17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 15:53

 

Nouvelle féministe inédite

 

Les 4 commandements

 

dans un monde de femmes

 

 

 

Raphaëlle Gayon

 

 

Synopsis : dans un monde débarrassé de l'occupant masculin, l'application de quatre nouveaux « commandements » est discutée, afin de mieux régir les relations entre citoyennes. Ce sont les commandements sexuel, marital, maternel et éducationnel.

 

***

 

 


 

Sommet du G13. An 2050. État de New York. Au 72e étage de la Tour du One World Trade Center, dans le Lower Manhattan.

 

 

Le tableau était solennel. Autour de la table de conférence étaient assises treize femmes, les chefs d’État les plus puissantes de la planète Terre.

États-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Canada, les pays unis en 1976 pour le G7 étaient toujours là.

La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et le Mexique avaient rejoint l’assemblée en 2040, peu avant le début de la Grande Guerre des Genres.

Treizième invitée, la Russie était conviée malgré ses frasques sur la scène internationale. Elle affichait son repentir. Renonçant à reconstituer l’ancien bloc de l’Union Soviétique dont elle était pourtant nostalgique, la Russie avait enfin rétrocédé à l’Europe de l’Est partie des territoires annexés entre les années 2028 et 2030.

L’Arabie Saoudite s’est décommandée à la dernière minute. Réduits à treize, les invités, quand bien même superstitieux, n’avaient rien trouvé à redire. Il valait mieux que l’Arabie, seule figure hostile au changement, ne participe pas aux négociations.

La dirigeante des États-Unis, doyenne naturelle de ce sommet et figure de la grande victoire féminine, accueillit les nouveaux visages de la scène politique mondiale avec un sourire presque maternel.

Après la capitulation masculine, de nouvelles élections avaient dû être menées tambour battant dans la quasi-totalité des pays du monde : s’agissant d’un homme, il était immédiatement relevé de ses fonctions. En l’espace de trois jours, quatre-vingt-dix-huit pour cent des nations avaient hérité d’un nouveau visage pour les gouverner – un visage féminin. Une décision pour le meilleur. Et, on l’espérait, une décision sur laquelle jamais l’on ne reviendrait.

La doyenne porta sur ses pairs un regard ému. Les treize femmes prirent le temps de goûter le sens hautement symbolique de cet instant. Puis la dirigeante des États-Unis se leva pour prendre la parole. Le congrès s’ouvrit.

 

 

9H30. Partie introductive du sommet du G13. Début de la retransmission télévisuelle internationale. Audience estimée : 7 milliards de personnes.


 

« Mesdames les nouvelles hautes dirigeantes, nous voici réunies en ce lieu symbolique de la capitulation masculine pour amorcer cette nouvelle ère, débarrassée à jamais, j’en fais vœu, des vicissitudes d’un monde corrompu par une caste aujourd’hui décimée : la gente masculine. Une nouvelle ère que je souhaite féconde et prospère. »

Deux ou trois chefs d’État tiquèrent au mot « féconde », ne le jugeant pas adapté à la situation nouvelle : la question de la perpétuation de l’espèce humaine n’avait pas encore été soulevée. Toutes les autres applaudirent avec zèle. Ce discours officiel ayant été rédigé à l’avance, chaque mot choisi devait y avoir sa place, non ?

Quand le tumulte des applaudissements cessa, la dirigeante américaine invita les treize puissances à se rasseoir. La tension était retombée d’un cran.

« Nous devons commémorer le jour de notre entrée dans l’ère nouvelle, reprit la dirigeante américaine. Pour cela, je tiens à vous informer que deux grandes décisions ont été ratifiées par l’ensemble de la Communauté Internationale. Elles prennent effet dès aujourd’hui. »

Toutes les femmes retinrent leur souffle.

« Un nouveau calendrier mondial va débuter ce jour. J’anticipe votre question, oui, nous restons bien le vendredi 1er juillet. Cependant, nous voici à la date du 1er juillet de l’an 0. »

Les applaudissements reprirent de plus belle.

« Deuxième décision, reprit la présidente du sommet, j’ai le plaisir de vous annoncer que, dès la rentrée prochaine, les dictionnaires du monde entier seront réédités, dans toutes les langues, avec un mot en moins : celui de femme. Par cette décision symbolique, les citoyennes de ce monde ne devront plus se considérer en tant que telles – car le terme de femme est rabaissant, trop longtemps synonyme du sexe faible – mais en tant que membres d’une même communauté, toutes sur un même pied d’égalité. L’homme disparu, il n’y aura plus de femmes, il n’y aura plus de sexes. Nous serons toutes du même sexe.

Dans les postes de télévision du monde entier résonnèrent les applaudissements des dirigeantes transportées de joie. Ce discours allait rester dans les annales de l’Histoire, et serait repris en exemple pour les siècles à venir.

