13 avril 2016 3 13 /04 /avril /2016 09:22

 

Texte pour le numéro de la 1ère thématique.

 

Critique & réception

 

Ferite a morte – Blessées à mort*:

 

quand la littérature guide les convictions profondes

 

ou comment réconcilier les féministes favorables à la question

 

de la violence faite aux femmes

 

et celles qui s’engagent dans le combat Queer, gay et lesbien

 

 

Laure Delaunay 

 

Site officiel : https://lauredelaunay.com/

 

 

Il m’est difficile d’écrire sur ce livre tant il me bouleverse. Courageusement j’essaye. Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand faudra-t-il que des femmes meurent pour que les hommes comprennent qu’une femme n’est pas un trou denté et dangereux mais un réceptacle doux qui transforme toutes les douleurs en merveilles ? Jusqu’à quand ?

Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand la défiance entre les sexes mènera à des catastrophes intimes (c’est aussi le sens des blessures dont il est questions : coups, plaies mais aussi blessures symboliques) que les femmes enfouissent en elles et qui, là, dans leur corps, s’enkystent comme des maladies dévastatrices ?

Jusqu’à quand le rôle de dirigeante de société, le rôle d’intellectuelle, le rôle de prêtresse sera considéré comme illégitime parfois même illégal et sera alors vécu par les femmes sous le régime de l’imposture ?

Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand parlerons-nous de professeur ou d’auteur pour une femme ? Jusqu’à quand auront nous peur de ce petit « e » qui change tout, comme si les lettres étaient dangereuses ? Non les lettres ne sont pas dangereuses et le « e » d’ « auteure » qui dans notre revue revêt fièrement la majuscule est une nécessité linguistique, sociale, humaine.

 

À quand une femme papesse ?

À quand une femme Secrétaire Général de l’ONU ?

À quand une prophétesse ?

 

N’ayons pas peur de ce qui nous apparaît comme des folies…

Combien de temps encore aurons-nous à souffrir la violence des intégristes qui nous proposent des images de cadavres monstrueuses en lieu et place des amas de cellules dont nous avons avorté pour avoir droit à un destin choisi ?

Combien de temps encore entendrons-nous parler de mode « pudique » comme si la beauté ne pouvait pas, parfois, avoir la béance d’une indécence calculée, expression d’un désespoir : si nous ne montrons pas nos jambes, si nous ne grimons pas notre visage, si nous n’adoptons pas des pauses gracieuses, nous sommes considérées comme des sous-femmes. Combien de temps encore le désir des hommes sera un désir de possession physique et non pas le désir délicat de nous rendre heureuses et épanouies, physiquement, oui, spirituellement, affectivement mais au-delà des carcans où l’on nous enferme ?

Jusqu’à quand l’homosexualité féminine sera plus scandaleuse que l’homosexualité masculine : qui est gêné ? Toutes les femmes, j’en suis bien convaincue, toutes les femmes un peu sensibles, vivant des amitiés fortes avec d’autres femmes, se sont un jour posées cette question. Est-ce l’existence d’un membre atrophié qui fait peur ? Nos libertés sexuelles doivent être totales ! Celles des hommes, de fait, le sont, bien qu’encore on assiste à des procès qui approuvent l’idée que « PD » n’est pas une insulte, comme si, là encore, c’était la féminité, celle d’un homme, qui faisait peur.

Jusqu’à quand ?

Le désespoir et la rage sont profonds, difficilement consolables. Dans ce livre, pourtant, j’ai trouvé de la consolation. Parce que c’est une femme qui porte la voix des autres femmes. Parce que c’est une femme qui traduit. Mais pas seule. Accompagnée de ces étudiants autant que de ses étudiantes. Parce que la représentation de ce spectacle théâtral aura lieu en Sorbonne (l’Académie française m’a pas encore ajouté de « e » mais la Sorbonne, déjà, se pose les bonnes, les très bonnes questions), dans la mise en scène d’un homme et avec la collaboration d’un autre homme musicien. Et que donc, oui, dans les plus hautes sphères intellectuelles de notre pays, il y a désormais de l’inacceptable. Voilà une très bonne nouvelle.

