31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

 

Introduction à l’œuvre de maría castrejón :

 

 

du con au féminisme genderqueer


 

 

Claire Laguian

Université de Paris-Est

Marne-la-Vallée, LISAA (EA 4120)

 

  image claire2

©Crédit photo : maría castrejón

 

La première de couverturei du recueil volveré mucho más tarde de las doceii (je rentrerai beaucoup plus tard que minuitiii), provocatrice tout comme le premier vers « No me sale del coño » (« Ça ne me vient pas du con »), donne immédiatement le ton de la poésie de maría castrejóniv : une poésie écrite par une femme fière de l’être, une poésie dont les mots – souvent noirs – restent gravés dans nos corps en jouant subtilement avec le genre. Cela n’est donc pas anodin que l’auteur madrilène d’un essai sur le roman lesbien en Espagnev et d’une thèse (en cours) sur le transgenre littéraire, ait choisi pour la couverture de son premier recueil poétique de recouvrir son corps nu de mots utilisés par les romancières espagnoles pour symboliser l’organe sexuel féminin de manière métaphorique.

Il n’y a rien de métaphysique dans cette poésie du quotidien, mais des enchaînements de négations nous font oublier si nous sommes homme ou femme (et si nous aimons femme ou homme ?). Une rébellion permanente synthétisée dans le seul titre du recueil, une ode à la « nocturnité » et à une « bizzarattitude » souvent à la limite du destroy et du trash. Une déferlante de vers dans un rythme saccadé nous présente donc une contre-poétique provocatrice et sans ornementsvi, qui réussit à être en même temps un symbole de littérature féministevii et  queer en déconstruisant les catégories, les étiquettes et en criant la colère de la poète : une écorchée vive au milieu de cette société (de consommation) qu’elle dénonce notamment pour sa haute dose de superficialitéviii.

 

Cette poésie souvent polysémique et saphique, fantasmant sur les femmes d’âge mûrix ou les infirmièresx, s’affirme volontairement contre les poèmes d’amour sentimentaux. Cependant, la sensualité n’est pas exclue, notamment par l’obsession de la sueur et des aisselles fémininesxi ou par une tentative érotique de déjouer la servitude animale des femmes dans les mariages forcésxii. Le mélange des genres est particulièrement efficace dans « hadès » et « Fille n°6 », où la voix poétique s’assimile au dieu grec maître des Enfers ou à un individu de sexe masculinxiii : « comme si je soulevais ta jupe », « Je suis la fille qui veut juste te baiser », « et je te dis que c’est beau que tu me la suces lentement / que tu entrouvres tes jambes pour moi dans mon château ». La poète va même jusqu’au refus d’avoir un corps tout court (« anti corps »), ou un corps marqué par un genrexiv malgré les tentatives de réconciliation avec son corps grâce à des jeux de mots ou de sonorités qui fonctionnent particulièrement bienxv.

 

Nous ne pouvons conclure sans évoquer la musicalité de cette écriture, qui reste ancrée dans le rythme naturel de l’alexandrin espagnol (14 pieds) et du dodécasyllabexvi, et qui apparaît également dans l’unique rime assonante en –a- que l’on retrouve tout au long des poèmes : ce n’est bien sûr pas un hasard puisque la voyelle A est la marque du genre féminin en espagnol… Le seul poème où le son -o-, celui de la masculinité, est prépondérant est le premier texte où il est justement question de « coño », c’est-à-dire du « con », pourtant marque biologique du féminin ou quand les genres ne sont plus ce qu’ils croient être…

 

 

Notes


 

i. Cf. la photo présente au-dessous du titre et dans le texte « Yo, yo misma y mi musa » (« Moi, moi-même et ma muse », notre traduction) appartenant au même dossier consacré à la poète. 

ii. Recueil vainqueur du prix de littérature LGBT de poésie « Desayuno en Urano » en 2011 (après Juan Antonio González Iglesias en 2010) et publié chez Egales.

iii. Notre traduction (ici, toutes les occurrences poétiques et les titres en français sont de notre fait).

 

iv. Sans majuscules, volonté de la poète dans le but de « déhiérarchiser ».

v. Castrejón, María, …que me estoy muriendo de agua. Guía de narrativa lésbica española, Egales, Barcelone-Madrid, 2008.

vi. Sur ses divers blogs, la poète lutte fermement pour la « dépathologisation » de la poésie (http://porladespatologizaciondelapoesia.blogspot.fr/) afin que cet art soit mieux diffusé et à la portée de tous. Elle revendique la poésie comme une arme politique en temps de crise (http://periododereflexion.blogspot.fr/) et s’évertue à organiser des lectures poétiques ou performances, sans oublier de diversifier son activité par des collages ou des romans graphiques.

vii. La poète essaye même d’approcher les hommes au féminisme avec son annexe découpable « offres non-cumulables ». Il s’agit d’une nouvelle forme provocatrice de marketing pour que les hommes soient sensibilisés à ces revendications : « Les femmes peuvent lire gratuitement ce poème, / et pour les hommes ça leur coûtera moitié-prix / s’ils le lisent avec l’une d’entre elles ».