Un doigt se leva.

C’était la France. La dirigeante américaine fut prise de court – elle pensait pouvoir jouir plus longtemps de cet effet d’annonce. Elle lui donna la parole. La traductrice déléguée à la France retranscrit :

« Si nous ne disposons plus d’un mot aussi rudimentaire et courant que le mot femme, comment Madame la haute dirigeante des États-Unis d’Amérique voudrait-elle que nous nous nommions ? »

La présidente parut décontenancée. Elle sembla s’accorder un instant de réflexion. En fait, dans l’oreillette, les suggestions de ses conseillères fusaient. Elle finit par trancher :

« Je laisserai à chaque pays le soin d’étudier les termes les plus appropriés à la dénomination de leur population, en accord avec leurs us et coutumes. Cependant, permettez-moi de proposer les termes de citoyenne, d’individu, ou, plus communément, de personne, qui, à mon sens, sont des termes neutres, qui sauront être les porte-paroles naturels d’une nouvelle égalité mondiale. »

Elle s’en était bien tirée. Autour de la table, tout le monde se détendit. La France dut prendre conscience de l’embarras dans lequel elle avait placé la présidente du sommet, car elle épousa, métamorphique, les courbes de son siège de cuir.

À cet instant, il fut annoncé que la diffusion des images en direct venait d’être interrompue. Le vrai sommet pouvait débuter à huis clos. La dirigeante des États-Unis reprit la parole sur un ton plus grave :

« À présent, si vous le voulez bien, venons-en aux thèmes qui nous préoccupent. »

La gaieté des participantes se dissipa, comme un ballon d’hélium s’élève et disparait dans le ciel.

« La transition qui doit s’opérer entre les monde d’aujourd’hui et de demain a fait naître des problématiques d’ordre politique, économique, social et culturel. Des notions fondamentales telles que l’amour, la conjugalité et la perpétuation de l’espèce humaine sont à repenser. C’est ce qui nous réunit aujourd’hui. »

Un silence se fit. Cette déclaration des États-Unis n’était pas une surprise. Les femmes autour de cette table avaient déjà, avec l’appui de leurs gouvernements, évoqué ces sujets sensibles, sans être en mesure d’y apporter une réponse. Conscientes de ces difficultés, elles furent profondément soulagées lorsque la doyenne du sommet déclara :

« Ces derniers jours, le gouvernement américain a travaillé d’arrache-pied à un plan d’action devant permettre, s’il est bien mené, d’entamer une transition sûre vers l’avenir auquel nous aspirons. Je vais m’employer, avec le concours de mes ministres, à vous en présenter les grands axes, dont nous pourrons ensuite débattre toutes ensemble. »

La nouvelle classe politique vint entourer la présidente des États-Unis. Il y avait la nouvelle Première Ministre, la Ministre de la Santé, la Ministre du Droit des Citoyennes, la Ministre de l’Économie, et même la Ministre de l’Éducation Nationale.

« La proposition que nous vous faisons – à vous, Mesdames, et au monde entier – s’articule autour de quatre lois nouvelles. Quatre commandements.

  • Dans un monde enfin libre, est-ce vraiment notre rôle de dicter de nouvelles règles à nos concitoyennes ? asséna le Japon dans un anglais rigoureux – elle s’était passée de traductrice.

  • Oui, c’est notre rôle, Madame la nouvelle haute dirigeante du pays du Soleil-Levant, rétorqua la doyenne avec autorité. C’est notre rôle si ces règles ont bien pour but de mettre fin aux sujétions de la femme – pardon, la citoyenne – qui ont duré des millénaires.

  • Bien, quels sont ces quatre grands commandements ? s’impatienta le Royaume-Uni.

  • Ce sont les commandements sexuel, marital, maternel, et éducationnel. La citoyenne moderne ne devra plus avoir de rapports sexuels. Elle ne pourra pas non plus être en concubinage, faire des enfants, ni les élever. Ces quatre commandements s’ils sont respectés à la lettre, nous rendront indépendantes et libres.

Des sentiments d’horreurs, de surprise ou d’incompréhension se manifestèrent tour à tour dans les regards des Treize. Était-ce sérieux, était-ce une farce ?

« Pour la description de ces commandements, je laisse la parole à mes ministres. »

 

 

 

10h02. Parties I et II du sommet du G13 sur les commandements sexuel et marital : « Tu ne t’offriras point » et « Tu ne t’uniras point ».


 

Une première ministre se leva et vint se placer devant les Treize.

« Mesdames, j’ai été nommée au poste de Ministre du Droit des Citoyennes, et je m’apprête à vous livrer le contenu de la première proposition de loi. »

Le silence se fit dans l’immense salle de réunion. Avec ses baies à triple vitrage, la Tour de la One World Trade Center préservait ses conférencières du vacarme extérieur, assourdissant. L’on ne pouvait se faire une idée de l’agitation urbaine et de ces avenues saturées de véhicules qu’en jetant un œil au-dehors, depuis le soixante-douzième étage.