 

Mon émotion s’apaise. Écrire est magique. Et sans rage, sans excès, je suis désormais capable de recommander très chaleureusement à toutes les lectrices mais aussi à tous les lecteurs de Lppdm, la fréquentation de ce texte plein de profondeur, vous l’aurez compris mais aussi d’un humour ravageur et salvateur (on passe un délicieux moment à la lecture, on en sort revigoré, armé). La présentation qu’en fait la traductrice, Lucie Comparini, est exemplaire. Elle explique les origines d’un mot qui existe maintenant en italien de manière courante : le « feminicidio », le « féminicide » autour duquel s’articule une pensée complexe sur les violences faites aux femmes. Pour moi, ce mot a désormais un sens très large : est « féminicide » tout ce qui agresse la féminité, y compris celle des transsexuels.

Il faudra bien un jour que l’on comprenne qu’être femme est un privilège aussi rare que celui, comme disait Hémingway, d’avoir un cœur d’enfant. À savoir que la sacralisation légitime du corps des enfants doit aussi s’appliquer, maintenant, parce qu’il faut en passer par là, au féminin entendu comme concept très général : n’ayons plus peur des calices. Déposons-y des fleurs.

Vous avez compris que ce texte et la souffrance qui s’en dégage sont aussi une manière pour moi de réparer la violence reçue d’un homme, violence symbolique, purement symbolique mais insupportable, mais terrible, un homme, intellectuel de renom et poète. Ce texte est une victoire. Une vraie victoire.

Voici les termes de la victoire intellectuelle qu’il raconte. « Oui, bien sûr, le sexe est une réalité psychique. Vous avez raison. Oui, bien sûr, comme disait Aragon, « le vers n’est jamais si bleu qu’à sa brisure ». Vous avez raison. Mais vous m’avez brisée. Brisée. Même pas seulement blessée, brisée. Comme je suis de bonne composition, je vais de l’avant. Je me bats, comme d’habitude. Alors sachez qu’en m’agressant, c’est le féminin en vous que vous agressé. Que c’est vous-même qui ne vous êtes pas respecté. J’en retire des convictions. Violence faite aux femmes ? Gender studies ? Les deux mon capitaine. Peut-être n’offrirai-je pas des petites voitures à fille ou des poupées à mon fils mais il ou elle sera éduqué(e) dans le respect de la complexité de son âme. ». Voilà pour la vengeance, si tant que c’est de vengeance qu’il s’agisse. J’ai été, moi, éduquée dans l’idée du respect de l’autre.

 

Venons-en à ces fameuses convictions que je retire de mon expérience. Les féministes doivent se réconcilier. Judith Butler fait peur ? Sûrement. Mais elle est loin d’avoir complètement tort. Son combat, notamment en faveur de la transsexualité est admirable. La violence faite aux femmes, c’est en réalité la violence faite au féminin, en tant que réalité psychique. Avant d’être physique, elle est toujours, toujours symbolique. Parfois elle est les deux, comme un télescopage. Mais pour avoir vécu la violence symbolique, je sais qu’elle est aussi grave que la violence physique. Pensons à Delphine Horvilleur. Se battre pour qu’une femme, un jour, puisse être en charge de l’âme est une merveille. Et nier aux femmes des compétences en ce domaine est insupportable. Vous nous demandez d’être mères et nous refusez le droit de nous occuper de vous…