viii. Cf. la forme particulière du « poème à deux voix » qui illustre à merveille les problèmes de communication et le non-sens de nombreux échanges humains.

ix. « s’assied la femme / que réellement / tu désires et elle donne à manger / à son fils des croquettes de / jambon ibérique » (« poème à deux voix »).

x. « je déchire les pantalons des infirmières / (elles ont des culottes de gaze verte / et une épilation brésilienne). » (« le centre hospitalier »).

xi. « Lèche la sueur des aisselles […] / Une femme nettoie les boîtes aux lettres / en traçant des cercles avec ses doigts. / Je ne suis pas capable de m’approcher / pour vérifier ce que ça sent. » (« voix ou tape ») ; « je me plonge dans le fond de tes aisselles pour les fuir. » (« je n’écris pas de poèmes d’amour »).

xii. « Effleurez vos seins avec leur peau », « effleurez avec elles votre entrejambe », « Votre fils a besoin de bottes / et vous d’une jeune fille / qui vous accompagne, / Mary Jones / quand les hommes abandonneront / le tapis. (« Mary Jones »).

xiii. Alors que parfois elle rejette violemment les hommes : « Je suis dégoûtée par les chauffeurs de taxi qui / sans le vouloir embrassent / leurs femmes / sur les commissures des lèvres » (« Je suis le pôle opposé »).

xiv. « Je ne veux pas de corps / de stigmates de talons / ni de bite ni de con » (« anti corps »).

xv. « Me con-bocas » : ici le verbe « convocar » signifie « convoquer », mais en espagnol, les lettres –B– et –V- se prononcent souvent de la même manière, ce qui permet à la poète d’introduire le mot « boca » signifiant bouche (d’où notre traduction « tu m’inter-pelles », jouant avec le terme de « pelles » lié aux baisers).

xvi. Que nous avons systématiquement traduits par des alexandrins français, parfois avec l’aide du –e- muet prôné par Jacques Réda pour sa capacité de « tension-détente » qui fait que l’on peut ou non le compter.

 

 

 

 

Pour citer ce texte


Claire Laguian , « Introduction à l’œuvre de maría castrejón : du con au féminisme genderqueer », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes »,  «  Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-introduction-a-l-oeuvre-de-maria-castrejon-du-con-au-feminisme-genderqueer-111767394.html/Url. http://0z.fr/kurqj

 

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Auteur(e)


Claire Laguian est agrégée d’espagnol, doctorante et enseignante à l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée (LISAA EA 4120) travaille sur la poésie contemporaine espagnole, la linguistique, la traduction, notamment avec sa thèse en cours intitulée « Déconstruction et reconstruction langagières d’une voix poématique insulaire dans la poésie d’Andrés Sánchez Robayna ». Elle s’intéresse également de très près aux questions de genre et au silence dans la littérature de langues espagnole et catalane.

 


31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

    Version originale

Version traduite

 

Sélection de poèmes de

 

je rentrerai beaucoup plus tard que minuit

 

de maría castrejón

 

Claire Laguian

Université de Paris-Est

Marne-la-Vallée, LISAA (EA 4120)

https://4.bp.blogspot.com/--DM5TQt4vqo/Ty7auV3S0iI/AAAAAAAAGRw/LJl3rtamdN8/s1600/VolverePortada+copia.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour citer ces poèmes

 

Claire Laguian (trad.), « Sélection de poèmes de je rentrerai beaucoup plus tard que minuit de maría castrejón » (textes traduits avec l'aimable autorisation de l'auteure maría castrejón et des éditions EGALES, ©2011), in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-2-selection-de-poemes-de-je-rentrerai-beaucoup-plus-tard-que-minuit-de-maria-castrejon-111794597.html/Url. http://0z.fr/1wZvZ

 

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Auteur(e)

 

Claire Laguian est agrégée d’espagnol, doctorante et enseignante à l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée (LISAA EA 4120) travaille sur la poésie contemporaine espagnole, la linguistique, la traduction, notamment avec sa thèse en cours intitulée « Déconstruction et reconstruction langagières d’une voix poématique insulaire dans la poésie d’Andrés Sánchez Robayna ». Elle s’intéresse également de très près aux questions de genre et au silence dans la littérature de langues espagnole et catalane.