La Ministre du Droit des Citoyennes commença ainsi :

« La femme ne fut longtemps qu’un ventre, un utérus à deux pieds, un objet de désir sans volonté propre. Cette forme d’esclavage a duré des millénaires. Abus, violences et autres actes d’une monstrueuse barbarie ont été le lot de millions de femmes. Voire de milliards. C’est pourquoi nous proposons la levée définitive du joug sexuel. Les citoyennes prêtes à bâtir un nouveau monde accepteront de renoncer à cette pratique, qui, faisant référence à un passe d’esclavage, est ressentie comme dégradante ou avilissante. »

Silence d’approbation, de prudence, ou de consternation ? Ce fut finalement à la France d’ouvrir le bal des questions :

« Si je comprends bien, dit-elle d’un ton à la fois ironique et grave, les rapports sexuels seront interdits ?

  • C’est exact, ils seront condamnables.

  • Et donc… comment traiter nos envies, nos désirs au plus profond de nos êtres de femme – pardon, de citoyenne – si nous abrogeons définitivement toute pratique sexuelle ? Par cela, il me semble que nous renions notre nature.

La France avait exprimé tout haut ce que nombre de dirigeantes pensaient tout bas. La doyenne du sommet intervint :

« Madame la dirigeante du pays des droits de l’Homme – et désormais des droits de la Citoyenne – comprenez que depuis la disparition du genre masculin, la nature est déjà bouleversée. Quoi de plus facile que d’abroger une pratique qui n’a plus lieu d’être, faute de partenaire ?

Le Japon, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, plusieurs pays approuvèrent en opinant de la tête. La France restait sceptique. La Russie apporta son soutien à la France :

« Certes, le partenaire masculin a disparu. Mais qu’en est-il des femmes qui ont un penchant naturel pour les femmes ? Doivent-elles aussi renoncer au sexe ? Aller à l’encontre de leur nature ? »

Tous les regards convergèrent sur la Russie. Et si elle défendait sa propre cause ? De par sa carrure imposante et ses intonations rustres, la Russie rassemblait les stéréotypes qui desservent à tort la cause lesbienne.

Avec l’accord de la présidente du sommet, l’Allemagne se leva pour parler :

  • Mesdames, le corps se gouverne par l’esprit, et non par les sens. Seul l’homme, le mâle, est gouverné par ses sens. Ce fut sa grande faiblesse. La grande maîtrise de nos sens nous rend supérieures. Bannir le sexe de notre existence, n’est-ce pas la consécration ?

Elle se rassit. Son intervention avait convaincu des pays jusque-là hésitants, tels que l’Italie, le Canada ou le Royaume-Uni. Une autre ministre profita de cette intervention pour se présenter. C’était la Ministre déléguée à la Santé et aux Affaires Sociales.

« Le second commandement, le commandement marital, induira j’en suis sûre une meilleure compréhension du commandement sexuel. Le commandement marital est simple : toute forme de couple, de ménage ou d’union doit être abolie. Pacses, mariages et concubinages n’ont plus leur place dans notre société : ils renvoient au schéma familial d’avant la guerre des Genres, servant à la sujétion de la femme. L’égalitarisme entre citoyennes dans cette nouvelle société se fonde sur le célibat. »

Cette affirmation sema le trouble dans l’assistance. La Ministre de la Santé ne leur laissa pas le temps de réagir, elle enchaîna :

« Des groupes émergent des leaders. Et qui dit gouvernants, dit gouvernés. Cela vaut dans tous les groupes sociaux, y compris au sein d’un couple ! C’est dans le célibat que les citoyennes trouveront leur liberté et leur indépendance. Se réapproprier sa propre vie, ne dépendre que de soi-même et de son pays sont les objectifs de ce commandement. »

Cette fois, on ne trouva pas de réels opposants au commandement marital. Ou bien était-ce le petit creux de dix heures et demie qui se faisait sentir ? On en profita pour servir café et gâteaux sucrés.

 

10h35. Partie III du sommet du G13 sur le commandement maternel : « Tu n’enfanteras point »


 

La Ministre de l’Éducation Nationale prit le relai.

« Libérée de ses obligations maritales et sexuelles, la femme sera aussi libérée de son obligation maternelle. Voilà le thème du troisième commandement : la citoyenne n’est plus tenue d’enfanter. La maternité est retirée des attributions de la citoyenne. »

Les pays en voie de développement accusèrent le choc. Le clan des pays européens écoutait d’une oreille complaisante. En 2050, c’est-à-dire en l’an 0, vie professionnelle et vie personnelle restaient deux choses difficiles à concilier pour une femme, et la maternité n’était pas étrangère à cette situation.

