1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 07:00

 

Lettre ouverte

Lettre ouverte à M. Bernard

 

Comment, président, et M. Olivier Chaudenson,

 

 

directeur de la Maison de la Poésie

 

 

de Paris – scène littéraire

 

Jacques Fournier
Directeur de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines
Président de la Fédération européenne des Maisons de Poésie / MAIPO 

 

 

 

Bonne lecture !

 

 

 

 

 

 

Pour citer ce texte 


Jacques Fournier,  « Lettre ouverte à M. Bernard Comment, président, et M. Olivier Chaudenson, directeur de la Maison de la Poésie de Paris – scène littéraire »,   Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Jardins d'écritures au féminin », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°3|Été 2013 [En ligne], (dir.) Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er juin 2013.  

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-3-lettre-ouverte-a-m-bernard-comment-president-et-m-olivier-chaudenson-directeur-de-la-maison-117752576.html/Url.

 

 

Auteur(e)


Jacques Fournier
 

 

Directeur de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines
Président de la Fédération européenne des Maisons de Poésie / MAIPO 

Le Pan poétique des muses - dans n°3|Été 2013
1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 07:00

 

Poèmes


La maison du pain

 

 

&

 

Légende violette

 

 

  Anne-Marie Désert

Le premier poème est reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteure

 

Allée forestière Aquarelle avril 1997   ©Crédit photo : Allée forestière, Aquarelle avril 1997 par Anne-Marie Désert

 

 

 

Présentation

 

 

Voici un poème qui court des champs aux bois, et jusqu'à la mer. C'est un voyage initiatique, que j'ai repris, en le modifiant un peu à chaque fois, dans mes deux recueils et dans mon roman La Belle Porte.

 

  

 

 La maison du pain,

c'est-à-dire en hébreu :

Bethléem...

 

« Le bœuf reconnaît son bouvier

et l'âne la crèche de son maître... »

Livre d'Isaïe (chapitre 1, verset 3)

 

  

 

Un temps j’avais un grand sac

où s’égaraient parfois les vaches.

    

J’aimais ouvrir mon sac

pour regarder les troupeaux.

    

Sans un regard,

leurs yeux trouvaient des chemins

de traverse en haut des arbres.

    

Et dans le silence

je ne laissais rien entrer

que leurs sabots.

    

 

 

Autrefois je me couchais dans les herbes

pour écouter le temps,

écouter chanter l’herbe des temps.

En ces temps-là

les hommes étaient dessinés

au hasard dans les bruyères,

tels des rochers.

 

Il y a du feu dans les rochers, ils courent

comme s’ils avaient volé de l’or.

 

Les plus fiers tremblent

de bas en haut, l’agitation

défigure leur corps minéral.

 

Une course de rochers…

rien de plus…

rien de plus…

rien de plus…

 

    

    

Demain se lèvera l’aurore.

 

Voici.

La foule est incendie, le décor est forêt.

 

Cette paille fauve et soyeuse

où je marche doucement…

 

Derrière la mer,

il est une contrée de hobereaux

où les paysans sont des princes,

et rien ne peut me l’enlever,

non, rien.

 

Ma maison est,

derrière la mer,

une meule de paille.

Chaque matin j’en réveille la cendre.

Dans la fumée je fais du pain,

dans un grand vase splendide

du vin d’herbes amères.

Puis on frappe à la porte…

 

 

 

L’envoyé, rouge de confusion,

m’a renversé sur les pieds

la coupe de la colère.

 

Une tige qui va et qui vient,

un filet d’eau autour des choses…

Il paraît que cette nuit-même

se ressouvenait du rêve précédent,

et du suivant :

écume d’acier dont la résonance

touche à sa fin !

 

 

 

Que penser des oiseaux ?

ils viennent de la mer,

ils ne resteront pas ici.

 

La région n’est pas sûre en ce moment.

La nuit, le gel fait éclater les pierres,

et leurs éclats, comme des rires,

frappent aux portes des gens qui dorment :

tambour du vent.

