Nadine Adra, « Une femme en mille mots », poème inédit, peintures inédites par Mariem Garali Hadoussa, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques|Calendrier poéféministe 2021 pour lutter contre les violences faites aux femmes et particulièrement le féminicide, mis en ligne le 2décembre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/calendrierpoefeministe2021/na-decembre-unefemme
Sauf que, sauf que...son prince n’était pas charmant.
Il l’accablait de reproches :
Sur le repas qu’il jugeait infect,
Sur sa tenue qu’il jugeait vulgaire,
Sur n’importe quel sujet.
Elle se taisait, elle encaissait.
Convaincue de le mériter,
Convaincue d’être une ratée
Ou autre nom d’oiseau.
Dans un élan de témérité et d’effronterie,
Elle se permit de répliquer.
Elle reçut une gifle magistrale
Qui la jeta à terre.
Elle en resta médusée,
Incapable de la moindre réaction,
Incapable de la moindre réflexion,
Dépourvue de cette clairvoyance
Qui lui aurait conseillé de fuir
Sans tarder, loin, le plus loin possible.
Larmoyant, l’élu de son cœur implora son pardon
Qu’elle s’empressa d’accorder.
Il lui offrit même un magnifique bouquet de roses
Qu’elle accepta avec émotion.
Elle crut à une seconde lune de miel.
Une nouvelle lune de miel
Qui s’acheva quelques mois plus tard dans un cimetière…
***
Pour citer ce poème féministe
Pascale Mathieu, « Violence conjugale», poème inédit, peinture inédite par Mariem Garali Hadoussa, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques|Calendrier poéféministe 2021 pour lutter contre les violences faites aux femmes et particulièrement le féminicide, mis en ligne le 27 novembre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/calendrierpoefeministe2021/pm-septembre-violenceconjugale
Présidente de l’association "Voix de femme nabeul"
Poème édité par notre revue dans le calendrier pour lutter contre les violences faites aux femmes en 2018 & reproduit exceptionnellement en mémoire des victimes du féminicide avec l'aimable autorisation de l'auteure/autrice
Agitant la chemise blanche tachée de sang de la virginité
Sous les coups de carabine et les youyous des femmes
Comme unique salut de la famille
Qui pourrait devenir ton linceul et ton pire cauchemar, fillette !
Pourquoi as-tu accepté la mort et le déshonneur ?
Pourquoi portes-tu en toi le deuil de la vie ?
Mais c’est toi la vie, tu portes le souffle divin et non l’âme du diable
Comme on veut bien te le faire entendre !
Depuis des millénaires, ô femme
Tu as été muselée,
Cadenassée pour le futur élu de ta couche,
Une ombre dans l’éclat du jour !
En âme perdue,
Puis en femme battante,
tu braves ton destin !
Ta sensualité éclate au grand jour
Dévorant le cocon de soie tissé
Par les gardiennes de l’essaim masculin
Et la chrysalide Libérant ses ailes
Vole dans l’immense enfer des hommes
Toujours à la recherche d’une vie en rose
A-t-on oublié que la mère en toi
Enfante l’humanité
Et de son lait croissent les hommes ?
18/12/17
***
Pour citer ce poème féministe
Mariem Garali Hadoussa (texte & peinture inédits), « Gardiennes de l'honneur », poème édité par notre revue dans le calendrier pour lutter contre les violences faites aux femmes en 2018 & reproduit exceptionnellement en mémoire des victimes du féminicide avec son aimable son autorisation, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques|Calendrier poéféministe 2021 pour lutter contre les violences faites aux femmes et particulièrement le féminicide, mis en ligne le 26 novembre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/calendrierpoefeministe2021/mgh-juillet-gardiennes
Crédit photo : "Mutilated Woman" "Femme mutilée", peinture de 1915-1916 par Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918), domaine public, Wikimedia.