« Mais… comment pourrait-on retirer la maternité de nos attributions ? » demanda soudain le Brésil.

  • La recherche et la science ont suffisamment progressé dans cette direction pour rendre l’impossible possible : la première conception d’enfant sans le concours du corps féminin a été réalisée avec succès. Nous l’appelons GEA : Gestation par Ectogenèse Assistée. La petite fille s’appelle Lucy, et elle se porte bien.

  • Que faites-vous du lien qui unit la mère à l’enfant ? réagit le Japon.

          Ne risquons-nous pas de fabriquer des monstres, privés d’amour maternel ? ... »

Le Canada soutint son homologue nippon :

« Avec cette technique, dit-il sentencieusement, nous allons vers une déshumanisation pure et dure de la société. »

Il interrogeait la présidente américaine du regard. La chef d’état se tourna vers son équipe, dont elle espérait un conseil avisé. Le Canada était un partenaire économique de taille, et le premier voisin géographique des États-Unis. La chef d’État voulait une réponse. Et vite. Les ministres échangèrent des regards plein d’embarras. Aucune d’elles n’avait anticipé ce débat.

Profitant du flou organisationnel, la Chine s’interposa, c’était la première fois :

« Vous parlez de conception sans le concours du corps féminin. Permettez-moi de saluer cette prouesse, dit le géant asiatique. Mais d’où ces enfants providentiels seront-ils supposés venir, si la femme n’est plus engagée dans une relation sexuelle, ou maritale ? Les enfants ne sortent pas des choux, il faut un géniteur et une génitrice ! Qu’avez-vous à répondre ? »

La Chine, on le savait, accordait beaucoup d’importance à tout ce qui touchait aux politiques de régulation des naissances. Les ministres affichèrent leur soulagement. Bien entendu, elles y avaient pensé. Bien entendu, elles avaient quelque chose à répondre.

« Une obligation de citoyenneté, voilà la clé, exposa la Ministre de l’Éducation nationale. Il y aura des dons d’ovule, pour chaque citoyenne. Vingt-quatre dons pour être précis, programmés entre l’âge de dix-huit et vingt-huit ans.

  • Vingt-quatre dons par citoyenne, répéta la France, dubitative. Cela ne vous semble pas excessif ? »

« Ce chiffre est stratégique. Pour commencer, il faut savoir que la moitié des embryons fécondés seront de sexe masculin. Et donc, éliminés. Pour cette raison, il nous faut doubler le nombre initial de dons. »

L’intonation glaciale de la Ministre fit trembler partie des invitées. Pourtant, toutes savaient ce que la victoire de la femme à l’issue de la grande Guerre des Genres impliquait, la disparition, progressive, inéluctable, de la gente masculine.

« Il faut savoir aussi que le patrimoine génétique recueilli par les dons ne sera pas à cent pour cent exploitable, poursuivit la Ministre. Au mieux, la moitié sera utilisable : déficiences physiques ou intellectuelles et tares génétiques seront dépistées bien en amont. Là encore, il faut doubler le nombre initial de dons. Au final, il nous faut quatre fois plus de dons que nous ne souhaitons engendrer d’enfants. Vous me suivez, Mesdames ? »

Silence. Si certaines ne comprirent pas le raisonnement mathématique, elles s’efforcèrent, pour la plupart, de ne pas le montrer. L’Allemagne, qui avait l’esprit fort cartésien, souhaita conclure :

« Puisque vous annoncez vingt-quatre prélèvements par femme – un chiffre que vous avez volontairement multiplié par quatre – j’en déduis que vous espérez en retirer un taux de natalité plus ou moins égal à 6.0 ? Six enfants par citoyenne, c’est bien ça ?

  • C’est tout à fait cela, confirma la Ministre, satisfaite de voir qu’au moins un pays suivait.

L’annonce de ces chiffres ne sembla nullement ébranler les pays en voie de développement, tels que l’Inde et la Chine : ils corroboraient leurs taux de natalité actuels. En revanche, les pays développés n’étaient pas prêts à s’encombrer d’une si nombreuse progéniture, à moins qu’on leur fournisse une excellente raison.

« Et qui élèvera toute cette marmaille ? railla l’Italie.

  • Et surtout, pour quoi faire ? » renchérit le Royaume-Uni.

La Ministre de l’Économie répliqua en hâte :

« Le pourquoi de ce taux de natalité fixé à 6.0 ? Mesdames, il est simple :

D’abord, Mesdames, le pourquoi. Il est simple : la guerre a divisé la population mondiale par deux. Plus nous engendrerons, plus vite nous repeuplerons nos terres, et plus vite nous ferons redémarrer l’économie. Concernant le comment, il trouve son explication dans le dernier commandement : le commandement éducationnel.