Quelle cohérence, amis de la pensée ? La violence faite aux femmes est un thème cher à celles que l’hystérie énerve ? Elles ont raison. Amies femmes, amies féministes, non ne soyons pas hystériques ou misandre. Nous méritons bien mieux que cela. Telle est l’idée qui se cache derrière ce thème récurrent du féminisme actuellement. Et elles ont raison aussi, les femmes qui ne demande qu’une chose : qu’on les laisse faire la vaisselle sans les agresser. Les combats du féminisme sont bien plus profonds que les questions d’organisation du couple. L’égalité salariale par contre, voilà un vrai combat. Un combat important. Le travail des femmes étant tout aussi important et utile que le travail des hommes, il mérite le même salaire. Évidemment aussi, il faut que les hommes puissent avoir de vrais congés partenité. Pour profiter autant que les femmes de leur enfant. Pour participer autant que leur compagne à son éducation qui dans les premiers temps (celui où l’on fait connaissance) est bien important. Être père, ce n’est pas déléguer à une femme le soin de l’éducation. C’est prendre sa part, pleinement sa part. Après, on peut bien sûr parler de la nécessité biologique pour les femmes de se reposer plus qu’un homme d’une grossesse et d’un accouchement. Le travail des femmes ? Simone de Beauvoir a à moitié raison. Le travail libère les femmes en ce qu’il leur permet d’accéder à l’égalité de traitement (le mot traitement est violent, à l’égalité, tout court). Mais le travail, parfois, non ne libère pas. Et certaines femmes faisant cette douloureuse expérience, parce que peut-être, un jour, il y a bien longtemps, elles ont transigé sur leur désir, ont le droit de rester chez elles s’occuper de la maison et du petit. Ce droit doit aussi être accordé aux hommes. Homme au foyer, forgeons l’expression, oui.

 

Voilà pour quelques convictions. D’autres pourraient apparaître. Ce sont celles qui me viennent. La conviction fondamentale qui guide les autres et que je continuerai à faire fleurir à l’occasion, c’est donc, je le répéterai, je le martèlerai, que la violence faite aux femmes est en réalité, profondément, une violence faite au féminin, à la fonction anthropologique du féminin, fonction anthropologique qui oui dérive d’une réalité de différenciation sexuelle mais qui oui, aussi, la dépasse.

 

 

* Ce livre est publié dans une version bilingue aux Presses Universitaires du Midi. L’auteure en est Serena Dandini, la traduction élégante, efficace, concise émane du groupe d’étudiant(e)s de l’UFR d’italien de l’Université Paris-Sorbonne, dirigé par Lucie Comparini. Une mise en scène de ce texte sera proposée à un public que l’on espère nombreux courant mai (plus d’information sur la page Facebook de l’Association Sorbonidea). Il a aussi été mis en scène par un groupe de théâtre universitaire à Toulouse. On ne saurait, vraiment, trop recommander aux parisiens comme aux provinciaux de se déplacer. Le texte est construit autour de plusieurs monologues qui offre une voix à des femmes victimes de féminicide, qui, des limbes, racontent, sans la moindre complaisance et avec humour et énergie, leur histoire.

 

 

 

***

Description du livre par la maison d'édition :

Ferite a morte / Blessées à mort par Serena DANDINI, Traduction collective des étudiants de l’UFR d’études italiennes de l’université Paris-Sorbonne sous la direction de Lucie COMPARINI

Date de parution : 2016

Éditions : Les Presses universitaires du Midi (PUM) "sont un service commun de l’université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)".

Réf. : NOUI 12

Code SODIS : F408310

Format : 198 p.

Nombre de pages : 15 x 21 cm 198 p.

N° ISBN : 978-2-8107-0430-9

PRIX : 13.00 €

Présentation de l'éditeur :

« On avait le monstre chez nous et on ne le savait pas… » Dans un lieu indéterminé et dans un temps suspendu, sont réunies toutes les femmes décédées par « féminicide » : riches et pauvres, cultivées ou analphabètes, rebelles ou soumises. Enfin délivrées de leur condition de victimes silencieuses, elles nous racontent, chacune par un monologue qui lui est propre, leurs histoires venues des quatre coins du monde : Italie, Mexique, Afrique, Inde, France, Japon…

Nous devenons ainsi témoins des drames provoqués par une société encore machiste, des traditions cruelles, des mentalités arriérées, mais aussi par les stéréotypes et les conditionnements intérieurs. Les cas particuliers s’unissent et s’universalisent en une anthologie militante, lisible telle quelle ou théâtralisable, paradoxalement empreinte d’humour et d’ironie. Blessées à mort incite sans apitoiement le lecteur spectateur à réfléchir à la véritable condition de la femme – et de l’homme face à la femme – dans l’espoir d’agir sur le monde du XXIe siècle.