 

Remonte à ton arbre,

le sol n’est pas encore sec,

remonte à ton arbre,

le vent n’est pas encore éteint,

remonte à ton arbre, remonte à ton arbre !

 

  

 

Du ciel un bruissement de cuivre…

le chant du cuivre !

Je reviens à moi :

jardin de sable, paradis de faim et de soif…

Les yeux vers les stalactites de cuivre,

je pose, l’une après l’autre,

mes mains sur la terre :

Fatalisme flamboyant !

Si brûlant le ciel, le gong du ciel,

que tombe goutte à goutte

le cuivre, le chant du cuivre !

Sans secousse et sans fin elle gravit ma nuit de sable,

elle monte interminablement,

l’inondation.

Dieu envahissant les champs.

 

 

 

 L'arbre du vent tombe

sur les chemins de terre,

sa ramure transparente à l’horizon.

 

Et voilà que je pars.

Entre les doigts du vent

je file comme du sable,

m'accrochant à tous les rochers

que la lumière escalade.

 

Ma maison est,

derrière la mer,

une meule de paille.

Chaque matin j’en réveille la cendre.

Dans la fumée je fais du pain,

dans un grand vase splendide

du vin d’herbes amères.

Puis on frappe à la porte…

 

Leurs yeux ont des ailes d’hirondelle.

Ici parole, et là silence,

autour du grand vase splendide,

trois mains de miel

se sont posées

sur la table.

 

 

 

Je regarde au loin la montagne,

vague d'éternité

adossée au vent du ciel.

 

Tu prends et tu romps le silence,

comme du pain.

Comme du pain le silence,

entre tes mains.

 

Ma maison est,

derrière la mer,

une meule de paille.

C’est comme un arbre transparent

qui fait le tour de l’horizon.

Là-haut, le vitrail de sa ramure.

 

J’y repense quand le vent tombe et,

terre et ciel,

tout est vert.

 

 

 

 

 

 

 

Légende violette

    

    

 

Ce poème d'initiation prend naissance dans la forêt, puis dérive sur une rivière jusqu'en un lieu de jardins...

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui brille, ce qui bouge,

dans le grand couloir fourchu,

un sequin d’or tout au bout

de tous les tunnels ouverts.

 

Bosquets arachnéens, joncs

plantés dans des rivières d’ocre

comme des javelots vibrants.

 

Large et simple, un lieu

où tous les ruisseaux ensemble

viennent prendre racine,

lieu de troncs penchés,

tout est fleur et silence.

 

Une sorte d’esprit-de-vin

y ruisselle à flots,

de dessous les portes cochères,

d’entre les poutres,

odeur affilée comme arc-en-ciel.

 

 

    

Voici qu’un vin

au parfum de violette

s’est jeté dans la rivière,

ténu fil d’esprit.

L’eau sent la résine.

 

Une rivière d’arbres,

sans source et sans fin.

 

De loin en loin,

quelque chose éclate

dans l’air mauve,

comme une pierre gelée.

 

 

 

 Je remonte le fil de l'eau,

au milieu des poignards antédiluviens

couchés dans la rivière comme des peupliers.

Fil de l'épée et fil de l'eau

n'en finissent plus de s’entrelacer.

 

Et moi, comme font les saumons

à la saison des amours,

comme les saumons

fatigués, aux cascades,

sont guettés par les orfraies,

je remonte à fleur d'eau la rivière.

 

Il ferait beau voir dans cette vallée

le halètement du vent,

l’estomac plein des diamants du matin,

des plumes aux oreilles !

Ce bois casserait comme un rien.

 

Les portes des portails

claquent pour d’autres raisons.

 

Oh, je voudrais tant

que les collines

se calment !

 

 

 

L’orage ! avec le vent alliacé,

l’odeur de soufre

de pomme à la fois,

qui fait l’herbe verte et parfumée,

et comme humide,

et donne aux vieux murs

l’odeur de salpêtre.

