7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 14:31

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Critique & réception

 

 

 

Les sublimes d'Alsace ou l'éloge des femmes cépages. 

​​​​Poèmes d'Albert Strickler, dessins de Dan Steffan. Livre paru aux éditions du Tourneciel

 

 

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

© ​​​​​Crédit photo : Couverture illustrée du recueil par Dan Steffan. 

 

 

 

 

Fêter les femmes et le vin, les associer dans un bouquet fleuri, les apprécier dans des vers aussi délicats que des coupes de cristal, voilà une vinification réussie pour deux artistes qui ont su donner du corps et de l'âme à ce livre au cru sans pareil !

 

Car nul doute que le poète Albert Strickler et la sculptrice et peintre Dan Steffan ont su marier leur art respectif dans une complicité alliant l'intelligence, l'humour et la sensualité.

 

© ​​​​​Crédits photos :  Poèmes d'Albert Strickler, illustrés par Dan Steffan. 

 

 

Simone Morgenthaler, préfacière de cet ouvrage, témoigne de son plaisir à le parcourir et relève avec un grain de malice « la mise en page qui suit les courbes rondes de la femme et de la grappe ».

 

On ne peut qu'adhérer à cette appréciation en lisant ce vers d'Albert Strickler « la femme Muscat a la peau qui craque sous les dents/ quand on la croque... »

Quant à « La femme Pinot Blanc », le poète la décrit « légère, guillerette et lumineuse... » !

 

Goûterons-nous encore aux vins d'Alsace sans évoquer la délicatesse de ces vers pétillants où les femmes, aussi légères que des bulles d'air, ont la pétulance d'une cuvée de lumière ?

 

 

 

 

***

 

Pour citer ce texte inédit

 

 

Françoise Urban-Menninger, « Les sublimes d'Alsace ou l'éloge des femmes cépages. Poèmes d'Albert Strickler, dessins de Dan Steffan. Livre paru aux éditions du Tourneciel », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 7 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/fum-lessublimesdalsace

 

 

 

 

 

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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 13:56

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques | Cuisiner en poétisant 

 

 

 

 

 

 

 

Comment sécher des herbes

 

 

 

 

 

Irina Moga

 

Site Web :

http://www.irinamoga.com/

 

 

 

 

Crédit photo : "Thym", Wikimédia.

 

 


 

Le thym aura besoin d'une inclinaison dans la lumière du soir,

un crochet dans les rayons de soleil ambrés -

l'absence de clair de lune

y ajoute un côté amer

dans l'humidité creuse de l'été.

 

 

L'origan est mieux laissé seul au seuil de l'aube,

la tumescence argentée et irisée de ses feuilles.

La neige s'accorde avec sa verdure

en fusion avec le silence. 

 

 

Pour le basilic, 

méfiez-vous des libellules cachées au milieu de son parfum.

Placez un bouquet de basilic sous votre oreiller, 

pour rêver d'amours perdus depuis longtemps.

Des bénédictions se prolongent toujours dans son feuillage,

peu importe la saison ou

la pénombre que vous affrontez.

 

 

Les brins de romarin sont à envelopper dans du papier ciré,

soigneusement disposé sur un coin de la table du dîner

jusqu'à ce qu'ils deviennent cassants 

et ressemblent à des cosses de cônes de pin.

 

 

Il y a un point de bascule dans chaque saveur,

dans la bacchanale de notre mémoire, 

une densité de vies vécues 

 

 

si seulement nous pouvions l'invoquer

 

à la fin de chaque recette oubliée.



 

 

***

 

Pour citer ce poème inédit

 

 

Irina Moga, « Comment sécher des herbes », poème inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 7 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/im-desherbes

 

 

 

 

 

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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 09:25

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques

 

 

 

 

 

 

 

Ivresse des profondeurs

 

 

 

 

 

Michel Orban

 

 

 

Crédit photo : "Mélancolie", Wikimédia, domaine public​​​​​​. 

 

 

Je m’illumine

Lorsque je sombre

Dans l’ivresse

De ma profondeur.

 

 

 

***

 

Pour citer ce poème inédit

 

 

Michel Orban, « Ivresse des profondeurs », poème inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 5 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/mo-ivressedesprofondeurs

 

 

 

 

 

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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 17:35

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques | Poésie des  ancêtres & N°8 | Dossier majeur | Florilège de poétextes 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fièvre

 

 

 

&

 

 

 

Adieux à la poésie

 

 

 

 

 

 

Louise Fournier

 

 

Poèmes choisis & transcrits

par Dina Sahyouni

Le premier poème a été modifié légèrement.

 

 

 

 

Crédit photo : Léon-Pierre Félix, "Mélancolie", peinture trouvée sur Wikimedia.

 

 

 

La fièvre

 

 

Je rêvais éveillée. Oh ! Sublime folie !

Sous le reflet brillant d'un magique lointain,

Mon âme entrevoyait de l'éternelle vie,

Des saintes voluptés le prestige divin.

Un ange, me prenant sur ces ailes dorées,

Bientôt vint m'enlever de mon triste séjour,

Fit entendre à mon cœur des notes adorées,

M'entretint doucement de son mystique amour.

« Sur ton aride sol laisse tomber ta chaîne ;

Avec moi, me dit-il, dans ma belle cité

Viens : dans ce doux Éden, toujours l'âme est sereine ;

Viens respirer enfin l'air de la liberté.