 

 

Sélection de poèmes de je rentrerai beaucoup plus tard que minuit de María Castrejón

Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012
31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

  Poèmes reproduits

  Version traduite


 

Selección de poemas de


volveré mucho más tarde de las doce

 

 de maría castrejón

 

  

 Claire Laguian


 Poèmes reproduits avec l'aimable autorisation de l'auteure maría castrejón  

& des éditions EGALES, ©2011 

 

http://4.bp.blogspot.com/--DM5TQt4vqo/Ty7auV3S0iI/AAAAAAAAGRw/LJl3rtamdN8/s1600/VolverePortada+copia.jpg

 

 

 

 

 

Pour citer ces poèmes


Claire Laguian, « Sélection de poèmes de je rentrerai beaucoup plus tard que minuit de maría castrejón » (extraits reproduits avec l'aimable autorisation de l'auteure maría castrejón et des éditions EGALES, ©2011), in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012. Url. http://www.pandesmuses.fr/article-n-2-seleccion-de-poemas-de-volvere-mucho-mas-tarde-de-las-doce-de-maria-castrejon-111794518.html/Url. http://0z.fr/kWzMl

 

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Auteur(e)

Claire Laguian est agrégée d’espagnol, doctorante et enseignante à l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée (LISAA EA 4120) travaille sur la poésie contemporaine espagnole, la linguistique, la traduction, notamment avec sa thèse en cours intitulée « Déconstruction et reconstruction langagières d’une voix poématique insulaire dans la poésie d’Andrés Sánchez Robayna ». Elle s’intéresse également de très près aux questions de genre et au silence dans la littérature de langues espagnole et catalane.


Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012
31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

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Yo, yo misma y mi musai

 

 


maría castrejón 

 

   

 

 

 

« Yo no “quería” escribir.

¿Cómo habría de “quererlo”? »

 

Hélène Cixous

 

  image claire2©Crédit photo : maría castrejón

 


Supongo que hay infinitas maneras de que la gente te observe, supongo que tantas como de exponerte. Sin embargo, la mayoría de las veces se ha jugado al mismo juego de representación: yo te miro y yo te recreo a través de mi retórica. Parece ser que incluso llegó a ser divertido para muchas personas, que hasta consiguieron dinero, fama y, obviamente, sexo; valores de importancia vital también para algunxs poetas. El juego al que me refiero es: yo, masculino singular, te miro a ti, femenina musa que imagino particular, y ambxs somos felices, por lo menos ellos porque no sé qué piensan las musas cuando mueren lentamente por no quejarse del frío en el agua de las bañeras congeladas una vez que se apagan las velas, o las niñas que se desnudan en la playa y posan de espaldas. Pero yo, femenina plural, nunca quise ser una musa, por lo menos la musa de nadie, quizá es por eso por lo que lo de la felicidad me cuesta a mí tanto.

No es que me moleste que alguien haga uso de la percepción que tiene de mi persona para expresarse, nunca tuve ningún problema con lxs onanistas siempre que mantengan una distancia prudente de seguridad, pero cuando yo escribo la musa soy yo misma y la rabia que me dan las cosas que a mí me parecen sencillas, pero que nos empeñamos en hacer complejas. Al mismo tiempo que aquellas cosas sencillas a las que la cultura y la tradición les roban la complejidad colocándolas en espacios inamovibles, como a los hombres y sus mujeres. Y esta niña enfadada que llevo dentro y que exige que se le preste a los manteles la importancia que se merecen entra en esa especie de rebeldía doméstica de vez en cuando, y confunde exponerse con observar, y ambas cosas le parecen lo mismo, y no hay ni musas ni nada, y hasta la poesía es solo una respuesta que nadie le supo dar en su momento. De tal manera que yo solo soy una narcisista más, una hija de una época en la que ya nos dejaron hablar y nos metieron cosas en la boca. Yo misma nací en 1974 cuando quise, dos semanas más tarde de lo que debía y pesando cuatro kilos, y creo que esto así solo no convertía en musa a mi madre, pero ella se sintió feliz aunque mi padre se desmayó en el paritorio. Claramente ella había hecho todo el trabajo «sucio» y eso te convierte en actante, y a mí en lactante.


 

1. Mi infancia

 

Nací en un momento interesante, diría yo. Siempre recuerdo que solo había dos helados (bombón helado y crocanti) y mi hermano biohombre y yo llevábamos los mismos jerseys de lana y pantalones de pana, no estaban los tiempos para alardes en un país que acababa de salir de una dictadura. Así pues, durante años todxs lxs niñxs, y lxs no tan niñxs, españoles veíamos los mismos dibujos a la misma hora del día, y los viernes todas las familias de bien el Un, dos, tres... Responda otra vez. Los años que pasaban se medían por las series que echaban después de comer y ahora repasamos nuestras vidas en reuniones sociales de esta forma :

   

— A mí me encantaba Mazinger Z y aquello de « pechos fuera » que decía Afrodita.

— Pues yo de Mazinger casi ni me acuerdo, soy más de la abeja Maya.

—Claro, es que tú eres del 74 y en esas edades tres años se notan.

 

Y es que en el país en el que crecí, cuando crecí, no había nada para casi nadie y las diferencias así eran complicadas. Habitábamos una democracia joven e ingenua con un imaginario común en el que cualquier cosa significaba cambio y movimiento. Una infancia azul y roja, como nuestras bicis BH.