 

Quelque chose en pluies éclatantes,

pluies écrasantes,

quelque chose descend

sur les toits de l’orage,

prend son vol

sur les têtes de roseaux,

dansant, puis s’envolant,

dansant, puis s’envolant.

 

 

 

Il est venu, le vrai vent du ciel,

il y a du vin sur le sable,

et de l'eau douce. 

Toute chose prend et garde son nom.

 

Qui accorde les orgues du vent ?

Un petit poisson, vert comme la mer.

 

Demain matin, grand ciel fumeux

tout zébré encore

de vastes légendes violettes.

 

 

 

 

 

Pour citer ces poèmes


Anne-Marie Désert, « La maison du pain » & « Légende violette » (le premier poème est reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteure), poèmes présentés et illustrés par A-M. Désert, Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Jardins d'écritures au féminin », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°3|Été 2013 [En ligne], (dir.) Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er juin 2013.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-3-la-maison-du-pain-legende-violette--117752544.html/Url. 

 

Auteur(e)


Anne-Marie Désert, professeur certifié de lettres, née à Paris en octobre 1949, je suis d'une famille de chercheurs. En 1971, une rencontre m'a délivrée de ce destin tout tracé : Patricia Bourke, peintre (1912-2011). Je peignais, et rêvais d'être artiste-peintre, mais l'écriture était depuis toujours mon activité vitale. Après un bref passage dans les métiers de la librairie, je me suis mise alors à enseigner la littérature. Quand on doit en plus assumer une famille, il ne reste plus de temps pour grand'chose... Les enfants grandis, je me suis remise plus assidûment à l'écriture...

Publications : cinq oeuvres, deux recueils de poèmes en autoédition (l'un en 1974 réédité en 1983 : L'arbre transparent, l'autre en 2010 : Quatre Saisons dans l'Arbre Transparent), deux romans (La Belle Porte en 2012 en autoédition chez Atramenta, Les sept jours de l'Arc-en-ciel, qui est un extrait de La Belle Porte, en autoédition en 2010) puis en autoédition chez Atramenta Les Misérables Résumé et morceaux choisis.

Commentaire : J'ai fait de belles rencontres sur Atramenta : Eugénie Steyert, Hervé Léonard Marie, Fialyne Olivès, Agnès Chêne, Jodelle et Bruno Krol, Hélène Ourgant et Michele Angelo Murgia, par exemple. J'espère en faire par le biais de la revue Le Pan poétique des muses (LPpdm).

   

Le Pan poétique des muses - dans n°3|Été 2013
1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 07:00

 

 

Poème

 


Xi Hu*  

 

Anne-Marie Soulier

  Les poissons rouges

 

©Crédit photo : Les poissons rouges image prise en 2007 prise par © Anne-Marie Soulier

 

 

 

Foisons de lotus en offrande

aux transparences des collines

que le lac regarde à l’envers.


 

Curiosité des saules nus

pour les secrets du lac.

L’eau mal refermée tressaille.


 
 

Héler une barque effilée,

voguer là-bas vers la légende

de l’île aux Trois Lunes dans l’eau.


 
 

Paix du lac, paix à la peau douce.

Ses mille plis sans bruit effacent

les vains remous de mes pensées.


 
 

On croise d’autres pèlerins.

Mystère des mots qui sourient.

Émotion des sillages.


 
 

La nuit vient rassembler les ombres.

Ciel profond, lune bienveillante.

Libations de soleil gelé.


 

Des patrouilles de poissons rouges

brassent encore en bans serrés

l’eau qui rêvait de s’endormir.



Les barques déjà s’en reviennent :

recueilli dans les bras des saules,

leur long troupeau de silhouettes.

 

 

 

 

 

*Xi Hu : Lac de l’Ouest, à Hangzhou. C’est d’ici que Marco Polo a rapporté avoir vu le vrai jardin d’Éden, le Paradis sur terre.