Violence conjugale
Elle vivait une belle histoire d’amour
Semblable aux contes de fées
Qu’elle lisait petite fille.
Elle était tombée éperdument amoureuse
Et nageait en plein bonheur.
L’avenir s’annonçait radieux.
Sauf que, sauf que...son prince n’était pas charmant.
Il l’accablait de reproches :
Sur le repas qu’il jugeait infect,
Sur sa tenue qu’il jugeait vulgaire,
Sur n’importe quel sujet.
Elle se taisait, elle encaissait.
Convaincue de le mériter,
Convaincue d’être une ratée
Ou autre nom d’oiseau.
Dans un élan de témérité et d’effronterie,
Elle se permit de répliquer.
Elle reçut une gifle magistrale
Qui la jeta à terre.
Elle en resta médusée,
Incapable de la moindre réaction,
Incapable de la moindre réflexion,
Dépourvue de cette clairvoyance
Qui lui aurait conseillé de fuir
Sans tarder, loin, le plus loin possible.
Larmoyant, l’élu de son coeur implora son pardon
Qu’elle s’empressa d’accorder.
Il lui offrit même un magnifique bouquet de roses
Qu’elle accepta avec émotion.
Elle crut à une seconde lune de miel.
Une nouvelle lune de miel
Qui s’acheva quelques mois plus tard dans un cimetière…
Ne, je ne crois pas !
Crédit photo : "Apollon et Daphné", peinture par Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770), domaine public, Wikimedia.
Je marche nonchalamment dans cette rue commerçante. Je flâne en regardant les vitrines. Comme la plupart des femmes, j’aime les belles tenues. Je rêve devant les mannequins qui portent les derniers vêtements à la mode et des articles tendance. Je me promène seule et je ne prête aucune attention aux gens qui m’entourent.
Je me suis arrêtée pour admirer un sac à main. Une vraie merveille qui est, hélas !, hors de prix ou plutôt qui n’entre pas dans mon budget. Non, je ne peux raisonnablement pas l’acheter. J’hésite vraiment…
Toute à mes tergiversations, je ne remarque pas les deux individus qui s’approchent. Je les entends juste déclarer :
- Elle est baisable.
- Ouais, t’as raison, elle est baisable…
Leurs propos crus me clouent sur place. Je reçois toute la violence qu’ils comportent. Comme une gifle. Oui, ils m’ont frappé. Pas avec leurs poings. Ils m’ont frappée avec leurs mots.
Je suis incapable de répondre. Je suis abasourdie.
Pourquoi se permettent-ils de me juger ? Quelqu’un leur a -t-il demandé leur avis ? Non, je ne crois pas !
Ces hommes sont-ils eux-mêmes l’incarnation de la beauté ? Se prénommeraient-ils Apollon ? Non, je ne crois pas !
Apprécieraient-ils qu’on parle ainsi de leur mère ? Non, je ne crois pas !
Alors, Messieurs, quand vous croisez une femme, vos commentaires, gardez-les pour vous !
***
Pour citer ces textes engagés (ou féministes)
Pascale Mathieu,« Violence conjugale » et « Ne, je ne crois pas ! », textes inédits, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020|I- Le néopaganisme & la sexualité dans la culture populaire du XXIe siècle, mis en ligne le 9 juillet 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/2pm-violence
Je suis totalement solidaire avec cette journée des droits des femmes.
Bien sûr, les choses évoluent. Mais, pas suffisamment.
Il y a encore trop de victimes femmes, en France et dans le monde.
Des victimes de harcèlement, d’agressions, de violences conjugales.
Les chiffres sont toujours les mêmes. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. Les femmes sont payées en moyenne environ 25% de moins que les hommes.
Il est beau de remettre chaque année sur le tapis ces chiffres mais s’ils ne changent pas, peut-on parler d’une avancée ?
Certains métiers y compris créatifs ne dénombrent presque pas de femmes ou elles sont inconnues. Combien connaissez-vous de peintres du genre féminin, de sculptrices, de compositrices, de dessinatrices, de poétesses ?