Mi infancia habría sido feliz, pero no lo fue. Lo sé porque cada noche mis ojos permanecían abiertos por si debía hacer algo para detener una guerra nuclear y porque empecé a escribir poesía. Un profesor de mi colegio de monjas que me suspendía sistemáticamente (mea culpa, por supuesto) se quedó con todos mis poemas y tiras cómicas minimalistas y nihilistas, no me las quitaba como castigo, sino porque creía que tenían cierto valor. Me pedía las «obras» con timidez y declaraba cierto entusiasmo cuando le daba el sí. Me suspendía a su pesar y yo asumí que aquel hombre que se quedaba conmigo después de clase para explicarme cosas que a lo mejor atraían mi atención, como las plantas y el arco iris, debía hacerse cargo de todo lo que yo escribía, si le hacía feliz…

La parte de feliz que tenía mi infancia eran los pies en la arena, el tacto de la piel en la corteza de los árboles, levantar piedras para encontrar bichos, hacer barro, nadar en la piscina pública cuando todxs hacían la digestión… la libertad y el sol. Jugaba con cuatro biohombrespequeños a que yo me iba a la oficina y ellos cuidaban de la casa y hacían las tareas domésticas. Empecé a tener miedo a los dibujos animados porque mi vecina traía de Suiza una pantalla en la que proyectaba la historia de un lobo al que le iba muy mal si se hacía bueno, también empecé a tener miedo a las niñas por todo lo contrario.


 

2. Mi adolescencia


 

Aquí es cuando la niña se enfadó conmigo y lo entiendo.

 

Después de años deeste ritual veraniego :

 

me levantaba deprisa y corría hasta el porche para comprobar si hacía sol y cuál era la sensación térmica. Si todo era correcto, que era lo normal en un pueblo de la meseta castellana, me esperaba una mañana completa en la piscina ya vacía en la que jugaba a que era una princesa india que habitaba un río porque no le interesaban las sociedades, por pequeñas y ecológicas que fueran, y se escondía entre las plantas acuáticas (mi pelo) para salvar a jóvenes incautos que nadaban peor que yo y/o no sabían plantarle cara a los cocodrilos.

 

Tu menstruación.

 

La primera regla estival fue todo un trauma. Mi madre, que no podía comprender que su hija por el mero hecho de ser potencial paridora debiera prescindir de sus placeres acuáticos, corrió a por una caja de tampones. Sin palabras, pero con muchas referencias en mi obra tiempo después. Todos los estigmas cayeron sobre mí en aquel cuarto de baño de baldosas con motivos florales. Hoy día sigo preguntándome quién sube la pierna a la taza del váter para ponerse un támpax.


image claire1©Crédit photo : maría castrejón 

 

 

 

Si yo viví así esta situación del todo engorrosa, me puedo imaginar el abanico de sentimientos que cada una de las niñas hijas de papás y mamás tardofranquistas debieron tener, me da para escribir una nueva obra titulada 1985, supongo que Orwell no entendería nada de nada. Y eso, que la niña que se supone que ya era «mujer», se sobrentiende que la vida va de eso, ¿no?, me dijo que de mujer nada, que ella quería seguir como estaba y que no le metiera en jaleos de menstruar que quería seguir matando cocodrilos y que la dejaran trepar en paz a los almendros.

 

Las cosas no siempre salen como unx quiere…

 

Los felices años 80 para mí seguían siendo una etapa de transición. Se suponía que ahora tocaba que alguien me besara. Mi amiga Mónica, dos años mayor que yo, y por lo tanto seguramente seguidora de Mazinger Z, me explicaba que había que darse piquitos y luego poco a poco meterse la lengua mutuamente en la boca. Todavía hoy nos reímos de mi cara de estupor. Sinceramente, prefería enfrentarme a animales acuáticos, era lo que había hecho toda la vida. Sin embargo, una noche me propuse pasar por ese trance. Y aunque era el más guapo de la pandilla, yo cerré los dientes con todas mis fuerzas. Me dijo algo de que yo era una fortaleza que debía conquistar y creo que ahí comprendí lo cachondos que se ponen algunos cuando les toca asumir sus roles milenarios. Al día siguiente abrí la boca, sentí náuseas y él consiguió lo que no quería, que fuese fácil. No volvimos a repetirlo.

 

Otro trance que debía pasar era el de tener novio. Aun teniendo las hormonas como las tenía, me costó un poco decidirme. Así que me quedé en lo básico, para qué ir más lejos; mi mejor amigo y yo nos hicimos novixs. Fue divertido cuando fue divertido, pero lo mejor de todo es que a pesar de todo seguimos siendo amigos.

 

La niña se enfadaba cada día más. Las cosas se ponían cada vez más serias y ella quería disfrutar de la vida en pantalones cortos. Yo no quería que se marchase nunca porque ella me acompañaba siempre, me ayudaba a escribir y a no olvidar y a no callarme. Pero me daba mucha pena verla sufrir tanto…

 

Lo bueno es que he aguantado con ella toda mi vida y he sido capaz de encontrar a otras niñas enfadadas que le hagan compañía.


