12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 19:00

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier majeur | Florilège | Astres & animaux

 

 

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Trois poèmes

 

 

 

 

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Anne-Lise Blanchard

 

Site Officiel : https://anne-lise-blanchard.com/

 

 

 

 Crédit photo : Édouard Vuillard (1868-1940), Jeune femme lisant ou Jeanne liseuse, domaine public, Capture d'écran de Commons.1

 

 

 

 

La terre gonfle parle désir

lèvres modulent courbes avides
de sucs ambrés paroles étoilées

et le corps mâchonne le vin
du poème

 

*

 

Le pas circonscrit la temporalité 

ainsi tu
grignoteras le visible
effeuilleras les syllabes
décanteras le chant et
parole dénudée

récureras le poème

 

*

 

Le geste silencieux d’écrire
enchâsse-le dans l’humilité 

de la fougère 
l’ardeur de la centaurée 
l’éclat de rire du rhododendron

Entends la saveur du royaume
enchante la flèche de ton langage 

dans l’explosion de la nuit
l’effervescence
des grands arbres et ce feu doux qui t’irradie

 

 

 

© Anne-Lise Blanchard, poèmes inédits,

 

1. Anne-Lise Blanchard a souhaité voir la peinture en pastel de la "Liseuse au buste" d'Édouard Vuillard (1868-1940) accompagnée ses poèmes mais la revue n'a pas pu malheureusement répondre positivement à sa demande.

 

 

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Pour citer ces  poèmes inédits sur la musique de la nature & celle de la poésie 

 

 

Anne-Lise Blanchard, « Trois poèmes », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 12 février 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no12/blanchard-troispoemes

 

 

 

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 17:00

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Chroniques de Camillæ | Revue culturelle d'Europe 

 

 

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Le film : Tàr

 

 

 

 

 

 

Camille Aubaude

Sites officiels : http://www.camilleaubaude.com/

& www.lamaisondespages.com/

Blog officiel : https://camilleaubaude.wordpress.com/


 

 

 

Tàr est une leçon de droiture, et l’on en sort la tête haute, rétablie dans sa féminité d’exception, dont l’élan, la vivacité suscitent hélas la jalousie. C’est un film qui démontre le manège de la culture dominante virile, porteuse de destructio

La blonde actrice est au début très formatée afin que la narration s’enclenche. Elle ne nous lâche pas, cette personnalité célèbre féminine reconnue pour ses compétences : Lydia Tàr. La fascination se poursuit sans faiblir pendant 2h30, malgré des scènes dures. Cette violence rythme une bande-annonce qui occulte un des intérêts majeurs du film : explorer à fond l’amour pour la musique. La « bio » de cette cheffe transgenre est révélée à sa juste mesure, avec la dépression qui escorte un immense talent, et, en toile de fond l’Amazonie devenue une référence omniprésente.

 

Les rapports lesbiens sont toujours présentés par les hommes de la même façon (voir le film de Brian de Palma). Le discours sur l’art ne déroge pas non plus à une affèterie de circonstance. Je ne peux la qualifier d’« académique», car elle est le fruit des cours d’écriture de scénarios, et cela vaut peut-être mieux qu’un relâchement organique, lui aussi devenu assez commun. Par bonheur, ça prend, ça nous prend. Dans les scènes qui se succèdent, la chanson de Lydia à l’accordéon pourrait presque sortir des cadres, comme une chanson de L’Opéra de Quat’sous. Elle chante en réponse aux prédateurs de l’immobilier, des harceleurs in domus. C’est un de ces beaux événements de frénésie qui rendent ce film aussi léger qu’un songe.

 

Ce cadre puissant des techniques médiatiques inclut forcément le parcours de la gloire à la décadence — illustré par le « Loup de Wall Street ». Les luxueux intérieurs modernes ne sont pas épanouissants. Puis c’est forcément la déchéance dans un Tiers Monde qui montre que les évasions dans cette réalité signifient justement la déchéance. Parmi toutes les exactions que l’on peut pratiquer à l’encontre d’une femme d’exception, la trahison des proches, comme la secrétaire privée, est ce qui inspire le grand dégoût. La duplicité et l’infidélité des jeunes que l’on adoube (telle la violoncelliste russe) sont à la mesure de leurs turpitudes.