 

 

11H18. Partie IV du sommet du G13 sur le commandement éducationnel : « Tu n’éduqueras point d’enfant…

sans salaire ».


 

« Vous l’avons dit, la maternité disparaît : faire don de son corps, gratuitement, et ce pour enfanter, ne sera plus exigé de la citoyenne. Consécutivement, l’éducation des nouvelles générations ne sera plus exigée non plus. La citoyenne n’aura plus à éduquer. Pas sans salaire. Ce rôle sera réendossé par l’État, qui rétribuera les personnes l’aidant dans cette tâche accordement. Les enfants issus de dons d’ovules obligatoires deviendront pupilles de la Nation. Les jeunes filles d’une même génération seront élevées et instruites dans des internats gérés étatiquement. »

Les réactions des Treize devinrent difficiles à contenir. Les interprètes se battirent pour avoir droit de parole : chacune souhaitait être la prochaine à retranscrire la pensée du pays qu’elle représentait.

« Les enfants n’auraient plus de mères ? se récria la puissance nippone, incrédule.

  • Notre mère à toutes, ce sera l’État, dit la Ministre de l’Économie.

  • Quel sera l’impact de l’absence de mère naturelle sur la santé psychique de ces enfants ? renchérit le Canada, alarmée.

  • Cet impact pourrait être désastreux, confirma le Royaume-Uni. Nous devons absolument mener des études approfondies avant de valider l’application de ce commandement. »

Pour une fois, les pays en voie de développement prirent une part active à la discussion, apportant un tout autre point de vue. L’Inde :

« Un impact sur l’enfant, mais aussi sur les mères, à long terme. Que deviendront ces femmes ? Plus personne pour les assister durant leurs vieux jours… »

L’Afrique du Sud, le Mexique, le Brésil et la Chine hochaient la tête, en signe d’approbation. La doyenne du sommet se leva pour obtenir le silence. La Ministre de l’Économie la gratifia d’un sourire reconnaissant.

« Dans la société que nous souhaitons créer, reprit-elle, la citoyenne ne se reposera pas sur ses enfants, seulement sur elle-même. Ses vieux jours seront d’heureux jours, grâce aux richesses qu’elle aura accumulées tout au long de sa vie. »

La grogne des pays en voie de développement reprit. Les États-Unis devaient comprendre que ces pays n’avaient pas les moyens de libérer la citoyenne de ses charges maternelles, ni de lui retirer la sécurité financière que représentait la progéniture.

La Ministre tempéra :

« Bien sûr, les inégalités de développement d’un territoire à l’autre ne nous permettent pas encore d’appliquer ces quatre commandements à l’échelle planétaire. En outre, la procréation artificielle et la mise en place d’internats d’État sont des programmes engageant des moyens financiers et humains colossaux : leur lancement sera progressif, échelonné dans le temps. Votre rôle actuel est d’anticiper l’application de ces quatre commandements. Il vous suffit de comprendre ce que nous attendons de vous ; comprendre à quelle société nous aspirons, par quels moyens nous pensons la mettre en place, pour qu’à la fin de ce sommet, vous incarniez la voie du changement. »

Les Treize eurent un temps d’hésitation. L’Afrique du Sud se leva et demanda timidement :

« Si je comprends bien, on ne nous demande pas d’acter l’application immédiate de ces quatre commandements dans nos pays respectifs ? »

 


 

11H55, conclusion du sommet et signature de la Charte Internationale de Paix.


 

On put procéder au vote. S’agissant d’un vote à l’unanimité, il fallut trouver un terrain d’entente : la Russie et la France acceptèrent de donner leur accord concernant les commandements sexuel et marital, seulement si le Canada, le Japon et les autres pays en voie de développement donnaient le leur concernant les commandements maternel et éducationnel. On obtint des États-Unis la promesse qu’ils fourniraient le rapport étudiant l’impact psychologique de l’absence de mère sur les générations à naître.

L’heure de déjeuner approchait. Les négociations se conclurent rapidement. La Charte Internationale de Paix obtint les signatures des Treize. Il fut décidé que l’application des quatre commandements suivrait un plan prenant en compte les différents niveaux de développement des pays. Les États-Unis seraient les premiers à tester leur application. Viendraient ensuite le Japon et l’Europe de l’Ouest ; puis la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Europe de l’Est et la Russie ; enfin, l’Amérique du Sud, le reste du continent eurasien et l’Afrique.

L’application des quatre commandements au Moyen-Orient ne put être considérée. En effet, aucun des dix-sept pays du Proche-Orient, de la péninsule Arabique et du Golfe Persique n’avait répondu présent. On éluda le sujet. Simplement.

Avec discrétion, la présidente du Japon, qui avait des notions de mandarin, souffla à sa voisine chinoise :

« Le Moyen-Orient a peut-être eu raison… quelle débandade.