 

 

 

Pour citer ce poème

 

Anne-Marie Soulier , « Xi Hu », poème illustré par une photo fournie par A-M. Soulier, Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Jardins d'écritures au féminin », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°3|Été 2013 [En ligne], (dir.) Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er juin 2013.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-3-xi-hu-117752533.html/Url.http://0z.fr/AkG1l 

 

Auteur(e)


Anne-Marie Soulier, née à Lunéville, elle a d’abord longtemps vécu à l’étranger (Allemagne, Algérie, Norvège, Angleterre…) avant de choisir Strasbourg. Titulaire entre autres d’un diplôme de Sciences Politiques, d’un doctorat sur le théâtre d’Eugene O’Neill, d’un diplôme de langues et littérature norvégiennes de l’université d’Oslo, sa carrière de Maître de conférences d‘anglais à l’université de Strasbourg s’est poursuivie à l’université de Hangzhou (Chine) de septembre 2007 à janvier 2008. Depuis 1989, nombreuses publications en revues françaises et étrangères (Décharge, Friches, Froissart, Jalons, La Revue Alsacienne de Littérature, L’Encrier, L’Arbre à Paroles, Autre Sud, Dans la Lune …). En septembre 2006 elle a été invitée au Festival international de poésie de Trois-Rivières (Québec), en septembre 2007 au Festival international de la Rivière des Perles (Canton)

Parmi ses recueils de poèmes  

Eloge de l’Abandon, Chambelland, 1994.

Bouche, ris !  recueil de textes sur des huiles de Marie Jaouan, mis en musique pour chœurs d’enfants par Coralie Fayolle, créé en avril 1997 à la Cité de la Musique de Paris.

Patience des Puits, Éditinter, 1998.

Dire tu, éd. Lieux-Dits, 2003.

Je construis mon pays en l’écrivant, et Carnets de doute et autres malentendus, livres d’artiste avec le peintre Germain Roesz, éd. Lieux Dits, 2007.

Entre Temps, textes d’un spectacle musical pour nonette de jazz et 3 voix de femmes, musique de Sylvain Marchal, mise en scène de Chiara Villa, 2009.

Nombreuses lectures avec musiciens et dans des ateliers d’artistes.

Traductions du norvégien  

La Pluie en janvier, recueil de traductions du poète norvégien Øyvind Rimbereid, 2003,  éditions “bf” à Strasbourg.

Trois Poètes norvégiens, présentation et anthologie, éditions du Murmure, 2011.

Le Blues du coquillage, poèmes pour petits et grands de Hanne Bramness, PO&PSY 2013.

- Dossier « Poètes norvégiens » paru dans Décharge n°154 (juin 2012)

Traductions du chinois (en collaboration avec l’auteur) : Dans l’océan du monde, recueil de traductions de Cai Tianxin, L’Oreille du Loup, Paris, 2008.

 

Le Pan poétique des muses - dans n°3|Été 2013
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Avant-Première  
 Poèmes


   

 Les Insolitudes 

 

(poèmes extraits du recueil de 2013)

 

 

Bérangère Thomas

 

 

 

   Cygnes au crépuscule1juil10 ©Crédit photo : Cygnes au crépuscule   image fournie par Bérangère Thomas 

 

 

Au bord de l’eau

 

 

Rêveries…

Jeu de plis, de cercle bien vague,

Les blanches courbes en rebond

Froissent la glace et il zigzague

Sur la surface en demi rond.

 

Frôlant l’invisible Narcisse,

L’oiseau devient un doux plaisir

Avant que le jour ne périsse

Et nous remplisse de désir.

 

Venir écouter le silence,

S’assoir au bord de l’eau, le soir,

Recueillir comme une semence,

L’instant de paix et de savoir.

 

En s’arrêtant un instant, vide,

L’être vibrant se sait présent.

Il sent, il respire perfide,

Aux rêves fous de l’occident.

 

La fête assourdit toute joie

Quand elle résonne sans écho.

Bruyante, elle assomme et foudroie,

Plus d’émotion, ni vibrato !

 

Dans le sillage d’un beau cygne,

J’embrassais des étoiles d’or.

Elles dansaient en tire-ligne,

Sur les eaux comme un doux trésor.

