1er concours international de poésie
Poème inédit pour "Les voix de la paix et de la tolérance"
Poème sélectionné sur le thème "la joie"
La voix d'un enfant inconnu
Mona Gamal El-Dine
En souvenir des enfants coptes massacrés sur le chemin de monastère de Saint Samuel à Minieh
Musique
Je contemple l’arbre anéanti et la terre brûlée...
J’ai poussé un cri d’amour et de désespoir...
Je n’entends pas le chant des oiseaux, ni leurs petits gazouiller comme autrefois...
Je pleurais et le ciel pleuvait...
Je vis le présent mais le passé m’habite... j’ai effacé les souvenirs !
Il était une fois, des champs de blé, surface dorée, étaient l’espoir de nourrir les habitants de la vallée...
Comme ma mémoire est perturbée, je me souviens que je jouais avec les filles et les garçons : Léa, Mina, Amal, Khalid, Youssef,...
À l’époque, les cloches de l’église annonçaient un événement, nous rentrons avec l’espoir de partager le pain sacré...
Avant le coucher du soleil, c’était le retour des paysans avec leurs troupeaux, nous sautions de joie devant cette image...
Nous rentrons pour le dîner...
C’était la joie de vivre...
Sur le chemin, l’odeur du pain engouffré dans le four nourrit notre cœur avec un immense bonheur...
Sur la route des souvenirs, j’ai perdu mes mots, les cris des enfants et le chant des oiseaux...
Je ne me souviens plus des couleurs de l’arc-en-ciel, au moment du coucher de soleil, sur notre village...
J’ai oublié les couleurs de joie des costumes traditionnels des femmes,...
Je suis revenue pour marcher sur les cadavres de mon village, corps silencieux, yeux ouverts sans regard qui voudraient raconter l’histoire de notre village anéanti – arrêt sur l'image – sans reconnaissance de mémoires...
Anges innocents, ils n’ont pas touché le bonheur de la vie
Un fantôme obscure hante ses victimes
Les âmes révoltées sont en souffrance
On mutile les cadavres, on brûle leurs objets sacrés
Leur corps immobile, continue à méditer...
L’œil de la divinité est indifférent du flot de sang ? !
Combien de poèmes pour me consoler ? !
Musique
Il était une fois, un village, une montagne, des enfants qui jouaient, des femmes préparaient le pain, des hommes récoltaient le blé, des mariages et des deuils, une vie de village !...
Des arbres grandissaient pour faire de l’ombre sur notre village bien aimé…
Des oiseux parlaient, chantaient, ils vivaient en paix !
Il était une fois, des larmes de joie, mariages, fêtes, départ, tambours...
Je suis revenue à l’époque où des tambours de guerre et des nouvelles suspendues,...
Je suis abasourdie par les nouvelles diffusées, déformées par la radio qui annonce un seul gagnant, celui qui a réussi à mettre le feu dans toutes les vies...
Celui qui a triomphé en semant la peur, anéantissant des sentiments nobles...
Décadence avec fierté...
Musique
Mon cœur saignait, mes mains tremblaient, mes yeux en larmes...
Je ne pouvais pas distinguer les cadavres, même pas jeter un dernier regard,...
Mes cousines, mes cousins, mes nièces, mes neveux, les enfants du village.
Où sont-ils ?
Musique
L’œil observe la fosse commune...
Oui, ils sont tous ensemble...
Oui, nous sommes ensemble dans la douleur, dans le deuil de l’Humanité...
Les enfants du monde déposent des gerbes de fleurs rouges, devant le mémorial de l’enfant inconnu,...
Ces innocents sont massacrés sans idée légitime ?!
Est ce vrai que Dieu est puisant ?... juste ?
Le ciel abriterait- il les criminels ?!
Ces enfants envoient un message à l’Humanité…
Nous sommes la terre, nous sommes la Paix !
Musique
Ils conseillent de dire, d’écrire, de chanter l’hymne de la Paix, chaque matin à l’école...
Ils souhaiteraient offrir des fleurs, chaque jour pour fleurir les tombeaux, les protéger contre l’oubli.
Ils seraient satisfaits d’envoyer aux victimes des lettres d’amour car ils sont les martyrs de la Paix...
Musique
Ils voudraient être la mémoire vivante dans le cœur de l’Humanité…
Ils s’adressent à l’Humanité pour nous dire : le temps est venu pour vivre en Paix ensemble !
En ce moment, sur cette note d’espoir, ainsi s’achève le message d’un enfant inconnu...
Mon crayon cesse de bouger et s’arrête sur ces mots en or : Ensemble pour la Paix !
Musique
Ya May, .. waladi... (appel d’un enfant à sa mère)
Ya May...Waladi... (réponse de la mère)
Ya May...Waladi...
Accompagnement musical
Thomas LALLEMAND
Guitare
26 mai 2017, ce poème a été traduit en espagnol
Poésie engagée
Lettre n°12 | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes, hommages
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Pour citer ce poème
Mona Gamal El-Dine, « La voix d'un enfant inconnu », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n° 12 & Événements poétiques|Les voix de la paix et de la tolérance|Concours international (édition 2017 sur les animaux, le handicap & la joie), mis en ligne le 15 octobre 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/concours-voix-enfant.html
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