  • Nous aurions dû soulever toutes ces questions avant de déclarer la guerre à l’opposant masculin » railla la Chine.

Fort heureusement, les interprètes des deux puissances asiatiques prirent la décision de ne rien traduire, et l’on put aller déjeuner sereinement.

 

Biographie

 

Raphaëlle Gayon a un 26 ans, elle a déjà écrit un roman de féminisme-fiction encore inédit. Elle est web rédactrice à Paris en entreprise et en freelance.

 

***

 

Pour citer ce texte

 

Raphaëlle Gayon,  « Les 4 commandements dans un monde de femmes », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°10/Megalesia 2017, mis en ligne le 17 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/commandements.html

 

 

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 16:23

 

Poèmes inédits

 

 Dependere, Famille, Femme en-vie,

 

J'encharme, Lâchons-moi,

 

Sa mère !, Sauve & Usons Suzon

 

 

Marie Mazaudou

 

 

 

Dependere

 

Et puis un jour, il n'est pas revenu. Ils avaient leur rythme ; routinier, répétitif, stable, fiable..... sécurisant. Ce jour là, il a raté l'heure. Elle savait qu'elle ne le reverrait plus. Et elle s'applique de l'eau minérale sur la nuque, dernier bastion contre son feu qui lui ronge la peau. Il l'a toujours emporté sur sa raison. « Ne pars pas » Elle ne me le dit pas. Elle l'insère en moi, de menues peurs en menues peurs.

« Ne pars pas »

Ma volonté et mon désir l'emportent sur la solidarité que j'aurais pu avoir envers elle.

« J'ai besoin de toi » me dit-il. « Ne pars pas »

Et moi je me demande pourquoi l'on me retient plutôt que de me suivre. Je cherche encore. Je cherche toujours. Je trouve assurément mes amours.

Ici ? Beaucoup. Ailleurs ? Je ne m'inquiète pas de manque d'amour. « Love is all » disait un pro-fête. Je ne m'inquiète de rien.

Ce projet n'est pas plus bête qu'un autre.

Qui peut le comprendre ?

Elle.

Ma fidèle compagne. Mon âme jumelle. Ma sœur des profondeurs, qui se blesse à interroger ce qui la contraint, dans la tentative magnifique de remplir son vide de feux véritables. Faisant fi, s'il le faut, des feux d'emprunt, de ces flammes particulières qui la réchauffent mais point ne la brûle. Faisant fi, superbement, dans sa joyeuse détresse, de tout ce qui ne lui convient pas. Se jetant, intrépide, dans les hauteurs sans fond de son imaginaire jamais complètement incarné. Fidélisant son acte à sa pensée. Affinant patiemment ses sensations en abandonnant masques et camisoles, pour se découvrir toute entière. Être elle-même. Simplement. Courageusement.

De tout l'amour à donner, elle s'octroie la plus grande part et dans le confort de cette immensité, ne pas savoir la soulage.

Qu'il est donc doux de s'avoir.

 

***

 

 

Famille

 

 

Qu'est ce que ça peut me faire Ce qui se fait, ce qui se dit. J'ai pas trop d'temps à perdre

À établir des compromis

C'est pas que je veux déplaire Ou causer du soucis. Envie de tout défaire. Ne vois pas là que je fuis.

Y'a peu de chance mon frère Pour que je reste ici Y'a peu de chance mon père Pour que je fasse ta vie.

Je sais que ce n'est guère Pour m'entraver, pardi ! Et qu't'aurait été fier Si j'avais réussi.

Réussi à me faire Selon c'que t'as compris De ce qu'il faut sur terre, pour être bien lotie.

Mais toute vie mon père À son lot de soucis. Si j'côtoie la misère, C'est celle qu'on m'a appris.

Maint'nant pour être légère, Je dois t'laisser ici. J'te laisse ici mon père et prends soin de ta vie.

Toulouse. Janvier 2010

 

***

 

Femme en-vie

 

J'suis passée par l'chemin D'une p'tite femme qui s'pavane. Qui prend ses airs de catin Pour la cause nymphomane.

Elle usait de ses charmes, Attitude « m'as-tu vu » Touchait l'attention des hommes En moulant son dodu.

Femme fatale ou soumise Mad'moiselle est joueuse P'tit homme sous son emprise La croit fille d'Artemise

Cette parade du désir Elle la jouait à ravir Et p'tit gars s'plaignait pas À la vue de ses bas.

Ce qu'il faut aguicheuse Maniérée sensuelle. Sacrée p'tite allumeuse Qui aspire aux chandelles.

Quand elle y a mis le feu, Lui mettrait bien les doigts. Pas vraiment amoureux. Pas vraiment Homme de joie.

Femme-enfant gourmandise Elle est souvent pleine d'émoi Elle vit sa vie cerise Elle s'en met plein la joie.

