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Florence META : La poétesse entrepreneure :
« Ma poésie, c’est ma profession. »
Propos recueillis en Juin 2023 par
Entrevue avec l'artiste
Sur Youtube : https://youtu.be/VBZKl_X9K58
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© Crédit photo : La poétesse Florence META photographiée en portant son premier recueil de poèmes « Flots De Douceur ».
Fiche informative
Profession : Écrivaine et Artiste
Site Internet, Blog, liens sites de ventes :
Meta Florence :
https://www.facebook.com/MetaFlorence
https://www.instagram.com/florencemeta/
Biographie
Florence META, est une jeune artiste slameuse congolaise. Écrivaine, poétesse et chroniqueuse à la Radio Urban Ufm, Florence META a 27 ans. Elle évolue précisément dans la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo.
Bibliographie
Elle a un livre à son actif « Flots De Douceur ».
© Crédit photo : Première de couverture illustrée du premier recueil de poésie « Flots De Douceur» de la poétesse Florence META.
ENTRETIEN
H.M – Que peut-on dire de vos débuts ? Comment êtes-vous entrée dans ce domaine ?
F.M – Déjà à mes 12 ans j'aimais écrire, j’aimais les mots et il m'a fallu beaucoup de temps pour aiguiser mon talent et pratiquer les mots, sept ans après. Je dirais que les péripéties de la vie m'ont rendu bon service du moment où elles m’ont reconnecté à l’écriture, cette partie fluide et naturelle de mon âme.
H.M – Parlez-nous de votre premier recueil « Flots de douceur », les moments et les thèmes qui ont marqué son écriture, les sources d’inspiration, le temps consacré pour arriver au stade de la publication, la progression, le choix du titre et de la couverture… ?
F.M – Le livre Flots De Douceur est un océan dans lequel tout le monde peut pêcher des mots doux. Ces mots qui peuvent irradier ces êtres qui nous font palpiter.
Tout comme une lotion qui sert à hydrater la peau, la douceur sert à hydrater le cœur.
Flots de Douceur prône, exalte la douceur qui est une source d’apaisement, de bonheur. Une vision d’un monde où les humains s’amadouent à la place de se maltraiter. J’ai écrit ces différents poèmes pour contribuer au bercement des cœurs, des cœurs déchirés.
On y trouve plusieurs thèmes d'amour, entre autres Mon amour, mon univers, hors du temps, triomphateur, au-delà du présent dont la source d'inspiration est commune : L'amour ressenti et vécu.
La conception du livre m'a pris une année, et son titre c’est mon sobriquet. J'ai toujours servi de la douceur que c’est devenu mon pseudo jusqu’à mon livre.
La photo sur la couverture est mienne, j'ai choisi de jouer moi-même le rôle de Flots De Douceur. En m'entourant des roses et fermant les yeux pour explorer un monde paisible et calme que font les mots doux.
© Crédit photo : La poétesse Florence META photographiée portant une rose rouge et sur un fond de fleurs. Cette image illustre son premier recueil de poésie intitulé « Flots De Douceur ».
H.M – Comment les sensibilités intimes ou collectives ont-elles évolué à travers le temps pour se transformer en poèmes romantiques ou en slams ?
F.M – Je pense la vie toute entière est une littérature qui s’impose dans ma vie. La vie est ma source d'inspiration dans toutes couleurs, aurorales ou crépusculaires, lumineuses ou brumeuses.
H.M – Vous dîtes d’ailleurs que ce sont des flots dès le titre, comment peut- on suivre les émotions, les douceurs et les amours quand elles débordent ?
F.M – En s'y noyant simplement. La douceur débordante est un excès qui ne nuit pas.
H.M – Quels sont les obstacles auxquels fait face Florence Meta à l’heure de la publication ?
F.M – Je suis dans un pays où la culture de la lecture n'est pas trop au rendez-vous. Non seulement je travaille dur pour publier mais aussi pour convaincre les gens à me lire.
H.M – Quel est le premier recueil que vous avez acheté avec votre propre argent ?
F.M – Sentiments timides du poète Congolais Gabriel Nyembo
H.M – À l’ère des réseaux sociaux, les poètes d’aujourd’hui doivent-ils changer de stratégies pour suivre les nouvelles tendances ?