Auteure

Serena Dandini est auteure, journaliste et animatrice pour la télévision italienne. Elle crée dès les années 1980 des émissions radiophoniques et télévisées satiriques et innovantes où elle lance la carrière d’artistes femmes très populaires en Italie. Engagée politiquement, elle y aborde des thèmes comme le travail, la corruption, la sauvegarde de la planète. Entre 2012 et 2013 elle met en scène son premier texte pour le théâtre, Ferite a morte (Rizzoli, 2013), inspiré de faits divers de violences subies par les femmes. Ce texte est encore aujourd’hui en tournée en Italie et dans le monde. Il est traduit pour la première fois en français.

Cf. Voir url : http://pum.univ-tlse2.fr/~Ferite-a-morte-Blessees-a-mort~.html

 

 

Pour citer ce texte

Laure Delaunay, « Ferite a morte – Blessées à mort*: quand la littérature guide les convictions profondes ou comment réconcilier les féministes favorables à la question de la violence faite aux femmes et celles qui s’engagent dans le combat Queer, gay et lesbien », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 13 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/blessee-a-mort.html

 

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 09:54

 

Poème pour la 2ème thématique :

 

Les aventurières, orientalistes, occidentalistes, voyageuses, nomades, rêveuses en poésie, etc.

 

 

Harcelée

 

 

 

Dina Sahyouni

                      

 

Ces lignes sont dédiées à toutes les femmes, dites Orientales, qui subissent des violences psychiques et/ou des descriminations.

Pardon aux vrais loups qui sont des animaux magnifiques...

 

 

 

Dans l'impasse des idées fugitives

dans l'antre de l'objectivité

le sensible se dérobe

et les idées se broient...

 

 

dans l'impasse des idées fugitives

dans l'antre des lumières

l'orientale se fait descendre

Silence. On tue là-bas

Silence

Action

On tue sournoisement là-bas

 

 

Dans l'antre de leurs furies et complexes

l'orientale devient l’écho de leurs humiliations

l'orientale dans l'impasse de leur harcèlement moral

et discriminations à tout va

demeure debout, crie sa victoire

elle est là, debout et comme la tortue

de la fable de La Fontaine

avance dans la pertinence des idées et

les meutes des loups s'acharnent au loin

 

 

 Poème écrit le 14 août 2013 à 11 h 25
 
 
 
Pour citer ce poème
 
Dina Sahyouni, « Harcelée », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 8 avril 2016. Url :  http://www.pandesmuses.fr/2016/04/harcelee.html
 

 

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Réédition

 

Calendrier poétique | Agenda poétique | Événements poétiques

 

 

Poésie militante

 

***

Pour citer ce poème

 

Dina Sahyouni, « Harcelée », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : « Le calendrier 2018 des poèmes pour lutter contre les violences faites aux femmes, enfants & minorités », mis en ligne le 3 novembre 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/harcelee.html

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 13:00
   

Poème reproduit


  Tes longues jambes dorées 


 

 

Anne-Marie Reine Le Pape 


 

Pour ma culture et mon humour

tu m'as épousé.

Pour tes longues jambes dorées

je t'ai adorée

pour ton sens de l'humour et ta gaieté

je t'ai épousée.

Dans ta pharmacie

nues sont tes longues jambes dorées.

Sur le danger je t'ai alertée

les microbes de tes clients

vont s'y accrocher

et nous attaquer.

Plus persuasif je me suis montré

un pantalon j'ai exigé.

Jamais tu n'en avais porté ?

Tes jambes sont ton bien-être et ta fierté ?

Pourquoi trembler, mon amour

où est resté ton sens de l'humour ?