Elle en joue.... de sa langue Pour ceux qui pointent le doigt... Ceux-là jugeant malpropre Parce qu'elle crache sur leurs lois. La désignant salope Parce qu'elle se doit sa joie.

 

 

 

J'encharme

 

C'est mon arme. Je la déploie à tout va. C'est que...je charme, Presque malgré

moi.

Qu'une âme me plaise Et je me fais à sa guise. Je me déguise Et m'accorde à son

souhait.

Je suis......caméléon. J'ai mille couleurs à mon panel.

Du plus luxueux des salons À la moindre des ruelles, J'entretiens tous les sujets.

Je fais parler les passionné-e-s, D'eux-mêmes ou transcendé-e-s. Je ravigote le blasé.

Du mendiant au marmiton, Du médecin au grabataire, Du musicien à l'antiquaire,

J'ai plu même à quelques cons.

Petite madame, C'était mon drame D'être belle fille Jamais tranquille.

En tant que femme, J'en use sans ruse, Point n'en abuse. Je suis ma flamme.

 

Buguélès. Juillet 2011

***

 

Lâchons-moi

 

Il faut que tu me laisses.... Tranquille maintenant.

D'une histoire de belles fesses À la passion des amants Du flacon de mon ivresse

Au sujet de mes tourments

Et toi qui me laisse.... Tranquille, c'est navrant.

Je regarde ce qui reste Et entre dans le rang De cette vie modeste

À laquelle j'aspire tant.

J'ai lâché du leste À l'ambition d'antan Le moindre de mes gestes Conforme à

mon allant.

On s'est connu merdeux, Aveugles aux sentiments. On s'est rendu heureux. J'ai

mal en dedans !

Et moi qui te laisse.... Tranquille, il est temps !

On s'attire, on s'entend, on s'étend, on s'étire On se tend. On se tire.

On s'y prend, à s'attendre. On aspire.... On s'méprend. On s'reprend. On chavire.

On en prend..... de la graine.

Toulouse. Septembre 2011

***

 

Sa mère !

 

 

Tu seras le sein des autres ma fille, Leur soleil, leur force. Nous te l'avons fait savoir.

Tu le sais maintenant.

Mais il y a quelque chose Que je ne t'ai pas dit Rien ne t'y oblige...

... que toi même.

Monein, Avril 2015

***

 

Sauve

 

 

Il y a toujours quelque chose qui se sauve. Il y a toujours quelque chose de sauvé. Sauvons le sauvable et laissons le reste. Passe ton chemin, Coûte que coûte !

 

***

 

Usons Suzon

 

Quand j'étais petit garçon Avec ma grande copine Suzon On partait se promener En vadrouille toute la journée. On rapportait des crapauds, Tout fiers dans nos jolis seaux Et on courait partout, Même dans les chemins de boue.

Mais, loin de nos p'tits jeux, Là-bas dans le village, ON parlait de ma copine Et de nos remue-ménages :

« C'est un garçon manqué. Quand ils veulent pour la cloîtrer. Faut qu'elle comprenne sa destinée, Ce n'est qu'une fille en vérité. »

Alors ils l'ont enfermé, Lui ont parlé de p'tits bébés Dont elle aurait à s'occuper Entre le linge et le marché.

Et loin de nos jeux, Là-bas dans sa cage, J'voyais ma copine Sage comme un orage.

Après ils lui ont raconté Des histoires des grand mariages. Et en attente d'être possédée, Elle aide sa maman au ménage.

Elle est toujours apprêtée, Elle parle plus qu'à ses poupées Et pour quand j'viens la chercher Elle a appris un rire pincé.

Et loin de nous deux, Elle reste à ses mirages. Et loin de nous deux, J'continue mon voyage.

Y'a tellement de choses à faire, Tellement de choses à voir Et grâce aux pères de mes pairs Moi on me laisse à mes espoirs.

J'vis ma vie comme je l'entends,

Aiguillé par ma raison Qu'on m'aiguise patiemment Au fil de discussions.

Elle, loin de tout jeux, Suzon subit le carnage De ces moyennageux Et de leur héritage.

Pour elle y'a qu'une passerelle Qui mène à l'avenir (Nietszche). Dans cette sphère culturelle, Elle est vouée à servir.

Pour elle y'a qu'une passerelle Qui mène à l'avenir, Dans le quasi-universel, Elle est vouée à servir.

