19 avril 2016
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Dans un espace empreint de charme où les œuvres d'art côtoient les trouvailles chinées par les galeristes Virginie et Philippe Zamolo, deux femmes artistes peintres et une sculptrice interrogent l'éternel féminin pour mieux le démystifier.
© Photos de l'exposition par Claude Menninger
Lydie Bonnaire et Christine Gurtner, toutes deux peintres, travaillent en toute amitié dans le même atelier à Fontenay-sous-Bois. Leurs œuvres dialogues et s'enrichissent mutuellement.
Lydie Bonnaire, antérieurement costumière de cinéma, s'est lancée de manière autodidacte dans un une recherche picturale qui a partie liée avec les photographies du siècle dernier dont elle avoue s'inspirer. Les poses hiératiques de femmes dont le visage semble avoir effacé toute expression, contient bien au contraire une violence muette qui affleure sous la peau.
Ces visages qui surgissent de son inconscient, Lydie Bonnaire leur attribue les prénoms de personnes de son entourage qu'elle redécouvre dans sa peinture. Laura, Salomé reviennent avec toujours la même petite musique triste et nostalgique. Quant à Sabine, l'une des sœurs de l'artiste, elle est cet être fragile dont le cri muet, la souffrance perceptible, transcende la toile. On songe également au film bouleversant que la comédienne Sabine Bonnaire a consacré à cette même sœur autiste…
Indéniablement, les femmes de Lydie Bonnaire nous parlent, elles touchent en nous notre part d'ombre jusque dans cet indicible qui confine au silence !
© Photos de l'exposition par Claude Menninger
Christine Gurtner s'est formée aux Arts Décoratifs de Strasbourg et à Esmod à Paris. Elle a longtemps côtoyé et œuvré dans le milieu de la haute couture avant de devenir professeur à la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. C'est dire que son parcours explique sa quête sur la toile quant à cette seconde peau qui n'est autre que le vêtement qui cache et révèle dans le même temps le corps féminin. Peu importe la personne qui revêt la robe ou le manteau, celle-ci n'a pas de tête ! À n'en pas douter c'est le port qui compte car l'objectif de Christine Gurtner est d'élever le vêtement au rang d'art.
Ainsi la petite robe noire cintrée est-elle magnifiée par les perles noires lustrées d'un long collier qui réverbèrent la lumière. « Le manteau de paradis » ou « Le pull vert » laissent entrevoir des fragments de corps, les pieds finement chaussés en noir semblent prêts à danser ou même à faire des pieds-de-nez sur les toiles… Car l'humour décalé fait aussi partie de la panoplie de l'artiste ! Le chapelet dont l'extrémité n'est autre qu'un petit revolver est un clin d'œil à l'un de ses anciens élèves, Baptiste Viry, aujourd'hui directeur artistique chez Emmanuelle Khanh.
Les sacs immenses, véritables boîtes de Pandore, les gants assortis sont autant d'accessoires indispensables pour mettre en scène une esthétique où ces femmes rêvées traversent le tableau et notre imaginaire, emportant nos fantasmes dans leur sillage…
© Photos de l'exposition par Claude Menninger
Colette Simonnet a enseigné les arts plastiques en Alsace où elle expose régulièrement ses sculptures depuis 2007. Ses corps en terre cuite sont réalisés à partir de modèles vivants. Tout en rondeurs, ces corps nus, le plus souvent féminins dégagent une sensualité qui génère l'apaisement et une sensation de profonde plénitude. Les femmes de Colette Simonnet, assises ou à plat ventre, semblent observer de manière impassible, sans agressivité aucune, le monde qui les entoure. Elles tissent des liens invisibles entre les toiles de Lydie Bonnaire et de Christine Gurtner.
Elles règnent, Vénus somptueuses, voluptueuses, bien dans leur chair et dans leur esprit, dans un univers où toute contrainte a été abolie. À la fois intemporelles et universelles, elles nous offrent la part belle de l'éternel féminin !
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Exposition à découvrir jusqu'au 5 juin
Galerie La Ligne Bleue
http://www.galerie-art-ligne-bleue.com/
1 A rue Sainte-Foy à Sélestat
Tél : 0388827816
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Pour citer ce bémol
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Françoise Urban-Menninger, « Lydie Bonnaire, Christine Gurtner, Colette Simonnet exposent à la Galerie La Ligne Bleue à Sélestat », photos de l'exposition par Claude Menninger, Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 19 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/Bonnaire-Gurtner-simonnet.html
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Le Pan poétique des muses
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dans
Megalesia
16 avril 2016
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Éva Fahidi a survécu aux horreurs indicibles d'Auschwitz où elle a perdu 49 membres de sa famille... Aujourd'hui cette Hongroise nous subjugue car à 90 ans elle monte sur scène pour danser ce qu'elle n'a pu dire par les mots en affirmant qu' « il n'est jamais trop tard » !