Pour ta fête un pantalon je t'ai offert

à ta boutique en pantalon tu partais

mais, en jupe je t'y surprenais.

Les contrôles je multipliais

les allers et venues de tes clients

je vérifiais

sur une chaise je m'asseyais

toute embarrassée tu devenais.

Où est restée ta gaieté ?

Quand je rentrais tu dormais

sur les cachets tu forçais

à ta pharmacie ils abondaient.

Pour ta compagnie, je te secouais

de pire en pire tu abusais.

Pour ta compagnie

jusqu'à la douche je te traînais

même l'eau froide n'y parvenait

c'est le froid des carreaux qui te réveillait.

Seul je me retrouve.

Interdit de te visiter

en cure de sommeil tu es placée.

Nous sommes pourtant mariés

 

À quand tes longues jambes dorées ?

Seul je me retrouve.

Seules tes potions tu connais

la philosophie tu ne sais.

Cultivé je suis et je réfléchis :

« L'homme n'est pas un animal solitaire »

Mais je suis seul

si je ne suis pas un animal

suis-je un homme ?

 

 

*Poème reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteure


                                                 

Pour citer ce poème 


Anne-Marie Reine Le Pape, « Tes longues jambes dorées »,  (poème extrait du recueil Je veux juste être tranquille), in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Le printemps féminin de la poésie », Hors-Série n°1 [En ligne], sous la direction de C. Aubaude, L. Delaunay, M. Gossart, D. Sahyouni & F. Urban-Menninger, mis en ligne le 10 mai 2013.

Url. http://www.pandesmuses.fr/article-tes-longues-jambes-dorees-116293598.html/Url.http://0z.fr/lsVKh

 

Auteur/Autrice

 

Anne-Marie Reine Le Pape


L'auteure française Anne-Marie Reine LE PAPE, née en 1961, est avocate à Paris (France) depuis l'année 1985 et défend des femmes battues. À partir d'histoires réelles, mélangées et retouchées pour préserver les anonymats, elle a publié en 2012 en ebook sur le site Amazon un recueil de 25 poèmes sur la violence conjugale.

Le poème N° 22  « Tes longues jambes dorées »vient apporter sa contribution au Printemps féminin de la poésie 2013 sur les trois thèmes : la voix, le cri, la Journée internationale des femmes. En effet, comme souvent dans la violence conjugale, on entend :

  • un faible cri de la femme, victime, qui tente une révolte laquelle s'étiole en même temps que sa santé,

  • la seule voix de l'homme qui finit par se retrouver seul et, alors,déconfit, revient sur le déroulé de la vie du couple, depuis la rencontre jusqu'à la séparation.
    Comme peu souvent, il s'interroge sur son comportement, ce qui laisse un espoir.

Ce poème rappelle que la violence conjugale existe dans tous les milieux, ici en milieu aisé, montre l'emprise de l'homme violent sur sa femme, l'isolement de la femme victime de violences tant psychologiques que physiques, et l'impact de la violence sur la santé des victimes.


 

 

11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 17:29

 

 

 

Annonce de parution


 Nouvelles Questions Féministes*

 

 

Vol. 32, n°1


« Violences contre les femmes »

 


Coordination


Alice Debauche & Christelle Hamel 

 

 

  http://www.antipodes.ch/images/stories/vignettes/29402100918320L.gif

 

©Crédit photo :  couverture de l'éditeur


Titre :  Violences contre les femmes  

Auteures :  Alice Debauche, Christelle Hamel  

Éditions :  Éditions Antipodes

Parution : Mars 2013

Genre : N/A 

Collection : N/A 

Reliure : N/A  

Nombre de pages :  167 p.
Format : N/A
ISBN : 978-2-88901-083-7

Prix : 32 chf/25 € 

Pages utiles

Url.http://www.antipodes.ch/a-paraitre/211-nouvelles-questions-feministes-321

Url.http://www.unil.ch/Jahia/site/liege/op/edit/pid/96085

 

 

Réception/Critique dans les médias

 

  • ................