Statistiquement, il y a aussi peu de femmes chefs d’entreprise, politiciennes, ingénieures.
Il n’est pas question ici de blâmer les hommes. Les femmes les aiment trop et les deux sexes sont faits pour s’entendre. S’entendre veut dire s’écouter, se respecter, s’aimer. Se séduire, se conquérir, s’aimer, quoi de plus beau, lorsque chacun est consentant !
Oui à la séduction, non à la manipulation.
Oui à l’égalité, non à la discrimination.
Oui à la particularité, non au déterminisme.
Oui à singularité, non au sexisme.
Oui à l’identité de chacun.
Oui à l’éducation de qualité, non à l’imposition d’une voie selon les genres
Oui aux études pour tous.
Oui à la parité s’il n’y a pas d’autre choix pour rétablir un équilibre femmes-hommes dans des domaines où l’on ne favorise pas l’accès aux femmes.
Oui à la liberté, de faire ce que chacun(e) désire vraiment dans sa vie.
Oui au partage, en bonne intelligence. 64 % des tâches domestiques sont encore gérées par les femmes. Ces femmes actives continuent d’assurer 71 % des tâches parentales.
Quant au congé parental, peu d’hommes le choisissent.
Prévenance, gentillesse, délicatesse, douceur ne prédestinent en aucune façon à l’asservissement.
Sensibilité n’est pas sensiblerie.
Émotion n’est pas faiblesse.
Non à l’image stéréotypée de la femme. Non au schéma archaïque d’elle en faire-valoir : femme au foyer, femme au service de, femme objet.
Oui à l’esthétique, à l’échange, à la complémentarité.
Il y a aussi le machisme ordinaire. Au travail, dans les transports, dans la rue, sur les réseaux sociaux. Des approches qui vont de la maladresse à l’humiliation, de la déconsidération au cliché, de la blague à laquelle il faut absolument rire à la provocation.
#Metoo a du bon en ce sens qu’il a libéré la parole de certaines. Maintenant il faut agir, pour ne pas que les crimes restent impunis, pour que justice soit faite (bien sûr avec discernement), pour que la dignité humaine soit rétablie.
Oui, il faut enlever le voile, les victimes de viols, d’agressions sexuelles, de harcèlement, doivent parler, dénoncer, relever la tête.
Et pour ceux qui pensent qu’il y en a trop pour les femmes, je dirais que revendiquer un meilleur être pour elles n’est pas être contre les hommes. C’est au contraire un droit qui ne sera que bénéfique pour tous, pour la collectivité, pour l’épanouissement personnel et en privé dans le couple.
Revendiquer une meilleure répartition et redistribution des rôles n’est qu’être équitable. Ce n’est pas être féministe dans le sens péjoratif du terme comme on amalgame parfois. C’est demander une société plus juste. L’harmonie est loin d’être une utopie si seulement chacun y mettait du sien.
Sarah Mostrel (texte & dessins),« Femmes, allez au bout de vous-mêmes», Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 11 janvier 2020, Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/femmes
RÉCEMMENT, LE SITE « PANDESMUSES.FR » A BASCULÉ EN HTTPS ET LA DEUXIÈME PHASE DE SA MAINTENANCE PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE A GARDÉ SON ANCIEN THÈME GRAPHIQUE MAIS BEAUCOUP DE PAGES DOIVENT RETROUVER LEUR PRÉSENTATION INITIALE. EN OUTRE, UN CLASSEMENT GÉNÉRAL PAR PÉRIODE SE MET PETIT À PETIT EN PLACE AVEC QUELQUES NOUVEAUTÉS POUR FACILITER VOS RECHERCHES SUR NOTRE SITE. TOUT CELA PERTURBE ET RALENTIT LA MISE EN LIGNE DE NOUVEAUX DOCUMENTS, MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
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