Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 | 1. Le merveilleux féerique au féminin | Florilège 

Ce qui reste

Poème & peinture

Pierre Zehnacker

Poète, nouvelliste & artiste peintre

© Crédit photo : Pierre Zehnacker, peinture de nature morte, paysage. 

    Allègement du poids de la faute et retour aux fenêtres qui s'ouvrent sur les ouvrages des hommes et de la rêverie. Comment ai-je pu dire : Ramène-moi à ton absence et laisse-moi aimer ton ombre ?...

    Dès l'apparition de la première étoile, j'ai douté, et toutes les nuits suivantes, mon doute a perduré. Pour toi, si tu le désires, je ne serai plus qu'un souvenir, dans le silence d'une nuit qui n'a jamais existé. 

    Aurions-nous enfanté ce songe, si l'or de ta promesse n'avait pas donné tous ses fruits ?... Avec les lettres des lignes de ton corps pour égayer la durée et l'espoir. Chaque fois, avec la citadelle des baisers. Chaque fois, avec la douceur inespérée de l'oubli... Et la soie de ton sourire au-dessus des nuages...

    Elle s'est éteinte, la flamme, et tu ne fus plus satisfaite. Les cordes d'un luth brisées comme les ailes d'un oiseau. Nostalgie des premières caresses pour édifier le château d'ombre de la nostalgie. Essaie de nous transmettre la noirceur de ton secret, puis renonce... Quel est ce cri d'une voix faible, tremblante, vers la lumière ?... Des notes pour franchir une porte, un seuil, et retrouver le vent...     

    Ce qui s'accomplit, qui n'a pas encore de visage, ce qui se murmure à l'intérieur des chambres où la fièvre d'en finir les inquiétait, et les visages des passants qui n'ont pas laissé de traces sur la face du fleuve... Avons-nous pu entendre la voix des songes ?... Entrer dans la mémoire indécise d'un mourant, à l'heure où toutes les étoiles faiblissent ?... Un livre déchiré que les ombres de la nuit restaurent…

    Plus que deux petites chambres qui n'ont plus rien à voir avec notre amour. Un reste de rouge à lèvres sur un bout déchiré de papier peint.

© Pierre Zehnacker

Pour information : 

Pierre Zehnacker expose actuellement ses œuvres en Alsace : 

© Crédit photo : Pierre Zehnacker, L'affiche annonçant son exposition en Alsace. 

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Pour citer ces poème en prose & peinture inédits
 

Pierre Zehnacker (poème & peinture), « Ce qui reste », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin », mis en ligne le 9 avril 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia22/pz-cequireste

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​​​​​​Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 | II. Le merveilleux féerique féministe | Florilège 

La fête d'Agnela

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Lydia Kowicz Loriot

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Crédit photo :  Filles africaines à l'école, Wikimedia, domaine public. 

Tout n'est pas rose pour les jeunes filles. Ce poème décrit la condition féminine dès l'adolescence :

La nuit est venue, les étoiles scintillent ;

Le feu a brisé bûches et brindilles,

En longues flammes aériennes et blanches.

Les garçons dans leurs mains, frappent en cadence,

Rythmant ton envol et les pas de ta danse,

Agnela

Leurs yeux d'enfants brillent éperdus de joie,

Ils t'ont couronnée reine de la fête,

Te tressant des fleurs, les posant sur ta tête,

Il t'en reste encore, dans tes boucles piégées

Qui seront ce soir tristement piétinées.

Le voile blanc de ta robe vole et tournoie,

Ton corps virevolte Agnela, et on aperçoit

Les colonnes d'Ephèse et leurs lignes si pures,

Tes jambes de déesse encore immature.

Le vent s'est levé, qui rabat les flammes,

Dormant dans un cœur d'homme

Un démon brutal

Sort de son sommeil

Et redevient l'animal

Qui fond sur toi tel un rapace,

Il te brise.

Le feu s'éteint

Le vent l'attise.

© Lydia Kowicz Loriot, extrait paru dans Le Carillon Zen aux éditions Portaparole et édité ici avec l'aimable autorisation de l'auteure et de sa maison d'édition.

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Pour citer ce poème engagé & féministe inédit

Lydia Kowicz Loriot​, « La fête d'Agnela », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin », mis en ligne le 7 avril 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia22/lkl-lafetedagnela

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​​​​​​Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 | Critique & réception
 

Mario Urbanet, Patrick Bonjour,

« Paris, dans le dédale du temps »,

Éditions Unicité 2022, 96 pages, 16€

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Maggy de Coster

​​​​Site personnel

Le Manoir Des Poètes​

​​​​​​© Crédit photo : Couverture illustrée de l'œuvre poétique « Paris, dans le dédale du temps », Éditions Unicité 2022. 