 

***

 

Pour citer ces poèmes

Marie Mazaudou, « Dependere », « Famille », « Femme en-vie », « J'encharme », « Lâchons-moi », « Sa mère ! », « Sauve » & « Usons Suzon », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°10/Megalesia 2017, mis en ligne le 15 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/suzon.html

 

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 11:39

 

Poèmes inédits pour le festival Megalesia 2017

 

 

Cinq poèmes aux muses

 

François Ibanez

 

 

 

À deux pas

 

 

Des connexions

Tracent une ligne

Sinueuse dans le vide

 

Elle, lisant mais

Les rouges

Sans source ni concept

Connexions

Télépathiques découvrent

Les idées

Les fantasmes ailés

 

J’adhère à l’esprit

Qui

Jaillit dans

Un tumulte de silence

 

***
 


 

Insomnies

 

 

Épaulé par distraction

Ce sommeil qui silence

N'a de quoi

Les jambes et les

Bleus sont soudains

 

Cartographie les cœurs

Qui s'emmêlent

 

L'extrême suffisance

Il ne doit pas s'enfuir dans la nuit

Je demeure

 

***

 

 

Malédiction

 

 

Coulée des prémices

L'interstice accusé en fond

Je blêmis toujours

Me dévoile

Et me détruit

 

Mes genoux se fissurent

Mes poignets blessés par les

Forces qui retiennent le silence

 

La route lourde et faible

Mes pas s'enlisent des parchemins de vase

 

Accroché au pire

 

Par

Une

Malédiction au parfum mièvre

 

***

 

Tourbillon

 

Que les sens rougissent

Surviennent et dévorent

 

Je reçois le flux les limites

Qui s'effacent

L'atmosphère pressent

Un danger qui les ronces

Dans les épines

Qui déchirent

 

Je reçois sans compter

 

***

 

Vert et lumière

 

 

La prairie verte aux couleurs saturées

Transperce le bleu du ciel

Ces vagues

Qui

Rythment

Le flux sanguin

 

Les mots

S'enfoncent dans le bitume

 

L'écho noyé dans le vent

 

***

 

Biographie

 

Françoise Ibanez est un poète et musicien niçois (punk, rock, rock'n'roll) qui a publié plus d'une douzaine de disques chez plusieurs éditeurs. Il a déjà publié dans une cinquantaine de revues, est l'auteur d'un blog : http://francoisibanezpoesie.blogspot.fr/. Projets en cours : Deux recueils devraient paraître (à compte d'éditeur) théoriquement en 2017 et 2018 chez A Contre-Pied et Tarmac.

***

Pour citer ces poèmes

 

François Ibanez, « Cinq poèmes aux muses », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°10/Megalesia 2017 mis en ligne le 13 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/poemesauxmuses.html

 

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 14:47

 

Lettre inédite pour le festival Megalesia 2017

 

 

Lettre à une passante

 

Dina Sahyouni

Chère passante,

 

Tu écris sur les corps meurtris, ta tendresse, ta détresse, ta souplesse d'esprit et ta liberté d'être paria ici...

Toi, chère passante, chère mère des désirs et plaisirs des êtres handicapés que l'on oublie, tu nous apprends aussi la vie.

Loin d'être celle que l'on crucifie, loin d'être celle qui sourit à la vie, tu souris à la mort tout en côtoyant la nuit.

Mie du temps volage, mie des oubliés, toi chère passante, tu es une fleur bleue malmenée par le tourbillon de nos cris.*

© DS, 2017

 

* Voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Assistant_sexuel & http://www.leparisien.fr/societe/moi-pascal-50-ans-assistant-sexuel-26-11-2010-1166338.php. Ce poème est inspiré en partie de l'histoire d'une personne réelle : http://www.francetvinfo.fr/sante/comment-je-suis-devenue-accompagnante-sexuelle-pour-handicapes_847787.html

 

***

Pour citer ce poème

 

Dina Sahyouni, « Lettre à une passante », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°10/Megalesia 2017 mis en ligne le 12 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/unepassante.html

 

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Le Pan poétique des muses - dans La Lettre de la revue LPpdm
10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 11:00

 

Poème inédit sur l'amour

 

 L’aurore

 

 

Vatsala Radhakeesoon

 

 

 

L’aurore est là,
Elle dit :
Les idées noires,
les mots sombres
sont du passé



Mais moi,
je suis sceptique,
je veux bien m’évader
dans ma bulle de solitude



Et toi, mon amour
tu me retiens par ton regard,
Tes bras autour de moi
comme dans une valse,
Tout doucement,
Tu me dis :
Regarde.
L’aurore attend le soleil,
Ne crois-tu pas qu’ils
s’aiment pour l’éternité ?

 



 

 

Biographie

 

Vatsala Radhakeesoon est née en 1977 à L’Ile Maurice. Elle commença à écrire des poèmes dès l’âge de 14 ans. Son premier recueil de poésie en anglais When Solitude Speaks fut publié en 2013. Elle continue à écrire des poèmes en Anglais, Français, Kreol Morisien et Hindi.

 

***

Pour citer ce poème

 

Vatsala Radhakeesoon, « L’aurore », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°10, mis en ligne le 10 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/aurore.html

 

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