 

Un saule penché vers le nord

Versait son ombre généreuse

Dans le mitant du désaccord

Entre l’amant et la flâneuse.

 

Les bouches folles s’étaient tues

Au bord de l’eau près du roseau.

Restaient assises inconnues :

Mon ombre et moi, au bord de l’eau.

 

 

 

HIVERNAL page 27

 ©Crédit photo : Hivernal image fournie par Bérangère Thomas

 


Hivernal

 

 


 

La pierre qui brillait sous le feu de l'été

S'engourdit, se meurtrit aux attaques du froid.

Les maisons, les clochers, le jardin dénudé

Font chavirer nos cœurs dans un grand désarroi.

 

Ce paysage triste au contour azuré

Par ce lointain soleil, qui vers le soir décroît,

Nous berce de silence et du bruit détesté

Que fait l'écho du temps à demander : "Pourquoi ?"

Dans l'ombre évaporée, ne reste que la neige

Comme un pas sur la plage, une trace de beige.

Ainsi, notre passage en la morte saison.

 

Tout se fige en hiver. Le papillon de vie

Désinvolte et charmeur repose en son cocon,

Prêt à s'épanouir, il attend l’éclaircie.

 

Jardin Boufflers sous la neige

 

 

La fable de l’arbre

Notre terre qui êtes au ciel

J’étais ton frère sur parole,

Un arbre doué de sagesse

 

D’un bois robuste et centenaire

D’un bois vivant et solidaire.

 

J’ai fait ta force et ton histoire

Et la flambée dans la nuit noire.

 

D’une ombre fraîche et bienfaisante

D’un tronc cerclé en bonne plante.

 

J’étais ton frère en voluptés,

Ce meuble parfait, bien monté.

 

Cet outil facile à manier

Ce beau présent pour un marié.

 

J’étais ton frère, charpentier

D’habilité et de métier.

 

Le corps glorieux d’un brocart

Prenait un nom dans l’œuvre d’art.

Ce fut le feu et puis le vent

Qui ravagèrent notre peuple.

 

En tourbillons de cendres blanches,

Ainsi, ton corps périt en neige.

 

Et l’arbre pétri de néant,

S’épancha dans le firmament.

 

Dispersée en poussière d’or,

La vie, elle, se changea en mort …

 

Il fallut attendre longtemps, sans doute,

Le jour où, au cœur d’une goutte,

Le cercle du vivant, content,

Chuchota sa révolte au vent.

 

La terre se gonfla d’espérance,

Le ciel se posa en silence

Au-dessus des montagnes denses.

 

Puis, une main géante

Traversa les nuages, suppliante.

 

Enfin la pluie tomba, incessante,

La bonne pluie de mai, courante

 

Sur l’humus. Une fleur odorante

Perça sur sa joue, puis, une autre pressante.

 

Et l’arbre qui enchante

S’éleva vers la lune dominante,

Et lui tendit ses bras…

Et tout recommença.

 

 

 

Mon petit ange

 

 

 

 

En détournant les yeux

 

Il penche son visage pur

Sur les images de mon livre

Guide quand plonge dans l’obscur

Ce soleil d’or qui me fait vivre.

 

C’est lui qui me dicte à mi-voix,

Epelle mon destin fragile,

Dans le bonheur et sur la croix

Car le destin est bien subtil…

 

Il fait l’enfant et très charmant,

Invite aux plus belles musiques.

La mandoline va, dansant,

La guitare a des sons magiques.

 

Le silence nous berce enfin.

L’élan d’une fête chemine

Et porte au hasard et sans fin

L’espoir chantant sa cavatine.

 

Le chiffre huit se mêle au six

Dans un mouvement bien docile

Et puis à sept ensuite à dix

En se jouant de l’inutile.

 

Sa main, ainsi, lance le dé,

Et le hasard se dévisage

Dans le jeu tendre et débridé

De l’amour et du verbiage.

 

Va, petit rêveur sur la lune

Et tisse la chevelure or

D’une étoile dans l’infortune

Pour en faire ainsi ton trésor.