Mon asile est plus beau que toute la nature,

De festons verdoyants nos chemins sont parés,

Et les sens sont bercés par un divin murmure :

Le chant harmonieux des esprits éthérés.

L'âme de mille fleurs dans les airs est semée,

Le génie et l'amour se plaisent parmi nous ;

Pour ces âmes de feu notre vallée aimée

Seule a des charmes purs, mystérieux et doux. »

…........................................................................

Mon ange, poursuivant son envol léger, rapide,

De ses deux ailes d'or agitait mes cheveux,

Du souffle parfumé de son baiser humide

Rafraîchissait mon front qui bouillonnait de feux.

Parcourant avec lui les champs de son empire,

Je vis les Chérubins, dans leurs riants berceaux,

M'accueillir en chantant, tendrement me sourire,

Jeter sur mon chemin des fleurs et des rameaux.

Marchant, marchant toujours de miracle en miracle,

Je vis se dessiner un splendide palais ;

Puis, franchissant le seuil d'un sacré tabernacle,

Des délices des saints je savourai la paix.

Du grand livre éternel je tournai chaque page,

J'épelai chaque mot d'un langage divin,

Je compris de mon Dieu le magnifique ouvrage,

Je connus les secrets du sublime écrivain.

Alors dans ma pensée, à cette heure suprême,

Surgirent des transports enivrants, inconnus ;

Mon âme, concevant tout le plan d'un poème,

Dans les airs exhala ses accents ingénus.

Reine aux charmes puissants, la belle Poésie

Parut, et me tendant ses fertiles pinceaux,

Elle-même humectant ma lève d'ambroisie :

« Travaille, me dit-elle, et rends ces beaux tableaux. »

Sous ses regards brûlants, près de cette âme pure,

D'un magique pouvoir tout à coup pénétré,

Mon esprit, s'essayant, par sa chaude peinture

Rendit tout le brillant de ce séjour sacré.

Et, pendant mon travail, ma divine maîtresse

De sa lyre tirait des sons harmonieux ;

Mon cœur, épanoui d'une céleste ivresse,

Se croyait pour toujours un habitant des cieux.

À l'heure du repos, sur ma couche d'ivoire,

Les décentes Vertus vinrent me déposer ;

Mon ange me berça par des songes de gloire,

Mais tout s'évanouit dans un dernier baiser !


 

Adieux à la poésie

 

 

D'un délirant nectar en vain j'emplis mon verre,

Pour tromper ma douleur je cherche à m'enivrer :

Mon esprit est vaincu, maîtresse est la matière ;

        Je me sens expirer.

 

Arrêtée un instant sur une haute cime,

Pour cueillir une fleur, soudain, mon pied glissant,

Le vertige me prend et, d'abîme en abîme,

        Je roule en gémissant.

 

Quand je veux de nouveau vers les champs de lumière.

Par un bond insensé, reprendre mon essor,

Un bras de plomb m'étreint, me repousse en arrière

        Et rend vain mon effort.

 

Fantômes de l'esprit, vous n'avez plus de ruse

Pour mon cœur ulcéré ; dans vous je n'ai plus de foi.

Ce terrible ennemi qui nous ronge et nous use,

        L'ennui pèse sur moi !

 

Heures de triste attente et de longue insomnie,

Heures de désespoir, qui pourra vous tromper ?

Sur un triste destin mon semblant de génie

        Ne peut plus l'emporter.

 

Ô douleur ! ô regret ! Quand mon âme en délire

Poursuit en rêve encore un drame commencé,

Je ne puis rattacher mes pensers, les écrire...

        Mon corps est affaissé.

 

Ô poésie, amour, ma volupté suprême,

Adieu ! et vous, à moi venez, oubli, néant !

Renoncer à mon art, c'est plus que la mort même

        Pour mon esprit ardent.


 

Adieu, bords enchantés où je m'étais assise,

Croyant me ranimer par un air pur, vital.

Je l'ai trop aspiré, car mon âme se brise

        Sous un souffle fatal.


 

Sous vos ombrages verts, chantant avec ivresse,

Un jour je m'endormis dans une douce erreur :

Le vent froid m'a saisie et des flots de tristesse

        Ont étouffé mon cœur.


 

Adieu, riant vallon ; adieu, plaine fleurie

Où j'ai trouvé trop tard un précieux trésor,

Adieu, beau ciel d'azur ; adieu, sainte patrie.

        J'échoue auprès du port !


 

Recueille mes accents, muse, trop chère amie ;

En pressant sur mon cœur ton fantôme adoré,

Ô toi, toi que j'aimai, je t'ai donné ma vie.

Mon esprit meurt du feu dont il est dévoré.


 

 

Les poèmes ci-dessus composés par une lyreuse méconnue nommée Louise FOURNIER ont été publiés dans son recueil de poèmes FOURNIER, Louise (Mme), Rêveries et souvenirs, premières poésies, par Mme Louise Fournier, Paris, imprimerie de J. CLAYE, rue Saint-Benoit, 1867, pp. 37-40 & 131-134. L'ouvrage appartient au domaine public et se trouve sur le site de Gallica.

 

***

 

Pour citer ces poèmes sur la dépression, la vieillesse & l'ivresse 

 

Louise Fournier, « La fièvre » & « Adieux à la poésie », poèmes de FOURNIER, Louise (Mme), Rêveries et souvenirs, premières poésies, par... (1867), ont été choisis & transcrits par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16 & N°8 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 3 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/no8/ma-adieuxpoesie

 

 

 

 

 

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