 

  3. My generation, baby.

 

 

Adónde quería yo llegar con todo esto de contar mi vida. Pues a que mi poesía seguramente esté escrita desde esa niña enfadada y desde todos los ejes que cada día la cruzan y la hacen enfadar. Pero hay más como yo y me siento muy cerca de su forma de amar y de escribir, es decir, de su forma de ver o de mirar, de exponerse y de ser vistas, de no saber qué es ser una musa si no la musa de una misma, y para mí ellas son my generation. Niñas como Susanna Martínii ( 1976), Itziar Zigaiii (1974), Txus Garcíaiv (1974), María Castejón Leorzav (1975), Sandra Marchvi (1974) y otras muchas que nacieron y crecieron en los años 70, menstruaron en los 80 y follaron en un país que parecía que quería ser libre alguna vez. Esta minibiografía de musa egocéntrica está dedicada a todas las mujeres que somos capaces de amarnos a pesar de que nos enseñaron que debíamos odiarnos, que debíamos recelar las unas de las otras. A todas las mujeres que son capaces de convivir con su niña enfadada porque comprendemos que tiene razones para sentirse estafada, pero que canalizamos la ira con las letras o los dibujillos. A todas ellas les dedico esta bio narcisista de automusa reivindicativa y espero que con esto reforcemos un vínculo y no olvidemos nunca de dónde ni de quién venimos y que todo es menos difícil si la rabia se traduce y se comparte. Os amo como no amé mi primer beso.

 

Y son muchxs más. Hijxs de una generación que tuvo ilusiones, antes de que las ilusiones fueran el capital feroz que hoy nos ha comido como el lobo del cuento y al que mucha gente ama a pesar de sus defectos, como yo amo al lobo de mi poema Lo que le dijo Caperucita al Lobo 15 años después del suceso que todos conocemosvii. Y la nostalgia de esos tiempos peores o solo tiempos es también lo que nos ha convertido en lo que somos, personas capaces de enfrentarnos de una manera feroz y mordaz a lo más oscuro de la vida.

image claire©Crédit photo : maría castrejón


Por cierto, yo siempre elegía bombón helado, nena.

 

 

Notas

 

i. Le dedico este artículo a Dionisio Cañas, ese papá POÉTICO al que supuestamente debería matar, pero no sé por qué habría de privarle de ese privilegio.

ii. http://mystorycomic.blogspot.com.es/

iii. http://hastalalimusinasiempre.blogspot.com.es/

iv. http://txusgarcia.com/

v. http://lasprincesastambienfriegan.com/

vi. http://www.sandramarch.com/

vii. CASTREJÓN, María (2011), Volveré mucho más tarde de las doce, Barcelona-Madrid, Egales. http://mariacastrejon.blogspot.com.es/2009/08/lo-que-le-dijo-caperucita-al-lobo-15.html

 

 

 

 

Pour citer ce texte

maría castrejón  , « Yo, yo misma y mi musa », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes »,  « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-2-yo-yo-misma-y-mi-musa-111767605.html/Url. http://0z.fr/LK_ba

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Auteur(e)

maría castrejón 


 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012
31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

 

    Version originale

Version traduite


maría castrejón,


« Moi, moi-même et ma musei »


 

 

Claire Laguian

Université de Paris-Est

Marne-la-Vallée, LISAA (EA 4120)  image claire2©Crédit photo : maría castrejón

 

Je ne « voulais » pas écrire.

Comment aurais-je pu le « vouloir » ?

 

Hélène Cixous

 

 

 

Je suppose que les gens ont des manières infinies de t’observer, je suppose qu’il en existe autant que de t’exposer. Pourtant, la plupart du temps, on a joué le même jeu de représentation : je te regarde et je te recrée grâce à ma rhétorique. On dirait même que cela est devenu amusant pour beaucoup de gens, qui ont en plus réussi à obtenir de l’argent, la célébrité et, bien évidemment, du sexe ; des biens d’importance vitale aussi pour certains poètxsii. Le jeu auquel je fais référence est : moi, masculin singulier, je te regarde toi, muse féminine que j’imagine particulière, et lxs deuxnous sommes heureux, du moins eux les hommes car je ne sais pas ce que pensent les muses quand elles meurent lentement, ne s’étant pas plaintes du froid dans l’eau des baignoires congelées une fois que s’éteignent les bougies, ou les petites filles qui se déshabillent sur la plage et posent de dos. Mais moi, féminin pluriel, je n’ai jamais voulu être une muse, en tout cas pas la muse de quelqu’un, c’est peut-être pourquoi j’ai tant de mal avec cette histoire de bonheur.