À l'occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste et commémorée le 27 janvier dernier, Éva Fahidi a dansé « l'âme des choses » titre de l'ouvrage qu'elle a rédigé pour exorciser son passé.
Mais c'est surtout avec la danse qui n'est autre que le prolongement de la pensée et de la mémoire par le corps qu'elle en dit le plus long sur son vécu et qu'elle a pu enfin se déclarer « libérée du poids de la haine ». Après 50 années de silence, son duo avec Emese Cuhorka, dansé à guichets fermés, lui a redonné de nouvelles sensations qu'elle croyait à jamais perdues...
Cette expérience qui tient d'une forme de renaissance, Éva Fahidi a voulu la partager avec son public ému aux larmes auquel elle a crié : « Je suis vivante et j'aime la vie » !
À nous de perpétuer ce cri de lumière venu du fond des ténèbres, à nous d'y faire écho, à nous de danser à notre tour pour défier nos peurs, à nous de chorégraphier dans le poème cette grâce qui n'a de cesse de nous mettre au monde !
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Voir également ces articles dans la presse :
Pour citer ce texte
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Françoise Urban-Menninger, « Une lueur dans les ténèbres. Hommage à Éva Fahidi », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 16 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/une-lueur.html
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Le Pan poétique des muses
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dans
Megalesia
15 avril 2016
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Poèmes pour la 1ère thématique :
Errance, folie, drogues, alcools, poètes maudits, etc.
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Au bord de notre cri, Femme démone,
Habitante de l'errance,
Jamais je ne suis entière, Le vertige d'être
& Signes invisibles
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Françoise Urban-Menninger
Blog officiel : L'heure du poème
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Au bord de notre cri
Il arrive
que sous la chair vive
du bleu du ciel
l'âme ouvre grand ses ailes
des étoiles de lumière
alors nous éclairent
à même notre peau
où mot à mot
le poème s'écrit
au bord de notre cri
dévoilant sous nos paupières
une nouvelle lisière
***
Femme démone
Femme démone
reine des pommes
la parole je te donne
siffla le serpent
en ouvrant tout grand
les portes du temps
Eve ne se fit pas prier
elle descendit de son pommier
avec un plein panier
de fruits défendus
la cuisse fendue
et la langue bien pendue
pour offrir au verbe
trop longtemps acerbe
la part belle de sa superbe
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Habitante de l'errance
Habitante de l'errance
j'aime la transparence
de l'onde claire
qui m'inonde de lumière
je traverse des poèmes de clarté
où les mots sont jetés
tels des ponts suspendus
entre les âmes nues
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Jamais je ne suis entière
Jamais je ne suis entière
car une partie infime de moi
reste oubliée ici ou là
dans ma chambre ou ma cuisine
dans un parc ou un jardin fleuri
au milieu d'un livre de poésie
sur une vague au loin
sur un nuage parfois
au fond d'un étang souvent
jamais je ne suis entière
je ne peux être une
car je suis multiple
et me divise en poussière d'étoiles
au soleil des mots
qui me composent et me recomposent
***
Le vertige d'être
Plus légère qu'une bulle
ma pensée se dissout
dans le bleu vif de l'air
entre le ciel et moi
le vertige d'être
n'est plus qu'un souffle
qui me tient immobile
au bord de ce rien
où naît parfois le poème
***
Signes invisibles
Passées les portes du silence
il y avait le vide et l'absence
qui emplissaient les lieux
de ces signes invisibles aux yeux
mais qui font danser les âmes
même les plus profanes
parfois le murmure de l'eau
dans le poème à peine éclos
devenait cette chanson de lumière
où le visage de ma mère
découpait une petite fenêtre
où je venais renaître
d'autres fois les ombres
descendaient en nombre
pour se mettre en ligne
dans le corps de ma rime
afin que toujours j'écrive
sur les bords de l'autre rive
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Pour citer ces poèmes
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Françoise Urban-Menninger, « Au bord de notre cri », « Femme démone », «Habitante de l'errance », « Jamais je ne suis entière », « Le vertige d'être » & « Signes invisibles », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 15 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/signes.html
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Mis en ligne par c. Bontron.
Le Pan poétique des muses
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dans
Megalesia