 

Puisqu’il en faut encore plus pour contrebalancer le talent, il y a les coups bas entre collègues (et rivaux), il y a la diffamation, les fausses accusations devant des juges zélés qui laissent leurs sentes de souillure, sachant qu’à long terme les accusations mensongères sont toujours un mauvais calcul, car il y aura toujours quelqu’un pour démasquer les tyrans envieux. Le film ne montre pas la pire chose que l’on peut faire à une femme, le viol en réunion. La grosse machine médiatique qui met au ban de la société une artiste jalousée suscite l’émotion de l’ange déchu. Lydia Tàr est détestée par ceux qu’elle rejette, et qui se vengent au moyen d’une justice qui ne devrait plus porter ce nom. Pétra, la petite fille du couple de musiciennes, énonce à Lydia la simple vérité : « Je n’ai jamais rencontré une personne aussi belle que toi ».

Un manichéisme habillé de thèmes en vogue sert de corset à cette histoire voluptueusement inquiétante. La force intellectuelle de l’héroïne accompagne le sentiment que rien ne peut se dérouler autrement parmi les ingrats, les lâches, les malfaisants, dont les valeurs dénient la femme d’exception. Dès le début, la référence au Pérou par un chant a capella des peuplades primitives, annonce la nécessité d’arrêter l’écocide qui a lieu sous nos yeux. La louable intention de ne pas voir disparaître les peuples amérindiens revient à la fin du film. Alors que soixante pour cent des espèces vivantes ont disparu, quels seraient les moyens d’agir ? La musique féminine ⸮ Elle mène à la solitude, l’exil et la folie.

 

 

© Camillæ

 

 

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Pour citer ce texte inédit

 

Camille Aubaude, « Le film : Tàr »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 11 février 2023. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/aubaude-lefim-tar

 

 

 

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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 14:30

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier majeur | Florilège | Astres & animaux

 

 

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lumière hivernale

 

 

 

 

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Poème de

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Photographie par

 

Claude Menninger

 

 

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, "Triptyque", la photographie a été prise en forêt, image fournie par la poète.

 

 

 

 

la lumière hivernale

est si belle aujourd'hui

et pourtant que de zones d'ombre

dans ce monde qui fait trembler la terre

 

 

la magnificence de la lumière

peut-elle sécher les larmes

effacer les douleurs

qui lézardent les âmes

 

 

ni la lumière ni la poésie

ne pourront nous consoler

mais se taire c'est donner la parole

au silence et à l'indifférence

 

 

© Françoise Urban-Menninger



 

 

***

 

Pour citer ces poème & illustration inédits sur la nature en hiver & sur sa musique 

 

 

Françoise Urban-Menninger, « lumière hivernale », poème illustré par le photographe Claude Menninger, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 9 février 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no12/fum-lumierehivernale

 

 

 

 

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8 février 2023 3 08 /02 /février /2023 16:19

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier majeur | Florilège Avant-première | Astres & animaux 

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Fontaine auvergnate

 

&

 

 

Fontaines musicales

 

 

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Poèmes & photographies

 

Chantal Robillard

 

 

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poésie Dentelles du ru des troubadours de Chantal Robillard, Éditions Astérion, février 2023. Image fournie par la poète. 

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Fontaine auvergnate

 

(mais rime berrychonne !)

 

 

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, fontaine d'eau.

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Surprise en arrivant : le bac

De ma vieille fontaine

Avait chapeau sur le bec.

 

C’était un vrai mirage :

Par-dessus, illuminée,

Une autre était admirée,

 

Au couchant, tandis que l’eau,

Malgré le grand froid courant,

Des deux jets allait coulant.

 

Dans le bac, les trois poissons

Tournaient toujours bien en rond,

– Comme souvent nous pensons ! –,

 

Tout en bas de l’avenue.