Ce n’est pas que cela me gêne que quelqu’un utilise la perception qu’il a de ma personne pour s’exprimer, je n’ai jamais eu aucun problème avec lxs onanistxs tant qu’ils maintiennent une distance prudente de sécurité, mais quand j’écris, la muse c’est moi, tout comme la rage que me donnent les choses qui me semblent simples, mais que nous nous acharnons à rendre complexes. De même pour ces choses simples à qui la culture et la tradition volent leur complexité en les rangeant dans des espaces inamovibles, comme c’est le cas pour les hommes et les femmes. Et cette petite fille en colère que je porte en moi et qui exige qu’on prête aux nappes l’importance qu’elles méritent, entre dans cette espèce de rébellion domestique de temps en temps, et confond s’exposer et observer, les deux choses lui semblant identiques, et il n’y a ni muses ni rien du tout, et même la poésie est seulement une réponse que personne n’a su lui donner au bon moment. Ainsi, je suis juste une narcissique de plus, une fille d‘une époque pendant laquelle on nous laissa enfin parler et on nous mit des choses dans la bouche. Je suis moi-même née en 1974 quand j’en eus envie, deux semaines après la date prévue et pesant quatre kilos, et je crois que cela ne fit pas en soi de ma mère une muse, mais elle se sentit heureuse bien que mon père se soit évanoui dans la salle d’accouchement. Très clairement, elle avait fait le « sale boulot » : cela vous rend actant, et moi petit enfant.

 

 

1. Mon enfance


 

Je suis née à un moment intéressant, si je puis dire. Je me souviens encore qu’il y avait seulement deux types de glaces (recouvertes de chocolat ou bien de chocolat aux éclats d’amandes) et mon frère biohommeiii et moi avions les mêmes pulls de laine et les mêmes pantalons de velours côtelé, ce n’était pas le bon moment pour parader dans un pays qui venait de sortir d’une dictature. Ainsi, pendant des années tous lxs petixs, et lxs pas si petixs, espagnols regardaient les mêmes dessins animés au même moment de la journée, et le vendredi toutes les familles respectables regardaient Un, dos, tres… Responda otra veziv. Les années qui passaient se mesuraient grâce aux séries qu’ils mettaient après déjeuner, et désormais nous résumons de la sorte nos vies pendant des réunions sociales :

   

— Moi, j’adorais Mazinger Zv, et ce « tous seins dehors » que disait Aphroditevi.  

— Eh bien moi de Mazinger je ne m’en souviens presque pas, je suis plus du style Maya l’abeille.

— Beh oui, c’est que tu es de 74 et à cet âge-là, trois ans de différence c’est beaucoup.

 

Il faut dire que dans le pays où j’ai grandi, quand j’ai grandi, il n’y avait rien pour presque personne et de telles différences étaient vraiment complexes. Nous habitions dans une jeune et ingénue démocratie à l’imaginaire commun dans lequel n’importe quoi voulait dire changement et mouvement. Une enfance autant en bleu qu’en rouge, comme nos vélos BH.

Mon enfance aurait été heureuse, mais elle ne le fut pas. Je le sais parce que chaque nuit mes yeux restaient ouverts au cas où je doive faire quelque chose pour arrêter une guerre nucléaire et parce que je commençai à écrire de la poésie. Un professeur de mon école de bonnes sœurs qui me recalait systématiquement (mea culpa, bien sûr) récupéra tous mes poèmes et mes vignettes comiques minimalistes et nihilistes ; il ne me les prenait pas par punition, mais parce qu’il croyait qu’ils avaient une certaine valeur. Il me demandait timidement mes « œuvres » et il démontrait un certain enthousiasme quand je lui disais oui. Il me recalait bien malgré lui et j’assumai que cet homme, qui restait avec moi après la classe pour m’expliquer des choses qui attiraient peut-être mon attention, comme les plantes et l’arc-en-ciel, devait se charger de tout ce que j’écrivais, si cela pouvait le rendre heureux…

La partie heureuse de mon enfance c’était mes pieds dans le sable, le contact de ma peau avec l’écorce des arbres, soulever des pierres pour trouver des bestioles, faire de la boue, nager dans la piscine publique quand tout lxmondx était en pleine digestion….la liberté et le soleil. Je jouais avec quatre biohommes à aller au bureau pendant qu’ils s’occupaient de la maison et des tâches domestiques. Je commençai à avoir peur des dessins animés car ma voisine avait ramené de Suisse un écran sur lequel elle projetait l’histoire d’un loup à qui il arrivait des malheurs quand il devenait gentil, je commençai aussi à avoir peur des petites filles pour la raison inverse.

 

 

2. Mon adolescence


 

C’est là que la petite fille se mit en colère contre moi, ce que je comprends.

 

Après des années de ce rituel estival :

 

je me levais très vite et je courrais jusqu’au porche pour vérifier s’il y avait du soleil et quelle était la sensation thermique. Si tout allait bien, ce qui était on ne peut plus normal dans un village du plateau de la Castille, une matinée complète m’attendait dans la piscine déjà vide dans laquelle je jouais à être une princesse indienne qui habitait dans un fleuve, car elle n’était pas intéressée par les sociétés, aussi petites et écologiques soient-elles, et elle se cachait entre les plantes aquatiques (mes cheveux) pour sauver des jeunes naïfs qui nageaient plus mal que moi et/ou ne savaient pas affronter les crocodiles.