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C’est une poésie didactique que nous offre Mario Urbanet par la célébration des lieux mémoriels que sont les emblèmes de la patrie éternelle. Véritable déambulation urbaine sur fond d’Histoire de France à travers la poésie. Poèmes et gravures nous apportent un éclairage sur les appellations des Places publiques, sur les monuments, les musées, les lieux de culture, les bardes, les héros et hérauts de la République.

Il ne faut pas être grand clerc de l'Histoire pour savoir que La Place des Vosges s’appelait originellement Place Royale puis Place des Fédérés. Il suffit de lire la poésie de Mario Urbanet car l’Histoire s’apprend également à travers la poésie. Comme dit Cioran « Les poètes ne sont pas utiles mais indispensables », ils sont dispensateurs de connaissances et passeurs de mots. Ils distillent leurs savoirs à travers leurs vers qu’ils cisèlent de leur plume.

Mario Urbanet fait un aller-retour entre le passé et le présent. Un passé qui s’intègre bien dans le présent. C’est Paris qui défile comme dans un kaléidoscope sous la plume de Mario Urbanet et les croquis de Patrick Bonjour. 

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​​​​​​ Paris est acclamé. Oui Paris vaut bien  une messe comme disait Henri IV. Un sacrifice royal.

C’est le Paris des DB, des poulbots, des musiciens, des vedettes, des architectes, des politiques et de Jeanne d’Arc, « féministe de la première heure ». C’es le Paris de Notre-Dame « revêtue d’une aube de martyre ». Le Paris pluriel, le Paris d’hier assorti d’éléments d’aujourd’hui.

« Il n’est pas une once de ce territoire

qui ne fut témoin d’un fait notoire

des rues et monuments suinte une émotion cumulée

vécue héritée contée et écrite pour faire trace

l’esprit y court par la verve des poulbots

et des titis gouailleurs »

À travers ces poèmes on se balade de la statue d’Henri IV au cimetière du Père-Lachaise en passant par la Tour Eiffel, la Place de la Nation et bien d’autres lieux.

Le Père-Lachaise est ce « champ de repos » datant de 1804 où dorment du sommeil éternel : 

« des gens qui furent

aimants bien portants impotents

au vécu modeste ou d’importance

voisinent pour toujours »

Et où se trouvent aussi :

« des sépultures au fronton ostentatoire

font de l’ombre à de modestes pierres »

Les héros de l’Antiquité grecque sont aussi célébrés et salués. Citons entre autres le combat de Thésée et du Centaure immortalisé par Barye. Et le poète d'affirmer :

« Thésée fils d’Apollon […] vainc le centaure Biénor

puis par le fil amoureux d’Ariane

s’ensauve du labyrinthe conçu par Dédale

Antoine-Louis Barye au Salon de 1850

éternise ce fait d’armes de la mythologie grecque »

Allusion est également faite à l’amitié incommensurable qui liait Montaigne à La Boétie :

«  assis sur la Montagne Sainte-Geneviève

Michel de Montaigne tente d’apercevoir

dans le labyrinthe urbain

la rue La Boétie si loin de lui »

Il met en scène les éléments qui peuplent le Jardin du Luxembourg où l’on peut marcher sur les traces de Verlaine, de Sartre et Beauvoir et qui fleurent bon l’esprit créateur de Marie de Médicis à qui l’on doit l’existence du lieu.  

Le poète fait l’historique de la Place de la Nation jadis Place du Trône « conçue  pour glorifier  le mariage de Louis XIV »

Traditionnellement c’est à Répu que la foule en liesse se masse au soir du deuxième tour de l’élection présidentielle pour célébrer la victoire du candidat élu à la présidence et c’est là aussi que le peuple se rassemble pour manifester sa colère. Alors Mario Urbanet ne manque pas d’évoquer le rôle ambivalent de la célèbre Place de la République :

« Marianne préside aux joies et aux colères des citoyens

de carnaval en manif au gré des saisons »

« la  res  publica des Romains défendait la cause de la plèbe

sur l’ex-place du Château d’eau notre République

depuis le 14 juillet 1883 glorifie la cause du peuple

œuvre de Léopold et Charles Morice »

Emblématique et majestueuse, la Tour Eiffel fait la fierté de Paris en accueillant des visiteurs du monde entier venus.

«  héritière de la mythique Babel

on y parle  toutes les langues »

Il ne manque pas de nous faire partager un surprenant constat fait au Musée de l’Armée :

«  magnifique la rouille dans le canon

d’un fusil qui n’a jamais servi

faute de combattants »

C’est à John Fitzgerald Kennedy qu’il a eu recours pour marquer son désarroi face à la guerre :

« L'humanité devra mettre un terme à la guerre,

ou la guerre mettra un terme à l’humanité »

Une assertion qui colle bien à la conjoncture que nous vivons.

© M. DE COSTER  

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Pour citer ce texte inédit 

Maggy De Coster​, « Mario Urbanet, Patrick Bonjour, "Paris, dans le dédale du temps", Éditions Unicité 2022, 96 pages, 16€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin », mis en ligne le 6 avril 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia22/mdc-dedaledutemps

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