 

Résumé

 

 
Soulevé publiquement dans le cadre du mouvement féministe des années 1970, le problème des violences masculines contre les femmes demeure une préoccupation contemporaine. Ces violences constituent une forme de contrôle social des femmes et s’inscrivent dans l’ensemble plus large des inégalités entre les femmes et les hommes.

Ce numéro réunit des travaux empiriques originaux, traitant de questions au cœur des préoccupations aussi bien académiques que politiques. Ils ont en commun de réinvestir des thèmes déjà largement travaillés par le mouvement féministe des années 1970, en tirant profit de l’institutionnalisation des recherches sur les violences qui ont permis la multiplication des enquêtes quantitatives. Ils interrogent ainsi le lien entre l’appartenance de classe des auteurs de viol et leur comparution devant la justice; le poids des violences conjugales dans les décisions reproductives – interrompre sa grossesse ou non -; le lien entre l’orientation sexuelle des femmes et leur exposition aux violences sexuelles; la prétendue symétrie entre les violences féminines et masculines au sein du couple; l’écart entre la réalité des homicides conjugaux et l’image euphémisée du crime passionnel.

À partir de terrains français, italien, états-unien et canadien, ces articles confirment empiriquement ce qui était parfois resté à l’état d’intuition ou d’hypothèse, faute de moyens scientifiques pour les étayer. Ils invitent à penser des politiques publiques innovantes, tant au niveau de la formation des professionnels que de la production de statistiques sur les violences.
 

 

 

 

Auteur(e)s

 

 

Alice Debauche & Christelle Hamel 

 

 

 

Sommaire du numéro

 

Édito : Alice Debauche et Christelle Hamel

Violences des hommes contre les femmes : quelles avancées dans la production des savoirs ?

 

Grand angle

Véronique Le Goaziou

Les viols en justice : une (in)justice de classe ?

 

Laura Pomicino, Patrizia Romito, Vincenta Escribà-Agüir et Janet Molzan-Turan

Est-ce que je peux choisir ? Violences contre les femmes et décisions reproductives

 

Brigitte Lhomond, Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles et le groupe CSF

Agressions sexuelles contre les femmes et homosexualité, violences des hommes et contrôle social

 

Catherine Cavalin 

Interroger les femmes et les hommes sur les violences subies en France et aux Etats-Unis : entre mesures statistiques et interprétations sociologiques

 

Carmen Gill

Le fémicide au Canada : le cas du Nouveau-Brunswick

 

Parcours 

Alice Debauche et Christelle Hamel

La violence comme contrôle social des femmes

Entretien avec Jalna Hanmer, sociologue britannique

 

Actualités/News

Sabine Lambert

Préface à la réédition de Questions féministes 1977-1980 

 

Comptes rendus

Michelle Zancarini-Fournel :

Sandrine Dauphin, L’État et les droits des femmes. Des institutions au service de l’égalité ? 

Joan Scott :

Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée N° 128/2, 2010 (dirigé par Stéphanie Latte Abdallah), Féminismes islamiques

Elisabeth Marteu :

Cahiers du genre N° 50, 2011 (coordonné par Maria Eleonora Sanna et Eleni Varikas), Genre, modernité et “colonialité“ du pouvoir 

Marta Roca i Escoda :

Thierry Delessert et Michaël Voegtli, Homosexualités masculines en suisse. De l’invisibilité aux mobilisations

Hélène Martin :

Hélène Rouch, Les corps, ces objets encombrants. Contribution à la critique féministe des sciences

Ginevra Conti Odorisio :

Valérie Cossy, Isabelle de Charrière. Écrire pour vivre autrement

 

Collectifs

Elisabeth Bäschlin

Association pour la protection des femmes maltraitées, Berne

 

Jacqueline De Puy, Sherry L. Hamby et Sylvie Monnier

Sortir ensemble et se respecter. Tout un programme…

 

Notices biographiques

Résumés

 

