N° III | ÉTÉ 2025 / NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES » | 1er Volet | Critique & Réception | Dossier | Articles & Témoignages
Préface de l’anthologie
« Les poètes ne meurent pas en exil »
Extrait inédit par
Poète polyglotte, auteure, ingénieure
& docteure en électronique
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© Crédit photo : Première & quatrième de couverture illustrée de l'anthologie intitulée « Les poètes ne meurent pas en exil » parue aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre et sous la direction du poète Amar Benhamouche, 2025. Image no 1.
Présentation de l’œuvre
Une nouvelle anthologie intitulée « Les poètes ne meurent pas en exil » vient de paraître aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre et sous la direction de son secrétaire général Amar BENHAMOUCHE. Cette anthologie, réunissant des voix de poètes de tous horizons, sera présentée et mise à la vente lors du festival « La Tour Poétique » d'Apulivre le samedi 14 juin 2025 à 16h00. Le programme complet de cette 4è édition du festival a déjà fait l'objet d'un communiqué de presse sur ce même site :
https://www.pandesmuses.fr/megalesia25/noii/festivallatourpoetique
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© Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » parue aux éditions Constellations, sous l'égide de l'association culturelle Apulivre & sous la direction du poète Amar Benhamouche, 2025. Image no 2.
Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil »
« La vie est un court exil » - Platon
L’exil a toujours été une source d’inspiration majeure dans les arts, en particulier dans la littérature, façonnant des œuvres où se mêlent nostalgie, quête d’identité et réflexion sur l’appartenance.
De Victor Hugo à Milan Kundera, en passant par Khalil Gibran et Albert Camus, nombreux sont les auteurs dont l’écriture s’est nourrie de l’éloignement forcé ou choisi.
Loin de leur terre natale, ils transforment leur déracinement en un espace de création où la mémoire du pays perdu dialogue avec la découverte d’un ailleurs.
« L’exil est une espèce de longue insomnie. On en sort hagard. » : Hugo exprime ici la douleur de l’exil, lequel était l’une des périodes les plus marquantes de sa vie, tant sur le plan politique que littéraire. C’est un moment où son engagement républicain se renforce et où son écriture prend une dimension plus engagée et prophétique, développant ses idées sur la liberté, la justice et l’humanité. C’est en exil qu’il écrit ses œuvres les plus connues, comme « Les Contemplations » et « Les Misérables ». Il fait de son éloignement une posture de résistance et écrit certains de ses textes les plus puissants contre l’oppression. « Je resterai proscrit, voulant rester debout. », disait-il, refusant de plier face à Napoléon III.
« L’exil est une patrie que l’on porte en soi. » : Eduardo Galeano affirme ici que l’exilé est constamment habité par son pays natal.
Quant à Gibran, son vécu entre deux mondes, Orient et Occident, transparaît dans ses œuvres, où il prône un humanisme universel et un pont entre les cultures. C’est après son installation définitive aux États-Unis qu’il adopte l’anglais, que son écriture devient plus profonde et qu’il compose ses œuvres les plus célèbres, comme « Le Prophète » qui est un ouvrage intemporel.
De nombreux auteurs, comme Gibran et Mahmoud Darwich, ont puisé dans l’exil une nouvelle vision du monde et une richesse intérieure.
Cependant, l’exil n’est pas que géographique, mais peut prendre d’autres dimensions dépassant la simple condition de l’écrivain expatrié.
Ainsi, l’exil intérieur peut être vécu même sans quitter son pays, lorsqu’une personne se sent incomprise, rejetée ou en décalage avec son environnement. Charles Baudelaire, Fernando Pessoa ou Albert Camus en parlent comme d’un sentiment d’étrangeté au monde. « Je me sens aussi étranger dans mon propre pays qu’ailleurs. », disait Pessoa. Camus développe la notion de l’absurde et une philosophie où l’homme est perpétuellement en quête de sens.
Par ailleurs, il y a l’exil spirituel ou existentiel. En effet, d’aucuns voient l’exil comme une métaphore de la condition humaine dans le sens où nous sommes tous des êtres en quête d’un lieu où nous sentir pleinement nous-mêmes. Cioran, le philosophe du mal-être, considère que l’exil est avant tout un état d’âme : « Être exilé, c’est être vivant où l’on ne veut pas l’être. »
L’exil littéraire est donc protéiforme et est souvent marqué par une dualité : d’un côté, la souffrance de l’arrachement, l’isolement et le sentiment d’incompréhension ; de l’autre, la liberté de réinventer son langage, d’élargir sa pensée et de redéfinir son identité. Ce paradoxe fait de l’exilé un observateur privilégié du monde, à la fois dedans et dehors, capable d’une vision profonde et unique.
En résumé, l’exil est une séparation qui transforme ceux qui le vivent, qu’il soit imposé ou volontaire, physique ou spirituel.
© Arwa BEN DHIA*
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© Crédit photo : Quatrème de couverture de l'anthologie poétique « Les poètes ne meurent pas en exil »... 2025, image no 3 détaillant la présentation officielle du recueil & la liste complète des contributrices & contributeurs.
Biographie de la préfacière
Arwa Ben Dhia est née en 1986 en Tunisie qu’elle quitte en 2009 pour poursuivre ses études d’ingénieur télécoms en France. Elle est docteure en électronique, ingénieure brevets, poète polyglotte, traductrice, autrice et préfacière de plusieurs recueils de poésies. Son dernier recueil « Les quatre et une saisons » coédité en octobre 2024 par les éditions du Cygne en France et les éditions Arabesques en Tunisie a reçu un Diplôme d’Honneur 2024 décerné par la Société des Poètes Français, ainsi que le prix littéraire Dina Sahyouni 2025. Ce recueil a été transcrit en braille. Arwa a participé à plusieurs revues et anthologies poétiques et est membre de plusieurs associations culturelles, comme la Défense de la Langue Française et la Société des Gens de Lettres.
*Préface illustrée et dévoilée en avant-première avec l’aimable autorisation de la préfacière, la maison d'édition et le directeur éditorial de l'anthologie.
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Pour citer cet extrait illustré & inédit
Arwa Ben Dhia, « Préface de l’anthologie « Les poètes ne meurent pas en exil » », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2025 | NO III NUMÉRO SPÉCIAL « CRÉATRICES », 1er Volet, mis en ligne le 4 juin 2025. URL :
https://www.pandesmuses.fr/2025noiii/abd-prefacedelanthologiesurlexil
Mise en page par Aude
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