 

Ton regard posé sur ma vie

Arrête et chasse le tourment

D’un instant de mélancolie

Qui glisse vers le firmament.

 

 

 

 

Pour citer ces poèmes

 

Bérangère Thomas, « Les Insolitudes (poèmes extraits du recueil de 2013) », poèmes illustrés par des photographies fournies par B. Thomas, Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Jardins d'écritures au féminin », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°3|Été 2013 [En ligne], (dir.) Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er juin 2013. 

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-3-les-insolitudes-trois-poemes-extraits-117752524.html/Url.

 

Auteur(e)


Bérangère Thomas, est professeur certifiée Éducation musicale, Présidente des Amis de Verlaine , association internationale de poésie française, elle a créée en 2002 le concours de poésie Paul Verlaine à Metz, ville natale d’un des plus grands poètes française, le site www.paul-verlaine.net  et en 2009 la revue « L’Actualité Verlaine ». En 2011, elle œuvre pour l’acquisition du lieu de naissance de Paul Verlaine à Metz et son ouverture en 2012 comme Maison d’écrivain consacrée à Paul Verlaine et rattachée à la fédération nationale des maisons d’auteur et des patrimoines littéraires. Elle conçoit également des lectures poétiques mises en espace et des spectacles dont « Lorraine, terre à poète »,2004 en coproduction avec le théâtre de Verdun, « Un poète nommé Verlaine », en 2009, création à Metz, À Avignon, en 2008, elle présente un spectacle « L’humour en poésie ».

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Poèmes en prose 

Galerie de peinture

 

 

&

 

J’ai fantaisie

Bérangère Thomas

Decembre 2008 031

 ©Crédit photo : Toile éphémère image fournie par Bérangère Thomas 

 

 

Galerie de peinture

 

 

 

Et le voyage commence. Quel est ce pays au montage étrange du ciel sous la terre où l’azur est parfum de jasmin, où l’oiseau a tout l’air d’une défunte ?

Le regard palpe les contours d’un jardin qui s’esquisse en une carafe vide. Dans la stupeur du noir, les brosses et les pinceaux organisent leur stratégie esthétique.


Les arbres se penchent dans l’ombre, signent « auteur méconnu ». La table désire. Les Flamands ironisent. La Vénus s’enivre. La main défrise les boucles de l’infante, et puis éclabousse la toile d’une lame de couteau, des larmes huileuses boursouflent la statue de marbre rose, enneigent l’olivier, embrument le couchant, assiègent les tempêtes. Artiste, libère le curieux au cœur de fer ! L’œil se met à plat pour reconnaître l’essence et accrocher des noms aux choses de ce monde. L’art du dessin est une mare à mystère où l’on pêche des fortunes au hasard des courants. L’idée veille sur le grain de beauté qui arrose la peau d’un reflet satiné. Mais le manteau est en vair tout comme la pantoufle, la fourrure en plastique et la jambe en ivoire.

Tu n’as rien reconnu des couleurs glanées dans les bois de l’automne, dans les cieux du printemps, dans les reliefs de son corps aimé. Dans l’horizon de tes bras grands ouverts ce n’est même pas la nuit, ni le doute, ni la peur, ni la haine, ni le vide, ni l’indicible.

Mon dieu, la vie était là, pourtant, simple, et si simple !

 

 

 

 

J’ai fantaisie

 

 

 

Bulle de savon par où est la gare de manger fait grossir qu'on se tende les maints travaux à faire d'état de canicule et de calcul ni tête de file de brouillard des mots et des couleurs de se coucher Monsieur le Maire de Chine noix, cerise sur le gâteau en baisse le rideau de la méduse âge et coutume sur la dune dans un rayon de lune et belle l'autre aussi tôt renard sous les tropiques anarchie du temps cousue de cordes raides et de bouton d'or existent-ils encore ? J’ai fantaisie, ce soir.