 

 

Ta menstruation.

 

 

Les premières règles estivales furent un véritable traumatisme. Ma mère, qui ne pouvait comprendre que sa fille, à cause du simple fait d’être une potentielle parturiente, doive se passer de ses plaisirs aquatiques, courut chercher une boîte de tampons. Sans explications, mais avec beaucoup de références dans mon œuvre longtemps après. Je reçus tous les stigmates dans cette salle de bain aux carreaux ornés de motifs floraux. Encore aujourd’hui, je continue de me demander qui peut bien poser la jambe sur la cuvette des toilettes pour se mettre un tampon.

image claire1

©Crédit photo : maría castrejón 

 

Si je vécus de la sorte cette situation particulièrement délicate, j’imagine bien l’éventail de sentiments que chacune des petites filles à papas et à mamans franquistes-tardifs avait dû éprouver ; il y a pour moi de quoi écrire une nouvelle œuvre intitulée 1985, je suppose qu’Orwell n’y comprendrait plus rien du tout. Et donc, la petite fille qui était déjà censée être une « femme » (il est sous-entendu que la vie c’est ça, non ?) me dit « pas question d’être femme », qu’elle voulait rester comme elle était et qu’on ne lui fasse pas toute une histoire avec ces règles car elle voulait continuer de tuer des crocodiles et qu’on la laisse grimper en paix dans les amandiers.

 

Les choses ne terminent pas toujours comme tout un chacxn veut…

 

Les heureuses années 80 étaient encore pour moi une étape de transition. Soi-disant que maintenant il fallait que quelqu’un m’embrasse. Mon amie Mónica, de deux ans mon aînée, et donc sûrement adepte de Mazinger Z, m’expliquait que l’on devait se faire un smack, puis peu à peu mettre sa langue dans la bouche de l’autre. Encore aujourd’hui, nous rions de mon expression de stupeur. Sincèrement, je préférais affronter des animaux aquatiques, c’était ce que j’avais fait toute ma vie. Pourtant, une nuit, je décidai de passer ce mauvais moment. Et bien qu’il soit le plus beau de la bande, je serrai les dents de toutes mes forces. Il me dit quelque chose du style que j’étais une forteresse qu’il devait conquérir et je crois que c’est à ce moment-là que je compris combien ça excite certains d’assumer leurs rôles millénaires. Le jour suivant j’ouvris la bouche, j’eus la nausée et il obtint ce qu’il ne voulait pas, que cela soit facile. Nous ne recommençâmes pas.

 

Un autre moment désagréable par lequel il me fallait passer, c’était celui d’avoir un chéri. Malgré l’état de mes hormones, cela me coûta un peu de me décider. Alors je me contentai du minimum vital, pourquoi aller plus loin ; mon meilleur ami et moi nous nous mîmes ensemblx. Ce fut amusant tant que ce fut amusant, mais le mieux de tout cela c’est que, malgré tout, nous sommes encore amis.

 

La petite fille se mettait de plus en plus en colère chaque jour. Les choses devenaient de plus en plus sérieuses et elle, elle voulait profiter de la vie en culottes courtes. Je voulais qu’elle ne parte jamais car elle m’accompagnait toujours, elle m’aidait à écrire, à ne pas oublier et à ne pas me taire. Mais cela me faisait beaucoup de peine de la voir souffrir autant…

 

Ce qu’il y a de bien c’est que j’ai tenu bon avec elle toute ma vie et j’ai été capable de rencontrer d’autres petites filles en colère qui lui tiennent compagnie.

 

 

3. My generation, baby.vii

 

 

Où voulais-je en venir avec cette manie de raconter ma vie ? Eh bien que ma poésie est sûrement écrite du fait de cette petite fille en colère et de tous les thèmes qui chaque jour la touchent et la mettent en colère. Mais il y en a d’autres comme moi et je me sens très proche de leur manière d’aimer et d’écrire, c’est-à-dire de leur manière de voir ou de regarder, de s’exposer et d’être vues, de ne pas savoir ce qu’est une muse, si ce n’est la muse de soi-même, et pour moi elles sont my generation. Des petites filles comme Susanna Martínviii(1976), Itziar Zigaix (1974), Txus Garcíax (1974), María Castejón Leorzaxi (1975), Sandra Marchxii (1974) et beaucoup d’autres qui virent le jour et grandirent dans les années 70, eurent leurs règles dans les années 80 et baisèrent dans un pays qui semblait vouloir être libre un jour. Cette minibiographie de muse égocentrique est dédiée à toutes les femmes qui sont capables de s’aimer malgré le fait qu’on nous ait enseigné que nous devions nous détester, que nous devions nous méfier les unes des autres. A toutes les femmes qui sont capables de cohabiter avec leur petite fille en colère car elles comprennent qu’elle a des vraies raisons de se sentir flouée, mais qui canalisent la rage avec des lettres et des petits dessins. À toutes ces femmes je dédie cette biographie narcissique d’automuse revendicatrice et j’espère que grâce à cela nous pourrons renforcer un lien et que nous n’oublierons jamais d’où, ni de qui nous venons, ni que tout est moins difficile si la rage se traduit et se partage. Je vous aime comme je n’ai pas aimé mon premier baiser.

