N° I | HIVER-PRINTEMPS 2025 | INSPIRATRICES RÉELLES & FICTIVES | 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & Témoignages | Astres & animaux / Nature en poésie
Méas Pech Métral, « Nuages»,
préface de Sophie Davant, Éditions
du Cygne, 2024, 90 pages, 15€
Texte par
/image%2F1507988%2F20250130%2Fob_027d93_6.jpeg)
© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poèmes de Méas Pech Métral, « Nuages », Éditions du Cygne, 2024.
Méas Pech Métral transforme ses maux en parcelles de rêves qu’elle cultive à travers les pages de ce recueil de poèmes. Elle leur donne du sens en les transformant en une source limpide dans laquelle elle invite ses lecteurs à s’abreuver.
Elle habite la langue de Molière comme elle habite La France, son pays d’accueil. Elle est la preuve vivante que l’amour d’une langue d’adoption peut être aussi fort que l’amour de sa langue maternelle. Donc, écrire dans une langue est une question de confort et d’aise. Aussi, le français se révèle-t-il pour elle un idiome dans lequel elle s’épanouit en donnant corps à ses pensées, ses fantasmes, ses lubies, ses manques, ses peines et ses joies. Il lui a sans doute insufflé une seconde vie.
Elle s’est réconciliée avec elle-même en recouvrant sa part d’humanité sacrifiée, quand, enfant, elle affronta les souffrances imposées par les Kmers Rouges.
Aussi nous délivre-t-elle ce message, en signe de liberté retrouvée :
« Courir le soir dans le noir
Dans l’ombre sous les lumières
Au bord de la Seine en hiver. »
L’univers de Méas Pech Métral est un univers coloré, multiforme, hétérogène. Rimbaud et Verlaine ne sont jamais loin, ils ne quittent jamais ses pensées.
Elle est cette fille attachante au cœur tendre dont les souvenirs résonnent dans la tête comme le son persistant d’une cloche qu’on martèle.
« Tu es venue hier
Magicienne dans un cirque d’hiver
Tu as changé mon univers. »
Elle est animée par l’envie, la force de vivre et le dépassement de soi. C’est une âme aguerrie qui vole plus haut que les nuages.
Dans ce recueil de poèmes sont consignés des amitiés qui se tissent, des liens fugaces, des espoirs avortés et aussi des manques :
« Le manque est partout
Et partout, quelqu’un manque à quelqu’un. »
Sur ces manques se greffent des nuages car elle nous rappelle que:
« La vie comme les nuages
Qui passent et repassent
Et les nuages c’est jamais les mêmes. »
Son champ onirique est vaste et peuplé d’êtres ailés comme les oiseaux, les papillons, de belles âmes, à part les bardes français comme Rimbaud, Verlaine, Hugo, Apollinaire, il y a aussi des personnes vivantes avec lesquelles elle a des atomes crochus, comme Mélissa qui lui a promis « des rêves et des voyages » et aussi Gabrielle dont les fleurs sont des émules.
Une poésie habillée de rêves.
© Maggy DE COSTER
URL de référence aux éditions du Cygne :
https://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-meas-pech-metral.html
Editions du Cygne - Méas Pech Métral
Ayant survécu enfant au régime génocidaire des Khmers rouges au Cambodge et dans les camps de réfugiés en Thaïlande, Méas Pech Métral accède à la France avec l'aide d'une famille françai...
https://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-meas-pech-metral.html
***
Pour citer ce texte illustré & inédit
Maggy De Coster, « Méas Pech Métral, « Nuages », préface de Sophie Davant, Éditions du Cygne, 2024, 90 pages, 15€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : HIVER-PRINTEMPS 2025 | NO I « Inspiratrices réelles & fictives », 1er Volet, mis en ligne le 30 janvier 2025. URL :
http://www.pandesmuses.fr/noi2025/mdc-mpm-nuages
Mise en page par David
© Tous droits réservés
Retour au Sommaire du numéro▼ Lien à venir