Poèmes pour la 1ère thématique :
Errance, folie, drogues, alcools, poètes maudits, etc.
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À qui dédier ma poésie ?
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J'ai décidé de ne plus t'écrire
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Aurélie-Ondine Menninger
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À qui dédier ma poésie ?
À qui dédier ma poésie ?
À qui confier ma pensée ?
Je suis seule – « Vous êtes seule ».
Ici je tends mes bras pour t’étreindre, ici est mon chemin pour là-bas que je n’atteindrai sans doute pas.
« Va… » … Ma solitude …
Les mots n’ont rien d’autre que leur présence simple.
Ils sont là pendant que le temps passe, pendant que je suis encore là pour eux.
Je cesserai un jour de m’écrire.
Et que restera-t-il ? Ce sera la fin.
« Je suis seule », parce que
« Je suis vous ».
Ça n’ira pas plus loin.
***
J'ai décidé de ne plus t'écrire
J’ai décidé de ne plus t’écrire, je ne peux pas ne plus t’écrire, c’est comme cesser de respirer je suis lâche je ne peux pas, ça bat encore, ce cœur… ça ne cesse pas de battre comme un tambour et c’est insensé je ne peux l’arrêter, cher ami je veux des mots, c’est mon sang, mon souffle sans cela je ne respire pas, écris-moi écris-moi ici je ne fais plus un pas sans que ça soit toi, Astromelia et je te vois, un chemin qui ondule et je me perds, une voix derrière moi : mon ami, dis-moi que tu ne m’écriras plus, écris-moi cent vers pour m’interdire de continuer, ça n’a aucun sens je suis de l’autre côte de l’océan tant d’eau entre les mots c’est un impossible, et tu ne m’aimes pas tu ne peux, ne dois pas m’aimer, il faut être raisonnable le sentiment est chose passagère l’amitié est précieuse ne pas se perdre rassurer l’ami, être sincère ?… je ne sais plus ? l’ami se lasse ne confie plus en l’amie, sa folie dépressive l’éloigne, il faut revenir à la raison se dire que la vie est un don, mais ce silence, mon dieu ce silence je ne peux plus, c’est du sang dans les veines bleutées de la nuit, ce silence me poursuit je ne peux taire cette voix ça s’immisce, c’est plus fort que moi ça se glisse dans le cercueil du jour et ça continue jusqu’à ce que baisse la lumière et ça revient plus fort pour s’enfuir… Dieu ça va se terminer ce manège !… Non, non que ça ne se termine pas, ne fermez pas le livre, je n’ai pas lu encore ce qui suit, mais ce qui suit ? Ça n’existe déjà plus, on vous a trompé, écris-moi, écris-moi sur ma paume, je lis des lignes qui se croisent mais je ne vois l’autre main qui renferme d’autres phrases illisibles et secrètes, écris-moi je ne sais plus lire, écris-moi...
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Pour citer ces poèmes
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Aurélie-Ondine Menninger, « À qui dédier ma poésie ? » & « J'ai décidé de ne plus t'écrire », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 20 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/dedier-poesie.html
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