bleu au travers de sa litanie répétitive, inlassablement affirmée et méthodiquement argumentée tout au long du livre.

 

« Drôle de pratique que l'écriture. Oui je l'ai dit déjà. Les mots se dérobent sous mes pas. Je voudrais inventer une nouvelle langue, une nouvelle langue à la fois lunaire et martienne, une langue dans laquelle je puisse te dire, à toi cet inconnu, l'effroi de t'aimer. Une langue dans laquelle je puisse te dire, Jacques, que quand je pose légèrement ma main sur ton ventre hypersensible et prêt à explorer, il me semble entendre moi aussi avec la pulpe de mes doigts le grésillement des cellules cancéreuses qui se divisent, je sens la tumeur et les fèces mélangées dans ton ventre. » (ibid., p. 89)

 

En effet, l'écriture, qui est un média naturel employé par l'homme pour transmettre, célébrer, communiquer et s'individualiser, représente à la fois un des actes fonctionnels les plus artificiels et les plus ancrés dans l'évolution culturelle des humains. À l'instar de la peinture (une sorte de pictogrammes), l'écriture signe le passage de la technique fonctionnelle propre à la survie aux techniques de la représentation artificielle et symbolique du monde.

 

Or, si l'écriture est "bleue" (voir p. 10), comme le constate Barbara Polla, elle est aussi  « le bleu de l'âme » et « le poème bleu » (cf. Françoise Urban-Menninger), les « jambes bleues » (qui montent vers le ciel) chez Jacques (qui veut peintre comme l'on écrit), « la mer »  dans Une histoire de bleu de Jean-Michel Maulpoix et « Bleue » dans Lettres à Bleue d'Aurélie-Ondine-Menninger, par conséquent, l'écriture est la matrice bleue, la mu(s)e de la vie... Chez les humains, le bleu est ontologiquement le symbole de la mort et de la vie puisqu'il nous rappelle simultanément la couleur du ciel mais aussi la couleur des corps morts et celle des veines et des artères... "Écrire" renvoie donc à "vivre", à une pratique presque archaïque de célébration de la vie à l'instar de la peinture. Le bleu est la mue de la vie.

 

Les points communs de ces deux percepts-concepts chez Barbara Polla, ce sont ainsi le bleu, les pieds et la litanie anaphorique. Cette trinité de points communs est innée chez les poètes, les musiciens, les peintres et les artisans artistes de la vie. Les "pieds bleus" de Jacques peints par Barbara Polla comme les notes bleues, "les pieds détachés" d'Éric Dubois, les "souliers blessés" d'Arthur Rimbaud (cités par l'auteure) et les pieds "bleus", de la métrique poétique des êtres funambules sont le métronome intérieur, le cœur... de l'humanité.. Si les "pieds bleus" en musique sont des notes bleues exprimant entre autres la tristesse et le silence, les "pieds bleus" en poésie représentent souvent le lyrisme, voire le métronome, le battement du cœur ou la mesure de tout rythme en poésie...

 

« Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. Alors, perdre pied. Bain de sang et bain scatologique. Tu rêves encore ? La boue est bleue. Il faut constamment accepter de perdre pied pour préserver le territoire de la créativité. […] Moi, j'ai peint tes pieds en bleu. » (Barbara Polla, Vingt-cinq os plus l'astragale, op.cit., p. 75)

 

Ce qui distingue également cet essai classé journal intime des autres, ce sont les traits suivants : sa densité, sa philosophie empirique et la pluralité des sens de ses énoncés. Et si « philosopher, c'est apprendre à mourir » selon Montaigne, Barbara Polla nous apprend dans Vingt-cinq os plus l'astragale à vivre, à se transmuer en se délestant de tout sauf de l'amour de la vie.

***

Voir aussi : « Barbara Polla, Vingt-cinq os plus l'astragale aux éditions Art & fiction, 2016 »

 

Pour citer ce texte

Dina Sahyouni, «  De l'épître à l'ontologie du bleu ou "perdre pied" et "Drôle de pratique que l'écriture" dans Vingt-cinq os plus l'astragale de Barbara Polla »Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°8 [En ligne], mis en ligne le 12 juillet 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/07/astragale-Barbara-Polla.html

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