Un carré de mètre cube d'idées noires d'encre et de taches qui éclaboussent dans le désordre des rangements carrés aimant la nature de l'homme qui s'embarque dans le fleuve d'Actualité fait son temple du cri qui commande et martyrise et vous … nous … eux … elle … lui … l'autre … pas moi ! J’ai fantaisie ce soir. Je fais des bulles de savon en écoutant la télévision et je passe à l’essuie-tout les nouvelles du monde. J’astique, je fais le ménage, j’aspire, je dépoussière, et tout reluit. Mon intérieur ne doit pas se laisser influencer par l’encrassage quotidien. Je suis une poupée automate qui s’est enfuie de la fabrique juste avant les soldes.

Suivez, circulez, reculez, divaguez, traversez, empruntez et discutez sans disputer. Empochez, comptez et puis, vivez ! Inventez oui, inventez et répétez !

Vous confondez fuir avec régner vous mentez ou bricolez une fausse aventure. Mais vivez … fatalement … Jusqu'au dernier bout de flammèche ! Ce soir j’ai fantaisie.

 

 

 

Pour citer ces poèmes

 

Bérangère Thomas, « Galerie de peinture »  &  « J’ai fantaisie », poèmes illustrés par des photographies fournies par B. Thomas, Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Jardins d'écritures au féminin », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°3|Été 2013 [En ligne], (dir.) Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er juin 2013. 

 

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-3-berangere-thomas-117752494.html/Url.

 

Auteur(e)

 

Bérangère Thomas,  poète et musicienne qui aime le dessin et la photo. Elle a réalisé et collaboré à une dizaine d’ouvrages, et de revues. Ses derniers recueils, la Regardeuse et Voyage aux Iles de l’exil associent photographies et poèmes rapportés de voyages entre Metz, Paris, Barcelone, Montréal, Orange et sur les pas de Victor Hugo à Jersey et Guernesey. Elle s’attache à des observations pittoresques et anecdotiques qu’elle traduit par les mots. Elle a été membre de plusieurs sociétés poétiques dont la Société des Poètes français comme secrétaire générale et déléguée générale durant dix ans, a reçu de nombreuses récompenses littéraires et artistiques. Engagée pour diffuser et rendre vivante la poésie, elle a réalisé un disque « la Lorraine en contes, chansons et poèmes » ou comment faire connaître une région de France par la voix des conteurs, chansonniers et poètes. Elle conçoit également des lectures poétiques mises en espace et des spectacles dont « Lorraine, terre à poète », 2004 en coproduction avec le théâtre de Verdun, « Rimbaud vivant », en 2004 avec la classe d’Art dramatique de Metz, des adaptations théâtrales de livres pour enfants dont « Le cavalier du Nil » d’Alain Surget, en 2003, « Un poète nommé Verlaine », en 2009, création à Metz, salle Braun. À Avignon, en 2008, elle présente un spectacle « L’humour en poésie ». Elle a abordé la scène par sa formation en art lyrique. Elle s’est produite notamment dans le cadre de l’Atelier Opéra organisé au festival de Bayreuth, elle a suivi la formation du département voix à l’école nationale de musique à Colmar, travaillé à Paris avec Jean Laurens. La pratique de la mélodie française lui fait interpréter les poètes et a confirmé son goût pour la poésie et son implication pour la transmettre. Présidente des Amis de Verlaine, association internationale de poésie française, elle créée en 2002 le concours de poésie Paul Verlaine à Metz, ville natale d’un des plus grands poètes française, le site www.paul-verlaine.net et récemment la revue « L’Actualité Verlaine ».  En 2011, elle œuvre pour l’acquisition du lieu de naissance de Paul Verlaine à Metz et son ouverture en 2012 comme lieu de patrimoine littéraire consacré à Paul Verlaine et rattaché à la fédération nationale des maisons d’auteur et des patrimoines littéraires. Elle s’investit totalement pour cette cause, en parallèle de son métier d’enseignante en Education musicale. Elle intervient pour la formation des maîtres, donne des conférences et est invitée à des salons littéraires.     

Le Pan poétique des muses - dans n°3|Été 2013

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