Résumés/Abstracts

  

Lire l'édito en ligne : Alice Debauche et Christelle Hamel,  « Violence des hommes contre les femmes : quelles avancées dans la production des savoirs ? »

 


Télécharger le bulletin d'abonnement de la revue NQF

 

 

* Url. http://www.unil.ch/liege/page56833.html  


Pour citer ce texte


« Nouvelles Questions Féministes ; "Violences contre les femmes", (éds) Alice Debauche, Christelle Hamel, Éditions Antipodes, vol. 32, n°1, 2013, 167 p. », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°2 [En ligne], mis en ligne le 8 avril 2012. 

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-nouvelles-questions-feministes-violences-contre-les-femmes-116795308.html/Url.

 

 

31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 07:00

 

 

Critique & réception

 

 

 

À propos du recueil
 
Je veux juste être tranquille  
 
d’Anne-Marie Reine Le Pape

 

          

 Dina Sahyouni

 

 

 

Je veux être tranquille

 

© Crédit photo : couverture du recueil

 

 

 

 

Titre : Je veux juste être tranquille

Auteure : Anne-Marie Reine Le Pape

Éditions : Anne-Marie Reine Le Pape  

Parution : 2012
Taille du fichier : 296 KB
Genre : Poésie 
Langue : Français
 Format : Format Kindle
Pages de l'édition imprimée : 137 p.
ASIN : B0091VIDKS
Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.

Prix : 5, 15

Url.http://www.amazon.fr/veux-juste-être-tranquille-ebook/dp/B0091VIDKS

  

Auteure

 

Anne-Marie Reine Le Pape : est avocate. Sous le nom de plume d'Anne-Marie Reine Le Pape, elle a publié Je veux juste être tranquille, recueil de 25 textes sur la violence conjugale, en ebook (gratuitement téléchargeable pour un usage personnel les, 21, 22 et 23 novembre 2012 sur le site Amazon en l'honneur de 1) la journée internationale des droits de l'enfant (20 novembre), 2) la journée mondiale pour l'élimination des violences faites aux femmes (25 novembre à venir) et 3) du mois extraordinaire des talents des personnes handicapées (qui se déroule tout le mois de novembre à Paris). Site : url. blog.jeveuxjusteetretranquille.net/  

***
L'auteure nous livre dans Je veux juste être tranquille vingt-cinq poèmes poignants qui incitent à la réflexion surtout dans nos sociétés postmodernes qui fabriquent à la chaîne des formes nouvelles de violences envers autrui. Les réseaux sociaux n’échappent pas à cela et parfois on se demande pourquoi certaines personnes tombent dans la violence et agressent les autres ?
Des histoires d’adolescentes, d’écolières, d’étudiantes (pour ne citer que les violences faites aux femmes) peuplent les réseaux sociaux, l'internet et les médias. Des cas de suicides, des vies gâchées, des femmes arrachées par la violence à leurs familles. L’incompréhension, la tristesse, l’indignation et la colère hantent nos jours…
Comment faire face à tout cela ? Que faire pour réveiller les consciences, comment dire et prévenir pour préserver la vie des femmes ?
 
Le recueil d’Anne-Marie Reine Le Pape est une oasis d’espoir, un lieu de mémoire, un geste envers elles, un cri poétique qui résonne dans un dialogue de sourd.e.s.
Je suis peut-être partiale dans ma critique de cet ouvrage mais c’est surtout l'avis d'une femme qui sait, qui a un certain vécu et qui réalise à quel point les violences ravagent des vies et détruisent les sociétés. Faut-il encore que toutes les femmes se mettent à crier pour réveiller le monde ?
 