F.M – Bien sûr que oui. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, nous poètes avons la facilité de promouvoir nos œuvres et atteindre plus des gens, de tous les horizons.
H.M – Un environnement contraint n’exclut pas la créativité, bien au contraire ! C’est bien votre cas ?
F.M – Rien n'entrave ma créativité. Je profite de chaque temps orageux ou favorable pour inventer. Quand je pleure, j’écris. Quand je ris, j’écris. Quand je suis contrariée, j’écris également. Je n'ai pas des moments favoris pour créer. Il y a de tous les grains à Semer pour chaque atmosphère.
© Crédit photo : L'artiste Florence META photographiée en vêtements & parures traditionnels des Congolaises.
H.M – Florence Meta, vous vous appuyez aussi beaucoup sur l’entreprenariat pour promouvoir la poésie. Que pensez-vous de cette combinaison ?
F.M – Oui, je suis à la base entrepreneure culturelle. J'offre des services textuels et scéniques pour n'importe quel événement de ma région. Ma poésie, c’est ma profession.
H.M – Préférez-vous l’entreprenariat ou les arts et pourquoi ?
F.M – J'ai de la passion pour l'autonomie. Le fait d'être à mes propres ordres me rend plus libre que jamais. Et le fait d'entreprendre dans un domaine passionnel me conserve dans un monde préféré. De ma première à ma dernière veine. J'aime mon travail.
H.M – Comment se porte la poésie d’expression française en Afrique, comparée aux autres pays francophones ?
F.M – Elle est bien accueillie que par des personnes qui maîtrisent la langue française. Mais en tant qu’artistes, on essaie toujours d'atteindre tout le monde en écrivant aussi dans nos langues nationales.
© Crédit photo : L'artiste Florence META photographiée en vêtements & parures traditionnels des Congolaises.
H.M – Il y a plusieurs façons d’entendre le mot « impossible » … quelles sont les personnes qui ont soutenu Florence META pendant ces périodes transitoires ?
F.M – Ma famille m'a grandement soutenue et mon entourage également sur le plan promotionnel.
H.M – La poésie chantée et la performance de l’engagement, quels défis et quels risques associés à ces tendances ?
F.M – Le plus grand défi c’est de convaincre le public, le captiver et le dompter.
Et les risques, il y en a aussi, entre autres le manque de temps, l'oubli de soi par moment pour tout donner sur scène, trop d'absence dans les relations familiales et amicales.
H.M – Aviez-vous le souci du lecteur en écrivant ou le souci du spectateur en performant ?
F.M – J'ai plus le souci du lecteur. J'arrive à remplir des salles pour être écoutée qu’à remplir des yeux pour être lue. Les gens fonctionnent plus avec leurs oreilles qu’avec leurs yeux.
Et j'y travaille pour qu'ils s’adonnent à la lecture. Cela fera moins chômer mes ouvrages.
H.M – Quelles sont vos pistes d’action pour renforcer les synergies et les opportunités croisées entre poésie et entreprenariat ?
F.M – Je m'entoure toujours des personnes qui m'apportent un plus dans ma carrière d’écrivaine ou d’artiste. Déjà la plupart des opportunités ne s’offrent pas à moi, je les arrache. Faire aimer mon talent ou le monde littéraire reste mon objectif suprême.
H.M – Quels sont vos modèles dans la poésie et dans l’entreprenariat culturel ?
F.M – Michèle Kingwaya, l’initiatrice du magazine le Zénith. La poétesse Yolande Elebe, Lydol la slameuse et tant d’autres.
© Crédit photo : L'artiste Florence META photographiée en vêtements & parures traditionnels des Congolaises.
H.M – Quels sont vos futurs investissements à impacts dans la poésie « Entrepreneuriale » et quels sont les nouveaux modèles créatifs possibles à adopter surtout avec la révolution technologique de nos jours ?
F.M – J'y pense encore, je vous reviendrai pour répondre à cette question.
© Propos recueillis par Hanen MAROUANI
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Pour citer ces entretien & images inédits
Hanen Marouani, « Florence META : La poétesse entrepreneure : « Ma poésie, c’est ma profession. » », photographies fournies par l'artiste, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 « Étrangères », « Frontières du vivant », « Lyres printanières » & Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 3 juin 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no3/megalesia23/hmarouani-florencemeta
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