C’était bien de l’embellir,

Penser à son avenir.

 

C’était un beau grimage,

L’éclairage s’animait,

Et la fontaine rimait.

 

 

 

 

© Crédit photo : Chantal Robillard, fontaine d'eau avenue de la gare en hiver, 06-2.

 

 

Fontaines musicales

 

 

J’ai vu

Un fontainier

Lancer le débit d’eau

Par longue clé

Cuivrée.

 

Étions

À Versailles

Pour visiter jardins,

Et fontaines,

Château,

 

Petit,

Grand Trianon,

Hameau de la Reine,

En bref : tout le

Toutim.

 

C’était

Week-end avec

Musique aux fontaines, 

À certaines

Heures.

 

Matin :

Perspective,

Du château au canal ;

Après-midi :

Bosquets,

 

Jets d’eau

Et fontaines

Des jardins latéraux.

Sommes allés,

Hasard,





 

À la

Grotte dite

D’Apollon ; l’avons vue

Se mettre en eaux,

Au son

 

D’un Te

Deum joué, 

Par les Arts florissants.

Le Roi Soleil

Jamais

 

N’a pu

Ouïr un tel son,

En stéréo, si net

Et si puissant !

Pas de

 

Micro

Ni d’enceintes,

De son temps : le public

Sait-il combien

C’est mieux ?

 

S’entend 

Fort le timbre

Des violes de gambe.

C’est saisissant !

Aurait

 

Aimé,

Le roi Louis,

Mécène musicien,

Ces concerts aux

Jeux d’eau.

© Chantal Robillard

Deux extraits du recueil de poèmes Dentelles du ru des troubadours paru aux éditions Astérion, février 2023 et publiés ici en avant-première avec l'aimable autorisation de Chantal Robillard et de sa maison d'édition.

 

 ​​© Crédit photo : Exemplaires du recueil Dentelles du ru des troubadours de Chantal Robillard, Éditions Astérion, février 2023. Image fournie par la poète. ​​​​

 

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Pour citer ces poèmes & illustrations inédits

 

 

Chantal Robillard (textes illustrés), « Fontaine auvergnate » & « Fontaines musicales », poèmes extraits de Dentelles du ru des troubadours (2023), Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 8 février 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no12/robillard-fontainesmusicales

 

 

 

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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 18:49

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier majeur | Florilège

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Chaconne

 

 

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Irina Moga

 

Site Web :

http://www.irinamoga.com/

 

 

 

​​​​Crédit photo : Paul Schad-Rossa,  "Irène Sanden-Greenberg dans Chaconne", peinture, domaine public, capture d'écran de Commons.

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I

 

Tempête de neige qui brouille notre entendement, son équilibre 

sans façade,

ses étendues sans musique,

 

silence –

 

limite de la visibilité

démantelée

par les flocons

qui glissent sur une corde

faite de soie et de mémoires.

 

Nous sommes engloutis par la

chaconne des miroirs blancs.

 

II

 

Sous les rafales –

l’ambition d’aimer 

à tout prix

ce qu’on n’ose même pas nommer

dans l’opacité de l’hiver.  

 

III

 

Ton cœur est une fourmi de neige

qui traîne vers le frimas 

le rythme des amours oubliés,

plus lourd que son poids.

 

IV 

 

Nous sommes enfin advenus au passage 

de l’ardeur :

éclat des pas 

 

mi-insinuation – mi-danse,

vertige

 

sans syllabes

intercalées.

 

Le fruit rare de qui nous sommes

incarcéré dans des gousses d'air.

 

Tes gestes de nageur ont la syntaxe du désir

 

et je t’attends à bout de souffle

à la porte jaune du dernier dactyle. 

 

V

 

Envoi :

 

Ô, la folie,

l’ambition d’aimer 

à tout prix. 

 

© Irina Moga

 

 

***


Pour citer ce poème inédit

 

 

Irina Moga, « Chaconne », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 30 janvier 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no12/irinamoga-chaconne

 

 

 

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