 

Et il y en a beaucoup d’autrxs. Dxs enfants d’une génération qui a eu des illusions, avant que les illusions ne soient le capital féroce qui aujourd’hui nous a dévorxs comme le loup du conte que beaucoup de gens aiment malgré ses défauts, tout comme moi j’aime le loup de mon poème Lo que le dijo Caperucita al Lobo 15 años después del suceso que todos conocemosxiii. Et la nostalgie de ces époques les plus difficiles, ou de ces époques tout court, c’est aussi ce qui a fait ce que nous sommes, des personnes capables d’affronter d’une manière féroce et acerbe le côté le plus obscur de la vie.

image claire

©Crédit photo : maría castrejón

 

Au fait, je choisissais toujours la glace recouverte de chocolat, ma belle.

 

 

Notes

 

i. Je dédie cet article à Dionisos Cañas, ce papa POÉTIQUE que je devrais soi-disant tuer, mais je ne vois pas pourquoi je devrais le priver de ce privilège.

ii. (Nous précisons) María Castrejón utilise la lettre –x- en espagnol pour signaler son refus de choisir une marque linguistique du genre (discriminé par le –o pour le masculin et le –a pour le féminin) : nous conservons la présence d’un –x- en français, signalé en italique, pour chaque occurrence, même lorsque le terme français est déjà indéterminé génériquement. En effet, ce jeu d’indétermination générique est très difficile à appliquer de manière systématique en français étant donné que c’est une langue moins marquée génériquement par rapport à l’espagnol.

iii (Nous précisons) Terme issu de la théorie queer exprimant qu’un individu a un sexe biologique de type masculin, d’un point de vue purement médical.

iv. (Nous précisons) Il s’agit d’un jeu télévisé de la télévision espagnole créé en 1972 et mêlant questions, jeux physiques et psychologiques (sur le même principe et avec le même succès populaire qu’Intervilles en France, mais ici les candidats sont des couples et non pas des villes).

v. (Nous précisons) Première partie de la trilogie de dessins animés Mazinger sur les robots géants (Mazinger Z, Great Mazinger, Goldorak) diffusée au Japon en 1972 et en 1978 en Espagne.

vi. (Nous précisons) Personnage de la série Mazinger Z, premier robot à l’anatomie féminine qui tirait ses missiles depuis sa poitrine.

vii. (Nous précisons) Paroles de la chanson de Patti Smith, « My generation ».

 

viii. Url. http://mystorycomic.blogspot.com.es/

 

ix. Url. http://hastalalimusinasiempre.blogspot.com.es/

 

x. Url. http://txusgarcia.com/


xi. Url. http://lasprincesastambienfriegan.com/


xii. Url. http://www.sandramarch.com/


xiii. CASTREJÓN, María (2011), Volveré mucho más tarde de las doce, Barcelona-Madrid, Egales. http://mariacastrejon.blogspot.com.es/2009/08/lo-que-le-dijo-caperucita-al-lobo-15.html. (Nous précisons) Il s’agit d’un poème extrait du recueil que nous traduisons : Ce que dit le Petit Chaperon Rouge au Loup 15 ans après l’événement que nous connaissons tous.

 

 

 

Pour citer ce texte


Claire Laguian (trad.), « maría castrejón, "Moi, moi-même et ma muse" », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes »,  «  Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012. Url. http://www.pandesmuses.fr/article-n-2-maria-castrejon-moi-moi-meme-et-ma-muse-111767098.html/Url. http://0z.fr/Rotlc

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent

 

http://lisaa.univ-mlv.fr/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&file=fileadmin/fichiers/LISAA/Membres_du_Lisaa/EMHIS/Presentation_site_LISAA__Claire_LAGUIAN__ATERx.pdf&t=1351514268&hash=c1b662b0bd8165bfd21ec71cf5293874

 

Auteur(e)


 

Claire Laguian est agrégée d’espagnol, doctorante et enseignante à l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée (LISAA EA 4120) travaille sur la poésie contemporaine espagnole, la linguistique, la traduction, notamment avec sa thèse en cours intitulée « Déconstruction et reconstruction langagières d’une voix poématique insulaire dans la poésie d’Andrés Sánchez Robayna ». Elle s’intéresse également de très près aux questions de genre et au silence dans la littérature de langues espagnole et catalane.

 


Le Pan poétique des muses - dans n°2|Automne 2012

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