Cette femme poète s’inspire, comme l’indique sa préface (voir p. 5), des faits et des témoignages bien réels. Ses poèmes traduisent la violence faite aux femmes (et aux enfants qui assistent aux scènes de violences conjugales)…
Des violences « physique[s] » et/ou « psychique[s)] » (sic) qui trouvent leurs racines dans la différence conçue par certain.e.s comme une forme d’infériorité…
Le recueil est bien présenté et documenté. Il met en évidence le poids des préjugés dans la vie de chacun.e d'entre nous. Les violences « physique[s] » et/ou « psychique[s)] » (sic) ne sont pas l'apanage des sociétés modernes mais elles existent depuis toujours.
Dire Non autrement, c'est ce qui motive le geste créatif d'Anne-Marie Reine Le Pape qui donne la parole tour à tour aux victimes comme au personnage qui tombe dans l'engrenage de la violence.
 
La misère sexuelle dit-on est une des sources des violences faites aux femmes mais on parle peu des ravages de la misère affective issue de la Révolution de l’amour des temps modernes et encore moins de la misère qui combine les deux et s’exprime par la dénonciation, le harcèlement moral, voire même par le viol en réunion...
Si les luttes contre les violences faites aux femmes, aux enfants, aux hommes, aux animaux sont un des moteurs de la pensée contemporaine, l'auteure s'inscrit, quant à elle, dans la tradition des écrits féministes (ou au moins engagés en faveur des minorités) des femmes de lettres comme Olympe de Gouges, Cornélie Wouters de Vassé et bien d’autres.
Ses poèmes sont des scènes vives où les drames des femmes se jouent. Une épopée lyrique de l’hypercontemporain et d’un quotidien anodin mis à nu... Ses poèmes vont de pair avec les statistiques qui narrent en chiffres l’indescriptible douleur. Ces statistiques traquent sans fard et en quelques lignes ce qui se déroule souvent à huis clos…
 
Le recueil est une chorale de voix, une polyphonie de cris mêlés de sang et d’espoir. Le silence n’est là que pour ponctuer et faire défiler les voix l‘une après l‘autre, l‘une avec l‘autre…
À l’instar de Françoise Urban-Menninger en parlant de l'œuvre de Dacia Maraini, je répète avec elle pour parler cette fois-ci d'Anne-Marie Reine Le Pape : « Les associations où elle milite lui fournissent des informations qui sont autant de matériaux qui nourrissent ses écrits et dont le but est d’éclairer notre conscience dans un monde où la cause des femmes est un combat qui se gagnera sur le front de l’intelligence et à la faveur d’une réelle évolution culturelle. » (voir cf. url. http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=article5&id_article=303).
 
On déroule le livre de l'auteure tel un papyrus et on se remplit page après page, vers après vers de cette révolte sacrée qui anime déjà les personnes qui défendent la vie. On fête le 25 novembre la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et ce recueil vient en témoigner, rendre hommage à ces héroïnes de tous les jours et renouveler notre engagement à l'égard des aïeules qui se sont battues pour que chaque être humain soit libre et respecté dans le monde.
 
Notre poète représente cette poésie engagée qui nomme l‘insoutenable et met en cage le mal qui rôde dans les rues, routes et ruelles de la planète. Ce mal qui frappe ici et là nos consœurs et les rend invisibles.
Crions ensemble donc. 
 
À bas les mutilations sexuelles des femmes !
À bas les violences conjugales !
À bas le viol et le viol en réunion !
Donnez aux fœtus XX le droit à naître.
Donnez aux filles le droit à l'éducation.
Donnez aux femmes âgées et/ou handicapées le droit à une vie digne.

 

 

Pour citer ce texte

 

Dina Sahyouni, « À propos du recueil Je veux juste être tranquille d’Anne-Marie Reine Le Pape » , in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Dossiers « Poésie des femmes romandes », « Muses & Poètes. Poésie, Femmes et Genre », n°2|Automne 2012 [En ligne], (dir.) Michel R. Doret, réalisé par Dina Sahyouni, mis en ligne le 31 octobre 2012.

Url.http://www.pandesmuses.fr/article-n-2-a-propos-du-recueil-je-veux-juste-etre-tranquille-112801431.html/Url. http://0z.fr/R7wza

 

Auteur(e)

 

Dina Sahyouni

 

 

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